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  • Quand, à Fatima, le pape improvise

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    De Jean-Marie Guénois sur le site du Figaro (via Il Sismografo) :

    «L'Église ouverte à tous, à tous, à tous» : à Fatima, le pape abandonne ses deux discours et préfère improviser

    Reportage - François a surpris les observateurs, en improvisant, loin des textes prévus, samedi matin et en priant silencieusement. Pris de court, le Vatican a dû s'expliquer. «L'Église ouverte à tous, à tous, à tous» : à Fatima, le pape abandonne ses deux discours et préfère improviser.

    François a surpris les observateurs, en improvisant, loin des textes prévus, samedi matin et en priant silencieusement. Pris de court, le Vatican a dû s'expliquer. Fatima c'est une atmosphère. Ce samedi matin une épaisse brume violacée couvre l'immense esplanade. Plus d'une centaine de milliers de fidèles portugais ont passé la nuit sur le macadam. Ils sont massés autour de la chapelle ouverte où se tient la statue vénérée de la Vierge dont la couronne contient la balle qui faillit tuer Jean-Paul II en 1981. Ils émergent éberlués de leur couverture mais n'ont qu'une seule attente. Celle de voir le pape François qui a quitté son programme des Journées Mondiales de la Jeunesse à Lisbonne, le temps d'une matinée, pour venir implorer ici, la paix dans le monde et la conversion de l'Église.

    Au lever du soleil, l'étrange nuage sombre dégage de minuscules paillettes blanches évanescentes. Serait-ce un signe du Ciel ? Non, ce sont les retombées d'un incendie tout proche… Ce silence de l'aube est rompu par un lourd hélicoptère militaire aux couleurs de guerre. Il transporte le pape. Les cloches du sanctuaire s'animent. La foule se réveille d'un bond.

    François fend les allées dans sa papamobile mais le véhicule avance en escargot car le pape se fait porter tous les bébés qu'il voit pour les bénir. Une femme, au comble de l'émotion, lance un lit de pétale de roses sur son passage.

    L'homme blanc se présente devant la statue. Comme un amoureux, il vénère la Vierge dont l'Église a officiellement reconnu les apparitions en 1917. Il prie le chapelet, une prière millénaire de l'Église. Ce sont cinq dizaines de « Je vous salue Marie ». Lente litanie, chaque « Je vous salue Marie » est entamée par une personne laïque, d'une seule voix la foule poursuit la seconde partie.

    Un discours qui semble ennuyer le pape

    Le pape entame ensuite son discours. Il commence en méditant sur l'Église : « Elle est accueillante et sans portes comme ce sanctuaire à ciel ouvert. Qu'il en soit ainsi dans l'Église qui est mère : des portes ouvertes à tous pour faciliter la rencontre avec Dieu ; et de la place pour tous, parce que chacun est important aux yeux du Seigneur et de la Vierge ». Il n'ira pas plus loin dans la lecture de son discours qui semble l'ennuyer. Il improvise sur la façon de prier la Vierge en s'adressant à elle comme une à « mère ».

    Voici des extraits de ce que François devait dire : « Aujourd'hui, comme au temps des apparitions, il y a la guerre. La Vierge a demandé de prier le Rosaire pour la paix. Elle ne l'a pas demandé comme une courtoisie, mais avec une appréhension maternelle : 'Récitez le Rosaire chaque jour pour obtenir la paix dans le monde et la fin de la guerre'. Unissons nos cœurs, prions pour la paix, consacrons à nouveau l'Église et le monde au Cœur Immaculé de notre très tendre Mère ».

    Pour lui, en effet, « la prière change l'histoire » mais il ne prononce pas davantage une « prière du Saint-Père », intitulée comme telle, distincte de son discours, dont voici des extraits : « Ton cœur est sensible à nos difficultés. Nous les déposons en toi : prends une fois encore l'initiative pour nous, en ces temps marqués par les injustices et ravagés par les armes. Tourne ton regard maternel vers la famille humaine qui a perdu le chemin de la paix, le sens de la fraternité et qui ne retrouve pas l'ambiance familiale. »

    Il devait aussi dire : « Intercède pour notre monde en danger et dans la tourmente, afin qu'il accueille la vie et rejette la guerre, qu'il prenne soin de ceux qui souffrent et qu'il sauvegarde la création. (…) Convertis les âmes de ceux qui nourrissent la haine et attisent les conflits, de ceux qui croient que la guerre résout les problèmes ».

    Seule la « consécration » qui concluait cette « prière » officielle du pape sera publiée en début d'après-midi samedi, sur le compte tweeter du pape François : « Ô Marie, nous t'aimons et nous avons confiance en toi. Et, maintenant, nous nous confions à nouveau à toi. Avec un cœur d'enfant, nous te consacrons nos vies, chaque fibre de notre être, tout ce que nous avons et sommes, pour toujours. Nous te consacrons l'Église et le monde, en particulier les pays en guerre. Obtiens-nous la paix. Toi, Vierge du chemin, ouvres des routes là où il semble ne pas y en avoir. Toi qui défais les nœuds, desserre les enchevêtrements de l'égoïsme et les lacets du pouvoir. Toi qui ne te laisses jamais vaincre en générosité, remplis-nous de tendresse, comble-nous d'espérance et donne-nous de goûter la joie qui ne passe pas, la joie de l'Évangile. Amen »

    Sur la place, la foule, de 200.000 personnes, toute à sa prière et à sa dévotion, littéralement captivée par la présence exceptionnelle du pape ne se rend compte de rien. L'improvisation du pape, en espagnol, a d'ailleurs été comprise pour l'essentiel par les gens : les Portugais comprenant mieux l'espagnol que les Espagnols ne comprennent le portugais. C'est plutôt la paix, l'émotion, la joie intérieure qui règne quand la papamobile prend le chemin de la piste de l'héliport construit pour l'occasion.

    Une improvisation qui a connu peu de précédents

    Dans la salle de presse, c'est l'effervescence, car cette improvisation a connu peu de précédents et ils remontent à loin. Pourquoi donc le pape, 86 ans, n'a pas prononcé ses discours ? Il a déjà largement improvisé jeudi soir devant les jeunes mais pas à ce point. A-t-il un problème de vue ? Comment aurait-il pu oublier, sa prière finale à Marie, lui qui a spécialement interrompu les JMJ pour venir prier à Fatima ? Ne voulait-il pas la prononcer ? Que se passe-t-il ?

