Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 2

  • Réforme du processus de reconnaissance des nullités de mariage : 6 idées fausses et 6 développements

    IMPRIMER

    d435d85c8f04304556c8962dec78ce92_82.jpgLu sur le site « forum catholique » cette traduction d’un article paru en anglais dans le National Catholic Register. L’auteur du texte, M. Benoît Nguyen, est un avocat en droit civil et canonique. Il sert comme conseiller théologique et aviseur canonique pour le diocèse de Corpus Christi (Texas). Il est également professeur auxiliaire à l’Institut de formation spirituelle d’Avila.]: 

     "Les documents du Pape François, publiés mardi - un pour l'Église latine (Mitis Iudex Dominus Iesus) et l'autre pour les Églises orientales (Mitis et Misericors Iesus) – appellent à une lecture attentive afin de comprendre l'évolution des lois canoniques concernant la procédure de déclaration de nullité de mariage.

    Malheureusement, le sensationnalisme qui a entouré cela a causé quelques idées fausses ainsi que de fausses déclarations qui, à leur tour, peuvent entraîner des difficultés à comprendre certaines des réformes. (…) Je tiens à mettre en évidence six idées fausses et également six développements concernant ces réformes.

    Idées fausses 

    1. Tout d'abord, prenons le plus grand malentendu qui est rapporté, à savoir celle concernant les enseignements de l'Église sur le mariage. La doctrine catholique sur le mariage et l'indissolubilité n'a pas changée et ne changera pas. Il faut dire clairement, et à plusieurs reprises, que les réformes d’aujourd’hui du Pape François sont des changements procéduraux et non pas des changements dans les enseignements de l'Église ni même des changements dans le droit canonique ou la jurisprudence pour les cas de mariage. Ceux qui clament que ce sont des changements dans les croyances de l'Église sur le mariage se trompent tout simplement. 

    2. Le but de ces réformes n’est pas de rendre plus facile l’obtention d’une déclaration de nullité au sens du laxisme. Le but est de rendre le processus d'enquête plus efficace et plus accessible. Qu'on soit d'accord ou non avec eux, ces changements sont là parce que le Pape et la commission qui a étudié cette question ont vu les zones où le processus a été soit nié ou retardé inutilement. Malheureusement, même les lois les plus « serrées » peuvent être détournées ou traitées avec laxisme, mais ce sont des questions relatives au personnel et qui sont extérieures à la portée de ces réformes. Maintenant, comme avant, il sera important pour les évêques, les canonistes et les fidèles non seulement d'acquérir une compréhension claire des enseignements de l'Église et des lois canoniques sur le mariage mais aussi faire preuve de vigilance que le processus n’est pas détourné. Catéchèse et fidélité seront la clef.

    3. Il n'y a aucun nouveau motif pour déclarer un mariage nul. Il s'agit d'un malentendu majeur. Les motifs permettant de déterminer si un mariage a été conclu validement restent les mêmes. Chaque cas doit continuer à être déterminé à la lumière — et seulement à cette lumière — des motifs canoniques établis. Le Pape n'a pas établi de nouveaux motifs, et les évêques ne peuvent, ni les tribunaux ou les juges, évoquer de nouveaux motifs dans ces réformes de la procédure. 

    Particulièrement en ce qui concerne l'Article 14 de Mitis Iudex Dominus Iesus (MIDI), le Pape François n’a pas établi ici de nouveaux motifs de nullité de mariage. Une lecture attentive de l'Article 14 indique que ce sont des situations où il est possible pour une partie de demander le nouveau processus, plus court, par lequel un cas peut être soumis à l'évêque diocésain. Ces situations peuvent comprendre : le manque de foi, la brièveté de la vie conjugale, l'avortement, la persistance dans des aventures extra-conjugales, la dissimulation malveillante de graves questions, la grossesse non planifiée, la violence physique et l’absence médicalement prouvée de l'usage de la raison. Ce sont des situations permettant la demande d'une certaine procédure. Il serait tout simplement erroné d’y voir là de nouveaux motifs.

    Il est tout aussi erroné de voir chacun de ces motifs, pris un à un, comme une déduction d’invalidité. En d'autres termes, aussi tentant que cela soit possible de tirer des conclusions hâtives, la simple présence d’un quelconque motif ne veut pas nécessairement dire qu'il y a un mariage invalide. Cela signifie simplement qu'une partie peut demander la nouvelle procédure qui est plus courte. Une fois qu'il y a une volonté concernant quelle procédure utiliser, le juge ou l'évêque doit encore déterminer, selon le droit canonique, s'il y a un manque de capacité, une absence de consentement ou un manque de forme canonique (pour les catholiques), suivant le motif spécifique.

    4. Le Pape François n'a pas fait de norme servant à déclarer plus facilement un mariage nul. La norme, pour arriver à une décision positive, reste très élevée; le juge ou l'évêque doit parvenir à la certitude morale (Canon 1608). Le Pape François, à l'Article 12, réaffirme clairement cela. Il souligne qu'une simple prépondérance de la preuve ne suffit pas. Il est clair que la certitude morale reste la norme. En d'autres termes, une décision positive ne peut être donnée si le mariage était seulement possiblement invalide. Elle ne pourrait même pas être donnée si le mariage était probablement invalide. Au contraire, il peut seulement être donné s'il est moralement certain d'avoir été un mariage invalide. 

    5. Le Pape n'a pas éliminé les tribunaux de seconde instance. Ce qui est être éliminé c’est plutôt l'appel obligatoire de la décision positive du tribunal diocésain local. Les parties, ainsi que le défenseur du lien, sont toujours libres d'interjeter appel de la décision à un second tribunal d'instance, généralement métropolitain ou archidiocésain. En outre, la capacité d'une partie d'en appeler à la Rote romaine est conservée.

    6. Le Pape François ne demande pas un abandon total des frais de tribunal. Il encourage plutôt que le processus se fasse aussi libre que possible en tenant compte des salaires justes et décents de ceux qui travaillent dans les tribunaux. Ainsi, une taxe de dépôt appropriée est permise et appropriée en justice.

    Évolution de la situation 

    En gardant tout cela à l'esprit, il y a plusieurs nouveautés qui sont mises en œuvre dans ces réformes ainsi que certaines choses dans les documents qui sont oubliées par beaucoup.

    1. Le plus grand changement dans la procédure de déclaration nullité est l'ajout de «processus brevior coram episcopo» autrement dit, le "processus plus court" par laquelle un évêque diocésain est autorisé à déterminer le cas lui-même. Lorsque les deux parties à l'affaire consentent, ou lorsqu’il peut y avoir une situation telle que celles décrites à l'Article 14 (mentionné ci-dessus), on peut faire une demande à l'évêque diocésain.

    Il existe plusieurs procédures requises pour cela, mais à grands traits, l'évêque diocésain doit alors nommer ce qu'on appelle un « instructeur » pour le cas, ainsi que deux assesseurs, pour évaluer les faits à la lumière des lois canoniques. Le défenseur du lien doit également être informé et impliqué. Ceux-ci donnent leur évaluation de l'affaire à l'évêque qui peut prendre une décision s'il est capable d'atteindre la certitude morale sur la nullité du mariage. Si ce n'est pas le cas, il doit renvoyer l'affaire à la procédure ordinaire. Une partie conserve le droit d'interjeter appel de la décision à la Cour métropolitaine (archidiocésaine) ou à la Rote romaine.

