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Actualité - Page 538

  • "Fratelli tutti" : comment lire l'encyclique ?

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    De Thierry Boutet sur Smart Reading Press :

    COMMENT LIRE L’ENCYCLIQUE « FRATELLI TUTTI » ?

    Le pape serait, dit-on, un homme de gauche. Possible. Certaines de ses positions rejoignent en effet celles soutenues par la gauche, mais le Saint-Père est un peu plus subtil que cela, et sa fonction le met à l’abri des étiquettes un peu faciles. Beaucoup de points de l’encyclique relèvent aussi d’une doxa de droite, et même de droite conservatrice. Ce qu’il dénonce, c’est le libéralisme, spécialement dans sa forme actuelle, mais ni le droit de propriété, ni la liberté d’entreprendre, qu’il défend, et il ne fait nullement l’apologie de l’étatisme et du collectivisme, au contraire. Quant à son mondialisme, il est nettement tempéré par le principe de subsidiarité.

    SORTIR DE CETTE DIALECTIQUE DROITE/GAUCHE

    Lire l’encyclique comme un catalogue serait commettre un énorme contresens. Elle exige d’abord de sortir de cette dialectique droite/gauche. Le pape François ne casse pas, loin de là, les codes et toutes les références de la doctrine sociale de l’Église depuis Léon XIII. Il s’emploie même à les rappeler soigneusement les uns après les autres.


    Il est impossible d’entrer dans la perspective du pape avec des a priori politiques ou idéologiques.


    L’encyclique, qui est plus une longue méditation – trop longue et parfois répétitive, diront certains – qu’un texte doctrinal, demande aussi de la bienveillance et de la docilité intellectuelle. Celles-ci ne semblent pas toujours au rendez-vous chez certains commentateurs. Or il est impossible d’entrer dans la perspective du pape avec des a priori politiques ou idéologiques. Ce texte, qui jette dans sa première partie un regard très sombre sur le monde, est d’abord un cri de détresse fasse à l’injustice, à la violence, et plus encore à l’incommunicabilité des consciences individuelles et collectives des nations. Elle est aussi un appel presque déchirant à une fraternité humaine illuminée, pétrie, élargie par la Charité surnaturelle. C’est au point que certains passages peuvent apparaître comme un rêve naïf. Le pape le reconnaît lui-même : il l’écrit. Mais ce n’est que le commandement du Christ.

    Sans percevoir l’intention du pape, sans lui faire crédit de cette intention, il est inutile de lire ce texte finalement plus difficile à comprendre que ne peut le laisser penser une lecture superficielle.

    Car le pape mêle, ce qui est assez nouveau pour le Magistère pétrinien, les considérations qui relèvent de grands principes de la philosophie, de la théologie ou de la spiritualité chrétienne et des propositions morales ou politiques très concrètes, qui appartiennent au jugement prudent de chacun ou à des décisions politiques très contingentes. Par exemple, lorsqu’il déclare qu’il faut abolir les frontières, il le dit en référence au principe de la destination universelle des biens, qui vient tempérer le droit de propriété dans l’enseignement de l’Église sur les droits fondamentaux de la personne. Il ne dit pas qu’il faut pour autant abolir les accords de Schengen, ni même ne pas les renforcer. Il dit seulement que, pour une nation, les frontières ne sont pas une réalité absolue, pas plus que le droit de propriété.

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  • Eglise de Belgique : un état des lieux peu réjouissant...

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    Extrait du Rapport 2019 de l'Observatoire des Religions et de la Laïcité (ORELA) (Université Libre de Bruxelles) sur LES RELIGIONS ET LA LAÏCITÉ EN BELGIQUE

    (L'extrait reproduit ci-dessous ne comporte pas les nombreuses notes en bas de page qui y figurent et que l'on pourra consulter en ouvrant le PDF.)

