Que Jésus rendît d’un seul mot la vue à Bartimée qui mendiait au bord de la route, ce fut un grand miracle, assurément. Et pourtant, saint Marc nous en rapporte un autre plus grand encore, mais moins apparent, en relatant les circonstances de celui-là, sur lequel s’articule la péricope (Mc 10, 46-52) ...
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Car enfin, oserait-on dire, le miracle dont bénéficia Bartimée ne devrait guère nous surprendre.
Est-ce si extraordinaire pour « celui qui a façonné l’oeil » (Ps 93[H. 94], 9) de lui rendre son bon fonctionnement ? Cet aveugle avait foi en Jésus : on le voit par son comportement, et Jésus lui-même nous en donne confirmation, quand il lui dit « Ta foi t’a sauvé. » (Mc 10, 52) Or le Seigneur ne dit-il pas encore ailleurs : « Tout est possible en faveur de celui qui croit. » (Mc 9, 22 [Gr.23]) ?
Si nous sommes surpris par ce miracle-là, c’est que nous méconnaissons lourdement que l’être est dans les mains de Dieu, c’est que nous mesurons à notre aune, c’est que nous faisons bon marché de la toute-puissance de Dieu, de la divinité du Christ, de l’amour qu’il nous porte, du poids véritable et réel de ses paroles. Bref, c’est que nous nous disons chrétiens mais sommes bien loin de l’être !
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