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  • La foi : à l'exact opposé du désespoir

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    De Diane Gautret sur le site de l'hebdomadaire "Famille Chrétienne" :

    Jérôme Alexandre : « La foi est l'exact opposé du désespoir »

    Qu’est-ce que croire ? Que signifie au juste l’expression « avoir la foi » ? Peut-on la « perdre comme on perdrait son trousseau de clés », ainsi que le faisait remarquer l’écrivain Georges Bernanos dans un de ses romans ? Sans doute parce qu’il s’en est longtemps fait lui-même une fausse idée, Jérôme Alexandre cisèle une définition audacieuse de la foi dans son dernier ouvrage. Ce spécialiste de Tertullien, professeur de théologie à la faculté Notre-Dame du Collège des Bernardins à Paris, avance ici pas à pas, à la lueur des Évangiles, ainsi que des écrits des plus grands spirituels (de saint Augustin à Simone Weil, de Jean de la Croix à Kierkegaard), pour nous ouvrir à sa dimension sensible et intuitive. Il ne s’agit pas de croire aveuglément à des vérités cachées, énonce-t-il délicatement, mais de se rendre avant tout attentif au monde, participant de la bonté qui le fonde et responsable de son histoire. Entretien.

    D’où vous est venue l’idée d’un livre sur la foi ?

    Qu’est-ce que je laisserai à mes petits-fils comme témoignage de ma foi ? Qu’est-ce pour moi croire ? Ce livre est parti de ces interrogations. Je me suis en effet vite rendu compte que je n’allais pas leur décliner le catéchisme de l’Église catholique, n’ayant eux-mêmes pas reçu d’éducation chrétienne. Si on n’a pas d’abord exprimé le sentiment que la vie est une merveille, que les êtres humains sont capables de bonnes et belles choses et qu’il est raisonnable de croire pour être heureux par-delà les peines, les fatigues, les erreurs ou les déceptions personnelles, il est vain de transmettre le contenu de la foi. Il y a dans l’humanité une disposition naturelle et universelle à la foi. La philosophie, quand elle fait bien son travail, n’y fait pas obstacle, bien au contraire.

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  • Le christianisme sociologique est-il condamné à disparaître ?

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    De Jean Duchesne sur Aleteia.org

    Le christianisme sociologique est-il voué à disparaître ?

    20/04/21

    Le pluralisme et l’individualisme ambiants occultent le fait que c’est nécessairement au sein de la société et de sa culture que la foi se choisit et s’exprime.

    Parmi les opinions reçues ces temps-ci se trouve la thèse que le « christianisme sociologique » a disparu au profit d’un « christianisme par choix » : on ne serait plus croyant et pratiquant grâce à l’histoire dont on est issue, mais parce qu’après examen, on décide de s’approprier ce donné-là, et pas forcément en totalité ni irréversiblement. Ce constat semble condamner la foi à n’être plus désormais qu’une option facultative parmi d’autres. Mais le bien-fondé de l’analyse et de la distinction durcie en opposition n’est pas évident du tout.

    On n’est pas chrétien tout seul !

    Il apparaît en effet arbitraire de séparer la foi collective ou ambiante de l’engagement individuel. On ne croit jamais tout seul, par illumination directe exclusivement. Il y a toujours des médiations : la notion de Dieu n’est pas innée, et encore moins celle qu’il aurait un Fils qui s’est fait homme, a été crucifié et est ressuscité. Autrement dit, ce n’est pas une idée que l’on fait sienne ou que l’on rejette. C’est l’événement historique d’une révélation et ses répercussions jusqu’au présent et même pour l’avenir, dont on prend connaissance parce que tout cela est véhiculé au sein de la culture où l’on baigne.

    ...

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  • Pourquoi le Vatican se tait sur les violations des droits de l'homme en Chine

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    D'Edward Pentin sur le National Catholic Register :

    20 avril 2021

    Jeffrey Sachs et le Vatican : Silence sur les violations des droits de l'homme en Chine

    On ignore encore si l'approche de Sachs vis-à-vis de la Chine a eu une influence directe sur les relations du Saint-Siège avec Pékin.

    Jeffrey Sachs, professeur d'économie, leader en matière de développement durable, conseiller principal de l'ONU, participe au deuxième jour d'un sommet international des maires sur "l'esclavage moderne et le changement climatique", le 21 juillet 2015 au Vatican.

    Le gouvernement chinois continue d'être fortement critiqué pour son traitement des Ouïghours, une minorité ethnique musulmane du nord-ouest du pays, tandis que le Vatican reste publiquement silencieux - ainsi que l'un de ses influents conseillers de longue date. 

    Un rapport de Human Rights Watch publié lundi, intitulé "Break Their Lineage, Break Their Roots - China's Crimes against Humanity Targeting Uyghurs and Other Turkic Muslims", déclare que le gouvernement communiste chinois commet des "crimes contre l'humanité" contre cette minorité ethnique. 

