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  • Les deux chapitres clés de l’avant-projet de réforme de la Curie

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    De Sandro Magister en traduction française sur le site "Diakonos.be" :

    Documents.  Les deux chapitres clés de l’avant-projet de réforme de la Curie

    Le 8 juillet dernier, le pape François a révélé d’autres éléments sur le nouveau visage que prendra de la Curie vaticane, une fois que sa nouvelle organisation sera définitivement entrée en vigueur.

    Il a nommé sept religieuses, toutes supérieures générales de leurs ordres respectifs, parmi les membres de la Congrégation pour les religieux, rompant ainsi avec la pratique qui ne consistait à ne pas nommer de femmes dans les Congrégations de la Curie, qui étaient jusqu’à présent uniquement composées d’évêques et de cardinaux, ou tout au plus à des supérieurs généraux masculins.

    A vrai, dire, le pape François avait déjà fait une entorse à cette règle en 2014 en nommant sœur Irma Luzia Premoli, la supérieure générale des missionnaires comboniennes, à la Congrégation « De Propaganda Fide ».  Mais ce qui était alors une exception est en train de devenir la règle et il faut s’attendre à une cascade d’autres nominations similaires de femmes.

    Les cardinaux de ce « C9 » qui assistent le Pape dans le gouvernement de l’Église universelle – en réalité aujourd’hui réduits au nombre de six – ont planché pendant des années sur cette réforme de la Curie avant d’aboutir ces derniers mois à la rédaction d’une avant-projet qui a été présenté à un certain nombre d’ecclésiastiques de différents niveaux.

    Réécrite sur base des consultations en cours, il se dit que la nouvelle constitution – qui a reçu le titre provisoire de « Praedicate Evangelium » – « arrivera en septembre ou au plus tard avant la fin de l’année dans les mains du Pape et que ce dernier prendra son temps pour l’approbation finale ».

    Mais si l’on s’en tient aux commentaires qui ont été publiés depuis que l’avant-projet a commencé à circuler, il faudrait qu’il soit réécrit de fond en comble afin de satisfaire les critiques qui l’ont descendue en flammes.  Aussi bien à droite qu’à gauche de l’échiquier ecclésiastique, pratiquement personne n’a apprécié la structure de la réforme.  Nous nous bornerons à signaler qu’après l’avoir lu l’avant-projet, le jésuite Thomas Reese, ex-directeur de la revue des jésuites de New York « America », une figure importante du catholicisme progressiste, l’a qualifié de « désastre ».

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  • Pour faire face aux bouleversements à venir

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    Du site "Ichtus.fr" :

    PROPORTION IS BEAUTIFUL

    Mathématicien et philosophe, auteur de l’essai 'Une question de taille' (Éd. Stock, collection Les essais, 2014), Olivier Rey invite notre Modernité à retrouver le sens des proportions.

    La sobriété nous sera imposée par les circonstances, par l’état du monde. Les dernières décennies écoulées, de consommation à outrance, ayant fait la preuve que ladite consommation n’apporte nullement un bonheur et un épanouissement sans précédents, la perspective de revenir à des modes de vie plus sobres n’a rien d’effrayant. Ce qui l’est, en revanche, c’est l’ampleur de la transition à effectuer en un temps très restreint. La cure de désintoxication menace d’être très brutale et, comme il n’existe pas d’institution à même de prendre en charge le patient le temps qu’il trouve un nouvel équilibre, la détresse accompagnant le sevrage risque d’engendrer des crises profondes, provoquant de terribles dégâts.

    C’est pourquoi il importe :
    - premièrement, de faire évoluer nos modes de vie aussi vite que possible, pour essayer de devancer,si peu que ce soit, le choc contre le mur de la nécessité, et de lisser, autant que faire se peut, les bouleversements que nous aurons à vivre ;
    - deuxièmement, de donner un sens positif à ces bouleversements. Il s’agit de comprendre que les changements majeurs qui nous attendent portent véritablement en eux la promesse d’une vie meilleure. En être conscient sera une ressource considérable pour nous aider à traverser les phases ingrates de la transition, et à faire que ces phases soient, précisément, les moins ingrates possible.

