« Respectez l’enseignement du Christ » : des convertis écrivent aux pères synodaux
Une centaine de convertis au catholicisme lancent un plaidoyer et appelent le synode à l'audace.
Adressée au Pape et aux pères du synode, la « Lettre ouverte au synode de plus de 100 convertis » les appelle à « maintenir les enseignements du Christ sur le caractère indissoluble du mariage avec la même fidélité, le même entrain et le même témoignage courageux dont l’Église catholique a fait preuve tout au long de son histoire ». Les signataires y expliquent que l’enseignement de l’Église sur le mariage et la sexualité, qui est désormais critiqué jusqu’en son sein, était précisément ce qui les avait aidé à se tourner vers l’Église, surtout à l’heure où elle constituait un rempart face à une société qui commençait à rejeter ces vérités.
Retour prôné aux origines
C’est la discipline envers les divorcés remariés qui est particulièrement visée. Les propositions de certains pères, selon eux, ne répondent pas « à la véritable crise de la famille » qui sous-tend le divorce, la contraception, la cohabitation, et le mariage homosexuel. En conclusion, les signataires espèrent que leur témoignage mettant à l’honneur la force des enseignements de l’Église renforcera les pères.
Margaret McCarthy, de l’Institut d’études sur le mariage et la famille, et organisatrice de l’initiative, s’est lancée après avoir pris conscience de l’importance du mariage et du divorce dès les prémisses du christianisme : même les disciples étaient scandalisés, estimant qu’il « valait mieux ne pas se marier ! ».
Attachement à l’enseignement de l’Église
Mais l’enseignement de Jésus rend le mariage attractif grâce au « cachet d’éternité » qu’il lui confère, car il nous aide à cheminer vers Dieu. Il en va de même pour le désir d’enfant des premiers chrétiens, et de leur haute considération envers la femme et la création, qui se différenciait nettement des croyances et pratiques des païens. « De nombreux convertis ont été attirés par la ténacité de l’Église sur les questions en lien avec l’existence humaine incarnée pour des raisons de rigueur morale mais aussi, et surtout, car cela exprimait tout l’attrait du Christ, le Verbe fait chair. »
Cette lettre a été signée par plus de 130 personnes converties à l’âge adulte, dont de nombreux pasteurs venus du protestantisme !
Attention à la confusion !
Parmi les signataires, on peut retrouver Frank Beckwith, philosophe. Ce dernier, qui se dit « reverti » puisque après avoir quitté l’Église à 14 ans, il y est revenu attiré par l’enseignement de l’Église (on les appelle aussi« born again », nés à nouveau ndlr). Il s’inquiète : « Même si le synode n’a pas le pouvoir ecclésial lui permettant de changer l’enseignement catholique en la matière, il est susceptible de présenter au monde un langage prêtant à confusion, tant et si bien que la prochaine génération de catholiques risque d’être privée de la connaissance et de l’expérience de l’enseignement de l’Église dans toute sa richesse ».
Pour Mark Regnerus, sociologue et signataire de la lettre, « sans miséricorde, nous serions tous perdus, car la vérité est pour nous un défi, surtout dans ce domaine. La vérité, sans miséricorde, est cruelle, mais la miséricorde qui ignore sciemment la vérité est tout aussi cruelle et dépourvue de sens ».
Enfant, il a été élevé dans le presbytérianisme. C’est après avoir lu un résumé de la Théologie du Corps de Jean Paul II qu’il a eu une « véritable prise de conscience ». Il dit s’être senti embarrassé par des traditions trop légères, et des pensées simplistes ou individualistes sur chacun de des points visés par l’ouvrage de saint Jean-Paul II : « Cela a été pour moi un véritable enseignement, et continue de l’être ».
Pour consulter la lettre et la liste des signataires, suivez ce lien en anglais