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  • La mort d'Elizabeth II ou quand la monarchie fait rêver la France et l'Occident

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    De sur le site "l'Incorrect" :

    MORT D’ELIZABETH II : QUAND LA MONARCHIE FAIT RÊVER LA FRANCE ET L’OCCIDENT

    La mort d’Elizabeth II a fait l'objet d'une étonnante fascination dans tout l'Occident, à commencer par la France. C'est que la monarchie, et c'est son grand avantage, est le régime de la légitimité, de l'unité et du sacré. De quoi nous donner des idées ?

    Quelle étonnante cérémonie que celle que dont nous furent témoins jeudi dernier. Saisi d’effroi, un pays tout entier se trouvait suspendu aux fragiles respirations de sa monarque. Toutes les activités étaient arrêtées net, les journalistes déjà se paraient de noir, la BBC ouvrait son canal à l’international pour partager les derniers instants de la femme la plus célèbre au monde. Et avec la Grande-Bretagne, c’est l’Occident tout entier qui retenait son souffle, transi d’émotions et tout en prière pour la royale mourante, qui s’interrogeait sur ce que serait le monde demain, car, non qu’Elizabeth soit indispensable, mais personne ou presque n’a jamais vu ce monde sans elle. Tous avions conscience d’assister à la fin de l’un de ces miracles de perpétuité et de majesté que seule la monarchie peut offrir. Tous comprenions qu’une page de l’histoire vieille de 96 ans était sur le point d’être tournée, page qui débuta quand Vincent Auriol et Edgar Faure gouvernaient la France, page qui dura près du tiers de l’histoire américaine et qui fut parcourue par les plus illustres noms de l’histoire contemporaine, page essentiellement marquée par l’ère de paix et d’abondance issue de la Seconde Guerre mondiale dont on sait qu’elle est en train de s’éteindre. Tous assistions au fond à la rupture du dernier grand lien qui nous arrimait au siècle précédent.

    Émotion et gravité universelles donc, pour la royale défunte. Pluie d’hommages en tout genre et issus de tout rang. Inédit à pareille échelle, le phénomène est merveilleux, au pied de la lettre, tant il échappe comme nul autre phénomène à la politique légale-rationnelle que la modernité croyait imposer à la terre entière alors même qu’elle n’épouse pas le quart du phénomène politique en son entièreté. Car cette séquence nous rappelle – par-delà la caducité politique du roi de Grande-Bretagne – que la tradition et le sentiment, l’invisible et l’imaginaire sont des données essentielles de la vraie et grande politique. Et la cérémonie funéraire qui s’annonce exceptionnelle – deux semaines de deuil national, quatre jours de veillée funèbre qui devraient voir défiler près de 500 000 sujets, processions réunissant le million de personnes, funérailles en grande pompe qui plongeront le pays dans un silence total – et qui sera suivi sur tout le globe, ne fera que le confirmer : il est décidément dans le politique quelque chose qui dépasse de très loin le constructivisme rationnel, et que la monarchie incarne mieux qu’aucun autre régime.

    Petite leçon de légitimité

    Car n’ayant jamais versé dans le contractualisme républicain à la française, et c’est heureux pour elle, la monarchie britannique peut se prémunir d’une légitimité toute traditionnelle, selon les catégories de Max Weber. Et l’on a pu en admirer les fruits : tirant sa légitimité de l’hérédité et de la prescription, et fort de la juste place accordée à l’étiquette, à la pompe et au mystère, le monarque est doté d’une espèce de majesté qu’on peine à définir mais qui n’a pas besoin de l’être car personne ne peut la méconnaître. Et de fait, le plus fieffé des progressistes s’est ému devant ce morceau d’histoire qui s’éteignait.