    Dans un premier temps le Vatican, comme il le fait toujours en pareilles circonstances, précisa sur un mode purement bureaucratique, à l'image des présidences de la République, que seul « le prononcé » faisait foi. Par conséquent, les discours, traduits en plusieurs langues et effectivement distribués à l'avance aux journalistes - deux milles accrédités sur ces JMJ - pour leur faciliter la tâche, ne devaient être ni utilisés et encore moins publiés.

    Passée cette réponse formelle, le directeur de la salle de presse, Matteo Bruni - dans l'entourage immédiat du pape dans les trois hélicoptères de retour de Fatima à Lisbonne – précisera oralement devant les journalistes : « Devant la Vierge, le pape a prié pour la paix, dans le silence et avec douleur. Le message publié sur son compte tweeter vous donne l'interprétation de cette prière silencieuse. » Mais pourquoi a-t-il laissé son texte de côté ? « Quand le pape parle, continue ce responsable, il se pose toujours comme pasteur et s'adresse avant tout aux gens qu'il a devant lui, à qui il s'adresse, avec des paroles adaptées selon son intuition de pasteur. Il n'a pas de problème de vue, il n'a pas oublié un texte, ce fut son choix de pasteur.» Quant à un éventuel problème de fatigue, le porte-parole du Vatican a reconnu qu'après quatre journées intenses, le pape était « fatigué comme tout le monde à ce moment des JMJ ».

    Fin du psychodrame. Ce n'est pas la première fois du pontificat que François, une fois qu'il a senti son public, élude ou laisse tomber les pages pourtant soigneusement préparées par lui et ses services, pour improviser. Il était coutumier du fait au début de son pontificat, puis il s'est discipliné au fil du temps en raison notamment de problème de traduction de ses expressions argentines, pas toujours faciles à comprendre même pour des Espagnols. Mais c'est une première depuis longtemps. L'avenir proche montrera si François, qui aura 87 ans à la fin de 2023, et qui apparaît de plus en plus facilement impatient, se comportera de la même façon.

    Une autre explication touche l'essentiel de son message. Jeudi soir François a fait répéter comme un mantra, à tous les jeunes réunis pour la soirée d'accueil : « L'Église est ouverte à tous, à tous, à tous, tous, todos, todos, todos ». Samedi à Fatima, il n'a conservé de son discours que la partie qui évoquait cette « ouverture » de l'Église à « tous ». Ce qui deviendrait un leit motiv de ces JMJ et qui sera le refrain du prochain synode sur la synodalité en octobre prochain : une Église ouverte à tous, pour tous, sans exclusion. Après tout, « todos, tous » est le message le plus simple qui soit, efficace quand on parle, seul, sans filet, face à des centaines de milliers de personnes.

  • Le pape aux jeunes : "la joie est missionnaire !", "marchez et, si vous tombez, relevez-vous"

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    VOYAGE APOSTOLIQUE DE SA SAINTETE FRANCOIS AU PORTUGAL
    À L'OCCASION DE LA
    XXXVII JOURNÉE MONDIALE DE LA JEUNESSE
    [2 - 6 AOÛT 2023]

    VEILLÉE AVEC LES JEUNES

    DISCOURS DU SAINT-PÈRE

    "Parque Tejo (Lisbonne)
    Samedi 5 août 2023

    (traduit de l'italien avec deepl)

    _______________________________________

    Chers frères et sœurs, bonsoir !

    C'est une grande joie pour moi de vous voir ! Merci d'avoir voyagé, d'avoir marché, et merci d'être ici ! Et je pense que la Vierge Marie, elle aussi, a dû se déplacer pour voir Élisabeth : "Elle se leva et partit en hâte" (Lc 1,39). On se demande : pourquoi Marie se lève-t-elle et se précipite-t-elle chez sa cousine ? Certes, elle vient d'apprendre que sa cousine est enceinte, mais elle aussi : pourquoi donc aller la voir si personne ne le lui a demandé ? Marie fait un geste non demandé et indu ; Marie y va parce qu'elle aime, et "celui qui aime vole, court volontiers" (L'Imitation du Christ, III, 5). C'est ce que l'amour fait de nous.

    La joie de Marie est double : elle vient de recevoir l'annonce de l'ange qu'elle va accueillir le Rédempteur, et aussi la nouvelle que sa cousine est enceinte. C'est donc intéressant : au lieu de penser à elle, elle pense à l'autre. Pourquoi ? Parce que la joie est missionnaire, la joie n'est pas pour un seul, elle est pour apporter quelque chose. Je vous demande : vous, qui êtes ici, qui êtes venus pour rencontrer, pour trouver le message du Christ, pour trouver un beau sens à la vie, allez-vous garder cela pour vous ou allez-vous l'apporter aux autres ? Qu'en pensez-vous ? C'est pour l'apporter aux autres, parce que la joie est missionnaire ! Répétons-le tous ensemble : la joie est missionnaire ! Et donc j'apporte cette joie aux autres.

    Mais cette joie que nous avons, d'autres nous ont préparés à la recevoir. Regardons maintenant en arrière, tout ce que nous avons reçu : tout cela a préparé notre cœur à la joie. Si nous regardons en arrière, nous avons tous des personnes qui ont été un rayon de lumière dans notre vie : parents, grands-parents, amis, prêtres, religieux, catéchistes, animateurs, professeurs... Ils sont comme les racines de notre joie. Maintenant, faisons un moment de silence et pensons chacun à ceux qui nous ont donné quelque chose dans la vie, qui sont comme les racines de la joie.

    [moment de silence].

    Avez-vous trouvé ? Avez-vous trouvé des visages, des histoires ? La joie qui est née de ces racines est ce que nous avons à donner, parce que nous avons des racines de joie. Et de la même manière, nous pouvons être des racines de joie pour les autres. Il ne s'agit pas d'apporter une joie passagère, une joie du moment ; il s'agit d'apporter une joie qui crée des racines. Et je me demande : comment pouvons-nous devenir des racines de joie ?