    2. Ce qui peut être le plus oublié au milieu de toute la controverse est l'appel du Pape au niveau local — c'est-à-dire au niveau des paroisses et doyennetés — pour les personnes afin d’aider le processus. Le document envisage de former le personnel local pour aider les parties alors qu'ils se préparent à entamer le processus. Ce serait une grande aide pastorale pour beaucoup de personnes qui pourraient se méprendre ou confondre concernant la procédure de déclaration de nullité ou concernant les enseignements de l'Église sur le mariage. Le document réclame éventuellement la mise en place de groupes diocésains ou même interdiocésain pour aider à cet égard et même mettre sur pied un « manuel » qui pourra être utilisé par ceux qui sont engagés dans ce travail. 

    3. Actuellement, les cas de nullité de mariage sont habituellement réservés à un « tribunal collégial », c'est-à-dire, généralement un panel de trois juges. Il est prévu pour un diocèse, en raison de la pénurie de personnel, d'en appeler à la Conférence des évêques pour l'autorisation d'utiliser un seul juge qui est un religieux pour les cas de nullité de mariage. Cette option est généralement accordée aux tribunaux. Une partie est toujours libre de demander un tribunal collégial, et un tribunal d'appel doit toujours utiliser une formation de trois juges.

    Les documents, délivrés motu proprio (à l'initiative propre du Pape), permettront à un évêque diocésain de permettre à un juge administratif unique de siéger seul sans avoir à demander l'autorisation de la Conférence des évêques catholiques. Mais, le Pape François demande, cependant, que lorsque c'est possible, deux assesseurs soient nommés dans le cas où un seul juge administratif est utilisé afin d'aider le juge à déterminer la décision. Un tribunal d'appel doit toujours utiliser un panel de juges.

    4. L'utilisation des laïcs comme juges a été autorisée par le Code de droit canonique de 1983. Cependant, actuellement, il n’est pas possible pour un laïc de siéger sur un tribunal collégial (jury) en vue de compléter le panel des juges (Canon 1421.2). Le motu proprio permettra à un panel de juges laïcs de trancher l'affaire tant que l'un des juges est un dignitaire religieux. La présomption est que le clerc qui juge est toujours celui qui est le juge président (ponens). (…) 

    5. Un changement technique mais important est aussi le témoignage d'un témoin. Actuellement, le témoignage ou la déclaration d'un témoin n'est pas suffisante pour constituer une preuve complète. En d'autres termes, une déclaration de témoin doit être corroborée afin de compter comme une preuve complète, acceptée. Les documents permettent de prendre le témoignage d'une personne comme une preuve complète sous certaines circonstances : si sa crédibilité est soutenue, s'il n'y a pas d'autres preuves contraires, si la déclaration a été faite d'office, etc. Cependant, il devrait être noté que s'il y a une raison de douter de la crédibilité de la personne, qu’elle soit malveillante ou non, le témoignage non corroboré ne peut toujours pas compter comme preuve complète.

    6. Enfin, une curiosité est la dimension mariale du document, non pas tant dans ses mots ou le contenu, mais dans les dates; il a été signé par le Pape François en la solennité de l'Assomption (15 août) ; publié à la Nativité de la Vierge (8 septembre) ; et prendra effet à la solennité de l'Immaculée Conception (8 décembre). Puisse la Sainte Vierge étendre sa protection maternelle sur l'Église, sur le mariage et sur les familles, et sur la mise en œuvre de ces réformes."

    Source

    Réforme du processus de nullités 

    JPSC

  • Une conférence sur le Moyen-Orient ? Pour quoi faire ?

    IMPRIMER

    logo-AED.gifLe directeur (France) de l’ AED (Aide à l’Eglise en Détresse), Marc Fromager, de retour de Syrie, s'interroge sur la pertinence de la position française sur la guerre que traverse un pays en proie à l'Etat islamique. Les gesticulations du président Hollande  (survol de Daesch par des avions militaires français, grande conférence internationale à Paris) ont-elle, en effet, quelque chose à voir avec la réalité de terrain ? Lu sur  le site « Figarovox » :

    « Je rentre de Syrie. Ce pays, qui fut merveilleux, le demeure un peu en dépit de plus de quatre années de guerre acharnée. Cette guerre, que l'on persiste à nous décrire comme étant civile, oppose l'Etat syrien à un conglomérat de milices djihadistes, pour la plupart composées d'étrangers (tchétchènes, soudanais, algériens, français, …) et largement financées par des pays étrangers.

    230 000 morts et 12 millions de déplacés plus tard, le pays est coupé en deux: l'est, principalement désertique, occupé par l'Etat islamique et l'ouest, encore ou à nouveau sous contrôle de l'Etat. A Homs, Yabroud ou Maaloula, villes «libérées» de la présence des «rebelles», la vie revient petit à petit après des destructions de grande ampleur. Aujourd'hui, cette partie du pays est en train de se reconstruire!

    Très majoritairement, la population syrienne n'aspire qu'à la fin des combats et donc à la défaite des djihadistes. Entre un Etat pérenne et le chaos irakien ou libyen où les milices islamistes se gavent sur les décombres d'un pays failli, le choix paraît en réalité assez simple.

    Toutes les communautés ont souffert pendant cette guerre et les chrétiens n'ont pas été épargnés. Il suffit de voir par exemple avec quelle rage les djihadistes ont mutilé les icônes dans les églises en détruisant systématiquement les yeux, comme s'ils ne voulaient pas être observés dans leur haine destructrice. J'ai rencontré la famille de Sarkis, Michel et Antoine, trois chrétiens de Maaloula, assassinés devant leur famille pour n'avoir pas voulu se convertir à l'islam.

    Plus de 40% des chrétiens ont déjà fui le pays mais si la guerre prenait fin, un certain nombre pourrait revenir. Les chrétiens y ont conservé une plus grande espérance que leurs frères irakiens sur lesquels les épreuves se sont appesanties depuis encore plus longtemps.

    Sur place, certains s'attendent à une amélioration de la situation avant la fin de l'année. Les cartes sont en train d'être redistribuées, les Russes et les Américains se seraient mis d'accord et le pays, peut-être, parviendrait à survivre à une destruction programmée. Pragmatiques, les Américains se rendent compte que l'opération est en train d'échouer et comme ils souhaitent maintenant se rapprocher de l'Iran, soutien de la Syrie, le panorama moyen-oriental est brusquement en train d'évoluer.

    Dans ce contexte, seule la France persiste ouvertement à réclamer l'élimination de Bachar el-Assad, ce qui démontre soit un entêtement totalement déconnecté de la réalité du terrain, soit une capitulation effective devant les intérêts de la péninsule arabique qui, elle, poursuit son rêve de renverser le régime syrien pour des raisons à la fois politiques et énergétiques.