    Selon le rapport, le régime gère des centaines de camps de détention dans la province ouïghoure du Xinjiang, et d'anciens détenus ont fait état de tortures et d'agressions sexuelles systématiques dans ces camps. Le rapport fait également état d'abus et de restrictions des pratiques religieuses et culturelles qui ont atteint "des niveaux sans précédent". 

    Mais alors que beaucoup, y compris l'administration Biden, condamnent ces atrocités et d'autres transgressions des droits de l'homme commises par le gouvernement chinois, y compris les rapports en cours sur la persécution des catholiques ainsi que les violations des droits de l'homme à Hong Kong, le Vatican est resté publiquement silencieux. 

    Interrogé sur cette approche le mois dernier, l'archevêque Paul Gallagher, secrétaire pour les relations avec les États du Vatican, a déclaré au magazine America que le Saint-Siège "n'a pas de politique, de politique diplomatique, de dénonciation presque partout dans le monde, et il y a des violations des droits de l'homme dans de très nombreux pays". 

    Il a ensuite expliqué que le Saint-Siège essaie de travailler avec les Chinois pour "résoudre les difficultés que nous avons dans la nomination des évêques, et c'est tout ce dont il s'agit." 

    Mgr Gallagher a ajouté que lui et ses collègues "essaient constamment de plaider pour la normalisation des relations entre l'Église catholique et les autorités chinoises, mais nous sommes conscients qu'il s'agit d'un objectif à très long terme." 

    Mais l'absence de tout commentaire ou réaction peut aussi être en partie influencée par certains des avis que le Saint-Siège reçoit de conseillers extérieurs. L'un d'entre eux est le professeur Jeffrey Sachs, intervenant régulièrement au Vatican sur le développement durable et le changement climatique, qui a longtemps fait l'apologie et défendu avec zèle le Parti communiste chinois tout en gardant le silence sur ses violations des droits de l'homme. 

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  • Les terroristes veulent islamiser toute l'Afrique

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    De l'Agence d'Information SIR :

    Liberté religieuse : Mgr Dabiré (Burkina Faso) à l'AEC, "les terroristes veulent islamiser toute l'Afrique"

    20 avril 2021

    "Le terrorisme est une avalanche qui s'est abattue sur le Sahel et sur notre pays avec l'intention d'islamiser toute l'Afrique. Une menace sérieuse pour tous". Ainsi, Mgr Laurent B. Dabiré, président de la Conférence épiscopale du Burkina Faso et du Niger, s'est exprimé aujourd'hui lors de la présentation de la 15ème édition du rapport de l'Aide à l'Eglise en Détresse (AEC) sur la liberté religieuse dans le monde.

    S'exprimant depuis Dori, dans le nord du Burkina Faso, le diocèse dont il est l'évêque, le prélat a évoqué "la destruction des maisons, les massacres de civils, la dévastation des écoles et de tout autre symbole de coexistence et de tolérance" et a dénoncé "les limitations de la liberté religieuse imposées par les terroristes aux musulmans qui ne partagent pas leurs croyances, contraints de se convertir sous peine de mort, ainsi qu'aux chrétiens". "Les terroristes, a-t-il ajouté, ne veulent pas de dialogue et de coexistence, des valeurs que le Burkina Faso connaît bien. Pour notre part, nous essayons d'apporter une aide matérielle et un réconfort à ceux qui ont dû fuir les villages".

    Répondant aux questions des journalistes, Mgr Dabiré a défini "Takuba", la mission internationale dirigée par la France qui vise à former les troupes du Mali, du Niger et du Burkina Faso et à laquelle participe également l'Italie, comme "une grande aide contre le terrorisme car, comme il s'est manifesté au Sahel, aucun pays ne peut le combattre seul. L'aide de la communauté internationale est nécessaire pour arrêter le terrorisme et permettre aux Etats de s'organiser".

    Le rapport de l'AED souligne "la radicalisation progressive du continent africain, en particulier dans les régions subsahariennes et orientales, où la présence de groupes djihadistes a considérablement augmenté. Des violations de la liberté de religion ont eu lieu dans 42% des nations africaines". Sept pays africains ont été ajoutés à la liste des pays souffrant de persécutions religieuses : "Cameroun, Tchad, Comores, République démocratique du Congo, Mali, Burkina Faso et Mozambique. Ces derniers représentent deux cas frappants".

  • Le Christ-Roi aujourd’hui : une doctrine en creux

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    Une réflexion de l’abbé Claude Barthe publiée dans « Res novae » :

    théorie des deux glaives images.jpg« Notre propos dans cet article n’est pas d’examiner des projets politiques qui pourraient avoir en vue, même lointainement, un idéal de chrétienté, mais seulement d’examiner comment le catholicisme d’aujourd’hui, plongé dans une situation d’ultra-laïcité, considère ou plutôt ignore la doctrine du Christ-Roi. Pour saisir le formidable hiatus historique auquel il est confronté, on peut mettre en regard le symbole exprimé dans le narthex de la basilique Saint-Pierre de Rome, par la présence, à droite et à gauche, des statues cavalières de deux « évêques de l’extérieur », Constantin et Charlemagne[1], manifestant ce que l’Église attendait des pouvoirs civils chrétiens : qu’ils soient les protecteurs de l’Église et comme des introducteurs de leurs peuples vers le royaume éternel ; et à l’inverse, le refus symbolique du Président Chirac, à Rome, le 29 octobre 2004, d’insérer dans la constitution de l’Europe la mention, pourtant presque honteuse tant elle était modeste, de ses « racines chrétiennes ».

