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  • L'évêque d'Anvers se démarque de l'enseignement traditionnel de l'Eglise sur la sexualité humaine

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    De Jeanne Smits, sur son blog :

    Mgr Bonny s’en prend à “Humanae vitae”. L’envoyé de la Belgique au synode critique le concept même de loi naturelle

    L’évêque d’Anvers, à moins de deux mois du synode sur la famille auquel il participera en tant qu’envoyé de l’Eglise catholique en Belgique, s’en est pris dans un livre collectif à l’enseignement traditionnel sur la sexualité humaine, la contraception et jusqu’au concept de loi naturelle qui ne s’accorde pas, selon lui, avec la multiplicité des histoires et des cheminements de chacun. Mgr Johan Bonny s’oppose frontalement à Humanae vitae – ce texte si largement oublié déjà dans les documents officiels sortis du synode extraordinaire en octobre dernier.
    Mgr Bonny avait déjà à plusieurs reprises rallié la cause d’une modification de l’enseignement pérenne de l’Eglise, proposant même une forme de « reconnaissance » des unions homosexuelles (voir ici et ici). Sa nouvelle intervention s’est faite sous forme de contribution à un livre publié par l’édieteur allemand Herder Verlag, Zerreißprobe Ehe (« le mariage à l’épreuve »), sous le titre : Le synode des évêques sur la famille : les attentes d’un évêque diocésain. Le livre est préfacé par le cardinal Lehmann.
    L’encyclique Humanae vitae, soutient-il, n’a pas recueilli le « consensus » des évêques, raison pour laquelle elle a été dès sa publication à l’origine de « tensions, des conflits et de fractures ». Mgr Bonny regrette que l’Eglise ne laisse pas davantage de place à la « conscience individuelle » des fidèles en ce qui concerne « les méthodes de planning familial et du contrôle des naissances » et il espère que le synode sur la famille saura corriger tout cela.
    « Toutes les constitutions et tous les décrets du Concile Vatican, y compris les plus difficiles, ont finalement été acceptés dans le cadre d’un consensus. Il ne restait presque rien de cette collégialité trois ans plus tard, lorsque Humanae vitae a paru. Que le pape rendrait un jugement concernant les problèmes de « la population, la famille et les naissances », le Concile l’avait prévu. Mais qu’il allait ignorer la recherche collégiale du plus large consensus possible, le Concile ne l’a pas prévu. »
    C’est une « déchirure qui ne doit pas durer », selon Mgr Johan Bonny.
    On notera que son idée de la « collégialité » est celle d’une sorte de démocratie épiscopale, où la fidélité à la tradition qui assure à l’Eglise de se conformer à l’enseignement de son Chef, le Christ, peut passer par pertes et profits. C’est le péché commun à toute forme de démocratie positiviste : elle ne se soucie pas de la vérité, faisant toujours primer la majorité numérique.
    Plus largement, Mgr Bonny conteste l’enseignement traditionnel de l’Eglise sur la sexualité et le caractère peccamineux – « intrinsèquement désordonné » – des actes homosexuels. « Le progrès scientifique nous permet de modifier ce point de vue. D’abord, on sait que l’homosexualité existe aussi dans le monde animal. » C’est oublier la différence de nature entre l’homme doué de raison et l’animal, qui n’a pas de responsabilité morale, n’ayant pas de liberté… Après tout, les animaux volent, tuent, torturent, abandonnent leur progéniture ou la dévore sans que cela justifie de semblables comportements humains.
    Mgr Bonny affirme pourtant que selon « saint Thomas, l’homme et la femme s’attirent l’un l’autre par un instinct naturel, comme cela est le cas avec tous les autres animaux. L'attraction à l’égard di sexe opposé est universelle et ne connaît pas d'exceptions. Selon cette approche, une action contre l'inclination hétérosexuelle représente une rupture consciente de l'instinct naturel ; d’où vient le concept d'un “péché contre la nature”, comme l'apôtre Paul l’a répété. » Les « progrès scientifiques » indiqueraient donc  que saint Paul s’est trompé tout comme saint Thomas – sauf que le péché contre nature est celui qui va contre la propre nature de l’homme, à comprendre dans sa différence spécifique par rapport à l’animal : être doué de raison et de liberté.
    Mais pour Mgr Bonny, « dans notre culture personnaliste, l’interdiction des relations homosexuelles est considérée comme une discrimination inacceptable : il y aurait donc des hommes et des femmes qui n’ont pas le droit de vivre leur sexualité, pour la seule raison qu’ils ne vivent pas de la même manière que l’immense majorité des gens ! », s’exclame-t-il.
    C’est dans ce contexte qu’il qualifie lui-même de « personnaliste » que Bonny rejette la « loi naturelle » comme fondement de la moralité parce qu’elle considère certains actes comme bons ou mauvais indépendamment de l’histoire et de la biographie personnelle des individus. C’est le relativisme moral : s’il est vrai qu’une personne ne pèche pas nécessairement en posant un acte mauvais, lorsqu’il n’a pas conscience de faire le mal par exemple, cela n’autorise pas à faire disparaître la distinction objective entre le bien et le mal. Et encore moins à laisser cette appréciation, devenue changeante et subjective, aux hommes – à moins de leur dire « Vous serez comme des dieux » !
    Il va de soi que Mgr Bonny propose de mettre au rebut toutes les exigences de l’Eglise en matière de l’exercice sexualité : il le fait en rejetant toute forme d’interdit général qui ferait porter à l’Eglise une « énorme responsabilité » : « Nous savons désormais que l’interdit imposé de l’extérieur sur la pratique sexuelle provoque des déplacements inconscients des émotions correspondantes : cela peut conduire à des conséquences désastreuses – alcoolisme, drogue et autres abus, maladies psychosomatiques, problèmes relationnels, intolérance, agressivité, autoritarisme, etc. »
    Pour vivre heureux, vivons couchés – avec qui bon nous semble !
    Toutes les citations rapportées ci-dessus proviennent du blog de Mathias von Gersdorff et de LifeSiteNews.
  • Incontournable, la Croix (24e dimanche du temps ordinaire)

