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  • Le cas hongrois : idéologie et arguments

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    De Simon-Pál Schümmer sur le site de La Libre via didoc.be :

    Le cas hongrois : idéologie et arguments

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    La loi hongroise votée au parlement hongrois sur la pédophilie et la sexualité a fait couler beaucoup d’encre. Mais au fait, que dit-elle ? Une opinion de Simon-Pál Schümmer, 30 ans, marié et père de trois enfants, citoyen belge francophone, diplômé de sciences politiques et particulièrement passionné par l’analyse de la politique belge, hongroise et américaine. Magyarophone grâce à une mère hongroise, il maîtrise aussi l’anglais et le néerlandais. Ce texte a été publié dans « La Libre Belgique » du 8-7-21.

    La loi hongroise votée à l’Országház (Parlement hongrois monocaméral) sur la pédophilie et la sexualité a fait couler beaucoup d’encre et a été l’objet de polémiques enflammées. On ne compte plus les réactions venant de membres du parlement européen, de chefs et membres de gouvernements, d’associations sportives ou encore de personnalités. Aussi incroyable que cela puisse paraître, alors même qu’une lettre cosignée par 17 chefs d’Etat déclare la honte d’une telle loi, personne ne semble avoir pris la peine de s’interroger sur le contenu du texte en lui-même, et encore même sur son esprit.

    Or, ce qui fait une loi, c’est d’abord l’esprit qui la guide.

    L’esprit de la loi

    Le législateur, dans le cadre de ses compétences et de sa souveraineté démocratique, a voulu clarifier dans son ensemble le principe du rôle de l’Etat en matière de sexualité des mineurs : l’Etat doit être responsable et actif quand il s’agit de protéger un mineur de la violence sexuelle (la plus grande partie du texte développe d’ailleurs un arsenal anti-pédophilie) ; l’Etat doit être garant et protecteur de la liberté parentale en ce qui concerne l’éducation sexuelle, et plus particulièrement la manière d’aborder les thématiques sexuelles plus sensibles que sont l’homosexualité, le genre ou la pornographie, pour ne citer que ces exemples.

    Ainsi, cette loi n’aborde pas les homosexuels en tant que personnes, ni leur droit (défendus dans la Loi Fondamentale Hongroise), mais plutôt l’homosexualité comme thématique sexuelle dont la compréhension, de l’avis des législateurs élus par le peuple, doit rester une prérogative (principalement) des parents et non pas de la société civile ou de l’État.

    Il s’agit finalement d’une déclaration de responsabilité concernant un sujet sensible. « Sensible », car aucune étude scientifique ne permet de dire avec certitude ni l’âge ni l’approche avec laquelle il convient d’aborder ces sujets. Progressistes et conservateurs peuvent trouver des arguments défendables, mais étant donnée la délicatesse de ces sujets, c’est la liberté parentale qui est ici défendue. Le texte a pour objectif de protéger ce concept dans un contexte où cette liberté est perçue comme mise en danger. Pensons par exemple aux associations intervenant dans les écoles, à la télévision, dans la sphère publique, pour sensibiliser des enfants au fait qu’il est possible de « choisir son sexe ». Le problème réside surtout dans le fait que ceci soit fait sans le consentement parental et donc potentiellement contre la manière dont ces derniers auraient voulu aborder la question.

    Le décalage intellectuel des critiques

    La loi hongroise fait un choix de société dont l’axe de la disputatio n’est pas le droit de telle ou telle minorité mais plutôt la responsabilité d’éducation.

    Comme sur tout axe idéologique, il est possible d’être en désaccord. L’erreur faite par les critiques de cette loi est de ne pas débattre sur l’axe du sujet réel mais sur un autre.

    Le vrai débat aurait été de remettre en question le positionnement sur la responsabilité de l’État. Or, ce qui est observé est une dénonciation sur base d’un prétendu « non-respect des valeurs de l’Union Européenne ».

    Deux problèmes sont à relever :

    - Premièrement, nous l’avons dit, cet argument est hors cadre. La loi hongroise n’a pas pour objet les droits homosexuels, mais parle de sujets de sexualité, sans les discriminer ni les hiérarchiser.

    - Deuxièmement, dans aucune des prises de position critiques on ne mentionne les « valeurs » auxquelles cette loi s’opposerait, ni même en quoi elle s’y opposerait.

    L’article 14 de la Charte des Droits Fondamentaux de l’UE déclare : « La liberté de créer des établissements d’enseignement dans le respect des principes démocratiques, ainsi que le droit des parents d’assurer l’éducation et l’enseignement de leurs enfants conformément à leurs convictions religieuses, philosophiques et pédagogiques, sont respectés selon les lois nationales qui en régissent l’exercice. » Deux éléments de cet article démontrent en quoi la loi hongroise s’aligne avec les valeurs précitées : le droit des parents d’assurer l’éducation et l’enseignement et le fait que cela se fasse respecter par les lois nationales. Une des valeurs de l’UE défendue ici est la souveraineté totale des États en la matière. Ceci semble contredire la démarche des 17 chefs d’Etat condamnant un objet relevant de la souveraineté reprise dans les Traités.

    Il y a donc un manque d’honnêteté tant dans le processus de jugement de la situation et que dans celui de la critique formulée.

    En effet, pas de traduction du texte de loi directement accessible. Le seul « résumé » de la situation correspond à une sonnette d’alarme caricaturale donnée par l’opposition ou par des lobbys. Il n’y a clairement pas eu de travail de compréhension (ou de lecture) de la loi en question, ni d’échange sur le fond avec les auteurs de la loi. La démarche de jugement a « omis » l’étape de prise de connaissance de l’objet.

