Quand les jeunes instruisent les jeunes et que la leçon se termine … en chant grégorien
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Quand les jeunes instruisent les jeunes et que la leçon se termine … en chant grégorien
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La video est ICI; la séquence sur la musique religieuse commence à 6'45.
De Michel Janva sur Le Salon Beige :
Fatima, 4e des films en démarrage

Le film FATIMA a rassemblé 13147 spectateurs en salle depuis mercredi dernier. Il se classe 4e des films en démarrage de la semaine dernière. Avec ces résultats, 139 salles ont accepté de le diffuser encore une semaine de plus malgré la forte concurrence.
Les nouvelles salles de cinéma sont répertoriées sur la page Allociné ou ici, dans la rubrique “Voir toutes les séances”.
Et pour revoir l’émission spéciale consacrée au film par CNews dimanche dernier, c’est ici.
Superman affichera sa bisexualité dans la prochaine BD
Dans un numéro de Superman paru en août, Jon Kent, fils de Clark Kent et de la journaliste Lois Lane, se lie d'amitié avec le reporter Jay Nakamura. Dans le numéro à paraître le 9 novembre aux États-Unis, cette relation va se muer en romance amoureuse. Cet été, la rumeur d'un «Superman gay» et d'un «coming out» du super-héros avait agité les publications spécialisées et les sites de fans. Et ce n'est pas la première fois que la BD américaine se veut plus en phase avec la diversité de la société: la série Aquaman avait mis en avant cet été un super-héros noir et gay, tandis dans la dernière édition de la BD Batman, Robin s'affichait lui aussi comme bisexuel.
(...) Dans cette nouvelle série de Superman intitulée Fils de Kal-El, Jon Kent est un super-héros aux préoccupations différentes de celles de son père: il est très impliqué contre les injustices sociales, le dérèglement climatique ou la crise des réfugiés.
Lire aussi : Superman bisexuel: quand la culture woke remodèle notre imaginaire
et encore : La Guerre contre l'homme hétéro (Playboy, Superman)
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Nicole Verhaeghe de Naeyer est heureuse de vous inviter au concert des
jeunes talents de la Musica Mundi School
au profit de KTO Belgique
le dimanche 17 octobre à 15 h 30
Rue de la Croix 21a à 1410 Waterloo
(dans l’ancien bâtiment du monastère de Notre-Dame de Fichermont)
Une réception sera offerte à l’issue du concert, de 17 h à 18 h.

Réservation pour le 15 octobre. Nombre de places limité.
Par mail : lambertine.debethune@ktotv.
Adultes : 40 € — de 6 à 25 ans : 20 € — moins de 6 ans : gratuit
Virement à KTO Belgique ASBL BE04 7360 3279 2431 avec en communication :
« Nom, prénom, nombre de places adultes / enfants »
Le montant total récolté ira intégralement à KTO Belgique.
Durée du concert : 1 h. Parking aisé.
KTO vit de votre générosité et ne reçoit aucune aide, ni de l’Église, ni de l’État. Merci pour votre soutien !
Les dons faits à KTO Belgique ne sont pas déductibles.
Belgique : dons sur le compte IBAN BE04 7360 3279 2431
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Tél. 0485 71 83 79 - belgique@ktotv.com
« Comment nommer ce missel mis à l’index (tiens…) par le pape François ? La question est-elle superflue ou byzantine ?
Nous ne le croyons pas un instant. Nommer les choses est de la plus haute importance, les Écritures en témoignent à de nombreuses reprises. Le nom c’est l’être et comme le disait Camus : mal nommer les choses c’est ajouter du malheur au monde. Comment donc faut-il nommer ce missel qui est au centre de la question religieuse depuis plus de cinquante ans ? Missel tridentin, de saint Pie V, de saint Jean XXIII, ancien missel, missel traditionnel, missel grégorien, missel en latin, missel de 1962… Écartons immédiatement les appellations de forme ordinaire et extraordinaire que le pape François a biffé de sa plume même s’il serait instructif de revenir sur ce sujet spécifique d’une double forme du rit romain.
