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Actualité - Page 1505
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BXL, 22 mars : Le Mystère du Salut à la Cambre en création mondiale
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François annonce la couleur
Premier sermon du pape, hier à la Sixtine, avec les cardinaux (traduction par nos soins) :
Dans ces trois lectures, je vois qu'il y a quelque chose de semblable : la dynamique. Dans la première lecture, la dynamique lorsqu’on est en chemin ; dans la deuxième lecture, la dynamique lorsque l'on édifie l'Eglise ; dans le troisième, dans l'Évangile, la dynamique lorsque l’on confesse. Marcher, édifier, confesser.
Etre en chemin. « Maison de Jacob, venez, marchons dans la lumière du Seigneur » (Isaïe, 2,5). Il s'agit de la première chose que Dieu dit à Abraham : marche en ma présence et sois irréprochable. Etre en chemin : notre vie est un chemin et lorsque nous nous arrêtons, cela ne va pas. Toujours marcher, en présence de l'Éternel, à la lumière de l'Éternel, en cherchant à vivre de façon irréprochable comme Dieu l’a demandé à Abraham, lors de sa promesse.
Édifier. Édifier l'Eglise. On parle de pierres ; les pierres ont de la consistance; mais des pierres vives, des pierres ointes par l'Esprit Saint. Édifier l'Eglise, l'Epouse du Christ, sur cette pierre angulaire qui est le Seigneur Lui-même. Voici une autre dynamique de nos vies : édifier.
Troisièmement, confesser. Nous pouvons marcher tant que nous voulons, nous pouvons construire un tas de choses, mais si nous ne confessons pas Jésus Christ, cela ne va pas. Nous deviendrons une pieuse ONG, mais pas l'Eglise, Epouse du Seigneur. Quand on n’est pas en chemin, on s’arrête. Lorsqu’on ne construit pas sur le roc, que se passe-t-il ? Il arrive ce qui arrive aux enfants sur la plage quand ils construisent des châteaux de sable ; tout s’écroule, et perd toute consistance. Quand on ne confesse pas Jésus Christ, cela me rappelle la phrase de Léon Bloy: « Qui ne prie pas le Seigneur, invoque le diable ». Lorsque l’on ne confesse pas Jésus Christ, on confesse la mondanité du diable, la mondanité du démon.
Marcher, édifier-construire, confesser. Mais la chose n'est pas si facile, parce que lorsqu’on est en chemin, lorsqu’on construit, lorsqu’on confesse, des secousses se produisent parfois, il se produit des mouvements qui ne sont pas à proprement parler des mouvements de marche : ce sont des mouvements qui nous tirent en arrière.
Cet Évangile se poursuit avec une situation particulière. Le même Pierre qui a confessé sa foi en Jésus Christ, lui dit : Tu es le Christ, le fils du Dieu vivant. Je te suis, mais ne parlons pas de la Croix. Ce n'est pas à propos. Je te suis avec une autre possibilité : sans la Croix. Mais quand nous marchons sans la Croix, lorsque nous construisons sans la Croix, et que nous confessons un Christ sans Croix, nous ne sommes pas des disciples du Seigneur : nous sommes des mondains, que nous soyons évêques, prêtres, cardinaux, papes, mais pas des disciples du Seigneur.
Je voudrais que tous, après ces jours de grâce, nous ayons le courage, le courage à proprement parler, de marcher en présence du Seigneur, avec la Croix du Seigneur ; pour construire l'Eglise sur le sang du Seigneur qui est versé sur la Croix ; et de confesser la seule gloire : le Christ crucifié. Et si l'Eglise avancera.
Je souhaite à chacun d'entre nous que l'Esprit Saint, par la prière de la Madone, notre Mère, nous accorde cette grâce: marcher, édifier, confesser Jésus Christ crucifié. Ainsi soit-il.
