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Débats - Page 203

  • Ce qui s'est vraiment passé au Congrés eucharistique international de Budapest

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    De Peter Heltai sur le National Catholic Register :

    Que s'est-il vraiment passé au Congrès eucharistique de Budapest ?

    COMMENTAIRE : Un événement merveilleux qui a donné de l'espoir à des centaines de milliers de pèlerins au cœur de l'Europe sécularisée a malheureusement été présenté par beaucoup comme une rencontre entre un pape " libéral " et un premier ministre " illibéral ".

    Pilgrims at the 52 International Eucharistic Congress participate in a candlelight procession and adoration Sep. 11 in Budapest, Hungary.
    Les pèlerins du 52e Congrès eucharistique international participent à une procession à la bougie et à une adoration le 11 septembre à Budapest, en Hongrie. (photo : Daniel Ibanez / Catholic News Agency)

    21 septembre 2021

    Cela fait une semaine que l'avion papal a atterri sur le sol hongrois et a amené le pape François à Budapest, où il a célébré la messe de clôture du 52e Congrès eucharistique international. 

    Cependant, si l'on regarde la couverture du Congrès, de nombreux yeux de la presse grand public étaient fixés sur la rencontre entre le pape François "libéral" et le Premier ministre hongrois "illibéral" Viktor Orbán. 

    Il en a résulté une politisation malheureuse d'un événement merveilleux qui a donné de l'espoir à des centaines de milliers de pèlerins au cœur d'un continent européen sécularisé. 

    Comme toujours, les grands médias anti-chrétiens et leurs promoteurs ont été très créatifs pour trouver des moyens de détourner l'attention de ce qui s'est réellement passé pendant le Congrès et entre le chef de l'Église catholique et le chef d'un nouveau "bloc politique chrétien européen." Ils avaient plusieurs raisons pour cette manipulation, car aucun des deux événements ne correspond à la narration qu'ils souhaitent. Voyons pourquoi.

    Le communisme goulash

    Cette année, c'était, en fait, la deuxième fois que la Hongrie accueillait un congrès eucharistique. Le premier s'était tenu à la veille de la Seconde Guerre mondiale, en 1938. Le 34e Congrès eucharistique de Budapest devait être l'une des dernières expressions publiques de la chrétienté européenne avant le début d'une ère très sombre de persécutions, de répression et de difficultés. Les organisateurs étaient loin de se douter que le souvenir de ces journées servirait d'espoir aux fidèles souffrant de l'occupation nazie ou de la brutale oppression communiste soviétique qui a suivi. 

    Des figures historiques comme le cardinal József Mindszenty, renforcées par l'expérience du Congrès de 1938, font depuis lors partie de la mémoire commune du pays. Ainsi, les organisateurs du dernier congrès, qui avait dû être reporté d'un an en raison de la pandémie, savaient qu'un héritage très sérieux était en jeu. Non seulement ce Congrès représentait une énorme opportunité de renforcer les fidèles, mais il pouvait également prouver que le catholicisme n'a pas seulement un passé brillant, mais aussi un avenir plein d'espoir en Hongrie. Ceux qui ont eu la chance d'assister à la procession aux chandelles du 11 septembre ou à la messe papale du lendemain n'ont eu aucun doute sur le fait que le Congrès, comme l'a fait remarquer un pèlerin américain, "était ainsi une déclaration sur la renaissance de la Hongrie et la persistance de la foi." 

    Cette "renaissance" est essentielle car, malgré la rhétorique politique actuelle, la religiosité en Hongrie n'est pas sensiblement meilleure qu'en Occident. Plusieurs raisons expliquent cette réalité. La première réside dans l'expérience de la Hongrie avec le "communisme goulash". 

    Après la révolte des combattants de la liberté hongrois contre le communisme en 1956, le régime hongrois a changé de tactique. Au lieu de l'oppression sévère qu'il utilisait auparavant, le régime "réformé" visait le compromis en échange d'avantages économiques.

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  • Eglise romaine et Liturgie : pour une véritable réforme.

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    Lu dans l’ Éditorial du bimensuel « L’Homme nouveau rédigé par Philippe Maxence le 17 septembre 2021

    « Depuis la publication du motu proprio Traditionis custodes, l’inquiétude des catholiques vivant de la forme extraordinaire ne cesse de grandir. Est-elle fondée ? J’ai dit ici même que des informations convergentes laissaient entendre que les séminaires des instituts traditionnels seraient particulièrement visés. Leurs supérieurs ont de ce fait publié un communiqué commun (disponible sur notre site) faisant part de leur crainte et demandant un évêque comme médiateur. Comme le remarquait Jean-Marie Guénois dans Le Figaro (4 septembre 2021), ils n’ont, en effet, plus d’interlocuteur à Rome alors que certains membres de la Curie rêvent de prendre leur revanche sur une famille spirituelle riche en vocations et qui à leurs yeux incarne le pontificat de Benoît XVI.

    Le thermomètre de l’inquiétude grimpe

    À vrai dire, l’inquiétude commence à gagner également certaines communautés qui célèbrent la forme ordinaire en tentant de l’inscrire dans une herméneutique de la continuité. Craintes là aussi vaines ? L’avenir le dira concrètement, mais le passé récent parle. Il y a un an, la Congrégation pour le Clergé ordonnait la fermeture du séminaire diocésain de San Rafael en Argentine. Son crime ? Continuer à distribuer la communion de manière traditionnelle. On se souvient aussi de l’affaire des Franciscains de l’Immaculée, congrégation très florissante et dont les prêtres célébraient dans les deux formes. Elle a été anéantie. Faut-il rappeler aussi la triste affaire des Petites Sœurs de Marie Mère du Rédempteur, absolument pas traditionalistes, mais dont les usages ont été jugés trop conservateurs ? Cette congrégation, aussi, a été réduite à sa plus simple expression. En juillet dernier, au Costa Rica, la conférence épiscopale a non seulement interdit toute célébration de la forme extraordinaire mais aussi celle de la forme ordinaire en latin, tournée vers l’orient, ainsi que l’utilisation de vêtements liturgiques anciens. Un prêtre aurait été sanctionné dans ce sens. Forts de ces faits, des laïcs ont signé une Lettre aux catholiques du monde entier en demandant au Pape de revenir sur son motu proprio (texte sur notre site). Même demande de la part d’un prêtre, l’abbé Pellabeuf, au nom du respect e la constitution de Vatican II sur la liturgie? (ici).

    Prendre acte du réel

    Le constat est donc là : la paix liturgique installée par Benoît XVI semble brisée ; les discussions reprennent et les oppositions s’affirment. Au nom de quoi ? De la fidélité au concile dont nombre d’historiens affirment aujourd’hui qu’il a représenté dans les faits davantage l’étendard d’une remise en cause permanente qu’une règle certaine. Dans son dernier livre, L’Ivresse et le Vertige (1), l’historien Yvon Tranvouez, venu pourtant de l’extrême-gauche de Dieu et qui partage avec François une admiration pour Michel de Certeau, note ainsi que « Vatican II n’est plus qu’un mot de passe, un pavillon de complaisance ». Les mots sont forts. Ils traduisent au moins une certaine réalité trop souvent mise de côté par les clercs. Et pourtant, l’Église a besoin d’une véritable réforme pour faire face à un monde anti ou postchrétien pour que ses fidèles aillent au Ciel.