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    Homélie pour le 24e dimanche du temps ordinaire sur le site des dominicains de Bordeaux par le frère Pavel Syssoev o.p. :  
    Incontournable la Croix. Pas d’autre voie pour suivre le Christ. « Tu es le Messie ». Il leur défendit alors vivement de parler de lui à personne. Et, pour la première fois, il leur enseigna qu’il fallait que le Fils de l’homme souffre beaucoup… Jésus disait cela ouvertement. Ma royauté, je vous défends d’en parler pour instant, mais la Croix, la Croix – parlons-en. Pierre lui barre le passage. Que cela ne t’advienne pas, Seigneur ! Que cela ne nous advienne ! Un cœur généreux, magnanime. Son Maître ne doit pas souffrir. Nous ne devons pas souffrir, car Pierre entrevoit avec justesse que si le Christ établit son Règne par sa mort sur une croix, nous ne pourrons pas y accéder autrement. La réponse de Jésus, nette et tranchée : « Passe derrière moi, Satan ! Tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes ».
    A quoi le Christ reconnait-il la marque de Satan ? Au goût de la possession et de la volonté propre. Tout selon mon désir, tout selon ma mesure. La royauté et la loi, l’ordre que j’impose aux éléments, au monde, à mon prochain - tout me sera soumis. Je m’appartiens ! Le monde m’appartient ! Il n’y a pas de place pour la Croix ici. Vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal.
    Le Christ, lui, ne cherche pas à être comme Dieu. Lui, étant de condition divine, se dépouille avec une générosité sans réserve jusqu’à déposer sa vie.Non pas volonté, mais la tienne ! Par amour du Père, par amour pour nous, il se perd, certes, mais c’est ainsi qu’il nous sauve.
    Celui qui m’aime, qu’il me suive ! Si quelqu’un veut marcher derrière moi, qu’il renonce à lui-même… Il y a quelque chose de vertigineux dans ce « si quelqu’un veut ». Si tu veux être avec moi. Si seulement tu veux marcher à ma suite. Si tu veux être là, où je suis, alors renonce à toi-même. Le prince de ce monde s’impose. Dieu se propose. La toute-puissance de Dieu suscite la liberté de l’homme, la tyrannie usurpatoire du démon le réduit en esclavage.
    Si quelqu’un veut marcher derrière moi, qu’il renonce à lui-même… C’est à tous que le Christ s’adresse. Aux apôtres, aux disciples, à la foule, et à travers les âges à la multitude que nul ne peut dénombrer. Le salut, et donc la Croix, est pour tous ; non pas pour quelques élus, quelques génies mystiques, mais pour toute âme, car tout toute âme est rachetée par la Croix. Toute existence chrétienne est marquée par la Croix, nulle n’en est privée. Inutile de la chercher, elle s’impose par elle-même. Paradoxalement, la recherche des exploits extraordinaires peut devenir pour nous une fuite de notre croix bien réelle, bien proche, toute banale, et précisément pour cela insupportable. Qu’il prenne sa croix. La sienne propre, l’unique. L’enfant malade, le conjoint difficile à porter, la prière aride, la Cité qui sombre dans la barbarie… Tout proche, tout banal. Ce divin quotidien qui seul peut forger en nous la vie divine.
    Si quelqu’un veut marcher derrière moi, qu’il renonce à lui-même… Celui qui veut sauver sa vie la perdra. Que signifie ici sauver sa vie et donc la perdre ? Refuser tout renoncement, s’obstiner à imposer la volonté propre coute que coute à tout ce qui nous entoure. Dicter sa propre loi sans tenir compte de Dieu, du monde, du prochain – voilà le chemin le plus simple pour transformer sa vie et la vie de ses proches en enfer.
    Celui qui perdra sa vie pour moi et pour l’Evangile la sauvera. Il ne suffit pas de perdre sa vie, pour la sauver. Faut-il encore la perdre pour le Christ, et non pas pour un Christ imaginaire, mais pour son Evangile. Il y a dans l’Evangile des choses qui ne sont pas à notre goût, tout comme la Croix répugne à Pierre. N’est-ce pas précisément cela, la conversion : conformer ses pensées à celles de Dieu et non pas réduire la pensée de Dieu à notre bon plaisir ? Une Croix bien lourde. Une Croix salutaire.
    Incontournable, la Croix. Elle semble obstruer la route vers le bonheur. Comment croire qu’elle est la voie de béatitude ?

