Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Débats - Page 304

  • Le confinement : l'occasion d'un retour sur soi fécond spirituellement ?

    IMPRIMER

    source

    En cette période de Pâques, Eric Vinson, chercheur et enseignant spécialisé sur le fait religieux, la laïcité et la spiritualité, a répondu à vos questions dans un tchat du « Monde ».

    13 avril 2020

    « Quelle vie spirituelle en temps de confinement ? » Lundi de Pâques oblige, notre direct « nos vies confinées » s’est intéressé, lundi 13 mars, à la question de la spiritualité. Le chercheur Eric Vinson, responsable pédagogique d’Emouna, l’amphi des religions, le programme de formation interreligieux et laïc de Sciences Po, a répondu à vos questions.

    Krouspro : Le concept de « Dieu tout-puissant » doit en prendre un coup quand même en ces temps de coronavirus, non ? Et Dieu dans tout ça ? Quel sens les croyants peuvent donner à cette épreuve qui oblige à fermer tous les lieux de culte ?

    La notion de « Dieu », c’est plus une question qu’une réponse, même pour les croyants, en tout cas pour les plus lucides. C’est ce qu’on résume sous le terme de « mystère », mais aussi sous celui de « dogme » – si mal compris, si mal jugé de nos jours, à savoir, « quelque chose » qui dépasse notre intelligence, mais qui de ce fait la stimule et l’interroge toujours, même si elle n’aura jamais le fin mot de l’histoire. Un maître musulman soufi du siècle dernier, l’Africain Tierno Bokar disait ainsi : « Dieu est l’embarras des intelligences humaines ! » Mais c’est aussi pour cela que ces traditions religieuses préconisent de tenter de Le connaître par le cœur, et par la sagesse.

    Dans votre question, il y a aussi le fameux problème théologique de la « théodicée » : comment « justifier » un Dieu, créateur, bon et tout-puissant de l’existence d’un monde imparfait, marqué par le mal, le péché, la souffrance. Diverses réponses ont été proposées à cette énigme au cours des siècles. La plus évidente, en contexte monothéiste, c’est de souligner le poids de la liberté et de la responsabilité humaine dans tous ces maux. N’est-ce pas pour une part notre mode de vie mondialisé (pression sur les écosystèmes, hypermobilité des populations, inégalités, etc.) qui rend possible une telle pandémie ? Beaucoup d’analystes le soulignent actuellement.

    Enfin, le religieux est un phénomène collectif – social, voire politique – par nature. Mais il implique simultanément l’intimité de ceux qui y adhérent. En cela, si le confinement est une épreuve sur le plan des célébrations et rituels collectifs, il peut être un temps fort spirituel, sur le plan de l’ascèse, de la réflexion, de l’examen de conscience, du retour sur soi, du soin apporté aux plus proches, etc. Sans compter tout ce qui se fait actuellement en matière religieuse grâce aux réseaux sociaux, moyens de communication… : prières en ligne, exercices de méditation, etc.

    Eubée : Catholique, jusque-là très pratiquante, j’ai cessé de fréquenter les lieux de l’Eglise depuis deux ans, fatiguée de l’absence d’évolution. Depuis le début du confinement (chemin vers Pâques), les communautés que je fréquentais envoient non plus leurs programmes d’activités mais du contenu spirituel. J’y trouve un vrai ressourcement. En quoi cette période pourrait-elle favoriser un repositionnement des Eglises dans la société ? Une prise de conscience de leur capacité à offrir des ressources spirituelles en sortant des murs des églises ?

    Compte tenu de l’ampleur de l’événement que nous traversons, il n’est pas impossible qu’il se traduise par des évolutions religieuses et spirituelles, tant dans le cadre des institutions religieuses traditionnelles, que dans la société globale. C’est tout notre mode de vie, notre organisation, nos priorités entre l’individuel et le collectif qui sont actuellement remis en question.

    Lire la suite

  • Le cardinal Sarah revient sur le célibat, le synode amazonien, l'Allemagne...

    IMPRIMER

    De Sandro Magister (Settimo Cielo) en traduction française sur Diakonos.be :

    Célibat, Amazonie, Allemagne.  Le retour du cardinal Sarah

    Le matin du dimanche de Pâques et le matin du lundi de Pâques, la revue française « Valeurs actuelles » a mis en ligne en deux parties un long entretien du cardinal Robert Sarah retranscrit par Charlotte d’Ornellas :

    > “Là où règne la confusion, Dieu ne peut habiter!”: le cardinal Sarah appelle à l’unité de l’Eglise

    > Cardinal Sarah: “Cette épidémie disperse la fumée de l’illusion”

    Dans la première partie de l’interview, le cardinal Sarah revient sur le livre qu’il a écrit et publié avec le pape émérite Benoit XVI intitulé « Des profondeurs de nos cœurs », qui défend vigoureusement le célibat du clergé.

