Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 3

  • « Ne cherchez pas à être tendance ! » : le message fort de l'évêque de Limoges aux pères de famille à Cotignac

    IMPRIMER

    Du site de Famille Chrétienne (accès libre) :

    « Ne cherchez pas à être tendance ! » : le message fort de Mgr Bozo aux pères de Cotignac

    Dans une belle homélie sur le vin nouveau, Mgr Bozo s'est adressé le samedi 2 juillet 2022 aux plus de 1 700 hommes réunis à l'occasion du pèlerinage des pères de famille à Cotignac. 

    Au risque de donner dans le stéréotype de genre, parmi les deux exemples sur lesquels Jésus s’appuie, rapiécer un vêtement et mettre du vin en bouteille, je choisis, pour un pèlerinage de pères de famille, le vin et les outres et je laisse le raccommodage au pèlerinage des mères. 

    « On ne met pas du vin nouveau dans de vieilles outres ; autrement, les outres éclatent, le vin se répand et les outres sont perdues. Mais on met le vin nouveau dans des outres neuves et le tout se conserve. »  

    « On met le vin nouveau dans des outres neuves. » Je suis obligé de passer par un peu de grec, parce qu’il manque en français une distinction importante.  

    Le vin nouveau, en grec, c’est oinon neon et les outres neuves, c’est askous kainousNeos et kainos : deux mots traduits par nouveau. On connait neos qui donne néophyte, néologisme ou néoruraux, c’est-à-dire nouveau au sens chronologique de récent. Le vin nouveau, c’est le beaujolais nouveau, tout juste tiré.  

    Kainos signifie nouveau au sens d’une autre modalité, qualité. L’outre neuve, ça ne veut pas dire qu’on vient de la fabriquer, ça veut dire qu’elle est d’un modèle différent. Pour recueillir le vin nouveau, le vin fort de l’Évangile, il faut une nouvelle qualité de réceptacle. C’est le baptême qui fait de nous des outres neuves, « des hommes nouveaux » (καινὸν ἄνθρωπον) (Ep. 4, 24). 

    Dans la mission de père de famille, on peut avoir peur de ce décalage de culture avec nos enfants qui grandissent, qui semblent vivre dans une autre culture, un autre monde. Nous chercherons alors à être up to date, « dernier cri » comme on disait autrefois. Mais à vouloir être « tendance », on risque toujours d’être en retard d’une mode. A vouloir trop s’adapter, on risque d’être à la remorque. Bien sûr, le chrétien n’est pas obligé d’être ringard, mais il doit faire attention à ne pas confondre la nouveauté de l’Évangile avec les modes passagères, superficielles, modes de pensée, mode d’agir… « Ne prenons pas pour modèle le monde présent, transformez-vous en renouvelant votre façon de penser… » (Rm 12, 5). 

    Car Dieu n’est pas vieux, il est éternellement jeune. C’est pourquoi l’Évangile est toujours actuel, si adapté, adapté à toute époque, parce qu’il est l’Évangile du Christ. Comme dit une belle formule de notre nouveau

    (neos !) docteur de l’Église, Saint Irénée « le Christ a apporté toute nouveauté en s’apportant lui-même ». Omnem novitatem attulit semetipsum afferens. Pour refléter la nouveauté du Christ, il ne faut pas s’éloigner de Lui, être de plus en plus référé à Lui.  « Si quelqu’un est dans le Christ, il est une créature nouvelle – kainos ». 2 Co, 5, 17. Cela interroge donc notre relation à Jésus, notre vie de prière, notre vie sacramentelle. 

    Dans son exhortation apostolique Evangelii Gaudium (2013), le Pape François a un beau paragraphe sur ce sujet de la nouveauté du Christ :  

    « Le Christ est « la Bonne Nouvelle éternelle » ( Ap 14, 6), et il est « le même hier et aujourd’hui et pour les siècles » ( He 13, 8), mais sa richesse et sa beauté sont inépuisables. Il est toujours jeune et source constante de nouveauté. (…) Il peut toujours, avec sa nouveauté, renouveler notre vie et notre communauté (…) Chaque fois que nous cherchons à revenir à la source pour récupérer la fraîcheur originale de l’Évangile, surgissent de nouvelles voies, des méthodes créatives, d’autres formes d’expression, des signes plus éloquents, des paroles chargées de sens renouvelé pour le monde d’aujourd’hui. En réalité, toute action évangélisatrice authentique est toujours « nouvelle ».