    Dans une telle situation, la première urgence, le premier pas d’une telle réforme serait de prendre acte de la réalité et de cesser de vivre comme si le monde ne reniait pas le christianisme. Voici des années que nous demandons une vraie réforme. Voici des années que nous l’attendons. Ecclesia semper reformanda : l’Église est toujours réformable. Encore faut-il la vouloir et la voulant, la réaliser.

    Difficile mais d’autant plus nécessaire

    Réforme encore, ou plutôt refondation, cette fois-ci. Le mot vient à l’esprit en observant le jeu des primaires en vue de l’élection présidentielle ainsi que les déclarations de candidature. Pas sûr que nous allions ainsi à l’essentiel. L’homme étant d’abord et par nature un être sociable et politique, il est urgent de dépasser les simples joutes électorales pour avancer vers une refondation d’une véritable polis. C’est le sens d’une tribune libre de notre ami Guilhem Golfin (2) dont nous faisons nôtre la conclusion : « il n’est d’autre voie que de procéder à une refondation politique afin de retrouver le sens de la communauté politique, du droit et de la justice, de la res publica authentique. L’avenir de la France passe par un tel changement, à fondement moral et spirituel. Y parvenir sera difficile, mais suppose pour commencer d’en percevoir la nécessité »…

    1. Yvon Tranvouez, L’Ivresse et le Vertige, DDB, 252 p., 20,30 €.
    2. Valeurs actuelles, 9 septembre 2021. Auteur notamment de Babylone ou l’effacement de César, Éditions de L’Homme Nouveau, 128 p., 12 €.

    Ref. Pour une véritable réforme !

    JPSC

  • Motu proprio « Traditionis custodes » du pape François : en route pour le réveil des divisions et des querelles liturgiques ?

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    Dans une tribune, le couple fondateur du chapitre missionnaire des « Pèlerins d’Emmaüs » au pèlerinage de Chartres, Stanislas et Maylis Choné, supplie l’Eglise de ne pas ressusciter le clivage entre « tradis » et « non tradis », au nom de la jeune génération de plus en plus adepte des deux formes du rite romain. Lu sur le site de l'hebdomadaire "Famille chrétienne":

    "Stanislas et Maylis Choné font partie de ces couples formés malgré des sensibilités liturgiques éloignées, l’un étant plutôt « tradi », et l’autre « charismatique ». Ils ont créé en 2019 le chapitre missionnaire des « Pèlerins d’Emmaüs » pour annoncer le Christ aux passants sur la route du célèbre pèlerinage de Chartres organisé par Notre-Dame de Chrétienté. Forts de cette diversité qui est pour eux l’une des caractéristiques de la jeune génération, souvent à l’aise avec les deux formes du rite romain, ils appellent l’Eglise à la voir comme une richesse et non comme une source de clivages, alors que le motu proprio Traditionis custodes risque de réveiller la guerre liturgique."

    À lire aussi

    En route avec le nouveau chapitre missionnaire du pèlerinage de Chartres

    Voici leur tribune :

    "Depuis la parution du motu proprio du pape François « traditionis custodes », et à l’approche de son application concrète dans les diocèses, les inquiétudes grandissent chez les prêtres et les fidèles attachés à la messe célébrée selon la forme extraordinaire du rite romain, dite aussi messe de Saint Pie V ou messe tridentine. Si de nombreux évêques Français ont annoncé qu’ils feraient tout pour garder la paix et l’unité au sein de leur diocèse, d’autres sembleraient plus prompts à réduire de manière drastique la voilure des communautés Ecclesia Dei de leur diocèse.

    Comment réagir ? Comment faire comprendre aux autorités religieuses que nous, les jeunes générations épargnées par les querelles qui ont suivi la mise en application des réformes liées au Concile Vatican II, nous sentons si loin des étiquettes que l’on voudrait coller sur le front des « tradis », ou des « non-tradis », des « diocésains », ou des « réacs » ? Comment leur dire que nous nous sentons catholiques avant tout, que nous sommes attachés de tout cœur au successeur de Pierre, à notre Eglise de Rome et ce, quel que soit le missel employé ? Comment leur dire que les jeunes d’aujourd’hui recherchent du sacré, de belles liturgies célébrées aussi bien au Pèlerinage de Pentecôte de Notre Dame de Chrétienté qu’aux sessions de Paray-le-Monial ?

    Car c’est bel et bien notre réalité de chrétien aujourd’hui. En minorité dans tous nos milieux de travail ou d’études, nous avons besoin d’une chose : rester un corps, unis derrière le Christ qui est la tête. Nous avons besoin, aussi peu que nous soyons aujourd’hui en France, non pas de nous écharper mais d’être rassemblés par nos pasteurs pour « mettre le feu au monde » qui ne connaît plus Dieu. Au sein même de notre couple le débat peut exister alors que nous n’avons pas reçu la même chose dans notre biberon : faut-il ainsi que l’on se sépare ? N’y a-t-il pas une voie qui permet d’exister dans nos différences qui font toute la richesse de l’Eglise ?

    Il y en a bien un, « comme un lion rugissant, rôdant autour de nous », qui se réjouirait de la division qui pourrait poindre dans l’Eglise… Alors si nous voulons faire la peau à la forme extraordinaire, rappelons-nous la grande vitalité des familles et des vocations sacerdotales et religieuses qu’elle entraîne au sein de l’Eglise. Si, au contraire, nous sommes tentés de tourner le dos au pape, souvenons-nous toujours que l’Esprit-Saint est aux commandes et que la Vierge veille sur la barque de Pierre « afin que tous soient un ; comme toi Père, tu es en moi, et moi en toi, qu’eux aussi soient un en nous, afin que le monde croie que tu m’as envoyé. »  (Jean 17, 20-23). Et encore : « C’est à l’amour que vous aurez les uns pour les autres qu’ils reconnaîtront que vous êtes mes disciples » (jean, 13-35). Alors oui, que nous soyons laïcs, prêtres ou évêques, au cœur de nos faiblesses, de nos fragilités et de nos défauts, gardons en tête et dans nos cœurs, humblement, que notre pèlerinage sur la Terre doit faire jaillir sur nos frères l’Amour du Christ et l’annonce de son Evangile. C’est là notre essentiel. Engageons-nous à prier encore et encore pour notre Eglise, pour la paix et l’unité de son petit troupeau groupé derrière le Saint-Père. "

    À lire aussi :

    Dom Pateau : « Il faut sortir de ce combat liturgique qui épuise l’Église »

    Camille Lecuit.

