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En juin, le Pape appelle à la compassion pour se rapprocher du Cœur de Jésus
Dans la Vidéo du Pape du mois de juin, relayant l’intention de prière mensuelle du Saint-Père, la compassion et la tendresse sont mises en avant: François demande de prier pour tous ceux qui traversent des difficultés, afin qu’ils puissent trouver des chemins de vie dans le Cœur de Jésus.
Alors que la pandémie de coronavirus est toujours présente dans de nombreuses régions du monde, le Saint-Père n’oublie pas ceux qui traversent toutes sortes de difficultés. En ce mois de juin, il demande de prier spécialement pour que tous ceux qui souffrent «trouvent des chemins de vie, en se laissant toucher par le Cœur de Jésus».
Là où il y a de la douleur, là où il y a de la souffrance, là où il y a des épreuves, le Cœur de Jésus est là. Personne n’est seul. Le message du pape François nous rappelle qu’il existe un chemin pour aider quiconque en a besoin. Il nous exhorte à nous approcher du Sacré-Cœur car il est capable d’accueillir «tout le monde dans la révolution de la tendresse».
Juin, mois du Sacré-Cœur de Jésus
La dévotion au Cœur de Jésus, auquel le mois de juin est consacré, a une longue histoire. Du «cœur transpercé de Jésus» dans l’Évangile de Saint-Jean - interprété dans la mystique médiévale comme la blessure qui manifeste la profondeur de son amour - en passant par les révélations à Sainte Marguerite-Marie Alacoque au XVIIe siècle et le culte ultérieur du Sacré-Cœur au XIXe siècle, jusqu’à la Divine Miséricorde avec Sainte Faustine Kowalska au début du XXe siècle. Le pape Pie XII a même écrit une encyclique sur le Sacré-Cœur, Haurietes aquas (1956). Tout au long de l’histoire, il y a eu diverses inculturations de cette dévotion, sous diverses formes et langages, mais toujours pour que le Père nous révèle dans toute sa profondeur le mystère de Son Amour à travers un symbole privilégié: le cœur vivant de Son Fils Ressuscité. Car «le Cœur du Christ est le centre de la miséricorde», rappelle François.
Cette année, nous célébrons le centenaire de Marguerite-Marie Alacoque, canonisée le 13 mai 1920 par le pape Benoît XV. C’est avec l’aide du père Claude La Colombière, jésuite, que cette religieuse visitandine française du 17e siècle a fait connaître le message que le Seigneur ressuscité lui a révélé sur la profondeur de sa Miséricorde.
Par ailleurs, le 3e vendredi après la Pentecôte est célébrée la solennité du Sacré-Cœur, qui est aussi, depuis 2002, la journée de prière pour la sanctification des prêtres. Elle a lieu cette année le 19 juin.
Dans le rite byzantin, le dimanche après l'ascension commémore les 318 pères du concile de Nicée (325) qui définit le Credo trinitaire et la double nature de Jésus-Christ. Voici à ce sujet l'homélie prononcée ce 24 mai 2020 à l’abbaye de Chevetogne par le P. Ugo Zanetti et reproduite sur le site web du Père Simon Noël, osb:
Les textes de l’office n’ont cessé de louer les Pères de Nicée, dont nous fêtons la mémoire aujourd’hui, d’avoir délivré l’Église de l’hérésie d’Arius. C’est peut-être l’occasion pour nous de nous interroger sur ce que signifie la foi au Christ, Fils de Dieu fait homme, 2e personne de la Sainte Trinité, signifie pour nous-mêmes et pour notre salut. Nous ne cessons de répéter, dans le Credo, que « pour nous les hommes et pour notre salut, Il descendit du ciel, Il a pris chair de la Vierge Marie et s’est fait homme ». Et c’est bien sûr à partir de ce que Jésus lui-même nous a révélé que l’Église peut l’affirmer.
Mais pourquoi donc fallait-il que Dieu se fasse homme?