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  • Mort de Vincent Lambert : « une ligne rouge, celle de l’interdit de tuer, a été franchie »

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    De Samuel Pruvot sur le site de l'hebdomadaire Famille Chrétienne (11 juillet) :

    Mort de Vincent Lambert : pour Tugdual Derville, « une ligne rouge, celle de l’interdit de tuer, a été franchie »

    Tugdual Derville, délégué général d'Alliance Vita et porte-parole de "Soulager mais pas tuer".

    Tugdual Derville, délégué général d'Alliance Vita, réagit à la mort de Vincent Lambert survenue ce jeudi 11 juillet. Elle est pour lui un grave déni de l’humanité de toute personne, même physiquement diminuée et handicapée.

    De quoi la mort de Vincent Lambert est-elle le symbole ?

    C’est une personne qui décède après un temps de grande dépendance. Il s’agit d’abord d’un deuil pour ses proches, tous ceux qui l’ont aimé et soigné. Je pense à ses parents et à son épouse et tous les membres de cette famille. Ce deuil appelle au recueillement, à la pudeur et à la dignité. Le drame qui s’est noué dans cet hôpital (ndlr : le CHU de Reims) est très intime et douloureux. Cette fin de vie est plus qu’ambiguë à mes yeux. Une personne, gravement handicapée et dépendante, a été mise en fin de vie par un protocole qui avait pour objectif d’aboutir à sa mort. C’est très lourd, cela génère un grand malaise et fragilise le regard que nous portons sur les personnes les plus dépendantes. Notre société, grâce à la technique, réussit à sauver des milliers d’accidentés. Certains reviennent sur pied, d’autres avec des séquelles. C’est tout l’honneur d’une société technicisée de prendre soin des personnes qui survivent à des accidents majeurs avec de lourdes dépendances. À partir du moment où il y a une entorse à ce principe fondamental, un effroi nous saisit. Que va-t-il arriver pour les 1700 autres personnes qui sont dans des états comparables à celui de Vincent Lambert ? Leurs proches s’inquiètent légitimement. Cette entorse publique transforme une situation, très intime et personnelle, en symbole. Celui de l’ambiguïté de certaines pratiques médicales.

    En quoi la mort de Vincent Lambert est-elle une transgression aux règles d’humanité les plus simples ?

    Je pense que tous les glissements commencent par des cas limites. Ce qui se joue ici, c’est en réalité la question du projet de vie. Il y avait un choix avec Vincent Lambert : d’abord celui d’une obstination à provoquer la mort de cet homme parce que sa vie était considérée comme indigne d’être vécue. On peut bien sûr comprendre ce choix, du fait de son immense dépendance, la douleur, la déréliction que provoque pour les proches une telle situation. Mais l’autre choix, que proposaient des médecins de réadaptation très nombreux, comme notamment le docteur Catherine Kiefer, c’est de proposer à ces personnes des lieux de vie adaptés, avec de la kiné, des sorties, des projets, même infimes. Un trésor d’inventivité et de générosité se déploie dans ces unités pour patients dits EVC-EPR (état végétatif chronique - état pauci-relationnel). Or, ce choix de s’obstiner dans un projet de mort plutôt que dans un projet de vie peut se transposer à toute autre situation. Dans l’état de Vincent Lambert, qui était particulièrement ultime, on peut comprendre qu’on éprouve le désir que ça s’arrête. La tentation était grande. Mais une ligne rouge – celle de l’interdit de tuer – a été franchie.

    ▶︎ À LIRE AUSSI. Patients en état végétatif – Au-delà du silence

    Du point de vue anthropologique, qu’est-ce que la mort de Vincent Lambert dit de notre société sur sa vision du grand handicap, de la fin de vie et de la mort ?