Plus que de missel, il convient de parler de messe et plus largement de liturgie. Quel que soit le respect que l’on porte et que l’on doive à l’objet que le prêtre embrasse, le missel n’est jamais qu’un support alors que la messe est la réalité sacramentelle. On pourrait se passer du livre, pas des prières qu’il renferme (j’ai souvenir d’un chanoine pyrénéen aveugle qui célébrait par cœur la messe votive à la sainte Vierge et nombreux sont les témoignages de prêtres qui ont célébré mentalement dans les camps de tous les totalitarismes dont la modernité est profuse). Quant à la liturgie, elle recouvre des réalités plus vastes puisqu’elle englobe dans une même cohérence cultuelle non seulement la messe, mais encore l’Office divin, les autres sacrements, les sacramentaux et qu’elle va jusqu’à façonner la civilisation.
C’est donc globalement de liturgie dont nous parlons tous, le pape comme nous autres ; et au fond de cette question s’affrontent deux approches liturgiques.
Deux approches divergentes de la liturgie.
L’une, héritière du mouvement liturgique qui inspira la réforme demandée par le concile Vatican II, menée à bien par ses principaux théoriciens, est visible partout. Cette conception liturgique fait du rit un enjeu pastoral. La liturgie est le rassemblement de la communauté qui prie ensemble, fait mémoire et célèbre. Partant de l’idée neuve que la liturgie doit être accessible immédiatement, elle doit faire ressentir l’appartenance à une communauté, elle doit répondre aux attentes concrètes des situations de vie incarnée des participants, elle fait cercle. Pour parvenir à ses fins, elle doit donc user des artifices des modes du temps. Elle assume d’être du monde et de s’en inspirer pour mieux toucher les hommes de ce temps. Tout ceci est demandé textuellement par le concile Vatican II dans Sacrosanctum concilium : révision des livres liturgiques en faisant appel à des experts (n°25) ; promotion de la participation active en favorisant acclamations, actions, gestes et attitudes corporelles (n°30) ; simplicité, brièveté, suppression des répétitions, rites adaptés à la capacité de compréhension des fidèles (n°34) ; utilité de la langue du pays dans toute la liturgie (n°36) ; adaptation des rites à la diversité des assemblées, des régions, des peuples… (n° 38) ; efficacité pastorale (n°40) ; adaptations des rites aux nécessités de notre temps (n°62)… Pour respecter ces principes il est donc nécessaire de réviser continuellement, d’adapter et de dater. Cette compréhension de la liturgie est par nature progressiste et vouée à d’incessantes évolutions puisqu’elle veut répondre aux attentes des hommes du jour.
L’autre approche, traditionnelle en ce sens que c’est celle constante et ininterrompue de l’Église jusqu’à aujourd’hui compris (même si c’est de manière limitée et restreinte depuis 1969) comprend la liturgie comme le culte public que l’Église rend à Dieu par diverses expressions, artifices et moyens (sens, objets, temps, espace…) car tout vient de Dieu et que tout est pour Dieu. La liturgie c’est la manière concrète pour les hommes de répondre à la première table du décalogue et à la première demande du Pater. Elle est verticale car elle relie le Ciel et la terre, hiérarchique comme toute la création, orientée vers notre source et notre fin. La liturgie c’est la « joie de Dieu » (Alcuin), c’est la lumière du monde ; comment prétendre aménager la lumière ? Comment vouloir l’adapter ? Je ne peux m’empêcher de songer à cette réflexion de Sylvain Tesson sur un sujet pas si éloigné de notre réflexion : « Il fallait que les hommes fussent drôles pour s’imaginer qu’un paysage eût besoin qu’on l’aménageât. D’autres parlaient d’augmenter la réalité. Un jour peut-être s’occuperaient-ils d’éclairer le soleil ? (Sylvain Tesson, Sur les chemins noirs, 2016, Gallimard). La liturgie n’est pas une invention, une création, elle ne nous appartient pas et ne peut être le fruit de notre créativité. Elle n’est pas le fruit d’une volonté mais un héritage. La liturgie est l’expression de la foi catholique, elle s’est longuement sédimentée, sans autre but précis que de rendre gloire à Dieu ; elle est l’aboutissement de 2000 ans de christianisme non sans quelques apports du culte de l’ancienne alliance. Si la codification et la normalisation ont connu des étapes importantes (la Réforme Grégorienne ou le concile de Trente par exemple), le rit ancien est le fruit de la longue et lente maturation spirituelle de tous ceux qui nous ont précédés et avec qui nous sommes en relation par la communion des saints. La liturgie par essence se méfie de la nouveauté et des idées personnelles. La liturgie qui englobe tous les mystères de notre foi et qui rend Dieu présent (par la réunion des baptisés en son nom, par sa Parole et plus encore dans l’Eucharistie), n’est que lentement pénétrable bien qu’elle soit immédiatement aimable. La liturgie, en cachant, possède la paradoxale particularité de désigner : c’est entre autre tout l’usage liturgique des voiles qui attirent l’attention sur ce qu’ils dissimulent par la majesté, la délicatesse et la beauté dont ils usent ; on pourrait en dire autant de la langue sacrée et de l’orientation. Il faut accepter humblement et patiemment cette difficulté à saisir certains aspects des rites, c’est la condition d’un enthousiasme inlassable, d’un émerveillement sans cesse renouvelé et d’un progrès spirituel véritable. De même qu’on ne devient pas saint Jean de La Croix ou sainte Catherine de Sienne un petit matin en laçant ses souliers, on ne peut approcher les réalités insondables que renferme l’écrin liturgique d’un coup de baguette magique ou par une invention de l’équipe d’animation pastorale.