    L’impossible laïcité

    Rémi Brague dans son ouvrage Sur la religion[2], qui certes apporte des éléments tout à fait opportuns dans le débat sur la présence envahissante de l’islam, exprime sur le fond, de manière assez radicale, la négation devenue commune de la doctrine du Christ-Roi, laquelle, pense-t-il n’a jamais eu de réalité. Selon lui, « l’Église et État n’ont jamais été séparés, parce qu’ils n’ont jamais été unis », il suppose donc que l’État serait par nature neutre. Et du coup, il prend en bonne part le terme de « séparation » de l’intitulé de la loi de 1905, qui abrogeait les dispositions du concordat de 1801[3].

    Et cependant, les pouvoirs religieux et civil sont inséparables et distincts, comme le naturel l’est du surnaturel, du fait que l’un et l’autre exercent une emprise globale sur les mêmes individus qui ne sont pas, de manière schizophrène, spirituels d’une part, et d’autre part temporels, plus précisément politiques, puisqu’ils sont des êtres politiques comme dit Aristote[4]. Pouvoirs inséparables et distincts, et jusqu’à un certain point autonomes[5] – à la différence de la fusion indistincte que prône l’islam.

    Au reste, rendant ainsi à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu, l’homme, dans les deux cas obéit à un pouvoir qui vient de Dieu (Rm 13, 1), dans l’ordre naturel pour le gouvernement de la Cité, et dans l’ordre surnaturel pour le gouvernement de l’Église. Mais César (les détenteurs du pouvoir civil), à l’image du père de famille, ne saurait être neutre, et a des devoirs religieux comme père de la Cité[6] et, comme tel, il doit créer toutes les conditions favorables pour que ceux dont il est chargé s’engagent librement dans la voie du salut éternel. 
    Léon XIII, dans Immortale Dei du 1er novembre 1885,explique que l’homme, destiné par Dieu à la béatitude éternelle que l’Église lui donne les moyens d’obtenir, a également grand besoin de la Cité terrestre pour parvenir à la perfection. C’est en effet le propre de la société civile (dans la mesure où elle cherche à poursuivre son but propre, c’est-à-dire de régler les réalités humaines selon la loi de Dieu), de conduire les membres de la Cité à mener sur la terre « une vie calme et paisible » (1 Tm 2, 2) en leur procurant le bien de la paix, le respect du juste, le cadre d’une vie honnête. Lorsque, au contraire, les institutions ne se réfèrent pas à la loi du Christ, c’est le salut du grand nombre qui est en péril. Et pire encore, lorsque ces institutions se sont données une essence laïque, hostile, du moins étrangère par nature à la loi du Christ.

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  • Le Conseil de l’Europe admet la véracité du rapport sur les ONG et les juges de la CEDH et rejette la candidature d’une nouvelle « juge-Soros »

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    20 avril 2021

    Le rapport de l’ECLJ a fait le tour du monde, il a révélé l’emprise de quelques grandes fondations privées sur les institutions européennes, en particulier la CEDH. Les premiers effets bénéfiques de sa publication apparaissent au sein même du Conseil de l’Europe.

    Ce 20 avril 2021, l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe a élu le nouveau juge à la CEDH au titre de la Belgique. Parmi les trois candidats proposés par le gouvernement belge figurait une juriste salariée de l’Open Society de George Soroscomme cela arrive fréquemment. Mais pour la première fois depuis fort longtemps, l’Open Society a échoué à faire élire son candidat, malgré sa puissance financière et politique considérable. C’est finalement un avocat belge, moins politique et plus compétent, qui a été élu en la personne de M. Frédéric Krenc, avec 148 voix contre 81 à la salariée de l’Open Society et 29 à Sylvie Saroléa. C’est une victoire pour l’indépendance de la Cour, et un fruit du Rapport de l’ECLJ sur Les ONG et les juges de la CEDH.

    Cette défaite de l’Open Society intervient alors même que les ambassadeurs des 47 Etats membres du Conseil de l’Europe viennent d’adopter un texte officiel admettant la véracité du rapport de l’ECLJ sur les ONG et les juges de la CEDH, et faisant part de sa décision de réévaluer l'efficacité du système actuel de sélection et d'élection des juges de la Cour d'ici fin 2024. C’est là aussi une suite importante au Rapport.