    Le jugement sur le mystère de cette vie qui aboutit à une forme de condamnation à mort, c’est par extension tout le mystère de la personne qui est nié. Je l’ai déjà observé au cours des débats que j’ai pu avoir avec certains médecins. Leur conception matérialiste de la vie humaine leur fait oublier qu’il est possible qu’il se passe des choses extrêmement précieuses dans ces vies tellement blessés et dans les établissements qui en prennent soin. La place que nous faisons aux personnes qui vivent un handicap, au-delà même de ce que nous percevons de leur vie, manifeste notre degré d’humanité. Faire preuve d’humanité, c’est justement prendre soin des plus fragiles, y compris lorsque nous avons l’impression que ça n’a pas ou plus de sens. C’est quand l’être humain semble ne plus avoir de figure humaine que l’on est appelé à faire preuve d’une plus grande humanité, au-delà des apparences, des émotions et des sentiments.

    Samuel Pruvot

  • Anne, la soeur de Vincent Lambert, se confie

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    D'Anne-Laure d'Artigues et Samuel Pruvot sur le site de l'hebdomadaire Famille Chrétienne (15 juillet) :

    Exclusif. « L’abandon à la Providence m’a sauvée » confie la sœur de Vincent Lambert

    Pour Famille Chrétienne, la sœur de Vincent Lambert, Anne Lambert, a accepté de revenir sur ses années de combat pour son frère et sur l’importance de la prière dans cette épreuve.

    Quel est votre état d’esprit ?

    J’ai une grande tristesse, comme une chape de plomb sur moi. Mais je suis aussi soulagée que Vincent ne soit plus entre les mains de son médecin…

    Que retenez-vous des funérailles religieuses de votre frère ?

    Nous avons été mis au courant de la date et du lieu des funérailles très tard. On supposait que tous les frères et sœurs seraient là, mais il n’y avait rien de sûr… En fait, on ne savait rien. Je me suis demandé si ceux qui habitaient loin pourraient être présents. Mais, sur les lieux, j’ai constaté que tous mes frères et sœurs étaient là, y compris ceux qui habitaient très loin.

    ▶︎ À LIRE AUSSI : « J’ai cinq Vincent Lambert dans mon service », témoigne le Dr Kiefer

    Le fait que toute la famille soit réunie est-il un signe d’apaisement ?

    La division est toujours là. Extérieurement, c’est vrai, nous étions tous là pour entourer Vincent. Mais cela n’était qu’extérieur. La division, je peux vous le dire, est toujours là et elle sera là encore longtemps... Le fait d’entourer Vincent, ces derniers jours avant son décès, aurait pu être l’occasion de renouer certains liens. Mais, c’était trop difficile pour nous, après ces six années de combat. Le jour des funérailles, il y avait clairement deux groupes distincts. On a bien vu que la famille restait divisée, même le jour de l’enterrement. Mais cela dit, il n’y a pas eu d’esclandres, pas de manifestations de colère excessive. C’était quand même « digne. »

    Comment surmontez-vous ces années de combat et de procédures ?

    Aujourd’hui, il y a les retombées psychologiques qui sont là. Nous garderons, je crois, des séquelles à vie. Ces six années ont été très longues, très dures, pour tout le monde. Dures pour nous, comme pour les autres. Le plus difficile fut de voir partir Vincent dans ces conditions. Cela a été inhumain. Les neuf jours qui ont précédé sa mort ont été très intenses. Nous avons donné à Vincent tout notre temps. Maintenant, la vie continue ; elle reprend son cours. Mais cela va être très difficile, c’est sûr. Notre entourage est là pour nous aider, notre famille aussi et nos enfants.

    ▶︎ À LIRE AUSSI : Mgr Matthieu Rougé : « Il ne faut pas tourner la page Vincent Lambert mais s’interroger sur le mystère de la vie et de la mort »

    La foi a-t-elle été un secours pour vous ?

    Oui, bien sûr, c’est tout à fait exact. La foi a été d’un grand soutien ces dernières semaines. Nous nous sommes sentis vraiment portés par des milliers de personnes. On sait que beaucoup de messes ont été dites pour Vincent avant son décès. Il y a eu un grand nombre de veillées de prières partout en France. Cela nous a beaucoup aidés au jour le jour. On se sentait soutenus, c’était presque quelque chose de physique ! On n’aurait pas pu supporter une telle situation sans la prière. Moi la première. Quand je me suis retrouvée seule, je me suis demandée comment j’allais faire pour supporter tout ça. J’ai douté de moi. Je me suis dit que je ne pourrai pas tenir le coup. En fait, on supporte l’épreuve grâce à notre foi personnelle, à notre prière. Il faut tout remettre entre les mains du bon Dieu. S’abandonner à la Providence : cela m’a sauvé. Il y a aussi la force de la prière des uns et des autres : nos amis, nos familles, la communion des saints.

