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  • Le Cardinal Zen appelle les évêques synodaux à contrer le plan de manipulation du synode

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    Du Père Yves-Marie Couët sur twitter :

    Le Cardinal Zen appelle les évêques synodaux à contrer le plan de manipulation du synode

    Le cardinal Joseph Zen a écrit le mois dernier aux évêques et cardinaux participants au synode, les exhortant à demander au pape François de modifier les procédures de la réunion et de contester le programme des organisateurs du synode pour les sessions.

    Dans une lettre datée du 21 septembre, l'évêque émérite de Hong Kong, a déclaré aux évêques et aux cardinaux qu'il était "déconcerté" par une réinvention du concept biblique de synodalité par les organisateurs de l'événement, dans le but de promouvoir un enseignement contraire à la foi. Le cardinal a exhorté les évêques à défendre une véritable "collégialité épiscopale" au cours du processus synodal. "Les organisateurs du synode commencent par dire que nous devons écouter tout le monde. Peu à peu, ils nous font comprendre que parmi ces "tous" se trouvent ceux que nous avons "exclus". Finalement, nous comprenons qu'il s'agit de personnes qui optent pour une morale sexuelle différente de celle de la tradition catholique". "Souvent, ils prétendent ne pas avoir d'agenda", écrit le cardinal Zen. "C'est une véritable offense à notre intelligence. Tout le monde peut voir quelles sont les conclusions qu'ils visent".

    Le cardinal Zen a dit son inquiétude encore plus grande face à un effort concerté pour utiliser le synode afin d'établir la démocratie à la place de la hiérarchie de l'Église, en tant que moyen d'établir la doctrine. "Le processus synodal, annoncé à l'origine pour se terminer après une seule session à Rome en octobre, a été prolongé d'une année supplémentaire parce que " les organisateurs, qui ne sont pas sûrs de pouvoir atteindre leurs objectifs au cours de cette session, choisissent d'avoir plus de temps pour manœuvrer ".

    La lettre du Cardinal Zen, datée du 21 septembre, a été diffusée ces dernières semaines en plusieurs langues parmi les évêques et cardinaux invités au Synode. Dans sa lettre, le cardinal Zen écrit que les organisateurs du synode "parlent de 'conversations dans l'esprit' comme s'il s'agissait d'une formule magique". Il a ajouté que si les participants ont été invités à "s'attendre à des 'surprises' de la part de l'Esprit", ce langage est une couverture pour un résultat prédéterminé du synode. Il est évident qu'ils sont déjà informés des surprises auxquelles ils doivent s'attendre" L'accent mis sur la "conversation" en petits groupes - par opposition à la "discussion" et au débat au sein du corps synodal dans son ensemble - est un stratagème délibéré pour empêcher un débat ouvert sur les programmes controversés visant à modifier l'enseignement de l'Église. Car l'équipe du secrétariat du synode "est très efficace dans l'art de la manipulation".

    Le Cardinal Zen a également vivement critiqué la décision du pape François d'inviter des participants laïcs au synode et de leur accorder le statut de membres votants à part entière de l'organe synodal, une décision qui sape le synode des évêques tel qu'il a été conçu à la suite du concile Vatican II. Cette décision change radicalement la nature du Synode, que le pape Paul VI avait voulu comme un instrument de collégialité épiscopale, même si, dans l'esprit de la synodalité, des observateurs laïcs ont été admis avec la possibilité de s'exprimer", écrit le cardinal. "Donner le droit de vote aux laïcs pourrait sembler signifier que l'on respecte le sensus fidelium, mais est-on sûr que ces laïcs qui ont été invités sont des fidèles ?" (c’est-à-dire adhèrent à la foi et à la morale de l’Église Catholique) "En fait, dit le Cardinal Zen, ces laïcs n'ont pas été élus par le peuple chrétien. "Je ne vous suggère pas de protester, mais au moins de vous plaindre respectueusement et de demander que les votes des évêques et des laïcs soient au moins comptés séparément .

    Le cardinal a poursuivi en notant que "même" la voie synodale en Allemagne a accepté la nécessité de séparer les votes des laïcs de ceux des épiscopats au sein de l'assemblée. "Je sais qu'au cours du Synode sur la famille, le Saint-Père a rejeté les suggestions présentées par plusieurs cardinaux et évêques, précisément en ce qui concerne la procédure. Mais si vous présentez respectueusement une pétition appuyée par de nombreux signataires, elle sera peut-être acceptée". "En tout cas, écrit le cardinal aux évêques et cardinaux synodaux, vous aurez fait votre devoir. Accepter des procédures déraisonnables, c'est condamner le Synode à l'échec".

    Notant que le processus synodal mondial s'est déroulé parallèlement à la voie synodale allemande, le cardinal a déclaré "s'inquiéter parce que le processus allemand a proposé "un changement révolutionnaire dans la constitution de l'Église et dans l'enseignement moral sur la sexualité". Le cardinal Zen a noté que "le pape n'a jamais ordonné que ce processus de l'Église en Allemagne s'arrête." "Un symptôme alarmant est la diminution constante du nombre de fidèles catholiques en Allemagne. L'Église allemande se meurt", a commenté le cardinal, qui a comparé l'ordre du jour et la méthodologie de la voie synodale à un déclin similaire de la pratique catholique aux Pays-Bas et dans la Communion anglicane mondiale, qui est confrontée à un "grand schisme".

    "Je pense que je n'ai pas besoin d'en dire plus sur les raisons pour lesquelles vous devriez affronter votre travail synodal avec une profonde inquiétude", a déclaré le Cardinal Zen aux cardinaux et aux évêques. En raison de ce que je vais dire, je peux facilement être accusé de "théorie du complot", mais je vois clairement tout un plan de manipulation", a déclaré le cardinal.

