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  • Un virage conservateur au sein du clergé américain

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    De zenit.org :

    Changement de tendance au sein du clergé américain

    Un virage conservateur dans la foi catholique

    Une étude récente menée par The Catholic Project, un groupe de recherche de l’American University à Washington, a révélé un changement spectaculaire dans les tendances théologiques au sein du clergé catholique aux États-Unis. L’étude, considérée comme la plus vaste enquête menée auprès des prêtres catholiques au cours des cinquante dernières années, met en évidence une différence générationnelle marquée dans l’attachement des prêtres à la tradition et à l’orthodoxie.

    L’étude indique que les jeunes prêtres américains sont nettement plus attachés à la tradition que leurs confrères plus âgés de la génération conciliaire. Plus de 80 % des prêtres ordonnés après 2020 s’identifient comme conservateurs ou orthodoxes, en accord avec le magistère de l’Église. Cette évolution contraste fortement avec l’image que les prêtres plus âgés ont d’eux-mêmes, la plupart d’entre eux s’identifiant comme libéraux sur le plan politique et progressistes sur le plan théologique.

    La décision claire des jeunes prêtres d’embrasser une foi qui privilégie la compréhension et s’abstient consciemment de remettre en question l’enseignement de l’Église a été constante au cours des dernières années. Si l’on analyse les chiffres de 2010 à 2023, plus de 50 % des prêtres nouvellement ordonnés se décrivent comme conservateurs, ce qui marque une tendance à la hausse de cette orientation théologique.

    Selon l’étude, « le nombre de personnes nouvellement ordonnées qui se considèrent comme politiquement libérales ou théologiquement progressistes a régulièrement diminué depuis Vatican II et a maintenant presque disparu ». Aucun prêtre interrogé au cours de cette période ne s’est considéré comme très progressiste sur le plan théologique.

    Ce changement de tendance soulève des questions sur l’avenir de l’Église catholique aux États-Unis et sur la manière dont ces différences théologiques pourraient influencer son orientation. Cette tendance conservatrice se traduira-t-elle par une révision des politiques internes de l’Église ? Comment les fidèles réagiront-ils à ce changement de tendance dans l’orientation théologique du clergé ?

    Alors que l’Église fait face à ces changements, il est clair que la prochaine génération de prêtres donne un ton différent dans sa relation à la tradition et à l’orthodoxie, remettant en question les tendances théologiques qui ont prévalu pendant des décennies.

  • L’épiscopat albanais demande la promulgation d'une loi «prévoyant le délit d'apologie du communisme»

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    De Vatican News :

    23 novembre 2023

    Albanie, l'épiscopat demande une criminalisation de l’apologie du communisme

    Dans une lettre adressée aux plus hautes instances institutionnelles, les prélats du pays des Balkans expriment leurs inquiétude face à des résurgences de l'ancienne dictature et préconisent de suivre la voie suivie par ceux qui, en Europe, ont banni le nazisme et le fascisme, afin de «garantir un développement pacifique de la vie sociale du peuple albanais».

    En Albanie, l’épiscopat demande la promulgation d'une loi «prévoyant le délit d'apologie du communisme», à l'instar de ce qu’ont mis en place les pays européens à l’encontre du nazisme et du fascisme après la Seconde Guerre. La requête a été formulée par le président de la Conférence épiscopale et archevêque métropolitain de Shkodra dans une lettre adressée au président du Parlement, Lindita Nikolla, au président de la République, Bajram Begaj, et au Premier ministre, Edi Rama. Mgr Angelo Massafra y indiquait également la nécessité de mettre en œuvre les résolutions parlementaires et présidentielles prises par le passé et qui allaient en ce sens. Ils souhaitent qu’une attention soit portée aux livres d'histoire afin qu’ils «écrivent la vérité sur le communisme en Albanie», que les prisons et les lieux de torture «soient préservés en tant que musées» et qu'il y ait une récompense «pour les personnes qui ont été torturées» pour les «persécutés politiques et les survivants des prisons». Enfin, ils réclament des décrets ou des règlements «définissant des règles claires sur les décorations, les titres d'honneur et les médailles, afin d'éviter l'évaluation et l'exaltation des fonctionnaires des organes de la dictature communiste».

    Le bien-être social du peuple

    Cette demande des évêques albanais intervient à l'issue de l'Assemblée ordinaire au cours de laquelle, expliquent-ils, ils ont réfléchi à la nécessité de garantir le «bien-être social» du peuple «qui passe par la résolution des conflits déterminés par l'histoire» de l'Albanie. Les évêques considèrent donc comme urgente «la mise en œuvre de la justice sociale comme garantie de la paix et de la fraternité nationale».

    Les évêques notent «des régurgitations récurrentes du néo-communisme et des formes d'exaltation de l'ancienne dictature communiste qui offensent et provoquent des frictions» dans le pays. Ils constatent que «certaines chaînes de télévision diffusent encore des films produits par la dictature qui, de facto, maintiennent le communisme en vie et inoculent aux nouvelles générations, petit à petit, les principes du dictateur» et que les livres d'histoire «ne disent pas la vérité sur le communisme en Albanie». Ils ont par ailleurs découvert que dans «les lieux touristiques, on vend des objets souvenirs du dictateur et on fait l'éloge du dictateur». Enver Hoxha a dirigé le parti unique, le parti du travail d’Albanie de l’établissement du régime communiste en 1944 jusqu’à sa mort en 1985.