    Et la critique, nous l’avons développé, se focalise sur un axe hors-sujet dont le but semble être, pour résumer une des thèse de Matthieu Bock-Côté dans « L’empire du politiquement correct – Essai sur la respectabilité politico-médiatique », (Éditions du Cerf, 2020), de disqualifier une prise de position en l’empêchant même d’entrer dans l’arène du débat, sans même avoir à en discuter, dès lors qu’elle ne rencontre pas l’agenda progressiste.

    Des préalables aux débats sur le futur de l’UE

    Cet épisode hongrois révèle des trous dans la palette de la réflexion sur le projet européen. En guise de conclusion, voici quelques pistes de solution à un déficit d’honnêteté intellectuelle qui empêche le débat argumenté et constructif. Abordons deux chantiers qui semblent prioritaires :

    D’abord, à la lumière des débats qui se font sur le futur de l’Union Européenne, intégrer en priorité une clarification sur ce qui, aujourd’hui, relève de la souveraineté des États membres. Plus que cela, il s’agirait même de définir ce qu’on entend par la souveraineté. Est-ce un concept qui qualifie le processus de prise de décision ou les réactions et les impacts de la décision ? Ou les deux ? Les universités, les groupes de réflexion, les centres d’étude politiques, les partis, les acteurs politiques pourraient engager un tel travail de définition, sans lutte idéologique. Sans aller — à ce stade — jusqu’au débat d’idées, le focus serait d’abord sur la clarification de ce qui est aujourd’hui dans les traités, puisque c’est ce sur quoi tout est construit.

    Ensuite, et dans la même lignée, proposer un exercice de cartographie des « valeurs » européennes, en partant de la liste objective de ce qui figure aujourd’hui dans les traités. On pourrait au maximum imaginer faire un travail de déclinaison en éléments plus concrets, mais sans aller plus loin dans un premier temps. Ceci permettrait de déclarer « hors scope » ou « dans le scope » toute une série de sujets et empêcher l’utilisation abusive du terme de « valeur ». Dans le cadre de cet exercice, dès qu’il y a un désaccord d’interprétation, on s’arrête sans jugement et reconnait qu’on tombe alors dans le débat politique. L’idée est de lister, pour se rendre compte du « fondamental » du plus petit commun dénominateur.

    Ces deux exercices de clarification sont un préalable pour découvrir sur quelle base l’avenir européen doit se construire, par le biais d’un retour vers une dialectique ouverte et construite sur des arguments, et non pas sur les émotions, les egos et les disqualifications idéologiques.

    Source : https://www.lalibre.be/debats/opinions/disqualification-ideologique-versus-debat-d-arguments-le-cas-hongrois-60e6b8297b50a6318d555c8f. Titre original : Disqualification idéologique versus débat d’arguments : le cas hongrois.

  • L'heure et le malheur de la post-vérité

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    De gènéthique.org :

    Le malheur de la post-vérité

    8 juillet 2021

    Pouvons-nous encore prendre des décisions ? Ne nous faut-il pas craindre que la post-vérité nous ait embarqués plus loin que dans la cancel culture, dans l’annulation pure et simple de la culture, laquelle nous permettait d’évaluer en toute chose ce qui est de bonne ou de mauvaise facture ?

    Des questions que pose Emmanuel Brochier, doyen et directeur de l’IPC. Facultés Libres de Philosophie et de Psychologie.

    Le syntagme post-vérité est entré en 2016 dans le dictionnaire d’Oxford pour désigner « un ensemble de circonstances » parmi lesquelles il y a les réseaux sociaux qui nous conduisent à de promptes réactions plutôt qu’à une réflexion équilibrée. La vitesse vertigineuse avec laquelle nous aimons désormais communiquer implique que nous ne faisons que relayer des informations plus ou moins douteuses pour lesquelles nous ne prenons le temps d’aucune vérification avant de les utiliser dans le débat public. Avec la post-vérité, il ne s’agit plus d’éclairer l’intelligence, mais de constituer une force capable d’écarter un certain nombre de questions ou de positions. Dans l’ère de la post-vérité, les peurs et les désirs se substituent aux arguments soigneusement établis. Dans l’ère de la post-vérité, on parle beaucoup, on prend beaucoup de décisions, mais on parle pour ne rien dire, car il n’est plus possible de ne rien définir. On se contente de répéter ce qui plaît. Et nos décisions se réduisent alors à de simples expérimentations. On essaie ce qui marche. Il n’y a plus ni bien ni mal. En lieu et place, on trouve l’innovation. Il s’agit d’exercer un impact sociétal dont la seule limite est qu’il soit toléré par le plus grand nombre. Donnera-t-on ici des exemples ? Pouvons-nous parler de la pandémie, des lois de bioéthique, du nouveau bac, ou de notre rapport à l’histoire ? Est-il encore possible d’en débattre à la manière d’un Socrate ? Ne sommes-nous pas immédiatement rangés dans un camp ou dans un autre, qui fait de toute prise de position un acte de militance. Bergson aimait au contraire parler de la politesse supérieure de l’esprit, laquelle consistait selon lui à savoir trouver dans l’idée adverse des points communs, car l’idée, disait-il, est au fond amie de l’idée, même de l’idée opposée, à moins qu’elle ne passe devant le tribunal de nos passions. Pour Bergson, tout l’intérêt de l’étude de la philosophie était de nous apprendre à cultiver cette juste impartialité. Le problème est que dans l’ère de la post-vérité la philosophie elle-même est devenue la servante du paradigme technocratique.