    On n’aurait pas pu supporter une telle situation sans la prière. Moi la première. 

    Redoutez-vous que la mort de votre frère soit instrumentalisée ?

    Malheureusement, cela est déjà le cas. Vincent a été un bouc émissaire. Cela n’était pas du tout notre volonté. Dès le départ, nous n’avons jamais souhaité une telle médiatisation. J’insiste sur ce point. Mais, dans notre famille, il y en a toujours qui ont la tentation de courir après les micros pour déclarer des choses plus ou moins justes. Ce qui a été le plus indécent, c’était de déballer des choses ignobles quelques jours même avant le décès de Vincent. Et puis le jour même. Cela n’aurait jamais dû arriver. Malheureusement, les médias déforment beaucoup de choses. Mais je pense que les gens sont assez intelligents, ils ont assez de recul pour juger par eux-mêmes des événements et de l’histoire de notre famille. 

    Que souhaitez-vous dire à ceux qui vous ont soutenu ?

    Je leur dis un immense merci, à chacun d’entre eux. Je ne dis pas seulement ma gratitude à un groupe de 300 000 personnes. Je le dis à chacun et chacune d’entre eux : les adultes, les enfants qui se sont associés à notre peine, tous ceux qui ont porté Vincent jusqu’au bout. Je leur dis ma grande reconnaissance. Je suis certaine que les grâces, en retour, retomberont sur eux. Je prierai pour eux mon chapelet aujourd’hui. Sans eux, on n’aurait pas tenu.

    Anne-Laure d'Artigues et Samuel Pruvot

  • Vivons-nous une époque apocalyptique ?

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    Du blog de la lettre d'information de Denis Sureau "Chrétiens dans la Cité" (15 juillet) :

    Vivons-nous des temps apocalyptiques?

    Écrivain et peintre catholique canadien de 71 ans, auteur de nombreux et bons romans (notamment Père Elijah, Une île au cœur du monde...), Michael D. O'Brien se pose la question dans un essai intitulé  L'Apocalypse(Salvator, 156 p., 17 €) :  vivons-nous des temps apocalyptiques? Il n'y répond pas en annonçant la fin imminente du monde (sans l'exclure pour autant), ni en disséquant le dernier livre de la Bible, mais en incitant son lecteur à la vigilance et au discernement. Son diagnostic de l'état présent est sans complaisance : "La Bête qui est maintenant tout autour de nous dévore les innocents à des nombreux niveaux de notre société."  Dans notre époque  sombre et antéchristique, dominée par un matérialisme totalitaire "mou" (quoique parfois aussi violent, comme le montre le regain des persécutions) et une apostasie croissante des anciennes nations chrétiennes, l’Église ne peut qu'être un signe de contradiction, une force de résistance. Et pourtant, déplore Michael D. O'Brien, les chrétiens sont souvent tièdes, et donc vulnérables aux tromperies de l'Adversaire. Il veut les secouer, en les aidant à voir le monde avec lucidité mais sans avoir peur, en cultivant foi, espérance et amour. Un essai tonique.

    Voir aussi : https://www.pierre-et-les-loups.net/l-apocalypse-avertissement-esperance-et-consolation-le-nouveau-livre-de-michael-o-brien-306.html

  • Le bien commun, pierre angulaire de la doctrine sociale de l’Église

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    De Jean-Yves Naudet sur aleteia.org :

    Le bien commun, premier principe de la doctrine sociale de l’Église

    La foi donne aux catholiques une responsabilité politique. Le principe autour duquel s’articule leur pensée et leur action politiques est le bien commun. Celui-ci n’est pas un idéal, mais un ensemble de conditions qui permet la progression de l’épanouissement intégral des personnes et des groupes sociaux.