Le premier point à voir, c’est que Dieu est à peu près le contraire de ce qu’en pensent les hommes. Il suffit de voir ce que disent de Dieu les religions naturelles, et ce qu’en pensent les incroyants, qui s’imaginent que nous avons peur d’un dieu tout-puissant qui exercerait son pouvoir comme le ferait un dictateur, ou d’un père fouettard qui se chargerait de châtier tous nos manquements. Et nous devons bien constater que c’est une image que l’on retrouve aussi dans l’Ancien Testament (« celui qui punit les fautes des pères jusqu’à la troisième et quatrième génération » Ex 34,7 etc. etc.), et même quelque peu dans la terrible image du Jugement Dernier de l’évangile (Mt 25). Rien d’étonnant à cela: comme nous allons le dire, Dieu ne pouvait pas nous parler autrement qu’à travers un langage que nous pouvons comprendre, et Il a respecté le cheminement intellectuel de l’humanité, même s’il n’est pas le chemin le plus court pour arriver à la connaissance de Dieu…
Si nous pouvons résumer en quelques mots – une gageure ! – le message de Jésus, c’est d’abord que Dieu est Trinité ; même si nous ne pouvons pas réaliser vraiment ce que cela signifie, nous pouvons en comprendre au moins l’essentiel, à savoir que Dieu, tout en étant tout-puissant et absolument indépendant de qui et et quoi que ce soit, existant par lui-même, n’est pas un « isolé »; certes, Il est Dieu absolument indépendant, mais cette indépendance ne signifie pas absence de « relation », si l’on ose appliquer des termes humains à cette réalité qui nous dépasse infiniment.
Jésus nous a aussi appris que Dieu a voulu que cette relation s’exerce non seulement à l’intérieur de la Trinité divine, mais aussi avec des êtres créés, dont nous sommes. Et que, tout en étant tout-puissant, Dieu n’est pas celui qui domine, voire écrase, mais au contraire qu’Il est Amour (cf. 1 Jn 4,8), et que, justement parce qu’Il est amour, Il ne peut pas ne pas respecter entièrement la liberté de ceux qu’Il aime. Il la respecte tant et si bien qu’Il ne se permet pas de nous imposer quoi que ce soit, mais veut que nous acceptions librement son salut. C’est bien là le sens dernier du récit de la création et de l’histoire d’Adam et Ève dans la Genèse : Dieu a créé l’humanité pour être un partenaire, mais forcément un partenaire qui ne peut pas, par nature, être égal à Dieu, puisque créé par Lui – et l’humanité a refusé cette relation, car elle a voulu son indépendance totale (c’est bien là ce que suggère le serpent en disant à Ève : « si vous en mangez, vous serez comme des dieux » Gen 3,5), ce qui est une impossibilité radicale, puisque nous sommes des créatures ; c’est donc une illusion mortelle, et le fruit en sera, en effet, la mort.
« Après deux mois de privation, les fidèles vont retrouver le chemin de la messe. Qu’elle soit en forme ordinaire ou extraordinaire, c’est l’occasion de refaire le point sur ce sommet de la vie chrétienne, avec l’abbé Jean de Massia, prêtre de la Fraternité Saint-Pierre. Il participe au pèlerinage N.D. de Chrétienté.
Qu’est-ce que la messe ?
Abbé Jean de Massia : On trouve la définition dès le Concile de Trente : la messe est la réactualisation, le renouvellement, du sacrifice du Christ offert sur la croix au Golgotha.
Le Christ ne souffre pourtant pas sa Passion à chaque messe…
C’est bien là le grand mystère de notre foi : il n’y a pas deux sacrifices, d’un côté celui de la Croix et celui de la messe. C’est le même, la messe est le sacrifice de la Croix représenté. Quand je vais à la messe en 2020, je monte au Golgotha. L’unique sacrifice offert une seule fois de manière sanglante, Jésus l’offre encore aujourd’hui, il le réactualise de manière non sanglante et sacramentelle – à travers le pain et le vin devenus corps et sang. Jacques Maritain parlait d’une présence du « moment de la Croix » au moment de la Messe : sous nos yeux il se passe la même chose qu’il y a 2 000 ans.
