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  • RDC : À l’Est, la guerre de trente ans tourne en boucle au Pays des Grands Lacs

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    « Dans « Le cri muet des collines » (**) un collectif d’auteurs revient sur la chronologie des guerres du Congo et se demande comment sortir  de la crise sécuritaire incessante qui a transformé un décor paradisiaque en effrayante réalité. Lu sur le site web « Afrikarabia » (Christophe Rigaud ») :

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    « Après deux guerres meurtrières, consécutives au génocide des Tutsi au Rwanda voisin, la République démocratique du Congo est censée être en paix depuis les accords de 2003. Seulement voilà, les armes ne se sont jamais tuent dans l’Est du pays. Une centaine de groupes armés sévit toujours dans cette vaste région, aux frontières de l’Ouganda, du Rwanda et du Burundi. On appelle cela un conflit de basse intensité, et malgré la présence de plus de 14.000 casques bleus, les massacres continuent, les responsables de la guerre courent toujours et les victimes attendent désespérément que justice soit rendue. Dans l’ouvrage « Le cri muet des collines – Dans l’Est du Congo, la guerre tourne en boucle » * Colette Braeckman, Reed Brody, Pierre Hazan, Philippe Lardinois et Marc Schmitz analysent les trente années de chaos au Congo en se demandant pourquoi « quasi personne n’a été jugé » alors que les témoignages existent et que des enquêtes internationales ont été menées.

    Guerre des chiffres

    Colette Braeckman, sans nul doute la meilleure spécialiste du Congo, déroule le fil de « la plus longue guerre d’Afrique », de la fin du génocide au Rwanda voisin, en passant par la chute de Mobutu, l’arrivée de Laurent Désiré Kabila et la succession du fils Joseph, sur fond de massacres sans fin. La journaliste revient sur la traque des génocidaires hutu par le nouveau pouvoir de Kigali, jusque dans les profondeurs de la forêt congolaise. S’en suit la guerre des chiffres sur le nombre de morts victimes de la chasse aux génocidaires sur le sol : 5,4 millions ? 200.000 ? « Les morts du Congo, bien réels, ont été instrumentalisés » explique Colette Braeckman, dans une analyse historique très pédagogique.

    Fosses communes à Mbandaka (Coquilathville, chef-lieu de l'ancienne Province de l’Equateur ndB)

    Reed Brody, directeur adjoint de l’équipe d’enquête des Nations unies en 1997, raconte ensuite comment sa mission se retrouve entravée et bloquée par le président Kabila. Pourtant, à Mbandaka, des emplacements de fosses communes sont découverts. Dans son rapport, l’ONU explique que « des centaines de Hutu rwandais non-armés ont été exterminés par des troupes de l’AFDL, apparemment sous le commandement effectif de l’armée rwandaise (APR) ». Mais l’accueil de l’ONU est tiède et les pressions américaines sont nombreuses pour ne pas aller plus loin. « Les troupes de Kagame ont joué un rôle crucial pour mettre fin au génocide de 1994 au Rwanda, qui oserait le nier ? Mais cela ne les exonère pas d’un examen minutieux des crimes commis dans les années qui ont suivi, au Rwanda et au Congo » écrit Reed Brody.

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  • L’enfant trans, un nouveau produit marketing ?

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    Du site de l'hebdomadaire Famille Chrétienne :

    « L'enfant trans est devenu le nouveau produit marketing »

    Pauline Quillon, journaliste à Famille Chrétienne est l'auteur de Enquête sur la dysphorie de genre. Bien comprendre pour aider vraiment les enfants (Mame).

    Comment l’idéologie transgenre peut-elle connaître aujourd'hui un tel succès, alors que le fait existait de façon très marginale dans le débat public ?