    Cela renvoie dos à dos le progressisme et l’intégrisme qui sont deux manières de mal comprendre la nouveauté. L’intégrisme refuse de reconnaître ce qu’il y a d’humain, de muable, de changeant dans le christianisme et le progressisme ne voit que cela. L’un et l’autre ont en commun de ne pouvoir accepter à la fois l’humanité et la divinité du christ, et donc de l’Église, alors qu’elle est précisément cette réconciliation entre l’homme et Dieu. 

    C’est parce que Dieu fait toutes choses nouvelles que justement le chrétien aime le passé, où il recueille le mystère du Christ, qui est venu dans l’histoire, il y a deux mille ans, et qui est toute nouveauté. Le chrétien aime la Tradition, qui n’a rien à voir avec la nostalgie de je ne sais quelle époque révolue, mais qui est cette longue chaine qui traverse le temps pour lui transmettre l’Évangile vivant. Le chrétien aime le présent où le Christ a promis qu’il serait avec nous et il aime le futur, parce qu’il est tourné vers l’accomplissement. Il tire de son trésor du neuf et de l’ancien. 

    Saint Charles de Foucaud disait que « L’Église est une apparente défaite dans une perpétuelle victoire ». Que les batailles perdues, les rendez-vous manqués de l’Église ne vous empêchent pas considérer cette victoire, qui est celle en elle du Ressuscité. Et le ressuscité se donne sans cesse, dans les sacrements qui sanctifient, purifient, rajeunissent incessamment l’Église. 

    On retrouve ce kainos à la fin de l’Apocalypse : Kaina poio panta « Voici que je fais toutes choses nouvelles » (21, 5). Madeleine Delbrel écrivait : « Les chrétiens n’ont pas besoin d’une foi nouvelle ou rajeunie, ils ont simplement besoin de vivre la nouveauté et la jeunesse de la foi »

    Le vin nouveau de l’Évangile, a besoin d’outres neuves, de pères nouveaux, incessamment renouvelés par le Christ !

    Amen

  • RDC : la vitalité des communautés chrétiennes à Bukavu

    IMPRIMER

    A Bukavu, dans la Région du Sud-Kivu, à l’est de la République Démocratique du Congo, cependant marquée par des conflits armés depuis plus de 25 ans, les communautés chrétiennes  (soixante pourcents de catholiques), sont très vivantes. Malgré la guerre, la pauvreté et les violences au quotidien, l’Eglise se mobilise et soutient la population: elle est un point d’ancrage pour tous et un lieu d’Espérance comme le montre ci-dessous un reportage KTO réalisé en partenariat avec l’Aide à l’Église en Détresse, auquel nous avons joint un coup d’œil sur l’école de musique des petits chanteurs de la Résurrection de l’archidiocèse de Bukavu  qui accueille les enfants et les jeunes pour une mission d’éducation à la vie de groupe, à l’autonomie, à la responsabilité, à la maitrise et l’affirmation de soi. JPSC

    Ref. RDC : la vitalité des communautés chrétiennes à Bukavu

  • L'arrêt Dobbs de la Cour Suprême des États-Unis : quelles lectures belge et européenne ?

    IMPRIMER

    Du site de l'Institut Européen de Bioéthique :

    Avortement : quelles lectures belge et européenne de l'arrêt de la Cour Suprême des États-Unis ?

    06/07/2022

    L'arrêt rendu le 24 juin dernier par la Cour suprême des États-Unis au sujet de l'avortement a relancé le débat sur le rôle du droit face à la question de l'avortement.

    Bien que l'arrêt ne concerne formellement que la réglementation de l'avortement dans les cinquante États américains, nombreux sont ceux qui soulignent l'impact d'une telle décision sur le reste du monde, en ce compris l'Europe et la Belgique.

    A découvrir sur le site de l'Institut Européen de Bioéthique

  • "C’est un malheur de l’Église d’aujourd’hui d’être terriblement dépendante du jugement que le monde porte sur elle."

    IMPRIMER

    Du Père Michel Gitton sur le site de France Catholique :

    N’ayons pas peur… de choquer ! 

    1er juillet 2022

    Dans la finale de l’épître aux Galates que nous lisons ce dimanche, saint Paul se livre : il a été exaspéré par les rumeurs et les manigances qui se trament dans son dos dans les communautés de Galatie. C’est pourtant là, en Asie mineure, qu’il a fait ses premiers pas avec Barnabé. Rappelons-nous : Antioche de Pisidie, Lystres, Iconium, tous beaux fleurons de son premier voyage missionnaire…

    Les fidèles n’ont pas perdu la foi, mais ils se laissent facilement troubler. Les voilà maintenant dans les bras de judéo-chrétiens extrémistes, qui exigent la circoncision ! Qu’est-ce qu’ils vont encore trouver ?