    "ÉTAT DES LIEUX DE L’ÉGLISE DE BELGIQUE

    Depuis le milieu du XXe siècle, la diminution de la pratique dominicale et des vocations alimente un discours sur la crise de l’Église catholique. En 2018, le prêtre ouvrier Jacques Meurice en faisait le constat : « Les paroisses sont désertées, des églises sont à vendre, les séminaires ferment, les couvents se vident et se transforment en maisons de repos, les religieux et religieuses de différents ordres ou congrégations fusionnent. Il n’y a plus que les brasseries monastiques qui sont en pleine expansion et parfois jouent un rôle social régional qui n’est pas négligeable. »

    Mais face à des chiffres que personne ne conteste, l’Église catholique reconfigure tant sa gestion que ses activités, pour s’adapter à de nouvelles manières d’être catholique. Ainsi, si le nombre absolu de baptêmes effectués chaque année décroit (44 850 en 2018), le phénomène des baptêmes à l’âge adulte est en augmentation depuis 2010. En 2018, 219 catéchumènes de plus de 13 ans ont reçu le baptême, et 369 adultes ont reçu la confirmation. La participation à la messe dominicale concerne environ 2,6 % de la population âgée entre 5 et 69 ans (238.298 participations à l’Eucharistie au troisième dimanche d’octobre 2018), mais d’autres pratiques religieuses se maintiennent et se créent.

    Des initiatives pastorales naissent pour répondre à de nouvelles demandes, comme un « ThéoBar » qui a ouvert à Bruxelles pour accueillir des rencontres avec des « témoins inspirants » à destination des jeunes, ou la transformation de l’église du Béguinage à Bruxelles en « House of Compassion » pour une période d’essai de trois ans, un projet visant à « proposer une nouvelle manière de faire communauté au cœur de la ville et aux côtés des plus pauvres ».

    Des manifestations comme la « bénédiction des motos », à Jette, rencontrent toujours beaucoup de succès, tout comme la première « Nuit blanche solidaire » organisée à Bruxelles à l’occasion des Journées mondiales de la Jeunesse. Les principaux sanctuaires belges de Scherpenheuvel, Banneux, Beauraing et Oostakker ont réuni 1.547.500 pèlerins en 2018.

    À côté de ces quêtes d’une forme de spiritualité, le patrimoine religieux demeure assurément source d’intérêt. 48 lieux de retraites spirituelles à travers le pays ont comptabilisé 227.279 nuitées en 2018, les cathédrales ont attiré 2.853.040 visites touristiques, et les monastères ont à nouveau ouvert leurs portes aux étudiants pendant le blocus. De l’avis des historien·ne·s du catholicisme, on assiste depuis cinquante ans à une transformation du monde catholique belge et de ses institutions, qui fondent désormais leur identité sur un socle de valeurs communes partagées, et non plus sur des rites et des croyances. Ce passage d’un catholicisme d’église à un catholicisme socio-culturel concerne une grande partie de la population et des institutions formant le « pilier chrétien », qui ont pris leurs distances avec l’Église belge. Au niveau de la pratique religieuse et du rapport à l’institution ecclésiale, l’incidence de la génération a été largement démontrée. Les chiffres les plus récents le confirment : le nombre de jeunes se disant catholiques en Belgique est très faible (22 % selon un rapport de la St Mary’s University Twickenham et de l’Institut catholique de Paris, basé sur les chiffres de l’European Social Survey 2014 et 2016), et seulement 2 % d’entre eux se disent pratiquants.

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  • Le cardinal Zen : "par amour de la vérité, je ne me tairai pas!"

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    Du cardinal Zen sur son blog :

    Au nom de la vérité, je ne me tairai pas

    7 octobre 2020

    Je lis le discours prononcé le 3 octobre à Milan par le cardinal Parolin, secrétaire d'État de Sa Sainteté. Ça fait mal au ventre ! Comme il n'est pas stupide et ignorant, il a raconté une série de mensonges qu'il a rêvés.

    Le plus répugnant est l'insulte faite au vénéré Benoît XVI en disant qu'il a approuvé à l'époque l'accord signé par le Saint-Siège, il y a deux ans, sachant que notre très doux, très gentil Benoît ne viendra certainement pas le nier. Il est tout aussi ridicule et humiliant que l'innocent cardinal Re soit "utilisé" une fois de plus pour soutenir les mensonges du Très Éminent Secrétaire.

    Parolin sait qu'il ment, il sait que je sais que c'est un menteur, il sait que je vais dire à tout le monde que c'est un menteur, donc en plus d'être effronté, il est aussi audacieux. Mais au regard de ce qu'il ose faire maintenant, je pense qu'il n'a même pas peur de sa propre conscience.

    J'ai peur qu'il n'ait même pas la foi. J'ai eu cette impression lorsque Parolin, ancien secrétaire d'État, dans un discours commémoratif du Card. Casaroli, louant son succès dans l'établissement de la hiérarchie ecclésiastique dans les pays communistes d'Europe, a déclaré : "quand vous cherchez des évêques, vous ne cherchez pas des gladiateurs, ceux qui s'opposent systématiquement au gouvernement, ceux qui aiment se mettre sur la scène politique".

