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Des écoles détruisent 5000 livres jugés néfastes aux Autochtones, dont Tintin et Astérix
Ils ont été jetés, certains brûlés et enterrés, par un conseil scolaire de l’Ontario qui les accuse de propager des stéréotypes. Les auteurs sont consternés.
Le livre Astérix et les Indiens a été retiré des bibliothèques du Conseil scolaire Providence.
PHOTO : LES ÉDITIONS ALBERT RENÉ
2021-09-07
Une grande épuration littéraire a eu lieu dans les bibliothèques du Conseil scolaire catholique Providence, qui regroupe 30 écoles francophones dans tout le Sud-Ouest de l’Ontario. Près de 5000 livres jeunesse parlant des Autochtones ont été détruits dans un but de réconciliation avec les Premières Nations, a appris Radio-Canada.
Une cérémonie de purification par la flamme s’est tenue en 2019 afin de brûler une trentaine de livres bannis, dans un but éducatif. Les cendres ont servi comme engrais pour planter un arbre et ainsi tourner du négatif en positif.
Une vidéo destinée aux élèves explique la démarche : Nous enterrons les cendres de racisme, de discrimination et de stéréotypes dans l’espoir que nous grandirons dans un pays inclusif où tous pourront vivre en prospérité et en sécurité.
Extrait d'une vidéo destinée aux élèves dans laquelle on voit une partie de la cérémonie où des cendres de livres ont été déposées dans un trou pour planter un arbre.
PHOTO : CSP PROVIDENCE
Des cérémonies semblables devaient se tenir dans chacune des écoles, mais la pandémie les a reportées à plus tard. L’idée initiale de brûler tous les livres a aussi été écartée, par crainte de susciter un tollé chez les parents d’élèves et les enseignants.
Ces livres ont été recyclés ou sont en voie de l’être, explique la porte-parole du Conseil scolaire Lyne Cossette. Elle ajoute que les ouvrages retirés des bibliothèques avaient un contenu désuet et inapproprié.
Il s’agit d’un geste de réconciliation avec les Premières Nations, et un geste d’ouverture envers les autres communautés présentes dans l’école et notre société.
Le Conseil scolaire catholique Providence accueille près de 10 000 élèves, au sein de 23 écoles primaires et 7 écoles secondaires francophones, réparties majoritairement dans les régions de Windsor, London et Sarnia.
Un document de 165 pages, que nous avons obtenu, détaille l'ensemble des titres éliminés, ainsi que les raisons invoquées. On y retrouve des bandes dessinées, des romans et des encyclopédies.
Un comité formé de membres du conseil scolaire et d’accompagnateurs autochtones a analysé des centaines de livres jeunesse au sujet des Premières Nations. Quant au ministère de l’Éducation de l’Ontario, il a participé au projet de cérémonie, mais pas à la sélection des livres.
Un billet (déjà ancien) de Dominique de la Barre sur le blog "La Ligne claire" :
De la difficulté d’être un catholique conservateur
Résumé
Depuis l’élection du Pape François, les catholiques conservateurs se trouvent dans une situation délicate. Leur propre conception de l’Eglise exige d’eux une fidélité à un pape dont ils ne partagent pas les orientations.
Une Eglise, plusieurs chapelles
« Pensez-vous que je sois venu mettre la paix sur la terre ? Non, je vous le dis, mais bien plutôt la division. Car désormais cinq personnes de la même famille seront divisées : trois contre deux et deux contre trois ; ils se diviseront : le père contre le fils et le fils contre le père, la mère contre la fille et la fille contre la mère, la belle-mère contre la belle-fille et la belle-fille contre la belle-mère. »
Ces versets tirés du chapitre 12 de l’évangile selon saint Luc expriment sans doute assez bien un caractère permanent de l’Eglise catholique. Alors que chez les protestants, chacun est libre, en cas de désaccord avec son voisin, de tirer sa révérence et de s’en aller fonder une nouvelle communauté à sa guise, chez les catholiques on est condamné sinon à s’entendre du moins à cohabiter. Il ne peut y avoir une église catholique bis.
Conclave
Cependant depuis l’élection de Bergoglio au siège de Pierre en 2013, ces divisions ont acquis un nouveau relief. Sans doute les cardinaux électeurs, tous nommés par Jean-Paul II et Benoît XVI, qui en 2013 lui apportent leur suffrage, n’ont-ils pas bien lu la notice marquée sur l’emballage : « Attention, jésuite latino des années septante, à manipuler avec précaution». A l’aune de l’église d’Amérique latine de ces années-là marquée par la théologie de la libération voire l’appui à la lutte armée, la lettre écrite par le supérieur des jésuites argentins à l’occasion de la nomination de Bergoglio à l’épiscopat en 1992 le jugeant inapte à cette fonction, pouvait même passer pour un gage d’orthodoxie. Après tout, cet homme mène une vie austère, on ne lui connaît pas de casseroles, il s’est dressé face à la Présidente Fernandez de Kirchner au sujet du mariage pour tous et enfin, il est le patron d’un gros archidiocèse alors que ni Jean-Paul II, infirme au soir de sa vie, ni Benoît XVI, ce bouquiniste intello, n’ont été à même de mettre au pas la clique qui malmène la Curie. Ecce homo, se disent donc les cardinaux électeurs.
Vatican II
En 1979, lorsque Wojtyla est élu quinze ans après le Concile Vatican II, l’Eglise sort de la décennie la plus troublée de son histoire : les prêtres jettent leur froc aux orties par milliers, les nonnes se dévoilent, les premiers épousent les secondes tandis que d’innombrables expérimentations, souvent indues, voient le jour dans le domaine liturgique. Jean-Paul II et son successeur Benoît XVI s’attachent alors à relire les Actes du Concile à la lumière de la Tradition : puisque l’Eglise est catholique, à savoir universelle dans l’espace et dans le temps, il ne peut y avoir qu’une seule Eglise et il ne peut y être question de fondation ni même de refondation d’une église nouvelle en rupture avec la précédente. De plus, ils ont à cœur de s’en tenir aux documents conciliaires et d’exclure ce qu’un esprit du concile auto-proclamé fait dire au Concile et qu’il n’a pas dit en réalité. Sur base de cette interprétation officielle du Concile, la cause paraît entendue – Roma locuta – jusqu’à ce qu’elle soit remise en cause par le seul homme à même de le faire, le pape François.