    La marche progressiste de nos sociétés en faveur de la reconnaissance du droit qu’auraient les enfants à « autodéterminer » leur genre est un phénomène mondialisé. Non seulement elle se produit dans tout le monde occidental, mais elle répond de surcroît à une volonté explicite des organisations internationales. En 2006, un groupe d’experts des droits humains réunis en Indonésie a signé les vingt-neuf principes de Jogjakarta qui portent sur les normes juridiques internationales non contraignantes auxquelles tous les États devraient idéalement se conformer en ce qui concerne l’orientation sexuelle et l’« identité de genre » et dont s’inspirent les institutions internationales (l’ONU, le Conseil de l’Europe) qui, à leur tour, les recommandent aux pays du monde.

    Sous quelle autorité ?

    Ces experts n’ont aucun mandat, aucune autorité, mais leurs principes servent de référence juridique et de boussole morale. En 2017, ce groupe y a ajouté dix principes et obligations des États, qui portent sur « l’expression de genre ». On y trouve l’obligation d’accepter le changement de prénom et de sexe à l’état civil à tout âge (principe 31), l’obligation de protéger le droit de tout enfant à l’autodétermination (principe 32), ou de « veiller à ce que toutes les écoles et autres institutions offrent des installations sanitaires sûres » (principe 33). À savoir, les recommandations mêmes de la circulaire Blanquer.…

    Sait-on tout de même qui, exactement, tire les ficelles de ce phénomène mondialisé ?

    Un lobbying intense serait présent au sein des institutions européennes. En 2020, le Centre européen pour le droit et la justice (ECLJ), ONG chrétienne conservatrice dirigée par Gregor Puppinck, a étudié la Cour européenne des droits de l’homme, et notamment le « pedigree » de ses quarante-sept juges. Cette étude, révélée par l’hebdomadaire Valeurs actuelles en février 2020, démontre que cette Cour est infiltrée par des juges qui sont liés à l’Open Society Foundations du milliardaire américano- hongrois George Soros. Sur les cent juges qui y ont siégé entre 2009 et 2019, l’ECLJ en a compté vingt-deux.

    Qu’est-ce que cette Open Society ?

    L’Open Society milite activement pour le droit des personnes trans à changer légalement de sexe. En 2014, elle a produit un rapport, « License To Be Yourself », qui se présente comme un texte ressource pour les activistes du monde entier œuvrant pour les droits des personnes trans et pour l’évolution des législations en faveur du changement de sexe à l’état civil, y compris pour les enfants.

    Il est étonnant cependant que le mouvement trans ait obtenu en quelques années seulement une visibilité et des conquêtes législatives telles qu’il a fallu plusieurs décennies pour les mouvements de défense des femmes et des homosexuels pour en obtenir de comparables.…

    Michael Biggs, professeur de sociologie à Oxford, a creusé la question. La raison, selon lui, tient au soutien financier massif d’une poignée de milliardaires. Parmi eux, George Soros, que je viens d’évoquer, dont l’OSF est le principal donateur des causes trans. L’OSF a ainsi accordé des subventions d’une valeur de 3,07 millions de dollars pour 2016-2017 ! ONG, partis politiques, institutions internationales sont nombreux à recevoir de l’argent de la part de milliardaires ou de compagnies pharmaceutiques.

    Quelles sont leurs motivations à donner ces sommes faramineuses ?

    Contrairement aux autres mouvements de défense des minorités, le lobby trans ne semble pas émaner d’une minorité opprimée, mais bien plutôt d’une petite minorité ultra-capitaliste qui pourrait trouver un intérêt financier à promouvoir l’idéologie transgenre et à banaliser la transformation des corps par la chirurgie et les produits chimiques. Se promeut une figure qu’elle présente sous le masque séduisant de la réalisation de soi et du courage.

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  • Quel avenir pour l'Eglise de France ? (Club des hommes en noir)

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    Du site de l'Homme Nouveau :

    Traditionis Custodes, années Covid, pédophilie... comment l'Eglise de France se relèvera-t-elle ? Quel avenir nous réserve-t-elle ? Retrouvez l'analyse du Club des Hommes en noir, avec autour de Philippe Maxence, les abbés de Tanouärn et Célier, Jeanne Smits et Jean-Pierre Maugendre.

  • Eglise : une inévitable implosion ?

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    De Don Pio Pace sur Res Novae :

    Vers l’implosion ?