    Nous sommes aujourd'hui plongés dans une guerre entre sunnites et chiites qui n'est pas réellement une dispute doctrinale mais bien plus une lutte entre l'Arabie saoudite et l'Iran pour la suprématie régionale. Pour briser l'arc chiite (Iran, Irak - majorité de chiites), Syrie (les alaouites au pouvoir) et Liban (Hezbollah) qui le menace, l'Arabie saoudite cible le «maillon faible», à savoir la Syrie dont la majeure partie de la population est sunnite.

    A cela se rajoute des considérations énergétiques avec un projet de gazoduc qatari contrarié qui devait passer par la Syrie pour alimenter l'Europe via la Turquie. Le refus syrien (pour ne pas nuire à son allié russe - dont l'Europe est très dépendante pour le gaz) aura été un des déclencheurs de cette guerre. Dans les deux cas, il fallait donc se débarrasser de Bachar el-Assad, d'où le soutien des milices, Etat islamique compris. »

    Veut-on vraiment en finir avec l'État Islamique? Si on voulait résoudre le problème, il faudrait exiger de la péninsule arabique, de la Turquie et de l'Occident qu'ils cessent de soutenir les djihadistes rassemblés dans le nord-est syrien et réunir autour de la table tous les acteurs de cette crise, y compris les Iraniens, les Russes et l'Etat syrien. Comme rien de tout cela n'est fait, la guerre devrait continuer, nos djihadistes vont continuer à y aller et en revenir, les chrétiens vont continuer à disparaître et l'ensemble de la population locale va continuer à souffrir!

    Alors, pourquoi une conférence sur le Moyen-Orient à Paris? Eh bien, on se le demande. La première image qui vient à l'esprit est celle de Dalida: «encore des mots, toujours des mots…» La France voudrait conserver un rôle dans cette région du monde mais force est de constater que sa diplomatie, autrefois diplomatique et dorénavant âprement partisane, aura du mal à se faire respecter. L'art ne consiste pas à exagérément choisir (ou se soumettre) aux sunnites contre les chiites ou aux américains contre les russes.

    Pour le moment, cela nous permet de vendre des armes à la péninsule arabique mais qu'en est-il de la sécurité du territoire national? La poursuite de cette stratégie du chaos au Moyen-Orient ne fait que rapprocher le cyclone de nos rives. »

    Ref. une conférence sur le Moyen-Orient ? Pour quoi faire 

    A noter:

    Aide à l’Église en Détresse-Belgique asbl
    Abdij van Park 5
    B-3001 Leuven
    horaires: 08h00 -16h00

    tel:+32 (0)16 39 50 50
    fax:+32 (0)16 39 50 60
    email:info@egliseendetresse.be ou info@egliseendetresse.lu 

     JPSC

  • Banneux, 2-4 octobre : week-end de la Miséricorde divine

    IMPRIMER

    Se convertir à la Miséricorde de Dieu,

    chemin de préparation pour l'année Sainte

     

     

    Du 02 au 04 octobre 2015

    Week-end Miséricorde Divine

    avec la présence des Reliques de Sainte-Faustine

    animée par Hélène Dumont

    auteur de plusieurs ouvrages sur la Miséricorde nous fera

    méditer sur la profondeur de l’Amour miséricordieux.

    participation 10€/jour

     

     

    Congrégation St Jean - Regina Pacis

    Rue de la Sapinière, 50 - 4141 Banneux ND

    Contacts :

    Fr Alain T04 360 01 24 – gsm 04 92 67 44 90

    Fr Cyrille Marie (Fr hôtelier) T 04 360 01 28 – gsm 0483 36 73 59

    mail : fralaingcs@gmail.com – frcyrillemarie@gmail.com

  • Pauvre François, tu n’en demandais sans doute pas tant !

    IMPRIMER

    Nous apprenons que LLB a reçu pas mal de réactions à la récente publication qu’elle a faite au sujet du dernier livre de M. l’abbé Ringlet. En voici une qu’elle n’a pas pensé devoir retenir et que l’auteur, fidèle lecteur et ami de « Belgicatho » nous livre ci-après :

    « Avec ses quatre pages (annoncées à la une !), l’interview accordée à l’auteur de « Vous me coucherez nu sur la terre nue » ne pouvait échapper à l’attention du plus distrait des lecteurs de La Libre Belgique parue le  3 septembre 2015 : la présentation d’une encyclique ne prend généralement pas tant d’ampleur !

    D’entrée de jeu, la journaliste Annick Hovine souligne que son invité est « prêtre, professeur émérite de journalisme à l’UCL, écrivain, théologien ». Elle aurait pu ajouter bien d’autres titres encore, comme : vice-recteur honoraire de ladite université (mais chacun le sait), ou (ce que l’on sait moins), « philosophe » formateur au sein du forum EOL (End-Of-Life), émanation de l’ADMD (Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité). L’ADMD, est cette association laïciste militante qui,  par sa dénomination même, confère, en définitive, un brevet d’indignité à quiconque refuse, personnellement ou pour autrui, le recours à l’euthanasie.

     Au début de son entretien, l’abbé Ringlet y va d’une précaution oratoire : son « cheminement personnel, y compris sur le plan intérieur (?), est du côté de la fragilité, du respect de la vie la plus ténue ». Et de nous enfumer ensuite avec des circonlocutions : « accompagnement rituel, symbolique », mais qui ne se limite pas à « une vision religieuse ».  Mention particulière est faite, et nominative, d’un « ami de longue date », Christian de Duve. C’est ce même illustre patient qui, très lucide pour un bientôt « de cuius », quelques semaines avant de mettre en scène son départ (4 mai 2013), s’était vivement indigné, dans La Revue générale (mars 2013, p. 95), que ce périodique eût « fait largement écho à la question de l’euthanasie, ressuscitée après dix ans sous la plume agressive d’un catholique militant rivé à la doctrine » ; était ainsi explicitement visé mon article : « L’euthanasie en Belgique... et ailleurs : sombres perspectives » (R.G., janv. 2013, pp. 21-32). Il est vrai que, dans cette étude assez documentée, je m’interrogeais, chiffres à l’appui, sur le respect effectif de la loi : en dix ans, 5.537 euthanasies déclarées, mais zéro dossier  juridiquement suspect ! Je montrais aussi que, dans la composition de la Commission de Contrôle, « la recette du ‘ pluralisme’  (requis par la loi) ressemble furieusement à celle du pâté de cheval et d’alouette... ». Pour information, le réquisitoire de Ch. de Duve,  pointait, mais moins sévèrement : la rédacteur en chef du périodique, le R.P. Ch. Delhez et le juriste Fr. Delpérée.

    LLB nous apprend aussi que « Gabriel Ringlet veut provoquer un vrai débat avec les évêques ».  Et moi qui avais depuis belle lurette  la naïveté de me demander si les évêques (notamment belges) vont encore longtemps tolérer que s’insinuent, à l’initiative de certains CLERCS – c’est bien là le problème, j’y insiste –, des enseignements radicalement opposés à ceux d’une Église qu’ils sont censés servir. Comme l’a souvent souligné un éminent théologien (de l’UCL)*, il est, en matière de bioéthique, des lignes que nul ne peut franchir sans encourir, parfois automatiquement, les sanctions canoniques les plus graves. Inimici hominis domestici eius (Matthieu, 10, 36). Que peut-on espérer du « dialogue exceptionnel » annoncé par LLB ce 4 septembre ? Wait and see.