    Paul n’a été épargné par rien. Il a combattu le bon combat, comme il le dira un peu plus tard dans une lettre à Timothée. Il est marqué jusque dans sa chair par les sévices qu’il a subis pour le Christ, il a prématurément vieilli, même s’il reste entreprenant. Mais il n’a plus rien à perdre. « Le monde est à jamais crucifié pour moi, et moi pour le monde. »

    La liberté de l’apôtre

    Il a adhéré à la Croix du Christ, c’est sa seule fierté. Il ne jette pas un regard blasé sur les hommes. Il les aime ses Galates, c’est pour eux qu’il souffre. Et il est dévoré du désir de porter l’évangile plus loin, toujours plus loin. Toutes ces foules qui attendent au-delà des mers… Mais il ne joue pas un personnage, il n’a que faire de se faire bien voir. Il dit les choses comme elles sont, que cela plaise ou non.

    Cette liberté est précieuse, car tant que l’on dépend du jugement des hommes, on ne peut pas leur faire grand bien. C’est un malheur de l’Église d’aujourd’hui d’être terriblement dépendante du jugement que le monde porte sur elle. Je me faisais cette remarque en regardant l’autre jour les traductions liturgiques que l’on nous donne. Il y a des tas de choses que l’on n’ose pas dire. Par peur de quoi ? De choquer ?

    Et après ? Il y a des chocs qui réveillent et ce n’est pas plus mal. Alors on censure des passages entiers des psaumes, et même dans l’Évangile il y a des versets que vous n’entendrez jamais. On remplace des mots crus par des euphémismes.

    On a tronqué l’enseignement de saint Paul sur l’eucharistie, pour ne pas faire peur avec sa mise en garde en cas de communion sacrilège. On a peur des termes qui font trop « boutique », alors on ne parle plus d’épître, mais de lettre, de laudes mais de prière du matin, etc. C’est une attitude de fond, une peur d’être ce que nous sommes, de croire que Jésus est le seul sauveur et qu’il y a une seule véritable église.

    Fierté de la Croix

    D’où notre faiblesse devant les musulmans et beaucoup d’autres. Nous croyons que c’est de la charité, de la tolérance, mais regardons bien au fond de nous-mêmes, c’est de l’orgueil ! Nous avons peur d’être mal jugés, critiqués. Nous voudrions être reçus comme des gens éclairés, en avance sur leur temps, libérés des entraves du passé. Et cela rend notre message illisible.

    Retrouvons la fierté de la Croix, d’elle seule !

  • Prêtres africains : quand l’Église de Belgique prend aux pauvres pour donner aux riches

    IMPRIMER

    Lu sur Diakonos.be :

    17 juin 2022

    Prêtres africains : quand l’Église belge prend aux pauvres pour donner aux riches

    Je reçois et je publie. L’auteur est un jeune prêtre du diocèse de Namur, dans le Sud de la Belgique, une région frappée depuis des années par la sécularisation et le tarissement des vocations religieuses. Chaque année, on y déplore en moyenne le décès d’une douzaine de prêtres âgés pour une ou deux ordinations.

    Pour comprendre le contexte de cette lettre, il faut savoir que l’Église belge manque de vocations mais  que, grâce au concordat, elle n’a aucun problème pour payer ses prêtres, au contraire de beaucoup de diocèses d’Afrique dont les séminaires débordent mais qui manquent de moyens et ne disposent pas toujours des structures de formation universitaire adéquates. Sur base de ce constat,  au début des années 1990, certains évêques belges ont conclu des accords avec leurs homologues africains pour faire venir des prêtres étudiants étrangers qui viendraient dépanner en paroisse pendant la durée de leurs études. On pensait sans doute que cette solution, pourtant critiquée à l’époque par Rome, ne serait que temporaire, en attendant que les vocations locales reprennent.

    Contrairement aux autres étudiants universitaires, ces prêtres étrangers bénéficient dès leur arrivée en Belgique d’un salaire de curé payé par l’État et d’un logement de fonction gratuit en paroisse, souvent d’une bourse d’études. Ils constituent aussi une manne qui permet d’ailleurs à certaines universités belges de maintenir des facultés de théologie parfois en manque d’étudiants. La plupart de ces prêtres reversent une partie de leur salaire dans leur pays d’origine, notamment à leurs familles.