    Ref. Motu proprio : le vibrant appel d'un jeune couple à ne pas réveiller des querelles liturgiques

    JPSC

  • Combien Biden est aux ordres de Planned Parenthood

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    De Luca Volontè sur la Nuova Busssola Quotidiana :

    Joe Biden

    Comment Biden reçoit des ordres de Planned Parenthood

    22-09-2021

    La vice-présidente Harris a reçu un groupe d'abortistes à la Maison Blanche, déclarant que l'avortement est un droit "non négociable". Le même jour, le 16 septembre, le Fédéraliste a publié un article montrant comment Biden enfreint les règles afin de récompenser Planned Parenthood & Co. et de leur rediriger l'argent des contribuables.

    Le payeur est le patron : cela vaut également pour les relations entre l'administration Biden et les avorteurs, même s'il s'agit du meurtre d'enfants conçus. Plus d'un fait ces derniers jours confirme que les multinationales de l'avortement encaissent et renforce les soupçons que l'administration américaine les récompense. Serait-ce le financement de plusieurs millions de dollars et les éloges qu'elles ont reçus pendant la campagne électorale ?

    Le fait est que la vice-présidente Kamala Harris a accueilli des avorteurs du Texas, du Mississippi, du Kentucky et du Nouveau-Mexique à la Maison Blanche le 16 septembre. La raison de cette rencontre était la loi texane, en vigueur depuis le 1er septembre, qui interdit les avortements dès que les battements de cœur du bébé sont audibles. "Nous ne resterons pas sans rien faire et ne permettrons pas à notre nation de revenir à l'époque des avortements illégaux (...). Nous utiliserons tous les niveaux de notre administration pour défendre le droit à un avortement sûr et légal, et pour renforcer ce droit", a déclaré Harris dans une déclaration officielle le 2 septembre, après la décision de la Cour suprême sur la législation restreignant l'avortement au Texas.

    En effet, jeudi dernier, l'un des avorteurs accueillis à la Maison Blanche était le responsable de Planned Parenthood au Texas, Bhavik Kumar, qui, comme d'autres de ses collègues, a amené le plus de femmes possible à avorter avant 23h59 le 31 août 2021, c'est-à-dire juste avant l'entrée en vigueur de la loi Heartbeat. Selon l'hebdomadaire Glamour, à 19 heures ce soir-là, Kumar avait encore 20 à 30 femmes en attente d'avortement et il a réussi à toutes les traiter. De quatre avortements par heure, un toutes les 15 minutes, à un record d'un avortement toutes les 10 minutes. Kumar s'est également vanté au magazine Glamour d'avoir atteint le record le plus élevé de sa carrière, 60 avortements en une seule journée. Rien d'héroïque, mais plutôt une obsession de la chasse au profit, sans égard pour les dangers pour la santé des femmes.

    Lors d'une réunion avec des avorteurs à la Maison Blanche le 16 septembre, rendue publique sur Facebook et filmée pour la télévision, Harris a promis son soutien total et celui du président Biden au respect du "droit constitutionnel" à l'avortement et du "droit non négociable des femmes à disposer de leur propre corps". Bien sûr, aucun droit constitutionnel dans le texte fondateur des États-Unis ne prévoit le droit à l'avortement. Mais ensuite, le 16 septembre, le site Web du Fédéraliste a publié des informations sur un nouveau document ayant fait l'objet d'une fuite par l'administration Biden, qui montre comment elle viole également le processus réglementaire en adoptant un budget d'État pour soutenir l'industrie de l'avortement. Le ministère de la santé et des services sociaux a fait circuler un projet de réglementation (qui viole même l'Obamacare) afin de faire bénéficier Planned Parenthood et d'autres multinationales de l'avortement de fonds publics.

    Le document ayant fait l'objet d'une fuite ces derniers jours, daté du 10 août 2021 et comptant plus de 300 pages, a été envoyé pour approbation finale à l'Office of Management and Budget, qui a émis son accusé de réception le 19 août, c'est-à-dire 50 jours seulement après que cette modification réglementaire ait été soumise au public pour recueillir ses avis et opinions. "Dans leur hâte de finaliser les nouvelles règles de financement, le HHS (ministère de la Santé) et le secrétaire Xavier Becerra, un partisan bien connu des avorteurs, se moquent du processus réglementaire. "Leurs efforts pour minimiser la contribution du public et ne fournir qu'un examen superficiel montrent que la nouvelle réglementation finale est déjà prédéterminée", a déclaré Rachel Morrison, analyste politique au Ethics & Public Policy Center.

    Le changement de réglementation imposé par l'administration Biden, en plus de la procédure, est d'autant plus inquiétant que le ministère de la Santé lui-même prévoit qu'il aura un "effet économique de plus de 100 millions de dollars par an". De l'argent qui ira à Planned Parenthood et à d'autres industries de l'avortement aux États-Unis. Un retour de gratitude massif que l'administration Biden, avec l'argent des impôts des citoyens, versera dans les coffres de ses partisans et des donateurs de sa campagne. Ce n'est pas une coïncidence si Planned Parenthood a répondu le 16 septembre par une déclaration officielle remerciant la commission budgétaire du Congrès américain pour la rapidité avec laquelle la discussion et l'approbation des investissements dans les droits sexuels et reproductifs avancent. Le 17 septembre, le même ministère de la Santé a annoncé de nouveaux plans de financement pour l'industrie de l'avortement au Texas et des obligations pour les médecins des cliniques publiques et privées. "Tous les Américains, où qu'ils vivent, ont droit à l'accès aux soins de santé, y compris l'accès à un avortement sûr et légal", a déclaré le secrétaire du département, Xavier Becerra.

    La nouvelle directive prévoit des subventions pour les cliniques, des ressources financières pour protéger le travail des "travailleurs de la santé" et une plus grande protection juridique pour les personnes impliquées dans les procédures d'avortement. Il s'agit d'un conflit d'intérêts manifeste qui va à l'encontre non seulement de l'éthique publique, mais aussi de la transparence de la procédure (Administrative Procedure Act, abrégé en APA), qui, aux États-Unis, prévoit un délai suffisant pour la publicité des textes législatifs et réglementaires et l'ajout ultérieur des commentaires du public. Toutes les règles ont été annulées et l'emprise de Planned Parenthood et des autres industries de l'avortement s'impose à la Maison Blanche. L'argent n'a pas d'odeur et, pourrait-on ajouter, les conventuions doivent être respectées, même si c'est le meurtre des enfants conçus.

  • Le pape s’inquiète de la « tentation de revenir en arrière »

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    De La Civilta Cattolica :

    “LA LIBERTE NOUS FAIT PEUR”. Conversation du pape François avec les jésuites slovaques

    “LA LIBERTE NOUS FAIT PEUR”. Conversation du pape François avec les jésuites slovaques
    21 septembre 2021

    Bratislava, dimanche 12 septembre 2021 à 17h30. Le pape François vient de terminer la réunion avec les représentants du Conseil Œcuménique des Églises à la Nonciature. Le temps de ranger les chaises après le moment précédent, et voilà que 53 jésuites slovaques prennent place dans la salle. François entre et salue : « Bonsoir et bienvenue ! Merci pour cette visite. Je ne savais pas qu’il y avait autant de jésuites ici en Slovaquie. On voit bien que “la peste” se répand partout ». Le groupe éclate de rire. François demande qu’ils posent des questions parce que, dit-il, provoquant à nouveau des rires, « je n’ai vraiment pas envie de faire un discours aux Jésuites ».