De Louis Daufresne sur Aleteia.org :
« Tout s’est bien passé », un suicide assisté au cinéma
22/09/21
Le nouveau film de François Ozon, "Tout s'est bien passé", en salle le 22 septembre, met en scène le suicide d’un père assisté par sa fille. Pour notre chroniqueur Louis Daufresne, cette œuvre ambiguë, qui se veut une « ode à la vie », annonce une nouvelle campagne en faveur de l’euthanasie.
Le suicide assisté est-il une preuve d’amour ? François Ozon le pense et son film, sorti en salle ce mercredi 22 septembre, vise à poser cette question et surtout à en suggérer la réponse. Le grand retour à l’écran de Sophie Marceau, l’une des actrices préférées des Français, sert de « suppositoire idéologique » à cette intention militante. Tout s’est bien passé se présente comme une ode à la vie, alors qu’il s’agit d’en précipiter le terme, ce que la loi interdit. Mais pour combien de temps ?
Lire aussi : https://amomama.fr/266313-andr-dussollier-souhaite-partir-de-la-m.html
De kath.net/news :
Le plus réticent des convertis - Nouveau film sur C.S. Lewis
La biographie du film montre le parcours de l'auteur des "Chroniques de Narnia", de l'athéisme à la foi chrétienne. Le film a été en partie tourné à l'Université d'Oxford.
Le 3 novembre, un film biographique sur l'auteur C.S. Lewis (1898 - 1963) sera projeté dans certains cinémas des États-Unis. Intitulé "The Most Reluctant Convert : The Untold Story of C.S. Lews", le film se concentre sur la conversion de Lewis qui, d'athée convaincu, est devenu l'un des plus importants apologistes du christianisme au XXe siècle. Parmi ses œuvres les plus connues figurent les "Chroniques de Narnia" en sept parties.
Le film est basé sur une pièce de théâtre du même nom, qui s'inspire du livre autobiographique de Lewis "Surprised by Joy". Dans des flashbacks, un C.S. Lewis plus âgé se rappelle les étapes clés de sa vie, notamment la mort de sa mère bien-aimée lorsqu'il avait neuf ans, sa relation difficile avec son père, ses expériences dans les tranchées de la Première Guerre mondiale et son séjour à l'université d'Oxford, où des amis chrétiens tels que John R.R. Tolkien et Hugo Dyson remettent en question son athéisme.
Certaines parties du film ont été tournées sur des lieux originaux de l'Université d'Oxford. Le Fellowship for Performing Arts (FPA) et Aspiration Entertainment sont responsables de la production. FPA a adapté plusieurs œuvres de C.S. Lewis en pièces de théâtre et les a mises en scène. Parmi eux, citons "The Great Divorce", "Instructions to a Sub-Devil" et "The Most Reluctant Convert", déjà mentionné. Les pièces sont soigneusement sélectionnées pour transmettre - comme l'indique le site web - une vision chrétienne du monde qui est "imaginative, à multiples facettes et compréhensible pour les publics de toute confession ou non".
Du site de La Libre :
La Russie interdit Benedetta, le dernier film de Paul Verhoeven
La Russie a interdit Benedetta, le nouveau film de Paul Verhoeven avec l'actrice franco-belge Virginie Efira.