    Le cardinal dénonce l’instrumentalisation des invectives contre le livre et ses deux auteurs.  Il répète que sa publication, en janvier dernier, a été faite « dans un esprit de profonde obéissance filiale au Saint-Père ».  Et il souhaite qu’on discute enfin de ce dont parle vraiment le livre et que le Pape François en personne a montré partager quand il a dit – en faisant écho à Paul VI – que « je préfère donner ma vie que de changer la loi du célibat ».

    Mais dans cet entretien, le cardinal Sarah parle également d’autres sujets : du synode sur l’Amazonie, du synode d’Allemagne, des divisions au sein de l’Église, des abus sexuels, ainsi que la « crise de civilisation « mise au jour par la pandémie du coronavirus.

    Voici donc un bref extrait de son entretien sur les points qui concernent le plus la vie de l’Église.

    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso.

    *

    Le livre sur le célibat

    Avec Benoît XVI nous avions voulu ouvrir un débat de fond, une réflexion sereine, objective et théologique sur le sacerdoce et le célibat, en nous appuyant sur la révélation et les données historiques. […] J’ai lu beaucoup d’invectives et d’injures mais très peu de réflexion théologique et pastorale et surtout très peu de comportements chrétiens.

    Lire la suite

  • Bruxelles : une nouvelle pétition de paroissiens contre une décision de l'évêché

    IMPRIMER

    Décidément, on ne peut pas dire que la gestion pastorale de "l'Eglise qui est à Bruxelles" fasse l'unanimité. Après La Cambre et le départ programmé - et contesté - des deux prémontrés qui y résident, c'est à présent le déplacement du Père Tam Nguyen de l’Unité pastorale de Stockel-au-Bois qui suscite le débat. Au vu de tout cela, on peut se demander si l'ordinaire de la capitale est vraiment à l'écoute des paroissiens : 

    Encore une paroisse en danger : NON au déplacement de prêtres sans plan pastoral établi

    source

    Les paroissiens de Saint-Paul, Saint-Alix et Stockel (U.P. Stockel-au-Bois) ont appris avec stupéfaction la décision du Vicariat de Bruxelles de déplacer le Père Tam de Saint-Paul à Uccle dès le 1er septembre 2020.

    Une décision qui détruit ce qui est vivant

    Cette décision vient casser une dynamique pastorale remarquablement initiée par le Père Tam à Saint-Paul et qui a encore besoin de temps pour s’enraciner. Le Père Tam a en effet réussi à faire revenir à l’église une communauté toujours plus nombreuse (familles, couples, jeunes ménages avec enfants, veufs, célibataires, isolés, personnes âgées), heureuse de se retrouver lors des célébrations eucharistiques de la semaine et du week-end. Des laïcs de plus en plus nombreux se sont engagés dans la vie de la paroisse (catéchèse, préparation au mariage, accompagnement des familles en deuil, équipe solidarité, messe des jeunes, …). Cet élan pastoral a permis une dynamique sociétale qui dépasse le cercle des croyants.

    Une décision brutale et sans concertation

    Sans considération pour les centaines de paroissiens qu’il est venu rencontrer le 5 novembre dernier, Mgr Kockerols a demandé au Père Tam de quitter l’Unité pastorale de Stockel-au-Bois. Cette décision, annoncée à la veille du confinement, a été prise sans concertation, sans explication et dans la plus grande confidentialité, mettant chacun devant le fait accompli. Et les diverses demandes d’audience de paroissiens aux autorités hiérarchiques se sont toutes heurtées à une fin de non-recevoir. En tant que fidèles laïcs, « protagonistes de l’Eglise et du monde » selon les mots du Pape François, nous sommes profondément heurtés tant par la décision que par la méthode employée. Nous ne pouvons accepter une Eglise sourde aux préoccupations de ses fidèles !

    Une décision qui ne construit rien

    Le Père Tam est appelé à combler un vide à Uccle, a priori sans préparation, ni anticipation. Aucune alternative ni plan ne sont prévus pour Saint-Paul qui se retrouve église sans pasteur. Ni pour les 500 jeunes des unités scoutes et guides qui se retrouvent sans aumônier. A terme, c’est la disparition pure et simple de Saint-Paul qui se joue. On ne solutionne pas un problème en en créant un autre !

    Une communauté paroissiale est avant tout une communauté humaine et son rôle sociétal est essentiel. L’Eglise ne se gère pas comme une entreprise. D’étape en étape, nous assistons à la désertification spirituelle de Bruxelles. Où s’arrêtera-t-on ?

    Nous demandons une Eglise proche de ses fidèles et de ses pasteurs, qui soutient ce qui porte du fruit. Nous demandons au Vicariat de reconsidérer sa décision, sans précipitation, dans la concertation avec les fidèles, autour d’un plan pastoral construit et étayé.

