Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Débats - Page 306

  • Le coronavirus : un châtiment divin ?

    IMPRIMER

    Du Professeur Roberto de Mattei de la Fondation Lepanto :

    Le Coronavirus est-il un châtiment divin ? Considérations politiques, historiques et théologiques - Le sujet de mon intervention s’intitule : “les nouveaux scénarios en Italie et en Europe pendant et après le Coronavirus”. Je n’aborderai pas la question d’un point de vue médical ou scientifique : je n’en ai pas la compétence. Mais je traiterai cette question sous trois autres angles : celui du spécialiste de sciences politiques et sociales ; celui de l’historien ; et celui du philosophe de l’histoire.

  • L'Eglise et la pandémie : la peste de la banalité

    IMPRIMER

    De Pietro De Marco sur Settimo Cielo (Sandro Magister) en traduction française sur Diakonos.be :

    Coronavirus.  Mais l’Eglise souffre aussi de la contagion de la rhétorique vide

    Je reçois et je publie.  L’auteur, bien connu des lecteurs de Settimo Cielo, philosophe et historien de formation, a enseigné la sociologie des religions à l’Université de Florence et à la Faculté théologique d’Italie centrale.

    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso.

    *

    La peste de la banalité

    de Pietro De Marco

    Dans le contexte mondial de la pandémie en cours, on ne trouve nulle trace d’une intervention de l’Église « mater et magistra » un tant soit peu à la hauteur de sa maternité et son enseignement universels.  On a notamment pu l’observer en Italie à travers des interventions aux tonalités aussi diverses que celles de Marcello Veneziani, de Massimo Introvigne, de Gianfranco Brunelli du journal « Il Regno », ou d’Enzo Bianchi du monastère de Bose.  Des années de pieux bavardages ecclésiaux sur le levain, l’évangélisation et la prophétie trébuchent et s’étalent de tout leur long sur l’obstacle imprévu d’une épidémie qui, immédiatement, a tout dramatisé et tout verticalisé, entre la vie et la mort.

    Cette incapacité à parler est encore aggravée, contre toute espérance, par l’idéologie inévitablement utopique d’une Église comme « minorité prophétique », piètre succédané d’une église « militans ».

    Même la prière émouvante de l’archevêque Mario Delpini du haut des flèches du Dôme de Milan semblait dépourvue de toute volonté d’autorité – sur la cathédrale du grand saint Ambroise ! -, étant donné la façon réservée, presque privée avec lequel le prélat s’est présenté aux caméras et au monde plutôt qu’en habits liturgiques.  Je comprends qu’une tenue de ville et une calotte suffisent pour entonner « O mia bela Madunina » plutôt que « Recordare Domine testamenti tui et dic Angelo percutienti : Cesset manus tua ».  [« Dis à ton ange exterminateur : retire ta main » de 2 Samuel 24,16, de l’introït de la messe « pro vitanda mortalitate vel tempore pestilentiae »].  Mais ce qui compte le plus, c’est que l’invocation de l’archevêque de Milan ait été dominée, comme presque partout dans l’Église, par des recommandations relationnelles, de bonne étiquette chrétienne, des invitations à être gentils, généreux, hospitaliers, à ne pas adopter de visions fondamentalistes, historico-salvifiques, et s’adressaient beaucoup moins à Dieu lui-même en tant qu’interlocuteur.  Même la prière à Marie, que les évêques répètent à l’envi, a parfois des airs de concession à une piété populaire que nous gardons en nous, quelque chose qui vient du cœur plus qu’une conviction de l’intellect.  Or le culte public à Dieu, à travers Marie, est bel et bien « logikòs ».

    Lire la suite

  • "Le réel existe-t-il ?" avec François-Xavier Bellamy

    IMPRIMER
    En cette période de confinement, les Soirées de la Philo sont mises à la disposition de tous ceux qui le souhaiteront ! Les lycéens qui veulent travailler en complément de leurs cours à distance, mais aussi tous ceux qui voudront saisir l’occasion pour explorer les grandes questions que nous n’avons pas toujours le temps de nous poser… Chaque jour, une nouvelle conférence sera publiée en accès libre ici, en podcast audio et vidéo. Toute l’équipe Philia est heureuse de partager l’expérience avec vous !

