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  • Les évêques allemands pris au piège qu'ils se sont eux-mêmes tendu ?

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    De kath.net/news :

    Après la visite ad limina - Les évêques allemands pris au piège qu'ils se sont eux-mêmes tendu

    20 novembre 2022

    "Neuer Anfang" (nouveau départ) commente dans un communiqué de presse : "La visite ad limina des évêques allemands a été un tournant décisif pour la voie synodale. Il est même possible qu'il ait déjà été décidé qu'elle n'avait pas d'avenir". Les évêques allemands se sont piégés eux-mêmes.

    Le résultat de leur visite ad limina à Rome auprès du Saint-Père peut être résumé dans les points suivants :

    1. le Saint-Siège a émis des réserves fondamentales sur toutes les questions doctrinales et constitutionnelles décisives dans les champs de la structure épiscopale fondamentale de l'Église, de l'anthropologie et de l'éthique (sexuelle). Elles concernent "la méthode, les contenus et la structure de la voie synodale", c'est-à-dire en fait tout. Ni un soi-disant "conseil synodal" permanent avec compétence de direction, ni une modification de l'anthropologie et de l'éthique sexuelle, dans laquelle la position de base traditionnelle de la complémentarité des sexes et de la limitation de la sexualité humaine au mariage entre un homme et une femme serait rejetée, ne sont susceptibles d'être approuvés à Rome.

    2. Les évêques ont été informés qu'il existe aussi des points "non négociables". On peut supposer qu'il s'agit entre autres de la question de l'accès à l'ordo sacramentel (ordination des femmes). En effet, elle n'a même pas été mentionnée dans la déclaration commune du Saint-Siège et de la Conférence épiscopale allemande.

    3. Selon la prise de position de l'évêque de Passau Stephan Oster (publiée sur son profil Facebook), les interventions des cardinaux Luis Ladaria (Congrégation pour la doctrine de la foi) et Marc Ouellet (Congrégation pour les évêques) étaient claires et sans aucune concession de fond aux positions allemandes.

    Refus de la nomination d'évêques par une participation de laïcs : selon la presse, la Secrétairerie d'État a en outre fait état de graves objections aux modifications de la procédure de nomination des évêques, qui ne seraient pas compatibles avec le droit concordataire allemand existant.

    4. En cas de non-respect des objections, la voie synodale risque d'être soumise à un moratoire : la gravité des objections formulées au Vatican est mise en évidence par un événement mentionné tant par la déclaration commune que par Mgr Oster : le Saint-Siège a évoqué la possibilité d'un moratoire, c'est-à-dire d'un ordre donné aux évêques de suspendre la voie synodale, car trop de questions restaient en suspens. Celui-ci n'aurait été évité que parce que la partie allemande aurait concédé d'assimiler les objections romaines.

    5. Donc les évêques allemands se sont piégés eux-mêmes. Les devoirs des évêques allemands sont ainsi formulés. Ils rentrent en Allemagne avec le devoir de remédier à une situation qu'ils ont eux-mêmes provoquée. Cette tâche s'apparente à la quadrature du cercle. Il s'agirait de faire passer des messages contradictoires, qui se heurtent durement. A cela s'ajoute le fait que les textes et les décisions de la voie synodale critiqués à Rome ont même semblé trop faibles à de nombreux synodalistes - en tout cas non négociables. Les deux parties parlent donc de "non négociable".

    6. Mettre ensemble ces positions apparaît comme une mission impossible, à laquelle on ne peut qu'échouer. En d'autres termes, une grande partie des évêques allemands, et en particulier leur président, sont désormais pris dans un piège qu'ils se sont eux-mêmes tendu.

    7. La déclaration commune ne laisse guère de place à l'interprétation. Le fait que le Saint-Siège ait choisi la voie d'une déclaration finale commune avec les évêques allemands n'est pas le moins remarquable. Cela ne laisse guère de place à d'autres conclusions - ou même à des conclusions divergentes sur le fond. (...)

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  • Avortement, genre, euthanasie : quand des entreprises misent sur ce qu’elles croient être les nouvelles « valeurs »

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    De gènéthique magazine :

    « Tout est beauté » : une enseigne de mode fait la promotion de l’euthanasie

    21 novembre 2022

    Les entreprises se positionnent toujours plus sur les questions de société. Le dernier exemple se trouve au Québec.

    Simons, une enseigne de mode québecoise a proposé une campagne de communication peu ordinaire[1]. Dans une vidéo intitulée « Tout est beauté »[2] disponible sur son site internet, on peut écouter Jennyfer Hatch partager sa vision de la fin de vie. Cette britannique de 37 ans est décédée le 23 octobre après avoir eu recours à l’euthanasie.

    Atteinte du syndrome d’Ehlers Danlos, elle aurait voulu « “éveiller la conscience des gens” sur l’importance de mourir d’une “manière humaine” ». Le film a été rendu public le lendemain de sa mort.

    Des valeurs pour créer de la valeur ?

    « Je pense que le monde de l’entreprise a perdu quelque chose aujourd’hui : comprendre que les privilèges s’accompagnent de responsabilités et d’un engagement dans la communauté », déclare Peter Simons, le responsable de l’entreprise (cf. Faire du profit ou changer le monde ? Des entreprises choisissent les deux). Parmi les « valeurs » qu’elle entend promouvoir : la « compassion » [3].