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Quand un François pourrait en cacher un autre
Superbe commentaire de l'abbé Guillaume de Tanoüarn à propos de l'avènement de Benoît, et qui dit, beaucoup mieux que je n'ai pu le faire hier, combien ce pape pourrait nous surprendre :
Un François peut en cacher un autre
Ainsi donc le pape François a-t-il déjoué tous les pronostics, parvenant au Souverain pontificat à 76 ans, alors qu'il n'y était pas parvenu (ou qu'il y avait renoncé ?) à 68... lors du précédent conclave, dans lequel il s'était trouvé opposé à Benoît XVI. Pas un vaticaniste ne donnait un kopeck sur son nom. Il y aurait eu un bon coup à faire chez les bookmakers... Dommage ! Reste, malgré la visite de rigueur aujourd'hui à son prédécesseur, que cette élection apparaît comme un échec personnel pour Benoît XVI. Il suffisait, mercredi, de voir la tête de Mgr Marini, grand ordonnateur des cérémonies ratzinguériennes qui a deux reprises essuya un refus ostensible du nouveau pape, pour sentir que le vent avait tourné Place Saint-Pierre. C'est sans doute aussi ce que voulait nous dire le goéland, obstinément vissé à la cheminée de la Sixtine, comme s'il attendait la croisée des vents. -
Aujourd'hui sur KTO : programmation spéciale
Programmation spéciale en direct sur KTO
Ce soir 14 mars à 17h00 : Missa pro Ecclesia, première messe du Pape François avec les Cardinaux, à la chapelle Sixtine.
Ce soir 14 mars à 20h40 : Édition spéciale Pape François. Philippine de Saint Pierre recevra :
- le Cardinal Béchara Boutros Raï, Patriarche d'Antioche des Maronites,
- le Cardinal André Vingt-Trois, Archevêque de Paris,
- le Cardinal John Olorunfemi Onaiyekan, Archevêque d'Abuja.Accès commode en cliquant sur le lien suivant : http://playtv.fr/television/kto/
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Pourquoi cherche-t-on à charger le nouveau pape ?
Nous lisons sur Radin.rue des précisions intéressantes au sujet des rumeurs lancées par la presse ("François, les premières morsures") :
(...) Le nouveau pape est un homme très simple et en même temps qui sait diriger sans une autorité militariste. Très impliqués dans la lutte contre l’injustice - notamment en Argentine, - nombreux sont ceux qui ont tenté de le discréditer.
Ainsi comme le souligne le père Gilles Routhier, recteur de la faculté de théologie de l’Université Laval ( Canada) cité par "lapresse.ca" : « J’ai habité trois semaines dans la même maison que lui. Il en imposait non pas par son charisme, parce qu’il est austère et réservé, mais par la force de sa conscience morale. Il a peu de mots, mais est d’une grande cohérence. Il sait beaucoup écouter et on me dit qu’il a gouverné la province des jésuites à un moment difficile, avec beaucoup de fermeté, sans être autoritaire. » Une plainte a été déposée en 2005 à l’encontre de l’évêque Bergoglio, mais celle-ci n’a rien donné. Certains veulent l’impliquer dans des tortures notamment de deux prêtres jésuites dans les années 70, des faits que le cardinal désormais pape a toujours farouchement nié. « À mon avis, on l’attaque parce qu’il est dangereux, précise le père Gilles Routhier au journaliste de lapresse.ca, la dictature militaire a cherché à le discréditer en semant des preuves contre lui. Il est l’un des principaux opposants aux Kirchner, qui se disent de gauche, mais aggravent les inégalités en Argentine. Beaucoup de gens lui en veulent.
Voir également : le-pape-et-la-dictature-argentine-un-mensonge-pour-un-cardinal-electeur.html
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Le portrait du pape François, Jorge Mario Bergoglio
L'Osservatore Romano a mis en ligne une présentation du nouveau pape :
Le premier pape américain est le jésuite argentin Jorge Mario Bergoglio, 77 ans, archevêque de Buenos Aires. C’est une haute figure de tout le continent et un pasteur simple et très aimé dans son diocèse, qu’il a visité en long et en large, aussi en métro et en autobus, au cours des quinze ans de son ministère épiscopal. « Mes gens sont pauvres et je suis un des leurs », a t-il dit à plusieurs reprises pour expliquer son choix d’habiter dans un appartement et de se préparer le repas du soir tout seul.
Il a toujours recommandé à ses prêtres la miséricorde, le courage apostolique et d’ouvrir les portes à tous. Le pire qui puisse arriver dans l’Eglise, a-t-il expliquer à plusieurs occasions, « est ce que de Lubac appelle la mondanité spirituelle », qui signifie « se mettre soi-même au centre ». Et quand il cite la justice sociale, il invite à reprendre en main le catéchisme, à redécouvrir les dix commandements et les béatitudes. Son projet est simple: si l’on suit le Christ, l’on comprend que « piétiner la dignité d’une personne est un péché grave ».
Malgré son caractère timide – sa biographie officielle ne comporte que quelques lignes, au moins jusqu’à sa nomination comme archevêque de Buenos Aires – il est devenu un point de référence pour ses fortes prises de position lors de la dramatique crise économique qui a bouleversé son pays en 2001.