    Aujourd’hui, ces prêtres « venus d’ailleurs » sont largement majoritaires dans le diocèse de Namur et représentent pratiquement 2/3 du clergé en paroisse. Certains doyennés n’ont plus que des prêtres africains. Beaucoup s’installent plus ou moins définitivement en Belgique après leurs études ou poursuivent d’autres formations afin de pouvoir rester, sans que leur statut ne soit toujours très clair.  Vu l’ampleur de la pénurie de vocations et le souci de conserver le plus d’églises et de presbytères possibles, beaucoup de ces prêtres étudiants, au départ auxiliaires, ont été nommés vicaires, curés et même doyens et n’envisagent plus de retourner dans leur diocèse d’origine, parfois au grand dam de leurs évêques qui les réclament.

    Lire la suite

  • Un cimetière chrétien profané en Turquie

    IMPRIMER

    Une dépêche de l'Agence Fides :

    ASIE/TURQUIE - Un ancien cimetière chrétien profané dans la région de Tur Abdin

    5 juillet 2022  
     

    www.aina.org

    Yemişli (Agence Fides) - Des centaines de tombes profanées, avec des restes mortels et des objets funéraires dispersés dans les terres environnantes. C'est la scène que les chrétiens de Yemişli, un village de la province turque de Mardin (sud-est), ont trouvé devant eux lors de leur dernière visite au cimetière pour honorer la mémoire de leurs ancêtres. La profanation impie - rapportent des journaux turcs tels que Yeni Yaşam Gazetesi - a été découverte le mercredi 29 juin, jour où est célébrée la mémoire liturgique des saints Pierre et Paul. La chapelle du cimetière, dédiée aux deux Saints Apôtres, a été érigée en 1967, au milieu d'une zone funéraire qui comprend des tombes remontant au premier millénaire chrétien.

    Chaque année, le 29 juin, les chrétiens qui vivent encore dans la région - appartenant pour la plupart aux communautés syriaque, assyrienne et chaldéenne - se rendent au cimetière pour célébrer des liturgies dans la chapelle dédiée aux saints Pierre et Paul et accomplir des actes de dévotion devant les tombes de leurs ancêtres. Cette année, la découverte des tombes violées a provoqué la tristesse et le découragement des chrétiens de la région, qui ont reçu des témoignages de solidarité immédiate de la part des représentants de la communauté yazidie vivant encore en Turquie. La profanation de l'ancien cimetière chrétien de Yemişli a été rapidement signalée à la police locale.

    La région montagneuse de Tur Abdin, dans le sud-est de la province de Mardin, constitue une zone d'enracinement historique des communautés chrétiennes syriennes de la région. Le siège du patriarcat syrien orthodoxe d'Antioche s'était installé près de Mardin au 13e siècle, dans le monastère de Mor Hananyo, et y est resté jusqu'en 1933, avant de se déplacer en Syrie (d'abord à Homs, puis à Damas).

    Au cours des premières années du conflit syrien, la province de Mardin a vu arriver un flux important de réfugiés chrétiens qui avaient fui la Syrie. En février 2018 (voir Fides 13/2/2018), un décret-loi a ordonné la restitution intégrale aux Fondations liées à l'Église orthodoxe syrienne de dizaines de biens ecclésiastiques - églises, monastères, terrains et même cimetières anciens - dispersés dans la région de Mardin et qui avaient été placés sous le contrôle d'institutions publiques turques en 2017.

    (GV) (Agence Fides 5/7/2022)

  • Grande absente des préoccupations : la musique liturgique

    IMPRIMER

    D'Aurelio Porfiri sur le site de la Nuova Bussola Quotidiana :

    La musique sacrée : la grande absente

    06-07-2022

    Dans la lettre apostolique Desiderio Desideravi, l'accent mis sur la musique sacrée et le chant est réduit à une parenthèse, se contentant d'indiquer qu'il s'agit d'aspects à soigner. En réalité, des remèdes drastiques sont nécessaires, mais c'est le Vatican qui doit agir en premier. Depuis des décennies, des musiques qui ne sont pas dignes de la liturgie sont proposées au peuple, tandis que le chant grégorien est mis de côté.

    La musique sacrée est un sujet dont on parle beaucoup, mais on fait peu, très peu. Depuis des décennies, nous assistons au dessaisissement d'institutions musicales glorieuses, jugées inadaptées à la liturgie actuelle. Mais si la liturgie actuelle prétend se passer des patrimoines de beauté constitués au cours des siècles, il ne faut pas penser qu'il y a vraiment quelque chose qui cloche dans la mentalité de quelqu'un. Les chœurs, même célèbres, sont soit supprimés, soit "normalisés", c'est-à-dire pratiquement empêchés de chanter du grégorien ou de la polyphonie ancienne et moderne. Le chant folklorique doit être promu, sans penser qu'il y avait et qu'il doit encore y avoir une distinction claire entre le chant liturgique et le chant folklorique, mais qui s'en soucie ?