    Acceptant que la publication éventuelle de la lettre puisse l'exposer à des critiques, le Cardinal Zen a déclaré aux cardinaux et aux évêques que "vieux comme je suis, je n'ai rien à gagner ni à perdre. Je serai heureux d'avoir fait ce que j'estime être mon devoir". cf pillarcatholic.com et catholicnewsagency.com

  • Synode des évêques : le déjà vu des mantras synodaux

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    Du Sismografo :

    Synode des évêques : le déjà vu des mantras synodaux

    4 octobre 2023 (édité par la rédaction de "Il sismografo")

    L'Assemblée synodale XVI, ouverte aujourd'hui par le Souverain Pontife, est la cinquième du pontificat de François. Auparavant, il y a eu deux synodes sur la famille (2014/2015), un sur les jeunes et les vocations (2019) et un sur l'Amazonie (2020). Peu d'experts et de chercheurs se souviennent des principaux passages, des documents les plus importants et des conclusions de ces assemblées. C'est également le cas de la grande majorité du peuple de Dieu et de l'opinion publique. C'est un fait assez triste, mais c'est ainsi. Les synodes ne sont pas un sujet agréable pour la grande réalité des croyants, des catholiques. Les synodes sont un "quelque chose" où l'analphabétisme religieux est le plus dévastateur. De nombreux croyants ne savent pas ce que sont ces assemblées singulières et pourquoi elles ont lieu. En substance, le Synode des évêques de l'Église universelle, pour la majorité des catholiques du monde, est une institution totalement inconnue, même si certains secteurs en perçoivent l'importance.

    Ce Synode que le Pape a ouvert aujourd'hui, en théorie, devrait être celui qui a atteint le plus de fidèles dans les couches catholiques les plus éloignées de la centralité hiérarchique. En d'autres termes, c'est celui qui pourrait être décrit comme le plus "populaire". Mais ce n'est pas le cas. Le simple fait de dire que le "synode traitera de la synodalité" suscite la perplexité.

    Les statistiques d'aujourd'hui dans le cas de dizaines de pays qui ont développé un chemin synodal plus participatif sont décourageantes. Dans des centaines de diocèses du monde entier, le synode, sa première session et le chemin synodal étaient et sont encore des réalités inaccessibles ou des "choses de l'évêque et de certains de ses amis".

    Dans ce cinquième synode du pontificat de Bergoglio, depuis des jours, les gens parlent et écrivent sur les mêmes questions qui ont émergé dans tous les synodes précédents :
    * les sacrements pour les divorcés
    * la bénédiction des couples homosexuels
    * le sacerdoce féminin
    * le sacerdoce pour les viri probati (diacres mariés)
    * Les femmes et le pouvoir dans l'Eglise (diaconesses)
    * Les personnes Lgtbqi+

    Nous sommes donc confrontés au nouveau déjà vu synodal, qui est devenu presque un genre. Ce sont les mantras synodaux, en grande partie brandis d'en haut, qui domineront l'événement. C'est ce que nous avons vu jusqu'à présent.

    On s'attend à des controverses, des interviews pour et des interviews contre. Des scoops. Des révélations majeures. Des décisions sensationnelles.

    Bref, tout ce qui a déjà été vu.

    Le document de conclusion suscitera de nouvelles controverses, mais il ne se passera rien. Tout sera reporté à la deuxième session d'octobre 2024.

    Si par hasard une décision pertinente est annoncée, bien sûr, elle sera illisible, incompréhensible et confuse.

    Pendant ce temps, la controverse entre progressistes et conservateurs, réformateurs et modérés, rigides et ouverts, prophètes et anachroniques... se poursuivra imperturbablement. Il s'agit là aussi d'un scénario éprouvé. Tout ce qui soutient le pape François, surtout lorsqu'il s'agit d'éloges, est "progressiste". Tout ce qui critique le pontife, questionne et doute, appelle à la cohérence, combat les mystifications, est conservateur et réactionnaire, rigide et impitoyable.

    Évidemment, pour les chrétiens, en particulier les catholiques, cette situation est douloureuse et alarmante. Cette douleur est encore plus vive quand on pense aux réactions face aux critiques, souvent méprisantes et clivantes. Bref, une sorte de "guerre civile" entre généraux, sans soldats.

  • Publication de la nouvelle exhortation apostolique "Laudate Deum" sur la crise climatique

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    EXHORTATION APOSTOLIQUE

    LAUDATE DEUM DU SAINT-PÈRE FRANÇOIS

    À TOUTES LES PERSONNES DE BONNE VOLONTÉ SUR LA CRISE CLIMATIQUE

    1. « Louez Dieu pour toutes ses créatures ». C’est l’invitation que saint François d’Assise a lancée par sa vie, ses cantiques, ses gestes. Il reprenait ainsi la proposition des psaumes de la Bible et reproduisait la sensibilité de Jésus à l’égard des créatures de son Père : « Observez comment poussent les lis des champs : ils ne travaillent pas, ils ne filent pas. Or je vous dis que Salomon lui-même, dans toute sa gloire, n’était pas habillé comme l’un d’entre eux » (Mt 6, 28-29). « Est-ce que l’on ne vend pas cinq moineaux pour deux sous ? Or pas un seul n’est oublié au regard de Dieu » (Lc 12, 6). Comment ne pas admirer cette tendresse de Jésus pour tous les êtres qui nous accompagnent sur notre route ?