Vatican II revisited
Le mot d’ordre de François est de porter l’Eglise aux périphéries, périphéries du monde certes, mais aussi de la foi et de la morale. Pour traiter de cette dernière question et en particulier de l’accès (ou non) des divorcés remariés (civilement) à la communion, mais aussi du regard de l’Eglise envers les homosexuels, il convoque dès octobre 2013 un synode des familles au cours duquel vont s’affronter conservateurs et progressistes.[1] Or c’est sur ce point-là que la ligne de front va se fixer. Dans le monde occidental tout le monde sait que depuis cinquante ans dans chaque paroisse il se trouve des divorcés remariés qui s’avancent vers la communion, soit à l’insu du curé soit avec sa bénédiction tacite. Certes, disent les conservateurs mais on ne peut élever une pratique abusive au rang du magistère de l’Eglise : les paroles de Jésus à ce propos sont claires (Matthieu, chapitre XIX). Au pape qui reproche aux conservateurs leur pharisianisme, ces derniers rétorquent que ce sont les Pharisiens qui cherchaient des tours de passe-passe pour s’accommoder de la Loi tandis que Jésus lui en rappelait toute la rigueur. De plus, si Jésus a pardonné à la femme adultère (Jean, chapitre VIII), non seulement il ne l’a pas confortée dans son état mais lui a enjoint de ne plus pécher. Puis, citant saint Paul (1 Co XI, 20-32) ils rappellent que quiconque mangera le pain de manière indigne mangera sa propre condamnation. Or les divorcés remariés vivent une sorte de scandale public.
Parution : L’école à la maison, une liberté fondamentale (source)
Le 1er septembre paraît L’école à la maison, une liberté fondamentale, une présentation sans fantasme de ce qu’est réellement l’école à la maison et de la liberté qu’elle représente pour faire face aux défis de notre temps. Un livre indispensable pour toute personne qui s’intéresse de près ou de loin à l’alternative éducative de l’instruction en famille.
Présentation de l’éditeur :
Peu coûteuse, laboratoire d’innovations pédagogiques, l’école à la maison donne de surcroît d’excellents résultats à faire pâlir l’Éducation nationale : le recul et l’expérience démontrent en effet que les enfants sont sociables, très curieux intellectuellement, en mesure de pratiquer toutes sortes d’activités artistiques ou sportives‚ tout en ayant le niveau scolaire attendu par les contrôles d’académie. C’est désormais un phénomène en constante croissance au niveau mondial. Pourtant, en France, le 2 octobre 2020, le président de la République a annoncé vouloir la restreindre aux impératifs de santé.
Dans ce cadre hautement explosif et forts de leur propre expérience, Jean-Baptiste et Marie Maillard brossent un portrait fidèle de ces familles et de leurs motivations, de nombreux témoignages à l’appui. Ils décrivent les méthodes alternatives comme Montessori. Par ailleurs, les auteurs expliquent pourquoi cette liberté consacrée par Jules Ferry dès 1882 (l’instruction est obligatoire mais non l’école) ne peut être soumise à un régime d’autorisation préalable. Avec l’aide de nombreux chercheurs, ils démontrent qu’elle n’est pas le fer de lance de l’islamisme ou du séparatisme.
Respect du rythme de l’enfant, absence de devoirs, enfants aux profils atypiques ou qui échappent au harcèlement, etc., autant d’arguments pertinents ou de situations humaines qui méritent que cette liberté essentielle soit défendue, préservée et, si besoin, reconquise.
Les auteurs :
Jean-Baptiste et Marie Maillard ont trois enfants instruits en famille depuis plus de 10 ans. Jean-Baptiste est secrétaire général de Liberté éducation, une association membre de l’inter-association nationale de l’instruction en famille. Observateur privilégié, il a vécu de l’intérieur le cœur de la bataille pour cette liberté et a été auditionné à l’Assemblée et au Sénat sur cette question, dans le cadre de la loi séparatisme.
Ce qu’on trouve dans ce livre :
Le témoignage des auteurs, leur expérience de l’instruction en famille
Un tour du monde de l’école à la maison, incluant une classification par pays des différentes législations
Les motivations des parents, les pédagogies alternatives, les cours par correspondance et de nombreux autres témoignages d’acteurs de l’école à la maison
Les manipulations du gouvernement sur le projet de loi visant à l’interdire, comme l’absence de chiffres sur la radicalisation en instruction en famille, d’après de nombreux chercheurs experts cités
Le faux-problème de la socialisation démontré par toutes les études en sciences de l’éducation
L’excellence des résultats scolaires obtenus à travers l’instruction en famille (99,9% des contrôles favorables) et de nombreuses autres données pour se faire une idée précise d’un phénomène mondial en pleine croissance.
Martin Steffens: «La virilité est une vertu qui rend responsable»
FIGAROVOX/GRAND ENTRETIEN - Dans son dernier ouvrage, le philosophe Martin Steffens interroge la place de l'homme dans la société contemporaine et redéfinit la notion de virilité, dépréciée à tort, estime-t-il.
Martin Steffens est agrégé de philosophie, professeur de philosophie en Khâgne, conférencier et chroniqueur pour La Croix et La Vie. Il est notamment de nombreux ouvrages dont L'éternité reçue (éd. Desclée de Brouwer, octobre 2017) et L'amour vrai, Au seuil de l'autre (éd. Salvator, septembre 2018). Il a récemment publié Tu seras un homme: La virilité comme promesse (éd. Cerf, 2021, 198 p., 18€).
FIGAROVOX. - Vous avez publié «Tu seras un homme: La virilité comme promesse». Comment définissez-vous la virilité ?
Martin STEFFENS. – Le sous-titre de mon essai est « La virilité comme promesse ». Peut-être aurais-je dû parler de « masculinité » et éviter ainsi un mot piégé, devenu presque tabou. Mais d'abord je n'aime pas le mot « masculinité ». Le son qu'il rend est assez laid, peu engageant. Surtout la masculinité désigne un simple fait, un donné corporel, et non pas encore une vertu. Or la virilité est un certain rapport, vertueux, à ce donné corporel et, plus généralement, à la puissance de vie qui est humainement la nôtre.