    Le réel existe-t-il ? avec François-Xavier Bellamy

    Qu’est-ce qu’une chose en réalité ? Qu’est ce qui est réel ? Le réel existe-t-il comme quelque chose que nous aurions tous en commun et auquel nous pourrions nous référer, comme une sorte de pierre de touche qui pourrait nous servir de lien ? Qu’est-ce qui fait la différence entre le réel et l’irréel, entre la vérité et l’illusion ? Les deux questions sont liées. Et si nous voulons savoir, il nous faut savoir de quoi nous parlons. Alors ce soir nous allons nous poser ensemble cette étonnante question : le réel existe-t-il ?

     
    2020_03_23_08_48_51_Greenshot.png

    VIDÉO : Regardez la Soirée du 7 octobre 2019

    2020_03_23_08_46_50_Greenshot.png
  • Face aux épidémies : préserver la diversité humaine

    IMPRIMER

    PRÉSERVER LA DIVERSITÉ HUMAINE POUR FAIRE FACE AUX ÉPIDÉMIES ?

    20 mars 2020

    « On parle sans cesse de l’importance de préserver la biodiversité pour les oiseaux ou les ours, mais jamais de l’urgence à sauvegarder la diversité humaine. Or cette dernière est en danger, et sans elle, les futures épidémies n'épargneront personne », explique le biologiste Jacques Testart. 

    Alors que la pandémie conduit à des situations inédites, des questions se font jour quant aux conséquences des lois de bioéthique « sur la résistance des humains face aux futures épidémies ».

    En effet, le projet de loi a relancé la question du diagnostic préimplantatoire, un tri qui permet d’éliminer les embryons issus d’une FIV « pour détecter et éliminer ceux porteurs d’une anomalie identifiée chez ses géniteurs », précise Jacques Testart. Alors que le diagnostic prénatal (DPN) « effectué alors que le foetus est dans le ventre de la mère » ne prend en charge qu’un embryon, le diagnostic préimplantatoire (DPI), réalisé en laboratoire, soit avant implantation dans l’utérus, en contrôle de (très) nombreux. Son champ d’action n’a cessé de s’élargir depuis des premières lois de bioéthique en France, en 1994. « Aujourd’hui, on envisage sérieusement de trier les embryons non plus seulement pour des maladies ou des facteurs de risque, mais pour l'ensemble des maladies que l'on connaît », ce qui fait craindre l’émergence d’un « eugénisme à grande échelle ».

    « Concernant la trisomie 21 par exemple, constate Didier Lacombe, Directeur du service de génétique médicale du CHU de Bordeaux, il y a un vrai paradigme éthique : c’est une des déficiences intellectuelles les moins sévères, et une des mieux intégrées dans la société puisque les enfants atteints peuvent suivre une éducation dédiée, bénéficier d’emplois protégés et profiter d’une offre de logements adaptée. Et pourtant, on observe une chasse anténatale à la trisomie 21 ». Demain, avec le DPI, « qui choisira délibérément un embryon présentant des risques de trisomie 21 par rapport à un embryon standard ? »

    Cette sélection n’est pourtant pas sans risques. D’abord parce que notre maîtrise du génome « est très limitée ». Toute modification du génome risque de générer des conséquences en cascade qui ne sont pas maîtrisées. « On connaît depuis longtemps le gène de la résistance au SIDA puisqu’il existe chez un peu moins de 1% de la population. Mais on sait aussi que ce gène favorise la grippe », explique Jacques Testart. Didier Lacombe ajoute : « En Afrique centrale, 30 à 50% de la population est atteinte de la drépanocytose, une maladie des globules rouges. Pourquoi ? Tout simplement parce que cela correspond aux personnes protégées contre le paludisme ».

    Ensuite, parce que ces techniques vont à l’encontre de la « préservation de la diversité de notre patrimoine génétique » qui est pourtant essentielle.

    Pour Jacques Testart, « avec des techniques comme celle du DPI, on va droit vers la catastrophe génétique ». Il ajoute : « Dans un contexte comme celui-ci, une épidémie comme celle du coronavirus épargnera encore moins de monde. Si demain tout le monde est sensible aux mêmes pathologies, de nouvelles maladies pourraient détruire l’ensemble de l’humanité. Or des nouvelles maladies, nous allons en avoir de plus en plus avec le réchauffement climatique ». Même évidence pour Didier Lacombe : « Quand on étudie le génome de deux individus, on trouve entre 6 et 10% de variations. C’est cette variabilité qui fait richesse de l’espèce humaine et qui fait que certains d’entre nous survivent à des épidémies, et que l’humanité perdure ».