    Vers l’implosion ? : c’est le titre (dans lequel le point d’interrogation est de pure forme) du livre d’« entretiens sur le présent et l’avenir du catholicisme » entre Danièle Hervieu-Léger, sociologue des religions, directrice d’études à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS), et Jean-Louis Schlegel, sociologue des religions, ancien directeur de la revue Esprit.

    Les deux interlocuteurs brodent sur le diagnostic que pose depuis longtemps Danièle Hervieu-Léger, selon lequel se serait produite une « exculturation » du catholicisme : le lien entre culture catholique et culture commune se serait défait. La faute au ringardisme catholique : l’Église de Vatican II, après avoir ouvert des brèches pour rapprocher le catholicisme du monde contemporain, effrayée de ses propres audaces, s’est arrêtée en chemin. D. Hervieu-Léger et J.-L. Schlegel, pessimistes, estiment que les réformes selon eux nécessaires (clergé marié, sacerdoce féminin, entre autres), n’auront pas lieu et qu’il est de toute façon trop tard. Le catholicisme ne survivra pas, disent-il, à une crise interne qui a vu s’effondrer les trois piliers du catholicisme : le monopole de la vérité, la couverture territoriale grâce aux paroisses et la centralité du prêtre comme personnage sacré.

    Pour eux, la fracture entre deux catholicismes – que D. Hervieu-Léger appelle « une ligne de schisme » – est entre deux populations catholiques distinctes, mais mouvantes. La réalité serait plutôt celle de « la diversité, la pluralité, l’éclatement ». Le catholicisme connaîtrait un phénomène croissant de « diasporisation », mais qui ne relèverait pas de la même logique que les diasporas juive, arménienne, libanaise, etc., d’installation de petites communautés en terres étrangères. Ici les petites communautés catholiques sont devenues des communautés de diaspora sur place, sur une terre qui est pour ainsi dire devenue étrangère sous leurs pieds. Elles vont avoir à gérer elles-mêmes les nombreuses tensions intérieures qui les traversent et ce pourrait être une « chance » – mais ici les projections des auteurs deviennent fort vagues – dans la mesure où ces communautés « diasporiques » auraient à réinventer une tradition « extrêmement créatrice ». Les instances épiscopales se contentant d’être garantes d’un « lien de communion », assez lâche on suppose. En un mot, si l’on comprend bien, puisque la dynamique Vatican II, même dynamisée par François (lequel est entravé par « la Curie », comme on sait…) n’a pu aboutir institutionnellement, elle aboutira grâce à l’implosion du catholicisme.

    Sauf que… Sauf qu’ils accordent cependant l’un et l’autre beaucoup d’attention à la nébuleuse « conservatoire » pour parler comme Yann Raison du Cleuziou (Qui sont les cathos aujourd’hui, Desclée de Brouwer, 2014) laquelle, jusqu’à un certain point, résiste à la sécularisation interne du catholicisme. Ils conviennent que l’existence de ce « foyer observant » oblige les sociologues de leur génération à réajuster leurs analyses. Mais selon eux l’aspect le plus voyant de la résistance de ce conservatoire [et le plus exaspérant pour les tenants de l’offensive Traditionis custodes], à savoir la « traditionalisation » continue du recrutement sacerdotal – le clergé de type traditionaliste ou Communauté Saint-Martin représentera 20 à 40% du clergé français en 2050 – ne change pratiquement rien, car cela représente une infusion cléricale infime. Infime, on veut bien, mais relativement, car le catholicisme est lui-même devenu lui-même infirme dans la société, comme le martèlent nos auteurs.

  • Encore plus de Vatican II ?

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    De l'abbé Claude Barthe sur Res Novae :

    Pour une vraie réforme de l’Église

    1er octobre 2022

    Vatican II, il faut encore plus de Vatican II ! Mais l’élixir réformateur est depuis longtemps éventé… Réformer quoi, au fait ? Le grand dessein de François, symbolisé par Prædicate Evangelium, la constitution qui réforme la Curie, est tout autant une réforme de l’Église selon l’esprit de Vatican II qu’une réforme de la Curie. Il y a certes une ambiguïté entretenue sur l’objet, Curie, Église, que prolongent et accroissent les médias, mais les liens entre l’une et l’autre réforme n’en sont pas moins intrinsèques : la réorganisation du gouvernement romain emporte nécessairement des conséquences pour celui de toute l’Église.