     

    Mutien-Omer Houziaux,

    auteur de À contretemps, Regards politiquement incorrects,

    préface de Mgr M. Dangoisse , Mols, 2010. 

     * Cf. http://michel schooyans.org/images/publications/ArticlesFR/2004ObjectionConscienceEnPolitique.pdf).

    Mgr Schooyans constate qu’en abandonnant une « éthique de la conviction » (celle des objecteurs de conscience), le droit en arrive à l’ « institutionnalisation du crime ». Et d’ajouter : « En un sens, les juges de Nuremberg ont été plus loin que ne vont actuellement certains moralistes ou hommes politiques dans l’espoir, d’avance voué à l’échec, de composer avec la culture de la mort. » 

  • L'euthanasie en Belgique : le rouleau compresseur de la pensée unique

    IMPRIMER

     

    De Camille de Pommereau sur FigaroVox :

    Euthanasie en Belgique : le rouleau compresseur de la pensée unique

    FIGAROVOX/TRIBUNE - Camille de Pommereau estime que le débat belge autour de l'euthanasie que l'Institut européen de bioéthique tente d'ouvrir, est entièrement verrouillé par les associations pro-euthanasie.

    Camille de Pommereau est juriste en droit public.

    L'Institut Européen de Bioéthique (IEB) a publié une proposition de «carte de fin de vie», à commander ou télécharger gratuitement depuis le site de l'IEB. Et voilà que cette simple suggestion suscite l'émoi dans la presse belge. Le Soir, repris par le Journal du médecin, RTL, et maintenant la Libre s'emparent du sujet. L'émotion est grande puisque Le Soir va jusqu'à parler de «guerre des cartes» dans le titre de son article, insinuant une opposition de l'IEB aux déclarations anticipées proposées par l'Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité (ADMD).

    Les déclarations anticipées, relayées activement par l'ADMD belge, ont été mises en place par une loi en 2002. Elles ont pour but de permettre à une personne de consigner ses volontés pour la fin de sa vie, en prévision de l'hypothèse où elle ne serait plus en mesure de s'exprimer. Il en existe deux formes, l'une en faveur de l'euthanasie, l'autre pour l'arrêt des traitements, en cas de forte dépendance.

    Ces déclarations peuvent être enregistrées à la commune. Les fonctionnaires municipaux belges sont donc, malgré eux, les maillons actifs de la chaîne d'acteurs qui banalisent l'euthanasie.

    Mais les déclarations anticipées n'offrent aucune possibilité d'affirmer explicitement son refus de l'euthanasie. Bien sûr, l'ADMD rétorquera qu'il suffit de ne rien déclarer pour être contre l'euthanasie. C'est un peu court. Car la déclaration anticipée devrait, pour respecter le libre choix des personnes, intégrer la possibilité de refuser l'euthanasie. Ces déclarations peuvent être enregistrées à la commune. Les fonctionnaires municipaux belges sont donc, malgré eux, les maillons actifs de la chaîne d'acteurs qui banalisent l'euthanasie.

    «Saturés d'entendre parler de l'euthanasie comme la seule mort sans souffrance», de nombreuses personnes ont fait entendre leur voix pour demander un outil de communication différent. Carine Brochier explique dans un article de La Libre que c'est comme ça qu'est née la carte de fin de vie de l'Institut Européen de Bioéthique en 2008. «C'est le fruit d'une demande de personnes âgées, de leur famille, mais aussi de médecins et de personnels soignants.»

    La carte de fin de vie de l'IEB donne au patient la faculté de réitérer sa confiance dans son médecin et éventuellement l'occasion d'échanger avec lui sur ses vœux pour la fin de sa vie. Elle propose aux personnes, outre leur attachement aux soins et au soulagement de leurs douleurs, de se positionner sur d'éventuelles décisions à prendre en fin de vie, telles que le refus de l'acharnement thérapeutique et de toute forme d'euthanasie. En cas de besoin, le signataire de la carte peut désigner une «personne de confiance», qui «coopérerait à la prise de décision médicale à son égard». La personne peut également y inscrire ses volontés relatives à un éventuel prélèvement d'organes, au mode de funérailles, et demander par anticipation une assistance spirituelle.

    En définitive, la carte de fin de vie est un pacte de confiance renouvelée entre le patient et le médecin et sa famille, et la garantie que sa vie sera respectée jusqu'à son terme naturel sans que personne ne lui vole sa mort. En faveur de l'apaisement, elle ne peut que faire du bien. Le succès de la carte est si grand, que l'IEB en est à sa cinquième réimpression depuis 2008.

    La banalisation médiatique est telle qu'elle imprègne imperceptiblement les citoyens, particulièrement les plus fragiles. L'euthanasie devient la normalité, alors que la loi la prévoyait initialement comme un geste exceptionnel, dans des circonstances exceptionnelles.

    Un glissement est en train de s'effectuer en Belgique. La banalisation médiatique est telle qu'elle imprègne imperceptiblement les citoyens, particulièrement les plus fragiles. L'euthanasie devient la normalité, alors que la loi la prévoyait initialement comme un geste exceptionnel, dans des circonstances exceptionnelles. En attestent les différentes extensions progressives de la loi sur l'euthanasie aux enfants et bientôt aux détenus, aux déments, aux dépressifs?

    Etonnant de voir, que le camp des laïques purs et durs se lève dès que quelqu'un en Belgique ose prendre une initiative contre l'euthanasie. Surprenant aussi de constater, qu'en mal d'arguments certains dans le plat pays n'attaquent les opposants à l'euthanasie que sur base de leurs convictions religieuses. Comme si le fait d'être contre l'euthanasie établissait un lien direct avec une croyance, alors que des médias du monde entier ne cessent d'attirer l'attention sur l'horreur législative belge. Il semblait que la laïcité prônait la liberté de penser, d'agir, de débattre.

    Dans ce contexte, la carte de l'IEB est un outil qui apaise et rassure, réaffirmant la bonté des soins palliatifs. «Elle mise sur la relation de confiance entre les médecins, la famille et le patient, en mettant les choses au point.» explique Carine Brochier. En ce sens, cette carte est dans la droite ligne de l'article 8 de la loi relative aux droits des patients qui mise en priorité sur le consentement du patient et la prise en compte de ses volontés par le personnel médical.

    Pour garantir le libre choix des individus, il est fondamental de donner réellement ce choix par une diversité de propositions. La carte offerte par l'IEB est donc une véritable opportunité. Elle s'élève aujourd'hui comme la seule alternative possible aux déclarations anticipées d'euthanasie. Si elle n'a pas de valeur légale, elle a pour autant un poids juridique. Car en l'absence de directives anticipées, la recherche de la volonté du patient devra se faire par tout moyen.

    Le buzz médiatique autour de cette carte, et l'inquiétude voire la virulence de l'ADMD à son encontre seraient-ils la preuve qu'elle répond à une prise de conscience croissante des citoyens belges face à l'euthanasie?