    Il est impératif de « remettre de l’éthique dans la médecine, et prévoir des garde-fous pour éviter les dérives ». Une tendance qui ne semble pas d’actualité dans un monde politique qui, fasciné par la technologie, n’a pas pris la mesure des enjeux.

    « Je suis pour la science et la technologie lentes, explique encore Jacques Testart. Maîtriser une technique, ce n’est pas simplement être capable de faire quelque chose de nouveau et spectaculaire, c’est être capable d’en supporter les conséquences, de les mesurer et d’installer les garde-fous adéquats ».

  • Le COVID-19 met à mal les grandes erreurs de ce temps (panthéisme, mondialisme, abandons de souveraineté, attaques contre la vie et la famille)

    IMPRIMER

    Du blog de Jeanne Smits :

    Mgr Crepaldi de Trieste évoque le coronavirus – et dénonce le panthéisme, le mondialisme, les abandons de souveraineté, les attaques contre la vie et la famille

    La morale devra changer pour être de nouveau fondée sur autre chose qu'elle-même, et la société devra retrouver le sens de Dieu et de la religion : telle est l'appel à la vérité et au réel lancé par Mgr Giancarlo Crepaldi, évêque de Trieste, à propos de la crise du coronavirus.

    Dans un passionnant article publié en exclusivité par Marco Tosatti sur son blog Stilum curiae, Mgr Crepaldi souligne comment le COVID-19 met à mal les grandes erreurs du temps : le naturalisme qui enseigne la bonté de la nature et notre devoir de « connexion » avec elle, le panthéisme, mais aussi le rejet de la doctrine sociale de l'Eglise et son principe de subsidiarité nié par le mondialisme supranational.

    Et de rappeler aussi que le mot latin « Salus » signifie certes santé, mais aussi salut, et que le salut n'est pas forcément la santé ici-bas comme le savaient bien les martyrs.

    Il est vrai que Mgr Crepaldi fait partie des évêques qui sont sortis de leurs cathédrales pour bénir leurs villes avec le Saint Sacrement alors que les fidèles ne peuvent plus venir à la messe.

    Le texte est revigorant. Je vous en propose ci-desssous, avec l'aimable autorisation de Marco Tosatti, ma traduction. – J.S.

    *

    Plus rien ne sera comme avant

    L'épidémie liée à la propagation de la "COVID-19" a un fort impact sur de nombreux aspects de la coexistence entre les hommes et pour cette raison, elle nécessite également une analyse du point de vue de la Doctrine Sociale de l'Eglise. La contagion est avant tout un événement sanitaire et cela suffit à relie directement à l'objectif du bien commun. La santé en fait certainement partie. En même temps, elle pose le problème de la relation entre l'homme et la nature et nous invite à surmonter le naturalisme qui est répandu aujourd'hui et je rappelle que, en l'absence de gouvernement de la part de l'homme, la nature produit aussi des catastrophes et qu'une nature uniquement bonne et d'emblée exempte de contamination n'existe pas.

    Lire la suite sur le blog de Jeanne Smits

  • L'implication personnelle de Pie XII dans le sauvetage des Juifs

    IMPRIMER

    C'est à découvrir ICI

  • Coronavirus : le début d'une ère nouvelle ?

    IMPRIMER

    Du Père Olivier Nguyen (prêtre du diocèse de Fréjus-Toulon) sur le site de La Nef

    11 mars 2020

    L’épreuve mondiale du coronavirus : les débuts d’un temps nouveau ?

    L’épidémie de coronavirus que subissent particulièrement une province de la Chine et différents foyers naissant dans le monde fait réfléchir les chrétiens sur sa cause, sa signification et l’espérance que nous pouvons avoir en ces temps qui sont particuliers. Sans être alarmiste, il est important d’interpréter comme nous invite à le faire le Seigneur les signes des temps. Ce qui frappe immédiatement l’esprit, c’est la révélation de grande faiblesse des structures économiques mondiales et dans le même temps celle de l’illusion d’un monde idéal qui pourrait se faire sans Dieu, fondé sur une économie puissante mondialisée. Tout d’un coup, « en une heure de jugement »[1] l’homme moderne s’aperçoit que la confiance dans les États nations, dans les grandes entreprises, dans le système économique mondial n’est pas assurée. En quinze jours, les ventes de voiture ont baissé de 90 % en Chine, des milliers de chaînes d’approvisionnement ont été rompues et de plus en plus, paraît difficile une reprise économique prochaine de la deuxième puissance mondiale assurant près de 15 % de l’économie planétaire. Comme si le Seigneur disait : « l’activité économique de ce monde moderne repose sur du sable, sur une technique idolâtrée mais qui ne peut pas sauver l’homme ni se sauver elle-même ».