    2. Huit années se sont écoulées depuis que j’ai publié la Lettre encyclique Laudato si’, voulant partager avec vous tous, frères et sœurs de notre planète éprouvée, mes profondes préoccupations concernant la sauvegarde de la Maison commune. Mais je me rends compte au fil du temps que nos réactions sont insuffisantes alors que le monde qui nous accueille s’effrite et s’approche peut-être d’un point de rupture. Quoi qu’il en soit de cette éventualité, il ne fait aucun doute que l’impact du changement climatique sera de plus en plus préjudiciable à la vie et aux familles de nombreuses personnes. Nous en ressentirons les effets dans les domaines de la santé, de l’emploi, de l’accès aux ressources, du logement, des migrations forcées, etc.

    3. Il s’agit d’un problème social global qui est intimement lié à la dignité de la vie humaine. Les évêques des États-Unis ont très bien exprimé le sens social de notre préoccupation à l’égard du changement climatique, qui va au-delà d’une approche purement écologique parce que « l’attention que nous portons les uns aux autres et l’attention que nous portons à la terre sont intimement liées. Le changement climatique est l’un des principaux défis auxquels la société et la communauté mondiale sont confrontées. Les effets du changement climatique sont supportés par les personnes les plus vulnérables, que ce soit chez elles ou dans le monde entier ». [1] Les évêques présents au Synode pour l’Amazonie l’ont également exprimé en peu de mots : « Les attaques contre la nature ont des conséquences sur la vie des peuples ». [2] Et pour exprimer de manière convaincante qu’il ne s’agit plus d’une question secondaire ou idéologique mais d’un drame qui nuit à tout le monde, les évêques africains ont affirmé que le changement climatique met en lumière « un exemple frappant de péché structurel ». [3]

    4. La réflexion et les informations que nous avons pu recueillir au cours de ces huit dernières années nous permettent de préciser et de compléter ce que nous avons affirmé il y a quelque temps. C’est pour cette raison, et parce que la situation est en train de devenir encore plus urgente, que j’ai voulu partager ces pages avec vous.

    1. La crise climatique globale

    5. Nous avons beau essayer de les nier, de les cacher, de les dissimuler ou de les relativiser, les signes du changement climatique sont là, toujours plus évidents. Nul ne peut ignorer que nous avons assisté ces dernières années à des phénomènes extrêmes, à de fréquentes périodes de chaleur inhabituelle, à des sécheresses et à d’autres gémissements de la terre qui ne sont que quelques-unes des expressions tangibles d’une maladie silencieuse qui nous affecte tous. Il est vrai que toute catastrophe ne peut être attribuée d’emblée au changement climatique global. Il est cependant vérifiable que certains changements climatiques provoqués par l’humanité augmentent considérablement la probabilité d’événements extrêmes de plus en plus fréquents et intenses. Ainsi, nous savons que chaque fois que la température mondiale augmente de 0,5 °C, l’intensité comme la fréquence des fortes pluies et des inondations dans certaines régions, des sécheresses graves en d’autres, des chaleurs extrêmes en certains lieux et des chutes de neige abondantes en d’autres, augmentent également. [4] Si nous pouvions jusqu’à maintenant connaître quelques vagues de chaleur par an, que se passera-t-il avec une augmentation de la température globale de 1,5 °C, ce dont nous sommes proches ? De telles vagues de chaleur seront beaucoup plus fréquentes et plus intenses. Si l’on dépasse 2 °C, les couches de glace du Groenland fondront complètement et une bonne partie de celles de l’Antarctique, [5] ce qui aura des conséquences énormes et très graves pour tous.

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  • Liberté religieuse : conférence le 12 octobre au Parlement européen

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    Tout a commencé par des messages vocaux sur WhatsApp.
    Yahaya Sharif-Aminu, un jeune Nigérian, aimait partager ainsi les chansons qu’il avait écrites.
    L’une d’entre elles parle d’un imam du dix-neuvième siècle vénéré par le soufisme, le courant de l’islam auquel Yahaya appartient.
    Très vite, dans le fil des messages WhatsApp, quelqu’un l’accuse de "blasphème" parce qu’il aurait soi-disant placé l’imam en question au-dessus du prophète Mahomet.

    Ce jeune homme reste emprisonné dans l'attente que la Cour suprême entende son cas (aucune date d'audience n'a encore été fixée).
    La question de cette affaire est importante non seulement pour Yahaya, mais aussi pour la protection des droits et libertés fondamentaux des minorités religieuses au Nigeria, un pays où en 2022 pas moins de 13 chrétiens ont été tués par jour à cause de leur foi.

    Son avocat, M. Kola Alapinni, témoignera devant le Parlement européen à Bruxelles le jeudi 12 octobre à 14h.
    Le témoignage sera suivi d'un échange de vues avec des députés européens et des acteurs de la société civile.

    Nous souhaitons par la présente vous inviter à assister à cet événement important qui aura lieu le jeudi 12 octobre, de 14h00 à 15h30 – plus d'informations à retrouver dans l'affiche ci-dessus (l'inscription est obligatoire ).

    Inscription

  • Comment les synodes sur la famille ont préparé le terrain pour le synode sur la synodalité

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    D'Édward Pentin sur le National Catholic Register :

    Comment les synodes sur la famille ont préparé le terrain pour le synode sur la synodalité

    ANALYSE : L’assemblée synodale maintiendra-t-elle l’enseignement établi de l’Église, ou les voix fidèles à l’orthodoxie seront-elles marginalisées ?

    3 octobre 2023

    CITÉ DU VATICAN — Les deux premiers synodes de ce pontificat, qui ont eu lieu il y a près de dix ans, ont préparé le terrain pour les synodes qui ont suivi et contiennent quelques indications utiles pour le prochain Synode sur la synodalité.

