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BELGICATHO - Page 367

  • Le quatrième centenaire de la mort de saint François de Sales

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    Saint François de Sales (+ 28 décembre 1622): catéchèse de Benoît XVI (2 mars 2011) (source)

    Chers frères et soeurs,

    «Dieu est le Dieu du coeur humain» (Traité de l’Amour de Dieu, I, XV): dans ces paroles apparemment simples, nous percevons l’empreinte de la spiritualité d’un grand maître, dont je voudrais vous parler aujourd’hui, saint François de Sale, évêque et docteur de l’Eglise. Né en 1567 dans une région frontalière de France, il était le fils du Seigneur de Boisy, antique et noble famille de Savoie. Ayant vécu à cheval entre deux siècles, le XVIe et le XVIIe, il rassemblait en lui le meilleur des enseignements et des conquêtes culturelles du siècle qui s’achevait, réconciliant l’héritage de l’humanisme et la tension vers l’absolu propre aux courants mystiques. Sa formation fut très complète; à Paris, il suivit ses études supérieures, se consacrant également à la théologie, et à l’Université de Padoue celles de droit, suivant le désir de son père, qu’il conclut brillamment par une maîtrise in utroque iure, droit canonique et droit civil. Dans sa jeunesse équilibrée, réfléchissant sur la pensée de saint Augustin et de saint Thomas d’Aquin, il traversa une crise profonde qui le conduisit à s’interroger sur son salut éternel et sur la prédestination de Dieu à son égard, vivant avec souffrance comme un véritable drame spirituel les questions théologiques de son époque. Il priait intensément, mais le doute le tourmenta si fort que pendant plusieurs semaines, il ne réussit presque plus à manger et à dormir. Au comble de l’épreuve, il se rendit dans l’église des dominicains à Paris, ouvrit son coeur et pria ainsi: «Quoi qu’il advienne, Seigneur, toi qui détiens tout entre tes mains, et dont les voies sont justice et vérité; quoi que tu aies établi à mon égard...; toi qui es toujours un juge équitable et un Père miséricordieux, je t’aimerai Seigneur (...) je j’aimerai ici, ô mon Dieu, et j’espérerai toujours en ta miséricorde, et je répéterai toujours tes louanges... O Seigneur Jésus, tu seras toujours mon espérance et mon salut dans la terre des vivants» (I Proc. Canon., vol. I, art. 4). François, âgé de vingt ans, trouva la paix dans la réalité radicale et libératrice de l’amour de Dieu: l’aimer sans rien attendre en retour et placer sa confiance dans l’amour divin; ne plus demander ce que Dieu fera de moi: moi je l’aime simplement, indépendamment de ce qu’il me donne ou pas. Ainsi, il trouva la paix, et la question de la prédestination — sur laquelle on débattait à cette époque — s’en trouva résolue, car il ne cherchait pas plus que ce qu’il pouvait avoir de Dieu; il l’aimait simplement, il s’abandonnait à sa bonté. Et cela sera le secret de sa vie, qui transparaîtra dans son oeuvre principale: le Traité de l’amour de Dieu.

    En vainquant les résistances de son père, François suivit l’appel du Seigneur et, le 18 décembre 1593, fut ordonné prêtre. En 1602, il devint évêque de Genève, à une époque où la ville était un bastion du calvinisme, au point que le siège épiscopal se trouvait «en exil» à Annecy. Pasteur d’un diocèse pauvre et tourmenté, dans un paysage de montagne dont il connaissait aussi bien la dureté que la beauté, il écrivit: «[Dieu] je l’ai rencontré dans toute sa douceur et sa délicatesse dans nos plus hautes et rudes montagnes, où de nombreuses âmes simples l’aimaient et l’adoraient en toute vérité et sincérité; et les chevreuils et les chamois sautillaient ici et là entre les glaciers terrifiants pour chanter ses louanges» (Lettre à la Mère de Chantal, octobre 1606, in OEuvres, éd. Mackey, t. XIII, p. 223). Et toutefois, l’influence de sa vie et de son enseignement sur l’Europe de l’époque et des siècles successifs apparaît immense. C’est un apôtre, un prédicateur, un homme d’action et de prière; engagé dans la réalisation des idéaux du Concile de Trente; participant à la controverse et au dialogue avec les protestants, faisant toujours plus l’expérience, au-delà de la confrontation théologique nécessaire, de l’importance de la relation personnelle et de la charité; chargé de missions diplomatiques au niveau européen, et de fonctions sociales de médiation et de réconciliation. Mais saint François de Sales est surtout un guide des âmes: de sa rencontre avec une jeune femme, madame de Charmoisy, il tirera l’inspiration pour écrire l’un des livres les plus lus à l’époque moderne, l’Introduction à la vie dévote; de sa profonde communion spirituelle avec une personnalité d’exception, sainte Jeanne Françoise de Chantal, naîtra une nouvelle famille religieuse, l’Ordre de la Visitation, caractérisé — comme le voulut le saint — par une consécration totale à Dieu vécue dans la simplicité et l’humilité, en accomplissant extraordinairement bien les choses ordinaires: «... Je veux que mes Filles — écrit-il — n’aient pas d’autre idéal que celui de glorifier [Notre Seigneur] par leur humilité» (Lettre à Mgr de Marquemond, juin 1615). Il meurt en 1622, à cinquante-cinq ans, après une existence marquée par la dureté des temps et par le labeur apostolique.

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  • Plus de 100 prêtres et religieuses ont été enlevés, arrêtés ou tués en 2022

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    De Vatican News :

    Plus de 100 prêtres et religieuses enlevés, arrêtés ou tués en 2022

    Dans un communiqué rendu public ce mardi 27 décembre, la fondation pontificale Aide à l’Église en détresse relève qu’en cette année 2022 plus de 100 prêtres et religieuses ont été victimes d’enlèvements, d’arrestations ou ont été tués dans le monde, en particulier au Nigéria. Elle appelle «à garantir la sécurité et la liberté des prêtres, des religieuses et des autres agents pastoraux» qui travaillent au service des plus démunis.
     

    L’année 2022 a été douloureuse pour plusieurs diocèses en Afrique, en Europe, en Amérique centrale, ou encore en Asie, qui ont vu leurs prêtres et religieuses kidnappés par des ravisseurs, assassinés ou détenus. Le Nigeria, pays de l’Afrique de l’Ouest, compte le plus grand nombre de victimes, selon l’Aide à l’Église en détresse. La Chine et le Nicaragua ont également enregistré de nombreux cas de harcèlement.

    Des prêtres et religieuses assassinés

    Au moins 12 prêtres et cinq religieuses ont été tués en 2022 dans l'exercice de leur mission, indique le communiqué de l’AED. En Afrique, quatre prêtres ont été assassinés au Nigeria, et deux autres abattus dans l'Est de la République démocratique du Congo.

    Au Mexique, sur le continent américain, des membres de cartels de la drogue ont brutalement assassinés trois prêtres.

    Cinq religieuses missionnaires ont également été victimes d’assassinats cette année. Il s’agit des sœurs Luisa Dell'Orto, en Haïti, en juin; sœur Mary Daniel Abut et sœur Regina Roba, au Sud-Soudan, en août; sœur Maria au Mozambique, en septembre; et sœur Marie-Sylvie Vakatsuraki, tuée en octobre en République démocratique du Congo.

    Les cas d’enlèvements

    Dans différents pays, 42 prêtres au total quant à eux ont été enlevés, dont 36 libérés. Trois prêtres enlevés au Nigeria ont en revanche été assassinés, et l'AED ajoute n’avoir pu obtenir d'informations sur le statut de deux de ces prêtres nigérians. Par ailleurs, le sort du missionnaire allemand Père Hans-Joachim Lohre, enlevé en novembre dernier au Mali, reste inconnu.

    Deux autres prêtres enlevés en 2019, le père Joel Yougbaré du Burkina Faso, et le père John Shekwolo, du Nigeria, sont toujours portés disparus, ce qui porte à cinq le nombre total de prêtres disparus, selon la fondation pontificale.