Il né dans la capitale argentine le 17 décembre 1936, fils d’émigrants piémontais: son père Mario est comptable, employé des chemins de fer, tandis que sa mère, Regina Sivori, s’occupe de la maison et de l'éducation de ses cinq enfants.
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Le premier pèlerinage du pape François
Première visite du pape François : Marie, Salut du Peuple Romain
Arrivée surprise à Sainte-Marie Majeure
Rome, 14 mars 2013 (Zenit.org) Anne Kurian
Le pape François, élu au conclave hier, 13 mars 2013 au soir, comem 266e pape, a réservé sa première visite pour la Vierge Marie, en la basilique de Rome de Sainte-Marie-Majeure, ce jeudi 14 mars au matin, au premier jour de son pontificat. Il était accompagné par le préfet de la Maison pontificale, Mgr Georg Gänswein et par le vice-préfet Mgr Leonardo Sapienza.
Une visite qu’il avait annoncée hier lors de son premier discours, de la loggia des bénédictions de la basilique vaticane, mais qui a créé la surprise ce matin : « tôt », selon Radio Vatican, le pape est arrivé sous le regard ébahis des enfants sur le chemin de l’école et des romains qui partaient au travail.
Le pape François est resté environ une demi-heure en prière à l'autel de la basilique de la Vierge Marie.
« Nous nous reverrons rapidement : demain je veux aller prier la Vierge pour qu’Elle protège Rome tout entière », avait-il expliqué hier en concluant son premier face-à-face avec la foule en liesse.
La basilique papale de Sainte-Marie-Majeure, sur la colline de l'Esquilin, non loin de la gare de Termini, est l'une des quatre basiliques majeures de Rome - avec Saint-Pierre, Saint-Jean, et Saint-Paul - que le nouveau pape doit traditionnellement visiter: cela appartient aux rites de son "installation".
Mais cette visite, "privée" aura touché les Romains: la basilique abrite l'antique icône de Marie vénérée sous le vocable de "Salut du Peuple Romain" (Salus Populi Romani).Cette icône de la Vierge à l'Enfant est de grandes dimensions et peinte sur un support de cèdre. Elle fait l'objet d'une dévotion particulière au moins depuis le XIIIe siècle, et elle se trouve dans la Chapelle Pauline (ou Borghese) de la basilique.
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Top of the Pope
Sur bigbrowser (blog du Monde) :
TOP OF THE POPE- Une application smartphone pour suivre en direct l’élection du nouveau pape
Et si le smartphone remplaçait désormais bâton de pèlerin et missel ? Grâce à une application lancée par le Pontificium Consilium de Communicationibus Socialibus, chargé de la communication du Vatican, les fidèles du monde entier pourront voir mardi, de leur lieu de travail, dans le métro ou en faisant leurs courses, la fumée annonçant la décision prise par les cardinaux.
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François, premier pape jésuite
Mais quel jésuite ? sur le site de “La Vie” Marie-Lucile Kubacki et Jean Mercier croient pouvoir préciser:
“Né en décembre 1936, dans une famille d'origine italienne émigrée en Argentine, une famille de travailleurs de chemins de fer de la région de Turin, il grandit au milieu de sept frères et soeurs dans un milieu modeste. Le jeune Jorge boucle un diplôme de chimie en dépit d'une grande fragilité physique (il ne respire qu'avec un poumon depuis l'âge de 20 ans) avant d'entrer chez les jésuites. Ce profil intellectuel de grandes capacités gravit les échelons de la compagnie de Jésus, jusqu'à en devenir, en 1973, le provincial, à l'âge de seulement 36 ans. Il tiendra le poste pendant six ans. Bergoglio s'en tient à une vision traditionnelle - voire rigoriste - de la spiritualité ignatienne, ce qui le met en porte-à-faux avec sa base jésuite, séduite alors par la théologie de la libération.
Ce sont alors les années de junte militaire en Argentine et de nombreux prêtres, y compris Jésuites, sont attirés par la théologie de la libération. « En tant que provincial des Jésuites, Bergoglio a insisté sur une lecture plus traditionnelle de la spiritualité ignatienne, exigeant que les Jésuites continuent à travailler dans les paroisses du personnel et agissent comme des aumôniers plutôt que de se tourner vers l'activisme politique. »
En 1979, il est mis au placard par le chef des jésuites, Pedro Arrupe, pour n'avoir pas été assez solidaire dans le bras de fer qui oppose la Compagnie de Jésus au pape. La traversée du désert durera douze longues années. Reclus dans des couvents, Bergoglio se tait, se contentant de dire la messe et de confesser. Jusqu'au jour où le pape le nomme évêque auxiliaire de Buenos Aires en 1992…..”