    Je lui ai écrit pour lui demander si l'idée de décrire le Cardinal Wyszynski, le Cardinal Mindszenty, le Cardinal Beran ne lui avait pas échappé. Il m'a répondu sans le nier, il a seulement dit que si son discours me désolait, il s'excusait. Mais celui qui méprise les héros de la foi, n'a pas la foi !

    L'Histoire

    Voyons comment Parolin résume l'histoire.
    La mention rituelle de Matteo Ricci comme le nec-plus-ultra dans l'histoire des missions de l'Église en Chine commence à me déranger. De nombreux missionnaires qui ont évangélisé le petit peuple ne sont pas moins admirables (sachez que je suis également fier d'avoir été éduqué dans la foi par les jésuites de Shanghai).

    Parolin fait remonter les tentatives de dialogue à Pie XII. C'est une bonne chose qu'il ait également dit que Pie XII avait abandonné la tentative, mais il a ajouté : "cela a créé la méfiance mutuelle qui a marqué l'histoire pour la suite".

    Il semble dire que c'est cette "méfiance" qui a marqué toute l'histoire des trente années suivantes ! Est-il possible de simplifier l'histoire de cette manière ? Et l'expulsion des missionnaires, "tous" après avoir été soumis à des jugements populaires, condamnés comme impérialistes, oppresseurs du peuple chinois et même meurtriers ? Le représentant du pape a également été expulsé, et de nombreux évêques ont été expulsés après des années de prison ! Expulser les "impérialistes oppresseurs", puis ce sera le tour de ceux qu'ils oppriment, les chrétiens et le clergé chinois, coupables de ne pas vouloir renier la religion apprise de ces oppresseurs ! La moitié de l'Église a fini en prison et dans des camps de travail forcé. Pensez aux jeunes membres de la Legion de Marie jetés dans la prison des adolescents et qui en sont sortis à la quarantaine (sauf ceux qui y ont laissé leur vie). L'autre moitié de l'Église a également fini en prison, mais après avoir été torturée par les gardes rouges de la révolution culturelle. Puis dix ans de silence.

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  • France : jeudi noir pour le droit à la Vie

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    De Philippe Oswald sur La Sélection du Jour :

    08.10.2020

    JEUDI NOIR À L’ASSEMBLÉE NATIONALE POUR LE DROIT À LA VIE

    Ils l’ont fait ! Ce jeudi matin, 8 octobre, par 102 voix contre 65, les députés ont voté en première lecture l’extension de 12 à 14 semaines de grossesse (16 semaines d’aménorrhée) du délai légal de l’IVG. Le prétexte est toujours celui d’ « entraves au droit des femmes », alors que la France, avec 232 000 IVG en un an (soit environ une pour trois naissances), bat ses propres records d’avortements depuis trente ans (NB : moins de 100 000 en Allemagne). L’après-midi de ce même jeudi noir, la majorité LREM de l'Assemblée nationale s’employait à mettre fin aux spectacles d'animaux sauvages dans les cirques ambulants et des numéros de dauphins ou d'orques, au nom de la « souffrance animale ». Ainsi les mêmes qui veulent interdire les spectacles de cirque pour mettre un terme à « la souffrance animale », autorisent l’élimination d’enfants à naître, quitte à leur broyer le crâne en raison de leur développement après 12 semaines. Fermement opposé à cette extension à 14 semaines de l’IVG, le Collège national des gynécologues-obstétriciens français (CNGOF) s’alarme de la « forme d’indifférence des parlementaires à la réalité de gestes qu’ils ne connaissent pas ».