    En effet, depuis un an, les ambassadeurs représentant les 47 États membres du Conseil de l’Europe étaient saisis de trois questions écrites fort embarrassantes, déposées par des députés, visant « le problème systémique des conflits d’intérêts entre ONG et juges de la Cour » (lire ici) et les interrogeant sur les moyens à mettre en œuvre pour « restaurer l’intégrité de la Cour européenne des droits de l’homme » (lire ici).

    Les gouvernements du Conseil de l’Europe avaient été saisis à la suite de la publication du rapport de l’ECLJ sur Les ONG et les juges de la CEDH, révélant qu’au moins 22 des 100 derniers juges de la CEDH sont d’anciens collaborateurs de sept ONG, et qu’ils ont jugé à de très nombreuses reprises des affaires soutenues par leurs propres ONG, en situation flagrante de conflits d’intérêts. Parmi ces ONG, l’Open Society de George Soros se distingue par le fait que douze de ses collaborateurs sont devenus juges à Strasbourg, et qu’elle finance les six autres ONG mises en cause, parfois très largement. La présence massive de juges issus d’un même réseau d’ONG témoigne de l’emprise de grandes fondations et ONG privées sur le système européen de protection des droits de l’homme et met en cause son impartialité.

    Les révélations de ce rapport sont gravissimes ; elles ont fait le tour du monde, mais se sont aussi heurtées au silence de la CEDH et au refus de la Commission européenne et de quelques gouvernements d’y répondre sur le fond, au point de nier l’évidence. Le soutien le plus important, à l’appui du rapport, est venu de M. Sergeï Lavrov, le Ministre des affaires étrangères de la Fédération de Russie. (voir ici les réactions au rapport)

    On pouvait craindre que les 47 ambassadeurs, qui constituent ensemble l’instance suprême du Conseil de l’Europe dont dépend la Cour européenne, enterrent eux aussi cette question ou y répondent de façon évasive. Heureusement, ce ne fut pas le cas : ils sont parvenus à adopter une réponse commune, avec seulement six mois de retard (lire la réponse).

    À première vue, cette réponse adoptée par consensus semble lisse et convenue, mais quand on la lit entre les lignes, comme il sied à un document diplomatique, les sous-entendus apparaissent clairement. Ici, ils sautent aux yeux : à aucun moment les ambassadeurs ne contredisent, ni même ne cherchent à minimiser la réalité des faits révélés dans le rapport de l’ECLJ et rappelés par les députés. En soi, c’est un aveu essentiel, que n’avait pas concédé la Commission européenne. Le Conseil de l’Europe admet les faits révélés par l’ECLJ.

    La réponse consiste ensuite dans le rappel de la nécessité de « garantir le niveau le plus élevé de qualification, d'indépendance et d'impartialité des juges de la Cour », et dans l’énoncé des mesures prises à cette fin. Les ambassadeurs ont aussi indiqué vouloir réévaluer « d'ici fin 2024, à la lumière de l'expérience acquise, l'efficacité du système actuel de sélection et d'élection des juges de la Cour ». En indiquant cette échéance, les ambassadeurs montrent qu’une occasion prochaine se présente pour réviser les modalités de sélection des juges, et ainsi commencer à agir pour remédier à la situation.

    L’ECLJ suivra de près cette révision du mécanisme de sélection des juges et veillera à ce que ses recommandations soient entendues. À cet égard, deux nouvelles questions écrites issues du rapport de l’ECLJ ont été soumises aux ambassadeurs le 8 avril dernier. L’une met en cause l’impossibilité pratique de demander la récusation d’un juge de la Cour européenne, puisque l’identité des juges n’est révélée que lors de la publication du jugement, en violation des règles qu’impose la CEDH aux juridictions nationales. L’autre question écrite met en cause l’impossibilité de demander la révision de certains jugements de la Cour.

  • L'avortement hors la loi en République Dominicaine

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    Une synthèse de presse de gènéthique.org :

    La République dominicaine s’oppose à l’avortement via la réforme de son Code pénal

    20 Avr, 2021

    En République dominicaine, les députés ont présenté le projet de réforme du Code pénal « la semaine dernière ». Le code actuel date du 19e siècle. Trois motifs de dépénalisation de l’avortement étaient envisagés à cette occasion : si la grossesse met en péril la vie de la mère, le viol ou l’inceste, et les malformations du fœtus « incompatibles avec la vie ». Ils ont tous trois été rejetés.

    Un seul article du texte évoque l’avortement, c’est l’article 112. Il dispose qu’interrompre volontairement une grossesse n’est pas punissable à condition qu’« au préalable, pour sauver la vie de la mère et du fœtus en danger, tous les moyens scientifiques et techniques disponibles aient été épuisés dans la mesure du possible ». L’avortement dans ce cas doit être pratiqué « par du personnel médical spécialisé dans des établissements de santé publics ou privés ».