    Peter Simons a rencontré Jennyfer dans le cadre du programme canadien d’« aide médicale à mourir », alors qu’il cherchait à réaliser « un film unique ». « Nous avons vraiment pensé – après tout ce que nous avons vécu ces deux dernières années et ce que tout le monde a vécu – qu’il serait peut-être plus pertinent de faire un projet moins orienté vers le commerce et plus axé sur l’inspiration et les valeurs qui nous sont chères », justifie-t-il.

    Des marques qui affirment défendre l’environnement ou l’avortement (cf. L’avortement pour faire marcher l’économie ?), des spots publicitaires qui mettent en scène des enfants prétendument transgenres (cf. Transgenre : « nous sommes devenus nous-mêmes le produit que nous devons conquérir »), et maintenant l’euthanasie : les entreprises misent sur ce qu’elles croient être les nouvelles « valeurs ». Au consommateur de faire son choix.

     

    [1] CBC, Why Quebec fashion retailer Simons is tackling medical aid in dying on its shopping website, Rachel Watts (09/11/2022)

    [2] « All is beauty »

    [3] https://www.simons.ca/imc/blog/spotlight/beauty-is-everywhere/

  • Le chant grégorien présenté sur "La foi prise au mot" (KTO)

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    De KTO Télévision sur Youtube :

    2022_11_21_08_47_48_Greenshot.pngLe chant grégorien est le chant propre de la liturgie de l'Église catholique romaine. Légué par une longue tradition, ce répertoire musical, que le concile Vatican II qualifie de "trésor d'une inestimable valeur", est composé principalement à partir de versets de la Bible dans sa version latine. Il est le fruit d'une longue tradition d'origine byzantine dont on peine à remonter le fil. Comment s'est-il formé ? Quelles sont ses caractéristiques ? Comment l'interpréter aujourd'hui ? A la veille de la sainte Cécile, le bibliste Régis Burnet reçoit François Polgàr, directeur artistique et musical de la Maîtrise de Sainte-Croix de Neuilly - The Paris Boys Choir - depuis 1983.

     

  • Stéphane Mercier sur Vimeo

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    2022_11_21_08_40_17_Greenshot.png

  • Les évêques belges seront à Rome cette semaine

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    Lu sur la Libre (Bosco d'Otreppe) de ce 21 novembre, p. 8 :

    Les évêques belges s’en vont passer une semaine auprès de François 

    Quatre-vingt-cinq centimètres bien tassés. Les dossiers confidentiels transmis au Saint-Siège au mois de janvier par les évêques de Belgique n’ont éludé aucun des enjeux, difficultés, défis du catholicisme local. Tout ce qui fait la vie de l’Église du pays y a été décrit en un vaste état des lieux. Ces documents ont permis à Rome ces derniers mois de préparer la visite officiellement appelée ad limina qu’y effectueront les évêques belges de ce 21 au 25 novembre. …

    Cette semaine, ce sont donc 18 réunions officielles qui sont inscrites à l’agenda des évêques belges auprès des différents services et administrations du Vatican pour évoquer aussi bien la chute des vocations, le rapport à l’islam, la sécularisation de la société, l’accueil des migrants ou l’organisation des cours de religion dans les écoles… En fin de semaine, deux rencontres sont également programmées avec le Pape. S’il est encore difficile de savoir sur quels enjeux insistera François, il est à peu près certain que ces dialogues ne prendront pas la forme d’un examen oral, mais d’un échange libre et fraternel, note Tommy Scholtes, porte-parole des évêques de Belgique. …

    Quoi qu’il en soit, les évêques belges auront le temps de prendre le pouls du Vatican puisqu’ils seront hébergés à la Maison Sainte-Marthe, au plus près du Pape qui y réside, y déjeune et en a fait le siège des discussions informelles entre ses proches collaborateurs.

    Lire aussi : Visite ad limina des évêques belges à Rome

  • Vieillissement historique de la population espagnole

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    Du site "Pour une école libre au Québec" :

    Chute de la natalité et hausse du vieillissement historiques en Espagne

    21 novembre 2022

    La natalité en Espagne préoccupe. Le nombre de naissances recensées n’a jamais été aussi bas depuis 1941.


    C’est désormais un fait : en Espagne il y a davantage de personnes qui meurent que de nouvelles naissances. Un déséquilibre continu qui préoccupe l’équilibre du pays : les spécialistes estiment que durant les 50 prochaines années, la population (autochtone) sera de plus en plus faible.

    113 364 décès de plus que de naissances en 2021

    Selon les chiffres de l’Institut national espagnol de statistiques (INE), le taux de natalité espagnol ne cesse de baisser depuis 2010, avec une chute plus importante à partir de 2015. 

    En effet, depuis 2015, le pays subit une perte progressive de population causée par un taux de natalité de plus en plus bas et une mortalité plus élevée. Une tendance qui a été aggravée par la pandémie de Covid.  Les dernières statistiques de l’INE avec des données de 2021 révèlent une certaine baisse du nombre de décès, qui a diminué de 8,7 % par rapport à l’année précédente, même si, avec 450 744 décès, ce chiffre se place au second rang du nombre de décès depuis que l’Institut de la Statistique enregistre ce nombre. Les décès ont dépassé les naissances de 113 364. Le  taux de fécondité en Espagne est de 1,19 enfant/femme. Le taux de remplacement de la population est généralement établi à 2,1 enfants/femme.

    Nombre de naissances depuis 1941 (la population de l’Espagne était alors de 26 millions de personnes, en 2021 elle était de 47,4 millions)

    Une génération sans enfants

    Les naissances sont inégalement réparties sur le territoire : les zones les plus rurales et moins habitées recensent peu de naissances, et il y a en revanche davantage de nouveau-nés le long du littoral méditerranéen.