    Cette proposition de loi (texte à l'initiative des parlementaires à ne pas confondre avec un projet de loi, à l’initiative du gouvernement) a été portée par la députée du groupe EDS (Écologie, démocratie, solidarité) et ex-LREM Albane Gaillot. Soutenue par l'ensemble de l'opposition de gauche, elle embarrasse le gouvernement. Selon Le Canard enchainé, le président serait « furieux » que ce « débat de société » ait été abordé « en catimini » à l’Assemblée nationale. Non certes en raison de convictions pro-vie qui lui seraient soudainement advenues, mais du désir de sauver les apparences d’un positionnement politique « modéré », et de l’effet qu’il redoute sur le corps médical si ce texte homicide était définitivement adopté en seconde lecture, au terme de la navette parlementaire entre les deux chambres. De nombreux gynécologues et sages-femmes vont en effet refuser d’accomplir un acte qui s’apparente clairement à un infanticide. Quoiqu’obligés par ce texte à communiquer « immédiatement » à l'intéressée « le nom de praticiens susceptibles de réaliser cette intervention », ce qui constitue une grave atteinte à la liberté de conscience à laquelle s’opposent le Syndicat national des gynécologues et obstétriciens de France (SYNGOF) et le Conseil national de l'ordre des médecins, ces médecins et sages-femmes pourraient néanmoins toujours faire prévaloir pour eux-mêmes leur droit à ne pas pratiquer l’IVG au nom de la clause de conscience générale prévue à l'article R. 4127-47 du code de la santé publique. Concrètement, loin d’avoir l’effet « libérateur » affiché par les promoteurs, cette extension de la pratique de l’IVG pourrait aboutir à l’entraver, comme l’a souligné le Collège national des gynécologues-obstétriciens français (CNGOF).

    Politiquement, ce vote de l’article 1er de la proposition de loi trahit la faiblesse du gouvernement. Le groupe LREM a choisi de s’émanciper en soutenant majoritairement la proposition de loi d’EDS. Sur les 74 députés marcheurs présents au moment du vote de cet article 1er, 56 ont voté pour, 12 contre, et 6 se sont abstenus. Déstabilisé, le gouvernement cherche à temporiser. Olivier Véran, le ministre de la Santé, invoquant un « avis de sagesse », a annoncé une saisine du gouvernement auprès du Comité consultatif national d’éthique (CCNE) « en raison des risques sanitaires potentiels pour la femme qui va avorter entre 12 et 14 semaines ». Le CCNE doit rendre son avis courant novembre, avant le passage du texte au Sénat. Du CCNE, on peut s’attendre à un avis mi-chèvre, mi-chou. Finalement, cet « avis de sagesse » n’est qu’un dispositif à la Ponce-Pilate destiné pour le gouvernement à afficher des réserves sans se mettre en porte-à-faux avec sa majorité en peau de chagrin. C’est ainsi qu’au cœur de l’été, Olivier Véran avait déjà laissé voter l’extension de l’interruption médicale de grossesse (IMG) permettant un avortement jusqu’au terme ultime de la grossesse en cas de « détresse psychosociale », alors qu’elle ne figurait pas dans le projet de loi de bioéthique du gouvernement (cf. LSDJ n°1030).

  • Malversations financières au Vatican (suite)

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    De Valérie Dupont sur le site de la RTBF :

    Vatican : l'argent des fidèles a-t-il permis à des courtiers véreux de s'enrichir ?

    jeudi 08 octobre 2020

    Une enquête sur un scandale financier s’accélère au sein du Vatican, elle a déjà entraîné la démission d’un cardinal. Mais c’est tout un système qui semble venir à la lumière du jour, un système qui permettait à des courtiers véreux de s’enrichir avec l’argent des fidèles.

    Dimanche dernier, les églises du monde entier ont organisé la collecte pour le "denier de Saint-Pierre", le nom donné depuis des siècles aux offrandes des fidèles au pape. Dernièrement, les comptes du Vatican publiés par le nouveau préfet du Secrétariat pour l’économie, le père jésuite Juan Antonio Guerrero, ont dévoilé qu’en 2019 le denier de Saint-Pierre a recueilli près de cinquante-cinq millions d’euros, de quoi couvrir 35% des dépenses du Vatican. "C’est possible que dans certains cas, le Saint-Siège a été, plus que mal conseillé, abusé", a affirmé le père jésuite en présentant les comptes lors d’une opération de transparence sans précédent. Une opération nécessaire car les journaux italiens, depuis quelques semaines, sont remplis d’articles sur le nouveau scandale financier qui éclabousse le plus petit Etat du monde, de quoi refroidir la générosité des fidèles.

    A la sortie des églises, les Romains ne le cachent pas, ils sont scandalisés. "Cet argent devrait certainement servir aux pauvres, et non pas à des fins personnelles" dit cet homme, "mais j’ai bien peur qu’il ait servi à enrichir beaucoup de monde, et je ne parle pas du pape, mais des cardinaux et de l’Église en général !" Une dame ajoute : "Moi, clairement, c’est fini, je ne donnerai plus rien, car s’ils prennent l’argent au pape sans qu’il n’en sache rien… Il y a un manque de contrôle évident."