    Et ce sont bien les institutions, plus que la personnalité de la reine en question, qui sont en jeu. Marquées du sceau de l’immémorial et de l’éternel, parées des mille mérites de la famille à leur tête, les institutions monarchiques produisent en propre de la légitimité, et ce d’autant qu’elles s’imposent sans que personne n’ait prise sur elles. Ainsi Novalis expliquait dans l’opuscule Foi et Amour (1798) : « C’est la distinction caractéristique de la monarchie de reposer sur la foi en un homme de naissance supérieure, sur la libre adhésion à un personnage idéal. Parmi mes égaux, je ne puis me choisir un supérieur ; je ne puis en rien m’en remettre à quelqu’un qui en est au même point que moi. Le système monarchique a ceci d’authentique, de vrai, qu’il s’attache à un centre absolu, qu’il est lié à un être n’appartenant pas à l’État, mais à l’humanité. Le roi est un être humain élevé au rang de fatum terrestre ». Au fond, la politique est une affaire de pure autorité, et c’est alors seulement qu’elle se pétrit de sacré – qui n’est pas le résultat du décorum, comme certains ont pu le répéter, car si la République s’y connaît en faste, elle n’a versé que dans le mauvais pastiche dès qu’elle s’est essayée à la transcendance.

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  • L'accord du Vatican avec le Parti communiste chinois ignore les réalités négatives

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    D'Edward Pentin sur le National Catholic Register :

    Les analystes de la Chine affirment que l'accord du Vatican avec le Parti communiste chinois ignore les réalités négatives

    Le pape François et son secrétaire d'État, le cardinal Pietro Parolin, soutiennent le renouvellement de l'accord malgré l'absence d'avantages tangibles pour les fidèles locaux.

    22 septembre 2022

    Alors que le Saint-Siège se prépare à renouveler son accord provisoire avec la République populaire de Chine, les récentes remarques du pape François et de son secrétaire d'État, le cardinal Pietro Parolin, ont été critiquées par les observateurs et les experts de la Chine comme étant naïves et déconnectées de la réalité à laquelle sont confrontés les catholiques en Chine et à Hong Kong. 

    La semaine dernière, le pape a déclaré aux journalistes, alors qu'il rentrait du Kazakhstan, que le dialogue bilatéral entre le Vatican et le gouvernement communiste chinois "se déroulait bien", mais "lentement, car le rythme chinois est lent, ils ont une éternité pour avancer", et parce qu'ils sont un peuple "d'une patience infinie". Le pape a également déclaré qu'il "n'avait pas envie" de caractériser la Chine comme "antidémocratique parce que c'est un pays tellement complexe, avec ses propres rythmes."  

    Le Saint-Père a évoqué le cas du cardinal Joseph Zen Ze-kiun, âgé de 90 ans, qui a été jugé cette semaine à Hong Kong, accusé avec d'autres personnes de ne pas avoir enregistré un fonds de soutien pro-démocratique. Le pape a commenté de manière ambiguë que le cardinal Zen "dit ce qu'il ressent, et vous pouvez voir qu'il y a des limites." Et le Saint-Père a notamment omis d'offrir des mots d'encouragement ou d'empathie pour le cardinal, qui a plaidé non coupable, et a souligné qu'il essaie lui-même de "soutenir la voie du dialogue." , 

    Le pape a appelé les fidèles à ne pas "perdre patience", ajoutant qu'il faut beaucoup de patience "mais nous devons poursuivre le dialogue." 

    Des experts chinois et d'autres personnes ont exprimé leur perplexité face aux remarques du pape. À propos de son commentaire selon lequel la Chine se déplace lentement et de son appel à la patience, Benedict Rogers, fondateur de Hong Kong Watch, une organisation caritative qui promeut les droits de l'homme, les libertés et l'État de droit dans le territoire administré par la Chine, a souligné que le Parti communiste chinois "peut se déplacer rapidement quand il le souhaite."  

    "La rapidité et l'intensité du génocide des Ouïghours, et la répression à Hong Kong, montrent qu'il peut agir remarquablement vite lorsqu'il décide d'une ligne de conduite particulière", a déclaré Rogers, qui a lui-même été interdit d'entrée dans le pays en 2017 en raison de son travail en faveur des droits de l'homme.  

    Le pair catholique britannique Lord David Alton a interprété l'appel à la patience comme un "apaisement" et a rappelé les conséquences d'une telle approche à l'approche de la Seconde Guerre mondiale et la politique d'après-guerre du Vatican envers le communisme soviétique, l'Ostpolitik.  

    "Nous savons à quelles conséquences épouvantables l'apaisement a conduit", a-t-il déclaré.  