    Le bien commun est une notion complexe et ancienne. Ce principe est au cœur de la doctrine sociale de l’Église et d’une certaine façon, son premier principe. Dans le Compendium de la doctrine sociale de l’Église, la notion de « bien commun » apparaît plus de cent fois. C’est l’une des notions les plus citées. Le bien commun est présenté comme le premier principe de la doctrine sociale de l’Église — si l’on met à part, évidemment, la question de la dignité des personnes, qui est le fondement essentiel. Le principe du « bien commun », en tant que fin de tous et de chacun, apparaît avant même la destination universelle des biens, la subsidiarité ou les autres notions-clés.

    L’enseignement des encycliques sociales

    Dans la première encyclique sociale, Rerum novarum de Léon XIII (1891), le « bien commun » est cité cinq fois. Chez Pie XI, dans Quadragesimo anno (1931), vingt fois. Chez Jean XXIII (l’un de ceux qui le cite le plus), la notion de « bien commun » est citée trente fois dans Mater et Magistra (1961), et quarante-quatre fois dans Pacem in terris (1963). Un peu moins chez Paul VI : cinq fois dans Populorum progressio (1967), huit fois dans Octogesima adveniens (1971). Chez Jean Paul II, on voit à nouveau l’importance du bien commun : neuf fois dans son encyclique sur le travail, Laborem Exercens (1981), douze fois dans l’encyclique sur le développement, Sollicitudo rei socialis (1987), quatorze fois dans la grande encyclique qui fait une synthèse de toute la doctrine sociale, Centesimus annus (1991). Enfin, chez les deux derniers papes : chez Benoît XVI, dix-neuf fois dans Caritas in Veritate (2009) et chez le pape François, vingt-neuf fois dans Laudato si’ (2015) sur l’environnement. Ces données quantitatives suggèrent bien l’importance de la notion.

    L’orientation de la Création vers le bien

    Le bien commun a une dimension et une portée non seulement politique, mais philosophique, et même théologique. On peut faire remonter la notion de « bien commun » au Moyen Âge et à la théologie chrétienne, notamment chez saint Thomas d’Aquin. C’est l’idée que toute la création, et notamment les personnes humaines, sont orientées vers un bien : le bien suprême qui est Dieu, mais ce bien a aussi une dimension matérielle, sociale, politique. Les choses ont été précisées ou affinées dans la doctrine sociale de l’Église, à partir donc de Léon XIII. Si l’on veut chercher une définition simple du bien commun, dans la pensée sociale de l’Église, les deux définitions les plus claires se trouvent chez Jean XXIII et dans le concile Vatican II.

    Chez Jean XXIII, le bien commun est défini comme « l’ensemble des conditions sociales permettant à la personne d’atteindre mieux et plus facilement son plein épanouissement » (Mater et Magistra, n. 65). Il ajoute à cette idée que les corps intermédiaires doivent jouer un grand rôle et avoir une grande autonomie ; il y a donc un lien entre le bien commun et les « corps intermédiaires ». Dans la définition de Jean XXIII, on voit que le bien commun a pour but l’épanouissement des personnes. Cela permet de faire une distinction par rapport à d’autres notions, comme l’intérêt général, où c’est le bien collectif, au sens de l’intérêt de chacun, au sein d’un groupe qui est visé, en comptant que celui de chacune des personnes qui le composent est automatiquement assuré.

    La définition du concile Vatican II

    Le Concile Vatican II donne à nouveau une définition dans Gaudium et Spes, au paragraphe 26-1 : le bien commun est présenté comme « l’ensemble des conditions sociales » (on retrouve donc le même terme que chez Jean XXIII) « qui permettent tant aux groupes qu’à chacun de leurs membres d’atteindre leur perfection d’une façon plus totale et plus aisée ». On voit ici une précision : l’épanouissement recherché n’est pas seulement celui des personnes, mais aussi celui des groupes, des communautés et des corps intermédiaires.

    Les corps intermédiaires sont, en quelque sorte, deux fois dans le bien commun : en tant qu’objet et en tant que condition. Ils font partie des conditions du bien commun, car il faut une vitalité des corps intermédiaires pour que chacun puisse atteindre sa perfection et, en même temps, ils sont au centre du bien commun, car l’épanouissement recherché est celui non seulement des personnes, mais des groupes.