    Le Provincial de la Province slovaque adressa quelques mots de salutation au Pape : « Père, je veux vous remercier de tout cœur pour cette invitation, qui a été une surprise pour nous. C’est un encouragement pour notre vie communautaire et pastorale. Il y a beaucoup de jésuites en Slovaquie. Je voulais confirmer que la Compagnie veut être à votre disposition pour les besoins de l’Église ».

    Le Pape répond par une plaisanterie : « Merci. L’idée d’inviter des jésuites dans mes voyages apostoliques était celle du P. Spadaro, parce que de cette façon il a de la matière pour faire un article pour La Civiltà Cattolica qui publie toujours ces conversations ! » Et il continue : « Je suis là, j’attends les questions. Lancez le ballon au gardien de but. Allez ! »

    Un jésuite demande : « Comment allez-vous ? »

    Toujours en vie. Bien que certaines personnes veuillent ma mort. Je sais qu’il y a même eu des réunions entre prélats qui pensaient que l’état du Pape est plus grave que ce qui était dit. Ils préparaient le conclave. Patience ! Dieu merci, je vais bien. Cette opération était une décision que je ne voulais pas prendre : c’est une infirmière qui m’a convaincu. Les infirmières comprennent parfois mieux la situation que les médecins, car elles sont en contact direct avec les patients.

    Un jésuite qui a travaillé pendant près de 15 ans à Radio Vatican demande ce que les jésuites devraient avoir à cœur pour la pastorale en Slovaquie.

    Un mot me vient toujours à l’esprit : « proximité ».

    La proximité avec Dieu, tout d’abord : n’abandonnez pas la prière ! La vraie prière, celle du cœur, pas la prière formelle qui ne touche pas le cœur. Une prière qui lutte avec Dieu et qui connaît le désert où l’on ne ressent rien. Proximité avec Dieu : Il nous attend toujours. Nous pouvons être tentés de dire : je ne peux pas prier parce que je suis occupé. Mais Lui aussi est très occupé. Il est occupé à être à vos côtés, à vous attendre.

    Deuxièmement : la proximité entre vous, l’amour entre frères, l’amour austère des jésuites, qui est très beau, charitable, mais aussi austère : l’amour des hommes. Cela me fait mal quand vous et les autres prêtres vous vous « écorchez » les uns les autres. Et cela bloque les choses, cela ne nous aide pas à aller de l’avant. Mais ces problèmes existent depuis le début de la Compagnie. Pensez, par exemple, à la patience qu’Ignace avait avec Simon Rodriguez. Il est difficile de faire communauté, mais la proximité entre vous est vraiment importante.

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  • Enfants transgenres : "Nous ne pouvons plus nous taire sur ce qui nous apparait comme une grave dérive"

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    Du site de L'Express.fr :

    Changement de sexe chez les enfants: "Nous ne pouvons plus nous taire face à une grave dérive"

    Une cinquantaine de psys, médecins et intellectuels dénoncent une "emprise idéologique sur le corps des enfants" faite au nom de l'émancipation de "l'enfant-transgenre".

    Nous ne pouvons plus nous taire sur ce qui nous apparait comme une grave dérive commise au nom de l'émancipation de l'"enfant-transgenre" (celui qui déclare qu'il n'est pas né dans le "bon corps"). Sur l'argument de seuls ressentis érigés en vérité, des discours radicaux légitiment les requêtes de changement de sexe. Mais c'est au prix d'un traitement médical à vie voire chirurgical (ablation des seins ou des testicules) sur des corps d'enfants ou d'adolescents. C'est ce phénomène et son fort retentissement médiatique qui nous interpelle et non les choix des adultes transgenres. Pensant peut-être apporter une réponse, le gouvernement écossais a émis, depuis le 12 août, de nouvelles directives d'inclusion LGBT , selon lesquelles des enfants dès l'âge de l'entrée en primaire auront la possibilité de changer de nom d'usage et de sexe à l'école sans le consentement de leurs parents. Sans leur consentement et même sans que ceux-ci en soient informés si l'enfant en fait la demande. 

    On fait croire aux enfants qu'une fille pourrait devenir un garçon et inversement parce qu'ils l'auraient décidé sans même l'avis des adultes, et ce, de plus en plus jeune.  

    Ce qui se passe chez nos voisins pourrait très vite arriver en France : la diffusion protéiforme de ces croyances se traduit depuis quelques années par une inflation considérable de demandes de changement de sexe chez les enfants et plus particulièrement chez les adolescentes. Selon Jean Chambry, pédopsychiatre responsable du CIAPA (Centre Intersectoriel d'Accueil pour Adolescent à Paris), il y a près de dix ans, on avait environ dix demandes par an, en 2020, c'est dix demandes par mois (uniquement pour la région Ile-de-France). Il parle d'une accélération inquiétante des réponses médicales à ces demandes de transition. 

    Des discours banalisés prétendent qu'on pourrait se passer du réel biologique, de la différence sexuelle entre hommes et femmes au profit de singularités choisies fondées sur les seuls "ressentis". Ces discours mensongers relevant de l'idéologie sont transmis sur les réseaux sociaux où de nombreux adolescents en mal d'identité viennent chercher des solutions à leur malaise. Au nom de l'"autodétermination" - véritable slogan qui séduit tous les progressistes - je suis libre de choisir le corps que je veux - des enfants et des adolescents sont convaincus qu'ils peuvent changer de sexe à l'aide de traitements hormonaux voire de chirurgies mutilantes. Cette rhétorique répandue par des militants dans nombre de pays occidentaux, fait usage de sophismes destinés à tromper.

    Rapt de l'enfance

    Comment en sommes-nous arrivés là ? Et avons-nous (encore) le droit de réagir sans se faire insulter, menacer ? En quoi ces droits à l'autodétermination seraient-ils un progrès épanouissant ? Ce phénomène, "l'enfant-transgenre" est en réalité une mystification contemporaine qu'il faut dénoncer vigoureusement car elle relève de l'embrigadement idéologique. On voudrait nous faire croire qu'au nom du bien-être et de la liberté de chacun, un enfant, délesté de l'accord de ses "réactionnaires" de parents, serait à même de "choisir" son identité dite genrée. 

    Mais l'enfant est un être en construction, son devenir est en constante évolution avant d'arriver à un stade de maturité. Il existe sur le sujet une unanimité entre neuroscientifiques, développementalistes, psychanalystes, pédopsychiatres, pédiatres et tous les spécialistes de la petite enfance.  