    La propagation de ce virus semble comparable à cette petite pierre dont parle le livre de Daniel qui brise soudainement une statue de bronze et de fer au pied d’argile[2]. Par analogie, elle pourrait aussi exprimer un écroulement de fonctionnements nationaux et de grands dynamismes sociétaux reposant non pas sur le primat de l’homme et de Dieu mais sur le fer et le bronze de la machinerie d’une économie mondialisée. Un monde fondé sur le travail total, le tout économique et le sans-Dieu est-il en train de s’effondrer ? L’avenir le dira, mais plus rien ne sera jamais comme avant : chacun saura qu’il ne peut mettre sa confiance et son espérance dans un monde se fondant sur la recherche d’une croissance économique sans fin.

    Notre propos se veut objectif et en même temps rassurant car comme chrétiens nous savons que nous avons « déjà la victoire »[3] grâce à Celui qui nous a tant aimés. Il possède aussi un certain regard prophétique au sens d’une tentative de lecture dans l’Esprit de l’actualité internationale à partir de la parole de Dieu. Il s’articulera en trois parties : le kairos de cette épidémie, le jugement de la Chine, le jugement des nations. La conclusion donnera l’espérance que nous pouvons avoir.

    Lorsque nous parlons de jugement sur une ou des nations, nous n’entendons pas un châtiment divin, au sens positif que nous pourrions avoir, mais d’abord une certaine intervention de Dieu sur une période donnée et sur un ou des pays donné(s) en vue d’instruire et de corriger. Nous verrons plus loin quel sens plus précis nous pouvons donner à cette notion.

    Lire la suite sur le site de La Nef

  • Video : Paul Vaute présente son livre "Plaidoyer pour le Vrai"

    IMPRIMER

    Couverture Plaidoyer pour le vrai

    L'opposition paraît irréductible entre ceux qui soutiennent qu'il n'y a pas de vérité ou que celle-ci ne peut être commune et ceux qui affirment la possibilité de cette vérité, même si notre intelligence ne l'appréhende jamais entièrement. Renouer avec le vrai, adéquation de la pensée et du réel, c'est refuser l'individualisme, le grégarisme et l'idéalisme. Ce livre défend la trinité de la vérité, de la bonté et de la beauté.

    • Broché - format : 15,5 x 24 cm / 34 euros
    • ISBN : 978-2-343-16233-1 • 20 décembre 2018 • 336 pages

    COMMANDER LE LIVRE

  • Quand la Cour européenne des Droits de l’homme prive les membres de la profession médicale du droit à l’objection de conscience

    IMPRIMER

    De Grégor Puppinck sur le site de Valeurs Actuelles :

    Avortement : trois juges de la CEDH sapent le droit à l’objection de conscience

    Mineurs étrangers non accompagnés : La France n’a pas violé l’article 3 de la CEDH

    13 mars 2020

    Dans une décision rendue ce jeudi à propos des affaires Grimmark et Steen contre la Suède, la Cour européenne des Droits de l’homme prive les membres de la profession médicale du droit à l’objection de conscience. Une décision qui sacrifie au dogme de l’avortement, explique Grégor Puppinck, docteur en droit, directeur de l’ECLJ, auteur notamment “Droit et prévention de l’avortement en Europe” (LEH, 2016) et “Les droits de l’homme dénaturé” (Le Cerf, 2018).

    Par une double décision rendue publique ce jeudi 12 mars 2020, trois juges de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) ont privé les sages-femmes européennes de la garantie de leur droit à l’objection de conscience face à l’avortement. Cette décision peut s’appliquer, par extension, à toute la profession médicale. Ils ont déclaré pour ce faire que l’avortement est un acte médical ordinaire, et que l’accès général à l’avortement prime le respect de la liberté de conscience personnelle.