    Les Synodes extraordinaire et ordinaire sur la famille de 2014 et 2015 visaient ostensiblement à formuler des lignes directrices pastorales appropriées pour les familles et les relations, en tenant compte des complexités de la vie conjugale et familiale dans le monde d’aujourd’hui.

    De nombreux participants ont déclaré avoir trouvé les discussions utiles mais en même temps tendues et controversées, et les fruits de ces assemblées ont ensuite été éclipsés par les inquiétudes et les retombées découlant de l'exhortation apostolique post-synodale du Pape Amoris Laetitia (La joie de l'amour) de 2016. .

    Le document de synthèse du Pape contenait une note de bas de page désormais célèbre et très controversée qui pourrait être interprétée comme un assouplissement de la pratique pastorale de l’Église concernant l’accès à la Sainte Communion pour les divorcés remariés civilement. Un tel changement est apparu comme un objectif clair pour beaucoup de responsables avant même le début des synodes, après avoir été soulevé des mois plus tôt lors d'un consistoire extraordinaire par le cardinal Walter Kasper dans ce qui est devenu connu sous le nom de « proposition Kasper ».

    Mais Amoris Laetitia contenait également plusieurs autres passages préoccupants qui semblaient contraster avec l’enseignement moral de l’Église, ce qui a conduit quatre cardinaux à publier leurs cinq dubia, qui demandaient au pape des éclaircissements sur ces questions. Le Pape n’y a jamais répondu directement.

    Les germes de ces conflits ont été en grande partie semés dans la méthodologie des synodes. Les organisateurs du synode et le pape lui-même ont déclaré ouvertement qu’il était inutile de ressasser l’enseignement de l’Église pendant les synodes. Mais en fin de compte, la méthodologie allait plus loin que la simple diffusion de nouveaux points de vue contraires à l’enseignement de l’Église et semblait avoir une fin prédéterminée. Les observateurs ont mis en garde contre les « chevaux de Troie » proposés par les militants en faveur du changement, notamment pour faire accepter les unions illicites et la contraception, qui utilisent tous deux Amoris Laetitia pour étayer des opinions dissidentes sur ces questions.

    Diverses machinations visant à atteindre cet objectif prédéfini ont été répertoriées dans un livre électronique que j'ai écrit en 2015 intitulé 'Le truquage d'un synode du Vatican' ? Une enquête sur la manipulation présumée lors du Synode extraordinaire sur la famille.

    Lors du premier synode familial, nous avons assisté à son rapport à mi-parcours, remis aux médias avant que les pères synodaux ne l'aient lu. Le rapport a donné aux médias l’impression que l’enseignement de l’Église sur l’indissolubilité du mariage et de l’homosexualité était à revoir. Ensuite, il y a eu la multiplication des propositions par les comités d’organisation du synode avec des personnes clairement partisanes, et le fameux « braquage de livres » dans lequel un livre rédigé par des cardinaux et d’éminents érudits de l’Église soutenant l’enseignement sur l’indissolubilité du mariage a été délibérément retardé avant d'être remis aux pères synodaux.

    Mais l’effort le plus significatif pour orienter le synode dans une direction prédéfinie a sans doute été lorsque trois propositions synodales, dont une sur la « proposition Kasper » et une autre sur l’homosexualité, ont fait leur chemin dans le rapport final malgré qu'ils aient échoué à réunir la majorité des deux tiers nécessaires. Cela signifiait qu’ils étaient reportés pour discussion au Synode Ordinaire alors que, selon les règles synodales, ils auraient dû être rejetés.

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  • Synode : le réquisitoire du cardinal Burke

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    Du site de la Nuova Bussola Quotidiana :

    Burke : "La synodalité contredit la véritable identité de l'Église".

    "Le Synode qui s'ouvre aujourd'hui cache un agenda plus politique qu'ecclésial et divin. Le désir de changer la constitution hiérarchique de l'Église est clair, avec pour conséquence un affaiblissement de l'enseignement en matière morale. C'est le même processus que celui utilisé en Allemagne". 

    3 octobre 20234

    Nous publions ci-dessous l'intégralité du discours (titre original : "La synodalité contre la véritable identité de l'Église en tant que communion hiérarchique") prononcé hier par le cardinal Raymond Leo Burke lors de la conférence internationale "La Babel synodale", organisée par la Nuova Bussola Quotidiana à Rome, au Teatro Ghione.

    ***

    Je voudrais tout d'abord remercier les organisateurs de cette conférence, en particulier Riccardo Cascioli, et tous les collaborateurs de la Nuova Bussola Quotidiana de nous avoir donné l'occasion d'aborder aujourd'hui des sujets qui sont très importants pour nous tous, parce qu'ils touchent au Bien le plus fondamental de notre Sainte Mère commune, l'Église catholique, Corps mystique du Christ qui est l'unique Sauveur du monde. Je tiens à remercier tout particulièrement le père Gerald Murray et le professeur Stefano Fontana pour les considérations essentielles qu'ils nous ont présentées aujourd'hui. Ils ont exposé de manière très convaincante, démasqué devrais-je dire, les erreurs philosophiques, canoniques et théologiques qui sont aujourd'hui largement répandues concernant le Synode des évêques et sa prochaine session intitulée "Pour une Église synodale : communion - participation - mission".

    Je vous recommande immédiatement la lecture du livre de Julio Loredo et José Antonio Ureta, Processus synodal : une boîte de Pandore. 100 questions et 100 réponses (Associazione Tradizione Famiglia Proprietà, Rome, 2023), disponible en italien et dans de nombreuses autres langues. L'étude sereine et profonde qui sous-tend ce livre est une aide inestimable pour répondre à la confusion omniprésente qui entoure la session du Synode des évêques qui commencera demain (aujourd'hui 4 octobre 2023, ndlr).