    L’opération de Londres

    Des fidèles scandalisés parce que l’argent des offrandes a servi à faire des investissements douteux. Notamment l’achat d’un immeuble de luxe à Londres, c’est l’affaire qui a permis de découvrir le pot aux roses. Le scandale commence en 2014, quand des courtiers créent un fonds pour acheter l’immeuble au nom du Vatican. Ils obtiennent une ligne de crédit de 200 millions d’euros près du Crédit Suisse et de la BSI, la Banque Suisse Italienne. Ces courtiers mettent en garantie les comptes bancaires du denier de Saint-Pierre et même le fonds souverain sera utilisé, ce qu’on pourrait considérer comme le compte personnel du pape. "Sur le compte du pape, ils ont prélevé vingt millions d’euros pour financer en partie la fraude organisée par le courtier Gianluigi Torzi, au détriment du secrétariat d’État. Et tout cela, selon l’enquête, au nez et à la barbe du pape" affirme Francesco Grana, un vaticaniste qui passe ses journées dans la salle de presse du Vatican. Tout cela avec la bénédiction de Fabrizio Tirabassi et Monseigneur Alberto Perlasca, les collaborateurs d’Angelo Becciù, qui a l’époque n’était pas encore cardinal mais le substitut du secrétariat d’État du Vatican, soit le numéro deux du Saint-Siège.

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  • Un guide pratique pour lire la nouvelle encyclique du pape

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    D'Arnaud Dumouch :

    Guide pratique pour lire l’encyclique « Fratelli Tutti » (pour les personnes de sensibilité traditionnelle) (25 mn)

    octobre 2020

    Les personnes de sensibilité sociale-chrétienne n’ont pas de problème avec cette encyclique. Les personnes attentives à la doctrine traditionnelle peuvent être troublées.

    Cette vidéo vise à donner un guide, avec l’aide des clefs de lecture du pape Benoît XVI, pour recevoir avec fruit et sans trouble cette encyclique.

    Plusieurs questions sont traitées :

    • Qu’est ce qui engage l’infaillibilité dans ce long texte ?
    • Comment recevoir les parties pastorales selon l’avis de Benoît XVI ?
    • Le pape change-t-il la doctrine universelle infaillible sur la peine de mort, sur la guerre juste ?
    • Le pape entre-t-il dans une folie immigrationiste en invitant l’Europe à accueillir tout migrant ?

  • Le Haut-Karabakh sous le fer et le feu

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    De François-Xavier Gicquel sur le site de SOS Chrétiens d'Orient :

    ARMÉNIE : L'ARTSAKH (Haut-Karabakh) SOUS LE FER ET LE FEU.

    07/10/2020

    Arménie : l'Artsakh sous le fer et le feu.

    Dimanche 27 septembre, le monde s’est réveillé dans la stupeur de l’agression azerbaïdjanaise sur l’Arménie. Parmi tous les peuples, s’il y en a bien un qui devait se sentir touché en plein cœur par ces images d’horreur, ce sont bien les Français. Immédiatement les réseaux de discussions internes de SOS Chrétiens d’Orient s’animent : une mission permanente doit ouvrir 10 jours plus tard, mais il convient de lancer une mission d’urgence afin de porter assistance au plus vite à la population.

    Très rapidement, les réalités de terrain se précisent grâce à l’aide de l’association « Solidarité Arménie » dont le président part bientôt pour le front comme de nombreux hommes de son âge se portant volontaires pour défendre la patrie. Notre réseau, bâti en trois ans d’actions ponctuelles dans le pays, nous oriente sur les besoins réels et nous aide à organiser les premiers éléments logistiques. Sur place Aram, un jeune franco-arménien ayant rejoint son pays il y a trois ans pour retrouver la terre de ses pères, nous aiguille pour monter notre mission en un temps record. Sa connaissance du pays n’a d’égal que son amour pour son histoire et ses terroirs.

    Tous nos engagements français annulés ou reportés, nous nous envolons avec François-Marie vers Erevan. A peine le temps de nous reposer, nous partons repérer et acheter un maximum de denrées afin de les acheminer vers Goris, nœud central de l’aide aux populations, dernier point de passage avant de pénétrer dans l’Artsakh.