    Caractériser notre époque en termes de post-vérité, c’est en même temps faire l’aveu d’un changement profond et d’une incapacité à le nommer. Serait-il possible d’avoir un changement plus profond que celui d’une époque où le mensonge lui-même n’a plus sens, puisqu’il présuppose la vérité ? Cependant, plus qu’à un simple changement, l’avènement de la post-vérité ressemble à une révolution qui nous ramène au point de départ, et en l’occurrence à cette époque présocratique où, ainsi que l’a montré Platon dans ses dialogues de jeunesse, la sagesse n’était pas encore mesurée à l’aune de la vérité, mais consistait tout entière en l’excellence dans l’exercice d’une compétence technique, comme piloter un navire le long des côtes quand on réussit à éviter les écueils, ou écrire à la manière d’Homère un grand récit qui mêle à la tradition l’imagination poétique afin d’évoquer des origines dont personne n’a pu être le témoin, et ce, lorsqu’on est capable d’engendrer au sein d’une communauté politique un consensus et des pratiques communes que presque personne ne veut plus remettre en question. Dans ce cas, certes, nous restons encore des Homo Sapiens, mais dans un sens qui n’est plus le même. C’est dire la profondeur du changement auquel nous assistons, puisqu’il est anthropologique.

    En réalité, la post-vérité n’est que la version sociale de ce qu’on appelle depuis 1979, avec Jean-François Lyotard, la postmodernité. Le philosophe de Vincennes, comme on sait, fut l’auteur d’un rapport commandité par le gouvernement du Québec sur l’état du savoir, qu’il intitula La condition postmoderne. Il lui semblait alors qu’avec l’avènement de l’informatique était arrivée « la fin des grands récits », ceux des philosophes qui proposaient un sens à l’activité scientifique et universitaire, comme Hegel en Allemagne, ou les philosophes des Lumières en France. Dans cette perspective, Lyotard dressait un constat terrible qui a fini, hélas, par devenir une évidence : « on n’achète pas des savants, des techniciens et des appareils pour savoir la vérité, mais pour accroître la puissance ». L’ère de la post-vérité apparaît ainsi comme l’ère de la performance. C’est donc la victoire de Hobbes sur Descartes : dès l’aube des temps modernes, l’auteur du Léviathan était en effet convaincu que le désir de savoir comme celui de richesse ou d’honneur n’est que l’une des formes du désir de puissance. Or nous savons avec lui, qu’habité par un désir de cet ordre, l’homme ne peut être qu’un loup pour l’homme. Tel est sans doute le malheur de la post-vérité.

    Dès lors, pouvons-nous encore prendre de justes décisions ? La post-vérité désigne selon le dictionnaire d’Oxford les circonstances selon lesquelles les faits objectifs influencent moins l’opinion publique que l’émotion ou les croyances personnelles. Le risque en de pareilles circonstances est que nos choix ajoutent de la tragédie au malheur qui est le nôtre. Il nous faudrait pour en sortir recouvrer le sens de la vérité. Mais il nous faudrait la chercher sans en attendre aucun pouvoir. Est-ce seulement encore possible ?

  • Participez aux Journées Mondiales de l’Eucharistie à Budapest du 5 au 12 septembre 2021

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    Vivre la joie des JMJ dans une formule pour adultes et avec le pape pour la messe finale !

    Participez aux JME, les Journées Mondiales de l’Eucharistie à Budapest du 5 au 12 septembre 2021.

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    Venez rencontrer Jésus à Budapest.

    « Toutes mes sources sont en Toi » Ps 87 :7

     Saviez-vous que ces journées ont été initiés en Belgique vers 1900 et ont rassemblé 2 millions de personnes à Cebu aux Philippines en 2016 ?

    La conférence épiscopale belge souhaite renouer avec cette dynamique missionnaire. Une double route belge, présidée par Mgr Jousten, évêque émérite de Liège, entouré d’une équipe, est organisée pour y participer : « route Danube » et « route Express ».

    Choix entre 2 formules :
    - Soit la semaine congrès-découverte sur la

    « Route Danube », environ 1.000 EUR incl. avion.

    - Soit les 3 derniers jours sur la « route express », environ 600 EUR, incl. avion.

    Avec des participants de plus de 60 pays, approfondissez le sens et l’expérience de l’Eucharistie.

    Combinez cela avec la découverte de la splendide ville de Budapest et de la Hongrie, traversée par le beau Danube bleu.

    Confions cette relance inespérée des Journées Eucharistiques de Budapest au bienheureux Carlo Acutis, ce « geek » italien, décédé à 15 ans d’une leucémie foudroyante en 2006, après avoir lancé un site internet et une exposition sur les miracles eucharistiques.

    Voyez plus de détails dans la lettre en annexe

    Infos et inscriptions pour la route belge : https://eucharistiebuda2020belgium.wordpress.com
    Places limitées, il s’agit de s’inscrire et de verser sa participation avant le 15 août. Profitez surtout du tarif avantageux avant le 31 juillet.

    Pour toute question, écrivez à eucharistie.budapest.belgium.2020@gmail.com

    Rejoignez le groupe Facebook belge

    Cordialement,

    Le comité belge délégué par la conférence épiscopale

    Mgr Aloys Jousten
    Chanoine Eric de Beukelaer
    Jacques Galloy

    Site officiel de l’évènement : https://www.iec2020.hu/en

  • Le Conseil des conférences épiscopales d'Europe (CCEE) et la Fédération des associations familiales catholiques en Europe (FAFCE) ont signé un accord

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    De Vatican News :

    Sécularisme et dénatalité, défis majeurs pour les familles d'Europe

    9 juillet 2021

    Le Conseil des conférences épiscopales d'Europe (CCEE) et la Fédération des associations familiales catholiques en Europe (FAFCE) ont signé un accord formalisant leur rapprochement. Au cœur de leur mission figurent la nouvelle évangélisation dans un contexte de baisse de la natalité.