    Le point 23 de la Lettre apostolique Desiderio Desideravi dit : "Soyons clairs : tous les aspects de la célébration doivent être soignés (espace, temps, gestes, paroles, objets, vêtements, chants, musique, ...) et toutes les rubriques doivent être observées : cette attention serait suffisante pour ne pas priver l'assemblée de ce qui lui est dû, c'est-à-dire le mystère pascal célébré selon le rituel établi par l'Église". L'attention portée à la musique et au chant sacrés est réduite à cette parenthèse. Ils doivent être guéris... mais comment ? Parce que des remèdes drastiques sont nécessaires maintenant qu'ils sont très malades. Puisqu'il est clair qu'ils ne sont pas guéris, il faut peut-être adopter une position plus radicale.

    Après tout, cela correspond tout à fait à l'intérêt manifesté pour ces sujets au cours des dernières décennies. Et cela est évident du fait que la plupart des abus commencent précisément par l'utilisation d'une musique indigne de la célébration. Et les évêques, qui sont censés être vigilants, tournent souvent le dos et détournent le regard. N'est-ce pas la musique que les gens veulent ? Non, c'est la musique que le peuple subit parce qu'il ne connaît rien d'autre, il n'a pas été éduqué à la vraie musique liturgique, comme le demande le pape dans le dernier document et Vatican II avant lui.

    Et pourtant, malgré de belles paroles sur le sujet, même de la part de ce Pontife, aucune action efficace pour une réforme de la musique sacrée qui prenne à cœur sa dignité n'a jamais suivi. Si l'on veut être inflexible, comme on le voit avec les traditionalistes, on l'est. Mais comment se fait-il que ceux qui abusent de la liturgie par une musique indigne ne puissent entendre de telles paroles de condamnation à leur égard ? Mais il y en a bien d'autres.

    Peut-être est-ce parce que la situation s'est tellement détériorée qu'ils ont perdu l'espoir de faire quelque chose pour la changer. Mais s'ils n'essaient pas depuis le Vatican, les personnes de bonne volonté ailleurs ne pourront pas faire grand-chose à cet égard. S'il n'y a pas d'encouragement ferme et d'enjeux à ne pas franchir, même les quelques personnes qui n'agissent pas par peur ne pourront pas faire grand-chose pour améliorer la situation tragique.

  • Lorsqu'il s’agit d’avortement, ils mentent comme ils respirent

    IMPRIMER

    Du Salon Beige :

    Quand il s’agit d’avortement, ils mentent comme ils respirent

    50 ans de prison pour une fausse couche : qui peut croire ces médias ? Pas un ne s’est renseigné. Tous ont le même titre. Certains poussent même le vice jusqu’à faire payer leurs « articles ».

    La réalité : la jeune femme a caché sa grossesse à sa famille et a accouché hors de l’hôpital d’une petite fille vivante. Le rapport médico-légal a estimé que le bébé était né entre 37 et 40 semaines de gestation. Selon l’accusation du procureur, la mère lui a infligé plusieurs coups de couteau à la naissance. 6 coups. Six.

  • Burkina Faso : plus de 30 fidèles assassinés devant leur église

    IMPRIMER

    Du site de l'Aide à l'Eglise en Détresse (France) :

    Burkina Faso : Assassinés devant leur église

    05/07/2022

    L’AED dénonce une énième attaque terroriste au Burkina Faso. Dans la nuit du 3 au 4 juillet, plus de trente burkinabè ont été tués lors d’une attaque à Bourasso dans le diocèse de Nouna (Nord-Ouest).

    Réfugiés ayant fui les attaques terroristes

    « Les terroristes sont venus en motos dans le village de Bourasso le dimanche 3 juillet vers 17h, puis ils sont repartis sans rien faire….Mais ils sont revenus pendant la nuit, menaçant les villageois dans la cour devant l’église » explique l’un des survivants.  Alors que les villageois les suppliaient de les épargner, d’autres habitants sont venus se joindre à cette supplication car les terroristes étaient déjà venus plusieurs fois dans ce village et menaçaient toute la région depuis déjà deux ans. C’est alors que les hommes armés se sont mis à tirer sur la population. « Ils ont tué 14 personnes devant l’église » déplore un prêtre de la paroisse cathédrale de Nouna, située à 20 km de Bourasso. Puis ils sont rentrés plus à l’intérieur du village et en ont tué 20 autres* …Parmi eux, beaucoup de chrétiens et des personnes de la religion traditionnelle africaine. Le procédé est toujours le même, ces hommes arrivent en moto, deux par motos, ils sont encagoulés et armés. Dans la nuit, difficile de savoir combien ils sont mais sans doute quelques dizaines.