    On l’a bien vu dans les discussions qui ont eu lieu à l’occasion du consistoire de la fin du mois d’août, où fut mise en scène une sorte de seconde et plus solennelle promulgation de la Constitution Prædicate Evangelium du 19 mars 2022. Elle a été présentée au collège cardinalice, auquel la parole – dûment encadrée – a été donnée, pour qu’il manifestât son approbation. Il y eu cependant des critiques[1], qui ont ainsi souligné les enjeux ecclésiaux de toute réforme de l’administration centrale. Des cardinaux ont soulevé la difficulté que représentait la possibilité de nommer de simples laïcs chefs de dicastères. Leur requête, qui invoquait Lumen gentium et la sacramentalité de l’épiscopat, était assez floue. Pour résumer le problème réel : un certain nombre des préfets de Curie ont de véritables pouvoirs de juridiction, spécialement pour juger des évêques et des clercs, et aussi pour émettre des textes, réponses, sentences à portée doctrinale. Ils reçoivent bien cette juridiction par délégation du pape, mais ils doivent avoir une capacité intrinsèque à se la voir conférée pour ce type d’actes (juger, enseigner), laquelle découle de leur qualité de clercs. A été aussi relevé l’abus du terme synodalité, sorte de slogan qui veut exprimer une extension de la collégialité épiscopale chère à Vatican II à l’ensemble du peuple de Dieu. Or, historiquement, a fait remarquer un cardinal oriental, le mot synodalité est presque l’équivalent de collégialité épiscopale, car il renvoie justement à un certain exercice collégial du pouvoir épiscopal dans les Églises d’Orient. Il n’est donc pas apte à signifier une sorte de démocratisation, qui devrait plutôt être nommée « communialité ».

    Des réformes successives dans la ligne de Vatican II sur une Église épuisée et divisée

    Il faut avoir présent à l’esprit que Vatican II, en quatre années, de 1962 à 1965, avait renversé un édifice non seulement tridentin, comme on se contente de le dire souvent, mais même grégorien (de la Réforme grégorienne, au XIe siècle). Malgré toutes les crises, Grand Schisme, Réforme protestante, Révolution, et de manière pathétique depuis la dernière, l’Église a continué à revendiquer pleinement, comme elle l’a fait avec une très grande force lors du « moment grégorien », le principe de sa liberté : Épouse du Christ, elle a toujours eu conscience d’être la totalité surnaturelle de son Corps mystique sur la terre. Mais voilà que Vatican II a fait craquer cette plénitude totale qu’affirmait être l’Église : en émettant un certain nombre d’« intuitions » (liberté religieuse, œcuménisme, principes du dialogue interreligieux), ce concile a reconnu hors de l’Église l’existence d’entités surnaturelles, certes incomplètes, de voies salutaires, quoique déficientes, d’une communion au Christ, bien qu’imparfaite. Du coup des textes magistériels dans la veine de l’encyclique Quas Primas, sur la royauté institutionnelle du Christ, sont devenus obsolètes. Cette « ouverture au monde moderne » de la société ecclésiastique, très concrètement à la démocratie libérale, s’est réalisée en concomitance avec un emballement de la sécularisation de ce monde. A moins que le renversement ecclésiologique opéré n’ait fortement contribué à accroître cette sécularisation. Devant laquelle les hommes d’Église ont été pris de court. Ils avaient avancé de cent pas, cependant que le monde en avait couvert dix mille. Et la rénovation est apparue avoir été un suicide : de toutes les conséquences politiques, spirituelles, disciplinaires qui en résultèrent, la plus frappante fut l’épuisement de la mission, raison d’être de l’Église du Christ, qui se lisait dans la raréfaction des principaux ouvriers de la moisson, clercs et religieux, et dans celle du nombre des convertis et des pratiquants.