    La joie ne se trouve pas dans la bibliothèque, fermée - même s'il faut étudier ! - mais se trouve ailleurs. Elle n'est pas gardée sous clé. La joie doit être recherchée, elle doit être découverte. Elle doit être découverte dans le dialogue avec les autres, où nous devons donner ces racines de joie que nous avons reçues. Et cela, parfois, nous fatigue. Je vous pose une question : vous arrive-t-il d'être fatigué ? Pensez à ce qui se passe quand on est fatigué : on n'a plus envie de rien, comme on dit en espagnol, on jette l'éponge parce qu'on n'a plus envie de continuer et alors on abandonne, on s'arrête de marcher et on tombe. Croyez-vous qu'une personne qui tombe, dans la vie, qui a un échec, qui commet même des erreurs graves, fortes, que sa vie est finie ? Non ! Que faut-il faire ? Se relever ! Et il y a quelque chose de très beau que je voudrais vous laisser aujourd'hui en souvenir. Les soldats alpins, qui aiment escalader les montagnes, ont une très belle chanson qui dit : "Dans l'art de l'escalade - sur la montagne - ce qui compte, ce n'est pas de ne pas tomber, mais de ne pas rester tombé". C'est magnifique !

    Celui qui reste à terre s'est déjà "retiré" de la vie, il s'est fermé, il s'est fermé à l'espoir, il s'est fermé aux souhaits, il reste à terre. Et quand nous voyons quelqu'un, un ami qui est tombé, que devons-nous faire ? Le relever. Avez-vous remarqué que lorsqu'il faut soulever ou aider une personne à se relever, que faites-vous ? On la regarde de haut. Le seul moment, le seul moment où il est permis de regarder une personne de haut, c'est pour l'aider à se relever. Combien de fois, combien de fois voyons-nous des gens nous regarder de haut en bas, par-dessus nos épaules ! C'est triste. La seule façon, la seule situation dans laquelle il est permis de regarder quelqu'un de haut, c'est pour l'aider à se relever.

    C'est un peu comme la marche, la constance dans la marche. Et dans la vie, pour réaliser des choses, il faut s'entraîner à marcher. Parfois, on n'a pas envie de marcher, on n'a pas envie de lutter, on redouble aux examens parce qu'on n'a pas envie d'étudier et on n'obtient pas le résultat. Je ne sais pas si certains d'entre vous aiment le football... Moi, j'aime ça. Derrière un but, qu'est-ce qu'il y a ? Beaucoup d'entraînement. Derrière un résultat, qu'est-ce qu'il y a ? Beaucoup d'entraînement. Et dans la vie, on ne peut pas toujours faire ce que l'on veut, mais ce qui nous amène à faire la vocation que nous avons à l'intérieur - chacun a sa propre vocation. En marchant. Et si je tombe, je me relève ou quelqu'un m'aide à me relever ; ne pas tomber ; et m'entraîner, m'entraîner à marcher. Et tout cela est possible, non pas parce que nous suivons un cours de marche - il n'y a pas de cours qui nous apprennent à marcher dans la vie - : cela s'apprend, appris des parents, appris des grands-parents, appris des amis, en se donnant un coup de main. Dans la vie, on apprend, et c'est un entraînement à la marche.

    Je vous laisse avec ces conseils. Marchez et, si vous tombez, relevez-vous ; marchez avec un objectif ; entraînez-vous chaque jour dans la vie. Dans la vie, rien n'est gratuit, tout se paie. Une seule chose est gratuite : l'amour de Jésus ! Alors, avec cette gratuité que nous avons - l'amour de Jésus - et avec la volonté de marcher, marchons dans l'espérance, regardons nos racines et allons de l'avant, sans peur. N'ayez pas peur. Je vous remercie ! Au revoir !

  • "Tibi dixit cor meum" (Introit de la fête de la Transfiguration du Seigneur)

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  • 6 août : fête de la Transfiguration du Seigneur

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    Du site LiturgieCatholique.fr :

    La fête de la Transfiguration, le 6 août

    Le Christ apparaît dans toute sa gloire à Pierre, Jacques et Jean, ses apôtres, sur le mont Thabor, préfigurant sa résurrection.

    « Jésus prit avec lui Pierre, Jean et Jacques, et il alla sur la montagne pour prier. Pendant qu’il priait, son visage apparut tout autre, ses vêtements devinrent d’une blancheur éclatante » (Luc, 9, 29 b-30).

    Le 6 août, quarante jours avant l’Exaltation de la Croix, la Transfiguration du Seigneur rappelle comment le Christ voulut « préparer le cœur de ses disciples à surmonter le scandale de la croix », mais elle est aussi une annonce de la « merveilleuse adoption » qui fait de tous les croyants des fils de Dieu en son Fils Jésus, et de la clarté dont resplendira un jour le corps entier de l’Eglise.

    Le quarantième jour avant l’Exaltation de la sainte Croix, nous célébrons la Transfiguration du Seigneur. La fête est connue en Orient dès la fin du Vème siècle. Elle commémore vraisemblablement la dédicace des basiliques du Mont Thabor.

    La fête du Seigneur, la Transfiguration célèbre la vision de la Gloire du Christ qu’eurent Pierre, Jean et Jacques, huit jours après la confession de Pierre à Césarée et la première annonce de la Passion. Le Seigneur voulait fortifier leur cœur à la perspective des souffrances qui l’attendaient, et leur dire déjà, comme il le décla­rera aux disciples d’Emmaüs : « Ne fallait-il pas que le Christ endurât ces souffrances pour entrer dans sa Gloire ? » (Lc 24, 26).

    La Transfiguration est donc une fête de la Gloire, une percée jusqu’au terme de l’histoire du salut, qui est l’entrée plénière dans la vie divine trinitaire. Si Moïse et Elie sont « vus dans la Gloire » (Lc 9, 31), c’est en raison de l’expérience partielle qu’ils eurent de cette Gloire au Sinaï (cf. Ex 33, 18-23 ; 1 R 19, 9-14) ; la mention des tentes par Pierre — même s’il ne savait pas ce qu’il disait (Lc 9, 33) — est une allusion à la Tente de la Rencontre où Yahvéet Moïse conversaient face à face (Ex 33, 7-11).

    La nuée évoque aussi la présence de Dieu à son Peuple dans l’Exode (13, 21-22 ; 19, 9 ; 33, 9-10). La voix du Père, qui dit la parole même en laquelle il engendre le Fils, manifeste que l’entrée dans la Gloire — celle du Fils (cf. Jn 17, 22-24) — n’est possible pour nous que si nous écoutons Jésus pour le suivre. La Transfiguration est un appel à la Gloire et un rappel du chemin de souffrances qui y mène.