    « Ils sont venus chez moi et ont fait sortir deux membres de ma famille » témoigne un autre survivant. « Ils les ont égorgés avant de partir. La psychose était énorme. Je n’arrêtais pas de penser qu’ils allaient revenir chercher le reste de ma famille »

    « On est terrifié…continue le père.  » Toutes ces personnes victimes n’ont rien à voir avec la politique ou ces groupes terroristes, elles sont attaquées alors qu’elles n’ont rien pour se défendre. C’est vraiment le désarroi…» Lui-même avait échappé de justesse à une embuscade terroriste dans cette région le 9 mai dernier. « Je suis vraiment triste ….Je connaissais quasiment toutes les personnes. »

    Le courage de vivre

    La matin de l’attaque, le diocèse de Nouna célébrait dans la joie une messe d’action de grâce pour l’ordination de deux de ses prêtres qui avait eu lieu la veille.  Le diocèse remerciait aussi les sept années de service de son catéchiste qui habite à Bourasso. Sans savoir que la nuit même, une partie de ses paroissiens, dont les deux frères du catéchiste, allaient mourir, assassinés par des terroristes.

    « Mais malgré tout, nous gardons espoir. Nous gardons le courage de vivre les jours que Dieu nous donne. » affirme le prêtre. Et de conclure : «  Ici, quand on se lève, on sait qu’on est vivant, mas on ne sait pas si on sera encore vivant le soir. » 

    L’AED au chevet des victimes du terrorisme

    Depuis 2015, le Burkina Faso est en proie à une multiplication d’attaques terroristes que le précédent président Kaboré n’avait pas réussi à endiguer. Il s’est fait renversé par un coup d’Etat le 24 janvier dernier par le lieutenant-colonel Samdaogo Damiba, promettant une lutte acharnée contre le terrorisme. Mais force est de constater que pour l’heure, les attaques continuent de proliférer dans tout le Burkina Faso.

    L’AED apporte son soutien à l’Église catholique du Burkina Faso dans son action en faveur du « retour à la vie » de personnes victimes de la violence islamiste et de déplacés. L’AED finance en particulier des projets visant à guérir les traumatismes. Plusieurs projets de radio qui assurent la communication, l’information et la pastorale dans les zones où la majorité de la population est en fuite ont également été subventionnés. En 2021, l’AED a soutenu 75 projects au Burkina Faso.  

    *Nos interlocuteurs (qui souhaitent rester anonyme) parlent de plus de 30 morts. Le communiqué officiel du diocèse avait donné quant à lui un premier bilan provisoire de 22 morts.

  • L'Afrique est devenue un centre de gravité pour l'État islamique

    IMPRIMER

    Extrait de l'article (en anglais) intitulé "Une stratégie mondiale pour lutter contre l'État islamique en Afrique" de Tricia Bacon, Austin C. Doctor, Jason Warner, publié sur le site de l'International Centre for Counter-Terrorism (ICCT) :

    Aperçu de l'activité de l'État islamique en Afrique

    À quoi ressemble au juste la présence de l'État islamique ? Depuis 2014, les groupes militants en Afrique ont plaidé leur allégeance, ou bay'ah, à l'État islamique central. Ces promesses ont donné naissance à huit - ou six selon la classification - provinces officielles, ou wilayat, de l'État islamique : Libye, Algérie, Égypte (péninsule du Sinaï), Afrique de l'Ouest (lac Tchad), Sahel, Somalie, Mozambique et République démocratique du Congo. Si les objectifs, les capacités et les relations de ces organisations avec l'État islamique central varient, elles sont toutes largement unies par leur mécontentement à l'égard des statu quo sociopolitiques dans leurs pays et par leur incorporation dans l'État islamique comme moyen de changer ces réalités.

    Bien sûr, si aucune des provinces africaines de l'État islamique ne se rapproche de l'occupation par l'État islamique central de grandes parties de l'Irak et de la Syrie, l'existence de ces provinces n'est pas symbolique. En effet, l'essor de l'État islamique en Afrique a été l'un des principaux facteurs de l'augmentation générale de la violence djihadiste sur le continent au cours des dernières années. Les statistiques sont sombres : la prévalence de la violence liée au djihadisme en Afrique a été multipliée par 17 depuis 2009, un chiffre stupéfiant. En outre, au cours de l'été 2021, les Nations unies ont révélé une statistique tout aussi frappante : au cours des six mois précédents, "l'évolution la plus frappante de la période considérée" était que le continent africain - et non l'Asie du Sud ou le Moyen-Orient - était la région du monde la plus touchée par le terrorisme djihadiste, qui subit le plus grand nombre de pertes mondiales causées par les groupes djihadistes désignés par l'ONU. Depuis le début de l'année 2022, l'État islamique a mené la moitié de ses opérations mondiales revendiquées en Afrique. Au cours des quatre premiers mois de 2022, l'État islamique a revendiqué plus d'opérations au Nigeria qu'en Irak. En conséquence, l'Afrique est devenue un centre de gravité pour l'État islamique et, en fait, c'est précisément la montée en puissance et l'expansion significative de l'État islamique en Afrique qui a conduit l'Afrique à devenir le nouvel épicentre mondial de la terreur jihadiste.