    Mais pire encore, non seulement le corps s’anémiait, mais il se brisait. Il est devenu très vite patent que le Concile n’avait pas réussi à faire l’unité autour de son projet : l’opposition de la minorité conciliaire, devenue l’opposition traditionaliste dynamisée par sa dimension liturgique, s’est avérée impossible à réduire, opposition dont les rangs ont été grossis, surtout depuis l’actuel pontificat, de tout un monde réformiste ou « restaurationniste » qui, dans le fond et quoi qu’il dise, ne s’est jamais pleinement accordé à Vatican II. L’unité de ce qui restait de catholicisme a volé en éclats.

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  • Le procès du Cardinal Joseph Zen : quand le silence lui-même crie justice

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    De Bree A Dail :

    Quand même le silence crie justice : Le procès du Cardinal Joseph Zen

    En 2020, après des mois de protestations qui n'ont reçu aucune attention de la part du Vatican, le cardinal Joseph Zen a tenté de rencontrer le pape François. Puis, l'accès lui a été refusé. Aujourd'hui, c'est lui qui n'est même plus pris en compte.

    1er octobre

    Par une journée ensoleillée de la fin novembre 2019, le président Donald J Trump s'est adressé aux membres de la presse depuis la roseraie de la Maison Blanche. La conférence de presse, qui a duré plus d'une heure, s'est concentrée sur les manifestations historiques - mais sous-estimées - contre le Parti communiste chinois, menées par des étudiants à Hong Kong. C'est au cours de cette conférence de presse que le président Trump a annoncé qu'il signerait un projet de loi - ce projet de loi, le H.R.3289 Hong Kong Human Rights and Democracy Act - qui non seulement imposait des sanctions à ceux qui commettaient des violations flagrantes des droits de l'homme à Hong Kong, mais conférait des privilèges spéciaux à la région, qu'il incombait au président et au Congrès d'examiner.

    Moins de deux mois plus tard, le COVID-19 a tout fermé, y compris l'espoir de la démocratie à Hong Kong.

    Dans ce qui était autrefois considéré comme une région semi-autonome, Hong Kong était protégé par le privilège constitutionnel "un pays, deux systèmes" qui lui était accordé dans la déclaration conjointe sino-britannique de 1984. Des rumeurs selon lesquelles le PCC visait à prendre le contrôle de Hong Kong ont commencé à circuler début 2019, et en mars, un nouveau "projet de loi sur l'extradition" a été proposé - déclenchant de vastes protestations. Des millions de personnes de tout Hong Kong ont protesté pacifiquement, car beaucoup craignaient que les arrestations ne conduisent à des disparitions comme c'est souvent le cas sur le continent.

    Un leader s'est distingué parmi les nombreux manifestants en 2019 : le cardinal Joseph Zen, évêque auxiliaire de Hong Kong. En octobre 2020, le cardinal Zen s'est assis avec moi pendant plus de deux heures, pour discuter des complexités de l'accord secret entre le Vatican et le PCC, et du silence subséquent du pape sur Hong Kong. J'ai alors demandé à Son Éminence s'il reviendrait un jour à Rome, après n'avoir pas été reçu par le pape François. Il a répondu par la négative, sa santé ne lui permettant pas un voyage aussi long et infructueux. Ma source, qui a également assisté à notre petit-déjeuner, m'a dit plus tard qu'ils craignaient que nous soyons témoins d'un martyre en action - que les projecteurs internationaux finiraient par s'éteindre, et qu'avec la loi de sécurité nationale du PCC, imposée pendant le COVID - ce n'était qu'une question de temps avant qu'ils ne le réduisent au silence.