    A Goris vers minuit et demi, nous nous rendons immédiatement à l’hôpital de la ville afin de proposer notre aide. Nous sommes reçus par le directeur de l’hôpital et le ministre arménien de la santé qui nous précisent la situation sanitaire, le fonctionnement des secours, nous font visiter l’hôpital et nous remercient chaleureusement de notre engagement. Le ministre nous félicite dès les premières heures via son compte tweeter officiel alors que notre entrevue se poursuit jusqu’à deux heures du matin. 

    Aux premières lueurs du jour, nous découvrons l’hospitalité des gens du Syunik, ce peuple de la montagne rustique, accueillant et foncièrement patriote. Passant devant la Tour Eiffel trônant sur la place principale de la ville, proche du centre culturel français, nous apprenons de la bouche de Carmen, la responsable, que Goris est une ville « francophone et francophile » fièrement jumelée avec la ville de Vienne. Carmen est une jeune femme formidable aux 1000 engagements et qui nous sera cruciale dans la localisation et la distribution de l’aide aux familles de l’Akhtsar réfugiées ici.

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  • Le Nigeria : "une marmite bouillante" et "une mare de sang" selon l'évêque de Sokoto

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    De Lucie Sarr sur  le site de La Croix Africa :

    Au Nigeria, l’évêque de Sokoto dresse un dur bilan des 60 ans d’indépendance de son pays

    Mgr Mattiew Kukah, évêque de Sokoto au Nigeria/DR

    6 octobre 2020

    Vendredi 2 octobre, à l’occasion de la fête d’indépendance du Nigeria, Mgr Matthew Hassan Kukah, évêque de Sokoto, dans le nord-est du Nigeria a dressé un bilan sans concession des 60 ans de son pays.

    Pour Matthew Hassan Kukah, évêque de Sokoto, dans le nord-est du Nigeria, les torts sont partagés concernant la situation actuelle de son pays. « Malgré d’énormes ressources après 60 ans, nous ne pouvons pas nourrir notre peuple, nous ne pouvons pas assurer la sécurité de notre peuple, nous sommes toujours dans l’obscurité, nous ne pouvons pas communiquer entre nous par les routes ou les chemins de fer. Ce que nous avons hérité, nous l’avons volé, cassé ou jeté », a-t-il énuméré dans un message diffusé à l’occasion des 60 ans d’indépendance de son pays.

    « Nous pouvons blâmer les Britanniques, blâmer les politiciens, blâmer l’armée, mais tout cela ne change rien ». À ses yeux, ce qui manque à son pays, ce sont des hommes et des femmes capables guider la population dans des « voyages vers la grandeur ». Ceux-ci « nécessitent plus que de bonnes personnes, plus que de la bonne volonté, plus qu’un simple espoir. Ces voyages doivent être menés par des hommes et des femmes dotés d’une vision et d’un caractère éprouvé, prêts à mobiliser leur peuple vers la réalisation d’un objectif ».

    Réquisitoire contre le président Buhari

    Mgr Kukah a, par ailleurs, vivement critiqué l’actuel président du Nigeria, Muhammadu Buhari. « Le nouveau président avait fait campagne sur un riche menu de promesses, mettant fin à la corruption, mettant fin à Boko Haram, mettant fin à la pauvreté, unissant le pays, entre autres, a-t-il rappelé. Il a inauguré son administration en promettant de faire respecter la Constitution et a déclaré qu’il « appartiendrait à tout le monde et à personne ». Nous avons tous regardé avec espoir un homme qui avait fait campagne sur la philosophie clé de l’intégrité et du caractère. »

    Pour l’évêque de Sokoto, le président a tourné le dos à toutes ses promesses électorales. « Notre pays ressemble maintenant à une marmite bouillante dont tout le monde veut s’échapper, s’est-il insurgé. Le népotisme est devenu la nouvelle idéologie de ce gouvernement. En suivant cette idéologie, on estime que le président a cédé 85 % des postes clés aux musulmans du nord et a veillé à ce que les hommes qui partagent sa foi tiennent fermement les rênes du pouvoir dans les domaines les plus critiques de notre vie nationale ; l’Assemblée nationale et les agences de sécurité ».

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  • Fratelli tutti : une fraternité universelle sans le Christ ?