    La coopération entre le Conseil des Conférences épiscopales d'Europe (CCEE) et la Fédération des Associations familiales catholiques en Europe (FAFCE) existait déjà. Initiée après la rencontre mondiale des familles, qui s'est tenue à Dublin en 2018, elle est désormais "intensifiée et étendue" par un protocole d'accord signé ce 9 juillet. L'accord, signé par les présidents des deux associations, le cardinal Angelo Bagnasco et l'avocat Vincenzo Bassi, prévoit que la FAFCE participe – en tant qu’observateur – aux rencontres de la Commission pour la Famille et la Vie du CCEE afin d’y apporter son expertise, aussi dans la promotion des associations familiales catholiques, en cohérence avec sa mission. 

    Selon cet accord, la Fédération apporte également sa contribution à la Commission des épiscopats de l'Union européenne (Comece) et entretient également des relations étroites avec la Mission permanente du Saint-Siège auprès du Conseil de l'Europe, en vertu de son statut participatif auprès de cette institution. Cet accord fera l'objet d'une «évaluation conjointe après trois ans» selon ses termes.

    Les deux parties ont exprimé leur satisfaction: «Les pasteurs et les familles - a affirmé le cardinal Bagnasco - sont appelés à être unis pour la nouvelle évangélisation de l'Europe. Et c'est un signe d'unité. Face aux défis de la sécularisation et de la dénatalité - ajoute le cardinal - il est urgent de fuir le défaitisme, et au contraire, de retrousser les manches et de travailler ensemble».

    Vincenzo Bassi lui fait écho: «Comme l'a souligné le Pape François lors des États généraux de la natalité le 14 mai dernier, l'Europe est en train de devenir le vieux continent non plus à cause de son histoire glorieuse, mais à cause de son âge avancé». Face à la pandémie de solitude, nous sommes appelés à être les témoins de la joyeuse responsabilité des familles et à développer partout des réseaux familiaux. Pour cela, nous nous mettons au service de l'Église en Europe et de nos communautés, familles de familles» a précisé le président de la FAFCE. 

    Créé en 1971, le CCEE est composé de 39 membres qui, ensemble, représentent l'Église catholique dans 45 pays du continent européen. Son siège est situé à Saint-Gall, en Suisse. La FAFCE, quant à elle, regroupe 18 associations, ainsi que 5 membres observateurs et 4 organisations associées de 17 pays européens. Fondée en 1997, elle possède le statut participatif au Conseil de l'Europe depuis 2001 et son secrétariat général est situé à Bruxelles.

  • Au cœur du fanatisme il y a une maladie de la religion elle-même

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    De Stéphane Seminckx sur didoc.be :

    Du fanatisme. Quand la religion est malade

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    Sous ce titre, Adrien Candiard a publié un petit essai intéressant et agréable à lire (90 pages). Il y défait l’un des clichés les plus courants sur le lien entre violence et religion.

    Pour le dominicain et islamologue français, au cœur du fanatisme, il n’y a pas une simple déformation mentale ou la rage de voir sa culture ou sa religion marginalisés. Il y a une maladie de la religion elle-même. Il l’illustre à partir d’une certaine théologie islamique, en vogue dans les milieux salafistes, qui justifie le terrorisme au nom de l’islam. Mais cette maladie de la religion ne se limite pas à l’islam.

    Au cœur du fanatisme, il y a une idolâtrie, une substitution — parfois grossière, souvent subtile — de Dieu par une idole, une image qui évoque Dieu mais n’est pas Dieu. Il n’y a pas un excès de religion mais un défaut, un manque de religion, le mot « religion » venant du latin « religio », dont la racine est « ligare », lier, attacher, qui a formé « religare », lier plus fortement. Le fanatique a perdu le lien personnel avec Dieu, qui est Amour et Vérité : « le fanatisme est un bannissement de Dieu, presque un athéisme, un pieux athéisme, un athéisme de religieux — un athéisme qui ne cesse de parler de Dieu, mais qui en réalité sait fort bien s’en passer » (p. 42). C’est tout le contraire de l’idée courante que l’on se fait du fanatisme, perçu comme une sorte « d’excès de Dieu ».

    Cette dérive surgit dans certaines formes violentes de l’islam, enracinées dans une vision théologique où Dieu est à ce point transcendant qu’« on ne sait pas qui est Dieu, mais on sait ce qu’il veut » (p. 32). Dans cette optique, le musulman fidèle n’est pas celui qui aime Dieu mais celui qui fait ce que Dieu commande et exige des autres — même par la contrainte et la violence — de faire la volonté de Dieu.

    Le christianisme n’échappe pas au risque de cette déformation. L’auteur relève que les guerres de religion ont suivi le développement, à la fin du moyen âge, d’une théologie d’un Dieu arbitraire, dont la liberté est déconnectée de la raison. Dans cette vision, la vie morale n’est plus une participation, par la raison humaine, de la raison divine, mais la soumission à des règles, dont l’arbitraire peut mener aux excès et à la violence. Le commandement de Dieu remplace le Dieu qui est Amour : on « veut ce que Dieu veut, que Dieu le veuille ou non », comme disait André Frossard.

    Mais il y d’autres formes de dérives fanatiques. Le fondamentalisme biblique remplace le Christ, qui est le Verbe, par un texte. L’intransigeance liturgique fait de l’Eucharistie, sacrement de l’unité, une source de divisions, en privilégiant la conformité au rite à l’adoration du Christ. Le prêtre qui, au lieu de guider les fidèles vers le Christ, les guide vers lui-même, peut aussi devenir une idole. Le catholique doctrinaire, disposé à brûler les autres sur le bûcher au nom de la pureté de la foi, est un autre genre de fanatique : il n’aime pas Dieu, ni son prochain, mais une doctrine (oubliant qu’au cœur de celle-ci, il y a l’amour de Dieu et de son semblable).

    La solution n’est pas dans l’athéisme, car il est un autre tenant de l’absence de Dieu. Il peut tout autant mener au fanatisme, car, en reniant Dieu, il idolâtre sa propre raison, faisant violence à la nature religieuse de la personne.

