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Débats - Page 326

  • Faut-il élargir les conditions d'accès à l'avortement ?

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    De RCF :

    Faut-il élargir les conditions d'accès à l'avortement ?

    Présentée par Laurent Verpoorten

    DURÉE ÉMISSION : 60 MIN

    Faut-il élargir les conditions d'accès à l'avortement ?

    Mercredi dernier, le 27 novembre, une proposition de loi visant à allonger le délai légal d’avortement était portée au vote des parlementaires de la commission justice. La veille, dans une carte blanche publiée dans les journaux La Libre et De Morgen, plus de 750 médecins et soignants, francophones et néerlandophones, de toutes spécialités, de toutes générations et de toutes confessions unissaient leurs voix pour dénoncer le délitement des balises éthiques dans cette proposition de loi. Dans Perspectives, Laurent Verpoorten reçoit trois de ces signataires.

  • La "Voie synodale" allemande : c'est parti

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    De Philippe Keulemans sur kerknet (traduction automatique) :

    L'Eglise catholique allemande entame sa Voie synodale

    PUBLIÉ LE DIMANCHE 1 DÉCEMBRE 2019

    L’Église allemande entame un processus de réflexion sur la structure du pouvoir ecclésiastique, le célibat obligatoire des prêtres, la morale sexuelle et le rôle de la femme dans l’Église.

    Aujourd'hui, premier dimanche de l'Avent, la Voie synodale , le processus synodal de deux ans , commence à l'initiative de la Conférence des évêques allemands (DBK) et du Comité central des catholiques allemands (ZdK). De plus, les évêques allemands entament un dialogue avec les laïcs sur les défis les plus importants auxquels l’Église catholique en Allemagne est confrontée. Le but ultime est le renouvellement de l'église. Rome semble prudemment positive, mais aussi avec une certaine méfiance vis-à-vis de l'expérience. Le cardinal Robert Sarah , préfet de la Congrégation pour la religion divine et la discipline des sacrements, a récemment souligné que les Allemands ne devraient pas rêver de pouvoir prendre lors de cette réunion synodale des décisions contraires à la doctrine ecclésiastique. Il s’agit en particulier d’un avertissement pour les partisans de résolutions de grande portée sur la bénédiction ecclésiastique des relations des couples homosexuels, le diaconat des femmes et les viri probati (hommes mariés dont la vie a été prouvée et qui peuvent être ordonnés prêtres) et le groupe rêvant d'abolir le célibat obligatoire des prêtres. Sous la pression du Vatican, il a été décidé que les décisions sur des questions morales et ecclésiastiques ne seront pas contraignantes.

    Le pape François a appelé les Allemands à ne pas oublier l'importance de l'évangélisation au cours du processus synodal.

    Les évêques allemands espèrent que la Voie synodale pourra donner une nouvelle impulsion à l'évangélisation et contribuer à la vitalité des communautés ecclésiales. La réflexion sur l’Église de demain devrait également contribuer à faire face aux conséquences des abus sexuels. Le mouvement Maria 2.0 , qui a fait la une avec sa grève dans l'Eglise et qui pousse les femmes à avoir plus de voix et de responsabilité dans l'Église, ne participe pas à l'exercice. Thomas Sternberg , président de la ZdK , souligne que l'importance de la route synodale s'étend au-delà de l'Allemagne et est également importante pour les communautés ecclésiales ailleurs en Europe et pour l'Eglise mondiale.

    Selon les évêques allemands, la crise est tellement profonde à cause du scandale des abus que les réformes ne peuvent plus être retardées.

    Avec la célébration eucharistique et l’allumage de bougies synodales , c’est aujourd’hui à la Frauenkirche, la cathédrale Notre-Dame de Munich, où le cardinal Reinhard Marx est archevêque. Ce n'est pas une coïncidence. L'ancien président de la COMECE, qui est également conseiller du pape, a pleinement soutenu cette initiative car il est convaincu que les responsables d'Eglise et les laïcs doivent s'unir pour donner une nouvelle dynamique à l'Église catholique allemande. Comme ailleurs, l'Eglise allemande a été assommée par la succession de scandales d'abus. (...)