    Deux principales raisons expliquent le phénomène. Il y a d’une part une baisse de la volonté d’avoir des enfants pour toute une génération : de nombreux Espagnols autour de la trentaine expliquent ne pas ressentir le besoin de devenir parents ; ils préfèrent leur carrière professionnelle, mais se disent aussi satisfaits de leur vie sociale sans enfants. L’État providence rassure et éloigne le spectre d’une vieillesse sans descendance. D’autre part, ceux qui souhaiteraient avoir des enfants deviennent parents de plus en plus tard, ou jamais, à cause du contexte économique du pays : les projets de grossesse sont reportés pour des raisons financières, par peur de l’avenir, de l’instabilité et du manque de perspectives professionnelles.

    Un problème d’équilibre national

    Les données de l’INE font état de 337 380 naissances l’année dernière, soit 1,15 % de moins que l’année 2020. Il s’agit du chiffre le plus bas depuis qu’il existe des registres de la natalité dans le pays. La baisse de la natalité et les progrès de la médecine transforment la population espagnole en une population vieillissante, pour laquelle des problèmes de pensions sont à venir. Le système de retraite espagnol va devoir affronter un souci de taille : plus de 30 % de la population appartient à la génération dite du baby-boom. Ces travailleurs seront tous à la retraite d’ici moins de vingt ans. Or, la génération qui devra permettre de payer leurs pensions de retraite est celle dite des millénariaux, qui représentent tout juste 16 % de la population, deux fois moins nombreuse donc.

    Pour le gouvernement de gauche espagnol, il s’agit d’un « problème arithmétique à résoudre » pour les prochaines décennies. Le ministre de la Sécurité sociale José Luis Escrivá a expliqué que la prochaine génération, qui sera moindre, « va obliger à renforcer le système de retraite durant les vingt prochaines années ». Les experts estiment que le déséquilibre le plus important sera atteint en 2050, puis la situation devrait s’adoucir avec des coûts qu’il sera à nouveau possible d’assumer une fois la génération nombreuse des baby-boomers disparue. Plusieurs solutions sont à l’étude pour pouvoir passer ces deux décennies compliquées, notamment des modifications du système de calcul des retraites, l’augmentation des bases de cotisation, et la promotion de la retraite partielle ou de la « retraite active », entre autres.

    Taux de vieillissement en forte hausse

    Les chiffres du vieillissement de la population espagnole sont une année de plus étonnamment élevés. Selon les dernières données de l’Institut national de la statistique INE, l’Espagne a enregistré en 2022 un nouveau taux de vieillissement maximal de 133,5 %, autrement dit on compte 133 personnes âgées de plus de 64 ans pour 100 personnes de moins de 16 ans.

    Évolution de l’indice de vieillissement de l’Espagne de 1999 (en bas) à 2022 (en haut)  
    Ce chiffre représente la plus forte croissance depuis 1999, soit 4,4 points de pourcentage, compte tenu du fait que l’année dernière, il était de 129,1 %. En d’autres termes, l’Espagne n’a pas autant vieilli en 23 ans.
     
    Nationalité des mères
     
    En 2020, 262 982 (77,5 %) bébés sont nés de mères de nationalité espagnole (y compris les immigrés naturalisés), 25 861 (7,6 %) de mères de nationalité africaine (y compris l'Afrique du Nord), 23 395 (6,9 %) de mères de nationalité américaine ( Amérique du Nord et du Sud), 20 089 (5,9 %) aux mères de nationalité européenne (pays européens et non membres de l'UE) et 6 751 (2,0 %) aux mères de nationalité asiatique.

    Sources : INE, El Mundo, El Diario

    Voir aussi :

    Espagne : la natalité à son plus bas niveau

    En Espagne, la natalité baisse, le nombre d’écoles aussi

    La guerre d’Espagne sans légendes 

  • Tourner notre regard vers la destination finale de l’histoire qui sera le règne définitif et éternel du Christ

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    HOMÉLIE DU PAPE BENOÎT XVI (Basilique vaticane - Dimanche 25 novembre 2012)

    (...) En ce dernier dimanche de l’année liturgique, l’Église nous invite à célébrer le Seigneur Jésus, Roi de l’univers. Elle nous appelle à tourner notre regard vers l’avenir, ou mieux plus profondément, vers la destination finale de l’histoire qui sera le règne définitif et éternel du Christ. Il était au commencement avec le Père, quand le monde a été créé, et il manifestera pleinement sa seigneurie à la fin des temps, quand il jugera tous les hommes. Les trois lectures d’aujourd’hui nous parlent de ce règne. Dans le passage de l’Évangile, tiré de l’Évangile de saint Jean, que nous avons écouté, Jésus se trouve dans une situation humiliante – celle d’accusé – devant le pouvoir romain. Il a été arrêté, insulté, raillé, et ses ennemis espèrent obtenir maintenant sa condamnation au supplice de la croix. Ils l’ont présenté à Pilate comme quelqu’un qui aspire au pouvoir politique, comme le prétendu roi des juifs. Le procureur romain mène son enquête et interroge Jésus : « Es-tu le roi des Juifs ? » (Jn 18, 33). Répondant à cette demande, Jésus précise la nature de son règne et de sa messianité-même, qui n’est pas un pouvoir mondain, mais un amour qui sert ; il affirme que son règne ne doit pas être absolument confondu avec un règne politique quelconque : « Ma royauté ne vient pas de ce monde … Non, ma royauté ne vient pas d’ici » (v. 36).