    Le Nigeria reste le pays où les enlèvements sont récurrents, avec un total de de 28 en 2022. Trois ont été enlevés en décembre, «mais le pire mois a été juillet, avec sept enlèvements». Un autre pays en a fait les frais, le Cameroun, avec six enlèvements, dont cinq en même temps en septembre. Leur libération a eu lieu cinq semaines plus tard.

    En ce qui concerne Haïti, où la violence est endémique, cinq prêtres ont été enlevés par des bandits, mais tous ont été libérés depuis. L'Éthiopie, les Philippines et le Mali ont chacun eu un prêtre enlevé, tous libérés, à l'exception du père Hans-Joachim Lohre au Mali.

    Des religieuses ont aussi enlevées en 2022, au nombre de sept, majoritairement au Nigéria. L'une d'entre elles a été enlevée au Burkina Faso, tandis qu'une autre religieuse a été kidnappée au Cameroun. Elles ont par la suite été libérées.

    Des détentions

    L’Aide à l’Église en détresse relève aussi des cas de détentions de membres du clergé. Au moins 32 ont été détenus, «prétendument à des fins d'intimidation et de coercition». Les cas les plus récents concernent quatre prêtres de l'Église gréco-catholique ukrainienne travaillant en Ukraine, occupée par les Russes. Ces derniers ont été arrêtés dans le cadre de leurs activités pastorales. Deux d'entre eux ont depuis été libérés et «expulsés» vers un territoire ukrainien, mais deux autres sont toujours en détention et pourraient être accusés de terrorisme. Il y a une crainte, selon le communiqué, qu'ils puissent être torturés en prison.  

    La situation au Nicaragua inquiète également l’AED, qui rappelle que onze membres du clergé ont été arrêtés ou détenus par le gouvernement actuel. Parmi ceux-ci figurent au moins deux séminaristes, un diacre, un évêque et sept prêtres.  Le 10 janvier, l'évêque nicaraguayen Rolando Alvarez, actuellement en résidence surveillée, doit comparaître devant un tribunal pour «menace à l'intégrité nationale». Un autre cas récent concerne l'emprisonnement d'un évêque et de deux prêtres en Érythrée. Deux mois se sont écoulés depuis leur arrestation, sans aucune explication de la part des autorités, souligne le communiqué.

    Évoquant le cas de la Chine, l’AED explique qu’il est «presque impossible de connaître le nombre de prêtres et d'évêques catholiques détenus en Chine en 2022. Les religieux de l'Église clandestine sont régulièrement enlevés par les autorités pendant un certain temps pour les forcer à rejoindre l'Église approuvée par l'État. Un exemple: la disparition d'au moins 10 prêtres, tous appartenant à la communauté clandestine de Baoding (Hebei), entre janvier et mai 2022».

    En plus de ces cas, rapporte la fondation pontificale, un prêtre a été arrêté en Birmanie lors de manifestations contre le régime, et plusieurs religieuses et deux diacres ont aussi été arrêtés en Éthiopie lors du conflit du Tigré fin 2021, mais libérés en 2022.

    Face à ces assassinats, enlèvements et détentions arbitraires de prêtres et religieuses, l’Aide à l’Église en Détresse appelle les pays concernés «à garantir la sécurité et la liberté des prêtres, des religieuses et des autres agents pastoraux qui travaillent au service des plus démunis». Elle invite aussi à prier pour ceux encore détenus par des ravisseurs, à l'instar du Pape François, attristé par ces évènements, qui ne cesse de le rappeler dans ses interventions, exhortant à l’amour, à la paix et à l’ouverture d’un dialogue «ouvert et sincère».

  • Un avenir pour la messe traditionnelle ?

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    La lettre 907 de "Paix liturgique" :

    QUEL AVENIR POUR LA MESSE TRADITIONNELLE ?

    UN ENTRETIEN AVEC JEAN-PIERRE MAUGENDRE

    Le 24 septembre dernier s’est déroulé à la Maison de la Chimie un colloque organisé par plusieurs associations (Una Voce, Paix liturgique, Notre-Dame de Chrétienté, Lex orandi, Renaissance catholique) sur le thème de l’avenir de la messe traditionnelle. Nous avons interrogé Jean-Pierre Maugendre, Directeur Général de Renaissance catholique, un des organisateurs de ce colloque.

    Paix Liturgique : Pourquoi avoir organisé ce colloque ?

    Jean-Pierre Maugendre : Le motu Proprio Traditionis custodes, promulgué par le pape François le 16 juillet 2021, a marqué la volonté pontificale de voir disparaître la célébration de la messe romaine traditionnelle. De dérogations en exceptions, les restrictions à la célébration de cet usus antiquior perdurent néanmoins. Or il apparaît à beaucoup de fidèles et de prêtres qu’il s’agit là, à la fois d’un grave abus de pouvoir et d’une décision méprisant souverainement les difficultés doctrinales, liturgiques et spirituelles que soulève la réforme liturgique. Si, comme l’écrivait récemment un évêque à l’un de nos amis il ne s’agit que de querelles stériles autour de « détails liturgiques » pourquoi une telle hargne contre la messe traditionnelle. Si, en revanche, sont en jeu des questions doctrinales de fond merci de nous expliquer ce qui a, fondamentalement, changé. Les clercs étant tenus à une certaine réserve il nous est apparu important que des laïcs puissent montrer leur détermination à ne pas se laisser déposséder des trésors qui ont sanctifié leurs pères. Cela d’autant plus qu’au vu des résultats catastrophiques de la réforme liturgique (effondrement de la pratique religieuse, chute des vocations, ignorance religieuse généralisée, etc.) cette volonté de rompre avec la Tradition de l’Eglise apparaît pour le moins incongrue, voire purement idéologique.

    Paix Liturgique : Comment cela s’est-il passé ? 

    Jean-Pierre Maugendre : Notons d’abord que ce colloque devait, à l’origine, se dérouler dans la crypte de l’église sainte Odile à Paris. Sur intervention personnelle de Mgr Ulrich, archevêque de Paris, nous n’avons pu être reçus dans cette paroisse et avons dû nous rabattre sur la Maison de la Chimie. Bienheureuse exclusion qui nous a permis d’accueillir 450 participants dans un cadre prestigieux, ce qui aurait été impossible à sainte Odile. Deo gratias ! Nous avons alterné trois modes de communication :

    - des conférences sur la richesse de la messe traditionnelle, une tentative de définition du traditionalisme, des pistes de réflexion, concrètes, sur l’avenir de la messe traditionnelle

    - des entretiens sur l’histoire de l’interdiction de la messe traditionnelle, l’obéissance dans l’Eglise 

    - des table-rondes sur la situation concrète dans les diocèses et une tentative de bilan d’un demi-siècle de réforme liturgique.

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  • Il n'y a que la crèche pour unir dans la concorde le prêtre et le philosophe athée

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    Du

    «Seule la crèche peut unir dans la concorde le prêtre et le philosophe athée»

    Le Père Grégoire Sabatié-Garat revient sur le sens profond de la Nativité et des fêtes religieuses. Selon lui, la double aspiration humaine à la concorde et à la liberté trouve dans l'évènement de Noël une réponse fondamentale.

    Prêtre du diocèse de Versailles, le Père Grégoire Sabatié-Garat est vicaire en paroisse (Conflans-Ste-Honorine, Andrésy et Maurecourt) et membre du Padreblog.

    Veillée de Noël 1940. Dans la froide obscurité du stalag XII-D près de Trèves, Jean-Paul Sartre venait d'écrire Bariona ou le Fils du tonnerre, une pièce de théâtre inspirée du genre médiéval des Mystères. «Il s'agissait simplement, écrira-t-il, de trouver un sujet qui pût réaliser, ce soir de Noël, l'union la plus large des chrétiens et des incroyants». Quel sujet fut ainsi capable d'unir largement le philosophe athée, les prêtres et tous les autres prisonniers ? C'est évidemment la Crèche, dont la vénération avait été popularisée par saint François d'Assise au début du XIIIe siècle.