    Blaise Pascal avait déjà signalé le danger : « On se fait une idole de la vérité même, car la vérité hors de la charité n’est pas Dieu, et est son image et une idole qu’il ne faut point aimer ni adorer. Et encore moins faut-il aimer ou adorer son contraire, qui est le mensonge » (p. 59). Et Adrien Candiard rappelle que le démon lui-même connaît les vérités de la foi mieux que quiconque. Dans l’Evangile, un démon reconnaît le Christ comme « Saint de Dieu » (Mc 1, 24) bien avant que les disciples ne découvrent la condition divine de Jésus. Mais si les démons connaissent les vérités sur Dieu, ils ne connaissent pas Dieu, car ils refusent son amour.

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  • Quand Hitler s'évertuait à détruire l'Eglise catholique de Pologne

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    De Filip Mazurczak sur le Catholic World Report :

    The Polish Catholic Church under German Occupation: The Reichsgau Wartheland,  1939-1945 (English Edition) eBook: Huener, Jonathan: Amazon.fr

    Un récit puissant de l'effort d'Hitler pour détruire l'Église catholique polonaise

    L'ouvrage de Jonathan Huener, The Polish Catholic Church Under German Occupation, démontre de manière convaincante que les affirmations selon lesquelles le Troisième Reich était en bons termes avec l'Église catholique ne sont que des fantasmes à caractère idéologique.

    7 juillet 2021

    La nouvelle étude de Jonathan Huener, The Polish Catholic Church Under German Occupation : The Reichsgau Wartheland, 1939-1945 est un ajout précieux à la discussion sur la relation entre le nazisme et le christianisme. L'impact du livre est parfois limité par le fait que son auteur se plie à certains aspects du politiquement correct qui domine dans le monde universitaire d'aujourd'hui. Néanmoins, il s'agit d'un compte rendu puissant de la manière dont l'Allemagne nazie a mené une politique impitoyable de dommages corporels et matériels immenses pour le catholicisme polonais dans le Warthegau, les territoires de l'ouest de la Pologne qui ont été directement annexés par le Troisième Reich, sans toutefois parvenir à éteindre la foi de nombreux catholiques, laïcs et clercs, qui y vivaient.

    Le "Gau modèle

    Après que l'Allemagne nazie eut envahi la Pologne le 1er septembre 1939, précipitant ainsi le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, elle divisa le pays en plusieurs unités administratives. La majeure partie du centre, du sud et - après l'invasion de l'Union soviétique par l'Allemagne nazie en 1941 (faisant ainsi passer sous sa juridiction des régions qui étaient sous occupation soviétique depuis 1939) - du sud-est de la Pologne devint le Gouvernement général, un territoire colonial, gouverné par Hans Frank. Frank, qui était l'avocat personnel d'Hitler, sadique et corrompu (le GG était surnommé Gangster Gau), a effrontément fait du château de Wawel à Cracovie, résidence des monarques polonais depuis des siècles et sanctuaire de la nation polonaise cher au cœur de chaque Polonais, sa maison.

    Pendant ce temps, les régions restantes du nord et de l'ouest de la Pologne d'avant-guerre, sur lesquelles les Allemands prétendaient avoir des droits historiques, furent transformées en Gaus, ou unités administratives du Troisième Reich. Les politiques de germanisation y sont les plus brutales. Parmi eux se trouve le Reichsgau Wartheland ou Warthegau, qui comprend la majeure partie de la Grande Pologne et les régions de Lodz.

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  • Australie : le projet de loi visant à protéger les bébés nés vivants après un avortement bénéficie d'un soutien croissant

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    De Catholic News Agency :

    Le soutien au projet de loi sur l'avortement "né vivant" en Australie s'accroît

    7 juilet 2021

    Un projet de loi visant à protéger les bébés nés vivants après un avortement en Australie bénéficie d'un soutien croissant.

    Le projet de loi d'initiative parlementaire a été présenté à la Chambre des représentants australienne le 21 juin par George Christensen, membre du Parti national libéral du Queensland.

    M. Christensen, député fédéral de la division de Dawson dans le Queensland, au nord-est de l'Australie, a demandé au Premier ministre Scott Morrison de soutenir l'adoption du projet de loi ou d'autoriser un vote de conscience à son sujet.

    Le projet de loi, connu sous le nom de Human Rights (Children Born Alive Protection) Bill 2021, obligerait les médecins à sauver la vie des enfants qui survivent à un avortement.

    Selon un préambule au projet de loi sur le site Web de Christensen, "S'ils n'agissent pas pour sauver l'enfant, ils s'exposent à une pénalité financière importante et à une probable radiation en tant que praticien médical."

    Le préambule explique que le projet de loi vise à donner effet "aux accords internationaux dont l'Australie est signataire, en particulier la Convention relative aux droits de l'enfant et le Pacte international relatif aux droits civils et politiques."

    L'article 6 de la Convention relative aux droits de l'enfant stipule que "les États parties reconnaissent que tout enfant a un droit inhérent à la vie".

    Le site web de Christensen indique que dans l'État de Victoria, en 2016, 33 des 310 bébés avortés après 20 semaines sont nés vivants. Dans l'État du Queensland, 204 bébés sont nés vivants après des avortements entre 2005 et 2015, mais aucun ne semble avoir reçu de soins médicaux vitaux.

    Le journal The Guardian a rapporté le 5 juillet que l'Association médicale catholique australienne avait demandé à ses membres de soutenir le projet de loi.

    L'association n'a pas répondu à l'heure de la presse à la demande de commentaires de l'ANC sur le projet de loi.

    Vincent Connelly, député du Parti libéral représentant la division de Stirling en Australie occidentale, fait partie des partisans du projet de loi.

    Connelly a déclaré qu'il était choqué d'entendre parler de la mort de centaines de bébés après avoir survécu à des avortements.