    Il est évident que Jésus n’a aucune ambition politique. Après la multiplication des pains, les gens, enthousiasmés par le miracle, voulaient s’emparer de lui pour le faire roi, afin de renverser le pouvoir romain et établir ainsi un nouveau règne politique, qui aurait été considéré comme le royaume de Dieu tant attendu. Mais Jésus sait que le royaume de Dieu est d’un genre tout autre, il ne se fonde pas sur les armes et sur la violence. C’est la multiplication des pains qui devient alors, d’une part, le signe de sa messianité, mais, d’autre part, un tournant dans son activité : à partir de ce moment, la marche vers la croix se fait plus évidente ; là, par un acte suprême d’amour, resplendira le règne promis, le règne de Dieu. Mais la foule ne comprend pas, elle est déçue et Jésus se retire, tout seul, dans la montagne pour prier, pour parler à son Père (cf. Jn 6, 1-15). Dans le récit de la passion, nous voyons comment les disciples aussi, tout en ayant partagé la vie avec Jésus et écouté ses paroles, pensaient à un royaume politique, instauré même avec l’aide de la force. À Gethsémani, Pierre avait tiré du fourreau son épée et avait commencé à combattre, mais Jésus l’avait empêché (cf. Jn 18, 10-11). Il ne veut pas être défendu par les armes, mais il veut accomplir jusqu’au bout la volonté de son Père et établir son royaume non pas par les armes et la violence, mais par la faiblesse apparente de l’amour qui donne la vie. Le royaume de Dieu est un royaume totalement différent des royaumes terrestres.

    Et c’est pour cela que, face à un homme sans défense, fragile, humilié, comme l’est Jésus, un homme de pouvoir comme Pilate reste surpris ; surpris parce qu’il entend parler d’un royaume, de serviteurs. Et il pose une question qui lui semblera paradoxale : « Alors, tu es roi ? ». Quel genre de roi peut être un homme dans ces conditions-là ? Mais Jésus répond par l’affirmative : « C’est toi qui dis que je suis roi. Je suis né, je suis venu dans le monde pour ceci : rendre témoignage à la vérité. Tout homme qui appartient à la vérité, écoute ma voix » (18, 37). Jésus parle de roi, de royaume, cependant, il ne se réfère pas à la domination, mais à la vérité. Pilate ne comprend pas : peut-il exister un pouvoir qui ne s’obtient pas par des moyens humains ? Un pouvoir qui ne réponde pas à la logique de la domination et de la force ? Jésus est venu révéler et apporter une nouvelle royauté, celle de Dieu ; il est venu rendre témoignage à la vérité d’un Dieu qui est amour (cf. 1 Jn 4, 8.16) et qui veut établir un royaume de justice, d’amour et de paix (cf. Préface). Celui qui est ouvert à l’amour, écoute ce témoignage et l’accueille avec foi, pour entrer dans le royaume de Dieu.

    Nous retrouvons cette perspective dans la première lecture que nous venons d’écouter. Le prophète Daniel prédit le pouvoir d’un personnage mystérieux placé entre ciel et terre : « Je voyais venir, avec les nuées du ciel, comme un fils d’homme ; il parvint jusqu’au Vieillard, et on le fit avancer devant lui. Et il lui fut donné domination, gloire et royauté ; tous les peuples, toutes les nations et toutes les langues le servirent. Sa domination est une domination éternelle, qui ne passera pas, et sa royauté, une royauté qui ne sera pas détruite » (7, 13-14). Ces paroles annoncent un roi qui domine de la mer à la mer jusqu’aux bouts de la terre, grâce à un pouvoir absolu qui ne sera jamais détruit. Cette vision du prophète – une vision messianique – est éclairée et trouve sa réalisation dans le Christ : le pouvoir du vrai Messie – pouvoir qui ne décline jamais et qui ne sera jamais détruit – n’est pas celui des royaumes de la terre qui s’élèvent et s’écroulent, mais celui de la vérité et de l’amour. Cela nous fait comprendre comment la royauté annoncée par Jésus dans les paraboles et révélée ouvertement et explicitement devant le Procureur romain, est la royauté de la vérité, l’unique qui donne à toute chose sa lumière et sa grandeur.

    Dans la deuxième lecture, l’auteur de l’Apocalypse affirme que nous aussi nous participons à la royauté du Christ. Dans l’acclamation adressée à « celui qui nous aime, qui nous a délivrés de nos péchés par son sang », il déclare que celui-ci « a fait de nous le royaume et les prêtres de Dieu son Père » (1, 5-6). Il est clair ici aussi qu’il s’agit d’un royaume fondé sur la relation avec Dieu, avec la vérité, et non pas un royaume politique. Par son sacrifice, Jésus nous a ouvert le chemin pour une relation profonde avec Dieu : en lui, nous sommes devenus de véritables fils adoptifs, nous sommes rendus ainsi participants de sa royauté sur le monde. Être disciples de Jésus signifie donc ne pas se laisser séduire par la logique mondaine du pouvoir, mais apporter au monde la lumière de la vérité et de l’amour de Dieu. L’auteur de l’Apocalypse étend ensuite son regard à la deuxième venue de Jésus pour juger les hommes et établir pour toujours le règne divin, et il nous rappelle que la conversion, comme réponse à la grâce divine, est la condition pour l’instauration de ce royaume (cf. 1, 7). C’est là une invitation pressante adressée à tous et à chacun : nous convertir toujours au règne de Dieu, à la seigneurie de Dieu et de la Vérité, dans notre vie. Chaque jour, nous l’invoquons dans la prière du ‘Notre Père’ avec les paroles : « Que ton règne vienne » ; cela revient à dire à Jésus : Seigneur fais-nous devenir tiens, vis en nous, rassemble l’humanité dispersée et souffrante, pour qu’en toi, tout soit soumis au Père de miséricorde et d’amour.

