De zenit.org :
Le synode sur la famille, par le cardinal Vingt-Trois
Un inventaire des questions pastorales, des difficultés, des situations sensibles
Le synode a été en quelque sorte "une forme d’inventaire des questions, des difficultés, des situations sensibles et des questions pastorales", diagnostique le cardinal Vingt-Trois.
Président délégué au synode extraordinaire sur la famille (5-19 octobre 2014), le cardinal André Vingt-Trois est revenu sur ces deux semaines très denses sur la chaîne de télévision catholique française KTO (Etienne Loraillère, 26 mn), le soir même de la clôture, le 19 octobre.
Voici la transcription de l'entretien effectuée par le diocèse de Paris et aimablement parvenue à Zenit. Le style oral de l’interview a été conservé. Les passages abrégés (...) sont de Zenit sans toucher à la substance de l'entretien.
KTO - On dit que dans cette salle du Synode les débats ont rarement été aussi francs et directs, est-ce exact ?
Card. Vingt-Trois - Ils ont été certainement francs et directs, je ne sais pas s’ils l’ont été plus que d’habitude, sauf peut-être que le sujet fixé par le Pape pour ce synode comportait une dimension où les évêques étaient plus immédiatement concernés en raison de leur charge pastorale. Je veux dire que les synodes qui portent sur des sujets très vastes, comme la Parole de Dieu ou la Nouvelle Evangélisation, évidemment nous concernent tous, mais les marges d’appréciation ne sont pas très variables ; les différences existent plutôt dans la mise en œuvre. Alors que là, par rapport aux questions concernant la famille, les évêques ont des approches très marquées par leur implantation, par le pays dans lequel ils vivent, par les gens auxquels ils ont affaire. A l’ouverture des débats, le Pape, - c’est la seule fois où il est intervenu personnellement et très brièvement - a exprimé le désir que le synode remplisse pleinement sa fonction, c’est-à-dire que les Pères synodaux s’expriment en toute liberté et disent tout ce qu’ils pensent, en sachant que ceux qui les écoutent le feraient avec respect et charité et donc qu’ils n’avaient pas à avoir peur de se faire matraquer à la sortie ! (...) Cela donnait un climat assez libre dans les modes d’expression.
KTO - Alors, est-ce qu’il y a un "changement de paradigme", comme on a pu le lire dans la presse ?
Card. Vingt-Trois - Moi, je ne sais pas ce que cela veut dire, donc il faudrait demander au journaliste qui a dit cela ce qu’il veut dire par là.
KTO - On a beaucoup vu que l’attention se focalisait sur les personnes divorcées-remariées, sur même les personnes homosexuelles, en tout cas dans le travail...
Card. Vingt-Trois - Pas du tout ! L’attention ne s’est pas focalisée sur ces sujets-là. L’attention s’est focalisée sur les situations dans lesquelles les évêques étaient engagés et donc sur des questions très diverses comme la polygamie, comme les femmes seules qui élèvent des enfants, comme les familles éclatées en raison des conditions économiques ou d’émigration ; il y a donc eu quantité de sujets importants qui ont été abordés, et, entre autres, la question des époux séparés, et parmi les époux séparés, de ceux qui concluent une nouvelle union avec quelqu’un d’autre, mais c’était un aspect, une partie du débat, ce n’était pas le cœur de la discussion.
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