    Le vice-président des groupes parlementaires multipartites sur les Ouïghours du Royaume-Uni est également révolté par le silence du Vatican face à l'oppression des Ouïghours par le PCC, une approche fondée sur le dialogue que Lord Alton a qualifiée d'"incroyable". 

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  • Pour qu'il n'y ait plus de "juges Soros" à la CEDH

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    Du site de l'European Centre for Law & Justice :

    Pour qu'il n'y ait plus de juges Soros à la CEDH


    Madame, Monsieur

    L’ECLJ poursuit son action afin de restaurer la garantie de l’impartialité des juges de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH).

    Depuis trop d’années, la CEDH fait preuve d'activisme en matière notamment de politiques migratoires et promeut un “wokisme juridique” en contradiction avec la Convention européenne elle-même : avortement, euthanasie, bioéthique, féminisme, etc.

    Cet activisme est causé notamment par les liens existants entre des juges de la Cour et des ONG gauchistes financées par George Soros : Open Society FondationsHelsinki CommitteesAmnesty InternationalHuman Rights Watch, etc. Dans des dizaines d'affaires, ces juges ont siégé en situation de conflit d'intérêts.

    Ces conflits d’intérêts que l’ECLJ a mis en lumière de manière flagrante ont obligé la Cour à réviser son règlement d'éthique judiciaire, comme nous vous l’expliquions ici

    Cependant, de nombreuses recommandations émises par l’ECLJ dans son rapport n’ont pas encore été prises en compte. 

    Signez la pétition pour mettre fin aux conflits d’intérêts à la CEDH

    ­Avec le soutien de nombreux membres de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, nous allons enfin remettre la pétition que beaucoup d’entre vous ont déjà signée, mercredi 12 octobre 2022, à la suite d’une réunion organisée dans l’enceinte de l’Assemblée. 

    La fermeture du Conseil de l'Europe durant le coronavirus nous a empêchés de déposer cette pétition plus tôt au Bureau de l’Assemblée. Mais ce retard est aussi dû à l'obstruction du Président de l’Assemblée, le Néerlandais d’extrême gauche Tiny Kox, qui empêche tout débat sur cette question importante. 

    Ce n’est pas étonnant : il est un ancien membre du bureau du Comité Helsinki des Pays-Bas, une des ONG impliquées dans les conflits d’intérêts à la CEDH. Il n’est donc pas pressé de nous voir tenir une conférence sur ce sujet et de déposer notre pétition pour mettre fin aux conflits d’intérêts à la CEDH, déjà signée par plus de 56.000 personnes.

    Cette obstruction de Tiny Kox renforce notre détermination pour améliorer le fonctionnement de la Cour européenne des droits de l’homme. 

    Signez et partagez notre pétition avant le 11 octobre, afin de donner autant de légitimité que possible à notre réunion à l’APCE le lendemain :

    Mettre fin aux conflits d’intérêts à la CEDH

    Pour aller plus loin :

    le Rapport (27 pages) et l’explication en vidéo (6 minutes):

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  • Un parcours en ligne inédit pour aimer et suivre le Christ

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    De Mathilde de Robien sur Aleteia.org :

    « Connaître Jésus », un parcours en ligne inédit pour aimer et suivre le Christ

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     23/09/22

    J-6 avant le lancement du parcours "Connaître Jésus". Porté par Aleteia, Magnificat, Mame et Famille chrétienne, ce parcours gratuit et en ligne démarre le 30 septembre. Une occasion exceptionnelle pour mieux aimer le Christ et le faire aimer.

    Comment aimer Jésus si on ne le connaît pas ? Le nouveau parcours « Connaître Jésus » vient justement combler ce besoin de formation autour de Jésus, en nous le faisant découvrir sous différentes facettes : celui qui pardonne, celui qui enseigne, celui qui envoie…

    Mettre en lumière la figure centrale qu’est le Christ pour toucher les cœurs et redynamiser sa foi. C’est le pari du parcours « Connaître Jésus ». Après le succès du Mooc de la Messe et du Mooc des catéchistes qui ont réuni plus de 60.000 participants, voici une nouvelle formation gratuite et en ligne qui s’adresse à tous, catholiques convaincus, chercheurs de sens, catéchumènes… Quels que soient l’âge et l’itinéraire de chacun, ce parcours est conçu pour tous ceux qui ont envie de découvrir qui est Jésus ou d’approfondir sa relation avec Lui, à son rythme. Les séances sont en effet accessibles 24 heures sur 24 et il est possible de revenir sur les contenus publiés précédemment.