  • La Solennité de Notre Seigneur Jésus-Christ, Roi de l'Univers

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    De John Grondelski  sur le National Catholic Register :

    Solennité de Notre Seigneur Jésus-Christ, Roi de l'Univers

    ÉCRITURES ET ART : Le temps est la seule chose que Dieu a rationnée, pourtant, même dans ces derniers moments entre la vie et la mort, on peut toujours se tourner vers Dieu.

    Titian, “Christ and the Good Thief,” ca. 1566
    Titien, "Le Christ et le bon larron", vers 1566 (photo : Domaine public)

    19 novembre 2022

    Avec ce dimanche, l'année liturgique touche à sa fin. Dimanche dernier et dimanche prochain nous rappelleront la fin du monde.

    Le dernier dimanche ordinaire du Temps ordinaire nous le rappelle, car c'est là que s'achève l'histoire humaine. Le premier dimanche de l'Avent nous le rappelle, car nous ne regardons pas en arrière vers la venue de Jésus à Bethléem, mais en avant vers sa seconde venue dans la gloire.

    Entre ces deux charnières, nous regardons vers l'origine, la cause et le but de l'histoire humaine : Jésus-Christ, Roi de l'Univers.

    L'Évangile d'aujourd'hui nous ramène au moment central de la vie de ce roi : sa passion, sa mort et sa résurrection. Il évoque en particulier sa rencontre avec le bon larron.

    Le regretté Ján Chryzostom Korec, archevêque de Nitra, en Slovaquie, a écrit dans sa méditation sur le Bon larron que Jésus était exactement là où il voulait être sur cette croix.

    En crucifiant Jésus, l'establishment juif de Jérusalem à l'époque de Jésus voulait marquer un point. Mourir sur un arbre" était considéré comme une mort maudite (voir Deutéronome 21:22-23). Pendre Jésus à une croix n'était pas seulement le moyen disponible pour la peine capitale. C'était le moyen pour les ennemis de Jésus de s'assurer que sa réputation parmi ses disciples potentiels serait à jamais ternie.

    Ils l'ont donc pendu à un arbre. Et, pour bien montrer qu'il était un malfaiteur, deux autres criminels ont été pendus avec lui.

    Mais Jésus a passé sa vie parmi les pécheurs. Il a été attaqué par ses ennemis pour avoir mangé "avec des collecteurs d'impôts et des pécheurs" (Matthieu 9:11). Il n'était donc pas surprenant qu'il finisse sa vie avec eux aussi.

    Voici comment Korec résume la situation :

    ... le Père permet que le Fils ne meure pas dans une solitude majestueuse, mais aux côtés des malfaiteurs. Jésus a vécu parmi les gens ; il a vécu parmi les pécheurs et il est mort parmi les pécheurs. Lui, l'ami des pécheurs, reste leur ami jusqu'au bout. Il meurt comme eux et il meurt avec deux d'entre eux. Nous savons que ce n'était pas en vain - Il a sauvé l'un d'entre eux au dernier moment. Et il l'a sauvé pour l'éternité (c'est nous qui soulignons, extrait de Rok nad evanjeliom).

    Jésus s'est fait homme "pour nous les hommes et pour notre salut". Il est donc approprié que nous reconnaissions sa royauté au moment où, presque dans son dernier souffle, il apporte encore au Père un homme désireux de se tourner vers Dieu. Quelques instants avant de mourir, Jésus élargit encore son royaume en accueillant un citoyen de plus.

    Ceux qui l'ont crucifié ont fait du titre de "Roi des Juifs" un objet de dérision. Ses accusateurs l'ont utilisé comme un faux drapeau pour manipuler les Romains afin qu'ils le crucifient. Les soldats qui l'ont crucifié "se moquaient de lui ... 'si tu es le roi des Juifs, sauve-toi toi-même!'"

    Le mal conduit les hommes sur des chemins bizarres et autodestructeurs. Les soldats romains et les "dirigeants [qui] se moquaient de Jésus" pouvaient se permettre de le ridiculiser. Ils s'attendaient à être en vie le lendemain, ce qui n'est pas ce qu'ils attendaient de Jésus.

    Mais Jésus a été ridiculisé même par l'un de ceux qui étaient condamnés avec lui. "Un des criminels qui étaient pendus là a injurié Jésus." Cet homme n'avait rien à gagner à cracher sur Jésus. Comme Jésus, il serait bientôt mort. Mais le désespoir et la malice du mal sont tels que même ce voleur - que l'histoire a nommé Gestas - se joint à l'attaque contre son compagnon condamné.

    Gestas n'a même pas le sens de la justice de ce qui lui est arrivé. Il faut que l'autre voleur - que l'histoire a nommé Dismas - lui rappelle : "Nous avons été condamnés à juste titre, car la peine que nous avons reçue correspond à nos crimes." Dismas est clairement en train de réfléchir à sa vie qui s'achève et de reconnaître ce qui était bien et ce qui était mal dans celle-ci. Gestas n'examinera ce qui l'a amené à cet endroit que lorsqu'il sera trop tard : le temps du repentir n'est pas après la mort.