  • Un petit esclave chrétien de 11 ans massacré au Pakistan

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    D'Anita Bourdin sur zenit.org (15 juillet) :

    A la Une de L’Osservatore Romano, le petit Badal Masih, chrétien, battu à mort

    « L’enfant était pratiquement réduit en esclavage »

    « Un petit esclave chrétien massacré au Pakistan », titre L’Osservatore Romano en italien du 16 juillet 2019, à la Une (« Piccolo schiavo cristiano massacrato in Pakistan »).

    « Horreur au Pakistan, un enfant chrétien de 11 ans a été battu à mort par son employeur musulman pour une dette d’environ un euro », explique le quotidien du Vatican.

    Il précise: « L’assassinat a eu lieu à Faisalabad, dans l’État du Pendjab, parmi les zones de plus forte densité chrétienne du pays. L’enfant s’appelait Badal Masih et travaillait comme ramasseur de déchets dans la décharge appartenant à Ifran Kalu. « Travaillait » est un euphémisme, parce qu’en réalité l’enfant était pratiquement réduit en esclavage. »

    L’Osservatore Romano cite  Asianews: « Badal était payé quelques centimes par jour: environ 100 roupies, ce qui équivaut à 0,56 euro. L’enfant avait demandé à l’employeur un prêt de 180 roupies – soit un peu plus d’un euro – pour certaines dépenses nécessaires à la famille; l’homme lui a donné l’argent, mais il a ensuite voulu les récupérer immédiatement. »

    « À ce moment-là, Badal est rentré chez lui, a emprunté 150 roupies à sa mère et est retourné à la décharge pour rembourser la dette; puis il a dit à Kalu qu’il ne travaillerait plus pour lui. L ‘ »affront » de l’enfant a exaspéré l’homme, qui l’a frappé à la tête jusqu’à la mort. Le meurtrier est en fuite », raconte L’Osservatore Romano. Sans commentaire.

  • Custodi me

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    Graduel de ce dimanche :

    Ps. 16, 8 et 2

    Custódi me, Dómine, ut pupíllam óculi: sub umbra alárum tuárum prótege me. V/. De vultu tuo iudícium meum pródeat: óculi tui vídeant aequitátem.

    Défends-moi, Seigneur, comme la prunelle de l'oeil, protège-moi à l'ombre de Tes ailes. V/. Que mon jugement procède de Ta face ; que Tes yeux voient l'équité.

     

  • Accueillir dans son coeur la volonté de Dieu (15e dimanche)

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    Une homélie de l'abbé Christophe Cossement :

    Ta volonté dans mon cœur

    Aujourd’hui il y a beaucoup de propositions de méditation de toutes sortes où l’homme apprend à se mettre au centre de son attention. Il y a là une joie de découvrir les richesses de son propre être, mais assez vite on butte aussi devant sa pauvreté et un vide qui fait peur. C’est normal, nous sommes si limités, et en plus nous sommes blessés et pécheurs (c’est-à-dire que nous faisons le mal en y mettant une part de volonté). La joie de se découvrir soi-même ne peut durer que lorsqu’elle devient action de grâce envers Dieu qui nous a créés à son image. Ces richesses que nous apercevons en nous sont le cadeau d’amour qu’il nous a fait et qu’il renouvelle jour après jour. La vraie vie spirituelle est une mise en œuvre de cette révélation de Dieu à son peuple : « Écoute la voix du Seigneur ton Dieu, en observant ses commandements… Elle est tout près de toi, cette Parole, elle est dans ta bouche et dans ton cœur, afin que tu la mettes en pratique. »

    Le début de la phrase nous arrache peut-être une moue. Nous n’aimons pas des commandements qui viennent de l’extérieur, un Dieu qui imposerait des choses à des hommes qui n’ont qu’à obéir. C’est en partie à cause de notre orgueil que nous réagissons comme cela — et cette partie d’orgueil doit être combattue pour accéder à la joie profonde. Mais c’est en partie aussi à cause de notre désir d’être rejoints au plus profond de nous-mêmes et de ne pas être guidés par un Dieu qui ne tiendrait pas compte de ce que nous sommes. C’est le moment d’écouter la suite de ce que Dieu dit : cette Parole est dans ta bouche et dans ton cœur. Ce que Dieu dit et qui semble s’imposer de l’extérieur, c’est ce qui est aussi au plus profond de nous, dans notre cœur, et que nous pouvons partager par notre bouche.