    A travers sept séances, composées d’enseignements, de reportages vidéos et de quiz, à suivre seul ou en groupe, « Connaître Jésus » donne la parole à de nombreux et éminents intervenants. Mgr Jean-Philippe Nault, évêque de Nice, et Agnès de Lamarzelle, bibliste et professeur au collège des Bernardins, apporteront notamment leur expertise. Participeront également l’historien Jean-Christian Petitfils, le psychanalyste Jean-Guilhem Xerri, le comédien Mehdi…

    Un contenu de grande qualité, des intervenants passionnants, un accès gratuit pour tous : « Connaître Jésus » est une initiative remarquable qui peut vraiment contribuer à nourrir spirituellement des milliers de personnes, croyantes ou non, des paroisses, des écoles, des aumôneries… Un livret, spécialement conçu pour la formation, contient les textes à étudier, des espaces pour prendre des notes, les quiz, des prières. Il permet ainsi de conserver une trace du parcours.

    Les inscriptions sont ouvertes. Il suffit de cliquer ici, c’est gratuit.

  • La messe que veut le pape François (Club des hommes en noir)

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    Du site de l'Homme Nouveau :

    Quelle est l'image de la messe donnée par la lettre apostolique Desiderio desideravi ? Quelles en sont les conséquences ? Quelle messe veut le pape François ? Le Club des Hommes en noir composé des abbés de Tanouärn et Célier, ainsi que de Jeanne Smits et Jean-Pierre Maugendre, sous la direction de Philippe Maxence, décryptent la Lette apostolique du Pape dans ce deuxième épisode de la saison 2022-2023.

  • Le dilemme des rois des Belges qui signent contre leur conscience

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    De Pierre Jova sur le site de l'hebdomadaire La Vie :

    Sur l'euthanasie, le dilemme des rois des Belges qui signent contre leur conscience

    Malgré leurs convictions personnelles, Albert II et Philippe ont été successivement contraints par la Constitution belge d’entériner les lois sur l’euthanasie. Retour sur l’histoire d’une série de bras de fer institutionnel.
    22/09/2022

    La Belgique n’a jamais vécu sous la monarchie absolue. Le roi est paradoxalement moins sacralisé et inaccessible que le président de la République française.

    Il incarne bien l’unité nationale, joue un rôle dans la formation du gouvernement, mais son seul pouvoir est de signer les lois votées par le Parlement pour qu’elles puissent entrer en application. Simple formalité, cette « sanction royale » ne s’exprime pas sur le fond des textes, ce qui donne au monarque le surnom de « notaire du gouvernement ».

    En « incapacité de régner » pendant 36 heures

    Pourtant, tout le monde se souvient de la crise institutionnelle lors de la dépénalisation de l’avortement, en 1990. Le roi Baudouin (1951-1993), lié à la communauté charismatique catholique de l’Emmanuel avait refusé de signer cette loi contraire à sa conscience. Stupeur générale dans le royaume !

    Après plusieurs tentatives pour faire plier Baudouin, dont la force de caractère est légendaire, un tour de passe-passe est trouvé : le gouvernement déclare le roi en « incapacité de régner » pendant 36 heures, le temps de signer la loi. Le Parlement rend ensuite au souverain ses pouvoirs, par un vote unanime.

    Baudouin a l’intuition que d’autres débats vont s’ouvrir, en particulier sur l’euthanasie. Il envisage donc de modifier la sanction royale, pour donner au monarque la possibilité de se distancier publiquement de certaines lois, tout en les signant. Sa mort empêche un tel projet de voir le jour, même si son frère Albert II (1993-2013), revenu au catholicisme après une vie tumultueuse, lui succède avec le désir de marcher dans ses pas.