    Sources : One of us (19/04/2021) ; ACI Prensa, Diego López Marina (25/03/2021)

  • Une "Curie de combat" dans l’esprit de Vatican II, pour gouverner une Église exsangue

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    De Don Pio Pace sur Res Novae :

    Une Curie de combat dans l’esprit de Vatican II

    Si on considère l’ensemble de l’histoire du post-Concile, on peut constater une alternance, comme dans les démocraties, entre périodes de recentrage (sous Jean-Paul II et Benoît XVI), et de domination libérale (sous Paul VI pour la plupart des épiscopats et aujourd’hui, à Rome même). À propos du pontificat actuel, on pourrait parler d’une sorte de despotisme éclairé, qui impose, de manière paradoxalement centraliste, une « synodalité » – c’est-à-dire l’interprétation la plus libérale possible de Vatican II – à l’institution ecclésiastique.

    On assiste donc aujourd’hui à une accélération de ce processus. François sait que le temps lui est compté et ceux qui partagent sa ligne entendent la faire perdurer au-delà du prochain conclave. On peut énumérer les actes en ce sens, qui se suivent à bonne cadence, et qui auront peut-être été complétés par d’autres au moment où ces lignes seront publiées.

    Le personnel en charge de la morale conjugale avait déjà été renouvelé (le Dicastère pour les laïcs, la famille et la vie confié à Kevin Farrell ; le limogeage de Mgr Melina, Président de l’Institut Jean-Paul II ; la nomination de Mgr Paglia comme Président de l’Académie Pontificale pour la Vie et Grand-Chancelier de l’Institut Jean-Paul II). Enfin, a été annoncée pour septembre la nomination à la tête de l’Institut Jean-Paul II de Mgr Philippe Bordeyne, 61 ans, jusque-là recteur de l’Institut catholique de Paris, le plus fervent des promoteurs d’Amoris lætitia[1].

    L’archiprêtre de la Basilique Saint-Pierre, le cardinal Comastri, homme classique, ayant atteint 80 ans, après avoir subi l’humiliation de voir son administration de la Basilique soumise à un commissaire, a été remplacé le 20 février dernier par le cardinal Mauro Gambetti, 55 ans, un franciscain des plus progressistes. Cette nomination a été suivie le 12 mars d’une mesure liturgique drastique : Mgr Peña, Substitut du Secrétaire d’État, a décidé que les célébrations individuelles de la messe étaient désormais exclues de la Basilique vaticane, qui ne connaîtra plus que des concélébrations, ce au mépris du droit (canon 902).

    Le 20 février, a été acceptée la démission du très ratzinguérien cardinal Sarah de sa charge de Préfet de la Congrégation pour le Culte divin. Et avant la nomination de son successeur, la gestion de sa congrégation a été soumise, comme celle du cardinal Comastri, à une étrange visite canonique de trois jours (le commissaire était Mgr Claudio Maniago, évêque de Castellaneta et Président de la Commission Liturgique de la Conférence des Évêques italiens). Concrètement, il semble que cela écarte Maniago de la succession du cardinal Sarah. Le  but de l’opération était de jauger les insuffisances conciliaires d’une congrégation qui fut longtemps un bastion ratzinguérien (préfets Medina, Arinze, Cañizares, Sarah) et qui droit redevenir un moteur de la liturgie de Vatican II.

    Mgr Vittorio Francesco Viola, 55 ans, franciscain comme Gambetti, évêque de Tortona, qui se veut l’héritier d’Annibale Bugnini, le maître d’œuvre de la réforme liturgique, dont il porte pieusement l’anneau épiscopal, pourrait remplacer le cardinal Sarah. À moins que le Secrétaire actuel, Arthur Roche, Anglais de 71 ans, bugninien bon tein lui aussi, ne devienne Préfet et que Vittorio Viola ne soit nommé Secrétaire.

    Cette « remise aux normes » de la Curie va se poursuivre également avec des nominations à la tête de différentes autres congrégations : à celle pour les Évêques, pour remplacer le cardinal Ouellet (76 ans), et à celle pour le Clergé, pour nommer un prélat dans la même ligue que le très influent cardinal Stella (80 ans en août).

    Le cardinal Blase Joseph Cupich, archevêque de Chicago, 71 ans, pourrait prendre en charge la Congrégation pour les Évêques et veiller spécialement au renouvellement de l’épiscopat américain, à moins que ce ne soit Mgr Robert Francis Prevost, religieux augustin, 65 ans, né aux États-Unis, évêque de Chiclayo au Pérou, et que Cupich ne soit chargé du Clergé en août prochain. On avait parlé aussi, il y aquelques temps, du cardinal Angelo de Donatis, vicaire du pape pour le diocèse de Rome.

    Verra-t-on bientôt paraître la constitution apostolique pour la réforme de la Curie, Prædicate Evangelium, en chantier depuis dix ans ? Il faut en attendre des décisions spectaculaires sans grands effets (le Dicastère pour l’Évangélisation, dirigé par le cardinal Tagle, prenant rang en tête des organismes de Curie devant la Congrégation pour la Doctrine de la Foi). Le rôle de supervision du renouveau liturgique par la Congrégation pour le Culte divin sera souligné. Mais il y aura aussi de petits changements gros de conséquences conciliaires, comme la suppression probable du bureau de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi qui a hérité des compétences de la Commission Ecclesia Dei, le petit monde Ecclesia Dei étant dès lors réduit au « droit commun ».