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Election du pape François : réactions de Mgr Léonard et du Chanoine de Beukelaer
Selon des propos rapportés par l’hebdomadaire « Le Vif », Mgr André-Joseph Léonard a déclaré ne pas connaître personnellement le nouveau pape : son nom avait déjà été cité lors du dernier conclave, lors de l'élection du pape Benoît XVI mais cette élection est une surprise totale. Sa réaction est donc mesurée :
« Pour l'archevêque, qui s'est exprimé au cours d'une conférence de presse à malines, mercredi soir, le fait que le nouveau pape vienne d'Amérique latine est une "bonne idée". "C'est la première fois que le continent offre un pape. L'Amérique latine est un continent important". La rapidité du choix a moins surpris Mgr Léonard. "Le fait que cela s'est passé si vite, montre qu'il y avait un certain consensus. Et c'est important", a-t-il indiqué. Ce choix est-il le bon? "Je suppose que oui", déclare Mgr Léonard. "Il a tout de même obtenu deux tiers des voix", précise l'archevêque qui juge très positif le choix du nom. "François est le saint le plus célèbre dans le monde". »
Ici :L'élection de Bergoglio, une surprise totale pour Mgr Léonard
Eric de Beukelaer, ancien porte-parole des évêques de Belgique et Curé-Doyen de Liège (rive gauche) interrogé par le journal « Le Soir », estime, lui que l’ élection du cardinal Bergoglio n’est qu’une demi-surprise « parce que son nom a été beaucoup cité lors du précédent conclave, en 2005, quand le cardinal Ratzinger, futur Benoît XVI, a été élu. Mais lors de ce conclave, il était moins cité. C’est sans doute lié à son âge (76 ans) ! ». A propos du choix d’un nom de règne inusité « on peut se dire que le nouveau pape veut opérer un recentrage sur l’Évangile. François d’Assise, c’est l’homme qui a voulu, au 13e siècle, remettre l’Évangile au centre de l’action de l’Église. C’est donc sans doute une façon de dire qu’il va ramener au Christ, à de la simplicité et à de la proximité avec le peuple ». Sa première apparition publique fut très simple et même bonhomme : « Avant de donner la bénédiction à tous, il a demandé au Seigneur de le bénir lui, façon de rappeler que le pape n’est qu’un serviteur du Christ parmi d’autres. ». A propos du choix d’un sud-américain, Eric de Beukelaer cite le cardinal Danneels : « On n’élira pas un continent, on choisira l’homme qui correspond », mais évidemment, ajoute-t-il, « choisir un homme émanant du sud, c’est puissant ». Ce nouveau pape rompt-il avec l’Eglise incarnée par Benoît XVI ? « Je ne dirais pas ça. Il y a sans doute une alternance, mais on le souligne peu souvent : c’est souvent le cas dans l’Eglise. Paul VI était un grand intellectuel (passons Jean-Paul Ier, disparu très vite), Jean-Paul II était lui un pape charismatique et voyageur. Benoit XVI était effectivement un pape théologien et avec François Ier on a, apparemment, un pape qui a plutôt une figure de pasteur »
Ici : «Choisir un pape émanant du sud, c’est puissant»
Tout donne à penser que ce pape s’éloignera de la figure traditionnelle du « souverain pontife », mais cela c’est pour le style. Sur le fond, « c’est à voir », comme on dit à la télé…
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Habemus Papam
A découvrir sur Zenit (en cliquant sur les liens) :
HABEMUS PAPAM
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François : les premières morsures
Je me demandais quels seraient les premiers coups de crocs par lesquels on tâcherait, dès son élection, d’atteindre le nouveau pape. La réponse n’a pas tardé à venir : on l’attaque dès aujourd'hui sur « son passé trouble ». En fait, rien de précis ni de consistant, mais une accusation vague d’être lié à une Eglise argentine qui serait coupable de collusion avec la dictature des généraux. Cette accusation est déjà relayée par la RTBF ce matin avec, à l'appui, l'interview d’une activiste argentine présente sur le sol belge. Au procès de l’Eglise, tous les témoins sont les bienvenus, qu’on se le dise. Cela rappelle un autre procès où tout fut mis en œuvre pour aboutir à la crucifixion du condamné. Mais effectivement, souligne Sandro Magister :
...dans les terribles années soixante-dix, alors que la dictature faisait rage et que certains de ses confrères étaient prêts à prendre les armes et à appliquer les leçons de Marx, il s’opposa énergiquement à cette dérive, en tant que provincial de la Compagnie de Jésus en Argentine.