    Lorsque la coalition gouvernementale « arc-en-ciel » ouvre l’accès à l’euthanasie en 2002, Albert II souhaite se mettre à son tour en « incapacité de régner », mais, cette fois, les dirigeants belges le lui refusent catégoriquement. Un ancien vice-Premier ministre de l’époque, cité dans l’ouvrage Belgique, un roi sans pays (Plon, 2011) des journalistes Martin Buxant et Steven Samyn, menace le souverain : « Sire, c’est non. C’est hors de question ! On a pardonné à votre frère parce qu’il était un saint. Mais on ne vous pardonnera jamais le même agissement. C’est impossible : il faut laisser passer cette loi. » Soumis à une intense pression et soucieux des équilibres institutionnels, Albert II finit par céder.

    Au Luxembourg, la riposte constitutionnelle au grand-duc

    Au contraire, dans le Luxembourg voisin, le grand-duc Henri décide d’imiter Baudouin – son oncle – en refusant de sanctionner la dépénalisation de l’euthanasie, en 2008. Le Premier ministre Jean-Claude Juncker, futur président de la Commission européenne, riposte en changeant la Constitution luxembourgeoise : le grand-duc perd le pouvoir de signer les lois, et ne peut plus que les promulguer.

    Fils d’Albert II, monté sur le trône en 2013 et connu pour sa piété, Philippe aurait-il pu suivre l’exemple de son cousin Henri avec la loi sur l’euthanasie des mineurs, en 2014, comme l’y encourageait une pétition internationale de 210 000 signatures ? Certains observateurs estiment que cela aurait pu être fatal à la Couronne, donc à l’unité du pays. En effet, la monarchie demeure soutenue par une majorité de Belges (58,2 % en 2017), mais les nationalistes flamands et le Parti socialiste wallon ne cachent pas leur préférence pour une république.

    « Philippe a dû signer contre sa conscience ce texte inique, regrette un ecclésiastique bruxellois. Mais juste après la signature, il est allé visiter des hôpitaux d’enfants. Il a voulu, par ce geste-là, montrer quelle était sa conviction profonde. » L’unique marge de manœuvre d’un roi prisonnier de la raison d’État.

  • Les évêques belges et la lutte pour l'héritage de François

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    D'Ed. Condon sur The Pillar :

    Les évêques belges et la lutte pour l'héritage de François

    Le projet des évêques flamands de bénir les couples de même sexe est au cœur de la lutte pour l'héritage réformateur du pape, même si celui-ci est toujours en fonction.

    21 septembre 2022l

    Les évêques flamands de Belgique ont publié mardi un texte sur la pastorale des catholiques qui s'identifient comme LGBT, incluant une prière pour "l'amour et la fidélité" des couples de même sexe largement comprise comme un texte à utiliser pour la bénédiction des relations homosexuelles. La partie francophone de la conférence épiscopale de Belgique devrait bientôt publier sa propre version du texte.

    Comme on pouvait s'y attendre, la prière est controversée, ses détracteurs y voyant une répudiation des directives du Vatican sur le sujet.

    Le pape François interviendra-t-il sur cette question ? Ce n'est pas encore certain.

    Mais sa publication pourrait marquer le début d'une bataille publique dans l'Église sur l'héritage du pape François. Et la question de savoir si le pape interviendra pour définir lui-même cet héritage reste incertaine, mais pressante.

    Il y a un peu plus d'un an, l'ancienne Congrégation pour la doctrine de la foi a publié un document expliquant que l'Église n'a pas le pouvoir de bénir les unions homosexuelles, tout en soulignant la dignité de toutes les personnes, y compris les catholiques, qui s'identifient comme homosexuels. Le document visait à répondre à l'Église d'Allemagne, où les premiers documents du processus de la "voie synodale" avaient demandé des révisions de l'enseignement de l'Église sur la sexualité humaine, et appelé à la bénédiction des unions homosexuelles dans les églises. Le texte de la CDF (maintenant DDF) n'a pas été accueilli favorablement par l'assemblée synodale allemande, et le clergé allemand a organisé une journée de protestation massive, bénissant liturgiquement des centaines d'unions homosexuelles dans les églises du pays. Mais les évêques allemands ont pour l'essentiel accepté les instructions de Rome - pour l'instant - tout en promettant de poursuivre le débat sur leur programme synodal.