    Les recours dont il est question avaient été introduits par deux sages-femmes suédoises qui ne peuvent exercer leur profession parce que leurs demandes de ne pas pratiquer l’avortement sont systématiquement rejetées par leurs employeurs. Ces refus furent validés par les autorités suédoises ; la Suède étant l’un des très rares pays à ne pas reconnaître de droit à l’objection de conscience face à l’avortement. L’avortement y est « libre » jusqu’à 18 semaines et porte sur un cinquième des grossesses.

    SUR LE MÊME SUJET : [Le scandale Soros] Un ancien juge de la CEDH réagit après les révélations de Valeurs actuelles

    La CEDH, saisie par les deux femmes, confia leurs requêtes à un petit comité de trois juges seulement, procédure réservée aux affaires simples. Ceux-ci donnent raison aux autorités suédoises, jugeant que l’obligation de pratiquer l’avortement poursuit « l’objectif légitime de protéger la santé des femmes qui cherchent à avorter ». Ils estiment en outre qu’il est nécessaire d’obliger ces deux sages-femmes à pratiquer l’avortement afin que cette pratique soit disponible sur tout le territoire suédois. Enfin, ils jugent que les sages-femmes ont choisi volontairement de ce métier, « sachant que cela impliquerait de participer à des avortements ».

    Lire la suite

  • Des soignants opposés à l’extension de l’avortement

    IMPRIMER

    D'Alliance Vita :

    Belgique : des soignants opposés à l’extension de l’avortement

    Depuis octobre 2019, une proposition de loi relative à l’IVG est examinée par le Parlement fédéral belge.

    La loi devait être discutée à la Chambre (une des deux instances du Parlement belge) ce 12 mars, mais le débat a été reporté après que des députés ont annoncé leur intention de déposer des amendements qu’ils veulent envoyer pour avis au Conseil d’État. Le Conseil d’Etat a, quant à lui, déjà rendu un avis en février sur la teneur même de la loi.

    La proposition de loi prévoit plusieurs dispositions, qui visent à modifier le cadre de l’accès à l’avortement.

    • Le délai autorisé pour pratiquer une IVG, actuellement permis jusqu’à 12 semaines, serait allongé jusqu’à 18 semaines (soit 4 mois et demi de grossesse.)
    • Serait abrogée toute sanction spécifique en matière d’IVG pratiquée hors cadre légal, dès lors que la femme y consent. Ce qui signifie donc qu’un médecin pourra pratiquer un avortement sur une femme bien au-delà de 18 semaines, avec le consentement de la femme, sans être condamné. Toutes les lois d’encadrement de l’IVG sont dès lors dépourvues de toute force contraignante effective.
    • Le délai de réflexion minimum obligatoire pour prendre une décision après une première consultation passerait de six jours à 48 heures (hors urgence médicale).
    • L’obligation d’informer la femme enceinte sur les aides financières, sociales et psychologiques offertes par la loi aux familles, aux mères (célibataires ou non) et à leurs enfants, ainsi que sur les possibilités d’adoption de l’enfant à naître, serait supprimée. Elle serait remplacée par une proposition d’accompagnement médico-psychologique, et ce seulement après l’avortement.
    • L’accès à l’IMG (interruption médicale de grossesse) est élargie. Alors qu’à l’heure actuelle, une IMG ne peut être pratiquée que « lorsqu’il est certain que l’enfant à naître sera atteint d’une affection d’une particulière gravité et reconnue comme incurable au moment du diagnostic », la proposition de loi prévoit que l’IMG soit permise dès qu’il existe un « risque élevé, selon l’état actuel de la science. »
    • Il serait interdit aux établissements de santé d’établir avec des médecins des conventions excluant la pratique de l’IVG.
    • Concernant le délit d’entrave à l’IVG, la définition serait élargie et les sanctions renforcées. « Celui qui tente d’empêcher physiquement », « de quelque manière que ce soit » une femme d’aller subir une IVG » pourrait être condamné à une peine de prison (entre trois mois et un an) et une amende (cent à cinq cents euros).
    • L’IVG serait considérée comme un acte médical, qui entrerait dans les droits des patients et dans le champ d’application du personnel médical.