    L'enfant, et plus encore l'adolescent, est soumis à une emprise dont les conséquences entraînent une déstabilisation mentale, une rupture avec la famille si elle ne soutient pas son enfant et avec tous ceux qui refusent de partager son point de vue. Cette emprise génère un discours antisocial et accusateur, un idiome spécifique voire une novlangue sont imposés à l'entourage. Les discours de ces jeunes sont souvent stéréotypés comme s'ils avaient perdu tout esprit critique (ce qui est une caractéristique de l'emprise).  

    Nous dénonçons ce rapt de l'enfance. Il est aujourd'hui urgent d'informer le plus grand nombre de citoyens, de tous métiers, de tous bords, de tous âges, sur ce qui pourrait bien apparaître demain comme un des plus grands scandales sanitaire et éthique, que nous aurions regardé arriver sans mot dire : la marchandisation du corps des enfants. Car en persuadant ces enfants qu'un sexe leur a été "assigné" à la naissance, et qu'ils peuvent librement en changer, on en fait des patients à vie : consommateurs à vie de produits chimiques hormonaux commercialisés par les firmes pharmaceutiques, consommateurs récurrents de toujours plus d'opérations chirurgicales dans la poursuite du rêve chimérique d'un corps fantasmé. Actuellement, des pays qui s'étaient avancés en faveur de la transition médicale avant l'âge de la majorité, interdisent les traitements hormonaux chez les mineurs (la Suède, le Royaume Uni et certains Etats des USA...). 

    Ce dogmatisme entraîne la plus grande confusion si bien que plus personne ne sait comment agir et élever sa voix souvent par crainte de certaines associations LGBTQI+. Mais ce sigle recouvre des personnes bien différentes dont certaines s'inquiètent comme nous des dérives actuelles. Certaines sont soumises à la loi du silence qui règne dans ce milieu. En témoigne, le documentaire suédois Trans train où de jeunes adultes, abandonnés à leur solitude, et menacés en cas de prise de parole publique, déclarent avoir subi des pressions de leur communauté trans dès lors qu'ils ont émis des doutes ou "détransitionné" (*) .  

    La confusion règne, largement entretenue à des fins de manipulations touchant l'humanité dans son substrat le plus profond : son évolution, sa temporalité, ses errances et ses doutes. Au nom du rejet d'une prétendue assignation de sexe, nous sommes en train d'assister, gênés, sans y rien comprendre, à une assignation identitaire. Ainsi Claude du Club des cinq qualifiée autrefois de garçon manqué est présentée aujourd'hui comme transgenre. On pourrait en rire si ce n'était symptomatique de notre époque frappée par des radicalités politiques qui préemptent tout débat.  

    Non, décidément, au nom de la protection des enfants nous ne pouvons plus nous taire ! Nous refusons qu'au nom des "droits à la personne", on récuse ce socle commun - l'universalisme des droits - qui constitue le fondement de l'humanité.  

    *Jeunes regrettant le processus de transition sociale et/ou médicale engagé qui leur apparaît comme une réponse erronée à leurs interrogations ou leur mal-être 

    Signatures 

    Nicole Athéa (endocrinologue-gynécologue), Elisabeth Badinter (philosophe), Anne-Laure Boch (neurochirurgien, Hôpital de la Salpêtrière), Thierry Baranger (magistrat honoraire, ancien président des tribunaux pour enfants de Paris et de Bobigny), Marie-Jo Bonnet (historienne, écrivaine), Jean-François Braunstein (philosophe, professeur à l'université Panthéon Sorbonne), Anna Cognet (psychologue clinicienne), Alain Cornec (avocat), Laurence Croix (maître de conférences, université de Nanterre), Chantal Delsol (philosophe, membre de l'Académie des Sciences morales et politiques), Bernard Devauchelle, (professeur de médecine et chef du service de chirurgie maxillofaciale du CHU d'Amiens), Marie Josèphe Devillers (militante lesbienne féministe), Christine Le Doaré (juriste, militante féministe), Catherine Dolto, (haptothérapeute), Corinne Ehrenberg (psychanalyste), Caroline Eliacheff (pédopsychiatre, psychanalyste) Xavier Emmanuelli (médecin, président du Samu Social international), Nicole Farges (psychologue, psychanalyste), Natalie Felzenszwalbe (avocate honoraire), Isabelle Ferrari (co-fondatrice AMQG (Approche mesurée des questionnements de genre chez les jeunes) à Genève) Christian Flavigny (pédopsychiatre, psychanalyste), Esther Fouchier (présidente du Forum Femmes Méditerranée), Pascale Fourcade (psychiatre), René Frydman (professeur de médecine), Delphine Girard (professeure de lettres classiques en collège, militante laïque), Bernard Golse (pédopsychiatre, psychanalyste (APF), professeur émérite de psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent, université de Paris), Julie Gosselin (informaticienne, féministe), Nadia Guenet (réalisatrice de l'émission radio "la révolution sera féministe") , Liliane Kandel (sociologue, féministe, membre du comité de rédaction des Temps modernes), Annick Karsenty (présidente de l'Association "femmes solidaires" à Marseille), Aaron Kimberly (Gender Dysphoria Alliance, Canada), Frédérique Kuttenn (ancienne chef du service d'endocrinologie et de médecine de la reproduction à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière), Rhadija Lamrani Tissot (psychanalyste, linguiste), Jean-Pierre Lebrun (psychiatre, psychanalyste), Danièle Manesse (linguiste, chercheuse en didactique des langues, université Sorbonne-Nouvelle), Céline Masson (professeur des universités), Martine de Maximy (magistrate honoraire, ancienne juge des enfants), Isabelle de Mecquenem (professeur agrégée de philosophie, membre du conseil des sages de la laïcité), Scott Newgent (TReVoices), Sylvie Quesemand Zucca (médecin, psychiatre), Gérard Rabinovitch (philosophe, sociologue), Jean-Pierre Rosenczveig (ancien président du Tribunal pour enfants de Bobigny), Hana Rottman (pédiatre, pédopsychiatre), Olivia Sarton (juriste), Myriam Szejer (pédopsychiatre), Sonia Timsit (psychiatre, psychanalyste), Claire Squires (maître de conférences, université de Paris), Samuel Veissière (anthropologue et professeur de psychiatrie transculturelle à l'Université McGill de Montréal), Jean-Pierre Winter (psychanalyste), WHRC-France (Women Human Rights Campaign (Droits des femmes fondés sur le sexe). 

  • Les valeurs qui devraient être présentes dans une bonne Constitution

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    AMÉRIQUE/CHILI - Le Cardinal Aós au Te Deum: les valeurs qui devraient être présentes dans la nouvelle Constitution

    lundi, 20 septembre 2021

    Santiago (Agence Fides) - Le samedi 18 septembre, le " Te Deum " œcuménique d'action de grâce pour l'indépendance du Chili a été célébré dans la Cathédrale Métropolitaine, comme d'habitude en présence des plus hautes autorités du pays, conduites par le Président de la République, Sebastián Piñera.