    "La Nouvelle-Galles du Sud est le seul État ou Territoire à avoir établi des directives pour la prise en charge des bébés nés après une tentative d'avortement. Les autres ne sont même pas tenus de conserver ou de communiquer des statistiques pertinentes", a-t-il écrit.

    "Cependant, le gouvernement fédéral pourrait bien légiférer à cet égard."

    Il a ajouté que le projet de loi avait peu de chances d'aboutir sans "un lobbying interne suffisant de la part du gouvernement et du public."

    Catherine Robinson, porte-parole de l'organisation caritative Right To Life UK, a déclaré en février que la résistance au projet de loi révélerait la vérité sur l'avortement.

    "Il ne s'agit pas du droit 'de ne pas être enceinte'. Si c'était le cas, alors, après un avortement où le bébé naît vivant, des soins pourraient être apportés à l'enfant", a-t-elle commenté.

    "Le fait même que des soins médicaux ne soient pas prodigués et que ces enfants soient laissés à l'abandon révèle que tout l'objectif de l'avortement est de mettre fin à la vie de l'enfant, et pas simplement que la mère de l'enfant ne soit pas enceinte."

    "M. Christensen a bien résumé la situation lorsqu'il a dit : 'De jeunes bébés meurent dans tout le pays et il faut que cela cesse'."

  • Royaume-Uni : des députés tentent de légaliser l’avortement jusqu’à la naissance

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    Une synthèse de presse de gènéthique.org :

    Des députés britanniques tentent de légaliser l’avortement jusqu’à la naissance

    8 juillet 2021

    Des députés ont tenté de rendre l’avortement possible jusqu’à la naissance, pour quelque raison que ce soit, en Angleterre et au Pays de Galles. (Cf. De plus en plus d’avortements tardifs au Royaume-Uni : une banalisation de l’IVG). En effet, la député Diana Johnson avait déposé un amendement au projet de loi “Police, Crime, Sentencing and Courts Bill” dans ce sens, demandant « la suppression de deux articles de la loi sur les délits contre la personne : le 58 sur “l’administration de drogues ou l’utilisation d’instruments pour provoquer un avortement” et le 59 “sur la fourniture de substances pour provoquer un avortement” ».

    Le nouvel article 55 de la loi de 1861 aurait abrogé toutes les encadrements juridiques concernant l’avortement. Avec comme conséquence « l’ouverture de l’avortement à la demande pour n’importe quelle raison, y compris les avortements sélectifs en fonction du sexe » (cf. Douze pays ont un sex-ratio déséquilibré pour cause d’avortement des petites filles)La limite actuelle de 24 semaines de grossesse et la clause de conscience pour les médecins auraient également été supprimées. La députée a finalement retiré son amendement. De même, un autre amendement, « le nouvel article 42, qui aurait introduit des peines de prison pour les manifestations devant les cliniques d’avortement », a également été retiré.

    L’évêque John Sherrington a appelé à « rester vigilants face aux tentatives d’élargir l’accès à l’avortement en détournant d’autres projets de loi » (cf. L’IVG, un droit ?)Il y a un mois, la question était revenue animer le débat public, suite aux propositions visant à rendre permanentes les mesures adoptées pendant la pandémie au sujet des avortements dits “à domicile” (cf. Royaume-Uni : 600 médecins demandent la fin de l’avortement médicamenteux à domicile).

    Sources : Vatican News (06/07/2021), Lisa Zengarini (08/07/2021)

  • "Il n’est pas dans la mission du médecin de donner la mort"

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    De Gènéthique magazine :

    (France) « Il n’est pas dans la mission du médecin de donner la mort » : l’Académie nationale de médecine prend position sur la fin de vie

    8 Juil, 2021

    « L’Académie Nationale de Médecine (ANM), de longue date très impliquée dans la réflexion sur la fin de vie, a toujours affirmé qu’il n’est pas dans la mission du médecin de donner la mort. » Alors que le Comité consultatif national d’éthique a annoncé il y a 15 jours la création d’un groupe de travail sur la fin de vie (cf. Le CCNE annonce la création d’un groupe de travail sur la fin de vie), l’ANM prend position dans un communiqué.

    Le retour du serment d’Hippocrate ?

    « On ne peut occulter la réelle souffrance des soignants de passer du soin à l’aide active à mourir », souligne l’Académie qui rappelle que deux propositions de loi relatives à « l’aide active à mourir » ont été récemment discutées par les parlementaires (cf. La PPL Falorni tombe en désuétude – le spectacle exagéré des promoteurs de l’euthanasie ; Le Sénat rejette l’euthanasie, le gouvernement fait des annonces). Des propositions qui prétextaient un soutien populaire. Pourtant l’institution estime que les citoyens méconnaissent les mesures en place, « ce qui, selon l’orientation des questions posées, biaise les sondages sur un sujet aussi sensible que le suicide assisté ou l’euthanasie ». Par ailleurs, il existe « une grande inégalité dans l’accès aux soins palliatifs de fin de vie », estime la société savante.

    En conséquence, avant d’envisager l’adoption de nouvelles dispositions législatives, l’Académie nationale de médecine recommande « une application enfin effective du dispositif existant » qui passe, selon elle, par « une formation approfondie sur la fin de vie » pour les professionnels de santé, « une information objective et détaillée du public sur la législation en vigueur », et « une évaluation rigoureuse de l’application des dispositions en place ». Un travail auquel l’ANM se dit prête à contribuer.

    Appliquer le « dispositif existant ». Avec quelles conséquences ?

    Mais que signifie l’application du « dispositif existant » ? Selon la loi Claeys-Leonetti rappelle l’ANM, « toute personne a le droit d’avoir une fin de vie digne et accompagnée du meilleur apaisement possible de la souffrance ». Une « fin de vie digne et apaisée » qui « est assurée par la qualité de la prise en charge, par des soins palliatifs adaptés, et si besoin par une sédation proportionnée, voire dans certains cas profonde et continue “provoquant une altération de la conscience maintenue jusqu’au décès, associée à une analgésie et à l’arrêt de l’ensemble des traitements de maintien en vie », explicite l’Académie.