    *Missel romain, messe de la Transfiguration, prière d’ouverture

    Dom Robert Le Gall – Dictionnaire de Liturgie © Editions CLD, tous droits réservés

     

    Commentaire du Bienheureux Columba Marmion (1858-1923) (source EAQ)
    abbé

    Transfiguration (Le Christ idéal du prêtre, Éd. de Maredsous, 1951, p. 328-329 ; rev.)

    « Il fut transfiguré devant eux »

    Cette transfiguration de Jésus, inattendue des disciples et pleine de mystère, fut pour eux, sans contredit, la source d’une grâce singulière : celle de l’affermissement de la foi en la divinité de Jésus. Désormais, ils savaient, à n’en plus douter, que sous les dehors de l’homme avec lequel ils conversaient tous les jours (cf. Ph 2,7), le véritable Fils de Dieu voilait sa suprême dignité. Cette foi sera confirmée par la venue du Saint Esprit au jour de la Pentecôte.

    Mais la parole du Père entendue par les disciples n’était pas descendue de la nuée pour eux seuls. Toutes les générations chrétiennes la recueilleront à leur tour. (…) Pour chacun de nous, le Christ est toujours prêt à se transfigurer, et la voix du Père ne cesse point de proclamer, par le magistère de l’Église, la divine filiation de Jésus. Assurément, le Christ ne change plus, il demeure immuablement le même (cf. He 13,8). Il se présente toujours à nous comme « constitué pour nous, de par Dieu, sagesse, justice, sanctification, rédemption » (1 Co 1, 30). Mais nous, nous ne découvrons que peu à peu la divinité de sa personne, la valeur incomparable de sa rédemption, l’immensité de ses mérites, le don d’amour fait aux hommes par sa venue. Nous sommes ainsi initiés à cette science éminente du Christ (cf. Ph 3,8) dont parle l’Apôtre.

    Cependant, comprenez-le, cette connaissance n’est pas purement intellectuelle ; elle consiste bien plutôt en une illumination intérieure de la foi. Devant cette révélation toute intime et surnaturelle, le chrétien sent naître en lui le désir de rendre son âme et sa vie de plus en plus conformes à celles de Jésus-Christ.

  • L'hymne des vêpres de la Transfiguration (grégorien)

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    HYMNE DES VÊPRES DE LA TRANSFIGURATION

    (source)

    © Moines de l’Abbaye Notre-Dame, Fontgombault

    Transfiguration
    Graduel XVe s.
    Bibliothèque Mazarine, Paris


    Quicumque Christum quaeritis,
    Oculos in altum tollite :
    Illic licebit visere
    Signum perennis gloriae.

    Illustre quiddam cernimus
    Quod nesciat finem pati,
    Sublime, celsum, interminum,
    Antiquius caelo et chao.

    Hic ille Rex est Gentium,
    Populique Rex judaici,
    Promissus Abrahae patri,
    Ejusque in aevum semini.

    Hunc et Prophetis testibus
    Iisdemque signatoribus
    Testator et Pater jubet
    Audire nos et credere.

    Gloria tibi, Domine,
    Qui apparuisti hodie,
    Cum Patre, et Sancto Spiritu,
    In sempiterna saecula.
    Amen.

    ___

    Vous tous qui cherchez le Christ,
    portez en haut vos regards :
    là, vous pourrez contempler
    l’image de la gloire éternelle.

    Nous voyons quelque chose de radieux,
    qui ne saurait souffrir de fin,
    sublime, incomparable, infini,
    antérieur au ciel et au chaos.

    C’est Lui, le Roi des Nations,
    le Roi du peuple juif,
    promis au père Abraham
    et à sa postérité, pour toujours.

    Les Prophètes l’ont annoncé
    et en même temps dépeint,
    son Père lui rend aussi témoignage,
    et nous invite à écouter et à croire.

    Gloire à toi, Seigneur,
    qui t’es manifesté en ce jour,
    comme au Père et à l’Esprit-Saint,
    pour les siècles éternels.
    Amen.

  • Pourquoi le pape s'éloigne des JMJ pour aller à Fatima

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    De Jean-Marie Guénois sur le site du Figaro :

    Pourquoi le pape François quitte les JMJ pour aller prier à Fatima?

    DÉCRYPTAGE - Interrompant son programme des JMJ, François se rend samedi matin dans ce sanctuaire marial situé à 130 km de Lisbonne. Depuis Jean-Paul II, les papes sont profondément liés au secret de Fatima.

    Pourquoi le pape François interrompt, samedi matin, son programme des Journées mondiales de la jeunesse à Lisbonne pour emprunter un hélicoptère et se rendre, à 130 kilomètres au nord, dans le sanctuaire marial de Fatima ?

    Il a pourtant déjà visité ce haut lieu de prière le 13 mai 2017 pour le centenaire des apparitions de la Vierge, reconnues par l’Église. Qu’est ce qui le pousse à revenir au pied de cette statue blanche dont la couronne contient, comme un diamant serti, la balle qui aurait dû être fatale à Jean-Paul II, le 13 mai 1981? Le pape polonais estimant avoir été «sauvé de la mort par la Vierge de Fatima».

    Implorer la Vierge

    Est-ce la foi très vive de François en la Vierge Marie, qu’il va spécialement prier partout où elle est honorée pour implorer son secours dans la tâche surhumaine de pape? Il avait ainsi confié à la Vierge d’Aparecida, au Brésil, lors de son premier voyage pour les JMJ de 2013: «Je remets mes mains dans ta vie, tu n’as jamais hésité, moi, je ne dois pas hésiter.» En dix ans, de facto, François n’a pas beaucoup hésité dans sa façon, franche et ferme, de gouverner. Mais il aurait pu prier la Vierge dans l’une des 29 somptueuses églises de Lisbonne. Non, il a tenu à se rendre à Fatima où il ne restera qu’une petite heure, pour plus du double en trajet, afin de prier le rosaire (une prière faites de dizaines de récitation du Je vous salue Marie) avec des jeunes malades.

    Au-delà de sa dévotion personnelle à la Vierge, au moins aussi puissante que la dévotion de Jean-Paul II pour Marie, deux raisons motivent son déplacement. La première est géopolitique. C’est la guerre entre la Russie et l’Ukraine qui pousse François à Fatima. Il cherche à tout prix un cessez-le-feu et un accord de paix. Sauf que ni Moscou ni Kiev n’acceptent de voir le Vatican se mêler d’un conflit qui ne regarde pas l’Église catholique, estiment-ils. François, éconduit, ne se résout pas. Il va implorer la Vierge de Fatima pour qu’elle débloque la situation.