     

    Les récits de la naissance de Jésus soulignent fortement son rapport à la concorde universelle : Jésus naquit dans le cadre historique de la Pax AugustiLa naissance de Jésus devait être éclairée par l'arrière-fond du règne d'Auguste, qui se voulait lui aussi porteur d'une bonne nouvelle de la paix. Dans ce rêve d'un espace unifié par la culture gréco-latine et la concorde civique, la sagesse juive se distinguait en refusant d'attendre des pouvoirs humains un quelconque salut pour ne l'espérer que de Dieu. La Crèche inaugure cette rencontre entre Rome et Jérusalem, où les grandes aspirations humaines s'ouvrent à l'irruption inouïe de Dieu dans l'histoire.

    «Vous avez le droit d'exiger qu'on vous montre la Crèche», écrivit Sartre, soulignant l'universalité de ce qui se donne à voir à Noël. Cette phrase si simple et prophétique reflète quelque chose de la lumière dont fut touché le futur chef de file de l'intelligentsia germanopratine ce soir-là. La Crèche appartient à tous ; son universalité est capable de toucher le cœur de quiconque aspire encore à une certaine allégresse et à la liberté.

    Les fêtes populaires non-religieuses sont la plupart du temps réjouissantes et fécondes. Mais sans leurs significations religieuses, elles finissent par poser une question amère : que reste-t-il à fêter si un salut ne nous est pas offert ?

    Grégoire Sabatié-Garat

    L'engouement suscité par une Coupe du monde de football pourtant contestée vient de montrer combien l'aspiration populaire à l'unité et à l'allégresse demeurait forte, même dans notre société postmoderne. Mais Kylian Mbappé, si grand sportif soit-il, ne saurait répondre aux aspirations existentielles de nos contemporains. Il n'en a ni la vocation ni le pouvoir. Le besoin de célébrer, de se rassembler, d'admirer demeure cependant et doit être pris au sérieux. Philippe Murray a bien décrit l'état de l'homme contemporain en recherche permanente du divertissement festif, l'homo festivus. Souvent nous «faisons la fête» pour aussitôt le montrer sur les réseaux «sociaux», comme si l'allégresse du moment présent ne nous suffisait pas. Ces réseaux donnent l'illusion de la communion (un nombre de contacts), l'illusion de la joie (un nombre de likes) mais ils laissent en définitive chacun seul face à l'algorithme et aux annonceurs publicitaires.

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  • L'affaire Rupnik : un scandale qui éclabousse l'Eglise et le pape

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    De Jean-Marie Guénois sur le site du Figaro via Il Sismografo :

    Marko Rupnik, le nouveau scandale qui éclabousse l’Église et le pape François

    ENQUÊTE - Le grand mosaïste slovène, prêtre jésuite qui a restauré de nombreuses églises est accusé de multiples agressions sexuelles sur des religieuses.

    25 décembre 2022

    Avec de nouveaux ornements, l’église promettait d’être belle. Le grand mosaïste slovène Marko Rupnik, jésuite de son état, devait couvrir de son art liturgique aux milles scintillements l’intérieur et l’extérieur de l’édifice. Comme il l’avait fait pour rajeunir la basilique Notre-Dame-du-Rosaire, à Lourdes, et tant d’autres églises partout dans le monde, y compris au Vatican. Mais, coup de théâtre, il n’entrera pas dans celle de Saint-Joseph-le-Bienveillant, sise à Montigny-Voisins, dans le diocèse de Versailles.

    Son contrat a été brutalement rompu, le 8 décembre, par l’évêque, Mgr Luc Crépy, et par le père Pierre-Hervé Grosjean, curé de cette paroisse et en charge du projet. «Cela a été une évidence immédiate, partagée à l’unanimité par les équipes paroissiales et diocésaines impliquées dans ce projet, commente ce dernier. Mais nous gardons le même élan pour offrir une église paroissiale de 800 places à ce nouveau quartier de 32.000 habitants. Nous allons lancer un nouvel appel à des artistes pour orner notre église. Elle commence déjà à sortir de terre. Elle devrait être inaugurée l’hiver prochain.»

    Les artistes ne manquent pas, mais Rupnik avait une notoriété internationale. Il était demandé partout dans le monde. Jean-Paul II lui avait confié, en 1996, les mosaïques de la chapelle Redemptoris Mater, dans les palais du Vatican. Quelle raison lui vaut une telle disgrâce? À 68 ans, ce prêtre artiste, ami du pape François, vient de tomber très bas: il est accusé de multiples agressions sexuelles sur des religieuses d’un ordre qu’il avait fondé en Slovénie, la communauté de Loyola. Deux cas sont référencés par la justice ecclésiale, sept autres pourraient suivre. L’une de ses accusatrices parle même d’une «vingtaine de victimes» religieuses.

    1,7 million d’euros pour la décoration d’une chapelle à Rome

    L’affaire a explosé aux premiers jours de décembre, à Rome. Un coup de tonnerre tant la notoriété du mosaïste était immense. Le scandale a ensuite rebondi, car le supérieur général des Jésuites, le père Arturo Sosa, a menti publiquement sur le dossier, le 7 décembre. Il en fait lui-même la démonstration, le 14 décembre, en se contredisant, preuve qu’il avait intentionnellement caché la vérité pour couvrir la gravité des faits.

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  • Le Message Urbi et Orbi du pape lors de la fête de Noël 2022

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    "MESSAGE " URBI ET ORBI DE SA SAINTETÉ LE PAPE FRANCOIS (source)

    NOËL 2022

    Dimanche 25 décembre 2022

    Chers frères et sœurs de Rome et du monde entier, joyeux Noël !

    Que le Seigneur Jésus, né de la Vierge Marie, vous apporte à tous l'amour de Dieu, source de confiance et d'espérance, ainsi que le don de la paix annoncée par les anges aux bergers de Bethléem : "Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre à ceux qu'il favorise" (Lc 2, 14).

    En ce jour de fête, nous tournons notre regard vers Bethléem. Le Seigneur vient au monde dans une étable et il est couché dans une mangeoire pour animaux, car ses parents ne trouvaient pas de place dans l'auberge, même si le moment était venu pour Marie d'accoucher. Il vient parmi nous en silence et dans l'obscurité de la nuit, parce que la parole de Dieu n'a pas besoin de projecteurs ni de voix humaines fortes. Il est lui-même la Parole qui donne un sens à la vie, il est la Lumière qui éclaire notre chemin. "La vraie lumière, celle qui illumine tout le monde - nous dit l'Évangile - venait dans le monde" (Jn 1, 9).

    Jésus est né au milieu de nous, il est Dieu avec nous. Il vient accompagner notre vie quotidienne, partager avec nous toutes choses : nos joies et nos peines, nos espoirs et nos craintes. Il vient comme un enfant sans défense. Il est né dans la nuit froide, pauvre parmi les pauvres. Ayant besoin de tout, il frappe à la porte de notre cœur pour trouver chaleur et abri.

    Comme les bergers de Bethléem, entourés de lumière, puissions-nous nous mettre en route pour voir le signe que Dieu nous a donné. Puissions-nous surmonter notre somnolence spirituelle et les paillettes superficielles des fêtes qui nous font oublier Celui dont nous célébrons la naissance. Laissons derrière nous le brouhaha qui endort nos cœurs et nous fait passer plus de temps à préparer les décorations et les cadeaux qu'à contempler le grand événement : le Fils de Dieu né pour nous.

    Frères et sœurs, tournons nos regards vers Bethléem, et écoutons les premiers cris légers du Prince de la Paix. Car Jésus est vraiment notre paix. La paix que le monde ne peut donner, la paix que Dieu le Père a accordée à l'humanité en envoyant son Fils dans le monde. Saint Léon le Grand a résumé le message de cette journée dans une phrase latine concise : Natalis Domini, natalis est pacis : "la naissance du Seigneur est la naissance de la paix" (Serm. 26, 5).

    Jésus-Christ est aussi le chemin de la paix. Par son incarnation, sa passion, sa mort et sa résurrection, il a ouvert le chemin qui mène d'un monde fermé sur lui-même et opprimé par les ombres sombres de l'inimitié et de la guerre, à un monde ouvert et libre pour vivre dans la fraternité et la paix. Frères et sœurs, suivons ce chemin ! Mais pour le faire, pour pouvoir marcher derrière Jésus, nous devons nous débarrasser des fardeaux qui nous pèsent et nous bloquent le chemin.