  • La vision politique du Pape François : le "mythe du peuple"

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    De Sandro Magister (Settimo Cielo) en traduction française sur le site Diakonos.be :

    Un Pape avec le « mythe » du peuple

    Le texte qui suit est celui de l’allocution de Sandro Magister aux journées d’étude organisées du samedi 30 novembre au dimanche 1er décembre à Anagni, en la Sala della Ragione, à l’initiative de la Fondation Magna Carta et portant sur le thème : « À César et à Dieu. Église et politique dans les pontificats de Jean-Paul II, Benoît XVI et François ».

    Avec en supplément la réponse de Sandro Magister au terme des débats.

    *

    La vision politique du Pape François

    de Sandro Magister
    Anagni, le 30 novembre 2019

    La vision politique du Pape François s’enracine avant tout dans son expérience de vie, en Argentine

    Nommé maître des novices de manière précoce, le jeune Bergoglio, alors âgé de trente-quatre ans, a milité pour le retour au pays de Juan Domingo Perón, qui vivait à cette époque en exil à Madrid. Il est devenu le guide spirituel des jeunes péronistes de la Guardia de Hierro qui étaient présents en force dans l’université jésuite du Salvador. Et il a poursuivi son militantisme même après avoir été nommé, de façon assez étonnante, supérieur provincial des jésuites d’Argentine en 1973, l’année même du retour de Perón et de sa réélection triomphale.

    On retrouve Bergoglio parmi les rédacteurs du « Modelo nacional », le testament politique que Perón a voulu laisser après sa mort. C’est pour toutes ces raisons qu’il s’est attiré l’hostilité féroce d’une bonne moitié des jésuites argentins, plus à gauche que lui, tout particulièrement après qu’il ait cédé l’université du Salvador, qui avait été mise en vente pour renflouer les finances de la Compagnie de Jésus, précisément à ses amis de la Guardia de Hierro.

    C’est pendant ces années que le futur pape a élaboré le « mythe », ce sont ses propres termes, du peuple comme acteur de l’histoire. Un peuple par nature innocent et porteur d’innocence, un peuple qui a le droit inné d’avoir « tierra, techo, trabajo » et qu’il associe avec le « santo pueblo fiel de Dios ».

    Le « mythe du peuple »

    Mais en plus de sa propre expérience de vie, la vision politique du pape Bergoglio a également pris forme grâce à l’enseignement d’un maître, comme il l’a confié au sociologue français Dominique Wolton dans un livre-entretien paru en 2017 sous le titre « Politique et société » :

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  • Procès Barbarin en appel : non à la justice du bouc émissaire

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    De Gérard Leclerc sur le site web de « France Catholique » :

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     « Le premier procès Barbarin fut un grand procès pour les victimes du Père Preynat. Celui en appel pourrait être un grand procès pour le droit. » C’est Pascale Robert-Diard, de la rédaction du Monde, qui émet cette appréciation fondée sur une analyse précise de l’intervention de Joël Sollier, représentant du ministère public au Palais de justice de Lyon. Pour l’avocat général, l’archevêque de Lyon ne saurait être condamné pour non dénonciation d’agressions sexuelles, comme le voulait un certain nombre de victimes du Père Preynat. Ainsi dément-il le verdict du précédent procès, où le cardinal Barbarin avait été condamné à six mois de prison avec sursis. Pascale Robert-Diard affirme même que Joël Sollier s’est montré sévère à l’adresse des juges de première instance. N’a-t-il pas parlé d’une « chimère » juridique « qui ne répondrait qu’à un impératif idéologique dont les conséquences dévastatrices n’ont, à l’évidence, pas été suffisamment pesées » ?