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    De Luisella Scrosati sur la Nuova Bussola Quotidiana

    Tous frères, mais avec une liberté religieuse sans le Christ

    7-10-2020

    Fratelli tutti omet l'affirmation première de la seule vraie religion en soumettant l'Église et la liberté à une fonctionnalité horizontale. La relativisation de la foi chrétienne est avalisée et l'idée est avancée selon laquelle l'Evangile est une des sources d'inspiration pour la réalisation de la fraternité universelle. L'Église devient ainsi l'un des artisans d'un monde sans le Christ.

    Dans la nouvelle Encyclique Fratelli tutti, chacun peut trouver un peu de tout, sans ordre et sans clarté. En fait, ce n'est pas lui faire un grand compliment, mais il est difficile de dire le contraire. Dans ce genre de bazar, l'attention s'est portée en particulier sur les paragraphes consacrés à la liberté religieuse. Au n° 279, François écrit : "Nous, chrétiens, nous demandons la liberté dans les pays où nous sommes minoritaires, comme nous la favorisons pour ceux qui ne sont pas chrétiens là où ils sont en minorité. Il y a un droit fondamental qui ne doit pas être oublié sur le chemin de la fraternité et de la paix. C’est la liberté religieuse pour les croyants de toutes les religions. Cette liberté affirme que nous pouvons « trouver un bon accord entre cultures et religions différentes ; elle témoigne que les choses que nous avons en commun sont si nombreuses et si importantes qu’il est possible de trouver une voie de cohabitation sereine, ordonnée et pacifique, dans l’accueil des différences et dans la joie d’être frères parce que enfants d’un unique Dieu".

    La liberté religieuse, dans le paragraphe susmentionné, est liée à la contribution que toutes les religions peuvent apporter à la réalisation d'une forme de coexistence pacifique ; sa fonction est de contribuer à la création d'une fraternité universelle, à laquelle chaque religion offre les "nombreuses choses" qu'elle a en commun avec les autres. Il est intéressant de noter que le texte ne fait pas référence, comme on aurait pu s'y attendre, à la déclaration conciliaire sur la liberté religieuse ; au contraire, il est précédé, au n. 277, par la citation soigneusement tronquée du n. 2 de Nostra Aetate. Ces deux précisions - l'omission de Dignitatis Humanae et la présence de la déclaration sur le dialogue interreligieux chirurgicalement sélectionnée - ne sont pas sans effet, comme nous le verrons. Et malheureusement, cette disposition semble menacer les fondements de la Révélation, pour être au contraire rapportée au "nouvel humanisme" sans Jésus-Christ, qui s'établit à grands pas.

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  • Fratelli tutti : de l'auto-référencement ?

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    De Kath.net :

    Lettre encyclique "Fratelli tutti" : le pape François se cite lui-même

    7 octobre 2020

    Avec près de soixante pour cent, la grande majorité des citations de la nouvelle Encyclique papale sont de l'auteur lui-même.

    Près de soixante pour cent des citations de la nouvelle lettre encyclique "Fratelli tutti" qui ne sont pas tirées de la Bible proviennent du pape François lui-même. C'est le résultat d'une évaluation réalisée par Sharon Kabel. Kabel a un blog sur lequel elle analyse les documents papaux pour leurs citations, entre autres. (Voir photo ci-dessus)

    "Fratelli tutti" comporte 288 notes de bas de page. Plusieurs d'entre elles citent plus d'une source. Au total, il y a 301 références selon le recensement de Kabel. Parmi celles-ci, 177 sont des citations du pape François. Cela représente 58,8 %. Sharon Kabel a examiné un certain nombre de documents des papes François, Benoît XVI, Jean-Paul II, Paul VI, Pie XII et Pie X. Aucun autre n'a une proportion aussi élevée d'auto-citations que "Fratelli tutti".

    Avec un peu plus de vingt références, le pape Benoît XVI est le deuxième après François pour le nombre de personnes citées.

  • Accord entre la Chine et le Vatican : un évêque chinois préfère démissionner

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    De Claire Lesegretain sur le site du journal La Croix :

    Un évêque chinois démissionne, doutant de l’accord entre Pékin et le Saint-Siège

    Dans un discours prononcé dimanche 4 octobre, Mgr Vincent Guo Xijin, évêque de Mindong depuis 2016, mais non reconnu par le gouvernement chinois jusqu’en 2018, a annoncé sa démission de toute fonction publique et son retrait pour prier.

    06/10/2020

    « Je suis incompétent. Je n’ai pas de talent. Je ne suis plus capable de suivre cette époque très rapide. Je ne veux pas être un obstacle au progrès. » C’est en ces termes que Mgr Vincent Guo Xijin, 62 ans, lors de sa dernière messe publique dimanche 4 octobre, a expliqué sa décision de démissionner de toutes ses fonctions publiques et de se retirer pour se consacrer à la prière.