    Quels sont ces fardeaux ? Quel est ce poids mort ? Les mêmes forces négatives qui ont empêché le roi Hérode et sa cour de reconnaître et d'accueillir la naissance de Jésus : l'attachement au pouvoir et à l'argent, l'orgueil, l'hypocrisie, le mensonge. Ces forces nous empêchent d'aller à Bethléem, elles nous excluent de la grâce de Noël et elles bloquent l'entrée sur le chemin de la paix. En effet, nous devons reconnaître avec tristesse que, alors même que le Prince de la Paix nous est donné, les vents glacés de la guerre continuent à secouer l'humanité.

    Si nous voulons que ce soit Noël, la naissance de Jésus et de la paix, regardons vers Bethléem et contemplons le visage de l'Enfant qui est né pour nous ! Et dans ce visage petit et innocent, voyons les visages de tous ces enfants qui, partout dans le monde, aspirent à la paix.

    Voyons aussi les visages de nos frères et sœurs ukrainiens qui vivent ce Noël dans l'obscurité et le froid, loin de chez eux à cause de la dévastation causée par dix mois de guerre. Que le Seigneur nous inspire des gestes concrets de solidarité pour aider tous ceux qui souffrent, et qu'il éclaire l'esprit de ceux qui ont le pouvoir de faire taire le tonnerre des armes et de mettre fin immédiatement à cette guerre insensée ! Malheureusement, nous préférons écouter d'autres conseils, dictés par des modes de pensée mondains. Mais qui écoute la voix de l'Enfant ?

    Notre époque connaît une grave famine de paix également dans d'autres régions et sur d'autres théâtres de cette troisième guerre mondiale. Pensons à la Syrie, encore marquée par un conflit qui est passé au second plan mais qui n'est pas terminé. Pensons aussi à la Terre Sainte, où ces derniers mois la violence et les affrontements ont augmenté, entraînant dans leur sillage des morts et des blessés. Supplions le Seigneur que là, sur la terre qui l'a vu naître, le dialogue et les efforts pour construire une confiance mutuelle entre Palestiniens et Israéliens puissent reprendre. Que l'Enfant Jésus soutienne les communautés chrétiennes vivant au Moyen-Orient, afin que chacun de ces pays puisse faire l'expérience de la beauté de la coexistence fraternelle entre individus de confessions différentes. Que l'Enfant Jésus aide le Liban en particulier, afin qu'il puisse enfin rebondir avec l'aide de la communauté internationale et avec la force née de la fraternité et de la solidarité. Que la lumière du Christ illumine la région du Sahel, où la coexistence pacifique entre les peuples et les traditions est perturbée par les conflits et les actes de violence.  Que cette lumière conduise à une trêve durable au Yémen, à la réconciliation au Myanmar et en Iran, et à la fin de toute effusion de sang. Qu'elle inspire les autorités politiques et toutes les personnes de bonne volonté des Amériques à tenter d'apaiser les tensions politiques et sociales que connaissent les différents pays ; je pense en particulier au peuple haïtien qui souffre depuis longtemps.

    En ce jour, alors que nous sommes assis autour d'une table bien garnie, ne détournons pas notre regard de Bethléem, une ville dont le nom signifie "maison du pain", mais pensons à tous ceux, en particulier les enfants, qui ont faim alors que d'énormes quantités de nourriture sont gaspillées chaque jour et que des ressources sont dépensées en armes. La guerre en Ukraine a encore aggravé cette situation, mettant des peuples entiers en danger de famine, notamment en Afghanistan et dans les pays de la Corne de l'Afrique. Nous savons que chaque guerre provoque la faim et exploite la nourriture comme une arme, empêchant sa distribution aux personnes qui souffrent déjà. En ce jour, prenons exemple sur le Prince de la Paix et, en commençant par ceux qui exercent des responsabilités politiques, engageons-nous à faire de la nourriture uniquement un instrument de paix. Et tandis que nous nous réjouissons de nous retrouver avec nos proches, pensons aux familles qui connaissent de grandes difficultés et à celles qui, en cette période de crise économique, luttent contre le chômage et manquent du nécessaire.

    Chers frères et sœurs, aujourd'hui comme hier, Jésus, la vraie lumière, vient dans un monde gravement malade de l'indifférence, un monde qui ne l'accueille pas (cf. Jn 1, 11) et qui le rejette même, comme il le fait avec de nombreux étrangers, ou qui l'ignore, comme nous le faisons trop souvent avec les pauvres. Aujourd'hui, n'oublions pas les nombreuses personnes déplacées et les réfugiés qui frappent à notre porte à la recherche d'un peu de confort, de chaleur et de nourriture. N'oublions pas les marginaux, ceux qui vivent seuls, les orphelins, les personnes âgées - qui sont la sagesse de leur peuple - qui risquent d'être mis de côté, et les prisonniers, que nous considérons uniquement pour les erreurs qu'ils ont commises et non comme nos semblables.

    Frères et sœurs, Bethléem nous montre la simplicité de Dieu, qui ne se révèle pas aux sages et aux intelligents, mais aux petits, à ceux qui ont un cœur pur et ouvert (cf. Mt 11, 25). Comme les bergers, partons nous aussi en hâte et laissons-nous surprendre par l'événement impensable de Dieu qui se fait homme pour notre salut. Lui, la source de tout bien, se fait pauvre [1], demandant en aumône notre pauvre humanité. Laissons-nous toucher par l'amour de Dieu. Et suivons Jésus, qui s'est dépouillé de sa gloire pour nous faire participer à sa plénitude[2]. [2]

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    [1] Cf. SAINT GREGOIRE de NAZIANCE , Or. 45.

    [2] Cf. ibid.

  • Ordinations et entrées au Séminaire de Namur en 2022

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    Le Séminaire de Namur assure la formation des candidats au sacerdoce des diocèses francophones de Belgique (Malines-Bruxelles, Namur, Liège et Tournai).

    Ont été ordonnés au cours de l’année écoulée :
    (N.B. Sont repris ici les ordinands qui ont suivi leur formation, en tout ou en partie, au Séminaire à Namur)

    Archidiocèse de Malines-Bruxelles :
    • Marc GIRAUD a été ordonné prêtre le 19 juin 2022 à Bruxelles, par le Cardinal J. De Kesel, archevêque de Malines-Bruxelles.
    • Thaddée NZAZI a été ordonné diacre en vue du ministère presbytéral le 9 octobre 2022 à Ixelles, par le Cardinal J. De Kesel.
    • Deiver David GONZALEZ ARCE, membre du Chemin Néo-catéchuménal, sera ordonné diacre en vue du ministère presbytéral le 11 décembre 2022 à Jette, par le Cardinal J. De Kesel.
    • Cyril de NAZELLE, membre de la Communauté de l’Emmanuel, sera ordonné diacre en vue du ministère presbytéral le 8 janvier 2023 à Ixelles, par le Cardinal J. De Kesel.

    Diocèse de Namur :
    • Boris HOUENGNISSOU a été ordonné prêtre le 26 juin 2022 à Namur, par Mgr P. Warin, évêque de Namur.
    • Justin BAILLY a été ordonné diacre en vue du ministère presbytéral le 30 octobre 2022 à Ciney, par Mgr P. Warin.
    • Antoine-Marie NGO THAI HIEP sera ordonné diacre en vue du ministère presbytéral le 18 décembre 2022 à Bertrix, par Mgr P. Warin.

    Diocèse de Liège :
    • Guillaume GIROUL a été ordonné prêtre le 3 juillet 2022 à Liège, par Mgr J.-P. Delville, évêque de Liège.
    • Nikola HALLEUX a été ordonné diacre en vue du ministère presbytéral le 12 novembre 2022 à Liège (Outremeuse), par Mgr J.-P. Delville.

    Diocèse de Tournai :
    • Éloi MEVA’A a été ordonné diacre en vue du ministère presbytéral le 9 octobre 2022 à Mouscron, pa Mgr G. Harpigny, évêque de Tournai.