    La pétition se trouve ici

  • "Nous ne reverrons jamais le monde que nous avons quitté il y a un mois"

    IMPRIMER

    De  sur mediapart.fr :

    Stéphane Audoin-Rouzeau: «Nous ne reverrons jamais le monde que nous avons quitté il y a un mois»

     

    Stéphane Audoin-Rouzeau, historien de la guerre de 1914-1918, juge que nous sommes entrés dans un « temps de guerre » et un moment de rupture anthropologique.

    Stéphane Audoin-Rouzeau est directeur d’études à l’EHESS et président du Centre international de recherche de l’Historial de la Grande Guerre de Péronne. Il a publié de nombreux ouvrages consacrés à la Première Guerre mondiale et à l’anthropologie historique du combat et de la violence de guerre. Nous l’avions reçu pour son dernier livre, Une initiation - Rwanda (1994-2016), publié aux Éditions du Seuil.

    Quel regard porte l’historien de la Grande Guerre que vous êtes sur la situation présente ?

    Stéphane Audoin-Rouzeau : J’ai le sentiment de me trouver plongé, soudainement et concrètement, dans mes objets d’étude ; de vivre, sur un mode évidemment très mineur, quelque chose de ce qu’a été la Grande Guerre – pour les civils naturellement, pas pour les combattants –, cette référence si présente aujourd’hui. La phrase la plus frappante d’Emmanuel Macron, lors de son second discours à Mulhouse, a été celle qui a été la moins relevée : « Ils ont des droits sur nous », pour parler des soignants. C’est le verbatim d’une phrase de Clemenceau pour parler des combattants français à la sortie de la guerre. La référence à la Grande Guerre est explicite, d’autant plus quand on sait que l’ancien directeur de la mission du Centenaire, Joseph Zimet, a rejoint l’équipe de communication de l’Élysée. De même, pour le « nous tiendrons ». « Tenir », c’est un mot de la Grande Guerre, il fallait que les civils « tiennent », que le front « tienne », il fallait « tenir » un quart d’heure de plus que l’adversaire…

    Ce référent 14-18 est pour moi fascinant. Comme historien, je ne peux pas approuver cette rhétorique parce que pour qu’il y ait guerre, il faut qu’il y ait combat et morts violentes, à moins de diluer totalement la notion. Mais ce qui me frappe comme historien de la guerre, c’est qu’on est en effet dans un temps de guerre. D’habitude, on ne fait guère attention au temps, alors que c’est une variable extrêmement importante de nos expériences sociales. Le week-end d’avant le confinement, avec la perception croissante de la gravité de la situation, le temps s’est comme épaissi et on ne s’est plus focalisé que sur un seul sujet, qui a balayé tous les autres. De même, entre le 31 juillet et le 1er août 1914, le temps a changé. Ce qui était inconcevable la veille est devenu possible le lendemain.

    Le propre du temps de guerre est aussi que ce temps devient infini. On ne sait pas quand cela va se terminer. On espère simplement – c’est vrai aujourd’hui comme pendant la Grande Guerre ou l’Occupation – que ce sera fini « bientôt ». Pour Noël 1914, après l’offensive de printemps de 1917, etc. C’est par une addition de courts termes qu’on entre en fait dans le long terme de la guerre. Si on nous avait dit, au début du confinement, que ce serait pour deux mois ou davantage, cela n’aurait pas été accepté de la même façon. Mais on nous a dit, comme pour la guerre, que c’était seulement un mauvais moment à passer. Pour la Grande Guerre, il me paraît évident que si l’on avait annoncé dès le départ aux acteurs sociaux que cela durerait quatre ans et demi et qu’il y aurait 1,4 million de morts, ils n’auraient pas agi de la même façon. Après la contraction du temps initiale, on est entré dans ce temps indéfini qui nous a fait passer dans une temporalité « autre », sans savoir quand elle trouvera son terme.

    Lire la suite sur mediapart.fr

  • Éloge du prosélytisme

    IMPRIMER

    Denis-Jean-Pierre-Twitter.jpgPratiquer le « prosélytisme » ou un comportement  «apologétique» est mal vu par ceux qui «donnent le la» dans l’Eglise d’aujourd’hui : le pape actuel ne manque pas une occasion de proscrire ces vocables, à la surprise des chrétiens plus classiques que lui. Avec les mêmes mots, parlons-nous tous en effet de la même chose ? Jean-Pierre Denis, directeur du magazine « La Vie » clarifie le débat dans le mensuel  « La Nef » (n° 303, mai 18):

    « Comment être chrétien dans un monde qui ne l’est plus ? La réponse est simple : en oubliant la question. Pour mieux se concentrer sur l’attestation.