    Parce que – notre cœur le sait bien - elle seule est digne de confiance. La Croix seule rend l’Evangile crédible. Pourquoi crois-tu cet homme ? Parce qu’il m’a aimé et s’est livré pour moi. Nul autre ne l’a fait. En lui seul je peux mettre toute ma confiance. Mais attention ! Une fois cette confiance accordée, elle bouleversera toute ma vie. Elle devra s’inscrire dans la multitude d’œuvres, d’actes concrets et simples où la volonté de Dieu passera avant la mienne propre. C’est cela, prendre sa croix jour après jour : sans cesse préférer l’amour de Dieu à ses convoitises. Serait-ce dur et pénible ? Il y a du tragique dans toute vie chrétienne, mais le cœur amoureux cherche à suivre celui qu’il aime, il n’est pas là pour marchander le prix. Comme le disait S. Augustin, celui qui aime comprendra ce que je dis. Suivons le Christ, et lui seul. Dans cette suite, la Croix nous séparera de tout ce qui n’est pas lui. Mais surtout elle nous unira à lui comme rien d’autre. 

  • Moyen-Orient : le salut viendra-t-il de la Russie ?

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    223046vladimir.jpgPour le site « aleteia », Olivier Hanne, islamologue, professeur aux Écoles militaires de Saint-Cyr Coëtquidan, décrypte en exclusivité pour Aleteia la ligne géopolitique de Vladimir Poutine :

    « Dans l’imbroglio qui a permis, en 2013-2014, l’essor de l’État islamique, la Russie de Vladimir Poutine est l’un des rares pays à avoir toujours maintenu sa ligne géopolitique, qui se résume à deux principes : Bachar el-Assad représente le gouvernement légitime de Syrie ; la seule réponse au terrorisme est la force. En Syrie, les Russes avaient averti dès 2011 les Occidentaux de ne pas armer les « rebelles modérés ». Refroidis par le précédent libyen, qui s’est terminé de façon catastrophique pour la sécurité de l’Afrique, les Russes ont empêché en 2013 à l’Onu la France et les États-Unis d’obtenir l’autorisation de bombarder le régime syrien.

    La collaboration active entre Moscou et Damas remonte à la Guerre froide, lorsque Hafez el-Assad, père du Président actuel, s’était rangé aux côtés des Soviétiques contre Israël et les États-Unis. Ces liens étroits, particulièrement dans le domaine militaire et économique, n’ont jamais été démentis. Au contraire, les Syriens ont même ouvert à la flotte russe le port de Tartous. Plus récemment, la Russie a équipé la Syrie en batteries anti-aériennes, en chars et en missiles sol-air, qui empêchent tout déploiement aérien de la coalition contre le régime. La présence des forces spéciales russes en Irak et en Syrie est un fait avéré depuis plusieurs mois. Dès les années 1960-1970, des conseillers militaires russes intervenaient auprès de l’armée syrienne, et notamment avec les supplétifs bédouins, si bien que dans de nombreux villages du désert syrien des femmes russes ont épousé des locaux.

    Comment expliquer l’engagement accru de la Russie en faveur d’Assad ? La lutte russe contre le terrorisme se justifie par les nombreux attentats survenus dans la Fédération depuis les deux guerres en Tchétchénie (1994-1996 et 1999-2000). De petits émirats djihadistes se sont constitués dans la région du Caucase et menaceraient le pays. Ces organisations seraient fédérées dans un émirat du Caucase, responsable des attentats du métro et de l’aéroport Domodedovo de Moscou. Plusieurs centaines de Caucasiens se battent depuis 2013 comme djihadistes de Daesh. En  septembre 2014, une vidéo tournée depuis la base aérienne de Taqba, en Syrie, appelait à la « libération du Caucase et la promotion du djihad ». Les images mettaient en évidence la prise de matériels russes livrés à Bachar. On ne peut s’empêcher de penser que Vladimir Poutine marche sur les traces du tsar Alexandre II, qui vint en aide aux chrétiens bulgares opprimés par l’Empire ottoman en déclenchant la guerre contre la Sublime Porte (1877-1878). Le rêve d’une Russie protectrice des chrétiens en terre d’islam n’est peut-être pas mort…

    Enfin, Moscou, qui ne croit pas à une action aérienne sans appui terrestre, continue de soutenir une seule solution : le retour en grâce de Bachar el-Assad pour faire face au djihadisme. Pour cela, la Russie a longtemps préféré l’envoi sur place de troupes sans uniforme, mi-mercenaires mi-volontaires. Au printemps, après un temps d’hésitation face aux brutalités de Bachar el-Assad (on parlait même d’un départ des diplomates russes de Syrie), Vladimir Poutine s’est fermement relancé dans le soutien au régime syrien, dont les défaites accumulées depuis avril 2015 sont devenues inquiétantes pour la survie des minorités et celle du régime. Si la forces terrestres russes deviennent significatives (au moins 10 000 hommes), la guerre contre Daesh peut se retourner. »

    Ref. Analyse. La Russie au secours de Bachar el-Assad

    JPSC

  • Lettre ouverte à Louis XIV pour le 300e anniversaire de sa mort (1er septembre 1715)

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    louis-xiv.jpgCes jours-ci de "belles" émissions télévisées ont été consacrées au grand Roi, célébrant sa gloire, son faste et sa puissance. A cette occasion, sur le site « Ichtus » on trouve cette lettre ouverte plus originale :