    C'est en fait en Belgique que la réponse de la CDF (Congrégation pour la Doctrine de la Foi) a rencontré la réaction la plus provocante. L'évêque Johan Bonny d'Anvers a déclaré que le texte lui faisait "honte de mon Église". L'évêque a qualifié le bureau doctrinal du Vatican d'"arrière-boutique idéologique" et a accusé le principal signataire du texte, le cardinal Luis Ladaria Ferrer, d'être, en fait, dépassé par les événements : "Intellectuellement, cela n'atteint même pas le niveau du lycée", a déclaré Bonny.

    Un an plus tard, les évêques belges semblent avoir montré que leur mépris pour le désormais DDF n'est pas que de la rhétorique. Le document prévoyant la bénédiction des relations homosexuelles a été publié quelques semaines seulement avant la visite ad limina des évêques à Rome, leur première depuis plus de dix ans. Pendant leur séjour à Rome, ils rencontreront, comme le font tous les évêques en visite, tous les grands services curiaux, y compris le DDF (Dicastère pour la Doctrine de la Foi en remplacement de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi).

    Le texte belge sera sans aucun doute évoqué, mais il s'agira probablement d'un sujet plus embarrassant pour Ladaria, jésuite et nommé par François, que pour ses visiteurs. Les évêques sont bien conscients de l'enseignement de l'Église et de ce que le DDF a dit à ce sujet. Ils semblent tout aussi clairs sur le fait que l'enseignement de l'Église doit changer, et qu'il n'y a rien que le département de Ladaria puisse faire pour les empêcher d'essayer.

    Au cours des décennies et des siècles précédents, l'autorité finale du Vatican sur les questions de foi et de morale était à la fois comprise et explicite - mais cette compréhension était sous-tendue par l'attente de toutes les parties que, passé un certain point, le pape interviendrait, de manière décisive si nécessaire. Ce fut le cas au cours des dernières décennies, lorsque l'archevêque de Seattle, Raymond Hunthausen, s'est retrouvé l'objet d'une visite apostolique dans les années 1980, et que saint Jean-Paul II lui a assigné un évêque coadjuteur pour vérifier et corriger efficacement les enseignements de l'archevêque.

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  • Belgique : regard extérieur sur une Eglise sinistrée

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    De Luke Coppen sur The Pillar :

    L'Église catholique belge : en perte de vitesse mais toujours influente

    Le catholicisme belge subit une forte déperdition. Alors pourquoi continue-t-il à alimenter l'actualité catholique ?

    22 septembre 2022

    L'Église catholique de Belgique fait la une des journaux cette semaine, après que les évêques ont publié un texte pour la bénédiction des couples de même sexe. Mais ce n'est pas seulement cette semaine que le pays a attiré l'attention des cercles catholiques - le catholicisme belge jouit depuis longtemps d'une influence considérable au sein de l'Église mondiale, surtout depuis le concile Vatican II. Pourtant, la Belgique n'occupe que la 28e place sur la liste des pays ayant la plus grande population catholique, derrière la République dominicaine et le Kenya.

    Alors pourquoi le pays continue-t-il à alimenter l'actualité catholique ? Le Pillar y jette un coup d'œil.

    Un cardinal, le Conseil et la coresponsabilité

    La Belgique n'est pas un pays facile à comprendre. Pendant des siècles, cette bande de terre stratégique a été le "champ de bataille de l'Europe". La nation, qui a déclaré son indépendance des Pays-Bas en 1830, est composée de deux grands groupes ethniques : les Flamands, majoritaires, qui parlent un dialecte néerlandais, et les Wallons, minoritaires, qui parlent français.

    La Belgique compte 11,5 millions d'habitants et a des frontières communes avec les Pays-Bas, l'Allemagne, le Luxembourg et la France. Sa capitale, Bruxelles, est le centre de l'Union européenne, une alliance politique et économique de 27 États membres. Le pays est relativement prospère, mais les étrangers le considèrent souvent comme profondément divisé sur le plan culturel et son gouvernement comme dysfonctionnel, le surnommant "l'État en faillite le plus réussi du monde". (...)

    On dit souvent qu'il n'y a pas de Belges célèbres, mais en fait, le pays a produit des saints légendaires tels que saint Jean Berchmans et saint Damien de Molokai.

    Peu après l'indépendance de la Belgique, un important centre d'érudition catholique a été établi dans la ville de Louvain. (L'université catholique de la ville s'est divisée dans les années 1960 selon des lignes linguistiques, ce qui a alors entraîné l'effondrement d'un gouvernement belge).