18-09-2021
Le film, qui devait sortir dans les cinémas russes le 7 octobre, n'a pas reçu de licence de distribution de la part du ministère de la Culture, a rapporté samedi l'agence étatique russe Tass.
Certaines scènes violent en effet la législation russe en la matière et sont considérées comme offensantes pour les croyants.
Le nouveau film du réalisateur néerlandais de 83 ans raconte l'histoire d'amour entre deux religieuses homosexuelles. Le film a été présenté en avant-première à Cannes début juillet.
De Storia Voce :
Au-delà du poète, qui était Dante Alighieri ?
Durée totale de l’émission: 51’53.
James Joyce disait de Dante Alighieri : « J’aime Dante presque comme la Bible. Il est ma nourriture spirituelle, le reste n’est que remplissage. » De son côté, T. S. Eliot affirmait : « Dante et Shakespeare se partagent le monde moderne : ils n’ont pas d’équivalent ». Connu dans le monde entier pour son œuvre magistrale La Divine Comédie, le poète Dante Alighieri reste pourtant un mystère. Né à Florence en 1265, quelle était sa place dans une société italienne médiévale en mutation ? De quel milieu familial était-il originaire ? Quel rang politique occupe t’il alors que sa ville était attachée au parti Guelfe, c’est-à-dire à la papauté ? Pourquoi enfin sera-t-il jugé et banni en 1302 pour vivre un exil de vingt années? L’historien italien Alessandro Barbero est en exclusivité sur Storiavoce : il répond aux questions de Christophe Dickès.
L’invité: Alessandro Barbero enseigne l’histoire médiévale à l’université du Piémont-Oriental de Vercelli. Il est l’auteur, aux Éditions Flammarion, de Waterloo, Le Jour des barbares, Histoires de croisades, La Bataille des trois empires et Le marchand qui voulait gouverner Florence (Champs-Flammarion, 2017). Il vient d epublier chez ce même éditeur Dante (484 pages, 28€)
De Vincenzo Sansonetti sur la Nuova Bussola Quotidiana :
Le Lion d'or récompense le battage abortiste
13-09-2021
"J'ai cette maladie qui transforme en un instant une femme en femme au foyer". La "maladie" est la grossesse et la phrase est prononcée par la jeune protagoniste du film L'évenement, qui a reçu le Lion d'or au festival de Venise. "Guérir", c'est-à-dire avorter. Une aide pour ceux qui veulent aujourd'hui imposer l'avortement comme un droit universel.
Les critiques de cinéma les plus honnêtes reconnaissent que la victoire du film de la quasi débutante Audrey Diwan, adapté du roman autobiographique du même nom de l'écrivain transalpin Annie Ernaux (aujourd'hui âgée de 81 ans), a été une véritable surprise. D'autres films étaient nominés pour le Lion d'or, notamment de belles histoires de Paolo Sorrentino (È stato la mano di Dio) et Mario Martone (Qui rido io). Le jury a choisi de récompenser la Française d'origine libanaise de quarante ans, qui en est à son deuxième long métrage, davantage pour ses mérites artistiques reconnus (l'histoire est sèche, intense, mais dans certaines scènes trop explicites et brutales) que parce que son film est politiquement et culturellement correct, absolument conforme à l'idéologie abortive dominante qui revient faire un tour de façon obsessionnelle, même si l'interruption volontaire de grossesse n'est plus considérée comme un crime quasiment partout.
Qu'y a-t-il de nouveau ? Il existe un désir de transformer l'avortement d'une "nécessité douloureuse" (comme on l'appelait autrefois de manière hypocrite) en un droit qui doit être universellement reconnu. A tout prix. Sans "si" ni "mais". Ayant jeté le masque, il n'y a plus de place pour aider et accompagner les femmes confrontées à une grossesse non désirée, peut-être pour des raisons économiques, autrement que par la suppression de la vie qu'elles portent. Voilà. Le grand absent reste, comme toujours, l'enfant à naître, la créature la plus sans défense. Avec son droit sacro-saint de venir au monde. La seule chose qui compte est la liberté de la femme de "décider de son propre corps et de son propre avenir", afin de "ne pas renoncer à ses rêves". C'est le leitmotiv de 'L'évenement'. En bref, un film, défini comme "une histoire qui vous laisse sans souffle", ce qui est commode. Et cela fonctionne parfaitement pour une certaine propagande agressive super-avortement : c'est comme si le Lion d'or avait été remporté par Planned Parenthood, l'association qui est le siège mondial de l'"usine à anges".