    Reconnaissons-le, les membres de La Parole libérée sont aussi durement frappés par cette déconstruction d’un premier verdict. De quoi s’agissait-il pour eux, sinon d’obtenir une condamnation dont la nature symbolique frapperait l’opinion ? Il est extrêmement dangereux d’étendre outre mesure la notion de délit de non-dénonciation dans le but de faire un exemple, est-il répondu. Dès lors la condamnation du cardinal Barbarin devient des plus improbables. Nous sommes ici dans le domaine du droit dans toute sa rigueur, et l’on s’éloigne du climat du premier procès Barbarin.

    Ce premier procès avait bel et bien été ce qu’écrit Pascale Robert-Diard, un grand procès pour les victimes. Mais n’était-ce pas plutôt un procès Preynat, où Philippe Barbarin tenait le rôle d’un présumé coupable à la place de l’intéressé ? En choisissant l’archevêque de Lyon comme principale cible de leur colère, les victimes avaient pris un sérieux risque. La justice ne pouvait les suivre, en termes de droit. Cependant, la logique inhérente à la désignation d’un bouc émissaire, sur lequel on fait peser toutes les responsabilités, va continuer ses ravages, avec le déferlement d’une haine dans les médias et les réseaux sociaux, qui ne fera rien pour apaiser les souffrances des victimes

    »Ref. « Un grand procès pour le droit »

    JPSC

  • Lyon, procès Barbarin : en appel le parquet requiert la relaxe

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    L’avocat général rappelle qu’on ne peut demander à quelqu’un de dénoncer des faits prescrits alors que l’auteur de ces faits ne pourra être condamné puisque bénéficiant de cette même prescription ! « Qui peut souscrire à un tel système ? » conclut le ministère public. De Bérengère Dommaigné sur le site web « aleteia », le 29 novembre 2019 : 

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    "La deuxième journée du procès du cardinal Barbarin devant la Cour d’appel de Lyon a pris fin vendredi avec les plaidoiries du ministère public et de la défense. Le parquet requiert la relaxe du prélat ne voulant pas ajouter « de l’injustice à l’injustice ». La cour rendra son arrêt le 30 janvier 2020.

    L’ambiance était concentrée et technique dans la salle de la Cour d’appel de Lyon où s’est tenu pendant deux jours le procès du cardinal Barbarin. Celui-ci faisait appel de sa condamnation en première instance, le 7 mars dernier, à six mois de prison avec sursis pour ne pas avoir dénoncé les agressions commises sur des scouts, avant 1991, par le père Bernard Preynat. En interjetant appel, le cardinal conteste cette conclusion, reconnaissant des erreurs mais pas un délit, et niant toute volonté de cacher « ces crimes odieux », lui-même n’étant arrivé dans le diocèse de Lyon qu’en 2002.

    Dans cette affaire, il y a avant tout des victimes. Les victimes du père Preynat qui, courageusement, inlassablement demandent justice et crient leurs douleurs et leurs souffrances. Par le biais de l’association la Parole libérée qui a fait un énorme travail de mise en lumière, ces victimes ont pu mettre à jour les drames subis par de nombreux scouts dans les années 1970 et 1980 du fait d’un prêtre, Bernard Preynat. En première instance comme lors de cet appel, c’est donc d’abord cette souffrance qui saute aux yeux ainsi qu’une certaine incompréhension. « Pourquoi donc n’est-ce pas Bernard Preynat qui est assis sur le banc des accusés ? » Cette question va enfin avoir sa réponse puisque le procès du père Preynat doit avoir lieu du 13 au 17 janvier prochain.