    Dismas reconnaît la justice de sa sentence et l'injustice de celle de Jésus. "Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume."

    "Aujourd'hui, tu seras avec moi au Paradis."

    Celui du Christ est - comme nous le rappelle la préface de cette solennité - " un royaume de vérité et de vie, un royaume de sainteté et de grâce, un royaume de justice, d'amour et de paix ". Dans la mesure où Dismas était prêt à adhérer à ce Royaume, dans cette mesure, il est entré dans l'éternité en paix. Je suis sûr que sa prière était comme celle du poète polonais Roman Brandstaetter, une prière que nous devrions tous faire nôtre :

    Car je veux, ô Dieu, malgré tous mes doutes et mes tentations, Qu'à l'heure de ma mort, quand personne ne sera entre moi et Toi, Me reposer dans Ton regard Sous l'arc de Tes sourcils... ("La Tentation dans le désert").
    Car c'est là que se trouve le Royaume des Cieux.

    L'Évangile d'aujourd'hui est illustré par le grand peintre vénitien du XVIe siècle, Titien (vers 1488-1576). Le tableau "Le Christ et le bon larron" a été peint vers 1566 et est conservé par le Musée national de Bologne, en Italie.

    Le tableau est centré sur les deux personnages clés de l'Évangile d'aujourd'hui, Jésus et le bon larron. Jésus incline la tête sur sa droite pour écouter Dismas. Dismas, par la parole et le geste, fait sa dernière demande pour une place dans le Royaume de Jésus.

    Elizabeth Lev a décrit ce tableau comme une scène de confessionnal. Le bon larron admet son mal et demande une place auprès du Christ. Jésus l'écoute et la lui promet. Cette ambiance de confession est renforcée par l'omission de Gestas et l'élévation des deux personnages dramatiques au-dessus des lances romaines qui s'agitent en dessous.

    Certains pourraient s'interroger sur la représentation de Dismas, en particulier sur la liberté relative de ses bras. La crucifixion consistait à attacher la victime à la croix par clouage, ligature ou les deux. Le clouage était plus douloureux mais accélérait la mort. La ligature prolongeait le châtiment mais était moins douloureuse. Le clouage puis le ligotage pouvaient intensifier et prolonger le châtiment. Comment cela ? La crucifixion a déplacé le centre de gravité du corps vers la région de la poitrine, qui n'est pas conçue pour fonctionner normalement - notamment pour respirer - tout en supportant le poids d'un corps. C'est pourquoi de nombreux spécialistes pensent qu'une personne crucifiée devait se soulever pour mieux respirer... se soulever sur des membres cloués. En attachant un prisonnier, les cordes aidaient à supporter le poids du corps et donc à prolonger la torture. Dismas est clairement attaché.

    Titien est considéré comme l'un des plus grands peintres vénitiens de la Renaissance. Lorsqu'il a peint "Le Christ et le bon larron", dix ans avant sa mort, il était passé des couleurs vives qui caractérisaient ses premières œuvres à une palette plus subtile. C'est ce que l'on constate dans ce tableau, où la mort qui s'approche est visible dans le fond brunâtre, qui se fond dans le bois des croix et les corps semi-bronzés des deux mourants, chacun quelque peu illuminé, celui du Christ encore plus. Suivant les conventions de la Renaissance sur la physicalité, les deux hommes sont musclés et anatomiquement exacts.

    Le temps est la seule chose que Dieu a rationnée, mais même dans ces derniers instants entre la vie et la mort, on peut encore se tourner vers Dieu. Sans présumer de sa miséricorde, rappelons-le nous toujours.

    John M. Grondelski (Ph.D., Fordham) est l'ancien doyen associé de l'école de théologie de la Seton Hall University, South Orange, New Jersey. Il s'intéresse particulièrement à la théologie morale et à la pensée de Jean-Paul II.

  • L'absence remarquée du pape lors de la rencontre entre les évêques allemands et la Curie

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    De Nico Spuntoni sur la Nuova Bussola Quotidiana (traduction française de "Benoît et moi" :

    Rencontre des évêques allemands avec les chefs de dicastères - le 18 novembre 2022

    Évêques allemands : le pape déserte la rencontre avec la Curie.

    19 novembre 2022

    La rencontre entre la Conférence épiscopale allemande et les chefs de dicastères pour discuter du parcours synodal controversé et radical en Allemagne n’a pas dû être facile. Le vrai mystère est l’absence du Pape, mais la familiarité dont il a fait preuve avec le Cardinal Marx jeudi dernier n’a pas échappé à l’attention.

    La visite ad limina tant attendue des évêques allemands se termine par un suspense [giallo]. Hier, en effet, les 67 membres de la conférence épiscopale allemande étaient censés voir une dernière fois les chefs de la Curie et le pape. Selon les prévisions, le sujet de cette dernière réunion avant la conférence de presse finale fixée ce matin au Palazzo Cesi aurait dû être précisément l’ordre du jour du Chemin synodal qui éloigne de Rome la majorité de l’épiscopat allemand.

    Et au contraire, François ne s’est pas présenté à l’Institut Patristique Augustinianum. Ainsi, seuls les cardinaux Pietro Parolin, Luis Francisco Ladaria Ferrer et Marc Ouellet, qui, en tant que Secrétaire d’État, Préfet du Dicastère pour la Doctrine de la Foi et Préfet du Dicastère pour les Évêques, sont les plus concernés par les implications que le processus du Synode allemand pourrait avoir pour l’Église universelle, se sont assis derrière la chaise de l’Auditorium.