Aristote dit qu'une vertu est « une disposition acquise », une « habitude », c'est-à-dire quelque chose qu'il faut activer et réactiver. La virilité est de ce côté-là. Elle est la vertu de celui qui prend acte de soi-même comme puissance, et donne à cette force la forme d'un bien : protéger ceux qu'on aime de la violence, croître et vivre pleinement, éviter de se laisser imperceptiblement dissoudre dans le cours anonyme des choses… Si la vertu de courage s'entend à partir de la peur qu'il surmonte, la virilité, de son côté, s'oppose à un autre type de tentation : celle d'abdiquer sa vie, de ne pas en jouer le jeu pleinement. En un sens, elle est le premier mot du courage : le courage d'être. Elle travaille au fond de nos fatigues pour nous en faire quotidiennement ressurgir afin que notre vie tienne quelques-unes des promesses qu'elle apportait avec son premier cri. La virilité est pour moi un certain allant, une façon d'aller aux combats, une manière d'oser, c'est-à-dire de se tromper souvent, franchement et, quand il le faut, et non moins franchement, d'en demander pardon. La virilité consiste en des êtres humains consistants.
Diriez-vous que la virilité est une vertu exclusivement masculine ?
Non, la virilité n'est pas propre à l'homme. La virilité c'est une façon d'endosser le tragique de la vie, de répondre de nos actes et de leurs conséquences, même imprévues, surtout quand elles sont imprévues. Sur le bureau du président Truman était inscrit : « la responsabilité commence ici » : s'il y a un problème, il faut frapper ici et frapper fort. Il s'agit finalement, dans la vie, de prendre chair… quitte à prendre cher ! Et de refuser ainsi une existence fantomatique.
Or ce désir de consistance n'est évidemment pas l'apanage des hommes. J'irais même plus loin : si la virilité est une vertu plus proprement masculine, c'est parce que les hommes sont davantage susceptibles d'en manquer. L'homme est un être plus aisément aérien, je dirais même abstrait... idéaliste au risque d'être idéologue. N'étant pas pourvu de l'organe qui porte la vie, il peut longtemps ignorer le drame de la mort, de la fragilité des êtres. L'étude des peuples primitifs, telle qu'elle fut par exemple menée par Alain Testart (1945-2013), nous montre que l'humanité a toujours distingué deux types de sang : d'une part le sang qui coule spontanément et qui donne la vie, le sang des menstrues ; de l'autre le sang qu'on fait délibérément couler, le sang qui donne la mort en vue de donner la vie : le sang de la chasse, de la guerre et des sacrifices. Si aux hommes revenait quasi exclusivement la charge de ces dernières activités, ce n'était sans doute pas pour en priver la femme, mais parce que, privé du sang qui donne la vie, privé de ce creux dans le ventre pour abriter un autre que soi, l'homme est davantage sujet à se désincarner. Et on le voit bien aujourd'hui : à l'heure où le cueilleur de supermarché a définitivement remplacé le chasseur, à l'heure où la guerre se fait surtout dans des jeux vidéo et où le prêtre n'est plus une figure désirable, l'homme peine à se trouver comme homme.
La guerre des deux messes romaines va-t-elle bientôt se concrétiser dans les faits? Le pape régnant l’a déclarée sans merci. Les mouvements traditionalistes peuvent difficilement souscrire à leur asphyxie ouvertement programmée par le pontife romain. Les ou des évêques ont-ils vraiment la détermination de jouer les médiateurs pour négocier la révision des articles les plus contestables du motu proprio papal ? Chacun s’observe. À chacun son Rubicon. L’ennui c’est que César a déjà franchi le sien. Un article de Maximilien Bernard publié sur le site web « riposte catholique », ce dimanche 5 septembre 2021, témoigne de la situation inflammable qui couve pour l’instant:
« Une vingtaine d’évêques français sont déjà à Rome ce dimanche, pour les premières visites ad limina. Deux autres groupes suivront. Au menu : rencontre avec le pape puis avec les chefs de dicastères. L’objectif est de faire connaissance, d’établir le bilan de l’Église de France et de traiter des dossiers chauds.
Le premier dossier brûlant concerne la tentative d’abrogation de la messe traditionnelle. Les instituts traditionalistes demandent la nomination d’un « médiateur » . Il faut souligner que Rome reste muet et la nonciature ne propose aucun dialogue malgré les demandes répétées chaque samedi.
Ecclesia Dei a été dissous et ses employés mis au chômage (en toute miséricorde…) et le dossier a été transféré aux Congrégations pour le culte divin et aux Instituts de vie apostolique, qui prévoiraient des visites canoniques. Les évêques français sont donc porteurs d’une requête en faveur de la nomination d’un « médiateur » de crise dont ils devraient parler directement cette semaine au pape et aux cardinaux.
Les évêques de France craignent une nouvelle guerre liturgique et jouent plutôt l’apaisement. Enfin, pas tous… Mgr Aupetit s’apprêterait à supprimer un certain nombre de célébrations dans le diocèse de Paris, croyant que les fidèles iront sans broncher à la messe de Paul VI. Aveuglé par son mépris, à peine dissimulé, à l’encontre des traditionalistes, l’archevêque de Paris cherche à plaire au pape avant de se soucier du bien de ses fidèles (et de ses prêtres). Le cardinal Vingt-Trois aura 80 ans en novembre 2022 et ne sera donc plus électeur. Mgr Aupetit, qui a, semble-t-il, déjà oublié la crise au sein de l’établissement Saint-Jean de Passy, qu’il a pourtant géré avec les pieds, ne serait pas mécontent de décrocher la barrette rouge. Mais la fronde scolaire, qui couve toujours, n’est pourtant rien à côté de ce qui l’attend s’il touchait à la célébration de messes de 1962. Et Rome apprécie peu les évêques qui ne savent pas régler leurs crises diocésaines. Les associations de fidèles laïcs s’organisent de leur côté et une première réunion a déjà eu lieu. »
La forte critique papale renouvelée de l'euthanasie et de l'avortement ("meurtre contractuel") a rencontré peu de couverture médiatique
3 septembre 2021
Plusieurs médias qui profitent de l'argent des impôts des Eglises suppriment les mots précieux du Pape sur le "Drame de la culture européenne... C'est l'hiver de la démographie en ce qui concerne les naissances, car les avortements sont plus fréquents".