    La paix pour le développement

    L'Église catholique albanaise, rappellent ensuite les évêques, «est favorable au pardon, met toute son énergie dans la recherche sincère de la paix et rappelle que nos martyrs ont pardonné à ceux qui les ont injustement accusés, à ceux qui les ont torturés et à ceux qui auraient voulu les fusiller». Il estime également qu'il est de son «devoir de dénoncer le mal» et de décourager sa propagation effrénée, et réaffirme enfin sa volonté de «faciliter le cheminement de la nation vers la création de conditions de vie plus sereines et propices à un véritable développement, qui ne peut se faire que dans la paix».

  • Nigeria : de plus en plus de religieux sont kidnappés

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    Lu sur le Tagespost :

    Nigeria : de plus en plus de religieux sont kidnappés

    Dans ce pays africain, 23 prêtres, religieuses et séminaristes ont été kidnappés en 2023, soit plus que dans tout autre pays.
    Le séminariste Na'aman Danlami
    Le séminariste Na'aman Danlami a été tué lors d'une attaque contre le presbytère du village de Fadan Kamantan, dans l'État de Kaduna.

    Selon les informations dont dispose l'organisation humanitaire, il ne se passe pas un mois sans au moins un enlèvement depuis avril. L'un des incidents les plus récents s'est produit le 3 novembre lorsque le pasteur Andrew Anana a été enlevé à Godogodo, dans l'État de Kaduna. Il a pu s'enfuir au bout de quelques heures. Le prêtre avait déjà été kidnappé une fois en 2021. Quelques jours plus tôt, des hommes armés avaient enlevé trois religieuses, un séminariste et leur chauffeur. Ils ont été libérés au bout d'une semaine.

    Bien que la plupart des personnes enlevées ne soient entre les mains de leurs ravisseurs que pendant une courte période, il existe des exceptions tragiques. L'un des cas les plus dramatiques s'est produit le 17 octobre, lorsque Godwin Eze, un novice bénédictin , et deux candidats monastiques ont été enlevés à Eruku, dans l'État de Kwara, à l'ouest du Nigeria. Alors que les deux postulants étaient libérés, le frère Godwin a été abattu et son corps jeté dans une rivière, selon le monastère.

    Un séminariste meurt dans un incendie criminel

    Le 7 septembre, il y a eu deux agressions contre des aspirants prêtres, dont une mortelle. A cette époque, le séminariste Ezekiel Nuhu avait été enlevé dans l’État de Kaduna. Il a été libéré au bout de deux mois. Le même jour, le séminariste Na'aman Danlami a été tué lors d'une attaque contre le presbytère du village de Fadan Kamantan, dans l'État de Kaduna. Deux prêtres ont réussi à s'enfuir pour se mettre en sécurité, mais Danlami est mort brûlé vif dans le bâtiment qui a été incendié.

    « Church in Need » documente les cas de membres du clergé catholique assassinés, kidnappés ou emprisonnés à tort dans le monde entier depuis 2022. Les chiffres seront publiés à la fin de l'année. L'année dernière, il y a eu 118 incidents individuels, dont 16 prêtres et religieuses tués à cause des persécutions.

  • La situation en RDC reste une des zones les plus conflictuelles du monde et compte des millions de victimes passées sous silence

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    Une tribune de Fatou Elise Ba publiée sur le site de l'IRIS :

    La République démocratique du Congo : un cas significatif de « crise oubliée »

    22 novembre 2023

    Avec la récente intensification de la violence dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), un nombre record de déplacés forcés a été recensé par lOrganisation internationale pour la migration (OIM), soit 6,9 millions de personnes en situation de déplacement principalement interne mais également en direction des pays voisins (Ouganda, Rwanda, Tanzanie). Loin d’être un sujet très médiatisé, dans un contexte de guerre en Ukraine et de conflit israélo-palestinien, la situation complexe en RDC reste malgré tout une des zones les plus conflictuelles du monde et compte des millions de victimes passées sous silence ces trois dernières décennies.

    Un cycle interminable de violences banalisées

    Selon le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), la RDC est l’un des pays du monde où l’on compte le plus de déplacés forcés. L’escalade de la violence et la répétition des situations conflictuelles causent de grandes souffrances aux civils et un contexte d’instabilité constante. En effet, de nombreux groupes armés non étatiques sont très actifs dans l’est de la RDC, notamment au Nord Kivu et en Ituri. La zone a été récemment témoin d’une nouvelle accélération des exactions envers les populations civiles. Sur le seul mois de septembre, le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a relevé une détérioration de la situation et fait état de plus de 8200 violations des droits de l’Homme. Ce contexte est directement lié aux affrontements impliquant le Mouvement du 23 mars (M23) et les Forces armées de la République démocratique du Congo (FRADC), à tel point que les opérations humanitaires à destination des civils sont en péril. La fin du mois d’octobre 2023 a été marquée par une prise de contrôle par le M23, des villes et villages stratégiques du Nord Kivu proches de Goma. À noter que le M23 existe déjà depuis plus d’une décennie et reste l’un des acteurs principaux de déstabilisation dans les régions de l’est. Il est notamment accusé de nombreux massacres. Ce groupe armé base son existence sur des fondements communautaires « protutsis ». Il a accéléré son avancée depuis l’année dernière, participant à la dégradation de la situation sécuritaire.