     Lire aussi : Procès de Mgr Barbarin : « les feuilles mortes du buzz se ramassent à l’appel »

    Les témoignages bouleversants qui se succèdent à la barre suscitent peu de questions de la part des parties civiles comme de la défense pendant ces deux jours d’appel. « Si j’avais parlé à 10 ans, jamais on ne m’aurait cru », témoignait au premier jour du procès l’un d’entre eux Christian Burdet. « Si le diocèse avait agit à l’époque, nous n’en serions pas là ». « Ma vie a changé le jour où j’ai enfin parlé, en janvier 2015, cela m’a libéré d’un fardeau que j’ai porté seul pendant quarante ans ! ». Les neuf victimes qui témoignent les unes après les autres, laissent la salle glacée et silencieuse. Beaucoup pensaient être « le seul à subir cela » et disent pourtant connaître aujourd’hui d’autres victimes qui n’ont pas ou ne veulent pas encore parler au grand jour. Des vies brisées, le poids du silence et de la culpabilité qui sort enfin aujourd’hui dans un cri « qu’il faut entendre », estime le ministère public dans son réquisitoire ce matin, en ce deuxième jour d’appel.

    « La justice ne doit pas faire du symbolique »

    « Il n’y a pas, de la part du ministère public, le moindre aveuglement ou la moindre distance en ce qui concerne la douleur des victimes », a commencé l’avocat général Joël Sollier avant de requérir la relaxe du cardinal Barbarin. Pour lui une condamnation présente un risque juridique : « La justice ne doit pas faire du symbolique. Le système juridique ne peut être soumis à de telles torsions pour servir une cause, aussi juste soit-elle « . Et d’expliquer ces torsions. Si on rend le cardinal Barbarin coupable d’une non-dénonciation, cela signifierait que d’autres témoins directs ou indirects des agressions sexuelles du père Preynat à la fin des années 1980 pourraient en être également tenus responsables : l’Église, les parents et les proches des victimes, et les victimes elles-mêmes parce qu’elles n’auraient pas cherché à protéger d’autres victimes potentielles. « Qui veut souhaiter vouloir créer une telle chimère (…) aux conséquences dévastatrices ? »

     Lire aussi : Comment protéger les enfants des abus sexuels ?

    Autre question de droit incontournable pour l’avocat général, le caractère intentionnel de la non-dénonciation. Mgr Barbarin a-t-il eu conscience qu’il entravait la justice ? L’avocat général en doute, citant un mail du cardinal à Alexandre Hezez, suite à leur rencontre où celui-ci a confié les agressions subies. Dans ce mail, le cardinal lui suggère par écrit de porter plainte, bien qu’il pense que les faits soient prescrits. Peut-on « courir le risque d’ajouter de l’injustice à l’injustice » conclut l’avocat général rappelant qu’on ne peut demander à quelqu’un de dénoncer des faits prescrits alors que l’auteur de ces faits ne pourra être condamné puisque bénéficiant de cette même prescription ! « Qui peut souscrire à un tel système ? » , conclut le ministère public. La cour d’appel de Lyon doit rendre son arrêt le 30 janvier 2020.  À sa sortie, le cardinal a rapidement pris la parole : Je m’en remets à la décision de la justice et je veux dire aux victimes que je ne pense qu’à elles ".

    Ref. Procès Barbarin : en appel le parquet requiert la relaxe

    JPSC

  • "Vouer un culte populiste au pape, c'est faire fausse route" (Cardinal Müller)

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    De Michel Janva sur le site du Salon Beige :

    Cardinal Müller : c’est faire fausse route que de vouer un culte populiste au pape, en l’absence de tout esprit critique

    Le cardinal Gerhard Ludwig Müller, théologien dogmatique, évêque émérite de Ratisbonne (2002- 2012), en Allemagne, puis préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la foi de 2012 à 2017, a été longuement interrogé dans le numéro de décembre de La Nef. Extrait :

    Nous vivons dans l’Église une période troublée : quelle doit être l’attitude du simple fidèle catholique quelque peu déstabilisé par les « ouvertures » de l’actuel pontificat ?