    Le cardinal Zen, cependant, n'a jamais gardé le silence pendant ou après les manifestations - il a dit la messe pour les manifestants, a participé à des rassemblements, a défendu la cause de ceux qui ont été incarcérés par la suite - et a même pris les transports en commun tôt le matin pour entrer dans les prisons où étaient détenus Jimmy Lai, fondateur du média pro-démocratique Apple Daily, et des leaders étudiants, afin de les réconforter et de leur apporter les traditionnels gâteaux de lune. En fait, comme l'a fait remarquer le pape François lors de son récent voyage au Kazakstan - un voyage au cours duquel, apparemment, il avait demandé et s'était vu refuser une rencontre avec le président chinois Xi- "Le cardinal Zen va au procès, ces jours-ci... et il dit ce qu'il ressent, et vous pouvez voir (par les conséquences) qu'il y a des limites là-bas (en Chine)".

    En mai de cette année, le cardinal Zen a été arrêté par le PCC, accusé de "collusion avec des puissances étrangères" en vertu de la loi sur la "sécurité nationale", pour son rôle de leader dans le "Fonds humanitaire 612" - une organisation caritative pour les manifestants pro-démocratie à Hong Kong. Le procès, qui devait commencer le 19 septembre, a été reporté, le juge ayant, semble-t-il, été testé positif au COVID. Alors que le pape est resté silencieux dans l'intervalle, quelques voix se sont élevées pour défendre le cardinal de 90 ans : Les cardinaux Gerhard Muller et Fernando Filoni ont été publiés dans la presse italienne.

    Mardi de cette semaine - le deuxième jour seulement d'un procès qui devait durer cinq jours - la juge Ada Yim a ajourné le procès jusqu'au 26 octobre. Selon les rapports de Radio Free Asia, après avoir laissé à l'accusation le temps de plaider sa cause, la juge a rejeté les contre-interrogatoires de la défense, les jugeant "non pertinents", et a "ajourné avant que la défense ne puisse appeler des témoins ou présenter ses arguments".

    Malgré les injustices auxquelles il est confronté, le cardinal Joseph Zen continue d'édifier, donnant l'exemple des vertus de courage et de longanimité, attendues de ceux qui portent le Rouge. Après avoir supervisé le déplacement de la dépouille de son prédécesseur, le cardinal John Baptist Wu, et célébré une messe en son souvenir, "Son Éminence a écrit ce qui suit sur ses médias sociaux : "Nous remercions Dieu, qui s'est donné entièrement à nous, à la seule condition que nous croyions en lui. Tout au long de sa vie, même face aux difficultés et aux maladies, le cardinal Hu a toujours eu le sourire aux lèvres. Suivons l'exemple du cardinal Hu et continuons à prier pour lui s'il en a besoin ; soyons toujours reconnaissants et consacrons à Dieu les difficultés et les revers que nous rencontrons dans notre vie."

    Espérons, alors que le Vatican envisage de renouveler l'accord secret Sino-Vatican ce mois-ci, que le pape François se demandera si les accords passés avec la Chine ont été respectés... et à quel prix ?

  • Sur le pont, le Christ est notre capitaine (27ème dimanche du Temps ordinaire)

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    Lectures du 27ème dimanche du temps ordinaire : l'evangileauquotidien

    L'homélie du Père Joseph-Marie Verlinde (homelies.fr)

    Voilà une liturgie de la Parole qui nous rejoint certes dans nos questionnements, mais dont les réponses nous laissent plutôt perplexes. 

    Qui d’entre nous un jour de détresse n’a pas crié vers Dieu avec les paroles du prophète Habacuc ? La première partie de la réponse du Seigneur semble laisser annoncer une prochaine intervention divine spectaculaire, qui rétablirait le bon droit de l’opprimé. Mais le discours de Dieu change de ton et débouche sur une parole énigmatique : « Celui qui est insolent n’a pas l’âme droite, mais le juste vivra par sa fidélité ». 