    En novembre 2022, Human Right Watch avait alerté sur la résurgence du M23 et le recrutement forcé en masse des civils. Soutenu par le Rwanda, le M23 participe à de nombreuses exactions à caractère « ethnique ». L’armée congolaise se serait manifestement, elle aussi, adonnée a bon nombre d’abus et collaborations contestées avec des groupes armés locaux, et ceci malgré la déclaration du président Felix Tshisekedi en mai 2022. La fibre dite « ethnique » est massivement revendiquée par les groupes armés tels que le M23 et représente un des objets phares d’instrumentalisation du conflit. Un type de revendication hélas loin d’être nouvelle dans la région des grands lacs.

    La violence envers les civils s’est installée depuis la première guerre du Congo (1996) avec le recours régulier aux massacres, pillages, exactions et tortures multiples. Depuis le début des conflits, l’utilisation du viol envers les femmes et les filles comme « arme de destruction massive » est une pratique banalisée par les groupes armés dans l’est de la RDC selon le docteur Denis Mukwege, prix Nobel de la Paix 2018 et candidat aux prochaines élections présidentielles. Les ONG sur place, ainsi que quelques médias, ont collecté de nombreux témoignages de survivantes à la limite de l’entendement, qui mettent en évidence un climat de terreur et dont les femmes et les filles sont les plus menacées. Or, il est difficile de traduire les auteurs de ces actes devant la justice dans un contexte d’instabilité récurrente. La pratique des violences sexuelles, rapts, exécutions sommaires et mutilations génitales féminines représentent un mode d’action privilégié pour déstabiliser la zone ce qui augmente largement les stigmatisations envers les femmes. Des violences basées sur le genre tellement systématiques qu’elles sont tout de même massivement perpétuées même hors des situations de conflits. Ces agissements se sont accrus depuis l’année dernière et constituent des crimes de guerre selon Amnesty International. En 2022, 38 000 cas de violences basées sur le genre ont été signalés au Nord-Kivu, et une augmentation de 37% a été notifiée par l’ONU depuis le premier trimestre 2023. De nombreux cas d’agressions sexuelles ont aussi été décomptés dans les camps de déplacés autour de Goma. De plus, les femmes et les filles font face à une grande précarité et plusieurs se sont résignées au travail du sexe pour survivre. Les enfants représentent aussi un public particulièrement vulnérable en temps de conflit. La RDC vient notamment d’enregistrer un nouveau record d’enfants tués, mutilés, enlevés et violés en 2023 selon l’ONU, et ceci pour la troisième année consécutive. Ce contexte est particulièrement favorable pour le développement des trafics humains en tout genre. Les enfants sont facilement enrôlés du fait de la proximité géographique des groupes armés avec les communautés, et certains, en très bas âge, sont utilisés comme explosifs humains.

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  • Une "réforme synodale" du conclave papal ?

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    De George Weigel sur First Things :

    UNE "REFORME SYNODALE" DU CONCLAVE PAPAL ?

    22 novembre 23

    Alors que les Américains célèbrent la fête de Thanksgiving le 23 novembre, mes concitoyens catholiques pourraient prendre un moment pour rendre grâce à une constitution apostolique vieille de 120 ans dont pratiquement personne ne se souvient, mais qui réaffirme sa pertinence en ces temps troublés pour le catholicisme. 

    Pendant des siècles, les papes ont exercé leur souveraineté sur une grande partie de l'Italie centrale, connue sous le nom d'États pontificaux. Parmi les nombreuses façons dont cet arrangement a entravé la mission évangélique de l'Église catholique, le fait que le pape soit un souverain temporel ayant des terres à défendre a inévitablement mêlé l'Église à la politique de puissance européenne. Cet enchevêtrement fâcheux a conduit au ius exclusivae (droit d'exclusion), en vertu duquel les monarques catholiques d'Espagne, de France et d'Autriche revendiquaient le droit d'opposer leur veto à un candidat à la papauté que tel ou tel autre n'appréciait pas.

    Le ius exclusivae n'a jamais été formellement reconnu par l'Église, mais la politique européenne était telle qu'à plusieurs reprises à l'époque moderne, le conclave élisant un pape a estimé qu'il devait tenir compte d'une boule noire monarchique. Ainsi, lors du conclave de 1823, appelé à élire un successeur au pape Pie VII, l'empereur François Ier d'Autriche a écarté la candidature du cardinal Antonio Severoli, ce qui a conduit à l'élection du cardinal Annibale della Genga sous le nom de Léon XII. Sept ans plus tard, au cours du conclave de 1830-31, qui dura un mois et demi, le roi Ferdinand VII d'Espagne opposa son veto à la candidature du cardinal Giacomo Giustiniani (un ancien nonce en Espagne qui s'était brouillé avec la reine de Ferdinand), ce qui aboutit à l'élection du moine camaldule et préfet de Propaganda Fide, le cardinal Mauro Cappellari, en tant que pape Grégoire XVI.

    En 1903, le cardinal Jan Puzyna de Cracovie prononce le veto de l'empereur austro-hongrois François-Joseph sur le candidat en tête, le cardinal Mariano Rampolla, dont l'empereur habsbourgeois n'apprécie pas l'attitude conciliante à l'égard de la Troisième République française, la France se trouvant à l'époque de l'autre côté du système d'alliances européennes. Les cardinaux-électeurs sont mécontents, mais l'exercice du ius exclusivae a eu raison de Rampolla en tant que papabile et les électeurs se sont finalement tournés vers le cardinal Giuseppe Sarto de Venise. En janvier 1904, le nouveau pape Pie X abolit le ius exclusivae dans la constitution Commissum Nobis, qui décrète l'excommunication automatique de toute personne interférant dans un futur conclave et prévient qu'elle encourt "l'indignation de Dieu tout-puissant et de ses apôtres, les saints Pierre et Paul".