Mais il y a d’autres coups de dents venant d’ailleurs. De certains « tradis » par exemple qui ne veulent lire les évènements qu’à travers leurs préoccupations de chapelles et que cette élection inquiète parce que le cardinal Bergoglio n’aurait pas fait montre de beaucoup d’empressement à mettre en application le décret « Summorum Pontificum » relatif à la célébration de la messe d’avant-concile. Et voilà déjà, de leur part, matière à suspicion.
Pour ma part, je trouve cette élection surprenante, intéressante et passionnante...
Je ne vais pas m’étendre sur la surprise qui a déjà été largement soulignée par tous les commentateurs. En effet, ce cardinal ne figurait pas vraiment parmi les papabili les plus probables et l’on pensait généralement que son heure était passée depuis qu’on lui avait préféré Ratzinger au précédent conclave.
Intéressant. Pour la première fois, il s’agit d’un pape jésuite. Effectivement, les jésuites sont censés, sauf exception, décliner les fonctions épiscopales. Voir un « compagnon », disciple d’Ignace, hissé sur le trône de Pierre, c’est une nouveauté mais c’est sans doute aussi tout un programme. Le peu que je sais sur la spiritualité ignatienne me fait espérer le meilleur. La pierre d'angle de celle-ci est le fameux principe et fondement des Exercices spirituels :
L’homme est créé pour louer, révérer et servir Dieu notre Seigneur
et par là sauver son âme,
et les autres choses sur la face de la terre sont créées pour l’homme
et pour l’aider dans la poursuite de la fin pour laquelle il est créé.C’est effectivement tout un programme que d’orienter la gouvernance de l’Eglise dans une telle optique. Un autre trait qui caractérise (ou devrait caractériser) la spiritualité jésuite est l’obéissance et l’on peut penser que cette attitude d’obéissance inconditionnelle au Christ et à l'Esprit s’écrira en filigrane dans le pontificat à venir. On sait aussi les exigences d’approfondissement intellectuel que comporte la formation d’un jésuite et qui ne s’arrêtent jamais après sa profession. Cela laisse augurer de la qualité de l’enseignement que François nous délivrera, dans la ligne de celui auquel le pape théologien qui vient de se retirer nous a habitués.
Intéressant aussi parce qu’il a choisi de s’appeler François (inutile de préciser « premier » puisqu’il n’y en a pas eu d’autres). Or, François est probablement le saint qui s’est le plus identifié à la personne du Christ. D'abord par une pratique radicale de la pauvreté. Le cardinal Bergoglio avait, à Buenos Aires répudié le train de vie des prélats et mettait son point d’honneur à circuler en bus ou en métro, à faire ses courses lui-même, à vivre dans la simplicité. Sandro Magister insiste sur son radicalisme évangélique :
C’est un pasteur à la doctrine solide et au réalisme concret. Aux Argentins il a voulu donner beaucoup plus que du pain. Il les a invités à reprendre aussi en main le catéchisme. Celui des dix commandements et des béatitudes. "Le chemin de Jésus, c’est cela", disait-il. Et ceux qui suivent Jésus comprennent que "fouler aux pieds la dignité d’une femme, d’un homme, d’un enfant, d’une personne âgée, est un péché grave qui crie vengeance au ciel", et ils décident de ne plus le faire.
Comment va-t-il à présent conjuguer ces exigences avec les contraintes de l’appareil romain ? Sera-t-il pape « autrement » ? Quelles surprises ce "pape franciscain" succédant à un "pape bénédictin" nous réserve-t-il ? Les réponses sont à venir.
Intéressant encore parce que ce pasteur qui a exercé ses responsabilités dans un pays chrétien se retrouve à présent au cœur d’une Europe qui a répudié son héritage chrétien, livrée à une idéologie libérale qui donne à l’individu tous les droits. Comment va-t-il faire face à cette confrontation, lui qui a déjà marqué très clairement son opposition à l’égard de toutes les dérives éthiques et sociétales (avortement, euthanasie, mariages homosexuels, etc.) ? Là aussi, la suite nous le dira.
En tout cas, l’attitude qui convient le mieux aujourd’hui consiste à accueillir dans la confiance, l’espérance et la prière, celui que l’Esprit a choisi de nous donner et à prier pour qu’il nous confirme dans la foi en ces temps troubles.
"Simon, Simon, voici que Satan vous a réclamés pour vous passer au crible comme le froment. Mais moi, j’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille point ; et toi, quand tu seras revenu, affermis tes frères." (Evangile selon Saint Luc , chap 22)
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