    Notre tâche est de prier pour le Saint-Père, de lui accorder toute notre confiance et notre bienveillance, parce qu’il est un frère chrétien et notre maître suprême dans la foi. En revanche, c’est faire fausse route que de vouer un culte populiste au pape, en l’absence de tout esprit critique, comme si celui-ci était une célébrité de ce monde. Notre foi s’adresse non pas à une personne humaine, mais seulement à Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit. Nous croyons dans et avec la communauté de l’Église, qui a reçu de Dieu tous les charismes et les ministères nécessaires. Les fidèles ne doivent pas s’élever au-dessus des pasteurs qui leur sont donnés par Dieu ni chercher à obtenir le pouvoir à la seule fin de trans former l’Église de la maison de Dieu en une« maison de commerce » (Jn 2, 16). Les pasteurs, qui sont les ministres de l’Église, doivent se préoccuper du salut et du bien-être des fidèles. L’Église est centrée sur le Christ. Il est notre seul maître et Seigneur. Mais les évêques et le pape, en tant que successeurs des apôtres, sont investis de l’autorité du Christ pour nous enseigner la vérité du Christ et nous conduire, en bons pasteurs, par l’exemple, sur le chemin du salut : « Ses disciples se rappelèrent qu’il est écrit : L’amour de ta maison fera mon tourment » (Jn 2,17 ; Ps 69,10).

  • La menace de l'avortement reste la priorité absolue des évêques des Etats-Unis

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    Evêques américains: "La menace de l’avortement reste notre priorité absolue."

    Michael J. O’Loughlin (source)

    12 novembre 2019

    La "menace de l'avortement" est la "priorité absolue" pour les évêques américains, selon une nouvelle lettre adoptée le 12 novembre par la Conférence des évêques catholiques des États-Unis. La lettre servira d'introduction à un guide de vote qui sera publié avant les élections de 2020. Mais cette formulation a attiré l’opposition de certains évêques qui ont déclaré qu’elle ne reflétait pas les priorités du pape François. (?!)

    "La menace de l'avortement reste notre priorité absolue car elle attaque directement la vie elle-même, car elle a lieu dans le sanctuaire de la famille et en raison du nombre de vies détruites. Dans le même temps, nous ne pouvons ignorer ou ignorer d’autres menaces graves à la vie et à la dignité humaines telles que le racisme, la crise environnementale, la pauvreté et la peine de mort.

    Nos efforts pour protéger les enfants à naître restent plus importants que jamais, car, tout comme la Cour suprême peut accorder plus de latitude aux lois des États limitant l'avortement, les législateurs des États ont adopté des lois qui non seulement légalisent l'avortement pendant les neuf mois de la grossesse, mais ouvrent la porte à l'infanticide. . En outre, l'avortement contamine de nombreuses autres questions importantes en s'insérant dans la législation en matière d'immigration, de soins aux pauvres et de réforme des soins de santé."

    La menace de l'avortement est-elle la priorité absolue des évêques belges ? L'électorat catholique de notre pays sera-t-il invité à en tenir compte lors de prochaines élections ? Les députés qui auront voté l'élargissement de la loi sur l'avortement seront-ils considérés comme infréquentables ?

  • Des prêtres mariés? Oui peut-être, mais en continence parfaite!

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    De Sandro Magister (Settimo Cielo) en traduction française sur le site Diakonos.be :

    Un missionnaire écrit après le synode sur l’Amazonie.  Des prêtres mariés peut-être, mais en continence parfaite

    Je publie une lettre que je viens de recevoir.  Le missionnaire italien qui me l’a envoyée depuis le Mexique est déjà connu et apprécié par les lecteurs de Settimo Cielo depuis son article d’il y a trois ans sur la même question : la continence parfaite exigée depuis l’époque des apôtres pour tous ceux qui reçoivent  les Ordres sacrés, qu’ils soient célibataires ou mariés :

    > Des prêtres mariés oui, mais vivant avec leur épouse comme frère et sœur

    Il a également publié un livre sur le sujet, publié d’abord au Mexique en 2012 et ensuite en Italie en 2014, et il en a d’ailleurs envoyé une copie accompagnée d’une lettre au Pape François, sans recevoir de réponse de sa part.