    Le Commissum Nobis peut sembler un anachronisme aujourd'hui. Mais ce n'est peut-être pas le cas. Il a récemment été suggéré que l'administration papale actuelle envisage une "réforme" de la procédure du conclave. Cette "réforme", dit-on, éliminerait les cardinaux de plus de quatre-vingts ans sans droit de vote de tout rôle dans un interrègne papal, en les excluant des congrégations générales dans lesquelles ils ont actuellement voix au chapitre. Ils seraient remplacés par un mélange d'hommes et de femmes laïcs, de clercs et de religieux. De petits groupes, comprenant à la fois des cardinaux élus et ces autres personnes, se réuniraient alors, en utilisant la méthodologie facilitée du Synode 2023 "Conversation dans l'Esprit" pour "discerner" ce dont l'Église a besoin dans un nouveau pape. 

    Plusieurs problèmes graves viennent immédiatement à l'esprit. En effet, s'il n'y a peut-être pas, de nos jours, de monarques catholiques désireux d'influencer un conclave par un veto, d'autres puissances mondiales essaieraient certainement d'exercer d'autres formes de "veto".

    L'ouverture des discussions préélectorales au-delà du collège des cardinaux entraînerait inévitablement des pressions de la part des médias mondiaux et des médias sociaux, et ces pressions seraient, tout aussi inévitablement, motivées par un ordre du jour. Les gouvernements hostiles à l'Église voudront sans aucun doute s'immiscer dans les eaux du conclave : la Chine, la Russie, Cuba et le Venezuela viennent immédiatement à l'esprit, et il pourrait bien y en avoir d'autres. Ces hommes et ces femmes ont déjà jugé bon de verser des millions de dollars dans des référendums sur l'avortement dans des pays historiquement catholiques, et il n'y a aucune raison de penser qu'ils hésiteraient à utiliser leur richesse pour influencer les discussions préalables au vote pendant un interrègne papal, en partant du principe que l'orientation de ces discussions aurait une influence décisive sur le vote lorsque les cardinaux-électeurs seront enfermés dans le conclave. 

    Ces pressions existeraient si les règles actuelles du conclave n'étaient pas modifiées. Mais le fait d'ouvrir les discussions préalables au vote à des non-cardinaux tout en muselant les voix de certains des anciens les plus sages de l'Église rend beaucoup plus probable que ces pressions aient un effet réel. 

    Et cela ne devrait pas se produire.

    La chronique de George Weigel "The Catholic Difference" est publiée par le Denver Catholic, la publication officielle de l'archidiocèse de Denver.

    George Weigel est Distinguished Senior Fellow du Ethics and Public Policy Center de Washington, D.C., où il est titulaire de la William E. Simon Chair in Catholic Studies.

  • Mgr Rey placé sous la tutelle de Mgr Touvet

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    De Jean-Marie Guénois sur le site du Figaro :

    Le pape nomme un coadjuteur pour reprendre en main le diocèse de Fréjus-Toulon

    Erreurs de discernement, «dérives»... Après un «audit» commandité par Rome en février dernier et la suspension des ordinations, l’évêque de ce diocèse du Sud, Mgr Rey, sera placé sous la tutelle d’un autre évêque : Mgr Touvet.

    Mgr Dominique Rey, 71 ans, évêque de Fréjus-Toulon, aurait pu être désavoué. Une perspective qu’a refusée le pape François puisqu'il reconnaît à cet évêque atypique un certain nombre d’intuitions pastorales. Sans pour autant lui pardonner des erreurs de discernement dans plusieurs situations et, surtout, un manque de suivi des nombreuses initiatives qu’il a prises, dont quelques-unes ont mal tourné et abouti à des échecs cuisants. Reste que, en 23 ans à cette responsabilité, le dynamique Mgr Rey a fait de ce diocèse du sud de la France le laboratoire d'une Eglise florissante, avec d’incontestables réussites.

    François, qui encourage cette audace pastorale, a donc préféré ne pas imposer une démission mais nommer à ses côtés un évêque « coadjuteur » : Mgr François Touvet, 58 ans, actuel évêque de Châlons-en-Champagne. Un « coadjuteur », dans l'Église catholique, n'est pas un auxiliaire. Il sera le successeur de Mgr Rey dans les quatre années à venir. La retraite est fixée à 75 ans pour les évêques.

    Cet évêque, nommé à Châlons-en-Champagne au jeune âge de 50 ans, a été remarqué pour sa riche expérience pastorale de terrain : en paroisse comme en aumônerie (scouts, milieu scolaire, mouvements de jeunes, monde militaire). Il s’est également distingué pour ses qualités de gestionnaire. Jeune prêtre, il avait été « vicaire général », l'équivalent d'un secrétaire général dans son son diocèse d'origine, Dijon, et dans celui de Langres.

    Doué d'une imagination pastorale certaine, Mgr Touvet, au début de la pandémie de Covid, avait eu l'idée d'organiser une messe géante sur un parking, que les fidèles suivaient depuis leur voiture. Son sens de la décision a été également apprécié par le Saint-Siège qui lui a confié la gestion de crise de la communauté du Verbe de Vie. Elle s'est soldée par une dissolution en juin 2022, un fait rare.