    En un mot, se met en place une Curie de combat dans l’esprit de Vatican II. Pour gouverner une Église exsangue.

    Pio Pace


    [1] Voir Thibaud Collin, Divorcés remariés Ce qui change avec François (Salvator, 2017).

  • La liberté religieuse menacée dans un pays sur trois

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    Rapporto ACS 2021, mappa delle persecuzioni

    De zenit.org (Anita Bourdin) :

    Rapport 2021 de l’AED sur la liberté religieuse dans le monde

    « La liberté religieuse menacée dans un pays sur trois »

    Le 15ème rapport bisannuel de l’Aide à l’Église en Détresse (AED) sur la liberté religieuse dans le monde est publié ce mardi 20 avril 2021.

    Il a été présenté en ligne par le directeur de l’AED-France, Benoît de Blanpré et par le p. Victor Ouedraogo, directeur du Centre diocésain de communication de Ouagadougou en direct du Burkina Faso.

    L’Aide à l’Eglise en Détresse (AED) est une fondation internationale catholique de droit pontifical.

    Voici le résumé de ce rapport.

    AB

    ***

    L’accès à ce droit fondamental à la liberté religieuse a encore reculé ces deux dernières années : il est en danger dans un pays sur trois. Une régression notamment exacerbée par la pandémie de Covid-19.

    Le rapport 2021 sur la liberté religieuse pointe des violations notoires de ce droit fondamental dans 62 pays parmi les 196 étudiés. Soit, un pays sur trois, contre un sur cinq lors de la précédente édition de 2018.
    L’étude fait état d’une persécution dans 26 pays et de discriminations dans 36 autres. Les deux catégories de pays incriminés abritant les deux tiers de la population mondiale.

    Trois tendances majeures
    Outre le fait que bon nombre de gouvernements autoritaires accentuent encore la pression sur les minorités religieuses, cette flambée des atteintes à la liberté religieuse dans le monde se manifeste à travers trois grandes tendances : la volonté des réseaux djihadistes transnationaux de constituer des « califats » transcontinentaux, les conséquences de la pandémie de Covid-19, l’intensification des nationalismes confessionnels populistes.

    Le terrorisme islamiste continue son expansion. Dans la région du Sahel essentiellement, « L’État Islamique » et Al-Qaïda s’associent aux milices armées locales et les radicalisent davantage, afin d’établir des « provinces du califat » transcontinentales, grâce à des appuis idéologiques et matériels au Proche-Orient. En parallèle, un « cyber-califat » puissant accroît son recrutement en ligne, en Occident.

    Les préjugés sociétaux préexistants à l’encontre des minorités religieuses s’exacerbent. Accusées de tous les maux, dont la pandémie de Covid-19, ces minorités subissent une discrimination accrue, par exemple sous la forme d’un refus d’accès à l’aide alimentaire et médicale.

    La montée d’un suprématisme ethnoreligieux populiste devient une cause majeure de discriminations envers les minorités religieuses, plus particulièrement en Asie, dans des pays à majorité hindoue ou bouddhiste, comme en Inde ou au Sri Lanka.

    Appel de l’Aide à l’Église en Détresse

    Benoît de Blanpré, directeur de l’AED, alerte : « à la lecture de ce rapport, nous pouvons constater combien l’imagination humaine semble sans limite, hélas, pour faire obstacle à la liberté religieuse. L’actualité nous rapporte sans cesse tous ces lieux dans le monde où vivre et exprimer sa foi représente une menace. Ces situations nous concernent tous puisqu’il s’agit d’une entrave à un droit humain fondamental, celui de la liberté de croire. Nous ne pouvons donc pas fermer les yeux face à de tels agissements. Connaître la réalité de ces persécutions et en comprendre les enjeux est un premier pas essentiel. »

    La fondation pontificale appelle les pouvoir publics et religieux ainsi que les citoyens à s’emparer du sujet pour faire avancer lois et consciences vers un plus grand respect de ce droit fondamental.

    Le Rapport 2021 sur la Liberté Religieuse dans le monde est disponible ici :
    www.liberte-religieuse.org

  • Et maintenant, qui demandera pardon au cardinal Barbarin ?

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    De Nicolas Kermabon, Professeur d'Histoire du droit, agrégé des facultés de droit, sur Actu-Juridique.fr :

    Qui demandera pardon au cardinal Barbarin ?