    Sans oublier aussi d’autres engagements, notamment chez les religieux:
    (N.B. Ici aussi, nous ne mentionnons que ceux qui ont suivi leur formation au Séminaire à Namur)
    • Fr. JERRY, membre de la Fraternité de Tibériade, a prononcé ses vœux perpétuels le 30 avril 2022, en présence de Mgr P. Warin.
    • Fr. FAUSTIN, moine trappiste de Scourmont (Chimay), a été ordonné prêtre le 14 mai 2022, par Mgr G Harpigny.
    • Allan AZOFEIFA, membre du Chemin Néo-catéchuménal, a été ordonné prêtre le 26 juin 2022 à Arras, par Mgr O. Leborgne.
    • Fr. JEAN-BAPTISTE, moine bénédictin de Maredsous/Gihindamuyaga a été ordonné prêtre le 16 juillet 2022 en son abbaye.
    • Fr. LUC, moine bénédictin de Maredsous/Gihindamuyaga a été ordonné diacre en vue du ministère presbytéral le 16 juillet 2022 en son abbaye.
    • Fr. DAVID, Augustin de l’Assomption, a été ordonné diacre en vue du ministère presbytéral le 6 novembre 2022 à Woluwé-St-Lambert, par Mgr J. Kockerols.

    Chronique de la vie au Séminaire, au fil des mois… :

    Début septembre, nous avons accueilli deux nouveaux séminaristes en propédeutique (Laurent, de Tournai, et Paul, de Liège), tandis que Martin (de M.-Bruxelles), nous a rejoints après deux années de philosophie à Paris. Cette année, la communauté du Séminaire compte donc 17 séminaristes, issus des 4 diocèses francophones de Belgique. Bien entendu, d’autres séminaristes des communautés nouvelles (néo-catéchuménat, Emmanuel), des religieux et des étudiants de l’IDF (futurs professeurs de religion, futurs assistants paroissiaux ou auditeurs libres) suivent également les cours au Studium du Séminaire.

  • O little town of Bethleem !

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    O little town of Bethlehem
    How still we see thee lie
    Above thy deep and dreamless sleep
    The silent stars go by
    Yet in thy dark streets shineth
    The everlasting Light
    The hopes and fears of all the years
    Are met in thee tonight

    For Christ is born of Mary
    And gathered all above
    While mortals sleep, the angels keep
    Their watch of wondering love
    O morning stars together
    Proclaim the holy birth
    And praises sing to God the King
    And Peace to men on earth

    How silently, how silently
    The wondrous gift is given
    So God imparts to human hearts
    The blessings of His heaven
    No ear may hear His coming
    But in this world of sin
    Where meek souls will receive him still
    The dear Christ enters in
     
    O holy Child of Bethlehem
    Descend to us, we pray
    Cast out our sin and enter in
    Be born to us today
    We hear the Christmas angels
    The great glad tidings tell
    O come to us, abide with us
    Our Lord Emmanuel
    O come to us, abide with us
    Our Lord Emmanuel
     

    O petite ville de Bethléem
    Comme nous te voyons encore allongée
    Au-dessus de ton sommeil profond et sans rêve
    Les étoiles silencieuses passent
    Mais dans tes rues sombres brille
    La lumière éternelle
    Les espoirs et les craintes de toutes les années
    Sont réunis en toi ce soir

    Car le Christ est né de Marie
    Et a rassemblé tous ceux qui sont là-haut
    Pendant que les mortels dorment, les anges veillent
    Leur veille d'amour émerveillé
    O étoiles du matin ensemble
    Proclament la sainte naissance
    Et chantent les louanges de Dieu le Roi
    Et la paix aux hommes sur la terre

    En silence, en silence
    Le don merveilleux est donné
    Ainsi Dieu transmet aux cœurs humains
    Les bénédictions de son ciel
    Aucune oreille ne peut entendre sa venue
    Mais dans ce monde de péché
    Où les âmes douces le recevront encore
    Le cher Christ entre en scène


    Ô saint enfant de Bethléem
    Descends vers nous, nous t'en prions
    Chasse notre péché et entre
    Nais pour nous aujourd'hui
    Nous entendons les anges de Noël
    La grande nouvelle de la joie
    Viens à nous, reste avec nous
    Notre Seigneur Emmanuel
    Viens à nous, reste avec nous
    Notre Seigneur Emmanuel

    Traduit avec www.DeepL.com/Translator

  • L'homélie du pape lors de la nuit de Noël

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    L'homélie du pape lors de la nuit de Noël :

    Basilique du Vatican
    Samedi, 24 décembre 2022

    Qu'est-ce que cette nuit dit encore à nos vies ? Après deux millénaires depuis la naissance de Jésus, après de nombreux Noëls célébrés au milieu des décorations et des cadeaux, après tant de consumérisme qui a enveloppé le mystère que nous célébrons, il y a un risque : nous savons tant de choses sur Noël, mais nous en oublions le sens. Alors, comment trouver le sens de Noël ? Et surtout, où aller pour le chercher ? L'Évangile de la naissance de Jésus semble avoir été écrit précisément pour cela : pour nous prendre par la main et nous ramener là où Dieu veut que nous soyons. Suivons l'Évangile.

    En fait, il commence par une situation similaire à la nôtre : tout le monde est occupé et s'affaire pour un événement important à célébrer, le grand recensement, qui a nécessité de nombreux préparatifs. En ce sens, l'atmosphère de l'époque était semblable à celle qui nous entoure aujourd'hui à Noël. Mais de ce scénario mondain, le récit évangélique prend ses distances : il " détache " très tôt l'image pour aller encadrer une autre réalité, sur laquelle il insiste. Elle s'attarde sur un petit objet, apparemment insignifiant, qu'elle mentionne à trois reprises et sur lequel convergent les protagonistes du récit : d'abord Marie, qui dépose Jésus "dans une crèche" (Lc 2,7) ; ensuite les anges, qui annoncent aux bergers "un enfant emmailloté, couché dans une crèche" (v. 12) ; enfin les bergers, qui trouvent "l'enfant couché dans la crèche" (v. 16). La crèche : pour trouver le sens de Noël, il faut y regarder. Mais pourquoi la crèche est-elle si importante ? Parce qu'elle est le signe, non fortuit, avec lequel le Christ entre sur la scène du monde. C'est le manifeste avec lequel il se présente, la manière dont Dieu naît dans l'histoire pour faire vivre l'histoire. Que veut-il donc nous dire à travers la crèche ? Il veut nous dire au moins trois choses : proximité, pauvreté et concret.

    1. Proximité. La mangeoire sert à rapprocher la nourriture de la bouche et à la consommer plus rapidement. Il peut ainsi symboliser un aspect de l'humanité : la voracité à consommer. Car si les animaux de l'étable consomment de la nourriture, les hommes du monde, avides de pouvoir et d'argent, consomment aussi leurs voisins, leurs frères. Combien de guerres ! Et dans combien d'endroits, aujourd'hui encore, la dignité et la liberté sont foulées aux pieds ! Et toujours les principales victimes de la voracité humaine sont les fragiles, les faibles. Même en ce Noël, une humanité insatiable d'argent, insatiable de pouvoir et insatiable de plaisir ne fait pas de place, comme elle l'a fait pour Jésus (cf. v. 7), pour les petits, pour tant d'enfants à naître, pauvres et oubliés. Je pense surtout aux enfants dévorés par les guerres, la pauvreté et l'injustice. Mais Jésus arrive juste là, un bébé dans la crèche du rejet et de l'exclusion. En Lui, l'enfant de Bethléem, il y a tout enfant. Et il y a l'invitation à regarder la vie, la politique et l'histoire avec les yeux des enfants.