    Dans son homélie, le Cardinal Celestino Aós, Archevêque de Santiago, a déclaré que lorsque quelque chose ne va pas dans notre relation avec la réalité, nous devons revenir aux fondements de notre propre culture : "L'importance de l'écologie est incontestable aujourd'hui. Nous devons écouter le langage de la nature et y répondre de manière cohérente". Il a rappelé qu'il existe également une écologie de l'homme, "qu'il doit respecter et qu'il ne peut pas manipuler à sa guise", car "l'homme ne se crée pas lui-même. Il est esprit et volonté, mais aussi nature, et sa volonté est juste quand il respecte la nature, l'écoute, et quand il s'accepte tel qu'il est, et admet qu'il ne s'est pas créé lui-même. C'est ainsi, et seulement ainsi, que se réalise la véritable liberté humaine.

    L'Archevêque a profité de l'occasion pour évoquer, au nom de l'Église, ce que devrait contenir la nouvelle Constitution, principalement sur les questions de valeur, et a remercié " les femmes et les hommes qui travaillent au sein de la Convention constituante, qui préparent et rédigent une nouvelle Constitution qui nous guidera et nous gouvernera " (voir Fides 03/07/2021).

    "Nous remercions tous ceux qui cherchent à respecter et à protéger des valeurs non négociables : le respect et la défense de la vie humaine de sa conception à sa fin naturelle, la famille fondée sur le mariage entre un homme et une femme, la liberté des parents de choisir le modèle et l'institution d'éducation de leurs enfants, la promotion du bien commun sous toutes ses formes et la subsidiarité de l'État, qui respecte l'autonomie des organisations et coopère avec elles", a déclaré le Cardinal.

    Le Cardinal Celestino Aós a remercié le Seigneur pour tous ceux qui "avec bonne volonté, s'engagent et travaillent pour trouver des secours et des solutions au problème des peuples indigènes tant en Araucanie, qui subissent des violences, que des autres peuples". Il a également remercié ceux qui se soucient de l'accueil, de la protection, de la promotion et de l'intégration des immigrés, des femmes et de ceux qui les accompagnent, "et qui favorisent leur respect en tant que personnes et la promotion de leurs droits".

    Ce Te Deum a été le dernier du deuxième gouvernement du président Sebastián Piñera. Au début de la célébration, le Cardinal Aós a rappelé les victimes du coronavirus et a prié pour ceux qui sont morts à cause de cette pandémie. (CE) (Agence Fides 20/09/2021)

  • "On ira tous au Paradis" ?

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    De Sixtine Chartier sur le site de La Vie :

    « On ira tous au paradis »: mais qu'a vraiment voulu dire le pape François ?

    Lors de sa conférence de presse dans l’avion de retour de son voyage en Slovaquie le 15 septembre, le pape François a prononcé une petite phrase qui suscite d'anciennes réflexions théologiques : irons-nous tous au paradis ?

    17/09/2021

    C’est une tradition à laquelle le pape François déroge rarement : la petite phrase aussi sibylline que polémique prononcée sur un ton badin lors de la conférence de presse donnée dans l’avion de retour d’un voyage apostolique.

    Cette année, de retour de Slovaquie, le pape répondait à une question sur les unions civiles et le mariage entre personnes de même sexe. François se dit favorable aux unions civiles pour les couples homosexuels mais pas au mariage en tant que sacrement. Rien de très nouveau jusque là, puisqu’il avait déjà pris position sur le sujet.

    Au détour de ses explications sur le sujet, très claires, il glisse : « Nous sommes tous égaux. Il faut respecter tout le monde. Et le Seigneur est bon. Il sauvera tout le monde. Ça il ne faut pas le dire trop fort. (rire) Le Seigneur veut sauver tout le monde. »

    À quoi bon un enfer ?

    Voilà qui ouvre de complexes réflexions théologiques au sujet du salut et des fins dernières. Car énoncer que Dieu « sauvera tout le monde » est pour le moins problématique du point de vue de la doctrine catholique. Concrètement, cela met en jeu l’existence de l’enfer : si Dieu sauve tout le monde, c'est-à-dire qu’il les emmène tous au paradis, à quoi bon un enfer ? Or l’Eglise catholique professe toujours son existence. 

    « C’est une question ancienne qui a été tranchée lors du 5e concile de Constantinople au VIe siècle », explique le dominicain Marie Augustin Laurent-Huyghues-Beaufond. Le débat se concentre autour de la figure d’Origène, père de l’Eglise dont une partie de l’enseignement a été rejeté par ce concile œcuménique du début de l’ère chrétienne. En particulier, sa conviction que « toute la création retrouvera la splendeur perdue lors de la chute d’Adam ». Un concept théologique qui répond au nom technique d’ « apocatastase », explique le dominicain. 

    « Il n’y a pas de miséricorde sans justice »

    Sauver tout le monde après la mort : quel est le problème ? « Si nous sommes tous sauvés quoique nous fassions sur terre, que sauvegarde-t-on de la liberté humaine ? détaille le frère Marie Augustin. Est-ce que Dieu est tellement tout puissant qu’il puisse contraindre l’Homme au salut ? Dieu peut il nous imposer d’être sauvés contre notre gré ? »

    Il s’agirait d’une « prédestination inversée » qui suscite encore d’autres questions, explique le dominicain : « Si nous sommes tous destinés au salut, à quoi bon travailler au bien de notre prochain sur terre ? » Nous pourrions répondre que faire le bien n’attend pas forcément de rétribution. Néanmoins, se pose une question de justice : « Notre Dieu est un Dieu de miséricorde, précise le frère Marie Augustin. Il veut donc le salut de tous. Mais il n’y a pas de miséricorde sans justice ; on le voit bien à l’échelle humaine dans les affaires d’abus sexuels. C’est la même chose pour Dieu, il ne peut pas laisser le mal impuni. »

    « Il faut maintenir l’enfer comme possibilité réelle, mais il faut espérer qu’il soit vide » 

    N’est-il pas terrible de concevoir un Dieu autorisant l’existence de l’enfer ? Sur ce point, le dominicain renvoie à un court ouvrage écrit par le théologien Hans Urs Von Balthazar, L’enfer. Une question paru en 1992. « Il dit en somme : il faut maintenir l’enfer comme possibilité réelle, mais il faut espérer qu’il soit vide. » 

    Il faut aussi rappeler que le débat sur l’enfer est, comme toutes les questions eschatologiques (c'est-à-dire touchant aux fins dernières), hautement spéculatif.  Pour ne pas s’enferrer dans des débats abscons, frère Marie Augustin propose un critère simple : « Est-ce que ce que nous disons sur la vie de l’homme dans la vie éternelle est compatible avec notre expérience présente de la vie ? » La vie éternelle étant le prolongement de la vie terrestre, l’une ne saurait contredire radicalement l’autre. Et Dieu ne saurait se contredire lui-même. 

    Une stratégie de petites phrases

    Revenons au pape François. L’épisode de l’avion est difficile à interpréter car ambigu : sa petite phrase est immédiatement corrigée par l’assertion que Dieu « veut » sauver tout le monde, ce qui annule sa première assertion et est parfaitement conforme à la doctrine catholique. 