    Settimo Cielo est revenu sur le même sujet le 1er novembre dernier en publiant un commentaire du théologien dominicain Thomas Michelet :

    > Des prêtres mariés en continence parfaite. La leçon des premiers siècles de l’Église

    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso.

    *

    Cher Sandro Magister,

    Je suis le Père Vittorio Moretto, missionnaire combonien.  Voilà 21 ans que je me trouve au Mexique au service de la mission après avoir donné un coup de main, pendant quelques années, au Père Maître du noviciat de mon institut sur le vieux continent.  Il y a trois ans, je vous avais écrit un mot à propos du célibat des prêtres, et vous l’aviez publié.  Je voudrais aujourd’hui revenir sur ce sujet dans la foulée de la célébration du synode sur l’Amazonie et de la proposition qu’on y a formulé d’ordonner prêtre des diacres mariés.

    Jusqu’à présent, à première vue, il n’y a rien de nouveau sur le sujet.  Ou plutôt si, la grande nouveauté c’est que devant la proposition de conférer l’ordination sacerdotale à des hommes mariés, personne parmi les cardinaux et les évêques, participant au synode ou pas, n’a rappelé que l’Église, depuis les temps apostoliques, leur demandait la continence parfaite dans le mariage, c’est-à-dire l’abstention des actes sexuels.

    Laissez-moi prendre quelques exemples.  Dans votre article du 11 novembre, vous rapportez l’interview du cardinal Camillo Ruini dans laquelle il évoque également le thème des hommes mariés ordonnés prêtres.  Le cardinal déclare ceci : « À mon avis, il s’agit d’un choix erroné.  Et j’espère et je prie pour que le Pape, dans la prochaine exhortation apostolique post-synodale, ne le confirmera pas. »  Et de défendre la règle du célibat comme étant « un grand signe de don total à Dieu et au service des frères, particulièrement dans un contexte érotisé comme celui d’aujourd’hui.  Y renoncer, ne fût-ce qu’exceptionnellement, reviendrait à céder à l’esprit du monde. »  La question posée au cardinal Ruini concernait directement le fait d’ordonner prêtre des hommes mariés et, dans sa réponse, il n’a fait que rappeler la valeur du célibat sans mentionner le moins du monde la continence pour les hommes mariés ordonnés prêtres.  Tandis que le cardinal Gerhard Müller, dans une interview d’octobre dernier avec Paolo Rodari pour « La Repubblica », a clairement rappelé la tradition apostolique de l’Église concernant la « chasteté » – mais il serait plus approprié de parler de « continence » – des époux ordonnés.

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  • La justice ne peut pas inventer un "droit à mourir" (Pape François)

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  • La règle du célibat des prêtres, une simple question de discipline ?

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    L’attachement de l’Église latine à la règle du célibat sacerdotal est bien souvent mal compris. Pourquoi l’Église maintient-elle cette discipline ? Quel en est son fondement ? Comment des jeunes peuvent-ils aujourd’hui s’y préparer ? Voici, puisés dans le Magistère et la pratique de l’Église, quelques éléments de réponse apportés ici par la Communauté Saint-Martin  (France) :

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    Le célibat: une loi ecclésiastique à remettre en cause ?

    L’affirmation que la pratique du célibat « n’est pas exigée par la nature du sacerdoce » (Concile Vatican II, décret Presbyterorum Ordinis n°16) a souvent été utilisée pour ne faire du célibat qu’une question purement disciplinaire. Le célibat ne serait qu’une contrainte imposée aux prêtres par l’Église latine, contrainte de plus en plus incompréhensible au vu de la mentalité actuelle et du manque de prêtres pour célébrer l’Eucharistie. Cette façon de présenter les choses, relayée par les médias, ne rend pas compte des vraies motivations de l’Église quand elle parle des « multiples convenances » du célibat avec le sacerdoce.

    iLe vrai fondement du célibat sacerdotal

    Mettre en valeur l’argument de la totale disponibilité à la mission comme motif du célibat fait naître rapidement des objections. Des gens mariés pourront être très disponibles et des prêtres célibataires fort peu tant ils seront préoccupés d’eux-mêmes. Le vrai fondement du célibat est ailleurs.