    Le professeur Fontana a déclaré que : "La nouvelle synodalité, considérée dans ses propres catégories de temps, de pratique et de procédure, est le moment final d'un long voyage qui a traversé toute la modernité". En attirant notre attention sur les sources philosophiques de la soi-disant synodalité, il démasque sa mondanité. C'est pourquoi notre Seigneur Jésus-Christ, qui seul est notre Sauveur, n'est pas à la racine et au centre de la synodalité. C'est pourquoi la nature divine de l'Église dans sa fondation et dans sa vie organique et durable est négligée et, en fait, oubliée.

    L'Esprit Saint est très souvent invoqué dans la perspective du synode. Tout le processus synodal est présenté comme une œuvre de l'Esprit Saint qui guidera tous les membres du synode, mais il n'y a pas un seul mot sur l'obéissance due aux inspirations de l'Esprit Saint, qui sont toujours cohérentes avec la vérité de la doctrine pérenne et la bonté de la discipline pérenne qu'Il a inspirée au cours des âges. Il est malheureusement très clair que l'invocation de l'Esprit Saint par certains vise à promouvoir un agenda plus politique et humain qu'ecclésial et divin. L'agenda de l'Église est unique, à savoir la poursuite du Bien commun de l'Église, c'est-à-dire le salut des âmes, le salus animarum qui "in Ecclesia suprema semper lex esse debet"[1].

    Le Synode sur la "synodalité" poursuit certaines perspectives répandues dans l'Église d'aujourd'hui et également mises en évidence par la récente réforme de la Curie romaine décrite par la Constitution apostolique Praedicate Evangelium. Il insiste principalement sur l'indication de la nature missionnaire et de la synodalité de l'Église comme les "attributs", les "traits essentiels"[2] de la vie ecclésiale et semble dériver la structure de la Curie romaine de cette approche. Mais, comme nous le professons dans le Symbole de la foi et comme l'a enseigné le Concile œcuménique Vatican II dans la Constitution dogmatique sur l'Église, Lumen Gentium, la Sainte Mère l'Église est, dans ses attributs, dans ses traits essentiels, "une, sainte, catholique et apostolique"[3].

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  • Comment fonctionne le synode ?

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    De Loup Besmond de Senneville (à Rome) et Malo Tresca sur le site du journal La Croix :

    Le fonctionnement du Synode

    L’Assemblée plénière du Synode sur la synodalité doit se réunir à Rome, du mercredi 4 au dimanche 29 octobre, pour réfléchir à l’avenir de l’Église.

    Comment va se dérouler cette nouvelle assemblée ?

    Alors que l’Assemblée plénière du Synode des évêques doit débuter mercredi 4 octobre, et que cette réunion s’annonce déterminante pour l’avenir de l’Église catholique, le règlement intérieur n’a toujours pas été publié par le Secrétariat général. Et il n’est pas sûr qu’il le sera avant le début des travaux. Néanmoins, le Vatican a publié le 21 septembre des précisions quant à l’emploi du temps des 365 pères et mères synodaux qui se réuniront, dans la salle Paul-VI, pour une première session plénière d’un peu moins de quatre semaines. La seconde aura lieu un an plus tard, en octobre 2024.

    Les travaux de cette première réunion plénière seront divisés en quatre parties. La première aura pour thème la synodalité, au centre de ce synode, puis la deuxième semaine de travaux sera consacrée au thème de la communion, avant que les membres du Synode ne travaillent sur la notion de coresponsabilité de la mission, puis sur celle de gouvernance. Ces quatre cycles, organisés sur des durées de trois à quatre jours, comprendront une introduction du rapporteur général du Synode, le cardinal luxembourgeois ­Jean-Claude ­Hollerich, avant que les participants ne se répartissent en petits groupes, en fonction de leur langue. Dans ces groupes, pendant deux demi-journées, et aidés par des « facilitateurs », souvent théologiens, les participants suivront la méthode de la « conversation dans l’Esprit ».

    Après un premier tour, au cours duquel ils pourront faire part de leur réflexion sur le thème, les onze membres de chaque groupe devront réagir individuellement aux propos entendus, puis reprendront la parole une troisième fois pour savoir quoi retenir de ces échanges. Ces discussions seront régulièrement entrecoupées de temps de prière. Puis cet échange en groupe sera suivi, à quatre reprises, des travaux en Assemblée plénière, auquel le pape François devrait assister, mêlant compte rendu des discussions menées en groupe et interventions libres. Toutes ces discussions devraient être couvertes par le secret pontifical. Parmi les nouveautés : les membres du Synode participeront à une retraite de trois jours avant le début des travaux, et à un pèlerinage, prévu le jeudi 12 octobre. Le 19, ils se joindront aussi à une prière pour les migrants et les réfugiés, place Saint-Pierre.

    Qui va y participer ?

    C’est une première qui résonne comme une petite révolution dans l’histoire de l’Église : 54 femmes, dotées d’un droit de vote, doivent prendre part à cette Assemblée plénière. Le symbole est fort, au regard notamment des 62 cardinaux par ailleurs présents. Que révèle encore la liste des 364 participants – auxquels s’ajoute le pape François –, qui avait été officialisée fin juillet par le Vatican ? Sans surprise, plusieurs figures emblématiques émergent – à l’instar du président de l’épiscopat allemand, Mgr Georg Bätzing, des cardinaux américain ­Timothy ­Dolan ou luxembourgeois ­Jean-Claude ­Hollerich, le secrétaire général du Synode. Ce sont les mêmes participants qui prendront part à la session d’octobre 2024.