    «Conversion de la Russie»

    Car il existe une longue histoire - assez vexatoire pour la Russie et l’Église orthodoxe russe - contenue dans le second secret de Fatima confié, selon l’Église, par la Vierge Marie à des petits bergers à partir du 13 mai 1917, jour de la première apparition. On y parle de «conversion de la Russie». Il faudrait pour l’obtenir que le pape et les évêques du monde entier «consacrent au Cœur immaculé» de la Vierge la «Russie».

    Ce que feront plusieurs papes dont… François. Le 25 mars 2022, jour de la fête de l’Annonciation de Marie, il a posé l’acte solennel dans la basilique Saint-Pierre de Rome devant la statue de Fatima qui avait été spécialement transportée. Le pape exécutait, en lien avec les évêques du monde entier, cette prière de consécration dans l’espoir d’obtenir l’arrêt du conflit. C’était presque un mois, jour pour jour, après l’ouverture des hostilités, le 24 février.

    La longue prière, dite à l’unisson de la voix des évêques présents ou absents, contenait cette phrase: «Mère de Dieu et notre Mère, nous confions et consacrons solennellement à ton Cœur immaculé nous-mêmes, l’Église et l’humanité tout entière, en particulier la Russie et l’Ukraine. Accueille cet acte que nous accomplissons avec confiance et amour, fais que cesse la guerre, assure au monde la paix.»

    Ce samedi à Fatima, le pape ne pourra pas renouveler aussi formellement une telle prière. L’intention y sera, car c’est en désespoir de cause que François vient supplier pour la paix dans ce lieu. Le message de la Vierge à Fatima, tel que publié par le Vatican, ne contient-il pas cette phrase, transcrite par sœur Lucie, l’une de trois voyants qui annonçait d’ailleurs la Seconde Guerre mondiale: «Pour empêcher cette guerre, je viendrai demander la consécration de la Russie à mon Cœur immaculé et la communion réparatrice des premiers samedis. Si on accepte mes demandes, la Russie se convertira et on aura la paix ; sinon elle répandra ses erreurs à travers le monde, provoquant des guerres et des persécutions contre l’Église. Les bons seront martyrisés, le Saint-Père aura beaucoup à souffrir, diverses nations seront détruites. À la fin, mon Cœur immaculé triomphera. Le Saint-Père me consacrera la Russie, qui se convertira, et il sera concédé au monde un certain temps de paix.»

    Le message est pris très au sérieux par François, qui le considère comme très actuel. Mais il parle aussi des souffrances du pape. Ce qui introduit le second niveau de réponse sur le pourquoi de cette nouvelle visite de François à Fatima, ce samedi. Il n’est plus géopolitique mais d’ordre mystique. Qu’en est-il de ces «souffrances» du pape? Plusieurs pontifes romains ont eu connaissance de ce texte mais sans avoir voulu le révéler. C’est Jean-Paul II qui finit par le publier, le 13 mai 2000, avec un commentaire théologique du cardinal Ratzinger.

    En 1917, ce texte annonçait, sur un mode symbolique mais explicite, qu’un évêque vêtu de blanc tomberait effectivement mort sous des coups de feu. Après l’attentat de 1981, le pape polonais s’était aussitôt fait livrer à l’hôpital Gemelli l’enveloppe cachetée de sœur Lucie - conservée au Vatican mais qu’il n’avait pas voulu ouvrir après son élection - pour en prendre connaissance. Mais c’est pour éviter tout sensationnalisme qu’il décida d’attendre toutefois deux décennies avant de le révéler.

    «Un lien puissant»

    Beaucoup se sont contentés de ce document lisible désormais en intégralité sur le site du Vatican. D’autres estiment que l’Église cacherait encore des choses. C’est peu probable. Car le «secret du secret serait plutôt dans son sens profond et pas seulement dans son texte littéral. Le message demande en effet des conversions qui sont toujours à accomplir en se tournant vraiment vers le Christ et non vers le monde», estime une spécialiste internationale de la question, Aura Miguel.

    Cette journaliste portugaise de renom est l’auteur de plusieurs ouvrages dont l’un est devenu classique traduit dans plusieurs langues, Le Secret de Jean-Paul II. Enquête sur un pontificat bouleversé par la révélation de Fatima (Mame-Plon). Elle explique: «Beaucoup se sont en effet étonnés que le secret annonçait la mort du pape mais que Jean-Paul II échappa à la mort de quelques millimètres, la balle évitant un organe vital qui l’aurait tué sur le coup. Le cardinal Ratzinger a donné cette interprétation qui me paraît être la clé théologique: s’il y a une menace de châtiment de la part de Dieu, elle n’est jamais définitive, elle peut s’infléchir, le cours de l’histoire peut s’inverser si l’on prie et si l’on se convertit.»

    Elle ajoute: «Il existe un lien puissant entre Fatima et les papes actuels. Le futur Pie XII, par exemple, a été ordonné évêque le 13 mai 1917, jour de la première apparition… Il ne pouvait pas le savoir. Paul VI est venu confier ici la conversion de l’Église après le concile Vatican II. Jean-Paul II est venu trois fois. François vient pour la second fois.» Aussi conclut-elle: «S’il n’y a plus de secret au sens strict, un mystère demeure: celui de la souffrance, celle du monde, celle de l’Église, portée par les papes. Le secret de Fatima n’est pas émotionnel, il appelle à la conversion personnelle, à la conversion de l’Église et du monde.» Et la «conversion» de l’Église est effectivement la priorité des priorités du pape François. D’où sa prière à Fatima.  (Le Figaro)

  • Inde : le cardinal Gracias critiqué pour ses propos sur les violences antichrétiennes au Manipur

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    Du site des Missions Etrangères de Paris :

    Le cardinal Gracias critiqué pour ses propos sur les violences au Manipur

    05/08/2023

    Après trois mois de violences au Manipur, le cardinal Oswald Gracias, archevêque de Mumbai a commenté les tensions entre la majorité hindoue Meitei et la minorité chrétienne Kuki dans la région. Selon le cardinal indien, il ne s’agit pas d’un conflit religieux mais ethnique entre deux tribus historiquement hostiles. Plusieurs responsables chrétiens, dont l’évêque d’Imphal, capitale du Manipur, ont réfuté ses propos en évoquant des destructions d’églises et d’institutions chrétiennes comme preuves d’attaques ciblées contre les chrétiens.