    « Tout ne fût pas parfait sous le règne de Louis XIV mais nous lui devons la France plus que des petites histoires. Marie-Françoise Ousset Guide-Conférencière de la Ville de Paris lui écrit avec passion pour « dire davantage en somme » que les banalités vulgaires de la télévision de service public ! Une lettre d’amour sûrement mais aussi d’espoir pour la France…

    « Cher Louis XIV,

    Peut-être avez-vous été un peu contrarié de la manière dont la télévision a parlé de vous en ce premier septembre 2015. Bien sûr il y eut de magnifiques photos de Versailles mais, comme vous avez pu le constater, « la 2 » vous a fait passer une fois de plus pour un despote à la fois léger et cruel et s’est complu a évoqué l’homosexualité de votre frère, vos maîtresses, la licence des mœurs à la cour, les dragonnades, votre fistule mal placée, la gangrène de votre jambe. Elle a même déclaré péremptoirement que aviez inventé la perruque car vous étiez chauve (ce qui est complètement faux : votre père en portait déjà une et lança la mode en 1620 !). Comme cadeau d’anniversaire, c’était plutôt raté !

    Ce n’est tout de même pas pour votre fistule que l’Europe entière a eu les yeux tournés vers vous, que l’empereur de Chine Kangxi essaya de vous ressembler en portant une perruque comme la vôtre, que votre siècle fut appelé « le Grand Siècle », qu’il fut même appelé « le siècle des saints » (il faut dire que St Vincent de Paul vous avait précédé !). Et si les ambassadeurs du Siam se sont prosternés devant vous, ce ne fût tout de même pas pour voir de plus près votre pied gangréné ! Votre règne avait été le plus brillant du monde ! 3 rois seulement en Europe ont été qualifiés de « Grand » : vous, Louis de Bourbon mort en 1342 et Louis 1er de Hongrie. Vous aviez reconstitué la France et, lorsqu’on annonça votre mort à la cour de Frédéric 1er, roi de Prusse il fut seulement dit : « Le roi est mort ». Tout le monde comprit qu’il s’agissait de vous et pas d’un autre roi. Vous les aviez tous éclipsés.

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  • A propos de la crise des migrants, libres propos d’un catholique

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    A propos de la crise des migrants, libres propos d’un catholique (15 mn).https://youtu.be/pFeidwLj32Q

     

    Par Arnaud Dumouch, 8 septembre 2015. La double position de l’Eglise développée dans le Catéchisme de l’Eglise Catholique au n° 2241 1° La partie éthique qui concerne la voix de l’Eglise et que reprend, comme il le doit à sa fonction, le pape François et Mgr Harpigny : « 2241 Les nations mieux pourvues sont tenues d’accueillir autant que faire se peut l’étranger en quête de la sécurité et des ressources vitales qu’il ne peut trouver dans son pays d’origine. Les pouvoirs publics veilleront au respect du droit naturel qui place l’hôte sous la protection de ceux qui le reçoivent. » 2° La partie politique qui concerne l’autorité de César, donc du pouvoir profane : « 2241 Les autorités politiques peuvent en vue du bien commun dont ils ont la charge subordonner l’exercice du droit d’immigration à diverses conditions juridiques, notamment au respect des devoirs des migrants à l’égard du pays d’adoption. L’immigré est tenu de respecter avec reconnaissance le patrimoine matériel et spirituel de son pays d’accueil, d’obéir à ses lois et de contribuer à ses charges. » L’Europe, malade de l’hyper-mémoire des crimes d’il y a 80 ans semble incapable, malgré les nombreux signes de 2015 (attentats), d’appliquer ce deuxième aspect. Si les hommes politiques ne se reprennent pas, c’est la construction européenne dans sa totalité que les peuples balayeront par leur vote. Légitimement effrayés par le danger sur leur identité et leur paix chèrement acquise, ils partiront avec violence dans le sens inverse des idéaux de 1968. « Le peuple qui ne se souvient pas de TOUTE son histoire, se condamne à la revivre ». Pour connaître toute l’histoire, il faudrait écouter en audio le livre de Flavius Josèphe « La guerre des Juifs et des Romains » : http://eschatologie.free.fr/livres_audio.html

     

     

  • Les cours hebdomadaires de l'Institut Européen de Bioéthique reprennent le 24 septembre

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    Cycle de formation

    Questions de BIOETHIQUE

    A partir du 24 septembre

    Cours hebdomadaire

    Les jeudis de 9h30 à 11h30 (congés scolaires exclus)

    « Mères porteuse, euthanasie des personnes démentes, soins palliatifs, acharnement thérapeutique…. »

    • Comment le citoyen peut-il se former pour participer au débat et exercer judicieusement certains choix difficiles?
    • Quid de l’engagement en tant que catholiques ?

    Ce cours est ouvert à tous, sans exigence d’une formation préalable.

    Les cours ont lieu dans les locaux de l’Institut d’Etudes Théologiques (IET),

    24 Boulevard St Michel,

    1040 Bruxelles

    PAF: 120 euros (60 pour les moins de 30 ans)

    Coordonnées bancaires de l’asbl Sophia : Banque ING : 363-0055152-96

    Infos : 0477 042 367 (Carine Brochier)

    Inscriptions : institutsophia@yahoo.fr

    Comprendre, penser, communiquer et agir !