Vatican (kath.net/pl) Dans sa dernière vidéo, le pape François a prononcé des avertissements sur la « culture du jetable » en relation avec la vie humaine. Il a même averti la radio espagnole « Cope » que cette culture du jetable, qui s'exprime par l'avortement et l'euthanasie, « a une forte influence sur l'un des drames de la culture européenne d'aujourd'hui ». Il a dit : « C'est l'hiver de la démographie des naissances, car les avortements sont plus fréquents.
Seul "Vatican News" (en allemand) reprend heureusement le sujet dans un résumé, mais s'abstient malheureusement de traduire intégralement l'interview du Pape. (...) Dans les médias laïques, il est encore moins question de ces idées papales, ce qui est bien sûr aussi dû à leur manque de rapports d'agences religieuses.
Radio Cope : Votre Sainteté, l'euthanasie a été légalisée en Espagne sur la base de ce qu'on appelle le « droit à une mort digne ». Mais c'est un faux syllogisme, car l'Église ne défend pas la souffrance incarnée, mais la dignité jusqu'au bout. Dans quelle mesure une personne a-t-elle un réel pouvoir sur sa vie ? Qu'en pense le Pape ?
Pape François : Prenons position. Nous vivons dans une culture du jetable. Ce qui est inutile est jeté. Les personnes âgées sont jetables : elles sont une nuisance. Pas tous, mais dans l'inconscient collectif de la culture du jetable les vieux... aussi les malades en phase terminale ; les enfants non désirés aussi, et les renvoyer à l'expéditeur avant qu'ils ne naissent… En d'autres termes, il y a ce genre de culture.
Ensuite on regarde les périphéries, pensons aux grandes périphéries asiatiques par exemple, pour aller loin et ne pas penser qu'on ne parle que des choses d'ici. Des peuples entiers sont jetés. Pensez aux Rohingyas abandonnés, nomades du monde entier. Ces pauvres gens ! En d'autres termes, ils sont jetés. Ils ne fonctionnent pas, ils ne conviennent pas, ils ne sont pas bons.
Cette culture du jetable nous a façonnés. Et elle caractérise les jeunes et les moins jeunes, elle a une forte influence sur l'un des drames de la culture européenne d'aujourd'hui. L'âge moyen en Italie est de 47 ans. En Espagne, je veux dire, encore plus haut. C'est-à-dire que la pyramide a été retournée. C'est l'hiver de la démographie des naissances car les avortements sont plus fréquents. La culture démographique souffre parce que nous cherchons à en tirer profit. On regarde devant… et on utilise parfois la pensée de la compassion : « Que cette personne ne souffre pas dans le cas de… » L'Église demande [mais] d'aider les gens à mourir dans la dignité. Elle a toujours fait ça.
Et en ce qui concerne le cas de l'avortement, je ne veux pas discuter si c'est possible ou non d'ici là, mais je dis ceci : chaque manuel d'embryologie donné à un étudiant en médecine en faculté de médecine fournit des notes qu'à la troisième semaine de conception, parfois avant que la mère ne réalise [qu'elle est enceinte], tous les organes de l'embryon sont déjà en place, même l'ADN. C'est une vie. Une vie humaine. Certains disent : " Ce n'est pas une personne. " C'est une vie humaine ! Alors face à une vie humaine, je me pose deux questions : est-il permis d'éliminer une vie humaine pour résoudre un problème, est-il juste d'éliminer une vie humaine pour résoudre un problème ? Deuxième question : est-il juste d'embaucher un tueur à gages résoudre un problème? Et avec ces deux questions en tête, que dire des cas d'élimination - d'un côté ou de l'autre - parce qu'ils sont un fardeau pour la société ?
Je veux me souvenir de quelque chose qu'on nous a dit à la maison. Issu d'une très bonne famille avec plusieurs enfants et le grand-père qui vivait avec eux, mais le grand-père vieillissait et commençait à baver à table. Ensuite, le père ne pouvait pas inviter les gens parce qu'il avait honte de son père. Alors il a pensé à dresser une belle table dans la cuisine et a expliqué à la famille que grand-père mangerait dans la cuisine le lendemain pour qu'ils puissent inviter des gens. Et ainsi c'est arrivé. Une semaine plus tard, il rentre à la maison et trouve son petit fils de 8 ou 9 ans, l'un des enfants, qui joue avec du bois, des clous et des marteaux et lui dit : « Qu'est-ce que tu fais ? , Papa. "" Pour quoi ? " " Pour toi quand tu seras vieille. " Autrement dit, ce qui est semé quand on jette est récolté plus tard.
Avec ces mots, le pape François confirme une fois de plus qu'il peut être classé comme un grand pape pro-vie. Il aborde inlassablement le thème de la "protection de la vie" et ne sauve pas avec des avertissements et des évaluations clairs.
Contredisant ses déclarations passées, Biden affirme qu'il ne croit pas que la vie commence à la conception.
Lors du débat vice-présidentiel de 2012 contre le candidat républicain Paul Ryan, R-Wisc, Joe Biden déclarait sans ambages qu'il pensait que la vie commençait à la conception.
3 septembre 2021
WASHINGTON - Le président Joe Biden, D, a déclaré vendredi 3 septembre qu'il ne croit pas que la vie commence à la conception, contredisant ainsi ses déclarations précédentes sur le moment où la vie commence.
M. Biden a répondu à la question d'un journaliste sur l'avortement vendredi, après avoir abordé les chiffres de l'emploi du mois d'août à la Maison Blanche. "Je respecte ceux qui croient que la vie commence au moment de la conception", a déclaré Biden. "Je ne suis pas d'accord, mais je respecte cela. Je ne vais pas imposer cela aux gens".
"J'ai été et je continue à être un fervent partisan de Roe v Wade, numéro un... Je les respecte, ceux qui croient que la vie commence au moment de la conception et tout, je respecte cela. Je ne suis pas d'accord, mais je le respecte."
La déclaration de Biden selon laquelle il ne croit pas que la vie commence au moment de la conception est contraire à ce qu'il a déclaré dans le passé.
Lors du débat vice-présidentiel de 2012 contre le candidat républicain, le représentant Paul Ryan, R-Wisc, Biden a déclaré clairement qu'il croyait que la vie commençait à la conception.
"La vie commence à la conception, c'est le jugement de l'Église. Je l'accepte dans ma vie personnelle", a-t-il déclaré. "Mais je refuse de l'imposer à des chrétiens, des musulmans et des juifs tout aussi dévoués, et je refuse tout simplement de l'imposer aux autres, contrairement à mon ami ici présent, le membre du Congrès."