    Il est dans la consécration de toute une vie au Christ. En effet, le prêtre annonce la Bonne Nouvelle du Royaume comme quelqu’un qui ne craint pas de sacrifier les joies du mariage et de la famille dans le but de témoigner de sa foi dans les réalités qu’on ne voit pas. Saisi par le Christ, le prêtre devient « l’homme pour les autres », tout disponible au Royaume, sans cœur partagé, capable d’accueillir la paternité dans le Christ. Le célibat n’est nullement en marge de la vie du prêtre ; il témoigne d’un Amour modelé sur l’Amour du Christ lui-même pour son Père et notre Père, son Église et notre Église et tous les hommes. Cette manière d’aimer dans et par le célibat est le langage du don de soi. Son parfait symbole est pour toujours la Croix du Christ. Comme pour le Christ, le renoncement n’est pas premier dans le célibat. Le célibat est l’expression, le signe, la conséquence du désir de se donner. Finalement, le motif véritable et profond du célibat consacré est « le choix d’une relation personnelle plus intime et plus complète au mystère du Christ et de l’Église, pour le bien de l’humanité tout entière » (Paul VI, encyclique Sacerdotalis coelibatus, n°54).

    Le célibat : un charisme a choisir librement

    C’est une des grandes richesses du Concile Vatican II et de la réflexion des derniers papes de ne pas présenter le célibat seulement comme une loi, mais d’abord comme un don, un charisme profondément lié à la grâce de l’appel et de l’ordination : « Parmi les conseils évangéliques, il y a en première place ce don précieux de grâce fait par le Père à certains (cf. Mt 19, 11 ; 1 Co 7,7) de se consacrer plus facilement et avec un coeur sans partage à Dieu seul dans le célibat. Cette continence parfaite à cause du royaume de Dieu a toujours été l’objet, de la part de l’Église, d’un honneur spécial, comme signe et stimulant de la charité pastorale, et comme une source particulière de fécondité spirituelle dans le monde » (Jean-Paul II, exhortation Pastores dabo vobis n°29).

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  • Synode Amazonie : la victoire du pragmatisme ?

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    De l’abbé Christian Guyaud (Totus Tuus) sur le site web du mensuel « La Nef » :

    sacrilege.jpg« Remise en cause du célibat sacerdotal dans l’Église latine et « ministères féminins » sont deux thèmes du synode sur l’Amazonie qui soulèvent questions et inquiétudes. Analyses :

    Si l’accès aux sacrements – comme l’Eucharistie – dans une situation objective de péché – comme celle dans laquelle se trouvent les personnes divorcées remariées – est ce qu’on retiendra du synode sur la famille, l’accès à l’ordination sacerdotale de personnes mariées et au ministère de femmes devrait constituer les « avancées » du synode sur l’Amazonie.

    Le célibat mis en cause

    Ces questions étaient en ligne de mire dès l’Instrumentum laboris (IL). Pour passer d’une « pastorale de visite » à une « pastorale de présence », le document de travail mentionnait en effet sans ambages que « tout en affirmant que le célibat est un don pour l’Église, on se pose la question de savoir si, pour les zones les plus reculées de la région, il ne serait pas possible de procéder à l’ordination sacerdotale de personnes aînées, préférablement autochtones, respectées et acceptées par leur communauté, même si elles ont une famille constituée et stable, dans le but de garantir la possibilité d’offrir les sacrements qui accompagnent et soutiennent la vie chrétienne » (IL n. 129).