Que dire des messes sans fidèles, vécues lors du confinement ?
C’est une situation inédite, peu de théologiens y ont réfléchi. Pour autant, je ne pense pas que l’on puisse dire qu’il s’agit d’une absence de culte public, au sens où l’Église le définit : le prêtre prie aux intentions des fidèles, parle au pluriel et la communion de l’Église et des saints est bien présente à la messe. En réalité les messes qualifiées de « privées » n’existent pas. Le Christ offre la messe par l’Église à travers les prêtres et donc chaque messe revêt ce côté public essentiel au culte divin. Cependant, sans présence de fidèles, sans possibilité de se rassembler, le culte est gravement incomplet car notre religion est une réalité incarnée – Jésus a pris un corps : le corps mystique ne peut pas s’exprimer concrètement si les fidèles sont absents. Et les fidèles sont privés de la manifestation sensible du culte, si nécessaire pour leur foi.
Que dire des messes suivies devant l’ordinateur ?
En soi, je peux m’unir au sacrifice du Christ où que je sois : dans ma chambre, au travail, etc. Mais comme nous ne sommes pas des anges, nos actes intérieurs ont besoin d’être portés par quelque chose de très concret. Et pour beaucoup l’ordinateur ne répond pas vraiment à la demande… Attention, je ne dis pas que cela ne sert à rien car le virtuel nous permet de sanctifier le jour du Seigneur, d’écouter sa Parole, l’enseignement du prêtre, d’être en prière. Mais cela ne remplacera jamais la réalité de la présence à la messe. La messe étant le sommet de l’union avec Dieu qui se rend présent, tout cela ne peut se vivre à distance. C’est comme une relation d’amour à distance : on peut se téléphoner, mais cela ne remplace pas la vraie rencontre !
Quel est le risque d’être privé de la messe ?
Pour certaines âmes de grande qualité ce manque va être un catalyseur et ils retrouveront Jésus avec encore plus d’amour. Mais il faut être réaliste : parfois, nous allions à la messe plus par devoir ou par habitude. Ne plus y aller, à cause du confinement, nous met en danger : il faudra être vigilant à ne pas perdre cette habitude, et retrouver le chemin de la messe le plus vite possible. Aller à la messe le cœur débordant d’amour c’est l’idéal, mais y aller par devoir, c’est bien également : on y reçoit des grâces, des enseignements et les sacrements opèrent en nous en nous sanctifiant.
Il est impossible donc d’être missionnaire sans vivre des sacrements ?
Vers qui amener les gens si ce n’est vers Jésus, réellement présent dans son Église ? C’est le but même de la mission. Et on ne puise cette force de la mission que dans les sacrements, dans l’eucharistie, notre plus beau trésor. Si l’on vit la charité fraternelle sans prière ni sacrement, on place alors l’homme au-dessus de Dieu et on ne peut plus apporter Dieu aux autres. »
Prions pour que le déconfinement de la messe, concédé moyennant des conditions restrictives rigoureuses, se déroule sans incidents ni contre-témoignages indignes de la grandeur de l’Eucharistie qui est le sacrement par excellence de la vie chrétienne.
Veillée de Pentecôte: le pape François invoque la « consolation de l’Esprit » sur le monde (traduction complète)
Une vigile mondiale dans l’unité des chrétiens promue par « Charis »
MAI 30, 2020
Le pape François a invoqué la « consolation de l’Esprit Saint » sur le monde dans un message vidéo en espagnol, diffusé lors de la veillée de prière de Pentecôte, ce samedi 30 mai 2020: une veillée mondiale dans l’unité des chrétiens promue par « Charis » depuis et dans les 5 continents grâce à Zoom et à YouTube.