    Le jardin de Pâques. C’est le matin. Mais nous sommes tristes, accablés par la mort. Notre monde n’est plus chrétien, avons-nous appris. C’est bien ennuyeux. Quelqu’un pourtant a roulé la pierre, plié le linceul. « Femme, pourquoi pleures-tu ? – On a enlevé mon Seigneur, et je ne sais pas où on l’a mis ! » (Jn 20, 13). Pour nous occuper, depuis que le rideau du Temple s’est déchiré, nous avons débattu des termes, trouvé des concepts. Ou pire : conçu des plans. Mission, apostolat, évangélisation, nouvelle évangélisation, ré-évangélisation, témoignage, première annonce, seconde annonce, renouveau, renaissance, résistance à la déchristianisation, réveil, pari bénédictin, ou même enfouissement, sécularisation, relativisme, ou même identité, héritage, racines… Et pourquoi pas pôle missionnaire, plan pastoral, voire clause de sauvegarde ou liquidation créative ?

    Peut-être sommes-nous restés chez nous à pleurer et à regretter la pêche miraculeuse, la multiplication des pains, le mont Thabor. Non, sans doute avons-nous échangé des concepts, refait le match, disséqué le cadavre. Ou nous avons enfoui le trésor. Nous avons entassé des « si seulement » jusqu’à mourir de regret. Comme dans la chanson de Bigflo et Oli, « Dommage » : « Ah il aurait dû y aller, il aurait dû le faire / Crois-moi / On a tous dit : Ah c’est dommage, ah c’est dommage, c’est p’t’être la dernière fois. » Choisissez le mot qui vous convient, la nuance qui vous rassure, l’expression qui vous semble la plus juste. Mais c’est beaucoup plus radical que tous les plans sur la comète, tous les tant pis, tous les flash back aussi. Il y a un jeune homme en blanc, un ange, un jardinier. Il nous parle quand tout est perdu : « Allez dire à ses disciples, et notamment à Pierre, qu’il vous précède en Galilée » (Mc 16, 7). Elles entrèrent dans le tombeau, mais ne trouvèrent pas le corps. « Pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi les morts ? » (Lc 24, 5).

    Lire la suite

  • "Assez des prières, de messes et d’adorations virtuelles !" : le manifeste de "quelques Marie-Madeleine de notre temps"

    IMPRIMER

    Nous publions ci-dessous le "coup de gueule" de quelques amies qui refusent la ligne adoptée par l'Eglise en cette période d'épidémie. Nous laissons à nos lecteurs le soin d'en juger sachant combien il est difficile de faire sienne une attitude juste et adéquate face aux dangers de contamination et de proposer aux fidèles un service satisfaisant. Fermer les églises, suspendre toutes les célébrations, laisser les personnes âgées mourir sans le secours d'un prêtre, abandonner les familles désemparées sans célébration ni bénédiction pour leurs morts, tout cela pose évidemment question et peut aussi susciter notre indignation. D'ailleurs, que dit le pape lorsqu'il déclare : "le peuple de Dieu a besoin que le pasteur soit proche de lui, qu'il ne se protège pas trop..." Le virtuel, c'est beau mais cela ne peut remplacer la présence des personnes ni la réalité des célébrations dans nos églises.

    Maria Madalena e a Tumba Vazia

    TOUS VERS NOS EGLISES A PÂQUES ! LA PIERRE A ÉTÉ ROULEE !

    Un prêtre disait hier : « J’ai passé toute ma vie à dire aux gens : venez à la messe, et du jour au lendemain, nos évêques leur disent : n’y allez plus ! ». Et tous obéissent au doigt et à l’œil à un ordre inédit en 2000 ans de christianisme !

    Jamais, même en temps de guerre ou d’épidémie, les évêques n’ont commandé à leurs prêtres, comme ils l’ont fait en Belgique pour la Semaine Sainte, de ne pas confesser, ni baptiser, etc., ni de célébrer les Offices liturgiques − même en « petit comité » ! −, y compris le Jour de Pâques !

    Pourtant à voir les distances sanitaires entre nos experts ou politiciens en « réunion de sécurité » ou celles qui sont imposées dans nos supermarchés, on pourrait facilement les transposer dans nos églises. Pourquoi nos évêques et prêtres ont-ils subitement fermé leurs églises et cathédrale comme à Bruxelles, sans même que le pouvoir politique ne l’ait ordonné ! Etrange, triste et grave précipitation…

    Ainsi donc, toutes les prêches au sujet de la puissance de la prière, du Seigneur Maître du ciel et de la terre − et donc, de ce virus !− , du Ressuscité qui a vaincu la mort et nous donne sa Vie en abondance, appelle à donner la nôtre, à mettre notre confiance en Lui, à « ne pas craindre ceux qui tuent le corps mais plutôt celui qui peut faire périr l’âme et le corps dans la géhenne »[1] , Lui qui guérit toute maladie, chasse les démons, nous dit que « l’homme par ses inquiétudes, ne peut ajouter une coudée à sa vie », que celui qui meurt en Lui a la vie éternelle, qu’il faut prier le Père de nous délivrer de tout mal, etc., etc., toutes ces prêches ont subitement valsé aux oubliettes de la terreur si ce n’est celles du manque de foi. Inouï. Sidérant. Aux oubliettes aussi les prêches sur saint François qui embrassa un lépreux, sur le Père Damien qui partagea sa vie avec eux, sur saint Roch qui soigna les malades de la peste au prix de sa vie, etc.