    16/04/2021

    Dans un arrêt du 14 avril, la chambre criminelle de la Cour de cassation vient de mettre un point final à l’affaire dite « Barbarin ». Elle a rejeté le recours des plaignants au motif que l’obligation de dénoncer les atteintes sexuelles sur un mineur « a pour but de lever l’obstacle aux poursuites pouvant résulter de ce que l’âge ou la fragilité de la victime l’ont empêchée de dénoncer les faits ». Or, en l’espèce les victimes étaient en situation de saisir elles-mêmes les autorités compétentes. L’innocence du cardinal Barbarin est donc reconnue par la justice, mais le mal médiatique est fait, dénonce Nicolas Kermabon, professeur d’histoire du droit, agrégé des facultés de droit. 

    L’arrêt qui vient d’être rendu par la Cour de cassation le 14 avril dernier est le dernier épisode de « l’Affaire Barbarin » de laquelle l’ancien archevêque de Lyon sort complètement innocenté. La Cour de cassation vient en effet de rendre un arrêt rejetant le pourvoi des parties civiles et rejoignant pour l’essentiel l’argumentation des juges d’appel qui avait relaxé le 30 janvier 2020 Philippe Barbarin au sujet des accusations d’omissions de porter secours et de non-dénonciation d’agressions sexuelles sur mineurs. L’affaire judiciaire avait démarré lorsque le Cardinal Barbarin avait été accusé d’avoir « couvert » les abus pédophiles du père Preynat, prêtre condamné le 16 mars 2020 pour des agressions sexuelles sur mineurs de 15 ans commises dans les années 80 et 90.

    Mais la façon dont Philippe Barbarin sort ainsi totalement blanchi de cette affaire contraste avec la violence avec laquelle il a été sali depuis plusieurs années par le « tribunal médiatique » de la bouche duquel n’est sorti que de la boue. Si l’on peut saluer la sérénité avec laquelle la réalité judiciaire a consacré l’innocence du cardinal, il faut dénoncer avec force le fantasme médiatique qui a contribué en partie à aveugler l’opinion publique.

    Réalité judiciaire

    Au milieu du « brouhaha » médiatique la justice a, il est vrai, œuvré sereinement : à l’origine, au moment où les victimes du père Preynat s’étaient manifestées pour mettre en cause l’ancien Primat des Gaules, le ministère public avait très rapidement classé sans suite les accusations d’omission de porter secours et de non-dénonciation. Le procès, reposant sur du sable, n’a eu lieu que parce que les parties civiles ont cité Philippe Barbarin devant le tribunal correctionnel en 2018. Le tribunal était certes entré en voie de condamnation mais au prix d’un raisonnement très critiquable, qui a ensuite été anéanti en appel. Entre l’arrêt de relaxe du 30 janvier 2020 et l’arrêt de la Cour de cassation du 14 avril 2021, les juges ont démontré sans doute possible l’innocence du cardinal. Pour l’essentiel, les ressorts de cette innocence se trouvent d’abord dans le fait que Philippe Barbarin ne pouvait évidemment pas se voir reprocher ne pas avoir porté secours aux victimes du père Preynat, puisqu’il n’est devenu archevêque de Lyon que près de onze ans après la commission des faits ! Mais surtout, la Cour de cassation a rejoint ce qui était au cœur de la relaxe prononcée en appel. L’ancien archevêque de Lyon ne pouvait vouloir entraver la justice en ne dénonçant pas les agissements du père Preynat, alors qu’au moment où il avait connaissance des faits, toutes les victimes étaient majeures et en état elles-mêmes de porter plainte : « La cassation n’est pas (…) encourue, dès lors que (…) la cour d’appel énonce que les victimes étaient, au moment où les faits ont été portés à la connaissance de M. Y…, en état de dénoncer elles-mêmes et que ce seul motif est de nature à justifier la relaxe ». Pouvait-on, en toute justice, reprocher au cardinal de s’être abstenu d’effectuer une démarche que les parties civiles elles-mêmes n’avaient pas accomplie ?

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  • Bergoglio ou Imbroglio ?

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    Bergoglio 8513869_20171209-142400.jpgNotre confrère « Diakonos.be » publie cette traduction d’un récent article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso :

    « François, le pape qui s’autocontredit. Théorie et pratique d’un pontificat non-infaillible. Bravo à celui qui arrive à comprendre. Lisez plutôt :

    « Prenez quatre éléments : pour apprendre la réalité, il y a le concept et l’intuition et pour expliquer la réalité il y a les deux termes d’une antinomie. Ces quatre éléments entrent en tension entre eux. Nous ne pouvons pas dire que le signe de l’adéquation soit l’équilibre entre la réalité et le fait de la percevoir. Nous devons chercher un signe qui, en lui-même, renferme la tension des quatre éléments. À mon sens, ce signe est la consonance. »

    « La consonance dont le sujet qui connaît a l’expérience en lui-même est, dans ce cas, le reflet de la consonance qu’il y a entre la réalité en soi et la réalité connue. Je m’explique : celui qui connaît a une expérience directe de la consonance qu’il y a entre ce qu’il apprend et ce qu’il exprime. Sur base d’une telle consonance, il peut savoir quand on donne la consonance entre la réalité en elle-même et la réalité apprise. »

    « Saint Ignace utilise cette expérience pour s’assurer du fait qu’un esprit soit bon ou mauvais : la consonance figurée par l’eau qui tombe sur une éponge plutôt que sur la pierre. C’est une consonance ambivalente pour ce qui se réfère à l’identité des esprits, parce qu’il faut prendre son signe positif ou négatif de l’état habituel du sujet, qui soit monte du bien vers le mieux ou qui tombe de mal en pis ».