    Ordonné prêtre en 1984 pour le diocèse de Mindong (dans la province du Fujian, au sud-est de la Chine), qui compte environ 90 000 catholiques, très majoritairement dans les structures dites « clandestines » de l’Église chinoise, Mgr Guo a été consacré évêque coadjuteur de Mindong en décembre 2008, puis a succédé à Mgr Vincent Huang Shoucheng à la mort de celui-ci, en juillet 2016.

    Un diocèse test de la normalisation

    Mais s’il fut reconnu comme l’évêque légitime de Mindong par le pape, Mgr Guo Xijin ne le fut pas par les autorités communistes chinoises, qui préférèrent désigner Mgr Zhan Silu, ordonné en 2000 en dehors de la communion avec Rome.

    Après avoir dû assister à des « sessions d’études » durant une vingtaine de jours avant la Semaine sainte 2018, Mgr Guo semblait avoir accepté que les Églises clandestine et officielle du diocèse fusionnent. Et ce, afin de ne pas nuire à la signature de l’accord entre la Chine et le Saint-Siège, mettant fin à un schisme datant de 1957.

    La situation difficile et complexe de Mgr Guo fut ainsi au cœur des négociations entre le Vatican et la Chine en 2018 et de la reconduction de leur accord le mois dernier. Et le diocèse de Mindong a été perçu comme un « test » pour la normalisation des relations avec le gouvernement et la réconciliation des communautés catholiques officielles (dite aussi « patriotiques ») et clandestine.

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  • Fratelli tutti : le testament politique du pape François ?

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    Fratelli tutti" : la nouvelle encyclique du pape François sur la fraternité  et l'amitié sociale | Fondation Jean-Rodhain

    De Roberto de Mattei sur Corrispondenza Romana (traduction de Benoît et moi) :

    Fratelli tutti?

    La troisième encyclique du pape François, Fratelli tutti, signée le 3 octobre à Assise, semble presque être le document conclusif de son pontificat, une sorte de testament politique. Parce que l’encyclique est politique, comme tout le pontificat du pape François. L’un des plus fidèles collaborateurs du pape François, Andrea Tornielli, directeur des communications du Saint-Siège, présentant l’encyclique, n’utilise pas le terme « politique », mais « social », ce qui est en substance la même chose, et écrit :

    « La nouvelle encyclique Fratelli tutti, se présente comme une somme du magistère social de François, et rassemble de façon systématique les idées offertes par les déclarations, discours et interventions des sept premières années de son pontificat ».

    Une origine et une inspiration – dit Tornielli – est certainement représentée par le « Document sur la fraternité humaine pour la paix et la coexistence dans le monde », signé le 4 février 2019 à Abu Dhabi avec le Grand Imam d’Al-Azhar, Ahmad Al-Tayyib. Al-Tayyib est l’un des auteurs les plus cités dans l’encyclique et ce n’est pas une coïncidence si, dans le premier commentaire qu’il a fait sur Twitter, il a écrit que « c’est un message qui restitue à l’humanité sa conscience ». 

    Al-Tayyb et le pape François ont-ils la même conscience de l’humanité ? Mais dans quel sens ? Le pape Bergoglio l’explique : « Nous rêvons comme une seule humanité », « chacun avec la richesse de sa foi ou de ses convictions, chacun avec sa propre voix, tous frères! »(n. 8).

    La vérité absolue n’est pas Jésus-Christ, au nom duquel et dans le baptême duquel les chrétiens sont frères. La fraternité est une valeur supérieure au Christ lui-même, car elle serait capable, selon le pape François, de mettre d’accord les catholiques, les musulmans, les bouddhistes et les athées eux-mêmes, qui ont aussi leur propre foi et conviction.

    Au début de l’encyclique, le pape François rappelle la visite de saint François d’Assise au sultan Malik-al-Kamil en Égypte, la présentant comme une recherche de dialogue, alors que toutes les sources de l’époque nous disent que saint François voulait convertir le sultan et appuyait les croisés qui combattaient en Terre Sainte. Mais la rencontre entre saint François et le sultan a échoué et le pape Bergoglio semble vouloir montrer qu’il est plus capable que saint François de réaliser le projet, à partir du document d’Abu Dhabi.

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