Biden a déclaré à l'époque qu'il ne "croit pas que nous ayons le droit de dire à d'autres personnes que, les femmes, qu'elles ne peuvent pas contrôler leur corps. C'est une décision entre elles et leur médecin, à mon avis, et la Cour suprême. Je ne vais pas interférer avec cela".
Dans une interview de septembre 2008, peu avant son élection à la vice-présidence, Biden a déclaré qu'il était "prêt, en tant que question de foi, à accepter que la vie commence au moment de la conception."
Le paragraphe 2270 du Catéchisme de l'Église catholique stipule que "la vie humaine doit être respectée et protégée de manière absolue dès le moment de la conception."
Un journaliste a demandé à M. Biden de s'adresser aux femmes du Texas, suite à l'entrée en vigueur mercredi de la loi pro-vie de cet État. Cette loi interdit l'avortement après la détection des battements du cœur du fœtus, qui peut intervenir dès la sixième semaine de grossesse. Elle permet aux gens de signaler les avortements illégaux et est appliquée par le biais de poursuites privées.
On a demandé à M. Biden ce que son administration pouvait faire, le cas échéant, pour "protéger le droit à l'avortement au niveau fédéral".
Le président a répondu qu'il a été et restera "un fervent partisan de Roe contre Wade", l'arrêt de la Cour suprême de 1973 qui a légalisé l'avortement dans tout le pays.
M. Biden a déclaré que la loi texane "crée en quelque sorte un système d'autodéfense" qui récompense les personnes qui signalent des avortements illégaux.
"Je sais que cela semble ridicule, presque anti-américain, ce dont nous parlons", a-t-il dit.
Si le président a déclaré qu'il "respectait les opinions" des personnes "qui ne soutiennent pas Roe v. Wade", il a souligné qu'il n'était pas d'accord avec elles. Il a indiqué qu'il avait demandé au ministère de la Justice d'examiner si quelque chose pouvait être fait pour empêcher "les actions indépendantes des individus" qui appliquent la loi texane sur les battements de cœur.
"Je n'en sais pas encore assez pour vous donner une réponse", a déclaré Biden au journaliste. "J'ai demandé à ce que cela soit vérifié".
Mercredi soir, la Cour suprême a rejeté une requête visant à bloquer la loi texane dans une décision de 5-4. La Cour ne s'est pas prononcée sur la loi elle-même, mais a plutôt refusé d'accorder un sursis qui empêcherait la loi d'entrer en vigueur.
Les juges Clarence Thomas, Samuel Alito, Neil Gorsuch, Brett Kavanaugh et Amy Coney Barrett ont tous décidé de rejeter la demande des fournisseurs d'avortement de bloquer la loi. Le président de la Cour suprême, John Roberts, ainsi que les juges Stephen Breyer, Elena Kagan et Sonia Sotomayor ont tous exprimé leur désaccord avec la décision.
Le lendemain, Biden a demandé à son administration d'examiner "les mesures que le gouvernement fédéral peut prendre pour garantir que les femmes du Texas aient accès à des avortements sûrs et légaux".
Au mois de mai dernier, l’Eglise orthodoxe russe se réunissait pour son dixième Congrès ecclésial pour le service social. Parmi les sujets évoqués, l’avortement. Plusieurs propositions élaborées lors de ce congrès ont été approuvées par le patriarche Cyrille et mises en ligne le 21 juillet : suppression de la prise en charge de l’avortement par l’assurance médicale obligatoire, partielle dans un premier temps [1] ; mise en place d’une consultation avec un psychologue et une assistante sociale ; réalisation d’une échographie, au cours de laquelle la femme entendrait les battements cardiaques de l’embryon ou du fœtus ; interdiction pour les professionnels de santé de proposer un avortement de leur propre initiative ; généralisation des « boites à bébé » ; augmentation des aides financières pour les femmes enceintes et les mères.
En Russie, le recours à l’avortement a diminué de « 30% en cinq ans », rapporte la vice-présidente de la commission de la famille, des femmes et des enfants, Oksana Pouchkina (cf. IVG : la Russie mise sur la prévention). Le taux de natalité diminue également. L’argument démographique est régulièrement invoqué par le patriarche de Moscou pour encadrer l’avortement : « Nous sommes un grand pays, nous avons besoin d’être plus nombreux. Et il n’y a pas de moyen plus efficace pour influer sur la démographie que de réduire drastiquement le nombre d’avortements » a-t-il déclaré lors du congrès du mois de mai.
[1] Une proposition qui s’inspire du modèle allemand : la sécurité sociale ne rembourserait plus les avortements pour les femmes dont les revenus sont supérieurs au « minimum vital », 130€ par mois environ.
Sources : Mediapart (31/07/2021) ; La Vie, Constance Vilanova (10/08/2021)
Communiqué des communautés ex-Ecclesia Dei suite au motu proprio Traditionis Custodes
Rédigé par Supérieurs de communautés ex-Ecclesia Dei le
« La miséricorde de Dieu sur toute chair » (Si 18, 13)
Les Instituts signataires veulent avant tout redire leur amour de l’Eglise et leur fidélité au Saint-Père. Cet amour filial se teinte aujourd’hui d’une grande souffrance. Nous nous sentons soupçonnés, mis en marge, bannis. Cependant, nous ne nous reconnaissons pas dans la description donnée par la Lettre d’accompagnement du motu proprio Traditionis custodes du 16 juillet 2021.
« Si nous disons que nous n’avons pas de péché… » (I Jn 1, 8)
Nous ne nous considérons aucunement comme la « vraie Église ». Au contraire, nous voyons en l’Eglise catholique notre Mère en qui nous trouvons le salut et la foi. Nous sommes loyalement soumis à la juridiction du Souverain Pontife et à celle des évêques diocésains, comme l’ont montré les bonnes relations dans les diocèses (et les fonctions de Conseiller presbytéral, Archiviste, Chancelier ou Official qui ont été confiées à nos membres) et le résultat des visites canoniques ou apostoliques des dernières années. Nous réaffirmons notre adhésion au magistère (y compris à celui de Vatican II et à ce qui suit) selon la doctrine catholique de l’assentiment qui lui est dû (cf. notamment Lumen Gentium, n° 25, et Catéchisme de l’Eglise Catholique, n° 891 et 892) comme le prouvent les nombreuses études et thèses de doctorat faites par plusieurs d’entre nous depuis 33 ans.