    Dans la crèche du rejet et de l'inconfort, Dieu se met à l'aise : il vient là parce que c'est là que se trouve le problème de l'humanité, l'indifférence générée par la course vorace à la possession et à la consommation. Le Christ y est né et dans cette crèche nous le découvrons proche. Il vient là où il dévore la nourriture pour se faire notre nourriture. Dieu n'est pas un père qui dévore ses enfants, mais le Père qui, en Jésus, fait de nous ses enfants et nous nourrit avec tendresse. Il vient toucher nos cœurs et nous dire que la seule puissance qui change le cours de l'histoire est l'amour. Il ne reste pas distant, il ne reste pas puissant, mais il se fait proche et humble ; lui, qui était assis dans le ciel, se laisse déposer dans une crèche.

    Frère, soeur, ce soir, Dieu se fait proche de vous parce qu'il prend soin de vous. De la crèche, comme nourriture pour ta vie, Il te dit : " Si tu te sens consumé par les événements, si ta culpabilité et ton inadéquation te dévorent, si tu as faim de justice, moi, Dieu, je suis avec toi. Je sais ce que vous vivez, je l'ai vécu dans cette crèche. Je connais vos misères et votre histoire. Je suis né pour te dire que je suis avec toi et que je serai toujours avec toi". La crèche de Noël, le premier message d'un Dieu enfant, nous dit qu'il est avec nous, qu'il nous aime, qu'il nous cherche. Courage, ne laissez pas la peur, la résignation, le découragement vous vaincre. Dieu est né dans une crèche pour vous faire renaître là où vous pensiez avoir touché le fond. Il n'y a aucun mal, aucun péché dont Jésus ne veut et ne peut vous sauver. Noël signifie que Dieu est proche : renaissez dans la confiance !

    2. La crèche de Bethléem nous parle non seulement de proximité, mais aussi de pauvreté. Autour d'une crèche, en effet, il n'y a pas grand-chose : des broussailles et quelques animaux et pas grand-chose d'autre. Les gens restaient au chaud dans les hôtels, pas dans l'étable froide d'une auberge. Mais c'est là que Jésus est né, et la crèche nous rappelle qu'il n'avait personne d'autre autour de lui que ceux qui l'aimaient : Marie, Joseph et les bergers ; tous des pauvres gens, unis par l'affection et la crainte, et non par la richesse et les grandes possibilités. La crèche pauvre fait ainsi ressortir les véritables richesses de la vie : non pas l'argent et le pouvoir, mais les relations et les personnes.

    Et la première personne, la première richesse, c'est Jésus lui-même. Mais voulons-nous nous tenir à ses côtés ? Nous rapprochons-nous de lui, aimons-nous sa pauvreté ? Ou préférons-nous rester à l'aise dans nos propres intérêts ? Surtout, allons-nous Le voir là où Il est, c'est-à-dire dans la pauvre mangeoire de notre monde ? Là, Il est présent. Et nous sommes appelés à être une Église qui vénère Jésus pauvre et sert Jésus dans les pauvres. Comme l'a dit un saint évêque : "L'Église soutient et bénit les efforts visant à transformer les structures d'injustice, à une seule condition : que les transformations sociales, économiques et politiques profitent réellement aux pauvres" (O.A. Romero, Message pastoral pour la nouvelle année, 1er janvier 1980). Bien sûr, il n'est pas facile de quitter la chaleur du monde pour embrasser la beauté austère de la grotte de Bethléem, mais rappelons-nous que ce n'est pas vraiment Noël sans les pauvres. Sans eux, nous célébrons Noël, mais pas le Noël de Jésus. Frères, sœurs, à Noël, Dieu est pauvre : que la charité renaisse !

    3. Nous arrivons ainsi au dernier point : la crèche nous parle de concrétude. En effet, un bébé dans une crèche représente une scène frappante, voire grossière. Il nous rappelle que Dieu s'est bel et bien fait chair. Et donc les théories, les belles pensées et les sentiments pieux à son égard ne suffisent plus. Jésus, qui est né pauvre, a vécu pauvre et est mort pauvre, n'a pas fait beaucoup de discours sur la pauvreté, mais l'a vécue pleinement pour nous. De la crèche à la croix, son amour pour nous était tangible, concret : de la naissance à la mort, le fils du charpentier a embrassé la rugosité du bois, la rugosité de notre existence. Il ne nous a pas aimés en paroles, il ne nous a pas aimés en plaisantant !

    Et donc, Il ne se contente pas des apparences. Il ne veut pas que des bonnes intentions, Lui qui s'est fait chair. Lui, qui est né dans la crèche, recherche une foi concrète, faite d'adoration et de charité, et non de bavardages et d'apparences extérieures. Lui, qui s'est mis à nu dans la crèche et se mettra à nu sur la croix, nous demande la vérité, d'aller à la réalité nue des choses, de déposer au pied de la crèche les excuses, les justifications et les hypocrisies. Lui, qui a été tendrement enveloppé de langes par Marie, veut que nous soyons vêtus d'amour. Dieu ne veut pas l'apparence, mais le concret. Ne laissons pas passer ce Noël, frères et sœurs, sans faire quelque chose de bien. Puisque c'est sa fête, son anniversaire, offrons-lui des cadeaux qui lui sont agréables ! A Noël, Dieu est concret : en son nom, faisons renaître un peu d'espoir chez ceux qui l'ont perdu !

    Jésus, nous te regardons, couché dans la crèche. Nous te voyons si proche, proche de nous pour toujours : merci, Seigneur. Nous Te voyons pauvre, nous enseignant que la vraie richesse ne réside pas dans les choses, mais dans les personnes, surtout les pauvres : pardonne-nous, si nous ne T'avons pas reconnu et servi en eux. Nous te voyons concret, parce que concret est ton amour pour nous : Jésus, aide-nous à donner chair et vie à notre foi. Amen.

  • Un enfant nous est né, un fils nous est donné

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    Introit du jour de Noël :

    Un enfant nous est né,
    un fils nous a été donné ;
    l’insigne de son pouvoir est sur ses épaules
    et on lui donnera pour nom Ange du grand conseil.

    Chantez au Seigneur un chant nouveau,
    car il a fait des merveilles.

    Un enfant nous est né…

    Le Seigneur a fait connaître son salut,
    aux yeux des nations il a révélé sa justice.

    Un enfant nous est né...

    (Isaïe 9, 6 / Psaume 97, 1-2)

  • 200 intellectuels, journalistes, écrivains et artistes signent une pétition parue dans « Le Figaro » en appel de solidarité avec les Arméniens de l’Artsakh

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    200 intellectuels, journalistes, écrivains et artistes signent une pétition parue dans « Le Figaro » en appel de solidarité avec les Arméniens de l’Artsakh (source)

    En cette période de Noël, 200 intellectuels, écrivains, artistes et personnalités de la culture, dont Sylvain Tesson, Carole Bouquet et Philippe Katerine, se mobilisent pour les 120.000 Arméniens d’Artsakh (Haut-Karabakh), menacés d’épuration ethnique par l’Azerbaïdjan. La pétition est dans « Le Figaro ».

    En cette période de Noël où nous rejoindrons les nôtres, où nous nous réjouirons de célébrer la famille au-delà de toute frontière religieuse, où nous serons peut-être nombreux à avoir une pensée pour ceux qui sont seuls ou dans la souffrance, rappelons-nous que les Arméniens du Haut-Karabakh, sont coupés depuis près de deux semaines du reste du monde par l’Azerbaïdjan.

    À l’heure où nos enfants découvriront leurs cadeaux, les parents des 30.000 enfants du Haut-Karabakh aspireront à une seule chose : préserver la vie, l’avenir des leurs dans ces hautes montagnes où leurs ancêtres sont nés il y a plus de deux mille ans, et leur éviter une lente asphyxie.

    Après la guerre, après les bombes au phosphore, les tortures, qui ont brisé tant de vies en 2020, voilà en effet la dernière perversion conçue par la dictature azerbaïdjanaise : bloquer le corridor de Latchine, unique voie d’accès des Arméniens d’Artsakh/Haut-Karabakh vers l’extérieur. Conséquence : des familles séparées, des pénuries s’aggravant de jour en jour, l’absence de secours médicaux qui a déjà coûté une vie et menace plusieurs malades en soins critiques, dont des enfants.

    Nos souhaits que jamais les abominations du XXe siècle ne se reproduisent dans le nôtre n’étaient que des vœux pieux et iréniques.