  • Réfugiés : l'appel de l'évêque de Tournai

    IMPRIMER

    Accueil des réfugiés – Appel de l’Evêque de Tournai                   7 septembre 2015

    Depuis des mois et des mois, les médias nous informent sur la situation des migrants qui, en traversant la Méditerranée par des moyens de fortune proposés par des passeurs dont la plupart sont des truands, perdent une partie de leur famille et de leurs amis noyés dans la mer. Cette situation objective, manifestée par des images de morts, dont des enfants, sur les plages de Grèce, de Turquie et d’Italie, dans les gares et les camions d’Hongrie et d’Autriche, est relayée par les médias et les décisions des gouvernements de l’Union Européenne. Nous assistons à l’arrivée de nombreux migrants, disent les médias. Une fois de plus, on a trouvé un mot neutre pour évoquer une tragédie. Des migrants ! Comme si des familles qui sont obligées de quitter leur territoire, le lieu où elles sont nées, étaient des personnes qui cherchent du travail en Europe ! Quelle horreur de travestir ainsi le réel ! Il s’agit, dans la majorité des cas, de familles qui cherchent un refuge pour survivre. Pour ces familles c’est la mort ou la survie ailleurs. Imaginons un instant que des parents acceptent de voir leurs enfants être éliminés dans les semaines qui suivent par une bande de terroristes. Evoquons un seul instant les récits de nos parents, de nos grands-parents qui, en 1914 ou en 1940, devaient rapidement quitter leurs maisons pour fuir l’avancée des troupes de l’Allemagne. Était-ce réellement pour trouver un emploi en dehors de la Belgique !

    Oui, mais les Syriens, Irakiens, Afghans, etc., sont des terroristes radicalisés de l’islam qui viennent faire des attentats en Europe ! Franchement, avons-nous déjà rencontré des familles de terroristes dont les membres ont entre six mois et quarante ans ?

    Oui, mais, en Belgique, il y a beaucoup de personnes pauvres, des jeunes sans emploi, des personnes âgées sans ressources ! Et alors ! Ces personnes sont-elles toutes en danger de mort ? La plupart ne sont-elles pas des allocataires sociaux ?

    Oui, mais, il y a déjà tellement d’étrangers en Belgique. Bientôt, il n’y aura plus de vrais Belges ! Et alors ! Est-ce à nous de décider qui « peut » habiter sur le territoire de la Belgique ? Alors que personne parmi nous n’a eu l’occasion de choisir le lieu de sa naissance, de choisir sa famille, ses parents !

    Et qui va encore devoir payer l’accueil de ces personnes, de ces familles ? Toujours les mêmes, les citoyens de la Belgique. Et alors ! C’est quoi être humain ? C’est quoi respecter la dignité de tout être humain ? C’est quoi devenir solidaire de personnes, d’enfants, en danger de mort ? Depuis quand le lieu de la naissance est-il une justification de fermer les yeux sur la misère, la mort de personnes innocentes qui n’ont plus d’autres solutions que d’aller vivre ailleurs où on dit que c’est mieux que chez soi ?

    Une Europe de 500 millions de personnes est incapable d’accueillir quelques centaines de milliers de personnes réfugiées ! Mais qui sommes-nous pour avoir des idées pareilles ?

    Oui, mais l’Europe, c’est d’abord le respect de valeurs chrétiennes ! Depuis quand ? Est-ce vraiment cela que Dieu veut ? Une poche de bons chrétiens qui dressent des murs pour se protéger de personnes qui ont d’autres convictions ! Les relations séculaires avec les Juifs en Europe, on n’a encore rien compris ? L’avènement des droits de l’homme et de la démocratie au XVIIIème siècle, de la laïcité, on n’a encore rien compris ? L’intégration de musulmans au XXème siècle en Europe occidentale, on n’a encore rien compris ? Il est temps que nous nous situions face à la Parole de Dieu ! La dignité de l’homme, de tout être humain, ce n’est pas une affaire de conviction religieuse. On est un humain, point final ! Et on respecte ce fait !

    Les chrétiens qui essaient de vivre de l’Evangile n’ont pas à mettre des barrières entre les gens pour protéger un soi-disant confort. Les chrétiens lisent la Bible « en entier ». Ils sont attentifs à ce que Jésus a enseigné. Ils ont pour paradigme le témoignage des apôtres ! Tout le monde est le bienvenu pour vivre de l’Evangile, certes. Mais nous avons d’abord à exercer notre mission, le premier commandement, celui d’aimer Dieu ; le second, qui lui est semblable, d’aimer le prochain, quelles que soient ses convictions, tout simplement parce que chaque être humain est créé à l’image de Dieu !

    Merci à tous ceux qui « se donnent » pour accueillir les réfugiés avec amour dans notre pays. Merci à tous qui, dans cette manière de se situer devant le réel, travaillent en bonne intelligence avec les pouvoirs publics.

    Dans le Compendium de la Doctrine sociale de l’Eglise (2005), je lis au n° 505 : Le principe d’humanité, inscrit dans la conscience de chaque personne et de chaque peuple, comporte l’obligation de tenir la population civile à l’écart des effets de la guerre. Une catégorie particulière de victimes de la guerre est celle de réfugiés, contraints par les combats à fuir les lieux où ils vivent habituellement, jusqu’à trouver refuge dans des pays autres que ceux où ils sont nés. L’Eglise est proche d’eux, non seulement par sa présence pastorale et son secours matériel, mais aussi par son engagement à défendre leur dignité humaine.

    Pour exercer le discernement en conscience et prendre des décisions au plan social et politique, nous avons suffisamment d’éléments pour accueillir les réfugiés. N’attendons pas pour, avec les autorités publiques, venir à leur aide.

    + Guy Harpigny,

    Evêque de Tournai

  • Le père Xavier Dijon répond à Gabriel Ringlet : "Pourquoi, diable, tenir au respect inconditionnel de la vie ?"

    IMPRIMER

    Dans un esprit de dialogue, le Père Xavier Dijon s.J. nous autorise à publier ici un texte qu'il a rédigé suite à la publication des propos de Gabriel Ringlet parus dans La Libre au sujet de l'euthanasie; nous lui en sommes très reconnaissants.

    Pourquoi, diable, tenir au respect inconditionnel de la vie ?

    Le plaidoyer proposé par l’abbé Gabriel Ringlet en faveur d’un accompagnement spirituel du geste euthanasique (LLB 03/09/2015) a tout pour séduire. Voici une personne gravement malade qui éprouve une souffrance insupportable et qui a trouvé chez un médecin assez de compassion pour en être délivré par une dernière piqûre. Or comme cet acte qui met fin à une vie humaine ne peut rester enfermé dans les limites d’une technique médicale, un prêtre, compatissant lui aussi, se présente pour inscrire ce don de la mort dans un courant spirituel humblement symbolisé par la musique, la poésie, le parfum…D’où le soulagement, à la fois, de la personne mourante elle-même, qui se voit déculpabilisée du geste qu’elle a osé demander, et du personnel médical et paramédical qui pose ce geste ou qui y participe. N’est-il pas séduisant d’entendre : « Le rituel (…) sert simplement à donner le plus d’humanité possible à quelque chose de très fort que nous vivons (…) J’appelle cela : grandir dans la transgression ».