    De la force de décision, il en faudra à Mgr Touvet car le principal reproche adressé à Mgr Rey, mis en évidence par la « visite pastorale » commanditée par le Saint-Siège (un audit), visait ses carences dans le suivi d'initiatives nouvelles, souvent exportées - le diocèse compte plus de 60 % de prêtres étrangers, dont certains, peu fiables, ont fini par dériver. Il lui a été également reproché un accueil trop large dans son séminaire, pourtant fourni, de candidats rejetés ailleurs. C'est ce point qui avait mis le feu aux poudres en juin 2022, décidant le pape à suspendre des ordinations à la prêtrise, un acte sans précédent récent. Quant à l'ouverture de Mgr Rey, issu de la communauté charismatique de l'Emmanuel dont il est toujours proche, aux communautés traditionalistes de l'Église catholique, selon une politique favorisée par Rome sous le pontificat de Benoît XVI, cette question, même si elle a joué un rôle, n'est pas centrale dans la décision papale.

  • Inde : les persécutions religieuses redoublent d’intensité avec la politique du premier ministre actuel Narendra Modi

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    De Louis d'Auteroche sur le site de l'Homme Nouveau :

    L’INDE COMPLICE SILENCIEUSE DES PERSÉCUTIONS RELIGIEUSES

    14 novembre 2023

    Des centaines d’églises détruites, des milliers de chrétiens tués et un silence assourdissant. La situation des persécutions en Inde peut nous rappeler celles qu’ont vécu les premiers chrétiens sous l’Empire romain.

    Représentant 2,3 % de la population indienne soit 29 millions de personnes, les chrétiens sont répartis essentiellement dans le sud-ouest et le nord-est du territoire. L’église syro-malabar s’est implantée en Inde avec l’évangélisation de saint Thomas. Ainsi les chrétiens se trouvent sur le sol indien depuis 2000 ans. Depuis maintenant quelques années, des persécutions apparaissent et redoublent d’intensité avec la politique du premier ministre actuel Narendra Modi.

    Narendra Modi est Premier ministre depuis 2014. Il désire faire de l’Inde ce que l’on appelle une « démocratie éthnique », c’est-à-dire une société moderne mais non occidentalisée. Ainsi, au sein de son pays, c’est l’hindouisme qui prime et qui doit s’imposer comme seule culture légitime. Le premier ministre y est très attaché et le fait comprendre en répondant par la persécution et l’expulsion aussi bien des chrétiens que des musulmans.

    Celles-ci ont débuté par des mouvements hindouistes qui ont commencé à détruire des lieux de cultes et à tuer des fidèles. L’association Forum Chrétiens Uni (UCF) relève entre janvier et juin 2023 plus de 400 attaques contre les chrétiens en Inde.

    Néanmoins, face à ces chiffres, l’État indien n’intervient pas. Habituellement à chaque grande catastrophe, le Premier ministre se rend sur place, adresse son soutien ou encore intervient pour aider les rescapés. Dans le cas de ces persécutions, c’est le silence total qui a régné. On est donc en mesure de supposer que l’État soutient ces persécutions et plus encore les commandite.

    Depuis, certains états indiens font passer des lois dans le but de limiter l’expansion chrétienne en Inde, comme par exemple les lois « anti-conversion » : lorsqu’un citoyen décide de changer de religion, il doit en informer les autorités administratives au moins un mois avant. Une manifestation hindouiste a été organisée pour protester contre ces conversions et Swami Parmatmanand, un religieux, a déclaré : « Vous les arrêtez, vous leur expliquez que vous n’approuvez pas leur décision et, s’ils persistent, vous les abattez ! » [1]

    Des réactions se font entendre d’abord au sein du pays. De nombreux évêques ont dénoncé « le silence prolongé et l’apathie des forces de l’ordre », condamnant « toutes les formes de violence, d’atrocités et d’attaques ». [2]

    Amnesty International dénonce le fait que l’Inde va à l’encontre des droits universels de l’homme. Dans son rapport sur les droits en Inde, il est écrit :

    « Des lois et des mesures adoptées sans consultation publique ni législative satisfaisante ont fragilisé les droits des défenseurs des droits humains et des minorités religieuses. Le gouvernement a exercé une répression brutale et ciblée contre certaines minorités religieuses, et il était courant que des figures politiques et des représentants des autorités prônent explicitement la haine à l’encontre de ces minorités sans être inquiétés ».

    L’Inde ne se cache donc plus de ces persécutions qui se durcissent de mois en mois. Le projet du Premier ministre est d’accomplir l’hindutva (hindouité), il s’agit d’un projet politique qui considère que tous les Indiens doivent nécessairement être hindous. Ainsi ceux qui ne le sont pas (musulmans, chrétiens…) ne peuvent être des citoyens à part entière.

    Mgr Mascarenhas explique cela en disant :

    « Les chrétiens sont des étrangers, ennemis de la nation. Certains groupes fondamentalistes hindouistes ont déclaré que d’ici à 2025, l’Inde serait une nation hindoue, que les musulmans devaient partir au Pakistan et que les chrétiens devaient partir pour le Vatican ou pour des pays chrétiens… » [3]


    1. https://www.lavie.fr/actualite/geopolitique/en-inde-les-musulmans-et-chretiens-sous-le-rouleau-compresseur-du-nationalisme-hindou-80137.php
    2. https://www.vaticannews.va/fr/eglise/news/2023-07/eglise-eveques-inde-manipur-violences.html
    3. https://www.google.com/amp/s/www.la-croix.com/amp/1201012744
  • « Trans ? Dieu n'a créé que des hommes et des femmes et non 60 genres. »

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    De Franca Giansoldati sur Il Messaggero :

    Cardinal Müller : « Trans ? Dieu n'a créé que des hommes et des femmes et non 60 genres. »