    « Cet épisode participe de son attitude générale assez ouverte, décomplexée, sympathique, estime frère Marie Augustin. Il sait très bien que ce sujet suppose une élaboration beaucoup plus profonde, mais n’estime-t-il pas que ces constructions théologiques subtiles n’intéressent pas grand monde aujourd’hui ? » En homme de média, le pape François n’ignore certainement pas cette réalité.

    Quant au fait que son intervention se situe au sein d’une question sur le mariage homosexuel, ce n’est pas anodin. « On voit bien que depuis le début de son pontificat, sur les questions LGBT, il adopte une stratégie de petites phrases, indique le dominicain. Une façon de contourner l’impossibilité catholique de faire évoluer les textes du magistère. » Cela donne la mesure du propos du pape qui s’adresse au grand public : « Certes l’Eglise ne vous paraît pas très inclusive aujourd’hui, mais vous verrez, dans l’éternité, elle sera inclusive. Le salut est offert à tous sans distinction malgré ce que les apparences laissent croire dans la vie de l’Eglise aujourd’hui : l’accès au salut ne se fait pas en fonction de l’orientation sexuelle. » 

    Comme l’écrivait le grand mystique espagnol saint Jean de la Croix : « Au soir de notre vie, nous serons jugés sur l’amour ». 

  • Le wokisme : un despotisme démocratique, symptôme d'une société déchristianisée

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    D' sur le site du Figaro Vox :

    Conversations Tocqueville: «Le “wokisme”, une fièvre américaine qui atteint l'Europe»

    Le concept «d'intersectionnalité» repose sur l'idée selon laquelle les dominations (de sexe, de classe, de genre, ethniques) ne seraient pas indépendantes les unes des autres ; elles s’entremêleraient, voire se renforceraient puis aboutiraient à faire «système». Ainsi, tous les «dominés» doivent converger dans une lutte contre les «dominants». Les réunions en non-mixité, excluant les personnes blanches au profit des noires en constituent un exemple parfait. «Pourquoi des personnes partageant la même couleur de peau ou la même orientation sexuelle, seraient identiques les unes aux autres ?», s'interroge Rachel Khan, présente pour débattre de la question raciale. La nébuleuse woke, rongée par ses fantasmes de fusion, cherche à faire perdre à chaque individu sa «signature» et à l'enfermer dans une «identité figée», déplore l'auteure, née d'un père immigré africain et d'une mère juive polonaise, fille de déportés. Or, si les individus sont identifiés par leur race comment peuvent-ils s'en affranchir ?

    Pourtant certains d'incarner l'idéal démocratique, les woke instituent une tyrannie, souligne Janice Rogers-Brown, ancienne juge de la Cour Suprême de Californie. Pointant du doigt les membres de certains groupes sociaux comme des agresseurs, ils en font ses boucs émissaires et demandent leur suppression de la vie sociale : «il faut annuler les scandales vivants», résume Alain Finkielkraut.

    S'il voulait garantir la pérennité de la démocratie, Alexis de Tocqueville connaissait aussi ses dangers intrinsèques : «Je veux imaginer sous quels traits nouveaux le despotisme pourrait se produire dans le monde: je vois une foule innombrable d'hommes semblables et égaux qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs, dont ils emplissent leur âme.» (De la démocratie en Amérique, II, Chapitre 4)

    L’individu démocratique, érigeant l'égalité comme finalité de l’action politique, non seulement ne supporte plus l’inégalité, mais considère la moindre différence comme une offense. Même si l’égalité semble réalisée, l’apparence d’une inégalité injurie en quelque sorte la conscience collective. Ainsi, il n’est plus question de veiller au respect de l’égalité, mais de scruter ce qui pourrait représenter une esquisse de divergence, jugée forcément discriminante, a poursuivi le producteur de la célèbre émission Répliques.

    Symptôme d'une société déchristianisée

    Dostoïevski affirmait dans la préface des Frères Karamazov que le communisme se voulait la réalisation du royaume de Dieu sur Terre. Embrassant la théorie de l’écrivain russe, le professeur de théorie politique à Georgetown, Josh Mitchell, a développé, devant l'auditoire, l'idée selon laquelle le wokisme était une nouvelle expression du religieux dans une société déchristianisée. En effet, il se caractérise par un contrôle social inédit pour l’époque, un amour pour la vérité officielle, une obsession de la pureté morale, des relations sociales devenues pathologiques et lorsqu’un récit de persécution provient du persécuté, ne pas y croire relève du blasphème.

    Mais si la bonne parole du totalitarisme soviétique émanait de l'État, cette nouvelle tyrannie trouve racine dans nos démocraties libérales. À ce propos, René Girard disait déjà il y a 20 ans que le souci pour la victime tenait du fanatisme : «La surenchère perpétuelle transforme le souci des victimes en une injonction totalitaire, une inquisition permanente.» Alors que le Christ était le bouc émissaire de l'humanité tout entière, se livrant sur la croix pour sauver les hommes, chacun devient désormais le coupable à désigner, argumente l'universitaire américain.

    Préserver l'idéal démocratique

    Pour s'opposer à cette nouvelle hégémonie et promouvoir un récit collectif alternatif à ce discours, le passé ne semble plus être un recours, mais un repoussoir pour les plus extrêmes : «Le cadavre des anciennes humanités fait place aux revendications des minorités», a ainsi déploré Alain Finkielkraut. Pourtant, nous sommes les dépositaires d'une Histoire plus ancienne que nous, et c'est à la préserver qu’œuvrent les Conversations Tocqueville.

    À l'orée de ce moment charnière, les orateurs se sont entendus sur la nécessité de ne pas céder aux concurrences victimaires. Pour assurer un avenir commun, il faudra aller puiser au cœur des institutions démocratiques, ont-ils conclu cette première journée de discussions.

  • Le motu proprio « Traditionis custodes » du pape François : un document à effet unilatéral ?

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    Une réaction de Denis Crouan sur le site « Pro liturgia » :

    « NOUVEAU Samedi, 18 septembre 2021. Depuis la publication du Motu proprio “Traditionis custodes”, un certain nombre d’évêques se focalisent sur les fidèles et les lieux de culte attachés à la forme “extraordinaire” de la liturgie romaine.

    Il serait bon qu’ils regardent aussi du côté des paroisses où l’on dit recevoir Vatican II et la liturgie restaurée dans le sillage de ce Concile. Car c’est de ce côté-là - bien plus que du côté des ”traditionalistes” - que viennent la majorité des problèmes liturgiques dont sont révélatrices les liturgies dénaturées célébrées dimanche après dimanche depuis des années. Mais ça, les évêques refusent de le voir. Et pour une raison très simple : les liturgies dénaturées sont les fruits d’une pastorale qu’ils ont eux-mêmes approuvée et encouragée. Et nos pasteurs semblent avoir à la fois trop de fierté pour faire leur “mea culpa” et pas assez de courage pour corriger les nombreuses malfaçons des célébrations paroissiales.