    Il est vrai que, depuis les origines, l’être humain a su habiller des plus beaux atours la transgression des limites inhérentes à sa propre condition, tandis qu’il persécutait les sages et les prophètes qui les lui rappelaient. Mais, si l’on veut bien voir, recouverte par les artifices, la nudité de l’être confronté à son destin dramatique, ne convient-il tout de même pas de rappeler à la fois le caractère indépassable de la vie et le salut dont témoigne le prêtre ?

    Mais comment faire comprendre que la vie humaine n’est pas à la disposition du vivant lui-même ? Peut-être pas autrement qu’en la rapportant à son origine : ‘je ne me suis pas fait moi-même’. Ce fait premier de la vie, qui m’est le plus intime, m’échappe pourtant entièrement. Cette étrange condition fonde en même temps le lien social. Toute vie humaine, du seul fait qu’elle est là, -y compris celle qui tremble sur une barque en péril au milieu de la Méditerranée-, mérite le respect. Nulle personne, pas même le sujet lui-même, ne peut y porter atteinte. Sinon, nous entrons nécessairement dans la violence.

    Même entourée par l’esthétique déculpabilisante, la transgression euthanasique reste objectivement une transgression car, répétons-le, l’être humain n’a jamais le droit de mettre fin à la vie d’un autre. Dès lors, si le rituel qui accompagne le geste euthanasique est perçu, avec d’ailleurs les meilleures intentions du monde (que nous n’avons pas à juger ici), comme une manière de ‘grandir dans la transgression’, il est plutôt à craindre que, en réalité, il ne fasse grandir la transgression elle-même.

    La demande de rituel, y compris de la part d’esprits laïques, honore assurément l’homme. L’être humain, créature spirituelle, ne peut pas et ne veut pas mourir comme un animal. Mais précisément, n’est-ce pas sur cette demande de rituel qu’il convenait de s’appuyer pour récuser l’euthanasie elle-même ? Plutôt que de dire : une décision est prise et je la bénis par un rite humanisant, ne fallait-il pas renverser la proposition ? Puisqu’il y a demande d’un rite spirituel qui manifeste la condition éminemment humaine du malade, ne fallait-il pas considérer comme contradictoire la décision euthanasique qui, dans l’objectivité des gestes, nie cette condition ?

    Mais que faire alors, devant la grande souffrance ? Rien d’autre que s’employer, chacun, à fournir toute l’aide qui permettra au malade de la porter : le médecin, par ses soins consciencieux et attentifs ; la famille et les amis, par leurs marques d’affection. Et le prêtre ? Par le rappel de Celui qui nous a introduits dans la vie spirituelle en acceptant de mourir sur la croix. La Bible possède cette force étonnante de relever le défi de la mort en nous révélant la profondeur proprement divine de la vie qui nous tient ensemble. Et les sacrements (réconciliation, onction des malades, eucharistie…) sont la richesse spirituelle que l’Eglise offre aux croyants par la médiation de ses prêtres.

                                                                                       Xavier Dijon, S.J.

  • Encore une vedette chez le pape François

    IMPRIMER

    Mais ce n’est certes pas la même chanson. Après le père évêque Gaillot, c’est le père Gilbert qui est invité chez François. Lu sur « aleteia » : 

    gilbert-2.jpg« À l'occasion de ses 50 ans de sacerdoce, le père Guy Gilbert, 80 ans, est invité ce 11 septembre à concélébrer l'Eucharistie aux côtés du Souverain Pontife.  

    Le célèbre curé des loubards, au look de motard et au langage fleuri, célèbre cette année ses 80 ans (12 septembre) et ses 50 ans de sacerdoce. Le 11 septembre prochain, à la chapelle de la Maison Sainte-Marthe, au Vatican, il sera aux côtés du pape François pour célébrer la messe du matin.

    Ces deux combattants de l’amour et de l’espérance se retrouveront ensemble autour de l’Eucharistie qui a transformé leurs vies en une belle aventure de foi. Chacun dans sa vie quotidienne s’attache en effet à souligner l’importance de ce sacrement et sa portée spirituelle.

    Le « curé des loubards » aux côtés du « Pape des périphéries »

    Depuis près de 40 ans, le père Guy Gilbert est le confident, l’ami et le porte-parole par excellence des jeunes en grande difficulté ou tombés dans la délinquance. Il est de ceux qui n’ont pas attendu que le pape François le leur demande pour « sortir d’eux-mêmes », afin de « se laisser imprégner de l’odeur de leurs brebis » et d’aller porter le Christ aux « périphéries de l’Église ».

    En France, tout le monde connaît le « curé des loubards ». Comme le rappelle Vatican Insider, le prêtre français était très estimé par Jean Paul II qu’il a rencontré à plusieurs reprises, ainsi que par Benoît XVI. Il faisait également partie de la suite de Nicolas Sarkozy au cours de sa première visite officielle au Vatican, en décembre 2007. C’est la première fois que le père Gilbert célèbrera une messe avec le pape François mais pas la première fois qu’il le rencontrera, après déjà de brèves salutations en marge d’une audience générale place Saint-Pierre.

    Deux mains tendues du Christ vers les plus pauvres

    Sa vocation, Guy Gilbert l’a reçue comme une « révélation fulgurante » : en accueillant un enfant de 12 ans qui s’était réfugié chez lui, incapable de parler pendant un an à la suite de maltraitance parentale. Pour lui, c’était une évidence : les gosses de la rue ont besoin de quelqu’un. C’est vers eux qu’il ira. Pour tous ces jeunes qui ont perdu l’espérance, il prie chaque jour et leur fait don de tout son temps, de toute son âme, de toute sa foi. En aidant l’homme à reprendre conscience de sa dignité dans un quotidien hostile, il a été la main tendue du Christ vers les plus pauvres tout au long de sa vie.

    « Priez pour moi si vous voulez bien »

    Souvenons-nous de sa participation à la Neuvaine de prière pour la France, clôturée en août dernier, de sa poignante méditation : « Merci de faire ce que le Christ nous a demandé, de prier sans relâche. Prions pour la France… Que les droits de l’homme, l’épanouissement de l’homme soient servis d’abord, avant les schémas politiques égoïstes… Prions pour Vincent Lambert… Prions pour que l’euthanasie ne soit pas une loi nouvelle en France… qu’on adoucisse la mort, qu’on adoucisse la souffrance, mais qu’on ne tue pas… Et priez pour moi si vous voulez bien… Merci… J’en ai besoin puisque toutes mes journées sont faites souvent de cris de haine, de cris de gens qui en ont marre de vivre, notamment de jeunes. Prions pour que le Seigneur leur donne l’espérance… ».

    À 80 ans, le curé des loubards vient de lancer un nouveau pari sur l’avenir de tous ces jeunes en détresse : même si le décrochage scolaire ou la déscolarisation sont aujourd’hui courants chez les jeunes les plus fragiles, il est impensable pour le père Gilbert que ce phénomène d’échec reste sans réponse. Pour lui, « personne n’est perdu, personne n’est irrécupérable ». Il est donc en train de monter une « école des loubards » à sa Bergerie de Faucon, fondée il y a plus de 30 ans.