Il a invité les membres du Renouveau charismatique à travailler à un monde meilleur de l’après-pandémie, notamment en travaillant à éradiquer la pauvreté: » Si nous ne travaillons pas pour en finir avec la pandémie de la pauvreté dans le monde, avec la pandémie de la pauvreté dans le pays de chacun de nous, dans la ville où chacun de nous habite, ce temps aura été en vain. »
Après l’allocution du pape François, traduit en direct en différentes langues, les participants du monde entier ont invoqué dans leurs langues la venue de l’Esprit Saint, conscients de vivre un « moment historique » alors que la pandémie continue de répandre le deuil et la souffrance.
« L’Esprit promis par Jésus vient renouveler, convertir, guérir chacun de nous », a dit le pape.
Il a exprimé son voeu de Pentecôte: « Je vous souhaite à tous dans cette veillée la consolation de l’Esprit Saint. Et la force de l’Esprit Saint pour sortir de ce moment de douleur, de tristesse et d’épreuve qu’est la pandémie; pour en sortir meilleurs. »
Il a évoqué la « leçon apprise » de la pandémie: « Nous sommes une seule humanité ». Et il a invité « à construire une nouvelle réalité », avant d’ajouter: « Le Seigneur le fera; nous, nous pouvons y collaborer ».
Le pape a averti du changement imposé par l’expérience de la pandémie, qui consiste à supprimer aussi « la pandémie de la pauvreté »: « Lorsque nous sortirons de cette pandémie, nous ne pourrons plus continuer à faire ce que nous faisions et de la façon dont nous le faisions. Non, tout sera différent. Toute la souffrance aura été inutile si nous ne construisons pas ensemble une société plus juste, plus équitable, plus chrétienne, pas de nom, mais en réalité, une réalité qui nous conduit à une conduite chrétienne. Si nous ne travaillons pas pour en finir avec la pandémie de la pauvreté dans le monde, avec la pandémie de la pauvreté dans le pays de chacun de nous, dans la ville où chacun de nous habite, ce temps aura été en vain. »
Le pape a rappelé la jauge du jugement dernier en Matthieu 25: donner à manger à l’affamé, visiter le prisonnier, accueillir l’étranger.
Il a souligné la responsabilité des membres du Renouveau charismatique en citant le troisième document de Malines qui va dans cette direction: « Soyez fidèles à cet appel de l’Esprit Saint! »
Charis donne rendez-vous lundi soir, à 20h30, heure française, sur son canal YouTube pour une dernière veillée avec Mgr David Macaire, archevêque de Saint-Pierre et Fort-de-France en Martinique (Caraïbes Françaises). La Pentecôte avait été préparée auparavant par une veillée sur 5 lundis.
Voici notre traduction, rapide, de travail, depuis l’espagnol.
AB
Message du pape François
Lorsque la fête de la Pentecôte fut arrivée, tous les croyants étaient réunis en un seul lieu. C’est ainsi que commence le deuxième chapitre du livre des Actes des Apôtres que nous venons d’entendre. Aujourd’hui encore, grâce aux progrès techniques, nous sommes réunis, des croyants de différentes parties du monde, à la veille de la Pentecôte.
Voici la première vidéo d’une série de 8 sur les dons de l’Esprit, en préparation à la Pentecôte. Dans cette première capsule, avant de détailler ce que l’Esprit Saint nous donne, prenons un peu de temps pour nous regarder Dieu nous donner son Esprit
Après le don de sagesse, voici le second don du Saint-Esprit, l’intelligence, du latin intus legere, lire à l’intérieur… du mystère de Dieu. Où cela nous mène-t-il ?
On l’appelle don de connaissance, ou de science. Il prolonge le précédent, le don d’intelligence, en permettant d’habiter soi-même dans le projet de Dieu. Il donne aussi une juste place à tout ce qui nous passionne ou nous sert.