    Cet extrait que nous venons de citer est le cœur d’un texte inédit de Jorge Mario Bergoglio par lequel « La Civiltà Cattolica » a solennellement ouvert son dernier numéro afin d’en décortiquer le « style d’argumentation ».

    > Interpretare la realtà

    Ce texte remonte aux années 1987-88 et coïncide avec l’apogée du parcours intellectuel du jésuite argentin qui est aujourd’hui pape quand, alors âgé d’un peu plus de cinquante ans, il travaillait à une thèse de doctorat sur la pensée du théologien et philosophe Romano Guardini.

    Cette thèse n’a jamais été achevée, malgré que Bergoglio ait été envoyé en Allemagne pour cette raison. Mais un des chapitres, d’après l’auteur en personne, a été inséré tel quel dans « Evangelii gaudium », le document-programme du pontificat de François. Et il s’agit du chapitre avec les soi-disant « quatre postulats » si chers au pape actuel, selon lesquels le temps est supérieur à l’espace, l’unité prévaut sur le conflit, la réalité est plus importante que l’idée et que le tout est supérieur à la partie.

    À plusieurs reprises, le Pape François a reconnu qu’il avait une dette envers Guardini et en particulier avec son essai de 1925 « Der Gegensatz », en italien « L’opposizione polare ».

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  • La vie édifiante du vénérable cardinal Van Thuân, sous le signe du dévouement à son prochain

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    D'Hélène Ginabat sur zenit.org :

    « Aime-les comme Jésus t’a aimé »: l’appel entendu par le card. Van Thuân

    Flaminia Giovannelli évoque sa « douceur » et sa « simplicité »

    Dans L’Osservatore Romano en italien du samedi 17 avril 2021, Flaminia Giovannelli – sous-secrétaire du dicastère pour le service du développement humain intégral –  rend hommage au cardinal vietnamien dans un article intitulé : « La vie édifiante du vénérable cardinal Van Thuân, sous le signe du dévouement à son prochain. Il abordait le temps présent en le remplissant d’amour ».

    Cet appel à l’amour le cardinal Van Thuan l’a entendu, et c’est d’autant plus frappant, au cours d’une « nuit de désespoir », « devant l’inébranlable mur d’hostilité de ses gardiens de prison ».

    Le lendemain, comme l’a lui-même raconté l’ancien prisonnier des geôles communistes vietnamiennes, « il commença à les aimer » et à les « convaincre qu’il les aimerait même s’ils décidaient de le tuer ».

    S’il a su aimer ses ennemis, le cardinal n’en a pas moins aimé ses amis et ses collaborateurs, « premiers destinataires de ses attentions », affirme l’auteure, qui l’a côtoyé lorsqu’il fut appelé à Rome comme vice-président, puis président du Conseil pontifical Justice et Paix.

    Témoignant de sa « simplicité », de sa « douceur » et de son « affection, ou plutôt de son amour », elle souligne que « le cardinal avait sur son bureau un bouquet de fleurs en tissu, du même nombre que ses collaborateurs, justement, pour les avoir toujours présents dans son esprit et sa prière ».

    Huit ans après sa mort, le 22 octobre 2010, la phase diocésaine de la cause de béatification du cardinal exilé à Rome a été ouverte  au Latran. Et, en 2017, le pape François a autorisé la publication d’un décret de la Congrégation romaine sur le caractère « héroïque » de ses vertus humaines et chrétiennes.

    Voici notre traduction, de l’italien, de l’article de Flaminia Giovannelli.

    HG

    La vie édifiante du vénérable cardinal Van Thuân,

    sous le signe du dévouement à son prochain.

    Il abordait le temps présent en le remplissant d’amour.

    Sa fidélité au siège de Pierre fut un trait typique de la personnalité du vénérable cardinal François-Xavier Nguyen Van Thuân. En témoigne singulièrement un des nombreux épisodes qui ont constellé son existence marquée par de grandes souffrances qu’il affrontait avec espérance, force et sens de l’humour : l’épisode concernant L’Osservatore Romano. En effet, il racontait qu’une fois, au cours d’une de ses détentions sévères en prison – il passa treize années en prison, dont neuf en isolement – une « dame de la police » lui apporta, enveloppé dans deux pages de L’Osservatore Romano, le petit poisson qui lui était destiné pour le déjeuner. Le cardinal considéra ce fait comme providentiel, au point de nettoyer et de conserver jalousement les deux pages pour pouvoir les relire plusieurs fois.

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