    Les prouesses académiques de l'Église belge ont eu une influence lorsque le pape Jean XXIII a convoqué les évêques du monde entier à Rome pour un Conseil œcuménique en 1962. Les théologiens et les évêques belges contribuèrent vigoureusement aux sessions de Vatican II, et le cardinal Leo Jozef Suenens fut le premier à le faire. Selon sa nécrologie parue dans le New York Times, Suenens a contribué à influencer l'orientation du concile en envoyant au pape une critique des documents préparatoires. Avec le soutien de Jean XXIII, le cardinal a présenté une vision alternative lors de la première session du Conseil. Le pape a ensuite nommé Suenens à une commission chargée de rationaliser l'ordre du jour du Conseil. Paul VI l'a ensuite nommé l'un des quatre modérateurs du Conseil.

    Le New York Times a décrit Suenens comme un champion de la "modernisation des vêtements et du style de vie des religieuses catholiques, de l'élargissement des responsabilités des laïcs, de l'ordination d'hommes mariés comme diacres, de la retraite obligatoire des évêques et du renouvellement des liens avec les autres branches du christianisme et avec le judaïsme". Quelques années après Vatican II, Suenens a publié un livre largement discuté dans lequel il affirmait que le Vatican revenait sur l'engagement du Concile en faveur de la "coresponsabilité des laïcs".

    Bonnes œuvres, petites congrégations

    Le rapport annuel de l'Église belge est une publication colorée et brillante d'une centaine de pages. Avec ses photos excentriques de jeunes et ses pages mettant en avant les œuvres de charité, le rapport suggère que le catholicisme belge est bien vivant. Mais au milieu de la publication, il y a une section statistique. Et là, le tableau commence à s'assombrir. Le rapport note que 1 261 personnes ont demandé à être rayées des registres de baptême en 2020. Cette année-là, 33 paroisses ont été fermées et 17 églises sont tombées en désuétude (dont deux données à d'autres communautés chrétiennes). Il n'y a eu que quatre ordinations sacerdotales dans le pays, tandis que trois prêtres diocésains ont quitté le ministère. Plus de la moitié des prêtres diocésains restants en Belgique sont âgés de plus de 75 ans.

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  • Une introduction à la lecture de Fratelli Tutti "à l'attention des Gentils"

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  • L'Église catholique est la mère de la science moderne

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    De Thomas Maino sur le National Catholic Register :

    L'Église catholique est la mère de la science moderne

    Dans toutes les civilisations, la science a été "mort-née", mais dans la chrétienté, elle a prospéré et a donné lieu à des réalisations telles que le télescope spatial James Webb.

    21 septembre 2022

    "Je te prie, mon enfant, de regarder le ciel et la terre et de voir tout ce qui s'y trouve, et de reconnaître que Dieu ne les a pas faits avec des choses qui existaient. Et c'est de la même manière que le genre humain est né."

    Ainsi parla la mère à son fils qui allait être martyrisé pour sa foi. Ce passage du deuxième livre des Maccabées exprime la fascination des Juifs de l'Antiquité pour l'œuvre de Dieu. La Creatio ex nihilo, ou création à partir de rien, a été introduite dans la conscience du monde par l'Écriture des Hébreux. Les Pères de l'Église ont suivi cette croyance, s'opposant aux néo-platoniciens, qui considéraient que le monde faisait partie de Dieu.

    Le télescope spatial James Webb, récemment lancé, a capturé des images de l'espace lointain encore plus impressionnantes que son prédécesseur, le télescope spatial Hubble. L'un des premiers concepts de télescope remonte à Roger Bacon, un franciscain du 13e siècle. Dans un article écrit en 1260, il décrit la possibilité d'un instrument grossissant : "Une petite armée peut paraître très grande", et il prophétise également que "l'homme sera capable d'étudier la lune et les étoiles dans les moindres détails". Ce concept étonnant ne sera réalisé que lorsque les brevets et la construction de télescopes commenceront au début du 17e siècle.