    Alors nous pouvons dire : « parle, Seigneur, ton serviteur, ta servante écoute ! » « Révèle-moi ce que tu as déjà déposé au fond de moi parce que tu m’aimes et que tu ne veux pas m’abandonner à l’arbitraire de mes pulsions ou de ce que les autres produisent en moi. » Quand elle est reçue avec un cœur humble et aimant, la loi de Dieu n’est plus contrainte menaçante, mais libération et consolation. Elle correspond à ce que nous sommes, même si certaines apparences tenaces nous font penser le contraire. Heureux l’homme qui accueille en son cœur les commandements du Seigneur ! C’est ainsi qu’il s’épanouira vraiment, c’est ainsi que le vide creusé en lui par le mal cessera de l’étourdir, c’est ainsi qu’il changera le monde en profondeur.

    Devant les commandements de Dieu — résumés ici par le scribe de l’évangile : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de toute ton intelligence, et ton prochain comme toi-même » — il y a trois attitudes possible. La première ne se trouve pas dans le récit, c’est de rejeter ce que Dieu demande, pour n’en faire qu’à sa tête. La seconde, c’est une observation formelle. Observer la loi sans y mettre son cœur, se contenter de pouvoir cocher des cases dans une liste de règles1. La troisième manière de se situer devant les commandements, c’est d’accueillir dans son cœur la volonté de Dieu. C’est ainsi qu’elle porte du fruit et permet d’inventer de nouveaux chemins pour donner de l’amour, pour se donner soi-même.

    Vous avez reconnu facilement les protagonistes de cette parabole du bon samaritain. Lui seul a laissé son cœur disponible à la volonté de Dieu. Lui seul a su bouleverser ses plans de confort pour faire de la place à ce blessé qui faisait irruption dans sa vie. Seigneur, donne-nous d’accueillir ta volonté au plus profond de nous-mêmes, pour être enrichis de ta vie et de ton amour, pour créer le monde de demain.

    1Peut-être le prêtre et le lévite cherchaient-ils à observer la loi en pouvant s’assurer de rester pur avant un service au temple. Nous avons aussi nos manières d’endormir notre conscience.

    homélie du 15e dimanche C, 14 juillet 2019

  • L’actualité sur les ordinations sacerdotales en France

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    Du site de l'Homme Nouveau :

    La France terre de mission pour les vocations !

    Rédigé par Antoine Bordier le 

    La France terre de mission pour les vocations !
    ©Antoine Bordier

    Souvenez-vous : le 1er juin 1981, le Pape Jean-Paul II, lors de sa venue au Bourget, nous posait cette question : « France, fille aînée de l’Église, es-tu fidèle aux promesses de ton baptême ? ». Trente-huit ans plus tard, cette question résonne de nouveau lors des ordinations sacerdotales.

    Les chiffres clés 

    Ils viennent d’être communiqués par la Conférence des Évêques de France : cette année, il y a une ordination de plus qu’en 2018, soit 126. En 2000, il y avait 142 ordinations et en 2010, 96. Certes, rien à voir avec les ordinations des années quarante (plus de 1 000 prêtres) et 60 (plus de 600). Depuis les années soixante-dix le nombre de prêtres ordonnés est passé sous la barre des 200. L’année noire serait l’année 2010. Les experts diront qu’il faut regarder d’autres chiffres, comme celui du nombre de séminaristes en formation pour mieux apprécier la situation des vocations. En 2000, justement, ils étaient 976 séminaristes et 732 en 2010. Aujourd’hui, ils sont 850, en croissance. Dans l’hexagone, les évêques ne regardent pas ces chiffres à la loupe, tant la disparité entre les diocèses est grande. Certains diocèses vivent réellement un renouveau, comme celui de Versailles (qui vient d’ordonner neuf prêtres), alors que près d’une cinquantaine de diocèses n’auront pas d’ordination ou seulement une, cette année. La crise des vocations perdure.