    Difficile de ne pas entendre dans ce verset une pointe de reproche. Disons que le Seigneur nous remet à notre place : accuser Dieu de ne pas intervenir en notre faveur est en effet à la limite de l’insolence. « L’âme droite » n’exige pas qu’on lui fasse justice, mais manifeste qu’elle est « juste » en demeurant fidèle contre vents et marées. L’âme droite n’est-elle pas celle qui peut dire avec Esther : « Tout dépend de ta volonté, Seigneur, et rien ne peut lui résister : c’est toi qui as fait le ciel et la terre et les merveilles qu’ils contiennent. Tu es le Maître de l’univers » (Ant. d’ouv.) ? Nous n’avons pas à attendre de Dieu qu’il change le cours des événements ; par contre nous sommes invités à changer notre manière de les appréhender et de les vivre. Comment pouvons-nous imaginer, ne fût-ce qu’un instant, que nous sommes livrés, impuissants, au hasard des événements ou à la malice des hommes ? Ce serait faire mentir le Christ qui nous assure que nos vies sont dans la main du Père, et que nul ne peut rien arracher de sa main (cf. Jn 10, 29). 

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  • Liège : à l’église Saint-Christophe, trentième anniversaire de la présence de la Communauté africaine

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    Pour rappel, ce dimanche 2 octobre à 11h30, la messe anniversaire sera célébrée par Mgr Jean-Pierre Delville. Elle sera suivie à 14h00 d’un repas festif organisé au Collège Saint-Servais (entrée par la rue Trappé).

    L’église Saint-Christophe située au cœur de Liège, dans le quartier Saint-Gilles, est classée depuis 1837.

    Elle héberge, en plus des paroissiens, la communauté africaine de Liège qui regroupe des fidèles de plusieurs pays d’Afrique.

    La messe dominicale est assurée par un prêtre africain, accompagné par une chorale africaine qui donne aux célébrations une ambiance non seulement festive mais aussi recueillie comme le montre cette vidéo de l’adoration eucharistique:

  • Liège, 6 octobre : "Et si Dieu existait"; grande conférence avec Olivier Bonnassies et Michel-Yves Bolloré

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  • 2022 : le centenaire de la mort de l'empereur Charles d'Autriche

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    De Marguerite Aubry sur le site de l'Homme Nouveau :

    Centenaire de la mort de Charles d'Autriche : entretien avec Elizabeth Montfort

    Entretien avec Elizabeth Montfort, ancien député européen, responsable de la Ligue de Prière pour la canonisation du Bienheureux Charles d’Autriche et secrétaire générale de l’association pour la béatification de l’impératrice et reine Zita.

    Nous fêtons cette année le centenaire de la mort du Bienheureux Charles Ier d’Autriche. Qui était-il ?

    Charles d’Autriche n’aurait jamais dû être empereur. Il était le petit neveu de François-Joseph dont le fils s’est suicidé. L’empire devait donc revenir, à sa mort, à l’un des frères de François-Joseph, puis à ses fils : François-Ferdinand, mais celui-ci avait dû renoncer à la couronne pour ses descendants afin de contracter un mariage inégal et fut assassiné en 1914, ou Otto, décédé en 1906. Charles était l’aîné d’Otto, et c’est donc lui qui monta sur le trône à la mort de François-Joseph, le 21 novembre 1016. Il avait 28 ans. Il s’était marié à Zita le 21 octobre 1911, avait fait des études d’officier, de sciences politiques, d’histoire et de culture à l’université de Prague. Sa préparation au trône, en tant qu’héritier, fut bien courte. Charles eut avec Zita 8 enfants : son fils aîné Otto en 1912, et une dernière fille Elisabeth née après sa mort.

    Il ne régna que de 1916 à 1918, mais il ne cessa de rechercher la paix par des négociations, paix que son allié allemand voulait obtenir par les armes. Même la plupart de ses ministres ne le soutinrent pas. Son autre préoccupation était la justice. Lorsque saint Jean-Paul II l’a proclamé vénérable, il déclara que Charles avait mis en œuvre la Doctrine sociale de l’Eglise dans ses actes de gouvernement. Il avait probablement lu l’encyclique de Léon XIII Rerum Novarum. Il portait attention à tout son peuple, aussi bien sur le front que dans les hôpitaux et les familles qui vivaient loin des combats. Il créa des foyers d’accueil pour les soldats, les blessés, les aveugles. Avec Zita, il s’occupa de fonder une œuvre pour l’enfance, et de trouver des marraines de guerre. Ils firent tout leur possible pour atténuer les souffrances des familles. Charles gracia des prisonniers tchèques injustement condamnés car il ne pouvait tolérer les jugements iniques, malgré les conséquences que cet acte allait engendrer. C’est le premier chef d’État à créer un ministère des affaires sociales et de la santé, pour lequel il fut secondé par Zita.