  • Record de conversions au christianisme de musulmans arrivant en Europe

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    Ces conversions en masse sont-elles sincères ou sont-elles une manière pour les immigrés d'augmenter leurs chances d'obtenir l'asile ? se demande le site « aleteia » :

    FCgK04nO24oRHZiEzi2mwUG9ZzA.jpg « Opportunisme ou intégration ? En plus des vagues historiques de réfugiés qui arrivent en Europe en provenance du Moyen-Orient et d’Afrique, le Vieux Continent connaît aujourd’hui une autre vague, moins médiatisée, mais qui interpelle : celle des conversions au christianisme.

    L’agence de presse internationale Associated Press (AP) s’est rendue à Berlin dans une église évangélique où « des centaines de demandeurs d’asile iraniens et afghans » font partie des fidèles de la paroisse.

    « Certes, on ne peut ignorer que cette décision améliore leurs chances d’obtenir l’asile : ils peuvent ainsi prétendre qu’ils seraient confrontés à la persécution religieuse en cas de retour dans leur pays d’origine », observe l’agence, soulignant que l’Allemagne traite les réfugiés en fonction de la gravité de la situation qui les a contraints à quitter leur patrie  : ceux qui fuient la guerre civile en Syrie, par exemple, ont davantage de chances d’obtenir l’asile.

    « La situation est plus compliquée pour les demandeurs d’asile en provenance d’Iran ou d’Afghanistan, car les conditions de vie dans ces pays sont plus stables qu’en Syrie », déclare l’AP. Au cours des dernières années, environ 40% à 50% des demandeurs issus de ces régions ont été autorisés à rester dans le pays, avec un permis de séjour temporaire pour la plupart.

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  • Une Française dans l'enfer du Goulag

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    Une française dans l'enfer du goulag
    Francine Mores

    Résumé:
    Mars 1928, Geneviève Koffmann, une adolescente de mère française et de père russe, part avec sa mère et sa sœur ainée en URSS afin de rejoindre son père.
    Mais elles n’y découvriront pas le paradis espéré.
    Victime des purges staliniennes, Geneviève va être emprisonnée dans un premier temps puis déportée dans les camps de travaux forcés du Goulag.
    Geneviève y restera enfermée, dans des conditions inhumaines, en pleine Mordovie, jusqu’en 1954, un an après la mort de Staline.
    Même une fois libérée, elle devra encore rester en URSS et ne pourra regagner la France qu’en 1991.
    Avec ce récit, le seul connu d’une Française concernant ces camps de concentration communistes, nous revivons les longues heures
    d’interrogatoires, les travaux forcés, le froid, la faim, les souffrances physiques et morales infligées aux prisonniers.
    Collection Histoire
    ISBN 978-2-87466-370-3
    EAN 9782874663703
    Date de parution 28/03/2015
    Format 14 x 21,5
    Nombre de pages 136
    Prix public 12,90

    http://www.editionsjourdan.com

  • Le cri du patriarche Gregorios III : « Restez en Syrie ! »

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    Le patriarche grec-melkite catholique Gregorios III résidant à Damas s’alarme du "tsunami" de l’émigration des jeunes et leur demande de rester. Lu sur le site « aleteia », sous la plume de Sylvain Dorient :

     000_nic6276691-c2a9-louai-beshara-afp.jpg« La vague presque générale d’émigration des jeunes, en particulier de Syrie, mais aussi du Liban et d’Irak, me brise le cœur, me blesse profondément et me porte un coup fatal. Compte tenu de ce tsunami d’émigration, (…) quel avenir reste-t-il à l’Église ? Qu’adviendra-t-il de notre patrie ? Qu’adviendra-t-il de nos paroisses et de nos institutions ? » La lettre du patriarche Grégorios III parvenue à l’Aide à l’Église en détresse (AED) ne fait pas l’impasse sur les difficultés que connaissent les chrétiens d’Orient, mais leur demande avec insistance de ne pas abandonner des paroisses déjà durement touchées.

    450 000 chrétiens déplacés

    Sur 1 170 000 chrétiens qui vivaient en Syrie avant la guerre, une « estimation prudente » de l’AED compte 450 000 déplacés intérieurs ou extérieurs. Pour convaincre les chrétiens de rester, le patriarche s’appuie sur l’histoire tumultueuse des chrétiens de cette région, qui ont connu des périodes de persécutions massives sans jamais disparaître : « Nos ancêtres ont subi de grandes difficultés, mais ils ont été patients, c’est pourquoi l’Église s’est maintenue, le christianisme a perduré et le nombre de chrétiens a même augmenté après 1860 ».

    La Syrie et l’Irak, terres d’asile des chrétiens

    L’ancien président de l’AED, Didier Rance, rappelle qu’un habitant sur trois de l’Empire ottoman de 1900 était chrétien, dans son ouvrage Chrétiens du Moyen-Orient(éditions bibliothèque de l’AED). Devant la terreur turque, les chrétiens se sont réfugiés au nord de l’Irak, notamment dans la plaine de Mossoul et en Syrie. À présent que la Syrie et l’Irak ne sont plus des refuges sûrs, certains tentent de revenir en Turquie, où il ne restait presque aucun chrétien (Aleteia). Beaucoup songent à émigrer en Occident, accablés par la succession de malheurs qui frappent leur peuple. Un mouvement facile à comprendre, mais fatal à leur identité.