    Lire la suite

  • Une nouvelle commission sur le diaconat féminin

    IMPRIMER

    De Vatican News :

    Institution d'une nouvelle commission sur le diaconat féminin

    Le Pape François l'avait annoncé à la clôture du Synode sur l'Amazonie. Cette nouvelle commission, qui compte 5 femmes dans ses rangs, sera présidée par l'archevêque de L'Aquila, le cardinal Petrocchi.

    Lors d'une récente audience accordée au cardinal Luis Ladaria Ferrer, Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, le Pape François a décidé de créer une nouvelle commission d’étude sur le diaconat féminin. Nommés par le Saint-Père, le cardinal Giuseppe Petrocchi, archevêque de l’Aquila et le père Denis Dupont-Fauville, official de la congrégation susmentionnée en deviennent respectivement le président et le secrétaire.

    Voici quels sont les membres de ce nouvel organe : Prof. Catherine Brown Tkacz, Lviv (Ukraine) ; Prof. Dominic Cerrato, Steubenville (États-Unis) ; Prof. Don Santiago del Cura Elena, Burgos (Espagne) ; Prof. Caroline Farey, Shrewsbury (Grande- Bretagne) ; Prof. Barbara Hallensleben, Fribourg (Suisse) ; Prof. Don Manfred Hauke, Lugano (Suisse) ; Prof. James Keating, Omaha (USA) ; Prof. Angelo Lameri, Crema (Italie) ; Prof. Rosalba Manes, Viterbo (Italie) ; Prof. Anne-Marie Pelletier, Paris (France).

    À la fin du Synode sur l'Amazonie, le Pape avait annoncé son intention d’instituer une nouvelle commission sur le diaconat féminin «pour continuer à étudier» et «voir comment le diaconat permanent existait dans l'Église primitive».

    En 2016, il avait créé une première commission d'étude pour le diaconat des femmes avec pour mission précise d’ «étudier la question», mais le résultat obtenu n’avait été que partiel. François en avait longuement parlé lors d’une rencontre avec l'Union internationale des Supérieurs généraux (UISG) le 10 mai 2019, remettant aux religieux le résultat des travaux de la commission, le définissant comme «un pas en avant», même si petit. 

    L'analyse de Jeanne Smits

  • Abbaye de la Cambre : une pétition circule pour s'opposer au départ des chanoines prémontrés (mise à jour, 9/4 à 14H30)

    IMPRIMER

    NON AU DÉPART DES PÈRES PRÉMONTRÉS DE L'ABBAYE DE LA CAMBRE

    Défendons la communauté de La Cambre a lancé cette pétition adressée à jean.kockerols@skynet.be et à 

    Les Pères Prémontrés installés à l’Abbaye de la Cambre depuis sept ans sont sur le point d’en être délogés !

    Ce départ imposé par Mgr Kockerols n’est pas demandé par les Pères et scandalise les fidèles. Il n’a fait l’objet d’aucune concertation avec les centaines de paroissiens de la Cambre.

    Après les expulsions des Saints Apôtres, des Fraternités de Jérusalem, l’extinction forcée de paroisses populaires, la fermeture de l’IET, cette décision est un pas de plus vers la désertification spirituelle de Bruxelles.

    Nous la refusons de toutes nos forces !

    Par leur vie de prière, leur belle liturgie et leur soin pastoral admirable, les PP. Hugues Bada et Tanguy Rivière attirent en grand nombre des  fidèles à la Cambre ; l’Abbaye a commencé à revivre au rythme des offices, de l’adoration eucharistique, de la prière des mères, de la formation des enfants, de la préparation au mariage, des parcours pour les couples, et des nombreux événements rassemblant une Communauté vivante se fortifiant année après année. L’Abbaye qui renoue ainsi avec ses racines monastiques, joue ainsi, par-delà la prière et soutenue par celle-ci, un rôle social fondamental au cœur de Bruxelles et bien au-delà.

    Subitement et sans avertissement préalable, le 1er avril dernier, Mgr Kockerols fait savoir par un communiqué lapidaire qu’« il était cependant devenu de plus en plus difficile, vu les défis pastoraux de l’Église de Bruxelles d’une part, et les enjeux propres à l’Abbaye de Leffe d’autre part, de maintenir telle quelle cette présence. »

    Nous ne comprenons pas en quoi les «défis pastoraux de l’Eglise de  Bruxelles»  ainsi que ceux d’un ordre religieux consacré à l’apostolat paroissial peuvent être mis à mal par une pastorale qui porte ses fruits.

    En quoi donc, la situation pastorale de l’Église de Bruxelles se trouvera améliorée par l’extinction d’un apostolat si fécond ?