    Le Conseil d’Etat belge a rendu un avis sur la loi, pointant du doigt plusieurs contradictions. Concernant le délit d’entrave à l’IVG notamment, le Conseil relève que son champ d’application n’est pas clair : est-ce que sont sanctionnées seulement les fausses informations, ou également les opinions ? A partir de quand l’expression de la désapprobation, quand elle provient du conjoint de la femme, est-elle punissable ?

    Cependant, le Conseil d’Etat est resté assez distant du reste de la loi, s’appuyant sur une jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’homme qui laisse une “ample marge d’appréciation” aux Etats pour définir le cadre légal de l’accès à l’avortement.

    Plus de 750 soignants ont signé une pétition pour s’opposer à cette proposition de loi, qui entraîne le « délitement des balises éthiques » et « brise le nécessaire équilibre entre la liberté de la femme et l’attention portée à l’enfant à naître qui se développe dans son corps ». « Tenter de faire croire que c’est un soin de santé comme un autre, c’est d’abord et avant tout mentir aux femmes » affirment-ils. Un collectif représentant 2500 soignants opposés à la proposition de loi, a tenu une conférence de presse, le 10 mars, demandant à être reçu par les députés.

    L’éthicien, psychologue et infirmier Eric Vermeer, qui accompagne des femmes ayant subi un avortement, a dénoncé « une loi qui mène au silence » dans une tribune parue dans la Libre Belgique . « D’ici peu, l’avortement risque de devenir un acte médical, totalement dissocié d’un questionnement éthique » explique-t-il. « Aurons-nous encore le droit, demain, en tant que thérapeutes, d’oser parler des diverses conséquences négatives de l’IVG, en particulier du syndrome post-avortement, reconnu par la majorité des soignants concernés ? (…) Sans poser le moindre jugement sur la personne qui décide d’interrompre une grossesse, tout thérapeute mesure l’importance de “prendre soin” et d’ouvrir un espace d’écoute empreinte de douceur et d’empathie. »

  • Pour le pape, les mesures draconiennes ne sont pas toujours les meilleures

    IMPRIMER

    D'Anne Kurian sur zenit.org :

    Sainte-Marthe : le pape demande aux pasteurs de ne pas laisser le peuple seul

    Les mesures draconiennes ne sont pas toujours les meilleures

    Le pape François a demandé aux pasteurs d’accompagner le peuple de Dieu « dans cette crise » du Coronavirus Covid-19.

    Lors de la messe qu’il célébrait ce matin, 13 mars 2020, à Sainte-Marthe – retransmise en streaming – il s’est uni « aux malades, aux familles, qui souffrent de cette pandémie ».

    Il a prié spécialement pour les pasteurs, souhaitant « que le Seigneur leur donne la force et aussi la capacité de choisir les meilleurs moyens pour aider ».

    « Les mesures draconiennes ne sont pas toujours bonnes, prions pour cela, a-t-il ajouté : pour que l’Esprit Saint donne aux pasteurs la capacité et le discernement pastoral afin qu’ils veillent à des mesures qui ne laissent pas seul le saint peuple fidèle de Dieu. »

    Et de conclure : « Que le peuple de Dieu se sente accompagné par les pasteurs et par le réconfort de la Parole de Dieu, des sacrements et de la prière. »

    Et c'est ainsi que (source) :

    Après avoir annoncé jeudi la fermeture de toutes les églises de Rome pour enrayer les contagions au coronavirus, l'évêché de Rome est revenu vendredi partiellement sur sa décision en annonçant la réouverture des églises paroissiales.

    En substance, les églises que les touristes vont visiter restent fermées, celles où les fidèles du quartier vont d'ordinaire à la messe vont rouvrir.

    "Le risque pour les gens est de se sentir encore plus isolés. C'est la raison de ce nouveau décret (...) pour laisser ouvertes les seules églises paroissiales", a écrit vendredi le cardinal italien Angelo De Donatis, évêque vicaire de Rome, dans un communiqué.

    Le pape François a aussi le titre d'évêque de Rome, mais pour l'aider dans cette charge, il dispose d'un vicaire, le cardinal De Donatis.

    Le cardinal a précisé que sa décision fait suite "à une nouvelle discussion ce (vendredi) matin avec le pape François". Celui-ci avait affirmé plus tôt vendredi, au cours de sa messe quotidienne, que "les mesures draconiennes ne sont pas toujours bonnes", appelant évêques et prêtres à ne pas laisser les fidèles "seuls" face au coronavirus.