    Le cardinal Oswald Gracias, archevêque de Mumbai, a publié une déclaration vidéo sur les violences qui durent depuis trois mois au Manipur, dans le nord-est de l’Inde.

    Le cardinal Oswald Gracias, archevêque de Mumbai, fait face à de nombreuses critiques pour avoir affirmé que les violences qui se poursuivent depuis trois mois dans l’État du Manipur, dans le nord-est du pays, « ne constituent pas un conflit religieux ». Plusieurs responsables chrétiens ont réagi en soulignant que sa position s’oppose à ce qu’ont vécu les chrétiens de la région, qui auraient perçu les violences comme une attaque planifiée contre le peuple Kuki, un groupe indigène majoritairement chrétien.

    Les violences ont éclaté le 3 mai entre la communauté Meitei, majoritairement hindoue, et le groupe Kuki. À ce jour, on compte au moins 181 décès et plus de 50 000 personnes déplacées. La plupart des victimes seraient parmi les Kukis. En s’adressant aux catholiques de Mumbai dans un message vidéo, le cardinal Gracias a déclaré que « c’est un conflit interethnique. Les deux tribus étaient historiquement hostiles l’une envers l’autre, et les violences ont explosé à cause de certaines législations qui sont entrées en vigueur ».

    « On veut y voir une dimension religieuse, mais ce n’est pas un conflit entre deux religions, mais entre deux tribus », a-t-il insisté. La vidéo du cardinal a été utilisée par le BJP, le parti pro-hindou du Premier ministre Narendra Modi, afin d’affirmer que les violences au Manipur formaient un conflit ethnique et qu’elles ne visaient pas particulièrement les chrétiens.

    Des propos « injustifiés » par plusieurs responsables chrétiens

    « Ce n’est pas correct de la part du cardinal Gracias de faire une telle déclaration », a réagi un prêtre du diocèse d’Imphal, qui couvre tout le territoire du Manipur. « J’aimerais dire au cardinal que ce n’est pas un seulement conflit entre deux groupes indigènes, mais entre la puissante communauté hindoue Meitei et les pauvres chrétiens Kukis », a-t-il assuré le 3 août, en préférant rester anonyme.

    De son côté, A. C. Michael, président de la Fédération des associations catholiques de l’archidiocèse de Delhi, estime que les propos « injustifiés » du cardinal indien ont semé la confusion parmi les chrétiens indiens. Melwyn Fernandes, secrétaire général d’une organisation chrétienne basée dans l’archidiocèse de Mumbai (Association of Concerned Christians), pense quant à lui que l’archevêque « aurait dû dire la vérité plutôt que de déformer la réalité ».

    Mgr Dominique Lumon, archevêque d’Imphal, interrogé le 1er août sur un portail d’information en ligne, a réfuté les affirmations du cardinal en estimant que ce dernier « n’est pas bien informé sur la réalité sur le terrain ». Mgr Lumon a également évoqué les destructions d’églises et d’institutions chrétiennes dans la région comme preuves d’attaques ciblées contre les chrétiens.

    « Le parti au pouvoir a échoué lamentablement à maintenir l’ordre au Manipur »

    « Les réseaux sociaux du parti au pouvoir font circuler ouvertement la déclaration vidéo du cardinal », renchérit A. C. Michael. « Je suis sûr que le cardinal est tout à fait conscient de la façon dont ses propos seront détournés par le parti au pouvoir, qui a échoué lamentablement à maintenir l’ordre et à faire respecter la loi au Manipur. »

    Il reconnaît que des lieux de culte non seulement chrétiens mais aussi hindous ont été ciblés. « Mais affirmer qu’il n’y a aucune dimension religieuse au conflit est contraire à la réalité. » Il ajoute que le cardinal Gracias, âgé de 78 ans, considéré comme un des principaux responsables religieux catholiques du pays, a « toujours eu les intérêts de l’Église et de ses fidèles à cœur ». Mais « malheureusement, cette fois-ci, il a déçu sa communauté ».

    Plusieurs évêques indiens ont émis des avis différents sur les violences au Manipur, dont Mgr Joseph Pamplany, archevêque de Tellicherry, qui a même parlé de « nettoyage ethnique des chrétiens » en juin dernier. Les chrétiens forment près de 41 % de la population du Manipur, sur environ 3,2 millions d’habitants. Au moins 249 églises ont été incendiées et pillées depuis début mai dans la région. Beaucoup de chrétiens ont trouvé refuge dans des camps d’urgence, et certains se seraient cachés dans la forêt. Des prêtres catholiques d’Imphal ont signalé des attaques contre des églises, des écoles, des couvents, des centres sociaux et des maisons de chrétiens.

    (Avec Ucanews)

  • François : une "victime de l'Esprit Saint" qui a fort à faire...

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    Une nouvelle - et significative - interview du pape est publiée par Vida Nueva.

    "Vida Nueva" se définit ainsi : Vida Nueva est un magazine hebdomadaire d'information religieuse qui se veut une voix engagée au sein de l'Église. Il a une vocation universelle et un regard sur le particulier ; il navigue sur la mer en offrant une parole opportune, véridique, professionnelle, conciliante et toujours encourageante. Après presque 60 ans d'expérience, Vida Nueva continue d'être à l'avant-garde de l'information religieuse en Espagne et dans le monde, avec rigueur et objectivité, offrant information, analyse, évaluation, approche et point de vue. Nous sommes une voix au sein de l'Église. Nous ne sommes pas la voix de l'Église. Nous cherchons à être une voix engagée dans l'Église, une voix significative dans la société et une voix libre, claire, respectueuse et proactive.

    De Vida Nueva :

    Le pape François à Vida Nueva : "Je suis victime de l'Esprit Saint...".

    Le souverain pontife accueille l'équipe de la revue pour une rencontre dans le cadre de notre 65e anniversaire.

    "Le Synode est le rêve de Paul VI", partage-t-il lors du dialogue à Santa Marta

    Jorge Mario Bergoglio estime que "les temps ne sont pas mûrs pour un troisième concile du Vatican".