    Nous demandons :

    ·      Que les « défis pastoraux » de l’Église de Bruxelles ne soient pas réglés par le départ des Pères Prémontrés de la Cambre. Ce n’est pas en écartant ses prêtres dont l’apostolat est fécond qu’on améliorera la situation de notre Église ;

    ·      Que les Pères Prémontrés puissent poursuivre leur apostolat à la Cambre avec leur spécificité, sachant que la diversité des charismes est une richesse pour l’Église et son rayonnement.

    Nous comprenons que les défis pastoraux de Bruxelles sont énormes. Mais réjouissons-nous de ces lieux rayonnants et soutenons-les ; Bruxelles n’a pas trop de prêtres et ne peut se permettre d’en renvoyer. Ne coupons pas la branche qui porte du fruit !

    Nous ne voulons pas d’une Église qui vide et abandonne ses églises et en chasse les prêtres.

    Puissent Mgr De Kesel et son évêque auxiliaire Mgr Kockerols abandonner leur projet ou du moins le suspendre afin de prendre le temps du discernement nécessaire pour de justes décisions en faveur du bien des âmes.

    Nous vous invitons a signer la pétition
    en cliquant sur le lien 

    Je soutien les paroissiens
    de l'Abbaye de La Cambre 
    Je signe la pétition


    http://chng.it/gtXTTLHWxJ

    Nous vous remercions pour votre soutien

    Des paroissiens de l'Abbaye de La Cambre 

    CEPENDANT, le Père abbé de l'Abbaye de Leffe dont font partie les deux chanoines prémontrés de La Cambre, a réagi à cette initiative, appelant les deux parties au dialogue :

    L’image contient peut-être : texte

  • Covid-19 : les chrétiens évangéliques de Mulhouse ont servi de bouc émissaire

    IMPRIMER

    De Paul Sugy sur le site du Figaro Vox :

    Jean-Pierre Denis: «Les évangéliques de Mulhouse ont servi de bouc-émissaire»

    FIGAROVOX/ENTRETIEN - Le directeur de l’hebdomadaire La Vie estime que le procès intenté aux participants du rassemblement chrétien à Mulhouse, notamment par Jean-Luc Mélenchon dimanche, est injustifié, car dans le même temps les élections municipales ou les matchs de football étaient maintenus eux-aussi.

    7 avril 2020

    Jean-Pierre Denis est directeur de l’hebdomadaire La Vie et auteur d’Un catholique s’est échappé, paru aux éditions du Cerf.

    FIGAROVOX.- Peut-on rapprocher, comme l’a fait Jean-Luc Mélenchon dans l’émission «Le Grand Jury» dimanche, l’attaque de Romans et le rassemblement évangélique de Mulhouse, qui a sans doute contribué à répandre le virus en Alsace?

    Jean-Pierre DENIS.- La réponse se trouve dans la vidéo de l’émission. Quand on la regarde attentivement, on y voit un Jean-Luc Mélenchon curieusement déstabilisé par la question de Guillaume Roquette. Il semble s’embarrasser dans les ficelles de sa propre réponse, sentant bien qu’elle n’a aucun sens. Et elle en a d’autant moins qu’il confond encore une fois les «évanglistes», auteurs il y a deux mille ans des quatre évangiles, et les «évangéliques», une branche du protestantisme contemporain. Mais c’est troublant surtout pour qui croyait que Jean-Luc Mélenchon était de gauche. Si c’est toujours le cas, quitte à chercher des boucs-émissaires, il en trouverait de bien meilleurs parmi les élites qui se sont mis au vert ou au bleu après nous avoir invités à la distanciation sociale et au civisme. Le Guardian, par exemple, a publié une enquête montrant comment le rassemblement des hyper-riches dans le club le plus sélect du Brésil a diffusé le virus dans tout le pays. Voilà une info de gauche!

    Plusieurs commentateurs moquent avec mépris les responsables religieux qui voient dans cette épidémie un «signe de Dieu». Vous êtes un journaliste et essayiste catholique: jugez-vous, pour votre part, que l’on peut avoir une lecture spirituelle de la crise actuelle? Peut-on concilier cette approche avec une attitude raisonnable à l’égard des recommandations scientifiques?

    Penser que la science et la foi s’opposent, c’est insulter la mémoire de Louis Pasteur, ce fervent catholique qui, me semble-t-il, s’y connaissait vaguement en épidémies et même en vaccins. Et quant à se demander s’il s’agit d’un signe de Dieu… comment en douter, si l’on est croyant? Comment penser que le Dieu qui s’est fait homme puisse se désintéresser de l’homme? Le Deutéronome, les psaumes, les prophètes, la Bible entière ne parlent que de cela, jusqu’aux événements qui accompagnent la mort de Jésus, que commémorera cette semaine le Vendredi Saint. «L’Église a le devoir, à tout moment, de scruter les signes des temps, et de les interpréter à la lumière de l’Évangile», disait encore le concile Vatican II, en 1965. Ce qui était vrai en une ère gentiment optimiste ne peut pas l’être pas moins dans une épreuve comme celle que nous traversons.