Voici le don qui concerne plus spécialement notre action, le discernement que nous devons porter sur ce que nous projetons de faire. Par le don de conseil, l’Esprit Saint nous guide et nous attire vers le bien.
Voici le cinquième des dons de l’Esprit Saint, qui nous permet de mener le combat spirituel, à l’intérieur comme à l’extérieur. C’est le combat de l’amour, à la suite du Christ
L’avant-dernier don de cette série est l’esprit de piété, ou d’affection filiale. Avant tout je vous conseille le site de la basilique d’Avioth, dans le Nord de la France, qui d’une part est très joli et donne envie de s’y rendre en chair et en os, et d’autre part présente de magnifiques commentaires et prières au sujet des dons de l’Esprit.
A la Pentecôte, Jésus nous envoie son Esprit, pour que nous puissions nous identifier pleinement à Lui, le Fils éternel du Père. Dans un article précédent, nous avons étudié les dons du Saint-Esprit. Dans ce texte-ci, nous évoquons ses fruits.
Dans la Sainte Ecriture, l’homme juste est souvent décrit « comme un arbre planté près d’un cours d’eau, qui donne son fruit en son temps, et dont le feuillage ne se flétrit pas : tout ce qu’il fait réussit » (Ps 1, 3). Cet homme est celui qui se laisse guider par le Saint-Esprit, le Sanctificateur, c’est-à-dire celui qui forge en nous la sainteté, la ressemblance avec Dieu.
De même que l’on reconnaît l’arbre à ses fruits, on reconnaît l’âme unie à Dieu aux fruits que produit en elle la troisième Personne de la Sainte Trinité. « Les fruits de l’Esprit sont des perfections que forme en nous le Saint-Esprit comme des prémices de la gloire éternelle. La tradition de l’Église en énumère douze : charité, joie, paix, patience, longanimité, bonté, bénignité, mansuétude, fidélité, modestie, continence, chasteté (Ga 5, 22-23 vulg.) » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, 1832).
La charité, la principale de toutes les vertus, est bien évidemment aussi le plus grand fruit du Saint-Esprit. La troisième Personne de la Sainte Trinité est souvent appelée le Don. C’est elle qui nous fait sentir notre proximité avec Dieu et qui suscite la volonté de nous donner, de sortir de nous-mêmes, d’aller à la rencontre des autres, de servir, en un mot d’aimer.
La joie résulte de la charité : elle est le fruit de l’union à Dieu et de notre don aux autres. Jésus lui-même « tressaillit de joie sous l’action de l’Esprit-Saint » (Lc 10, 21). Le pape François « invite chaque chrétien, en quelque lieu et situation où il se trouve, à renouveler aujourd’hui même sa rencontre personnelle avec Jésus-Christ ou, au moins, à prendre la décision de se laisser rencontrer par lui, de le chercher chaque jour sans cesse. Il n’y a pas de motif pour lequel quelqu’un puisse penser que cette invitation n’est pas pour lui, parce que “personne n’est exclus de la joie que nous apporte le Seigneur” » (Evangelii Gaudium 3). Quand la charité se répand sur les autres, la joie est comme confirmée : « Se donner au service des autres, en s’oubliant soi-même, est d’une telle efficacité que Dieu récompense cette attitude par une humilité pleine de joie » (Saint Josémaria, Lettre, 24-3-31).
Ensuite vient la paix « de Dieu, qui surpasse toute intelligence » (Ph 4, 7). Elle ne dépend pas de circonstances favorables, ni du fait que l’on nous « laisse en paix », ni encore d’une conscience fermée aux exigences du bien. La paix surgit du cœur quand l’Esprit-Saint y habite. Elle est absence d’agitation, repos de la volonté dans la possession stable du bien. Elle suppose le combat spirituel contre les sources intérieures de désordre, à savoir les passions.