    "Cela a commencé par une idée folle et nous voilà". C'est ainsi que commence l'accueil du pape François. Par le naturel avec lequel il a pénétré tous les recoins d'un pontificat qui a déjà dépassé une décennie et qui ne sent ni l'usure ni la liquidation par fermeture. C'est du moins ce que l'on ressent. Non seulement au premier coup d'œil, mais aussi lorsque la conversation s'engage sur n'importe quel sujet.

    Malgré ses limites physiques dues à son mauvais genou, ses forces ne lui font pas défaut. Encore moins son enthousiasme. C'est pourquoi la nécessité de lui poser la question de sa démission ne se fait même pas sentir dans la conversation avec lui. Elle n'est ni vue ni attendue. Surtout, en raison de sa lucidité et de son agilité à supporter un troisième degré, pendant plusieurs heures, en sautant d'un sujet à l'autre. Il les connaît tous, comme un prêtre de bidonville habitué à traiter aussi bien avec une femme qui travaille de l'aube au crépuscule pour élever sa famille qu'avec un trafiquant de "paco" qui tente d'accrocher les enfants du bidonville.

    François réagit. Il réfléchit. Il pose des questions. Il propose. Il plaisante. Et il rit. Il rit beaucoup. Il ne relativise pas, mais donne l'importance qu'il faut aux problèmes qui se posent. Brutal avec tout ce qui ronge en s'accumulant. Miséricordieux quand quelqu'un ouvre son cœur en dehors de l'interrogatoire journalistique. Il caresse les blessures. Il console. Il conjugue des verbes d'action. Mais aussi de contemplation. Il écoute. Il accueille. Surtout, il accueille. Dès la minute zéro. Faire voir aux autres qu'ils ne se sentent pas étranges, aliénés ou jugés. C'est ce que perçoit l'équipe de Vida Nueva dès qu'elle franchit la barrière qui s'élève inévitablement lorsqu'on se sait reçu par le successeur de Pierre.

    À l'occasion du 65e anniversaire de la revue, François partage la table avec ceux qui, jour après jour, semaine après semaine, font avancer les éditions imprimées et numériques de ce projet de communication qui a commencé alors qu'une brise commençait à souffler en prévision d'un coup de vent conciliaire et qui, aujourd'hui, semble se renouveler avec un vent frais qui continue à pointer vers Jésus de Nazareth et l'Évangile. Sans règles du jeu ni restrictions, un dialogue s'est instauré au cours de plusieurs séances d'une rencontre où se sont entrecroisés un regard sur le passé, une analyse du présent et des rêves pour l'avenir.

    De la même manière, les préoccupations de ceux qui s'expriment non seulement en tant que rédacteurs, mais aussi en tant que simples chrétiens, alternent avec celles des non-croyants. Ou en tant que non-croyants. (...) Ceux qui prennent la parole sont ceux qui sont sur le terrain : répondant au téléphone aux abonnés -qui appellent tantôt sous les applaudissements, tantôt en se faisant taper sur les doigts-, ou réclamant à cor et à cri que les annonceurs leur confient un bout de chemin de plus sur la route commune. Un à un, les invités se présentent. Quelqu'un lance que, depuis cette fumée blanche du 13 mars 2013, il croit un peu plus à l'Esprit Saint. L'interpellé relève le gant, comme s'il devait lui aussi justifier sa présence dans la salle. Mais il le fait sans sourciller.

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  • Un Islam de plus en plus influent en Europe ?

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    De zenit.org :

    L’influence de l’Islam en Europe ?

    Le Conseil des Droits de l’homme des Nations Unies ratifie les lois criminalisant le blasphème

    Le Conseil des Droits de l’homme de l’ONU adopte une résolution prévoyant des sanctions pour la diffamation de la religion, y compris l’incinération du Coran. Le Royaume-Uni défend la liberté d’expression à l’étranger à la suite d’une controverse nationale sur la prière publique, l’endommagement des livres saints, etc.

    Un coup dur pour les normes internationales de liberté d’expression, le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a adopté une résolution qui  » souligne la nécessité  » de demander des comptes aux individus responsables de blasphème, notamment en profanant le Coran. La résolution, intitulée « Lutte contre la haine religieuse constituant une incitation à la discrimination, à l’hostilité ou à la violence », indique que de telles sanctions seraient « conformes aux obligations des États découlant du droit international des droits de l’homme ».

    Cette décision fait suite à l’incendie public d’un Coran en guise de protestation en Suède. La police suédoise avait accordé une autorisation pour la manifestation, conformément à ses lois sur la liberté d’expression.

    Cette action a suscité des menaces de mort et de vives réactions internationales, en particulier dans les pays à majorité musulmane où des manifestations ont eu lieu devant les ambassades suédoises. Les gouvernements turc, égyptien et autres ont condamné l’incendie et critiqué les autorités suédoises pour avoir autorisé la manifestation. La police suédoise a déclaré par la suite que l’incident faisait l’objet d’une enquête pour incitation à la haine.

    Depuis le Conseil des droits de l’homme à Genève, Giorgio Mazzoli, directeur du plaidoyer auprès des Nations unies de l’ADF International, a commenté l’adoption de la résolution : « L’incendie délibéré de livres sacrés, qu’il s’agisse du Coran, de la Bible ou de la Torah, est un acte de provocation qui peut susciter des émotions et offenser gravement de nombreuses personnes. Toutefois, dans une société démocratique, le coût de la sauvegarde de notre droit fondamental à nous exprimer librement réside parfois dans l’inconfort d’être offensé par les actions d’autres personnes avec lesquelles nous ne sommes pas d’accord.

    Quelle que soit la forme qu’elle prend, personne ne devrait être passible de sanctions pénales pour avoir exprimé ses convictions profondes ou pour avoir exprimé son désaccord avec une religion ou un système de croyances. La résolution anti-blasphème adoptée par le Conseil des droits de l’homme constitue une régression inquiétante pour les protections internationales de la liberté de religion. Elle doit être un appel à tous ceux qui croient en l’importance de la liberté d’expression pour qu’ils s’engagent à nouveau à défendre ce droit humain fondamental sur la scène mondiale et à s’opposer fermement aux lois sur le blasphème ».