    Des séminaires en mal de séminaristes 

    C’est le vrai sujet : comment pallier le manque de vocations de ces diocèses qui ont de moins en moins de séminaristes en formation ? Forte population oblige, l’Ile-de-France concentre à elle seule ¼ des séminaristes de l’hexagone. Le diocèse de Bordeaux, de son côté, faute d’un nombre de séminaristes suffisant, a dû fermer son séminaire, comme celui de Lille. Dans le sud, à Montauban, Mgr Ginoux a ordonné en début d’année un prêtre pour le Burundi. Un seul séminariste est en formation pour son diocèse : « nous faisons ce que nous pouvons », dit-il, exprimant ainsi son désarroi. Dans le diocèse d’Angers, Mgr Delmas est mieux loti : « depuis 3 ans, il y a, en moyenne, deux ordinations par an. Quant à nos séminaristes, ils ne sont plus que deux à la suite des ordinations de cette année, où j’ai ordonné un prêtre et deux diacres. »

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  • Erythrée : tous les hopitaux catholiques ont été fermés par le régime

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    Du site de France Catholique :

    Persécutions

    Érythrée : le pouvoir ferme le dernier hôpital catholique

    lundi 8 juillet 2019

    Dans le collimateur du gouvernement érythréen, tous les établissements de soins catholiques ont été contraints à l’expropriation. Dernier de la liste, l’hôpital de Zager, placé sous scellés le 5 juillet.

    Irruption des forces de l’ordre, éloignement forcé des religieuses, mise sous scellés. La scène qui s’est déroulée vendredi à Zager, à environ 30 kilomètres de la capitale Asmara, aurait pu se dérouler il y a plus d’un siècle, en France, lors de la querelle des inventaires de 1905. L’hôpital du village, qui assurait des soins généraux ainsi que des services d’obstétriques, se voit donc privé d’un personnel compétent, au prétexte de son appartenance confessionnelle. La matériel, confisqué, est resté sur place. Un processus semblable s’est déroulé la veille dans le sud du pays, rapporte l’agence Fides. En quelques semaines, pas moins de 22 hôpitaux, cliniques et dispensaires ont été contraints de remettre leurs clés aux autorités.

    Ces mesures répressives seraient la conséquence des prises de position de l’épiscopat local qui, à plusieurs reprises, a critiqué le régime dictatorial du président Issayas Afewerki, au pouvoir depuis l’indépendance survenue en 1993. Les évêques ont en effet réclamé la mise en place de réformes en profondeur dans ce pays dépourvu de Constitution et privé d’élections démocratiques. Le 28 avril, dans une lettre pastorale intitulée « Paix à vous qui étiez loin et paix à ceux qui étaient proches », ils avaient ainsi préconisé la mise en place d’un « processus de réconciliation nationale, qui garantisse la justice sociale » ainsi que des réformes économiques et sociales pour lutter contre la pauvreté endémique de l’Érythrée. Ce pays de 117.000 km² occupe actuellement la 185e place sur 192 au classement mondial des pays par PIB/habitant établi par le FMI.

    Considéré comme l’un des pays les plus fermés au monde, marqué par des années de guerre avec l’Éthiopie, l’Érythrée relève de l’autorité d’un parti unique, le Front Populaire pour la Justice et la Démocratie. « Le régime (…) a supprimé la plupart des libertés et la situation des droits de l’homme y est très préoccupante : interdiction des partis politiques ; absence d’indépendance de la justice et des prisonniers politiques toujours plus nombreux ; liberté de la presse et liberté syndicale inexistantes ; liberté de religion fortement encadrée ; arrestations et détentions arbitraires » souligne une synthèse du Quai d’Orsay. Le pays est aujourd’hui l’un des principaux foyers d’émigration en Afrique de l’Est.

    Voir aussi : https://afrique.lalibre.be/38875/le-cardinal-de-kesel-denonce-la-fermeture-dhopitaux-catholiques-en-erythree/