Des fautes ont-elles été commises ? Nous sommes prêts, comme l’est tout chrétien, à demander pardon si quelques excès de langage ou de la défiance vis-à-vis de l’autorité ont pu s’introduire chez tel ou tel de nos membres. Nous sommes prêts à nous convertir si l’esprit de parti ou l’orgueil a pollué nos cœurs.
« Accomplis tes vœux au Très-Haut » (Ps 49, 14)
Nous supplions que s’ouvre un dialogue humain, personnel, plein de confiance, loin des idéologies ou de la froideur des décrets administratifs. Nous voudrions pouvoir rencontrer une personne qui sera pour nous le visage de la Maternité de l’Eglise. Nous voudrions pouvoir lui raconter la souffrance, les drames, la tristesse de tant de fidèles laïcs du monde entier, mais aussi de prêtres, religieux, religieuses qui ont donné leur vie sur la parole des Papes Jean-Paul II et Benoît XVI.
On leur avait promis que « toutes les mesures seraient prises pour garantir l’identité de leurs Instituts dans la pleine communion de l’Église catholique [1] ». Les premiers Instituts ont accepté avec gratitude la reconnaissance canonique offerte par le Saint-Siège dans le plein attachement aux pédagogies traditionnelles de la foi, notamment dans le domaine liturgique (sur la base du Protocole d’accord du 5 mai 1988 entre le cardinal Ratzinger et Mgr Lefebvre). Cet engagement solennel a été exprimé dans le Motu Proprio Ecclesia Dei du 2 juillet 1988 ; puis de façon diversifiée pour chaque Institut, dans leurs décrets d’érection et dans leurs constitutions approuvées définitivement. Les religieux, religieuses et prêtres engagés dans nos Instituts ont prononcé des vœux ou émis des engagements selon cette spécification.
C’est de cette manière que, confiants dans la parole du Souverain Pontife, ils ont donné leur vie au Christ pour servir l’Eglise. Ces prêtres, religieux et religieuses ont servi l’Église avec dévouement et abnégation. Peut-on aujourd’hui les priver de ce sur quoi ils se sont engagés ? Peut-on les priver de ce que l’Eglise leur avait promis par la bouche des Papes ?
« Sois patient envers moi ! » (Mt 18, 29)
Le pape François « invite les pasteurs à écouter avec affection et sérénité, avec le désir sincère d’entrer dans le cœur du drame des personnes et de comprendre leur point de vue, pour les aider à mieux vivre et à reconnaître leur place dans l’Église » (Amoris Laetitia, n° 312). Nous sommes désireux de confier les drames que nous vivons à un cœur de père. Nous avons besoin d’écoute et de bienveillance et non de condamnation sans dialogue préalable. Le jugement sévère crée un sentiment d’injustice et produit les rancœurs. La patience adoucit les cœurs. Nous avons besoin de temps.
On entend parler aujourd’hui de visites apostoliques disciplinaires pour nos Instituts. Nous demandons des rencontres fraternelles où nous puissions expliquer qui nous sommes et les raisons de notre attachement à certaines formes liturgiques. Nous désirons avant tout un dialogue vraiment humain et miséricordieux : « Sois patient envers moi ! »
« Circumdata varietate » (Ps 44, 10)
Le 13 août dernier, le Saint-Père affirmait qu'en matière liturgique, « l'unité n'est pas l'uniformité mais l'harmonie multiforme que crée l'Esprit-Saint [2] ». Nous sommes désireux d'apporter notre modeste contribution à cette unité harmonieuse et diverse, conscients que comme l’enseigne Sacrosanctum Concilium« la liturgie est le sommet auquel tend l’action de l’Eglise et en même temps la source d’où découle toute sa vertu » (SC, n° 10).
Avec confiance, nous nous tournons tout d’abord vers les évêques de France afin qu’un vrai dialogue soit ouvert et que soit désigné un médiateur qui soit pour nous le visage humain de ce dialogue. « Il faut éviter des jugements qui ne tiendraient pas compte de la complexité des diverses situations… Il s’agit d’intégrer tout le monde, on doit aider chacun à trouver sa propre manière de faire partie de la communauté ecclésiale, pour qu’il se sente objet d’une miséricorde imméritée, inconditionnelle et gratuite » (Amoris Laetitia, n° 296-297).
Fait à Courtalain (France), le 31 août 2021
M. l’abbé Andrzej Komorowski, Supérieur Général de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pierre
Mgr Gilles Wach, Prieur Général de l’Institut du Christ Roi Souverain Prêtre
M. l’abbé Luis Gabriel Barrero Zabaleta, Supérieur Général de l’Institut du Bon Pasteur
Père Louis-Marie de Blignières, Supérieur Général de la Fraternité Saint-Vincent-Ferrier
M. l’abbé Gerald Goesche, Prévot Général de l’Institut Saint-Philippe-Néri
Père Antonius Maria Mamsery, Supérieur Général des Missionnaires de la Sainte-Croix
Dom Louis-Marie de Geyer d’Orth, abbé de l’abbaye Sainte-Madeleine du Barroux
Père Emmanuel-Marie Le Fébure du Bus, abbé des Chanoines de Lagrasse
Dom Marc Guillot, abbé de l’abbaye Sainte-Marie de la Garde
Mère Placide Devillers, abbesse de l’abbaye Notre-Dame de l’Annonciation du Barroux
Mère Faustine Bouchard, Prieure des Chanoinesses d’Azille
Mère Madeleine-Marie, Supérieure des Adoratrices du Cœur Royal de Jésus Souverain Prêtre
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[1] Note d’information du 16 juin 1988, in Documentation Catholique, n° 1966, p. 739.
[2] Videomensaje del Santo Padre Francisco a los participantes en el congreso virtual continental de la vida religiosa, convocado por la CLAR, 13-15 août 2021.
Le catholicisme, hier encore religion de la très grande majorité des Français, n'est plus ce qu'il était. Un tiers des enfants seulement sont désormais baptisés en son sein (contre 94 % vers 1965) et le taux de pratique dominicale avoisine les 2 % (contre 25 % à la même date). Un tel changement, qui n'est pas achevé, a des conséquences majeures, aussi bien pour cette religion que pour le pays tout entier, façonné, dans la longue durée, par cette longue imprégnation catholique.