    Lorsque l'on étudie l'histoire des sciences, il devient immédiatement évident que quelque chose dans le monde occidental a donné naissance à la science moderne. Mais pourquoi cela ? C'est un sujet qui a profondément fasciné le père bénédictin Stanley Jaki. Influencé par les travaux pionniers du physicien et historien des sciences Pierre Duhem, Jaki a consacré sa vie académique à l'étude de la relation entre la foi et la science, et plus précisément à l'essor de la science et à l'implication du christianisme dans ce processus. En étudiant l'ensemble de l'histoire des sciences, Jaki a identifié ce qu'il a appelé des moments "mort-nés" de la science - des exemples de génie scientifique qui n'ont jamais abouti à l'établissement de la méthode scientifique en tant que discipline dans une culture donnée. Il a constaté que c'était le cas dans de nombreuses cultures anciennes : l'Égypte, Babylone, l'Inde, la Chine, la Grèce et le monde musulman. La découverte de Jaki est que c'est la vision du monde omniprésente dans ces cultures qui a étouffé tout développement de la science.

    L'Égypte ancienne était consumée par l'animisme, le panthéon des dieux régissant tous les aspects du monde. Un manque de signification était attribué au cosmos en raison de la perception de la nature immuable et cyclique de la réalité, ce qui empêchait toute discipline intellectuelle continue de prendre racine.

    Babylone, une culture imprégnée de mathématiques et d'astronomie, ne pouvait séparer ses dieux du monde. Leur cosmologie consistait à attribuer les événements célestes à des combats de dieux - une fantaisie qui rendait leur concept de "science" trop abstrait pour être durable. Les recherches dans un monde imaginé comme un conflit entre le chaos et l'ordre étaient vouées à l'échec.

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  • Une neuvaine pour les nouveaux évêques de Belgique

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    Communiqué de presse

    Neuvaine pour les nouveaux évêques de Belgique

    Récemment quatre évêques ont atteint la limite d’âge et ont remis leur démission au Saint-Père.

    Il s’agit de Mgr Jean-Luc Hudsyn, évêque auxiliaire pour le Brabant wallon, du cardinal Jozef De Kesel, archevêque de Malines-Bruxelles, Mgr Guy Harpigny, évêque de Tournai, Mgr Pierre Warin, évêque de Namur.

    Il revient à présent à Mgr Franco Coppola, nonce apostolique près le Royaume de Belgique, de proposer des candidats au pape François pour leur succéder dans ces quatre diocèses.

    Il s’agit de décisions importantes qui vont orienter la vie de nos diocèses pour les années à venir.  Des fidèles de ces différents diocèses proposent de prier spécialement à cette intention afin que l’Esprit Saint éclaire tous ceux qui travailleront au choix de ces quatre successeurs des apôtres.  

    A ce titre, ils seront docteurs de la foi, chargés de l’enseigner et de la transmettre avec fidelité.  Ils dispenseront aux croyants les sacrements, ils guideront le peuple de Dieu.  Ils donneront à de nouveaux membres par le sacerdoce, la charge de porter l’Evangile à tous.

    Que Dieu, par son Eglise, donne les pasteurs dont notre pays a tant besoin.  

    Concrètement, ils proposent à tous les fidèles qui le souhaitent de prier  une neuvaine à cette intention pendant la visite ad limita des évêques de Belgique au Vatican qui se déroulera la semaine prochaine.  La neuvaine commencera le vendredi 23 septembre et  se terminera le 1er octobre, dernier jour de la visite des évêques.

    En pratique, chaque jour les participants à cette neuvaine recevront chaque jour un texte biblique, un petit commentaire, une oraison et la prière à l’Esprit Saint (du Cardinal Mercier, ancien cardinal et primat de Belgique).

    Ceux qui veulent se joindre à cette prière, peuvent le faire de plusieurs façons :

    1. Le site Hozana : https://hozana.org/communaute/11192-pour-les-futurs-eveques-de-belgique
    2. Un groupe WhatsApp : communiquez votre numéro au mail :  neuvaine.eveques@gmail.com
    3. Par email : neuvaine.eveques@gmail.com

    Christian Boland, Braine-l’Alleud

    Pieter en Maylis Laureys, Brussel

    André et Claire Bourguignon, Marche-en-Famenne

    Wivine Muret, Bruxelles

    Christophe et Aude Plumier, Ath

    Bernard de la Croix, Bruxelles