    Au-delà des évêques élus, de l’intégralité des chefs de la Curie romaine et des représentants des Assemblées catholiques continentales, François a nommé 50 membres à titre personnel, pour certains proches de ses vues – comme le jésuite italien Antonio ­Spadaro, qui vient d’être nommé sous-secrétaire du dicastère pour la culture et l’éducation, ou l’Américain James Martin, ardent défenseur des droits des personnes homosexuelles. « La présence de laïcs, anciens membres des commissions nationales ou continentales, montre que Rome a bien cherché à honorer le discernement de la base”. Cela témoigne d’une reconnaissance de l’autonomie des Églises locales », analyse le théologien ­Arnaud ­Join-Lambert. Un souci de diversité qu’a également cherché à honorer François en faisant appel à des personnalités très éloignées de sa ligne.

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  • Le cardinal Gerhard Müller apporte son soutien aux dubia des cinq cardinaux

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    De FSSPX.NEWS :

    Rome : le cardinal Müller soutient les “dubia” des cinq cardinaux

    4 octobre 2023

    Le cardinal Gerhard Müller a publié une brève déclaration soutenant les cinq cardinaux qui ont présenté des dubia au pape François. Le cardinal allemand se dit « heureux » que « d’autres, à leur manière, fassent ce qui est nécessaire » pour rappeler au pape « la responsabilité que Dieu lui a confiée pour la préservation de l’Eglise ».

    L’action de défense de la foi catholique des cardinaux Robert Sarah, Raymond Burke, Joseph Zen Ze-kiun, Juan Sandoval et Walter Brandmüller, qui a remué les esprits au sein du Vatican, a reçu le soutien de l’ancien préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi (CDF).

    Le cardinal allemand met en garde contre le fait qu’avoir une position hérétique aujourd’hui peut favoriser la carrière ecclésiastique : il rappelle que les évêques ne doivent pas être des marionnettes qui répètent aveuglément ce que dit le pape, et s’insurge contre le néo-papisme.

    Selon le cardinal Müller, si les catholiques savent que les papes sont les successeurs de saint Pierre à Rome, ils doivent aussi savoir qu’ils doivent s’opposer à la caricature des papes faite par les protestants au XVIe siècle ainsi qu’à ceux qui utilisent l’autorité papale pour se faire bien voir aux yeux du Nouvel Ordre Mondial.

    Le cardinal Müller a déclaré avoir « défendu la doctrine catholique », remplissant en conscience sa responsabilité d’évêque et de cardinal. « Mais, ajoute-t-il, je suis heureux que d’autres, à leur manière, fassent ce qui est nécessaire et rappellent au pape la responsabilité que Dieu lui a confiée de préserver l’Eglise dans la “doctrine des apôtres” (Ac 2,42). »

    Il poursuit fortement : « il existe une position hérétique mais favorable à la carrière, selon laquelle Dieu ne se révèle au pape François que par l’information directe de l’Esprit Saint, et que les évêques n’ont qu’à répéter aveuglément ces illuminations célestes et à les transmettre mécaniquement comme des marionnettes parlantes. »

    Mgr Müller explique : « Un évêque est le successeur des Apôtres et le maître authentique de l’Evangile du Christ » en union avec les évêques et avec le Pape. « Telle est la doctrine de la primauté du Pape et non le néo-papisme de ceux qui veulent livrer l’Eglise du Christ à l’idéologie du capitalisme athée et anti-humain de Davos. »

    L’ancien préfet de la CDF précise que « leur prétexte frauduleux est l’adaptation de la Parole de Dieu, prétendument obsolète, aux normes d’une anthropologie pseudo-scientifique anti-mariage et d’une culture de mort, comme si dans le Christ toute la vérité ne nous avait pas été donnée ».

    Même si « tout catholique croit en la vérité divine et catholique. (…) En tant que disciple théologiquement éclairé du Christ, il s’oppose à la caricature de la papauté, tant dans les polémiques anti-romaines des réformateurs (du XVIe siècle) que dans la compréhension psittaciste du néo-papisme ou du paganisme anticatholique. »

    Le cardinal conclut enfin : « Ils exposent ainsi la foi catholique au ridicule dans un public qui ne croit pas au fait de la Révélation historique de Dieu dans le Christ et qui utilise le pape – qu’il s’en rende compte ou qu’il joue naïvement le jeu, peu importe – comme une autorité pour gagner les masses catholiques, à leurs yeux arriérés et non éclairés, à l’agenda ONU 2030. »

    Une déclaration d’un membre du Synode qui s’ouvre aujourd'hui à Rome…

    (Sources : LSN/InfoCatolica – FSSPX.Actualités)

  • Synode : allons-nous arriver bientôt à croire au synode plus qu’à l’Église, au monde et à l’homme plus qu’à Dieu ?

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    Du sur le site de la revue Catholica :

    Un synode qui vient de très loin

     
    14 septembre 2023

    Le texte suivant, dont l’original en italien vient de paraître dans le dernier numéro de la revue Fides catholica, est présenté ici dans une traduction effectuée par nos soins, agréée par son auteur.

    Il n’était jamais arrivé qu’un synode discute du synode, c’est-à-dire de lui-même. C’est le cas aujourd’hui, avec un long synode encore en cours, qui a commencé en 2021 et devrait se conclure en 2024 par deux assemblées romaines. Il s’agit d’une réflexion sur la « synodalité », qui est un processus, un programme d’action et une construction de l’Église en marche, passant d’une Église statique, hiérarchique et pyramidale à une Église en mouvement, qui se construit au fur et à mesure, mais en partant de la base et en inversant l’ordre : ceux qui sont en haut doivent être en bas et ceux qui sont en bas doivent être en haut. Le pape François l’a dit dans son discours à l’occasion du 50e anniversaire de l’institution du Synode des évêques (17 octobre 2015) : « […] dans cette Église, comme dans une pyramide inversée, le sommet est en dessous de la base [1] ». La justification théologique serait donnée par le sensus fidei de tous les fidèles [2]. Puisque tous adhèrent immédiatement aux vérités de la foi, celles-ci, et la doctrine en tant que telle, devraient trouver en eux les premiers référents, c’est-à-dire en ceux qui, par le dialogue et la discussion synodale, en renvoyant à Rome des questionnaires bien remplis, s’emploieraient à faire part à la hiérarchie de leurs souhaits pour qu’elle puisse évoluer avec son temps – le temps du monde plutôt que celui de Dieu.