    Ref. Guy Gilbert, le « curé des loubards », va célébrer une messe avec François

    JPSC

  • Le pape François va réformer la reconnaissance des nullités de mariage

    IMPRIMER

    55edd2e135709767898dc5fa.jpgOn l’oubliait un peu, mais bien à tort : un synode n’est jamais qu’un organe consultatif. Le pape François n'a d’ailleurs pas attendu les recommandations de son assemblée d’octobre prochain pour décider d’assouplir la procédure de reconnaissance de nullité d'un mariage sacramentel.

    Il prive peut-être ainsi ce synode d’une échappatoire pour éluder l'autre débat: celui de la dissolution canonique d'un premier mariage suivi du remariage religieux de divorcés civilement remariés. Lu dans « La Libre » de ce jour :

    « Le pape François doit rendre publiques mardi deux lettres visant à simplifier la procédure de reconnaissance de nullité d'un mariage, a annoncé lundi le Vatican, à un mois du synode des évêques sur la famille.

    A l'été 2014, le pape avait créé une commission chargée de travailler sur cette réforme, tout en sauvegardant le principe de l'indissolubilité du sacrement du mariage.

    Reconnaître la nullité d'un mariage revient à dire qu'en raison d'un vice au départ, le sacrement n'a jamais eu lieu. Cela permet aux anciens époux de se remarier religieusement, alors que l'Eglise refuse le divorce et considère un remariage civil comme une infidélité au véritable conjoint.

    Les deux lettres - l'une pour le Code de droit canon et l'autre pour le Code des canons des Eglises orientales - devraient simplifier des procédures jusqu'alors longues, chères et compliquées.

    En janvier, Jorge Bergoglio avait confié que ce parcours était "souvent perçu comme long et fatigant". Il a aussi plusieurs fois exprimé le souhait que la procédure soit gratuite.

    Deux solutions ont particulièrement été évoquées: la réduction à un seul jugement au lieu de deux et la mise en place d'un recours administratif sous la responsabilité d'un évêque.

    De plus, le manque de foi des époux pourrait davantage être pris en compte parmi les motifs de nullité. Les fiancés passent en effet souvent devant un prêtre sous la pression sociale, sans se rendre compte que le sacrement qu'ils reçoivent est un engagement pour la vie. »

    Ref. Le pape va simplifier la procédure de reconnaissance des nullités de mariage

     JPSC

  • Mgr Rey : «La peur de l'islamisation de l'Europe marque un déficit d'identité des chrétiens»

    IMPRIMER

    Interview sur Figarovox :

    Mgr-Rey-bis.jpgFIGAROVOX: Vous êtes le premier et le seul évêque français à vous être rendu en Syrie, aux côtés des Chrétiens persécutés. Qu'avez-vous vu là-bas? 

    MONSEIGNEUR REY: J'ai été accueilli en Syrie par le patriarche grec catholique Grégoire III du 22 au 26 août. Nous avons visité un certain nombre de sites où se trouvent les communautés chrétiennes. L'impression de base que m'a donné ce pays, c'est celle d'un double martyre: martyre de la pierre, martyre de la chair. Martyre de la pierre avec ces quartiers (chrétiens et musulmans) saccagés, ces rues impraticables, ces églises détruites… Martyre de la chair surtout, avec ces milliers de drames humains, de persécutions explicites, d'exodes forcés, de familles ayant vu les leurs massacrés sous leurs yeux.

    On a la vision d'un pays en ruines, sans avenir, d'une terre de désolation, qu'il faut fuir. Beaucoup de gens là-bas m'ont dit «aidez-moi à partir», même si les responsables religieux appellent à rester sur place. Parmi les chrétiens, certains, dont le martyre particulier s'ajoute au drame commun, ont décidé de rester, faisant preuve d'une résistance morale et spirituelle exemplaire. 

    S'il y a plus d'un an que l'exode des Syriens a commencé, le choc des photos a mobilisé le monde entier autour d'un enfant mort noyé. Que vous inspirent ces terribles images? L'émotion est-elle un piège ou au contraire un catalyseur nécessaire à l'action? 

    Ces images violentes et crues nous obligent à sortir de notre léthargie. Nous ne pouvons plus rester dans l'inaction, dans une inertie confortable qui nous tient lieu de politique depuis des mois. Notre stratégie ne peut se réduire à mettre en place des barbelés et multiplier les contrôles aux frontières! L'urgence humanitaire exige de mobiliser notre compassion mais aussi notre détermination dans l'action. Il y a un point d'équilibre à trouver, où le coeur et la raison doivent parler de concert. Le coeur doit nous engager à répondre à l'urgence humanitaire. La raison nous oblige à trouver des solutions de long terme. Notre devoir moral, surtout en tant que chrétiens, est d'accueillir toutes les personnes en souffrance, en particulier nos frères chrétiens, dont certains ont fui la persécution. Le pape François nous y invite avec force.

    Les frontières territoriales doivent rester essentielles pour protéger l'identité d'un pays. Les flux doivent être régulés. On ne peut pas accueillir dans n'importe quelles conditions. Nous ne voulons pas d'une globalisation brouillonne qui gommerait les identités. Il faut accompagner les nouveaux venus sur le chemin de l'intégration culturelle et sociale, afin qu'ils puissent intérioriser et enrichir aussi l'identité du pays qui les accueille.

    Que dites-vous à ceux qui agitent le spectre d'une «invasion» et craignent pour l'identité chrétienne de l'Europe?

    Que nous le voulions ou non, nous sommes dans un monde globalisé et ouvert. Nous ne pourrons pas empêcher l'arrivée de réfugiés et les brassages de population qui relèvent de facteurs économiques, géopolitiques, écologiques et religieux très complexes. Ces mouvements démographiques doivent être encadrés par une vraie politique migratoire. Par ailleurs l'altérité due à l'arrivée de personnes issues d'autres univers culturels interroge notre propre identité, et nous engage à nous réapproprier notre héritage national, marqué en Europe par ses racines judéo-chrétiennes. 

    Certains s'inquiètent d'une islamisation de la France, qui serait accélérée par la venue de ces nouveaux migrants. Tout en éradiquant les groupes islamistes fondamentalistes et le trafic d'êtres humains, il faut absolument mettre en oeuvre une culture du dialogue, qui favorise un modus vivendi avec les communautés d'origine musulmane. Il faut aussi déployer une démarche pastorale, qui conjugue accueil et annonce. Pour sortir ou de la confrontation belliqueuse, ou au contraire, de l'indifférence, nous nous devons comme chrétiens, de construire des liens humains de proximité et de solidarité pour que notre société ne devienne pas une nouvelle tour de Babel individualiste, fracturée entre communautés qui ne communiquent plus entre elles.

    Face à cette peur de l'islamisation de l'Europe, je constate souvent un déficit d'identité des chrétiens, ils ne doivent pas craindre d'affirmer avec conviction le témoignage de leur foi en Jésus-Christ, même auprès des musulmans. C'est une leçon que j'ai retenue de mon séjour en Syrie.

    Une conférence de l'ONU sur les minorités persécutées par l'Etat islamique se tient le 8 septembre à Paris. Qu'attendez-vous de la communauté internationale?

    J'attends beaucoup de cette conférence. La France et les grandes puissances doivent former une coalition internationale pour garantir durablement la paix. Le statu quo en Syrie et en Irak n'est plus tenable. La paix est la seule solution pour maintenir les populations sur place. 