Dans le prolongement de Comment notre monde a cessé d'être chrétien, Le catholicisme a-t-il encore de l'avenir en France ? se penche sur certaines de ses manifestations contemporaines : la mutation anthropologique qu'entraîne le fait de mourir sans croire pour la génération des baby-boomers et ses descendants ; les transformations de la scène funéraire contemporaine et la diffusion de la crémation ; les recompositions de l'ascèse sous la forme du running ; les inquiétudes suscitées par l'islamisme ; la montée des " sans-religion ", notamment chez les jeunes ; l'intérêt largement répandu pour la " spiritualité ", qu'on oppose volontiers désormais à la " religion " ; le devenir minoritaire du catholicisme et les problèmes identitaires que lui pose le phénomène ; la manière dont, dans la longue durée, l'Église s'adapte plus ou moins à la modernité.
In fine, l'auteur pose la question de savoir si l'on n'a pas plus à perdre qu'à gagner à cette mutation.
Guillaume Cuchet est professeur d'histoire contemporaine à l'université Paris-Est Créteil. Il a notamment publié Comment notre monde a cessé d'être chrétien. Anatomie d'un effondrement (Seuil, 2018) et Une histoire du sentiment religieux au XIXe siècle (Le Cerf, 2020).
Sommaire
Chapitre 1. Comment mourir sans croire ? La disparition annoncée des baby-boomers / Une question d'actualité / Les invasions barbares / Les caractéristiques de la génération / Le système des départs groupés / Le jeunisme / Le nouveau contexte familial / La génération du décrochage religieux / Vers une mutation anthropologique en matière funéraire
Chapitre 2. L'idéal de la mort légère À propos des transformations de la scène funéraire contemporaine / Les grandes tendances / La décléricalisation des enterrements / Les relations avec les pompes funèbres / La banalisation de la crémation / Eclatement et recompositions de la norme funéraire / Une transition funéraire / Rechristianiser les vivants par les morts ? / La transition post-chrétienne de la mort / La pastorale d'accompagnement des personnes en deuil
Chapitre 3. L'ascèse n'a pas disparu de notre monde Petite métaphysique sociale du running / Un engouement collectif / Un discernement difficile / Trois hypothèses / L'accélération sociale / Un symptôme de la " crise du milieu de la vie " / Fuir la mort
Chapitre 4. Spirituels mais pas religieux ? La montée des sans-religions (" nones ") / Un phénomène inédit ? / Une réalité majoritaire chez les jeunes / Une révolution silencieuse / L'expérience de la désaffiliation et ses avatars / Une inconnue dans notre histoire religieuse
Chapitre 5. " Le Bouddha a plus la cote que Jésus " Le nouveau quiétisme occidental / " Religion " et " spiritualité " / La littérature du nouveau monde post-chrétien / Les avatars de la quête du sens contemporaine / Les raisons d'un succès / Les déficits anthropologiques de la nouvelle spiritualité
Chapitre 6. " Va-t-en Satan ! " (Jacques Hamel) Le retour du Diable / Le théâtre tragique de Saint-Étienne-du-Rouvray / Le retour d'un refoulé ? / Les données constitutives du personnage dans la Bible / Le recul de Satan : un processus de longue durée / Vatican II et la dédiabolisation du catholicisme
Chapitre 7. Des cathos de gauche à la Manif pour tous " Identité " et " ouverture " dans le catholicisme / Des catégories problématiques / Les tendances " identitaires " / Le devenir minoritaire du catholicisme français / La faiblesse de la transmission religieuse dans les milieux libéraux / L'" exculturation " tendancielle du catholicisme français / Le déclin des catholiques de gauche / La montée de l'islam et de l'islamisme / Les tendances à l'" ouverture " / Le pape François / L'immigration chrétienne / L'évolution possible de la jeunesse " identitaire "
Chapitre 8. " L'histoire de l'Église n'est pas un reposoir de Fête-Dieu " (Émile Poulat)... Perplexités pastorales / S'engager " en chrétien " et " en tant que chrétien " / La position de Paul VI en 1975 / Généalogie longue : trois étapes réflexives / Conquête, reconquête et conservation / Le Second Empire et le problème de la rentabilité de l'ouverture / Les prêtres-ouvriers : choc et retour d'expérience missionnaire
Chapitre 9. Transaction avec la modernité Comment changer de doctrine sans (trop) en avoir l'air / Intransigeance et rapport catholique à la modernité / La distinction de la " thèse " et de l'" hypothèse " / Les trois temps de la dialectique / Les difficultés de la refonte théologique / Le problème doctrinal / Le problème institutionnel / Le problème pastoral / Stratégies d'évitement et de contournement / La tentation de faire taire ceux qui posent les problèmes / La solution pastorale, officielle ou officieuse / La stratégie du caisson noyé
Rédigé par Philippe Maxence le 20 août 2021 pour l’éditorial du bimensuel « l’Homme Nouveau » :
L’assassinat d’un homme est toujours une tragédie. La mort violente d’un prêtre apparaît, elle, toujours comme une double catastrophe : humaine et spirituelle.
Non contente d’enlever la vie à un être humain, elle prive l’Église d’un ouvrier pour la moisson, même si nous ne devons pas oublier que pour porter du fruit, il est nécessaire que le grain meure.
Terrible paradoxe de l’Évangile qui s’est appliqué à tant de prêtres depuis le début du christianisme et qui s’est renouvelé plus récemment pour le Père Hamel (2016) et le 9 août dernier pour le Père Olivier Maire, supérieur provincial des montfortains. Tué par l’immigré qu’il hébergeait, ce prêtre a été fidèle à l’idée qu’il se faisait de la charité.
Bien commun et confusion mentale
Beaucoup ont mis en cause le principe même de cet accueil parce que, en situation illégale, l’assassin avait fait l’objet de plusieurs avis d’expulsion et qu’il devait être jugé pour l’incendie de la cathédrale de Nantes. S’il apparaît logique qu’un acte criminel qui s’est déroulé en France soit jugé selon les lois françaises, il semble moins normal que le suspect, atteint de défaillances psychologiques, se promène en liberté et ne trouve de refuge qu’auprès de la charité d’un prêtre. La faillite ne se trouve donc pas d’abord du côté de ce dernier, mais de l’État et de la justice, empêtrés à la fois dans l’idéologie et dans des textes juridiques contradictoires. Plus profondément, ce fait tragique oblige à s’interroger à nouveau sur notre conception de la politique. Celle-ci vise-t-elle le bien commun ou se limite-t-elle à permettre à chaque individu d’agir à sa guise ?