Le film est une description brute et minutieuse de l'histoire personnelle tourmentée d'Anne (Annie Ernaux). Brillante étudiante en littérature à l'université, elle tombe enceinte à l'âge de 23 ans. En 1963, l'avortement volontaire est encore illégal en France (il ne le sera plus en 1975, date à laquelle il sera dépénalisé) et la jeune fille, issue d'un milieu prolétaire et déterminée à émerger dans la société, doit donc choisir : soit un enfant non désiré, soit un avortement clandestin. Elle n'a pas de doutes, elle ne peut pas se permettre une existence humble et banale de femme au foyer et a d'autres ambitions dans la vie. Elle opte donc pour un avortement, avec toutes les difficultés et les dangers que cela comporte : elle doit le faire en secret et sans risquer de tomber sur une faiseuse d'anges. Mais elle est déterminée à aller jusqu'au bout, car elle se sent privée de la "liberté de décider de son propre corps". Elle ne pose pas de question de conscience, tout ce qui lui importe est de se débarrasser de ce fardeau encombrant et inattendu, dans une société qu'elle ressent comme hostile, obscurantiste et machiste. Ce qui prévaut à la fin, comme l'écrivait une critique enthousiaste du film, "c'est le corps enfin libéré d'une femme".
"Ce n'est pas un film sur l'avortement, mais sur la liberté des femmes", a confirmé Audrey Diwan elle-même. Reconnaissant ainsi la finalité purement idéologique du film qu'elle a écrit et réalisé. "Quand j'étais jeune, j'ai dû avorter", explique la réalisatrice, révélant avec sincérité un aspect de sa vie, "mais j'ai pu le faire légalement, à l'hôpital, en toute sécurité, sans risquer ma vie". Cela n'était pas possible pour les générations précédentes et ne l'est toujours pas aujourd'hui dans des pays comme la Pologne. Cette question est très urgente. Selon elle, "de nombreux droits acquis par les femmes au cours des dernières décennies sont à nouveau remis en question" et c'est "une façon de retirer le pouvoir aux femmes, les priver de leurs droits fait partie d'une guerre de pouvoir avec les hommes". Un argumentaire dans le plus pur style féministe, qui n'aide certainement pas à envisager le drame de l'avortement (car il le reste, aujourd'hui comme hier) de manière équilibrée et attentive aux droits de toutes les parties prenantes (les femmes, mais aussi les enfants conçus et, pourquoi pas, les pères).
Costanza Miriano, écrivain et blogueuse catholique, avec son style piquant et ironique habituel, a commenté de manière lapidaire la décision du jury de Venise. Après avoir tenu pour acquis que, dans le climat culturel dans lequel nous vivons malheureusement, un tel film gagnerait, elle a déclaré : "Que ce film soit encensé par tous les médias est ennuyeusement prévisible, mais qu'il soit défini comme courageux est franchement ridicule". Car "il n'y a pas de sujet sur lequel la pensée unique soit plus uniforme, plus plate, plus monotone". Et c'est un "pur humour surréaliste" que de croire, comme certains l'ont fait, qu'il a été réalisé "avec le cœur, les tripes et la tête pour briser le silence sur le sujet de l'avortement". En réalité, le silence, ou plutôt la censure pure et simple, devrait être brisé sur le massacre des innocents qui a lieu chaque jour, chaque heure, chaque minute. En 2020, le Lion d'or avait été attribué au splendide Nomadland de Chloé Zhao, un authentique hymne à l'espoir. Dans le film lauréat de cette année, il n'y a aucune trace d'espoir.