    «Dieu a créé deux genres, masculin et féminin, et non 60 genres». Le cardinal théologien allemand Gerhard Muller, ancien préfet du Dicastère de la Foi et rédacteur de l'immense œuvre théologique de Joseph Ratzinger, soulève des doutes et conteste le cadre doctrinal appliqué au dernier document du Vatican sur les personnes trans du cardinal argentin, Manuel Fernández, avec, par derrière, l'approbation papale. "Toute atteinte au corps humain est et reste un péché aux yeux de Dieu. Naturellement, il existe des cas très rares dans la nature d'individus qui naissent avec des aspects à la fois masculins et féminins : les hermaphrodites. Nous parlons évidemment de petits pourcentages. Dans la nature, les enfants naissent également sans bras ou avec d’autres handicaps. Cela ne veut pas dire que l’Église doit légitimer la réalité fondamentale avec laquelle nous avons tous été créés, c’est-à-dire hommes et femmes. »

    Votre Éminence, dans le dernier document du Vatican demandé par un évêque brésilien, un transsexuel est autorisé à recevoir le baptême à condition que cela ne génère pas de scandale public...

    « Les hermaphrodites nés avec cette particularité peuvent recevoir le baptême, mais pas ceux qui ont mutilé leur corps. Je me demande si cette réponse a été donnée parce qu'il y a des transsexuels qui demandent aux prêtres ou aux évêques un deuxième baptême mais avec le nouveau prénom qu'ils ont à l'état civil ou qui veulent changer l'acte de baptême dans les archives paroissiales."

    La doctrine a-t-elle changé ?

    "Se mutiler est un péché grave aux yeux de Dieu. Je peux certes me couper l'oreille, mais c'est un péché. Le corps humain est un temple du Saint-Esprit. Il y a des gens qui changent de visage et subissent des opérations pour se transformer en reptile, comme ce citoyen français qui s'est fait opérer à plusieurs reprises parce qu'il voulait ressembler à un extraterrestre.

    Il me semble, entre autres, que derrière ce phénomène se cache une industrie florissante qui rapporte des milliards et des milliards...»

    Le texte du Vatican autorise-t-il le baptême pour ces personnes ?

    «À mon avis, il s'agit d'un texte essentiellement ambigu : il ne le dit pas explicitement, mais les conséquences sont les mêmes. En outre, il est déroutant et préjudiciable que le Magistère se fonde sur la terminologie d'une anthropologie nihiliste et athée, semblant accorder à son faux contenu le statut d'opinion théologique légitime dans l'Église.

    Dans un autre passage il parle d'un utérus à louer...

    «Il ne l'autorise évidemment pas, mais dans la manière peu claire avec laquelle la réponse a été formulée, en mentionnant l'utérus loué, c'est comme s'il l'acceptait indirectement ou pouvait être interprété de cette façon.".

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  • La Lettre du pape au sujet du Chemin Synodal allemand

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    Texte intégral : Lettre du pape François exprimant son inquiétude concernant la voie synodale allemande

    "Ce comité a pour objectif de créer une instance consultative et décisionnelle. Cependant, comme indiqué dans la résolution correspondante, la structure proposée n’est pas conforme à la structure sacramentelle de l’Église catholique."

    21 novembre 2023

    Note de l'éditeur : le pape François a écrit une lettre à quatre laïques catholiques allemandes pour exprimer ses « inquiétudes » quant à l'orientation de l'Église catholique en Allemagne. Ce qui suit est une traduction du texte intégral de la lettre allemande, signée par le Pape le 10 novembre et publiée pour la première fois par le journal allemand Welt le 21 novembre :

    Du Vatican, le 10 novembre 2023

    Cher professeur Westerhorstmann,

    Cher professeur Schlosser,

    Cher professeur Gerl-Falkovitz,

    Chère Mme Schmidt,

    J'exprime ma gratitude pour votre aimable lettre datée du 6 novembre. Vos inquiétudes concernant les développements actuels au sein de l'Église en Allemagne me sont parvenues et je partage vos inquiétudes. Il existe en effet de nombreuses mesures prises par des segments importants de cette Église locale qui menacent de l'éloigner de plus en plus du chemin commun de l'Église universelle. Cela inclut sans aucun doute la création du comité synodal auquel vous avez fait référence. Ce comité vise à mettre en place une instance consultative et décisionnelle. Cependant, comme le souligne la résolution correspondante, la structure proposée n’est pas conforme à la structure sacramentelle de l’Église catholique. Par conséquent, sa formation a été interdite par le Saint-Siège dans une lettre du 16 janvier 2023, qui a reçu mon aval spécifique.

    Dans ma « Lettre au peuple pèlerin de Dieu en Allemagne », je n’ai pas cherché à trouver le « salut » dans des comités en constante évolution, ni à persister dans des dialogues égocentriques ressassant les mêmes thèmes. Mon objectif était plutôt de réaffirmer l’importance de la prière, de la pénitence et de l’adoration. J'ai exhorté à une ouverture et à un appel à l'action pour dialoguer avec nos frères et sœurs, en particulier ceux qui se trouvent aux portes de nos églises, dans les rues, dans les prisons, les hôpitaux, les places publiques et les villes (comme mentionné dans la section 8). Je crois fermement qu'en ces lieux, le Seigneur nous guidera.

    Je salue vos contributions à la théologie et à la philosophie et je vous remercie pour votre témoignage de la foi. Que le Seigneur vous bénisse et que la Bienheureuse Vierge Marie vous garde. Je vous demande gentiment de continuer à prier pour moi et pour notre engagement commun en faveur de l’unité.