    NOUVEAU Samedi, 18 septembre 2021. Quand on assiste à une messe paroissiale, on constate que très peu de fidèles savent qu’ils doivent s’agenouiller à certains moments de la célébration. Il est vrai que durant plusieurs années, cette attitude d’adoration fut proscrite par un clergé autoproclamé “conciliaire”, lequel a d’ailleurs fait supprimer les agenouilloirs dans un très grand nombre d’églises.

    Pourtant, la “Présentation générale du Missel romain” consacre un long passage aux “gestes et les attitudes du corps”. On y lit :

    “Les gestes et les attitudes du corps, tant ceux du prêtre, du diacre ou des ministres, que ceux du peuple doivent viser à ce que toute la célébration manifeste une belle et noble simplicité, que soit perçue toute la vraie signification de ses diverses parties et que soit favorisée la participation de tous. On devra donc être attentif aux normes de cette Présentation générale et à la pratique reçue du rite romain ainsi qu’au bien commun spirituel du peuple de Dieu, plutôt qu’à ses goûts personnels et à son propre jugement.

    Les attitudes communes à observer par tous les participants sont un signe de l’unité des membres de la communauté chrétienne rassemblée dans la sainte Liturgie; en effet, elles expriment et développent l´esprit et la sensibilité des participants.

    Les fidèles (...) s’agenouilleront pour la consécration, à moins que leur état de santé, l’exiguïté des lieux ou le grand nombre des participants ou d’autres justes raisons ne s’y opposent. (...) Là où il est de coutume que le peuple demeure à genoux depuis la fin du Sanctus jusqu’à la fin de la Prière eucharistique, et avant la communion quand le prêtre dit Ecce Agnus Dei (Voici l’Agneau de Dieu), il sera bon de conserver cette coutume.”

    Ref. https://www.proliturgia.org/actua.html

    Au point où se trouve actuellement l’usage du missel de Paul VI, est-il encore réformable dans un sens plus proche de l’esprit de la constitution liturgique « sacrosanctum concilium » de Vatican II (1963) ?

    JPSC

  • Des précisions sur le rôle de Pie XII dans le sauvetage de Juifs à Rome en 1943

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    D'Andrea Gagliarducci sur kath.net/news :

    Pie XII et les Juifs. Les efforts de Pacelli après le raid sur le ghetto

    18 septembre 2021

    La date du 16 octobre 1943 marque un tournant pour les Juifs de Rome, mais pas pour Pie XII, qui poursuit son œuvre de sauvetage comme il l'a toujours fait.

    Le 16 octobre 1943 est le jour du raid nazi sur le ghetto de Rome. C'était un samedi, et à l'aube, 365 soldats nazis ont rassemblé 1 351 Juifs. C'est un moment décisif dans l'histoire du judaïsme romain. Hormis l'horreur de ce qui s'est passé et les nécessaires protestations diplomatiques, cela ne change pas grand-chose pour le Saint-Siège : Pie XII avait déjà commencé à aider les Juifs avant puis pendant la rafle, et continuerait à le faire après.

    Les chiffres parlent d'eux-mêmes. Quant à Pie XII, l'opinion publique hostile préfère mettre en avant son prétendu "silence" sur le national-socialisme ou sa préférence pour le sauvetage des seuls Juifs convertis au christianisme. Les chiffres nous montrent que toutes ces interprétations ne sont pas fiables. Le diacre Dominiek Oversteyns de la famille du clergé "Das Werk" a recueilli des données auprès de sources privées. Il a comparé les chiffres officiels avec ceux des différentes enquêtes et a également obtenu des données par extrapolation mathématique qui donnent au moins une idée du nombre exact de personnes impliquées. Ces données permettent de réfuter la "légende noire" non seulement du silence mais aussi de la passivité de Pie XII.

    La rafle nazie des Juifs romains a commencé à 05h00 le 16 octobre 1943 et a officiellement duré jusqu'à environ 14h00. Sur les 1 351 Juifs arrêtés à leur domicile, 61 parviennent à s'échapper avant d'être enfermés à l'Académie militaire[1] Dans l'après-midi du 16 octobre, 258 des 1 290 Juifs détenus à l'Académie militaire sont libérés. Avant que le train ne quitte la gare de Roma-Tiburtina pour Auschwitz à 14 heures le 18 octobre 1943, deux autres Juifs furent libérés.

    Pie XII et ses associés - comme les sources primaires le prouvent sans aucun doute[2] - ont été conjointement responsables de la libération de 247 Juifs romains ce jour-là (16 octobre 1943), un nombre qui est passé à 249 Juifs romains lorsque le train de déportation a quitté Rome. Ainsi, Pie XII est en partie responsable de la libération et du sauvetage de 249 Juifs romains arrêtés entre le 16 et le 18 octobre 1943. Cela représente environ un cinquième ou 20% des Juifs arrêtés à Rome pendant cette période. C'est un fait peu connu qui est en train d'être mis en lumière !

    En fait, le jour de la rafle, Pie XII est intervenu à plusieurs reprises aux premières heures du matin pour tenter d'arrêter la rafle et libérer les Juifs arrêtés avant qu'ils ne soient déportés - comme le documente le diacre Oversteyns.

    Les interventions ont consisté à essayer de contacter l'ambassadeur allemand Ernst von Weizsäcker pour le convaincre d'appeler Berlin et d'arrêter le raid. L'ambassadeur n'a rien fait. Pie XII, par l'intermédiaire du père Pancrazio Pfeiffer, se tourne alors vers le général Reiner Stahel, alors chef de l'armée d'occupation allemande à Rome, et lui demande de faire quelque chose pour arrêter le raid. Le général Stahel appelle directement Himmler et le convainc d'arrêter le raid. A 12h00, Stahel a alors donné l'ordre d'arrêter le raid. En outre, le commandant SS Dannecker de Berlin a reçu l'ordre de libérer tous les Juifs issus de mariages mixtes ainsi que les Juifs employés par des Aryens.

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  • Pourquoi des jeunes prêtres remettent-ils la soutane ?

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    LA SOUTANE (Pourquoi les jeunes prêtres la remettent-ils?)

    15 sept. 2021

    Pourquoi la jeune génération de prêtres remet la soutane? Pourquoi en 2021? A quoi sert-elle? Qu'apporte-t-elle en plus dans la vie du prêtre? Voici une nouvelle vidéo où je vais essayer de répondre à toutes ces questions. Moins de 10 min, ne me dites pas que c'est trop long: - la moitié du trajet en bus pour aller à l'école ou à la fac. - pile le temps de manger ton dessert à la pause de midi. - une pause entre 2 cours et l'occasion de regarder la vidéo à plusieurs. - le moment du café du matin ou de la tisane du soir. On like et on partage?

    Pour aller plus loin, itw de Fernandel sur son rôle de don Camillo, sa foi, la soutane...: https://www.youtube.com/watch?v=08GiHoYHuVo