    C’est l’âme des chrétiens d’Orient qui est en jeu

    Or, l’émigration met gravement en danger leur culture. D’abord parce que leurs édifices et leurs livres sont promis aux autodafés des islamistes radicaux (Aleteia). Ensuite parce que l’émigration s’accompagne le plus souvent de la dispersion des familles au sens large, et ce sont elles qui structurent la société. Didier Rance explique que pour ces chrétiens « la famille restreinte n’existe pas. Quand un chrétien parle de sa famille, c’est toujours de la famille élargie, de la parenté qu’il s’agit ». C’est par elle que se transmet le respect de la tradition, des « anciens », ces personnes âgées qui sont tenues pour des piliers de sagesse et de protection. Ils sont tenus pour indispensable. Un proverbe libanais dit : « Que celui qui n’a pas un ‘ancien’ s’en achète un ».

    Le clergé en première ligne contre l’émigration

    Les clergés irakiens et syriens sont les premiers opposants au mouvement d’émigration de leurs paroissiens. Ils sont souvent les derniers à partir, comme le père Pius Affas, à Mossoul, ou le père Yeghiche Elias Janji, à Alep. Ils tentent par tous les moyens de maintenir la vie de leur paroisse. Ils sont aussi les premiers à revenir : à Maaloula, ville syrienne conquise par les djihadistes puis reconquise par l’armée syrienne, les chrétiens exilés ont attendu que leurs prêtres réintègrent leur ville pour s’y réinstaller à leur tour. »

    Ref. Le cri du patriarche Gregorios III : « Restez en Syrie ! »

    JPSC

  • "Chaque famille peut aider une famille migrante"

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    Communiqué de presse
    Chaque famille peut aider
    une famille migrante

    Cette croix fut posée sur la Colline des Croix en Lituanie en 2009 par des représentants de la FAFCE et ses membres, pour toutes les familles chrétiennes en Europe.
    Bruxelles, le 10 septembre 2015

    De nombreuses portes se sont dèjà ouvertes dans les familles, les paroisses, les communautés en Europe pour accueillir des familles de réfugiés venant de Syrie et d'Irak; des familles contraintes à quitter leurs maisons et leurs pays parce qu'elles sont persécutées, nombre d'entre elles sont de familles de chrétiens persécutés.
     
    Il y a quelques jours le Saint Père François a adressé un appel pressant à toutes les paroisses d'Europe pour que chacune accueille au moins une famille de réfugiés, dans la longue tradition de solidarité et d'hospitalité de nos pays. La Fédération des Associations Familiales Catholiques en Europe (FAFCE) se fait un honneur de relayer cet appel: toute famille chrétienne  peut aider une autre famille chrétienne - la solidarité entre familles est un sujet familial pour toutes les familles.
     
    Réflexion et action sont nécessaires à l'échelle européenne, mais ces nombreuses familles ne peuvent plus attendre que des accords politiques soient mis en place. L'action sur le terrain, fondé sur la subsidiarité doit être entreprise maintenant, y compris dans les pays d'origine qui ne sont plus capables d'assurer la sécurité de leurs ressortissants chrétiens.
     
    La FAFCE appelle sollennellement chaque Etat membre de l'UE à soutenir toutes les initiatives prises en ce sens pour permettre l'accueil d'autant de familles que leurs propres familles le souhaitent et le peuvent;
    La FAFCE presse les Etats membres de commencer résolument une coopération dans ce domaine: l'avenir de l'Europe commande un pas supplémentaire dans la droite ligne des objectifs initiaux de sa fondation. 
     
     
    Contact: Maria Hildingsson, Secrétaire Général
    Mob. +32 4 70 20 39 18
    info@fafce.org
    La Fédération des Associations Familiales Catholiques en Europe, FAFCE, détient un statut participatif auprès du Conseil de l’Europe, est membre de la Plateforme des droits fondamentaux de l’UE et représente les associations familiales de 15 Etats européens. 

  • Crise migratoire : justice et charité sont indissociables

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    HNoyQ.jpgDans un communiqué en date du 10 septembre 2015, Monseigneur Marc Aillet, évêque de Bayonne, Lescar et Oloron, aborde la question de la crise migratoire sous le prisme de la justice et de la charité, deux vertus indissociables. Une réflexion lue sur le site de son diocèse mais a une vocation emblématique  pour nous tous : 

    1. L’appel du Pape François :

    Après la prière de l’Angélus du dimanche 6 septembre, le Pape François a évoqué le drame « des dizaines de milliers de réfugiés fuyant la mort, à cause de la guerre et de la faim, et qui sont en marche vers une espérance de vie » ; et il a appelé les paroisses, les communautés religieuses, les monastères et les sanctuaires de toute l’Europe « à manifester l’aspect concret de l’Evangile et à accueillir une famille de réfugiés ». Il a demandé à ses frères évêques d’Europe, que dans leurs diocèses « ils soutiennent son appel, rappelant que la miséricorde est le deuxième nom de l’amour : ‘Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait’ » (Mt 25,40).