    Unis dans le Seigneur,

    François

  • "Si l'Antéchrist apparaît, ce ne sera pas une personne en particulier"

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    De Opoka.org :

    Le P. Skrzypczak : si l'Antéchrist apparaît, ce ne sera pas une personne en particulier

    « Je suis de plus en plus convaincu que si Anomos – l’Antéchrist – apparaît, ce ne sera pas une personne en particulier. Ce sera plutôt une forme de spiritualité contraignante » a déclaré le Père. prof. doctorat Robert Skrzypczak lors du colloque "Ne laissez pas le mal gagner !", qui a eu lieu à l'Université Cardinal Stefan Wyszyński le 18 novembre.

    Le P. prof. Skrzypczak a donné une conférence sur le thème "La figure biblique de l'Antéchrist explique-t-elle notre époque ?" Il a souligné que "la figure de l'Antéchrist peut apparaître non seulement dans le monde, mais aussi dans l'Église sous le couvert de ce qu'on appelle la synodalité".

    « Je suis de plus en plus convaincu que si Anomos – l’Antéchrist – apparaît, ce ne sera pas une personne en particulier. Il s’agira plutôt d’une forme de spiritualité contraignante, mainstream – la tendance actuelle. Il sera respecté par ceux qui veulent être au même niveau et qui ont peur de l'exclusion", a-t-il déclaré. "Il s'agira plutôt d'une sorte de bombe à particules qui, si elle explose, infectera tout le monde avec son contenu", a-t-il ajouté.

    Le prêtre a donné en exemple le scénario pour la série "Kingdom", qui se déroule dans l'un des hôpitaux de Copenhague. "Personne ne se rend compte que 'quelque chose' commence à sortir du sous-sol de l'hôpital." Ce « quelque chose » commence à imprégner et à entourer les gens, affectant leur comportement », a-t-il expliqué.

    Le P. Skrzypczak a souligné que l'Antéchrist peut aussi se cacher en chacun de nous, "comme quelque chose qui lutte contre le Christ, empêche son retour et rend ce monde insupportable". « Peut-être devons-nous aussi le chercher dans un péché structurel, comme le dit saint Paul. Jean-Paul II l'a appelé « la culture de la mort », a-t-il déclaré.

    Selon le P. Le remède de Skrzypczak à l'apparition de l'Antéchrist est d'appliquer l'appel à la vie de Jésus lorsqu'il parlait de la fin des temps : Que vos reins soient ceints et que vos torches soient allumées.

    "La foi vivante et la conversion sincère des chrétiens est le catéchon, ce qui peut arrêter l'apparition de l'Antéchrist, que ce soit sous forme de spiritualité ou de civilisation d'Anomos", a déclaré le Père. prof. Skrzypczak.

    Le colloque « Ne laissez pas le mal vous vaincre ! » a été organisée par le Département de Mysticisme Chrétien et la Société Saint-Paul. Parmi les intervenants figuraient : prêtre Andrzej Grefkowicz avec une conférence "L'expérience d'un exorciste dans le ministère de la délivrance", Maria Angela Calcagno avec un témoignage "Je suis un miracle de l'amour de Dieu. L'histoire de ma victoire sur Satan", ou le Père Dr. Łukasz Buksa avec une conférence "La génération du monde virtuel. Les générations et leurs choix.

  • Fréjus-Toulon : Mgr Rey sera flanqué d'un évêque coadjuteur

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    De Vatican News :

    Le Pape nomme un évêque coadjuteur pour le diocèse de Fréjus-Toulon

    Mgr François Touvet, jusqu’à présent évêque du diocèse de Châlons a été nommé ce 21 novembre avec notamment les pouvoirs spéciaux du gouvernement diocésain dans les domaines de l’administration, de la gestion du clergé, de la formation des séminaristes et des prêtres.

    Le Pape François a nommé ce mardi 21 novembre, Mgr François Touvet évêque coadjuteur du diocèse de Fréjus-Toulon, avec les pouvoirs spéciaux du gouvernement diocésain dans les domaines de l’administration, de la gestion du clergé, de la formation des séminaristes et des prêtres, de l’accompagnement des instituts de vie consacrée, des sociétés de vie apostolique et des associations de fidèles. Il était jusqu’à présent évêque du diocèse de Châlons.

    Mgr Touvet va prendre ses fonctions aux côtés de Mgr Dominique Rey, l’évêque du diocèse depuis 2000. En début d'année, le diocèse du sud de la France a fait l'objet d'une visite apostolique, à la demande du Pape François, menée par Mgr Antoine Hérouard, archevêque de Dijon. Le diocèse de Fréjus Toulon fait l'objet de critiques récurrentes sur les dérives de certaines communautées abritées en son sein.

    Des problèmes de gouvernance

    En juin 2022, le Vatican avait demandé à Mgr Rey de surseoir à des ordinations presbytérales et sacerdortales. L'évêque de Fréjus-Toulon avait alors expliqué être en dialogue avec Rome pour «trouver tous les moyens possibles pour améliorer le fonctionnement du diocèse, l’accompagnement des communautés, l’accueil et la formation des vocations».

    Né en 1965, Mgr Touvet a été ordonné prêtre en 1992 pour le diocèse de Dijon. Il a exercé de nombreuses charges pastorales comme celle d'aumônier militaire au sein du diocèse aux Armées de 2011 à 2015. Il a été nommé évêque de Châlons le 23 décembre 2015 par le Pape François. La messe d'accueil du nouvel évêque-coadjuteur aura lieu le dimanche 10 décembre 2023 à 16h en la cathédrale Notre-Dame-de la-Seds de Toulon. 