    « Cette sédation est possible pour le patient atteint d’une affection grave et incurable, dont le pronostic vital est engagé à court terme », précise l’institution. Mais l’application « effective » du « dispositif existant » a pourtant rendu possible qu’un homme, Vincent Lambert, soit « condamné, légalement, à mort, bien que non malade, ni en fin de vie, et alors que sa nutrition, certes artificielle, mais peu contraignante, ne posait aucun problème », rappelait le professeur Xavier Ducrocq, chef du Service de Neurologie du CHR de Metz-Thionville à l’occasion de son audition dans le cadre de l’examen de la proposition de loi d’Olivier Falorni le 24 mars (cf. Fin de vie : Olivier Falorni auditionne des experts avant l’examen de son texte [2/3]). Un homme qui « était sévèrement handicapé, d’un handicap stable », et qui, « bien que professionnel de santé », « n’avait pas exprimé de directives anticipées ».

    Alors que les patients atteints « de maladies neurovégétatives à évolution lente » sont clairement visés par le CCNE, les membres de l’Académie nationale de médecine ont aujourd’hui gardé le silence à leur sujet.

  • Cette Slovénie qui embarrasse l'union Européenne

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    De Jean-Baptiste Noé sur Aleteia.org :

    La gênante Slovénie au centre de l’Europe

    8/7/21

    La Slovénie vient de prendre la présidence tournante de l’Union européenne alors que ses cyclistes brillent sur le Tour de France. Son Premier ministre fait paniquer les membres de la Commission. Une position politique impossible à comprendre sans connaître l’histoire de ce pays construit dans la résistance au totalitarisme.

    Le pays qui dirige l’Union européenne depuis le 1er juillet est une énigme. Deux millions d’habitants, soit autant que Paris, situé à la lisière des Alpes, frontalier de la Croatie et ancien membre de la Yougoslavie, la Slovénie est l’un des inconnus de l’UE. La position « illibérale » de son Premier ministre Janez Jansa inquiète Bruxelles et témoigne de la fracture grandissante entre l’Ouest et l’Est. Méconnue il y a encore quelques mois, la Slovénie est entrée dans l’Europe par la grande porte : un doublé au Tour de France en septembre 2020, emporté par le jeune prodige Tadej Pogačar et de nouvelles victoires d’étape pour l’édition 2021, témoignant que le cyclisme slovène ne se limite pas à une personne. Pour atteindre un si haut niveau sportif, il faut pouvoir disposer de nombreuses infrastructures nationales. Ces victoires placent la Slovénie dans la cour des grands.

    Lire la suite sur Aleteia.org

  • Au Canada, on brûle des églises catholiques dans un mélange d’indifférence et de joie mauvaise

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    De  Mathieu Bock-Côté sur le site du Journal de Montréal :

    Au Canada, on brûle des églises impunément

    Au Canada, on brûle des églises impunément
    CAPTURE D'ÉCRAN

    7 juillet 2021 05:00

    La question des pensionnats autochtones occupera une grande place dans l’actualité cet été.

    Le Canada prend conscience d’une injustice historique logée dans les entrailles du pays qui façonne encore sa réalité présente. Comment ne pas être obsédé par le sort de ces enfants arrachés à leurs familles et à leur culture pour les y rendre étrangers ?

    • Écoutez la chronique de Mathieu Bock-Côté avec Vincent Dessureault sur QUB Radio:
    Ce pays qui se présente à la manière d’un modèle pour la terre entière n’est pas à la hauteur de sa réputation, pour le dire d’un euphémisme.

    Les Canadiens découvrent que le Canada n’est pas le paradis et ne parviennent pas à le croire.

    Haine

    Le sentiment de révolte est inévitable, et naturel. Il est aussi légitime.

    Il s’exprime toutefois trop souvent de manière criminelle, comme on le voit dans l’ouest du Canada avec la multiplication des incendies d’églises. D’autres sont vandalisées. Tout cela se passe, faut-il le dire, dans une indifférence médiatique générale. Ou alors, les événements sont rapportés avec une grande pudeur, presque dans la gêne. Sans oublier les statues déboulonnées devant des policiers capitulant devant les vandales.

    Plus encore, si on se promène un peu sur les réseaux sociaux, on en trouve plusieurs pour s’en réjouir, comme s’il s’agissait des flammes de la justice rasant une institution maudite. Ils y voient une vengeance légitime, en oubliant que plusieurs leaders autochtones ont eux-mêmes dénoncé ces incendies criminels et se désolent de cette violence.

    Résumons : au Canada, à l’été 2021, on brûle des églises dans un mélange d’indifférence et de joie mauvaise.

    Imaginons un autre scénario. Imaginons si, après le 11 septembre 2001, aux États-Unis, ou après les attentats islamistes des dernières années, en France, des citoyens « en colère » avaient décidé de s’en prendre aux mosquées, de les vandaliser, de les brûler.

    Nous aurions tous été révoltés par de tels gestes. Nous les aurions condamnés sans nuance. Nous aurions rappelé que de tels gestes sont criminels, en plus d’exiger une sévère punition pour leurs auteurs. Surtout, nous aurions eu raison d’être intraitables envers les vandales.

    Comment, dès lors, expliquer la réaction présente ?

    Est-il plus grave de s’en prendre à un lieu de culte musulman qu’à une église catholique ?

    Banalisation

    Comment se fait-il qu’on banalise de tels gestes criminels, qu’on les range presque dans la catégorie des faits divers, alors qu’il s’agit au sens fort d’actes haineux ? Encore une fois, la logique du deux poids, deux mesures s’impose.