    Charles fut béatifié comme époux, père, chef d’État et ami de la paix. Jean-Paul II résuma ainsi toutes les dimensions de sa vie : la recherche de la paix et la soif de la justice.

    Vous êtes responsable de la Ligue de Prière pour la canonisation du Bienheureux Charles. Où en est le procès ?

    Sa béatification le 3 octobre 2004 est un signe de la Providence, il s’agit de l’année de la réunification de l’Europe : les pays de l’ex-empire ont rejoint l’Europe occidentale. Son procès de canonisation est toujours en cours, il ne manque plus que la reconnaissance d’un miracle, mais celle-ci est très longue. Une guérison est en cours d’examen.

    Zita, l’épouse de Charles, est, elle aussi, en voie de béatification…

    Son procès s’est ouvert le 9 décembre 2009 dans le diocèse du Mans, car elle a fait de nombreux séjours à l’abbaye de Solesmes où elle retrouvait sa grand-mère et ses trois sœurs. La première partie, aujourd’hui terminée, fut très intéressante car les personnes interrogées avaient connu l’impératrice : ce sont des membres de sa famille, son médecin, les religieuses de Solesmes et de Kergonan.

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  • "Kant est la marâtre de l’agnosticisme contemporain" (Philo à Bruxelles, 18 octobre)

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    Kant, marâtre de l’agnosticisme contemporain

    ou : Comment conserver la santé mentale avec une belle-mère métaphorique, mais néanmoins encombrante ?

    De quoi sera-t-il question ? D’un sujet grave et sérieux, pour commencer, et strictement philosophique celui-là. Qui d’entre nous a lu Kant ? Moi certes un peu, quand je le devais et que je parvenais à garder les yeux ouverts devant le dénuement glacé et l’accablante technicité de sa prose, que j’avoue cependant ne connaître que par traduction interposée. Mais il n’est pas nécessaire d’avoir lu Kant pour être kantien : ce sera le sujet de notre première conférence. Pour le dire d’un mot, Kant est la marâtre de l’agnosticisme contemporain, l’éminence grise qui, en coulisses, rend compte d’un état d’esprit largement répandu chez nous, Occidentaux, qui, à cause de Kant, nous sommes si universellement murés dans un scepticisme qui ne nous empêche pas de dogmatiser.

    De Dieu, diront en effet beaucoup de nos contemporains avec l’aplomb de ceux qui détiennent un savoir certain, de Dieu nous ne pouvons pas dire s’il est ou s’il n’est pas. Dogmatisme et scepticisme. S’agit-il de deux postures contradictoires ? Pas du tout : nous verrons, en effet, comment la pensée de Kant explique la catastrophe agnostique contemporaine. Monsieur Jourdain faisait de la prose sans le savoir ; et nous sommes, nous, beaucoup plus kantiens que nous ne l’imaginons. Heureusement, on peut sortir de l’impasse kantienne par le haut, en particulier avec l’aide de saint Thomas : le Docteur d’Aquin, le « génie intelligent » (pour reprendre l’expression du P. dominicain Charles-Damien Boulogne), nous prescrira le remède qui nous permettra de ne pas étouffer en demeurant confinés avec l’envahissante marâtre de Königsberg.

  • Synodalité : l'unité est-elle menacée ? (un débat sur RCF)

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    De RCF :

    Synodalité : l'unité est-elle menacée ?

    29.09.2022

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    Présenté par Yves Thibaut de Maisières

    Dès la sortie de la synthèse de consultation du peuple de Dieu sur le processus synodal, divers points de vue sont apparus sur la structure de l'Eglise ou son message dans la société actuelle. Des différences allant parfois jusqu'à remettre en cause certains fondements du magistère. On en parle avec le Père Charles Delhez (sj), Jola Mrozowska, le théologien Arnaud Dumouch et Céline Guillaume (laïque dominicaine).