    En réalité, on oublie que le sensus fidei est l’adhésion à la foi de l’Église et non une recherche de la doxa. On oublie aussi que l’Église, avec la révélation divine, précède l’acte de foi subjectif des croyants. Si la foi n’est pas sauvegardée dans sa vérité avant tout par celui qui confirme ses frères dans la foi, elle ne peut même pas être crue sans erreur. L’infaillibilité in credendo précède l’infaillibilité in docendo, mais croire est un acte subjectif du croyant dans une vérité objective, jamais une adaptation de la vérité objective (fides quae) à l’acte subjectif de croire (fides qua).

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  • Retour sur la réponse du pape aux doutes des cinq cardinaux conservateurs

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    De Jean-Marie Guénois sur le site du Figaro via Il Sismografo :

    Bénédiction des couples homosexuels, ordination des femmes... La réponse du pape aux doutes des cinq cardinaux conservateurs

    Des cardinaux ont partagé leurs « doutes » sur les évolutions voulues par le synode sur l'avenir de l'Église, qui débute ce mercredi. Le pape leur a répondu. -- Le synode sur l'avenir de l'Église, qui débute ce mercredi pour un mois à Rome, devait mettre au premier plan le silence et la prière. Une polémique théologique vient de rompre cette sérénité avec fracas. Cinq cardinaux se sont opposés frontalement aux évolutions souhaitées par ce synode et l'ont fait savoir publiquement. Ils récusent notamment la perspective d'une bénédiction de couples homosexuels et l'ordination de femmes à la prêtrise. Ils rappellent aussi qu'un synode n'a qu'un pouvoir consultatif, pas celui de changer la doctrine.

    Ce synode - le terme signifie « marcher ensemble » - voulu par François est un rassemblement de 365 délégués chargés de faire des propositions au pape pour une gouvernance plus démocratique et plus décentralisée de l'Église. D'abord baptisé « synode sur la synodalité », puis « synode sur l'avenir de l'Église », il se réunit au Vatican en deux sessions, aux mois d'octobre 2023 et 2024. Beaucoup voient en cette initiative le couronnement du pontificat réformateur de François, 86 ans, élu il y a dix ans sur le siège de Pierre.

    Tout avait pourtant bien commencé. Samedi soir, à la lumière du soleil couchant sur la place Saint-Pierre, le pape introduisait ce rassemblement par une prière œcuménique, organisée par la communauté de Taizé, en présence d'une douzaine de hauts responsables chrétiens non catholiques. Le pape avait expliqué : « À travers cette prière commune, nous demandons d'apprendre à nouveau à faire silence pour écouter la voix du Père. Nous demandons que le synode soit une manifestation, un moment décisif de fraternité, un lieu où l'Esprit saint purifie l'Église de commérages, des idéologies, des polarisations. »

    « La prudence pastorale »

    C'est l'exact contraire qui s'est produit lundi. Le site diakonos.be, du journaliste italien Sandro Magister, rendait public la requête que ces cinq cardinaux avaient envoyée au pape au cours de l'été, sous la forme de « dubia » (« doutes », en latin). Cette formule juridique existe dans le droit de l'Église pour permettre à des prélats de faire part de leurs « doutes » au pape sur des matières graves.

    Les cardinaux posent ainsi cinq questions, dont deux très concrètes - sur la bénédiction des couples homosexuels et l'ordination des femmes - et des interrogations touchant à la source de l'autorité doctrinale dans l'Église. Voici leur « doute » sur la bénédiction de couples homosexuels, effectivement prévue dans la réflexion du synode : « Est-il possible qu'un pasteur puisse bénir des unions entre personnes homosexuelles, laissant ainsi entendre que le comportement homosexuel en tant que tel ne serait pas contraire à la loi de Dieu (…) ? L'enseignement constant du Magistère ordinaire universel, selon lequel tout acte sexuel en dehors du mariage, et en particulier les actes homosexuels, constitue un péché objectivement grave contre la loi de Dieu (…) est-il toujours valable ? »

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  • La joie parfaite selon saint François d'Assise

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    Comment Saint François, cheminant avec frère Léon, lui exposa ce qu'est la joie parfaite :

    saint François 220px-StFrancis_part.jpgComme saint François allait de Pérouse à Sainte Marie des Anges avec frère Léon, au temps d'hiver, et que le froid très vif le faisait beaucoup souffrir, il appela frère Léon qui marchait un peu en avant, et parla ainsi : « O frère Léon, alors même que les frères Mineurs donneraient en tout pays un grand exemple de sainteté et de bonne édification, néanmoins écris et note avec soin que là n'est pas point la joie parfaite. »

    Et saint François allant plus loin l'appela une seconde fois : « O frère Léon, quand même le frère Mineur ferait voir les aveugles, redresserait les contrefaits, chasserait les démons, rendrait l'ouïe aux sourds, la marche aux boiteux, la parole aux muets et, ce qui est un plus grand miracle, ressusciterait des morts de quatre jours, écris qu'en cela n'est point la joie parfaite. »