    Mgr Rey : «La peur de l'islamisation de l'Europe marque un déficit d'identité des chrétiens»

    JPSC

  • La vérité sur les persécutions des chrétiens dans l'Empire romain

    IMPRIMER

    Lu sur eecho.fr :

    ANTIQUITÉ CHRÉTIENNE : LE TESTAMENT DE MARIA SORDI

    Par Marion Duvauchel, Professeur de lettres et de philosophie, diplômée en anthropologie

    À propos de : Marta Sordi, Les chrétiens et l’Empire romain, éd. Certamen, avril 2015, 228 pages, 23 euros

    Deux thèses majeures organisent ce que nous savons des trois premiers siècles de l’histoire du christianisme romain : la plus ancienne de ces thèses fait de cette période un temps de persécution continue, la plus récente tend au contraire à minimiser ces persécutions. Dés la préface de son ouvrage, Les chrétiens et l’empire romain, traduit et édité par les éditions Certamen, Marta Sordi donne le ton. Dans les deux cas il s’agit selon l’auteur de « généralisations abusives ». Et elle l’établit.

    S’il ne s’agissait que d’une magistrale leçon d’histoire destinée à faire découvrir ou redécouvrir tout un pan d’histoire antique ce livre serait déjà fort précieux. D’autant que cette leçon d’histoire se double d’une analyse historiographique détaillée des rapports entre le pouvoir impérial et le christianisme, rapports bien plus complexes que ce que le martyrologe et l’hagiographie – sans mépris aucun – répercutent.

    Persécution politique ou persécution religieuse ?

    Mais c’est une thèse, formulée d’emblée dans la préface, qui constitue le ressort de cet ouvrage : « le conflit entre Rome et le christianisme n’était pas un conflit politique mais un conflit de type religieux ». Dans leurs racines les plus profondes, les persécutions contre les chrétiens ont été des persécutions de type religieux, et non politique.

    Philosophiquement, la frontière est ténue. Mais historiquement elle devient palpable et prend consistance à travers l’analyse de la situation juridique du christianisme de Claude à Constantin, situation qui représente l’une des clés d’interprétation pour comprendre la nature de la persécution des chrétiens tout au long de cette alternance de périodes de violences et de tolérance, d’hostilité ou de bienveillance, de haine ou de sympathie.

    Lire la suite

  • Quand le pape autorise les prêtres à pardonner l'avortement

    IMPRIMER

    Lu sur le nouvelobs.com :

    Le Pape demande aux prêtres de pardonner l'avortement : il n'en minimise pas la gravité

    Par Abbé Grosjean, Curé

    LE PLUS. À l'occasion du jubilé de la Miséricorde qui débutera en décembre, le Pape François a voulu étendre aux prêtres du monde entier la faculté de pouvoir pardonner l'avortement aux couples qui expriment leur repentir. Une révolution ? Pas vraiment, mais plutôt un geste fort qui se veut un appel, comme nous explique l'Abbé Grosjean, Curé de Saint-Cyr l'École.

    Édité par Louise Pothier 

    À l’occasion du Jubilé de la Miséricorde – une année pour redécouvrir le pardon de Dieu – le Pape a étendu aux prêtres du monde entier la faculté de pardonner le péché d’avortement. Dans le droit de l’Église, l’absolution de ce péché est normalement réservée aux évêques, même si, en France, beaucoup d’entre eux ont déjà transmis aux prêtres de leur diocèse la faculté de la donner.

    Le pardon de Dieu est libérateur

    Le Pape avait déjà dit qu’il considérait l’Eglise comme "un hôpital de campagne" qui soigne les cœurs blessés. Il explique avoir "rencontré de nombreuses femmes qui portaient dans leur cœur la cicatrice de ce choix difficile et douloureux" de l’avortement. Le Pape veut pour elles, mais aussi pour tous ceux qui ont pu participer à un avortement (le conjoint, les médecins, le personnel soignant…) rendre plus accessible le pardon, dont beaucoup ont besoin pour se reconstruire et avancer.

    Je suis moi-même marqué de recevoir des femmes ou des couples qui portent parfois depuis plusieurs années une vraie souffrance intérieure, une vraie blessure, suite à un avortement.

    Beaucoup de ces femmes, comme le rappelle le Pape, se sont retrouvées dans des situations des détresse ou d’isolement, et se sont résolues à poser cet acte à contre-cœur. Beaucoup ne voyaient pas comment faire autrement. L’Eglise veut leur témoigner cette bienveillance inconditionnelle, et les aider à se libérer de leur culpabilité. Elles doivent se sentir accueillies et non jugées ni condamnées.

    Ce pardon de Dieu aide à se pardonner à soi-même, il est libérant.

    Le Pape ne minimise pas la gravité de l’acte

    Ce geste du Pape ne change rien à la doctrine. Le Pape ne minimise pas la gravité de l’avortement. Il le considère toujours comme "l’un des graves problèmes de notre temps" et un "drame existentiel et moral".

    D’ailleurs, pour recevoir le pardon, il faut regretter son acte et le reconnaître en vérité. Mais l’Église veut toujours concilier cette vérité exigeante et une miséricorde, une bienveillance toute aussi grande. L’Église condamne un acte grave, qui touche à la vie de l’enfant à naître et qui blesse profondément la femme qui le subit.

    Mais l’Église ne condamnera jamais la personne. On ne réduit jamais quelqu’un à ses actes. Voilà pourquoi le pardon est toujours possible ! On vaut toujours plus que ce qu’on a fait. Le Pape François est vraiment dans le même esprit que ses prédécesseurs, en particulier de Jean-Paul II qui a beaucoup défendu le droit à la vie.

    Une souffrance trop souvent tue

    On ne parle guère de la souffrance que les femmes peuvent porter– souvent seules – après une IVG. Le confessionnal est un lieu où certaines peuvent reconnaître leur blessure et déposer leur souffrance, car elles savent que l’Église, tout en les aidant à mettre les mots en vérité sur ce qu’elles ont vécu, ne va pas les juger ni les condamner, mais les aider à se relever.

    Ces femmes qui souffrent n’ont pas besoin d’entendre que "ce n’est pas grave", elles veulent pouvoir vivre l’expérience du pardon, et une vraie réconciliation, avec elle même, avec l’enfant qui n’a pu être accueilli, avec leurs proches éventuellement, avec Dieu qui n’a jamais cessé de les aimer.

    L’Église est comme une mère

    Même si ce geste n’est pas "révolutionnaire" puisque ce péché était déjà bien sûr pardonnable et pardonné, j’espère qu’il fera comprendre au plus grand nombre la beauté du pardon, et la libération qu’il apporte aux cœurs éprouvés.  

    Pour eux, pour chacun de nous, l’Église est comme une mère : exigeante – elle veut nous faire grandir – et bienveillante – elle nous accompagne, et nous manifeste l’amour inconditionnel de Dieu. Les blessures du cœur sont à la fois les plus cachées et les plus lourdes à porter.

    Mais comme l’écrit Saint Jean : "Si ton cœur te condamne, sache que Dieu est plus grand que ton cœur."

     Propos recueillis par Louise Pothier.