    Lire la suite

  • L’homme a besoin de rituel

    IMPRIMER

    Via la revue de presse de l'Homme Nouveau :

    Le confinement obligé permet de rappeler que, même au plan naturel, l’homme a besoin de rituel. C’est ce que souligne une étude publiée dans l’AFS (avril) sous le titre Du rituel dans la vie ordinaire :

    Le rituel a aujourd'hui mauvaise presse, car il est compris comme synonyme de statique, de figé, de réactionnaire. Ce qui est chanté de nos jours est plutôt le changement, le neuf, le surprenant, "ce qui bouge". Tout doit participer à cette œuvre du progrès et les règles, jusqu'alors immuables, doivent être précipitées dans les précipices du passé, sans espoir de retour. (…) Plus que jamais, il est nécessaire de se raccrocher à des rites légitimes pour tenir bon dans la vie familiale notamment. Ce sont ces coutumes répétées qui forment comme un ciment unifiant les différents membres de la famille. Chacun s’y plie de bonne grâce car bien conscient de la nourriture intérieure qu’il reçoit ainsi. Sachant que la vie privée est l’îlot sur lequel s’élabore la résistance actuelle contre l’effondrement des mondes, il est d’autant plus précieux de l’entourer de rites qui lui permettent de demeurer droite et ferme. Par exemple, il n’est pas inutile d’être éduqué en respectant les règles de la politesse et de la courtoisie. Les révolutionnaires de 1789 avaient bien compris que le vandalisme contre la pierre devait s’accompagner de la destruction de l’esprit. Aussi édictèrent-ils des lois pour mettre à bas l’ancienne et exquise politesse qui réglait les rapports humains, jusque dans les plus humbles campagnes, sous la monarchie. En nivelant ainsi par le bas les relations entre les hommes, ces nouveaux maîtres espéraient vaincre toute opposition : abandon des titres, tutoiement obligatoire, mise à l’écart de toute formule de politesse, etc. (…) Il ne s’agit pas d’être "à cheval sur les principes", car cela n’a rien à voir avec le respect d’un rituel. Les sans-culottes étaient à cheval sur les principes et ces derniers conduisent toujours à la mort. Un rite fait vivre, il adoucit les mœurs et huile les rouages qui, sinon, sont grinçants et rouillés.

  • Le cardinal Pell est acquitté et retrouve la liberté

    IMPRIMER

    De Paul Smeaton sur LifeSiteNews :

    Featured Image

    Le cardinal Pell, acquitté à l'unanimité des accusations d'abus sexuels par la Haute Cour d'Australie, sera libéré

    «Il est alarmant qu'un homme ait dû passer près de 14 mois en prison sur le témoignage non corroboré d'un seul accusateur, malgré plusieurs alibis. Il est nécessaire que la police et le procureur répondent des accusations de poursuites malveillantes », a déclaré un ancien enfant de chœur à la cathédrale Saint-Patrick de Melbourne.

    6 avr.2020
     
    CANBERRA, Australie, 6 avril 2020 (LifeSiteNews) - La Haute Cour d'Australie a acquitté le cardinal George Pell de ses condamnations pour abus sexuels sur des enfants et a ordonné sa libération de prison, à l'unanimité des sept juges de la cour.

    "Je n'ai aucun ressentiment envers mon accusateur", a déclaré Pell dans un communiqué. «Je ne veux pas que mon acquittement s'ajoute à la douleur et à l'amertume que beaucoup ressentent.»

    John Macauley, un ancien servant d'autel à la cathédrale Saint-Patrick de Melbourne, a assisté au procès de Pell et à la récente audience d'appel, et a déclaré à LifeSiteNews que la décision d'aujourd'hui "est un grand soulagement pour ceux d'entre nous qui croyaient que la vérité finirait par émerger".

    "Le Cardinal est rentré volontairement de Rome pour laver son nom malgré tous les risques de se présenter devant un jury imprégné de propagande anti-Pell", a déclaré Macauley. "Chaque étape de cette saga juridique, qui remonte à cinq ans, a marqué d'une empreinte noire notre système judiciaire, mais tout est inversé aujourd'hui."

    Dans une déclaration mardi matin (heure australienne), la Haute Cour a annoncé: "Aujourd'hui, la Haute Cour a accordé l'autorisation spéciale de faire appel d'une décision de la Cour d'appel de la Cour suprême de Victoria et a reçu l'appel à l'unanimité. La Haute Cour a estimé que le jury, agissant rationnellement sur l'ensemble de la preuve, aurait dû avoir un doute sur la culpabilité du requérant pour chacune des infractions pour lesquelles il avait été condamné, et a ordonné que les condamnations soient annulées et que les verdicts d'acquittement soient inscrits à leur place."