    Courage admirable de ces gens pleins de dignité qui ne cèdent pas à la panique et s’organisent, car ils résistent et résisteront jusqu’au bout. Mais ils comptent sur nous, et nous ne pouvons nous dérober à leur appel. Étrange Noël 2022. Nous fêtons la naissance d’un roi de la pauvreté et de la paille venu porter aux hommes la chaleur de sa lumière. C’est cette date que choisit à dessein un dictateur du pétrole et des points de croissance pour plonger une population dans la nuit et le froid.

    Quel avenir en effet offrirons-nous à nos enfants, si nous donnons raison à la dictature, à la barbarie, contre l’une de nos plus anciennes civilisations, contre un peuple frère, lié à nous depuis des siècles, contre un peuple pont qui contribue depuis toujours au dialogue entre les cultures ?

    Que penseront nos enfants, sur quelles valeurs pourront-ils se construire, si nous laissons l’impensable se reproduire ? Oui, se reproduire. L’indifférence, les protestations platoniques autorisent les agresseurs d’aujourd’hui à se réclamer sans vergogne des bourreaux de 1915, de leur sinistre héritage, à user des mêmes procédés pour en finir avec ceux qu’ils exècrent, parce qu’ils nous ressemblent.

    Ainsi nos souhaits que jamais les abominations du XXe siècle ne se reproduisent dans le nôtre n’étaient que des vœux pieux et iréniques. Ainsi, dans ce monde triomphent toujours les méchants du moment qu’ils ont des choses à vendre et à fournir à leurs voisins.

    L’âme des Arméniens habite en effet nos chefs-d’œuvre de l’art roman, le rayonnement de notre culture jusqu’aux confins de l’Orient, la pensée de nos philosophes des Lumières, la poésie romantique, nos combats pour la justice, nos airs d’accordéon, le bouquet de tulipes que vous offrirez peut-être samedi soir.

    Rappelons-nous enfin que si nous connaissons Noël, les Arméniens y sont sans doute pour quelque chose, eux qui nous ont envoyé leurs pèlerins dès le Ve siècle, eux qui nous ont donné le pain d’épice qui garnira nos tables et le nom des Rois Mages.

    Rappelons-nous et surtout, mobilisons-nous. De nos consciences conjuguées, de nos voix unies, de toutes les façons dont chacun de nous s’opposera au drame qui se joue, nous pourrons préserver la vie des 120.000 Arméniens du Haut-Karabakh.

    #jesoutienslarmenie
    #jesoutienslartsakh

    SIGNATURES :
    Sylvain Tesson, écrivain
    Pascal Bruckner, écrivain et philosophe
    Michel Onfray, philosophe
    Carole Bouquet, actrice
    Claude Lelouch, cinéaste
    Philippe Katerine, acteur et chanteur
    Stéphane Bern, animateur, acteur et écrivain
    Virginie Ledoyen, actrice
    Pascal Légitimus, acteur et metteur en scène
    Sinclair, compositeur et chanteur
    Alexandre Jardin, écrivain
    Roschdy Zem, acteur et réalisateur
    Pascal Ory, de l’Académie française
    Marc Dugain, écrivain et cinéaste
    Marc Coppey, violoncelliste
    Franz-Olivier Giesbert, journaliste et écrivain
    Nicolas Aznavour, cofondateur de la Fondation Aznavour
    Jean Reno, acteur
    Michel Quint, écrivain
    Mgr Pascal Gollnisch, directeur général de l’Œuvre d’Orient
    Jean-Marie Rouart, de l’Académie française
    Sorj Chalandon, écrivain
    Costa Gavras, cinéaste
    Daniel Pennac, écrivain
    Pierre Richard, acteur
    Pierre Mazeaud, ancien Président du Conseil constitutionnel
    Robert Redeker, philosophe
    Benoît Duteurtre, écrivain
    Raphaël Personnaz, acteur
    Philippe Jaenada, écrivain
    Mathias Malzieu, chanteur et écrivain
    Pierre Jolivet, cinéaste
    Dominique Bona, de l’Académie française
    Gilbert Sinoué, écrivain
    Frédéric Vitoux, de l’Académie française
    Jean Tulard, de l’Institut
    Simon Abkarian, comédien
    Bruno Abraham-Kremer, comédien et metteur en scène
    Jean Achache, cinéaste
    Luc Adrian, journaliste
    Antoine Agoudjian, photographe
    Alain Altinoglu, chef d’orchestre
    Ardavan Amir-Aslani, avocat
    Jean-Baptiste Andrea, écrivain
    Gorune Aprikian, cinéaste
    Marie-Claude Arbaudie, productrice
    Gilles Arbona, acteur
    Christian Ardan, producteur
    François Ardillier-Carras, professeur des universités
    Ariane Ascaride, actrice
    Asilva, peintre
    Annick Asso, docteur ès Lettres
    Serge Avedikian, cinéaste
    Barbara Balestas Kazazian, cinéaste
    Elisabeth Barillé, écrivain
    Nicolas Bary, cinéaste et président des Écrans de la Paix
    Rodolphe Barsikian, dessinateur plasticien
    Frédérique Bel, actrice
    François-Xavier Bellamy, professeur agrégé de philosophie
    Alix Bénézech, actrice
    Alain Berliner, cinéaste
    Dominique Bertail, auteur, dessinateur
    Ludovic Berthillot, acteur
    Antoine Bordier, écrivain
    Laurent Brunner, directeur de l’Opéra Royal et du Château de Versailles
    Jean-Christophe Buisson, directeur-adjoint du Figaro Magazine
    David Camus, écrivain
    Christian Carion, cinéaste
    Jean des Cars, historien
    Virginie Carton, journaliste et écrivain
    Louis Carzou, journaliste et écrivain
    Olivier Casas, cinéaste
    Antoine Chereau, dessinateur
    Eric Chol, journaliste
    Joseph Chedid, compositeur et chanteur
    Jean-François Colosimo, éditeur
    Jean-Luc Cornette, auteur de BD
    Anahit Dasseux-Ter Mesropian, psychanalyste
    Arnaud Delalande, auteur, scénariste
    Marina Dédéyan, écrivain
    Alexandre Del Valle, essayiste
    Quentin Delcourt, cinéaste
    Olivier Delorme, écrivain et historien
    Annie Degroote, écrivaine et comédienne
    Hugues Dewavrin, vice-président de la Guilde et des Écrans de la Paix
    Jérôme Diamant-Berger, cinéaste
    Benjamin Diebling, réalisateur de jeux vidéo
    Hamza Djenat, photographe
    Nicolas Djermag, comédien
    Evelyne Dress, cinéaste
    Isabelle Duha, pianiste
    Ron Dyens, producteur de films
    Atom Egoyan, cinéaste
    Marielle Elis, productrice
    Frédéric Encel, essayiste
    Véronique Fauconnet, directrice artistique de théâtre, comédienne
    Charlène Favier, cinéaste
    Pierre Filmon, cinéaste
    Loïc Finaz, écrivain de marine
    Elsa Flageul écrivaine
    Lorraine Fouchet, écrivaine
    Dan Franck, écrivain
    Déborah François, actrice
    Patrice Franceschi, écrivain
    Olivier Frébourg, écrivain et éditeur
    Antoine Gariel, directeur de théâtre
    Costanza Gastaldi, photographe
    Éric Genetet, écrivain
    Ronan Girre, cinéaste
    Thierry Godard, acteur
    Nina Goern, chanteuse de Cats on Trees
    Alain Grandgérard, producteur
    Yulia Grigoryants, photographe
    Robert Guediguian, cinéaste
    Enguerrand Guépy, écrivain
    Sophie Guillemin, comédienne
    David Haroutunian, violoniste
    Roland Hayrabedian, chef d’orchestre
    Patrick Hernandez, producteur, distributeur
    Jacqueline Hillion, fonctionnaire de l’Education nationale
    François Huguenin, historien, essayiste
    Nadia Jandeau, metteuse en scène
    Annabelle Jacquemin-Guillaume, présidente de Fama
    Emmanuel Jaffelin, philosophe
    Michèle Kahn, écrivain
    Valérie Karsenti, actrice
    Baya Kasmi, cinéaste
    Robert Kechichian, cinéaste
    François-Xavier Kelidjian, avocat
    Gérard Krawczyk, cinéaste
    Michaël Langlois, historien
    Alexandra Lapierre, écrivain
    Thomas Le Carpentier, archéologue
    Jean-Jacques Lemêtre, musicien
    Anne Le Ny, actrice et cinéaste
    Jacques Le Rider, directeur d’études à l’EHESS
    Pauline Liétard, journaliste et réalisatrice
    Carolina Lerena, productrice
    Jean-Karl Lucas, compositeur
    Joseph Macé-Scaron, essayiste, romancier
    Caroline Madsac, co-présidente du collectif urgence Darfour
    Jean-Pierre Mahé, historien
    Elisa Mahé-Binet, écrivain
    Christian Makarian, essayiste, journaliste
    André Manoukian, auteur-compositeur, musicien
    Jacky Mamou, président du collectif urgence Darfour
    Bruno Mantovani, compositeur et chef d’orchestre
    Aïda Marcossian, pianiste
    Cécile Massie, photographe et secrétaire générale des Écrans de la Paix
    Nathalie Marchak, cinéaste
    Andrea Marcolongo, essayiste
    Nora Martirosyan, réalisatrice
    Guillaume Maurice, producteur
    Amélie Melkonian, productrice
    Benoît Menut, compositeur
    Radu Mihaileanu, cinéaste
    Thibault de Montaigu, journaliste, écrivain
    Jean-David Morvan, scénariste BD
    Alain Navarra de Borgia, sociologue et historien de l’art
    Lola Naymark, actrice et réalisatrice
    Valérie Osouf, cinéaste
    Alexandre Pachulski, écrivain
    Julie Paratian, productrice
    Laurent Perez Del Mar, compositeur
    Michel Petrossian, compositeur
    Antoine Pierlot, violoncelliste
    Jean-Marc Philips-Varjabédian, violoniste
    Gilles Pointeau, graphiste
    Patrick Radelet, musicien, compositeur
    Henri Roanne-Rosenblatt, écrivain-scénariste
    Yves Roucaute, philosophe
    Maya Sansa, actrice
    Isabelle Saporta, éditrice
    Sylvain Savoia, auteur, dessinateur
    Levon Sayan, producteur
    Fabrice Scott, acteur
    Séra, artiste-plasticien
    Idir Serghine, cinéaste
    Pr Alain Serrie, Président d’honneur de Douleur Sans Frontière
    Bernard Shalscha, journaliste
    Stéphane Simon, producteur et journaliste
    Astrig Siranossian, violoncelliste
    Marzena Sowa, autrice, documentariste
    Nicolas Steil, producteur et réalisateur
    Maud Tabachnik, écrivaine
    Akli Tadjer, écrivain
    Alain Terzian, producteur et réalisateur
    Marine de Tilly, journaliste et essayiste
    Ara Toranian, journaliste
    Valérie Toranian, journaliste et écrivain
    Marie-Claude Treilhou, cinéaste
    Fanny Valette, actrice
    Olivier-Thomas Venard, théologien
    Dan Verlinden, auteur de BD
    Arnaud Viard, cinéaste
    Virginie Visconti, productrice
    Olivier Weber, écrivain, journaliste, président de “Douleurs Sans Frontières"
    Charles Wright, écrivain
    Tigran Yegavian, journaliste et essayiste
    Benoît Yvert, éditeur
    Corinne Zarzavatdjian, comédienne et écrivaine
    Henry Zipper de Fabiani, ancien ambassadeur