    Dans le communiqué commun, il n’y a aucune explication – officielle ou officieuse – sur la non-participation, qui était considérée comme une évidence dans les jours et les heures qui ont précédé. L’absence surprise du Pape lors du rendez-vous consacré au controversé Synodaler Weg est-elle un signal précis à l’épiscopat allemand ou doit-elle être mise sur le compte d’un quelconque empêchement physique ? L’état de santé du souverain pontife n’est toutefois pas source d’inquiétude puisqu’il doit partir aujourd’hui pour Asti, la ville natale de sa famille, où il séjournera également demain.

    D’après ce qui semble ressortir du face-à-face à l’Augustinianum, la confrontation entre la Curie et la Conférence épiscopale allemande n’a pas été facile. Les chefs de service du Saint-Siège ont exprimé de fortes inquiétudes quant aux revendications allemandes concernant la moralité sexuelle et la participation des laïcs à l’élection d’un évêque. Le communiqué parle explicitement de « définir et d’approfondir » les questions abordées hier, telles que celles relatives aux « structures de l’Église, au ministère sacré et à son accès, à l’anthropologie chrétienne », et ne manque pas de mentionner « les préoccupations que suscite le Chemin synodal, indiquant le risque de « réformes de l’Église et non dans l’Église » ». Dans l’assistance, parmi les responsables curiaux, se trouvait également le cardinal Kurt Koch, préfet du Dicastère pour la promotion de l’unité des chrétiens, fortement critique à l’égard du texte d’orientation du Chemin synodal et protagoniste d’un récent clash avec le président de la Conférence des évêque allemands, Georg Bätzing.

    Difficile de penser que cette visite ad limina, sept ans après la dernière, reste dans les mémoires comme un feu vert romain à l’agenda radical du Synodaler Weg, qui est d’ailleurs contesté par une partie non négligeable de l’épiscopat allemand lui-même. Au cours de ces quatre jours à Rome, la centralité de la figure du cardinal Reinhard Marx, l’homme qui a fortement voulu entamer ce chemin synodal, qui est apparue une fois de plus. L’archevêque de Munich et Freising, bien qu’ayant quitté la direction de la Conférence en 2020, continue d’être l’homme fort de la ligne de rupture dans l’Église allemande également en vertu du rôle de poids qu’il occupe au Vatican en tant que coordinateur du Conseil pour l’économie et membre du Conseil des cardinaux.

    Lors de la rencontre des 67 évêques avec François, jeudi au Palais apostolique, on a noté aussi la familiarité du prélat avec le Saint-Père. Ce dernier a toutefois mis publiquement en garde les évêques allemands contre la tournure prise par la voie synodale. Il l’a fait il y a quelques semaines, au retour de son voyage au Bahreïn, en déclarant : « L’Allemagne a une grande et belle Église évangélique ; je n’en veux pas une autre, qui ne sera pas aussi bonne que celle-là ; mais je la veux catholique, en fraternité avec l’Église évangélique ». Une phrase significative qu’il avait déjà prononcée en présence de Bätzing, comme il l’a révélé en mai lors d’une conversation avec les rédacteurs des magazines culturels européens de la Compagnie de Jésus.

    Dans ces conditions, Marx a peut-être compris qu’il devait jouer « à l’écart » de Rome et a pris ses contre-mesures, faisant preuve d’une prudence inhabituelle pour lui, du moins en Allemagne, sur les sujets les plus brûlants. S’adressant à ses confrères de la basilique Saint-Paul-hors-les-Murs, le cardinal a écarté l’hypothèse d’un affrontement frontal avec le Saint-Siège, affirmant que les évêques allemands doivent « avoir le courage de commencer quelque chose de nouveau à la lumière de la tradition et d’apporter avec eux le trésor du passé ».

  • Congo : Fayulu, la solution pour ramener la paix ?

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    « Afrikarabia : La situation sécuritaire continue de se dégrader à l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) en dépit de l’état de siège instauré depuis mai 2021 en Ituri et au Nord Kivu. Les ADF continuent leurs attaques, et les combats ont repris entre l’armée congolaise et les rebelles du M23, qui contrôlent depuis plus de 150 jours la ville de Bunagana. Quelles seraient vos mesures pour ramener la paix à l’Est du Congo ?

    Martin Fayulu : La première mesure est d’équiper et de former correctement l’armée congolaise pour combattre, ce que Félix Tshisekedi n’a jamais fait après 4 années de pouvoir. C’est l’armée qui assure l’intégrité territoriale du pays. Dans mon programme électoral des 100 jours, j’avais annoncé que je déplacerai le camp militaire Kokolo de Kinshasa à Beni pour renforcer notre présence militaire à l’Est. Je mettrai aussi en place des unités de surveillance des frontières dans cette région. La deuxième mesure est d’aller dénoncer à l’ONU l’attaque de notre pays par le Rwanda, mais aussi par l’Ouganda. Le Conseil de sécurité de l’ONU doit condamner ces pays et demander à ce qu’ils ramènent leurs militaires chez eux. La troisième mesure est de demander aux Congolais de rester aux aguets pour défendre l’intégrité territoriale du pays, comme le prévoit l’article 63 de la Constitution.

    Afrikarabia : Des négociations ont été engagées avec le Rwanda, sous l’égide de Luanda, mais aussi à Nairobi avec les groupes armés. Doit-on dialoguer avec le M23 ?