    Pell, 78 ans, est en prison depuis février 2019 après qu'un jury l'ait reconnu coupable de deux chefs d'agression sexuelle contre un enfant le 11 décembre 2018. Il a toujours nié les accusations, qui reposent sur le témoignage non corroboré d'une seule personne. L'année dernière, la Cour d'appel de Victoria avait confirmé le verdict de culpabilité.

    Lire la suite

  • Maisons de repos : maintenir un lien avec l'environnement familial ou amical

    IMPRIMER

    Ehpad (Etablissement d'Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes) en France, Maison de Repos chez nous, ce n'est pas si différent et l'appel de Véronique Fournier vaut sans doute pour la Belgique :

    Du site de Libération :

    Véronique Fournier, du Centre d’éthique clinique de Cochin, affirme qu’il est possible de traiter autrement les seniors d’Ehpad, totalement isolés par le confinement.

    Veronique fournier

    La Dr Véronique Fournier (photo DR), qui a créé le Centre d’éthique clinique à l’hôpital Cochin, préside le Centre national des soins palliatifs et de la fin de vie. Elle s’inquiète de ce qui se passe dans les Ehpad.

    Le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) vient de s’inquiéter sur la question du respect du consentement des seniors. Ajoutant que la situation d’urgence ne saurait autoriser qu’il soit porté atteinte aux exigences fondamentales de l’accompagnement et du soin…

    De tout temps, les situations de crise ont été néfastes au respect des droits et libertés individuelles. Et les plus vulnérables sont ceux qui trinquent le plus. Le CCNE a raison. Je suis inquiète de ce que l’on entend et comprend de ce qui se passe dans les Ehpad. Encore hier, il y a eu ce témoignage à propos d’une dame de 92 ans, en transition entre domicile et maison de retraite : elle espérait que sa famille la reprendrait quelques semaines, le temps du confinement. Mais personne n’a réussi à le faire. Du coup, pour être mieux confinée, et que l’institution ne puisse pas être accusée de laxisme, elle a été mise dans une chambre seule, fermée à clé pour ne pas qu’elle s’échappe. Pas de visites autorisées. Juste trois passages de soignants par jour, masqués et gantés, qui viennent déposer du bout des doigts un plateau-repas aseptisé. Ils n’arrivent plus à prendre le temps, encore moins que d’habitude nous dit-on, de converser quelques minutes. Plus aucune rééducation bien sûr, ni marche hors de la chambre ni animation collective. La télévision pour seule distraction vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Quel consentement peut-on espérer à cela, alors que sa famille a tenté par tous les moyens de ne pas lui infliger cet enfermement dramatique ?

    L’environnement familial ou amical est souvent le seul lien qui rattache les résidents au monde extérieur, et voilà qu’il est brisé…

    Il faut permettre que ce lien fragile continue, au moins a minima. Pourquoi ne pas laisser entrer une personne proche, toujours la même ? Elle pourrait être équipée d’un masque et de gants, voire d’une surblouse, qu’elle pourrait laisser sur place et réenfiler d’un jour à l’autre. On ne saurait plaider la pénurie de matériel de protection pour ne pas permettre ce minimum. Ce serait indécent.

    Que penser de la fin de vie en Ehpad ? En ces temps de panique, il manque de médecins pour les accompagner, mais aussi de médicaments pour soulager…

    Au Centre national des soins palliatifs et de la fin de vie, nous avons des témoignages catastrophiques. Des directeurs ou médecins coordinateurs d’Ehpad appellent en situation de grand désarroi. Dans des structures, il n’y a la nuit qu’une aide-soignante de permanence, voire une assistante médico-psychologique. Elles se sentent bien seules lorsqu’un résident se met à être en difficulté respiratoire. C’est le cas du reste aussi dans les Maisons d’accueil spécialisées et les foyers pour personnes lourdement handicapées. Alors on se mobilise, localement. Les équipes mobiles de gériatrie et de soins palliatifs, la main dans la main, appellent les Ehpad et autres structures médico-sociales de leur secteur, identifient celles qui sont les plus en difficulté, mettent en place des astreintes téléphoniques, élaborent des protocoles de bonne pratique. Tout le monde se met aux soins palliatifs. On s’aperçoit que ce n’est pas si compliqué, que tout le monde peut apprendre à soulager, à être là. Mais il faut un «effecteur» : quelqu’un qui installe la perfusion et injecte au bon moment la bonne dose du bon produit. Et là, cela devient difficile. Autant des volontaires de toute la France ont répondu à l’appel en réa, autant ils ne semblent pas se précipiter pour se déplacer la nuit dans les Ehpad. Mais à chaque jour son urgence. Peu de doutes que celle-là aussi trouvera réponse dans les jours qui viennent grâce au mouvement de mobilisation citoyenne à l’œuvre depuis le début de l’épidémie.