    Par conséquent, le travail de la Coalition mondiale pour lutter contre l'État islamique n'a jamais été aussi urgent.

    Dans la Libre de ce 6 juillet, Hubert Leclercq alerte sur le danger de cette "Nouvelle poussée islamiste en Afrique de l’Est" où les djihadistes affiliés à l’État islamique progressent et sortent des frontières du Mozambique. (extraits)

    "Une liste de noms qui ne cesse de s’allonger. Des chiffres de cases incendiées, de civils contraints de fuir et de militaires tombés au combat qui suivent inexorablement la même courbe. Les djihadistes d’Ansar Al-Sunnah au Mozambique sont clairement repartis à l’offensive ces derniers mois, soutenus par une véritable campagne de communication orchestrée par les médias de l’État islamique auquel ils ont fait allégeance en 2019. Depuis la fin du mois de mai, les attaques sont pratiquement quotidiennes et ne se cantonnent plus uniquement à la province du Cabo Delgado dans le nord du pays. Les islamistes, qui font désormais face non seulement à l’armée nationale, mais aussi à des renforts venus du Rwanda et d’autres envoyés par les pays de la SADC (Communauté d’Afrique australe) ont adapté leur stratégie. Ils se sont constitués en petites cellules mobiles. Le 28 juin dernier, ces islamistes n’ont pas hésité à attaquer par surprise une garnison à Nangade (Cabo Delgado). Le commandant de la garnison a été abattu et les rebelles sont repartis avec un stock d’armes et de munitions. Une "action d’éclat" mise en avant sur les réseaux sociaux de l’État islamique qui ont revendiqué l’action, photo à l’appui.

    Lire la suite

  • Desiderio desideravi : « Le pape s’inscrit dans la continuité de Jean-Paul II et Benoît XVI »

    IMPRIMER

    De Dom Philippe Piron sur le site de Famille Chrétienne :

    Liturgie : « Le pape s’inscrit dans la continuité de Jean-Paul II et Benoît XVI »

    Dom Philippe Piron est actuellement prieur du monastère bénédictin Sainte Thérèse, dédié à l’accueil de personnes fragiles ou en situation de handicap pour leur offrir une expérience de la vie contemplative, près de Rennes. Il mesure particulièrement les enjeux liturgiques liés au Motu proprio Traditionis Custodes en tant que père abbé émérite de Kergonan, au sein de la congrégation de Solesmes dans laquelle certains moines célèbrent la messe en forme extraordinaire (dont l’abbaye de Fontgombault ou celle de Randol). A l’abbaye de Kergonan, la messe est célébrée en latin et en chant grégorien, mais selon la forme ordinaire du rite romain.

    Avec cette nouvelle Lettre apostolique, le Pape François nous adresse, à tous les fidèles, un magnifique message qui nous invite à nous émerveiller de la puissante beauté de la liturgie.

    Ce texte très fort est d’une grande profondeur spirituelle. Il s’inscrit dans la ligne de la grande réflexion théologique du Concile Vatican II qui privilégie toujours et met en valeur la primauté de l’initiative divine. Si la liturgie est bien la célébration de l’Alliance entre Dieu et les hommes, c’est toujours Dieu qui en a l’initiative.

    La liturgie nous conduit ainsi à l’émerveillement devant l’amour de Dieu pour sa créature qui se réalise aujourd’hui encore dans la concrétude du mystère pascal. Notre participation consciente et active à la liturgie est ainsi notre manière de répondre en nous laissant attirer par ce désir de Dieu pour nous.

    Lire la suite sur le site de Famille Chrétienne

  • Synode romain : quo vadis ?

