Ce qui s'est vraiment passé au synode d'octobre 2014
Catéchèse du 10 décembre 2014 (texte intégral)
(Zenit.org) - « Aujourd’hui je voudrais raconter ce qui s’est vraiment passé durant ce synode » : c'est en ces termes que le pape François a inauguré un nouveau cycle de catéchèses sur la famille, lors de l'audience générale du mercredi 10 décembre 2014.
Le pape a dédié sa première catéchèse à l'assemblée extraordinaire du synode des évêques qui a eu lieu du 5 au 19 octobre 2014 au Vatican. Il a livré une chronique de l'événement, soulignant la « grande liberté » de parole et rappelant qu'« aucune intervention n’a remis en question les vérités fondamentales du sacrement du mariage ».
A.K.
Catéchèse du pape François
Chers frères et sœurs, bonjour,
Nous avons conclu un cycle de catéchèses sur l’Église. Remercions le Seigneur qui nous a fait faire ce chemin, nous permettant de redécouvrir la beauté et la responsabilité d’appartenir à l’Église, d’être Église… de l’être tous !
Nous ouvrons maintenant une nouvelle étape, un nouveau cycle, et le thème sera la famille ; un thème qui s’inscrit dans une période intermédiaire entre deux assemblées du synode consacrées à cette réalité si importante. C’est pourquoi, avant d’entrer dans les divers aspects de la vie familiale, je souhaite partir de l’assemblée synodale d’octobre dernier dont le thème était: « Les défis pastoraux de la famille dans le contexte de la nouvelle évangélisation ». Il est important de rappeler comment cette assemblée s’est déroulée et ce qu’elle a produit, comment ça s’est passé et ce qu’il en ressort.
Durant le Synode, les médias ont fait leur travail – il y avait beaucoup d’attente, une très grande attention – et nous les en remercions car ils l’ont fait également avec abondance. Tant de nouvelles, vraiment beaucoup ! Et tout cela grâce à la Salle de presse qui faisait chaque jour un briefing. Mais la vision des médias était souvent un peu dans le style des chroniques sportives, ou politiques : on parlait souvent de deux équipes, pour et contre, conservateurs et progressistes, etc. Aujourd’hui je voudrais raconter ce qui s’est vraiment passé durant ce synode.
Tout d’abord j’ai demandé aux pères synodaux de parler avec franchise et courage et d’écouter avec humilité, de dire avec courage tout ce qu’ils avaient dans le cœur. Au synode il n’y a pas eu de censure préalable, chacun pouvait – voire plus encore… devait – dire ce qu’il avait dans le cœur, ce qu’il pensait sincèrement. « Mais cela fera discuter ». C’est vrai, nous avons entendu comment les apôtres discutaient. Le texte dit : une vive discussion s’éleva. Les apôtres se chamaillaient entre eux, cherchant à savoir quelle était la volonté de Dieu sur les païens, si ces derniers pouvaient entrer dans l’Église ou pas. C’était quelque chose de nouveau. Quand on cherche à faire la volonté de Dieu dans une assemblée synodale, il y a toujours des discussions et tant de points de vue différents qui s’expriment, ce qui n’est pas une mauvaise chose ! Pourvu que cela se fasse avec humilité et dans un esprit de service envers les frères de cette assemblée. Une censure préalable aurait été une mauvaise chose. Non, non, chacun devait dire ce qu’il pensait. Après l’intervention initiale du cardinal Erdő, il y a eu un premier moment fondamental, au cours duquel tous les Pères ont pu parler, et tous ont écouté. Cette attitude d’écoute des Pères était édifiante. Un moment de grande liberté, où chacun a pu exposer sa propre pensée avec parrhèsia et confiance. L’« Instrument de travail » constituait le socle des interventions, fruit de la précédente consultation de toute l’Église. Et nous devons, ici, remercier le secrétariat du synode pour tout le travail qu’il a fourni avant et durant l’assemblée. Ils ont vraiment fait du bon travail.