« La charité est patiente » (1 Co 13, 4) : sur le chemin de l’existence, la patience (du latin « pati », « souffrir ») nous fait découvrir et vivre le vrai sens de la souffrance, de l’épreuve, de la contradiction. Vécue dans le Christ, elle devient instrument du salut, chemin de rédemption, source de sérénité et de joie : « Ce n’est pas le fait d’esquiver la souffrance, de fuir devant la douleur, qui guérit l’homme, mais la capacité d’accepter les tribulations et de mûrir par elles, d’y trouver un sens par l’union au Christ, qui a souffert avec un amour infini » (Benoît XVI, Spe Salvi 37). La personne patiente sait que, pour donner davantage de fruit, la vigne doit être taillée (cf. Jn 15, 1-2).
La longanimité ressemble à la patience et prolonge la vertu de l’espérance. Elle se reflète par l’équanimité, l’égalité d’âme et d’humeur. Elle est le propre de la personne qui n’est pas le jouet des aléas de l’existence, semblable à une girouette qui tournoie au gré du vent. La personne longanime est ancrée en Dieu : quoi qu’il arrive, elle ne se trouble pas. Elle sait que son existence est féconde, même si les fruits de son action ne sont pas apparents, car « mes élus ne travailleront pas en vain » (Is 45, 23).
La bonté est une disposition stable de la volonté, par laquelle on désire le bien de tous, sans distinction. Elle exclut la jalousie car on ne peut jalouser le bien d’un autre quand on possède le plus grand bien, à savoir l’amitié avec Dieu, qui nous incline à son tour à chercher le bien d’autrui.
La bénignité est la bonté en action. Il ne suffit pas de vouloir le bien d’autrui. Il faut aussi s’employer à le promouvoir. L’attitude-clé de la bénignité est le service. Elle se traduit de façon particulière par les œuvres de miséricorde, tant corporelles que spirituelles.
« La charité ne s’irrite pas » dit saint Paul (1 Co 13, 5). La mansuétude s’identifie avec la douceur, la délicatesse et l’amabilité de la personne qui possède une telle force d’âme qu’elle résiste aux mouvements de la colère, de la rancœur ou de l’impatience. Jésus demande de l’imiter sur ce point : « Apprenez de moi qui suis doux et humble de cœur » (Mt 11, 29).
La fidélité est comme le résumé de tous les fruits. Elle est la justice portée à sa perfection. En nous accordant le fruit de la fidélité, l’Esprit-Saint nous fait participer, en quelque sorte, de l’immutabilité de son Amour au milieu des vicissitudes de l’existence terrestre.
Les trois derniers fruits s’inscrivent dans le cadre de la vertu cardinale de tempérance. La modestie est l’attitude attrayante de la personne simple, équilibrée, qui se connaît elle-même, qui rend grâces à Dieu pour ses talents — sans en faire étalage —, et connaît ses faiblesses — sans concevoir de complexes —, car elle se sait enfant de Dieu. La continence et la chasteté reflètent l’harmonie de toute la personne, qui exerce une pleine souveraineté sur elle-même, pour que son corps et ses pulsions soient au service de l’amour véritable.
En lisant la description des fruits du Saint-Esprit, on a envie de s’exclamer : comme je voudrais être une personne ainsi ! Ce désir ne relève pas de l’utopie, car c’est Dieu qui veut que nous soyons une « personne ainsi ». C’est précisément pour cela qu’il nous donne son Esprit : « Venez à moi, vous tous qui me désirez, et rassasiez-vous de mes fruits. Car mon souvenir est plus doux que le miel, et ma possession plus douce que le rayon de miel »(Si 15, 18-19). A nous d’accueillir son invitation et de correspondre, par notre lutte intérieure, à ses inspirations, à sa lumière et à sa force.
Stéphane Seminckx est prêtre, Docteur en Médecine et en Théologie. Ce texte est inspiré d’une méditation de la série Parler avec Dieu de François Carvajal (éditions Le Laurier, Paris 1993, Tome III-Pâques, pp. 355 ss.).