    Selon la religion qui sera la vôtre, on dénoncera, on relativisera ou on excusera les actes de violence et les propos haineux qui vous seront destinés.

    Sans le moindre doute, l’État fédéral canadien, qui a imaginé et piloté la politique des pensionnats autochtones, doit faire une autocritique sévère et améliorer la situation des communautés amérindiennes. Il est le principal responsable de cette histoire macabre. Les ordres religieux qui ont participé à cette entreprise doivent aussi assumer leurs responsabilités.

    Mais cela ne saurait justifier, aujourd’hui, ces incendies criminels anticatholiques à répétition et leur transformation en faits divers insignifiants. 

  • Les Martyrs de Gorcum (Gorinchem) (9 juillet)

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    De La Porte Latine :

    Les Martyrs de Gorcum

    8 juillet 2021
    Représentation des Martyrs de Gorcum. Peinture de Cesare Fracassini (1838-1868) exposée au Vatican.

    Dix neuf religieux furent victimes en Hollande des protestants « Gueux de mer », plus cruels encore que les Turcs infidèles.

    Ces saints martyrs sont fêtés le 9 juillet.

    Depuis 1566 la révolte des Gueux embrase les Pays-Bas. Menée par Guillaume le Taciturne, prince d’Orange, celle-ci mêle l’expansion du protestantisme et une opposition politique au roi d’Espagne. Le 1er avril 1572, des protestants partisans du prince d’Orange chassés d’Angleterre débarquent en Hollande dans le port de Brielle. Ce fut le début du soulèvement des provinces calvinistes du Nord au cours de laquelle les Gueux s’illustrèrent par d’innombrables horreurs et cruautés. Dès le 26 juin 1572, Les Gueux de mer encerclent la ville de Gorcum[1]. Les assiégés répondent de leur mieux ; mais la disproportion des forces est trop évidente, la citadelle n’est guère en état d’opposer une longue résistance. Le gouverneur propose de rendre la ville ; le chef des Gueux accepte les conditions de la capitulation : Marin s’engage à ne faire aucun mal à ceux qui sont réfugiés dans la citadelle, soit laïques, soit ecclésiastiques, et à les renvoyer tous libres. Seuls les biens qui s’y trouvent deviendraient la propriété des vainqueurs. Pendant ce temps, les ecclésiastiques et les religieux, qui s’attendent à tout, se confessent les uns aux autres ou entendent les confessions des laïques. Le curé Nicolas Poppel a apporté avec lui les saintes hosties afin de les dérober aux insultes habituelles des hérétiques. Presque tous les réfugiés viennent pieusement recevoir la communion de sa main, semblables à ces premiers chrétiens qui, dans la nuit des prisons, se nourrissaient une dernière fois du pain des forts avant de comparaître dans les amphithéâtres.

    Torturés à Gorcum pour l’unique vraie foi

    Une fois entré avec toute sa troupe, Marin fait réunir dans une salle supérieure toutes les personnes qu’il trouve dans la forteresse et les calvinistes fanatiques se jetent sur les captifs comme des bêtes féroces. Dix-sept prêtres, séculiers et réguliers, ainsi que deux frères lais,[2] sont injuriés, menacés et atrocement torturés. Ils demeurèrent ainsi dix jours et dix nuits à la merci de la soldatesque de la citadelle. C’était surtout le soir qu’ils avaient à souffrir ; l’habitude était si bien prise de venir les injurier et les torturer après le dîner, qu’il semble que la digestion eût été impossible sans cet aimable passe-temps. Quand une partie de ces bourreaux était rassasiée ou plutôt fatiguée, une autre bande prenait la place et recommençait de plus belle.

    Ils appuyèrent également le pistolet sur la poitrine de Nicolas Poppel : « Ton trésor ou la vie ! » lui criaient-ils. Ensuite, leur avarice cédant pour un instant à leur passion de sectaires. « Livre-nous au moins les dieux que tu as fabriqués à la messe : on dit que tu en portes une provision sur toi. Est-ce vrai ? Toi qui as si souvent déblatéré contre nous dans la chaire de ton église, que penses-tu maintenant, en face de ce pistolet, de toutes les sottises que tu débitais aux imbéciles ? » — « Je crois », répondit Nicolas Poppel, « à tout ce que croit et enseigne l’Eglise catholique, apostolique et romaine, et en particulier à la présence réelle de mon Dieu sous les espèces sacramentelles. Si vous voyez là une raison de me tuer, tuez-moi : je serai heureux de mourir à la suite de la confession de foi que vous venez d’exiger ». Mais son sacrifice n’était pas encore consommé ; Dieu, qui voulait ajouter à ses mérites, retint le coup prêt à partir, et le soldat n’osa pas tirer.

    Amenés dans la féroce ville de Brielle

    Au milieu de la nuit du 5 au 6 juillet, les saints confesseurs de la foi se voient éveillés en sursaut, dépouillés de tous leurs vêtements qui ont quelque valeur et jetés dans une grande barque. La nuit est fraîche. En entrant dans la barque, le curé Léonard Wichel reconnait au gouvernail un de ses paroissiens nommé Roch, auquel il avait donné jadis des témoignages particuliers de sa sollicitude : « Eh quoi ! » lui dit-il, « Roch, c’est donc toi qui nous mènes à la mort ? » Le marin baissa la tête et répondit : « Hélas ! » monsieur le curé, « je ne suis pas le maître ! » Le curé n’ajouta aucune observation. Les saints Martyrs, en quittant Gorcum, étaient au nombre de dix-neuf. Il y eut des défections parmi eux, mais les lâches furent exactement remplacés et, par une permission spéciale de la Providence, ce nombre de dix-neuf se maintint complet jusqu’à la consommation du sacrifice.

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