  • Il y a un Dieu qui ne nous laisse pas seuls

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    L'homélie de l'abbé Christophe Cossement pour la veillée de Noël, 24 décembre 2022 :

    Nous ne serons plus jamais seuls

    Est-ce qu’il y a un Dieu, et est-ce qu’on peut compter sur lui ? C’est une question que beaucoup de gens se sont un jour posée, et à laquelle ils ont souvent répondu « non ». Et s’ils en sont arrivés là, c’est principalement à cause des épreuves de la vie, de l’irruption de la souffrance dans la vie des hommes — et spécialement celle des innocents. Où est Dieu ? Est-ce même respectueux pour ceux qui souffrent de penser qu’il existe ? Nous pouvons réfléchir à cela en essayant d’imaginer la situation du peuple de Dieu dont nous a parlé Isaïe. Jérusalem méritait le nom de « Délaissée » et de « Désolation », nous dit le prophète. Parfois, nous pensons que nos vies aussi pourraient bien s’appeler « désolation » ou « abandon ». Nous nous sentons seuls avec nos problèmes, et il n’y a rien de pire que de se sentir abandonné devant quelque chose d’apparence insurmontable.

    Alors, qu’est-ce que le prophète a encore à dire ? Il dit qu’il ne sera tranquille que quand la justice brillera aux yeux de tous. La justice, dans la Bible, ce n’est pas seulement la réparation d’une injustice subie, mais c’est le bonheur de se sentir ajusté, reconnu à sa juste valeur. Et quelle est cette juste valeur : c’est qu’au lieu d’être délaissé, je suis choisi ; c’est qu’au lieu d’être oublié, je suis préféré. Bref, j’ai du prix pour mon Dieu ! Le prophète ne sera content que quand Jérusalem aura compris qu’elle a du prix pour Dieu, à l’image d’une fiancée pour son fiancé.

    À celui qui se sent seul et abandonné, Dieu vient dire : mon cœur cherche ton cœur. Mais aussitôt on pourra se dire : comment puis-je savoir que ce n’est pas seulement une histoire de mots, un conte, un beau roman ? C’est là qu’il est temps de se rappeler la suite des lectures et d’avoir un peu de mémoire. C’est comme ça que vit un chrétien : il se souvient de ce que Dieu a fait et il change sa vie en fonction de cela. Au lieu de vivre dans l’inquiétude et la peur de manquer, il s’appuie sur la fidélité de Dieu pour avancer. Alors, avec saint Paul, il se rappelle comment Dieu a fait sortir son peuple de la servitude en Égypte, et comment il a donné un roi puissant qui a été comme un abri pour son peuple : David, le petit berger. Et que bien plus tard est venu un sauveur, selon la promesse de Dieu.

    Le chrétien se souvient de tout cela, et alors il commence à se dire : je ne suis pas seul, je ne suis pas abandonné : le sauveur est venu, il est là. Il me reste une chose à faire : l’accueillir. Voilà, c’est cela : accueillir le sauveur qui s’approche de ma vie et veut me faire comprendre à quel point il m’aime. Aujourd’hui nous avons un modèle pour la façon d’accueillir le sauveur : c’est saint Joseph, qui doit tout d’un coup faire de la place dans sa vie à un petit bébé qui ne vient même pas de lui, mais de l’Esprit Saint. S’il l’accueille, il passera sa vie avec l’Emmanuel, celui dont le nom veut dire « Dieu avec nous ». Il passera sa vie avec un enfant qu’il nommera « Jésus », c’est-à-dire « le Seigneur sauve ». Ah oui, quel bonheur de partager sa vie avec celui qui porte avec lui cette certitude : Dieu sauve ! Je ne suis plus abandonné… Ma vie ne se perdra jamais.

    Il y a un Dieu, qui ne nous laisse pas seuls, qui veut nous faire comprendre à quel point il nous aime. Chouette ! Mais pour l’accueillir, quel déménagement ! Quelle perte de nos repères ! Quel saut dans la confiance ! Je vous souhaite de pouvoir le faire. Je vous souhaite de faire une confiance énorme au Seigneur, en misant sur la prière, sur les sacrements, sur la générosité avec tous ceux qui sont dans le besoin. Que notre vie à chacune, à chacun, quitte tout ce qui est superficiel, exagérément distrayant, pour plonger dans ce qui est profond et qui rassasie vraiment notre âme, le plus profond de nous. Revenons à Jésus, dans la messe, dans une prière prolongée et dans le partage. Nous ne mériterons plus jamais d’être appelé « délaissé », mais bien plutôt « choisi », « préféré », « sauvé ».