Jean-Paul Belmondo, en mai 1960. Le choix de l'allégresse comme règle de vie. Photo © BLONCOURT / BRIDGEMAN IMAGES
Quels points communs entre Cyrano et d’Artagnan ? La cape de mousquetaire, à l’évidence, le panache, assurément… et Jean-Paul Belmondo. Il avait incarné l’un sur les planches en 1989, l’autre à la télévision en 1959, et si ces performances ne restent pas parmi les plus marquantes de sa carrière, il fallait bien que “Bebel” les incarnât l’un et l’autre : le contraire eût été incompréhensible, voire scandaleux. Car s’il est une chose que le comédien emporte avec lui, au soir de sa vie, « sans un pli, sans une tache », c’est bien le panache, et cette part d’esprit français qu’incarnent si bien nos chers mousquetaires du roi : un esprit fait de gourmandise, de fantaisie, d’élégance funambule, de générosité, de virilité courtoise et de bravoure souriante, de mépris du danger et de dandysme sous la mitraille. Jean-Paul Belmondo, ce n’est pas seulement, en concurrence directe avec celle de Delon, l’une des plus belles filmographies d’après-guerre, c’est aussi une façon d’être au monde, une attitude devant la vie, un composé de fierté bravache, d’esprit d’aventure, d’indépendance insolente, de goût du vagabondage buissonnier, d’indécrottable sourire à la vie, de gaieté flamboyante.
Sous ses incarnations multiples, devant des caméras aussi diamétralement opposées que celles de Jean-Luc Godard et de Jacques Deray, de Jean-Pierre Melville et de Gérard Oury, de Vittorio De Sica et de Georges Lautner, Belmondo est resté tel qu’en lui-même : fier, blagueur, jaloux de sa liberté, chevaleresque, individualiste forcené mais toujours prêt à faire le coup de poing ou les 400 coups pour aider un ami dans le besoin, amoureux mais pas sentimental, dénué d’esprit de sérieux jusqu’à ne jamais hésiter à se couvrir de ridicule pour la bonne cause, sans jamais pour autant se départir de sa classe naturelle, excessif en toutes choses et d’abord en l’amour de la vie, en l’appétit de la croquer à belles dents, avec un entrain que rien ne semble pouvoir arrêter. Quand tant de comédiens semblent mettre la gloire de leur art à mettre à nu leurs tourments, et à expliquer que leur talent est directement proportionnel aux souffrances existentielles de leur moi profond, Belmondo, lui, n’a jamais eu honte — et pourquoi diable en aurait-il eu honte ? — de considérer son métier avant tout comme un jeu, et un jeu qu’il pratiquait avec un engagement physique impressionnant…
Une honorable carrière de cancre, jamais en retard d’une pitrerie
Quand tant d’autres se complaisaient dans le pot au noir de la “mise en danger” que constituerait le métier d’acteur, lui avait choisi de faire de sa vie un déjeuner de soleil, une fête perpétuelle d’amitié, de camaraderie rocambolesque, une bamboche féerique et cordiale : « J’ai cultivé très tôt la liberté et l’allégresse, peut-être parce que j’étais un enfant de la guerre, peut-être aussi parce que mes parents me les ont montrées et m’ont laissé les prendre, peut-être enfin parce que j’ai décidé que c’était de cela que ma vie serait faite. »
Il est vrai que le jeune Jean-Paul Belmondo n’avait pas été trop défavorisé par les fées. Au rebours de son ami et rival Alain Delon, à jamais frappé du sceau de la mélancolie par une enfance solitaire marquée par la déchirure de l’abandon, Jean-Paul grandit dans une famille heureuse et chaleureuse. Quand on naît à Neuilly, le 9 avril 1933, dans une famille à la fois bourgeoise et artiste, et surtout paisiblement aimante, la vie s’annonce sous les meilleurs auspices. Le père, Paul, est un sculpteur reconnu, même s’il sera souvent taxé d’académisme et si un certain voyage en Allemagne, durant la guerre, lui sera ensuite reproché : Jean-Paul aura toujours à cœur de célébrer son œuvre, jusqu’à lui consacrer un musée à Boulogne-Billancourt. Loin de la caricature de l’artiste égoïste, Paul fut un père « aimant, attentionné et doux », ainsi que le célébrera plus tard Jean-Paul : « Son premier geste du matin était de poser une pomme épluchée sur le poêle Godin afin qu’elle embaume l’atmosphère. » Quant à Madeleine, la mère, « j’aurais fait n’importe quoi pour lui faire plaisir, écrira Jean-Paul dans ses Mémoires, et, comme j’avais un certain talent pour le n’importe quoi, elle était souvent heureuse ». Elle avait rencontré Paul aux Beaux-Arts, et renoncé pour épauler son mari à une carrière de peintre.
A LIRE : Belmondo, le dernier mousquetaire