Les différentes politiques migratoires de ces dernières décennies vont malheureusement dans ce dernier sens, en traduisant au plan judiciaire l’absolutisation des droits de l’individu. À force d’ignorer la primauté du bien commun (1), un prêtre a été assassiné, tué vraisemblablement dans un moment de folie. Il n’est pas mort seulement des coups mortels à la tête portés par son agresseur, ni encore de la défaillance pratique de l’État et de la justice. Il est mort aussi de la confusion mentale, fruit de philosophies qui ne sont, hélas, pas seulement mortifères intellectuellement, moralement et spirituellement.
Il existe malheureusement d’autres manières de tuer des prêtres : l’étouffement dans l’œuf des vocations sacerdotales qui ont besoin d’être entourées.
On me permettra de dire mon inquiétude devant une des conséquences probables du motu proprio Traditionis Custodes remettant en cause Summorum Pontificum de Benoît XVI. En affirmant l’existence légale de la seule messe de Paul VI pour le rite latin, ce texte vise sans le dire mais directement les séminaires constitués sous Jean-Paul II et Benoît XVI pour former de futurs prêtres selon la tradition latine.
Comme l’a très bien vu le Père Daniel-Ange dans un texte très émouvant et animé d’une charité véritable, ces lieux de formation donnent à l’Église un grand nombre de vocations qui ne cherchent ni le confort ni une carrière ecclésiastique mais sont animées le plus souvent d’un idéal surnaturel et d’un vrai zèle missionnaire.
« Les supérieurs des communautés « Ecclesia Dei » ont adressé le 1er septembre une lettre aux évêques de France pour solliciter leur soutien « dans leur désir de paix et d’unité » après la publication du motu proprio Traditionis Custodes sur la messe tridentine. L’hebdomadaire « Famille Chrétienne » rend compte ici de cette démarche que les autorités ecclésiastiques, romaines ou autres, auraient tort de mésestimer.
« Alors que cette rentrée devrait être marquée par des échanges dans plusieurs diocèses sur l’application du motu proprio Traditionis Custodes restreignant l’usage de la messe tridentine,les supérieurs généraux des principales communautés « Ecclesia Dei » ont pris les devants. Réunis le 31 août septembre à Courtalain, dans la maison générale de l’Institut du Bon Pasteur (Eure-et-Loir), ils ont adressé une lettre aux évêques de France que Famille Chrétienne retranscrit dans son intégralité. Cette lettre, qui a été remise aux représentants des évêques français mercredi 1er septembre, est co-signée par les supérieurs de douze de ces principaux instituts – neuf masculins, trois féminins.
Une lettre « filiale et confiante »
Il s’agit d’une lettre « filiale et confiante pour solliciter [l’] aide [des évêques] dans [notre] désir de paix et d’unité », a écrit sur Facebook la Fraternité sacerdotale Saint-Pierre, publiant le 1er septembre une photo des membres présents à la réunion. Dans la lettre, les signataires réaffirment leur fidélité au Saint Père et leur « adhésion au magistère (y compris à celui de Vatican II et à ce qui suit) selon la doctrine catholique de l’assentiment qui lui est dû ». Si des fautes ont été commises, ils se disent « prêts, comme l’est tout chrétien, à demander pardon si quelques excès de langage ou de la défiance vis-à-vis de l’autorité ont pu s’introduire chez tel ou tel de nos membres. Nous sommes prêts à nous convertir si l’esprit de parti ou l’orgueil a pollué nos coeurs. »
Les signataires appellent à un véritable dialogue, « humain, personnel, plein de confiance, loin des idéologies ou de la froideur des décrets administratifs », et demandent de pouvoir « rencontrer une personne qui sera pour nous le visage de la Maternité de l’Eglise. » Par cette phrase, ils font entendre qu’ils espèrent la nomination d’un médiateur entre Rome et les Instituts ‘’Ecclesia Dei’’, précise une source à Famille Chrétienne. Pour la France, la CEF avait nommé avant l’été et avant la parution du motu proprio, deux évêques responsables du dialogue avec les communautés « Ecclesia Dei », et une réunion avait été organisée le 14 juin.
Une lettre qui traduit aussi une « grande souffrance »
Appelant à l’unité et au dialogue, les Supérieurs des communautés ''Ecclesia Dei'' font aussi part de leur profond désarroi face aux mesures du motu proprio et à la dureté de la lettre qui l’accompagne. « Cet amour filial [qu’ils renouvellent explicitement au Saint-Père dès le début de la lettre, ndlr] se teinte aujourd’hui d’une grande souffrance. Nous nous sentons soupçonnés, mis en marge, bannis. Cependant, nous ne nous reconnaissons pas dans la description donnée par la Lettre d’accompagnement du motu proprio Traditionis custodes du 16 juillet 2021. » Répondant à l’un des reproches qui leur sont faits, ils assurent : « Nous ne nous considérons aucunement comme la « vraie Église ». Au contraire, nous voyons en l’Eglise catholique notre Mère en qui nous trouvons le salut et la foi ».
Ils rappellent les promesses qui leur ont été faites par Rome à plusieurs reprises, et voudraient « pouvoir raconter » au médiateur qu’ils espèrent voir nommé « la souffrance, les drames, la tristesse de tant de fidèles laïcs du monde entier, mais aussi de prêtres, religieux, religieuses qui ont donné leur vie sur la parole des Papes Jean-Paul II et Benoît XVI », et à qui on avait « promis que ‘’ toutes les mesures seraient prises pour garantir l’identité de leurs Instituts dans la pleine communion de l’Église catholique [1]’’ ».
Une ombre plane sur ces Instituts, alors que des rumeurs circulent sur des « visites apostoliques pour nos Instituts ». « Nous demandons des rencontres fraternelles où nous puissions expliquer qui nous sommes et les raisons de notre attachement à certaines formes liturgiques. Nous désirons avant tout un dialogue vraiment humain et miséricordieux : « Sois patient envers moi ! », supplient les signataires.