    Marchant encore un peu, saint François s'écria d'une voix forte : « O frère Léon, si le frère Mineur savait toutes les langues et toutes les sciences et toutes les Écritures, en sorte qu'il saurait prophétiser et révéler non seulement les choses futures, mais même les secrets des consciences et des âmes, écris qu'en cela n'est point la joie parfaite. »

    Allant un peu plus loin, saint François appela encore d'une voix forte : « O frère Léon, petite brebis de Dieu, quand même le frère parlerait la langue des Anges et saurait le cours des astres et les vertus des herbes, et que lui seraient révélés tous les trésors de la terre, et qu'il connaîtrait les vertus des oiseaux et des poissons, de tous les animaux et des hommes, des arbres et des pierres, des racines et des eaux, écris qu'en cela n'est point la joie parfaite. »

    Et faisant encore un peu de chemin, saint François appela d'une voix forte : « O frère Léon, quand même le frère Mineur saurait si bien prêcher qu'il convertirait tous les fidèles à la foi du Christ, écris que là n'est point la joie parfaite. »

    Et comme de tels propos avaient bien duré pendant deux milles, frère Léon, fort étonné, l'interrogea et dit : « Père, je te prie, de la part de Dieu, de me dire où est la joie parfaite. » et saint François lui répondit : « Quand nous arriverons à Sainte-Marie-des-Anges, ainsi trempés par la pluie et glacés par le froid, souillés de boue et tourmentés par la faim, et que nous frapperons à la porte du couvent, et que le portier viendra en colère et dira : « Qui êtes-vous ? » et que nous lui répondrons : « Nous sommes deux de vos frères », et qu'il dira : « Vous ne dites pas vrai, vous êtes même deux ribauds qui allez trompant le monde et volant les aumônes des pauvres ; allez-vous en » ; et quand il ne nous ouvrira pas et qu'il nous fera rester dehors dans la neige et la pluie, avec le froid et la faim, jusqu'à la nuit, alors si nous supportons avec patience, sans trouble et sans murmurer contre lui, tant d'injures et tant de cruauté et tant de rebuffades, et si nous pensons avec humilité et charité que ce portier nous connaît véritablement, et que Dieu le fait parler contre nous, ô frère Léon, écris que là est la joie parfaite.

    Et si nous persistons à frapper, et qu'il sorte en colère, et qu'il nous chasse comme des vauriens importuns, avec force vilenies et soufflets en disant : « Allez-vous-en d'ici misérables petits voleurs, allez à l'hôpital, car ici vous ne mangerez ni ne logerez », si nous supportons tout cela avec patience, avec allégresse, dans un bon esprit de charité, ô frère Léon, écris que là est la joie parfaite.

    Et si nous, contraints pourtant par la faim, et par le froid, et par la nuit, nous frappons encore et appelons et le supplions pour l'amour de Dieu, avec de grands gémissements, de nous ouvrir et de nous faire cependant entrer, et qu'il dise, plus irrité encore : « ceux-ci sont des vauriens importuns, et je vais les payer comme ils le méritent », et s'il sort avec un bâton noueux, et qu'il nous saisisse par le capuchon, et nous jette par terre, et nous roule dans la neige, et nous frappe de tous les noeuds de ce bâton, si tout cela nous le supportons patiemment et avec allégresse, en pensant aux souffrances du Christ béni, que nous devons supporter pour son amour, ô frère Léon, écris qu'en cela est la joie parfaite.

    Et enfin, écoute la conclusion, frère Léon : au-dessus de toutes les grâces et dons de l'Esprit-Saint que le Christ accorde à ses amis, il y a celui de se vaincre soi-même, et de supporter volontiers pour l'amour du Christ les peines, les injures, les opprobres et les incommodités ; car de tous les autres dons de Dieu nous ne pouvons nous glorifier, puisqu'ils ne viennent pas de nous, mais de Dieu, selon ce que dit l'Apôtre : « Qu'as-tu que tu ne l'aies reçu de Dieu ? et si tu l'as reçu de lui, pourquoi t'en glorifies-tu comme si tu l'avais de toi-même ? ». Mais dans la croix de la tribulation et de l'affliction, nous pouvons nous glorifier parce que cela est à nous, c'est pourquoi l'Apôtre dit « Je ne veux point me glorifier si ce n'est dans la croix de Notre-Seigneur Jésus Christ. » : à qui soit toujours honneur et gloire dans les siècles des siècles. Amen.

    (Thomas de Celano, biographie de saint François d’Assise)

    Ref. la joie parfaite selon saint François d’Assise

    Le pape Benoît XVI a écrit : « En disant que la souffrance est une face intérieure de l’amour nous comprenons pourquoi il est si important d’apprendre à souffrir et, inversement, pourquoi éviter à tout prix la souffrance rend l’homme inapte à la vie : il connaîtrait le vide de l’existence qui ne peut entraîner qu’amertume et refus, et non acceptation et maturation : celui qui a intérieurement accepté la souffrance mûrit et devient compréhensif envers les autres et plus humain. Celui qui a toujours évité la souffrance ne comprend pas les autres : il devient dur et égoïste ». En ce sens, nous pouvons répéter cette parole si mal comprise de saint Josémaria Escriva : « bénie soit la douleur, aimée soit la douleur, sanctifiée soit la douleur » (Chemin, n° 108) qui accomplit en nous l’Homme nouveau. Car depuis le matin de Pâques, nous le savons : sa croix et ses plaies sont devenues glorieuses. Alleluia.

    JPSC

  • CQFD : voilà le pape réputé favorable à des bénédictions pour les couples de même sexe

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    Les propos ambigus de François répondant aux dubia des cardinaux produisent leur effet et sont déjà relayés dans tous les médias.