    Les deux évêques s'adressent aux fidèles

    Le site du diocèse de Fréjus-Toulon publie ce mardi une lettre de chacun des deux évêques adressée aux fidèles, commentant cette nouvelle phase qui s'ouvre. «J’accueille dans la confiance Mgr Touvet qui participera à mes côtés au gouvernement de notre diocèse» écrit Mgr Dominique Rey. «Désormais une nouvelle ère commence pour notre Diocèse et je suis heureux des perspectives qui s’ouvrent à nous. J’accueille Monseigneur François Touvet en frère» souligne l’évêque en confiant à la prière des fidèles cette nouvelle collaboration.

    «Je sais comme tout le monde que le diocèse vit une période difficile et douloureuse depuis plusieurs mois. J’arrive humblement en frère auprès de Mgr Rey pour que, tous deux ensemble, nous servions l’Église diocésaine dans le cadre défini par le Pape, afin d’apporter l’apaisement nécessaire et de continuer à nourrir votre dynamisme pastoral et missionnaire reconnu de tous» écrit pour sa part Mgr Touvet. «Vous pouvez compter sur ma prière, mon engagement miséricordieux et vrai, généreux et fidèle» conclut le nouvel évêque-coadjuteur, qui invite les fidèles le 10 décembre à sa messe d'accueil qui sera célébrée par le cardinal Avelin, archevêque de Marseille.

  • Perspectives romaines : comment comprendre la crise et trouver la voie à suivre

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    Edward Pentin a pris la parole à la Catholic Identity Conference à Pittsburgh le 30 septembre dernier : 

    Perspectives romaines : Comprendre la crise et trouver la voie à suivre

    14 novembre 2023

    Introduction

    Grâce en grande partie au Covid, cela fait 6 ans que j'ai eu l'honneur de prendre la parole à la CIC et, comme nous le savons, beaucoup de choses ont changé depuis.

    Sauf une chose : le Pape François mène toujours sa révolution, et avec plus d'ardeur que jamais, ce qui entraîne des divisions de plus en plus profondes, des persécutions de l'intérieur et du sommet, une atmosphère de peur omniprésente, l'encouragement de la médiocrité et de l'hypocrisie, et la menace imminente d'un schisme formel.

    Le refrain "Jusqu'à quand, Seigneur ?" est devenu de plus en plus fréquent, alors que les fidèles pratiquants regardent, désespérés et impuissants, alors qu'ils sont exclus et marginalisés et que nous sommes plongés dans une crise qui pourrait s'avérer pire que la controverse arienne, selon certains historiens de l'Église.

    Il y a six ans, il semblait que les choses allaient se précipiter. Nous avions eu toutes les retombées des synodes sur la famille et d'Amoris Laetitia ; un groupe d'éminents universitaires et membres du clergé catholique venait d'accuser le pape François d'hérésie ; et nous venions d'apprendre que le cardinal Carlo Caffarra était décédé et que, quelques jours plus tard, le pape François avait effectivement vidé de sa substance l'Institut du pape saint Jean-Paul II pour le mariage et la famille que le cardinal avait fondé. Cette année-là, c'était aussi le 100e anniversaire des apparitions mariales de Fatima, et l'on espérait qu'une intervention divine pourrait mettre un terme à cette sombre période.

    Mais, comme nous le savons, la Vierge a demandé pénitence et réparation à Fatima et, avant cela, à Lourdes. Cela ne s'est pas produit et les bouleversements se sont poursuivis à un rythme soutenu, qu'il s'agisse de la messe traditionnelle qui a été supprimée, de la voie synodale allemande qui a été autorisée à se poursuivre sans contrôle, ou des scandales, liés au pape ou non, qui semblent ne jamais prendre fin.

    Entre-temps, ceux qui soutiennent pleinement cette révolution se réjouissent qu'elle semble être passée à la vitesse supérieure au cours des derniers mois. Bien qu'en réalité, ils n'aient pas encore atteint la plupart de leurs objectifs (un changement clair dans la gouvernance de l'Église, les femmes diacres, le clergé marié et la normalisation de l'homosexualité), avec le Synode sur la synodalité, ils sont plutôt étourdis à l'idée que ceux-ci semblent enfin être à portée de main.

    Bien sûr, il est impossible de savoir avec certitude pourquoi tout cela se produit, ou plutôt pourquoi on le laisse se produire, mais dans cet exposé, j'examinerai quelques théories tirées de sources dignes de confiance à Rome et ailleurs pour explorer ce que tout cela pourrait signifier et vers quoi nous pourrions nous diriger. J'espère qu'ainsi, je pourrai oser offrir au moins quelques lueurs d'espoir au bout de ce tunnel apparemment interminable.

    La grande révélation

    Il y a quelques mois, Joseph Bevan, un ami anglais, fervent catholique et père de dix enfants - dont deux prêtres et une religieuse - a fait un commentaire intéressant et stimulant dans un article qu'il avait écrit pour des médias catholiques.

    "La crise actuelle est absolument essentielle pour le triomphe final de l'Église catholique", a-t-il déclaré. Une partie du plan de Dieu, poursuit-il, doit être d'écraser l'hérésie moderniste au cœur de l'Église, et pour cela, il faut laisser libre cours à l'hérésie pour qu'elle puisse enfin s'éteindre d'elle-même. Ceux qui souhaitent que le pape François soit remplacé par un autre pape Benoît, a-t-il ajouté, ont fondamentalement mal compris la situation."

    Lire la suite