    IMPRIMER

    Éditorial de Mgr Marc Aillet paru dans la revue diocésaine "Notre Église" n° 138 (juillet-août 2022) du diocèse de Bayonne :

    Aillet images (6).jpg« La démarche synodale en diocèse s’est achevée et la Conférence des évêques de France a rassemblé les synthèses diocésaines dans une Collecte nationale, envoyée telle quelle à Rome. Il s’agissait de rendre compte de cette vaste consultation du Peuple de Dieu voulue pas le Saint-Père pour préparer le document de travail du Synode des Evêques qui se réunira autour du Pape en octobre 2023 sur le thème : « Pour une Eglise synodale : communion, participation et mission ». Cette consultation, prévenait le Pape François, n’est pas un sondage d’opinions ni un Parlement. Comme l’écrivait saint Antoine de Padoue : « Heureux celui qui parle selon le don de l’Esprit et non selon son propre sentiment ».

    Suivant l’articulation constitutive de la synodalité entre le Peuple de Dieu, la collégialité et la Primauté, c’est aux évêques et au Successeur de Pierre qu’il revient maintenant de discerner dans cette Collecte ce qui ressort du sensus fidei, c’est-à-dire du sens surnaturel de la foi du peuple de Dieu tout entierou de l’opinion des hommes, pour saisir ce que l’Esprit dit à l’Eglise d’aujourd’hui.

    Lors de leur Assemblée plénière extraordinaire, qui s’est tenue à Lyon les 14 et 15 juin, les évêques de France se sont livrés à un premier acte de discernement, avec l’aide d’invités, prêtres, consacrés, laïcs, engagés dans leurs diocèses respectifs pour accompagner cette démarche synodale.

    Le document destiné à accompagner l’envoi de la Collecte à Rome, amendé et voté par les évêques, relève premièrement que cette synthèse ne saurait constituer un reflet exact du Peuple de Dieu, tant les jeunes générations et d’autres catégories de fidèles ne se sont pas sentis concernés par cette démarche. Tous s’accordent pour reconnaître que ce sont plutôt les fidèles engagés dans nos communautés depuis des décennies, pour beaucoup marqués par les années postconciliaires, qui se sont le plus largement exprimés.

    A côté de belles perspectives qui s’ouvrent, en particulier autour de la Parole de Dieu et de la fraternité, avec le souhait que les différences de générations et de sensibilités se rencontrent et apprennent à se connaître sans a priori et jugements réducteurs, les évêques ont listé des points d’attention et des manques : la place centrale de l’Eucharistie comme sacrifice du Christ, l’importance de la famille, les défis anthropologiques qui traversent la société et qui pèsent comme une menace sur l’avenir de l’humanité, la vie et le ministère des prêtres. On note aussi que l’on s’est beaucoup focalisé sur des questions de fonctionnement, quand le souci de la mission semble quelque peu oublié : or « l’Eglise existe pour évangéliser » (saint Paul VI).

    Un certain nombre de contributions retenues dans la Collecte nationale manifestent une sorte de malentendu sur le Mystère de l’Eglise, qui ne sera jamais comparable à une société démocratique, et sur l’identité du prêtre configuré au Christ Tête et Pasteur de l’Eglise. Nombre de prêtres, en lisant la Collecte, ont ressenti un certain malaise, jusqu’à se demander s’ils ont encore une place dans l’Eglise ainsi rêvée. Or ce n’est pas en abordant la distinction entre le sacerdoce ministériel des prêtres et le sacerdoce commun des fidèles sous l’angle de la concurrence des pouvoirs, en quête d’un équilibre toujours fragile, que l’on éradiquera le « cléricalisme ». Il faut revenir à l’Ecclésiologie de Communion du Concile Vatican II qui montre combien les deux manières de participer à l’unique Sacerdoce du Christ, « bien qu’il y ait entre elles une différence essentielle et non seulement de degré, sont cependant ordonnées l’une à l’autre » (LG n. 10). Il ne s’agit pas tant de trouver un équilibre, qui se dit de deux forces physiques en tension, que de retrouver une harmonie centrée sur le Christ et qui souligne l’essentielle complémentarité et coresponsabilité entre les prêtres et les laïcs au service de la mission d’annoncer l’Evangile.

    Dans l’histoire de l’Eglise, le renouveau vient presque toujours des jeunes, lesquels sont demeurés souvent absents de nos démarches synodales. Il convient de leur donner toute leur place : ils constituent des forces vives dans l’Eglise, moins nombreuses qu’auparavant mais très créatives. Ils n’ont généralement pas de comptes à régler avec l’Institution, ils désirent mettre le Christ au cœur de leur vie, ils aiment l’Eglise et s’engagent volontiers au service de la mission : il est toujours possible, faute d’y reconnaître une postérité, de les adopter pour aller de l’Avant, sans s’enliser dans des « discussions stériles » (cf. prière du Pape François pour le Synode) ! »

    Ref. À propos du Synode

    JPSC