    Je sais la générosité des fidèles de mon diocèse et je veux remercier ici les familles, souvent dans le cadre de leurs paroisses, qui accueillent déjà des réfugiés en provenance d’Irak et de Syrie et manifestent ainsi une vraie solidarité concrète envers les chrétiens d’Orient persécutés pour leur foi.

    Grâce à l’annonce faite par le gouvernement français, il y a un peu plus d’un an, d’ouvrir toutes grandes les portes de notre pays à ces chrétiens et autres minorités religieuses, expulsés par l’Etat Islamique de leurs villes de Mossoul et de la plaine de Ninive, sous menace de conversion à l’Islam ou de mort, ils se sont conformés aux règles administratives en vigueur en déposant leurs demandes de visa auprès des consulats de France. Force est de constater que les visas sont délivrés par Paris au compte-gouttes et qu’il s’agit, pour les plus chanceux d’entre eux, d’un parcours du combattant des plus éprouvants. Comme j’ai pu le constater en visitant ces réfugiés à Erbil, en octobre dernier, les moyens en personnels mis à la disposition des Consulats pour traiter ces dossiers manquent souvent cruellement, malgré la très bonne volonté des consuls et de leurs collaborateurs. Beaucoup de ceux qui répondent aux critères retenus – déplacement de Mossoul et de la plaine de Ninive l’an dernier et attestation d’une famille d’accueil en France – se découragent et prennent le chemin de l’exil vers le Liban, la Jordanie ou la Turquie… Aussi, qu’en est-il aujourd’hui du généreux effet d’annonce qui avait suscité tant d’espoir ?

    Tout en partageant la compassion causée par ces files de migrants jetées sur les mers et les routes, on ne peut s’empêcher de comparer le traitement concret qui est réservé aux réfugiés de Mossoul et de la plaine de Ninive, avec la volonté d’accueil universel affichée aujourd’hui à l’endroit des migrants qui forcent, souvent malgré eux, le passage !

    Dans son appel du 6 septembre, le Pape François se situe dans le registre du précepte évangélique de la charité, en se référant explicitement à la parabole du Jugement dernier : « J’avais faim et vous m’avez donné à manger, j’avais soif et vous m’avez donné à boire … j’étais un étranger et vous m’avez accueilli » (Mt 25). On reconnaît ici ce que la tradition de l’Eglise appelle les œuvres corporelles de miséricorde. Jésus n’a pas l’intention ici de promouvoir un programme politique qui s’imposerait tel quel aux Etats, mais exhorte les fidèles à l’exercice de la charité dans une situation concrète. Comme l’écrivait le Pape Benoît XVI dans son encyclique Dieu est amour : « La charité chrétienne est avant tout simplement la réponse à ce qui, dans une situation déterminée, constitue la nécessité immédiate » (n. 31). C’est que l’appel du Pape François ne saurait se réduire à une incantation in abstracto : « l’Evangile nous appelle, affirme-t-il, nous demande d’être ‘proches’ des plus petits et des laissés-pour-compte. De leur donner une espérance concrète. Leur dire « courage, patience !... » ne suffit pas » (Angelus du 6 septembre).

    On notera en effet qu’ici, le Pape ne s’adresse pas aux Etats et se garde bien de préconiser des solutions politiques au problème des migrants, comme il l’avait fait par contre en interpellant avec vivacité la Communauté internationale pour venir au secours des chrétiens et autres minorités religieuses d’Orient persécutés. Il évite de poser un jugement sur des gouvernements pris de cours par l’ampleur soudaine du problème.

    Le Pape demande aux paroisses catholiques d’Europe d’accueillir une famille de réfugiés « fuyant la mort, à cause de la guerre ou de la faim ». Dans un discours circonstancié, il ne parle pas des « migrants » en général mais des « réfugiés ». Certes il ne précise pas comment discerner s’il s’agit effectivement de réfugiés, même si son propos le suggère. Il ne dit rien non plus sur le caractère temporaire qui s’impose à un accueil concret qui nécessitera, en lien avec des organismes ad hoc, une inscription dans la durée : papiers administratifs, logement, apprentissage de la langue, travail, ce qui s’avère un nouveau parcours du combattant des plus difficiles.

    De même, l’accueil des étrangers, en particulier ceux qui ne sont pas chrétiens, ne nous dispense pas, sans prosélytisme et dans le respect de la liberté, de leur partager le trésor de la foi (cf. Règle de Saint Benoît à propos de l’hospitalité ; Instruction du Conseil pontifical pour la pastorale des migrants et des personnes en déplacement, Erga migrantes Caritas Christi, du 3 mai 2004, nn. 59-68).

    Nous ne pouvons donc pas rester insensibles à l’appel du Saint-Père et nous continuerons à accueillir les réfugiés d’Irak et de Syrie, en lien avec l’association chaldéenne de Pau. L’Oeuvre d’Orient, se tient à la disposition des diocèses, des paroisses et des familles qui souhaitent répondre positivement à l’appel du Pape pour accueillir unefamille de réfugiés (contact@oeuvre-orient.fr)

    2. Pour aller plus loin

    Il n’est pas interdit pour autant d’aller plus avant dans la réflexion et de se poser la question politique, non plus seulement de la charité, mais de la justice, en évitant de se laisser submerger par une vague d’émotion, suscitée par des images savamment diffusées par les médias au nom d’un moralisme culpabilisateur et manquant passablement de recul. D’aucuns ont souligné la différence de traitement qui a été faite entre la photo, il est vrai insupportable, du petit Aylan, qui a défrayé bien légitimement la chronique, et celle des 21 coptes égyptiens décapités par l’Etat Islamique en haine de la foi ! On ne gouverne pas avec des émotions, qui conduisent tout droit au risque du despotisme, qu’il soit celui des idées – la « pensée unique », qui peut être source de culpabilisation – ou qu’il soit celui des décisions précipitées et irréfléchies.