    De fait, dans le document final, dont la synthèse a été distribuée à la demande du pape, « le synode réaffirme l’appréciation du célibat comme don de Dieu dans la mesure où il permet au prêtre de se consacrer pleinement au service de la communauté et renouvelle la prière pour qu’il y ait beaucoup de vocations dans le célibat, bien que “cette discipline ne soit pas requise par la nature même du sacerdoce”, et il considère la vaste étendue du territoire amazonien et la pénurie des ministres ordonnés ». Il est donc proposé « d’établir des critères et des dispositions par l’autorité compétente, d’ordonner des prêtres appropriés et reconnus de la communauté qui ont un diaconat permanent fécond et reçoivent une formation adéquate pour le sacerdoce, pouvant avoir une famille légitimement constituée et stable, pour soutenir la vie de la communauté chrétienne par la prédication de la Parole et la célébration des sacrements dans les zones les plus reculées de la région amazonienne ». Il est précisé qu’à cet égard, « certains se sont exprimés en faveur d’une approche universelle du sujet ».

    On remarque que le célibat est considéré comme un don de Dieu et non comme une exigence liée au sacerdoce. On cite le Décret conciliaire Presbyterorum ordinis (PO) sur la « discipline » du célibat qui n’est « pas requise par la nature même du sacerdoce » (PO n. 16). Vatican II entendait certes ne pas mettre en cause la praxis différente des Églises orientales mais était loin de réduire le célibat ecclésiastique à un pur impératif positiviste puisque le même Décret soulignait les « multiples convenances » du célibat avec le sacerdoce.

    Le document final donne bien une raison au « don de Dieu » que représente le célibat, mais c’est sans doute la moindre des raisons, avec l’ambivalence du terme « consacrer » qui renvoie ici à la simple disponibilité requise aussi dans d’autres professions. Rien sur la haute convenance que constitue la configuration sacramentelle au Christ/Époux. Rien sur la radicalité de l’engagement requis par la sequela Christi de tout quitter, y compris sa femme (cf. Lc 4, 34). Si, tactiquement, le document final restreint l’accès au sacerdoce des fameux viri probati, souhaité par le document de travail, aux diacres permanents, il joue encore sur le mot « fécond » qui peut s’entendre à la fois de l’apostolat et de la progéniture. Il y a même une contradiction dans les termes puisque le diaconat permanent est précisément un diaconat qui, bien qu’étant un degré du sacrement de l’ordre, n’est pas une participation ministérielle au sacerdoce du Christ mais un service à l’épiscopat et au presbytérat. Enfin, et surtout, rien sur la continence parfaite, exigée dès le deuxième concile de Carthage (390) de la part du clergé marié « afin de pouvoir obtenir en toute simplicité ce que [les prêtres] implorent du Seigneur et afin qu’ainsi nous gardions ce que les Apôtres nous ont enseigné, et qu’a conservé une coutume ancienne » (1). Au-delà de la fonctionnalité de couvrir un vaste territoire, le sacerdoce trouve dans la continence son pouvoir d’intercession et son origine apostolique.

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  • L'effacement du catholicisme laisse-t-il le champ libre à l'Islam ?

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    Du site de l'Homme Nouveau :

    L'islam occupe-t-il une place laissée vacante par les catholiques ?
    Le Club des Hommes en Noir

    L'islam occupe-t-il une place laissée vacante par les catholiques ? <br>Le Club des Hommes en Noir S02 E06

    Le Club des Hommes en Noir revient pour une deuxième saison et un nouveau format. Cette émission fondée en 2012, sur une radio bien connue, par Philippe Maxence, a un concept simple : l'actualité de l'Église décryptée par des prêtres et un laïc, sans langue de buis ! Vous pouviez les entendre, grâce au studio vidéo de L'Homme Nouveau vous pouvez maintenant les voir ! Désormais les nouveaux épisodes sont disponibles chaque vendredi.

    Cette semaine, Le Club se penche sur la place que prend l'Islam dans notre pays. Si l'Islam croît en France, est-ce parce que les catholiques lui ont laissé le champ libre ? Pour en parler, l'abbé Guillaume de Tanouärn, le père Michel Viot et Daniel Hamiche autour de Philippe Maxence :