    Martin Fayulu : Il faut continuer les négociations de Luanda, mais il ne faut pas dialoguer avec le M23. On ne dialogue pas avec une force supplétive d’un gouvernement d’un pays voisin. Il faut discuter avec ce gouvernement, avec le Rwanda, mais aussi avec l’Ouganda et le Burundi, sous médiation angolaise. Je suis d’accord avec ça. Il faut que le Rwanda et l’Ouganda disent ce qu’ils reprochent au Congo, et que nous disions ce que nous reprochons à nos voisins.

    Afrikarabia : Que cherche le Rwanda selon vous ?

    Martin Fayulu : Paul Kagame veut une partie du territoire congolais. Il envahit le Congo, déplace les populations, et replace des Rwandais. Paul Kagame veut également les richesses du Congo : l’or, le Coltan… Le Rwanda n’a pas d’or sur son territoire, mais possède une raffinerie et exporte de l’or congolais. Le président ougandais, veut lui aussi tirer les avantages du commerce avec l’Ituri, et cherche à profiter des nappes pétrolifères seul. Nous reprochons à ces deux pays de nous déstabiliser pour profiter de nos ressources naturelles. L’intégration de la RDC dans la Communauté des Etats d’Afrique de l’Est (EAC) fait également partie de cette stratégie. L’Est du Congo représente un important marché de 40 millions d’habitants très lucratif pour les pays d’Afrique de l’Est.

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  • Communiqué conjoint du Saint-Siège et de la Conférence épiscopale allemande

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    Communiqué conjoint du Saint-Siège et de la Conférence épiscopale allemande, 18.11.2022

    (traduction automatique)

    Dans la matinée d'aujourd'hui, 18 novembre, s'est tenue à l'Institut Augustinianum, à Rome, une réunion interdicastérielle à laquelle ont participé les responsables de certains Dicastères de la Curie romaine et les 62 évêques de l'Église catholique d'Allemagne présents à Rome pour la visite ad Limina Apostolorum.

    La réunion avait été prévue depuis un certain temps comme une occasion de réfléchir ensemble sur le chemin du synode en cours en Allemagne, convoqué en réponse aux cas d'abus sexuels sur mineurs par des ecclésiastiques.

    La rencontre a été modérée par le Cardinal Secrétaire d'État, Son Éminence Pietro Parolin, qui, en introduisant les travaux, a rappelé le lien de communion et d'amour qui unit les évêques entre eux et avec le Successeur de Pierre et, soulignant l'importance de la rencontre comme moment de partage et de grâce, d'unité dans les différences, il a mentionné les préoccupations que suscite le Chemin synodal, indiquant le risque de "réformes de l'Église et non dans l'Église".

    Dans son discours d'introduction, Son Excellence Mgr Georg Baetzing, évêque de Limburg et président de la Conférence épiscopale allemande, a proposé une lecture des travaux du Chemin synodal allemand, et en a souligné l'esprit, fondé sur l'écoute du peuple de Dieu et le deuil des abus commis par les membres du clergé. L'archevêque Baetzing a également énuméré les sujets abordés lors des assemblées : le pouvoir et la répartition des pouvoirs dans l'Église - la participation communautaire et la planification missionnaire ; la vie sacerdotale aujourd'hui ; les femmes dans les ministères et les bureaux de l'Église ; vivre des relations qui fonctionnent - vivre l'amour dans la sexualité et dans les relations. Enfin, Son Excellence a exprimé son appréciation pour le travail du Synode convoqué par le Saint-Père pour toute l'Église et pour la décision de prolonger sa durée.

    Ont suivi les rapports théologiques des Éminences Cardinal Luis Francisco Ladaria, Préfet du Dicastère pour la Doctrine de la Foi, et Marc Ouellet, Préfet du Dicastère pour les Évêques, qui ont parlé franchement et clairement des préoccupations et des réserves concernant la méthodologie, les contenus et les propositions du Chemin synodal, proposant, au bénéfice de l'unité de l'Église et de sa mission évangélisatrice, que les demandes qui ont émergé jusqu'à présent soient incluses dans le Synode de l'Église universelle.

    De nombreux évêques allemands et des représentants de la Curie ont participé au dialogue ouvert qui a suivi. C'est ainsi qu'est apparue l'importance et aussi l'urgence de définir et d'approfondir certaines des questions mises en évidence, par exemple celles relatives aux structures de l'Église, au ministère sacré et à son accès, à l'anthropologie chrétienne, etc. En même temps, tous étaient pleinement conscients d'être en chemin avec l'ensemble du peuple de Dieu, saint et patient, même dans la confrontation de positions différentes. C'est précisément dans ce sens que de nombreuses interventions ont indiqué la centralité de l'évangélisation et de la mission comme objectif ultime des processus en cours, ainsi que la conscience de l'indisponibilité de certains sujets.

    Dans cette perspective de partage ouvert et fraternel, plusieurs propositions ont été faites, comme celle d'appliquer un moratoire au Chemin synodal allemand, qui n'a pas trouvé d'espace, et celle d'encourager la poursuite de la réflexion et l'écoute mutuelle à la lumière des perplexités apparues.

    En conclusion, le cardinal secrétaire d'État s'est félicité de cette confrontation, qui n'était pas formelle, mais nécessaire et constructive, et qui "ne peut être ignorée" dans les chemins en cours.

    Il a été convenu que l'écoute mutuelle et le dialogue doivent se poursuivre dans les mois à venir, afin de contribuer à l'enrichissement de la voie synodale allemande et du Synode universel de l'Église.