    Le Royaume-Uni défend la liberté d’expression à l’étranger

    La résolution, qui a été adoptée par 28 voix contre 14 (et 7 abstentions), s’est heurtée à l’opposition du gouvernement britannique : « Le droit international des droits de l’homme nous fournit des paramètres étroitement définis sur lesquels la liberté d’expression peut être limitée, et nous n’acceptons pas que, par définition, les attaques contre la religion, y compris contre les textes ou les symboles religieux, constituent un appel à la haine.

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  • Lumumba : une histoire encombré de mythes

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    De Paul Vaute sur son blog "Le Passé belge" :

    Lumumba, « une histoire encombrée de mythes »

    La « responsabilité morale » du gouvernement belge dans l’assassinat du Premier ministre congolais demeure la vérité « officielle » depuis qu’une commission d’enquête parlementaire a conclu en ce sens. Mais la responsabilité des acteurs locaux et les crimes que suscita le « héros de l’indépendance » sont absents de ce récit (1960-1961)

    Le retour d’un héros: sous ce titre, un film récemment promotionné relate les manifestations et célébrations qui ont accompagné et suivi la restitution aux représentants de la République démocratique du Congo (RDC), le 20 juin 2022, d’une relique supposée de Patrice Lumumba. Le documentaire donne largement la parole au sociologue Ludo De Witte, auteur d’un livre qui fit grand bruit, il y a plus de vingt ans, en présentant l’assassinat du leader du Mouvement national congolais (MNC) et de deux de ses compagnons, le 17 janvier 1961, comme le résultat d’un complot fomenté par les milieux dirigeants politiques et économiques belges [1]. En dépit du fait que la commission d’enquête parlementaire mise sur pied à la suite de cette parution arriva, quant à elle, à de tout autres conclusions…

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  • "Le Soir" n'aime pas les JMJ

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    Le quotidien vespéral n'apprécie apparemment pas les JMJ, préfèrant relayer les propos de Christian Terras qui stigmatise des jeunes dont la majorité viendrait "de la droite, voire de l'ultra-droite" :

    4 août 2023, p. 9:

    « Aux JMJ, la majorité sont des jeunes catholiques d’ultra-droite »

    Plus d’un million de jeunes déferlent à Lisbonne pour les JMJ. Majoritairement des catholiques de droite, voire d’ultra-droite, selon Christian Terras, le rédacteur en chef de la revue « Golias ».  …. «  Il y a aussi des jeunes catholiques, genre Guides et Scouts de France, qui sont engagés dans le développement, sur la question du genre, qui sont « au cœur des périphéries » comme dit le pape François ; bref, des progressistes ou des « conciliaires », c’est-à-dire qui sont dans la lignée du concile de réforme qu’était Vatican II. Mais ils sont minoritaires. La majorité, ce sont des jeunes catholiques d’ultra-droite, identitaires, anti-avortement, comme ceux qu’on a vus en France pour le pèlerinage de Chartes, à la Pentecôte, ou dans la mouvance de La Manif pour tous, contre le mariage gay. » … « Dans la foulée de ce que Jean-Paul II a inventé et a créé, l’Eglise affiche un mouvement de force pour montrer au monde que le catholicisme est encore vivant, qu’il occupe l’espace social, ecclésial, politique, culturel, etc. Mais en fait, on est dans une crise importante du catholicisme en Europe, et même aux Etats-Unis. Et que ces JMJ cachent. Il y a certainement une dynamique, mais comme je l’ai dit, du côté identitaire, ultra-droite. »

  • Le synode : un "parlement" catholique ?

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    De Thomas R. Ascik sur le Catholic World Report :

    Le Synode vu comme un Parlement catholique

    Le document de travail récemment publié pour la prochaine session du Synode en octobre est modelé sur les préoccupations et les griefs politiques et d'opinion publique des démocraties libérales post-modernes de l'Occident.

    2 août 2023  The Dispatch 13Imprimer

    Logo du document synodal du Vatican "Élargissez l'espace de votre tente".

    Dans son langage et dans ses objectifs, explicites et implicites, le document de travail récemment publié pour la prochaine session du Synode en octobre, Instrumentum Laboris (IL), est modelé sur les préoccupations et les griefs politiques et d'opinion publique des démocraties libérales post-modernes de l'Occident.

    Le document contient des avertissements isolés et maigres selon lesquels " [une] assemblée synodale ne peut être comprise comme représentative et législative, analogue à une structure parlementaire avec sa dynamique de construction de la majorité " et " (l')union n'est pas un rassemblement sociologique en tant que membres d'un groupe identitaire ".

    Mais il contient ensuite une auto-description plus précise de son objectif général et de sa méthode :

    Que pouvons-nous apprendre de la manière dont les institutions publiques et le droit public et civil s'efforcent de répondre au besoin de transparence et de responsabilité de la société (séparation des pouvoirs, organes de contrôle indépendants, obligation de rendre publiques certaines procédures, limitation de la durée des mandats, etc.)

    Et les résultats du "voyage synodal" seront, comme il est dit à plusieurs reprises, orientés vers et dépendants de "notre temps".

    Présenté sous forme de questions du début à la fin, le document de travail se veut indirect. Mais, malgré la définition plus large de la "synodalité" comme "rencontre et dialogue", les questions les plus importantes contiennent les réponses, explicites ou implicites.  Ainsi, une "question" ne porte pas sur l'acceptation ou non du sujet et du contenu de cette question particulière mais, comme le dit une question représentative, sur "les mesures concrètes" à mettre en œuvre pour réaliser le contenu.  Deux questions de ce type sont examinées dans le présent document.

    Les principaux sujets ou questions sont le statut et le rôle des femmes, les guerres, le changement climatique, "notre maison commune", les pauvres et les migrants. En fait, ils sont tous traités comme des questions parlementaires nécessitant une action. Parmi ces sujets, celui qui est le plus mis en avant, dans la plus longue sous-section du document et à de nombreux autres endroits, est celui des femmes.  Le document appelle à un examen non seulement de la place des femmes dans l'Église, mais aussi dans la "société".

    Un objectif majeur est "la promotion de la dignité baptismale des femmes". Il ne faut rien de moins qu'un changement du "langage" de l'Église.  Le "langage utilisé par l'Église" doit être "renouvelé" afin de le rendre "accessible et attrayant pour les hommes et les femmes de notre temps, plutôt qu'un obstacle qui les maintient à distance".  "Les Assemblées continentales ont été unanimes à demander que l'on prête attention à l'expérience, au statut et au rôle des femmes, nonobstant les différentes perspectives présentes sur chaque continent.

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