    L’accueil exprimé par l’Allemagne, à grands renforts de campagnes médiatiques, pour généreux qu’il soit, pourrait cacher des intentions moins altruistes qu’il n’y paraît : l’Economie-locomotive de l’Europe n’a-t-elle pas un besoin urgent de main d’œuvre pour faire fonctionner ses usines et ses entreprises, en raison du cruel déficit démographique ? Cet accueil largement relayé, pour donner un espoir légitime à tant de migrants en situation de détresse, pourrait avoir pour effet pervers d’encourager de nouveaux migrants à prendre des risques disproportionnés, en se jetant corps et âmes entre les mains de passeurs sans scrupules, qui exploitent cette vague migratoire à des fins mercantiles et parfois même de conquête idéologique inavouable.

    En corollaire de l’appel à la charité concrète faite par le Pape François, il me semble que de graves questions d’ordre politique s’imposent, pour que la vague d’émotion et l’authentique générosité suscitées par ce drame ne manquent pas d’un éclairage nécessaire.

    1. Les Etats occidentaux ne devraient-ils pas reconnaître, dans un beau geste de repentance, leurs erreurs de ces dernières années, en intervenant dans plusieurs pays et en y provoquant plus ou moins directement le chaos qui règne aujourd’hui dans ces pays (Irak, Libye, Syrie…) ?

    N’est-il est pas permis de douter de l’entière générosité des motifs avancés alors pour justifier ces interventions désastreuses : faire avancer la cause de la démocratie et des droits de l’homme, certes en s’attaquant à des Régimes forts, mais pour défendre des intérêts économiques, stratégiques, géopolitiques occidentaux, dans une région où les richesses pétrolières sont convoitées…

    2. Quels moyens sont mis en place pour lutter efficacement contre les passeurs ?

    3. Quelles résolutions de la Communauté internationale, quelle voie diplomatique sont mises en œuvre pour permettre aux migrants de demeurer chez eux ?

    Dans son message du 12 octobre 2012 pour la journée mondiale des migrants de 2013, le pape émérite Benoît XVI soulignait en effet qu'"avant même le droit d'émigrer, il faut réaffirmer le droit de ne pas émigrer, c'est-à-dire d'être en condition de demeurer sur sa propre terre, répétant avec le Bienheureux Jean-Paul II que le droit primordial de l'homme est de vivre dans sa patrie". C'est donc à juste titre que la déclaration du Conseil Permanent de la Conférence des évêques de France du 7 septembre 2015 souligne "l'importance de se préoccuper des causes de ces migrations. La communauté internationale, l'Europe, les gouvernements, ne peuvent ignorer la situation politique et économique des pays d'origine ou encore le rôle des filières qui exploitent la misère humaine".

    4. Quelle solution concrète pour secourir les chrétiens d’Orient et autres minorités religieuses, et nourrir leur espérance de recouvrer leurs maisons et leurs terres, injustement confisquées ?

    Une bonne part de la réponse à ces questions passe par la volonté de stopper l’avancée de l’Etat Islamique et de détruire cette organisation. Ce qui supposerait une coalition associant les Pays occidentaux et les pays arabes, la Russie et l’Iran, et qui ne semble pas pouvoir faire l’économie d’une opération terrestre.

    5. Enfin quelle politique mettre en œuvre en Europe pour répondre à cette vague migratoire sans précédent et qui ne saurait être déconnectée de la résolution des questions ci-dessus ?

    La Doctrine Sociale de l’Eglise ne dénie pas aux Etats la légitimité à réguler les flux migratoires au nom du Bien commun d’une nation, tout en réaffirmant le principe absolu du respect dû à la dignité de toute personne humaine.

    C'est ainsi que le Catéchisme de l'Eglise catholique affirme que "les nations mieux pourvues sont tenues d'accueillir autant que faire se peut l'étranger en quête de la sécurité et des ressources vitales qu'il ne peut trouver dans son pays d'origine" mais rappelle que "les autorités politiques peuvent en vue du bien commun dont ils ont la charge subordonner l'exercice du droit d'immigration à diverses conditions juridiques, notamment au respect des devoirs des migrants à l'égard du pays d'adoption" tout en précisant qu'en tout état de cause, "l'immigré est tenu de respecter avec reconnaissance le patrimoine matériel et spirituel de son pays d'accueil, d'obéir à ses lois et de contribuer à ses charges" (CEC n° 2241).

    Régulation des flux migratoires et accueil des réfugiés, justice et charité, ne sont pas inconciliables. Ils sont même inséparables.

    Quelle grande voix portera ces questions cruciales sans lesquelles on ne parviendra pas à endiguer les drames humanitaires et civilisationnels qui se préparent ? 

    + Marc Aillet  Évêque de Bayonne, Lescar et Oloron
    10 septembre 2015

    Ref. Crise migratoire : justice et charité sont indissociables

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