Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Débats - Page 327

  • Les Eblouis ou les dérives sectaires du charismatisme

    IMPRIMER

    De Louis Daufresne sur La Sélection du Jour :

    « Les Éblouis » : glissement progressif du délire

    Depuis Grâce à Dieu de François Ozon, sorti en février, on sait que le clergé peut être complice des abus sexuels de ses prêtres. Avec Les Éblouis de Sarah Suco, c’est au tour des communautés charismatiques de « dérouiller ». Les voilà accusées de « dérive sectaire ». Il y a comme un décalage : des faits dont on ne peut mesurer l'ampleur et remontant aux années 80 sont présentés comme généralisables à une situation présente. La réalisatrice a beau souligner que « Ce n’est pas un film à charge contre l’Église catholique »l'institution prend quand même cher, par son absence de contrôle. Ici, la dérive sectaire advient sans que nulle autorité n'intervienne, un laxisme semblant relever d'une autre époque. Dans Les Éblouis, la communauté catholique ne ressemble pas au Temple solaire ou à une cellule djihadiste du Sahel. Sarah Suco le précise : la communauté agit « dans la paroisse du coin d’une ville de province », en l’espèce Angoulême. C’est sous cet aspect un peu subliminal que la responsabilité de l’institution catholique est engagée, à double titre :

    1. avoir confié une paroisse et ses fidèles à un loup « déguisé » en berger. Manque de discernement.

    2. Ne jamais s’être assuré qu’il s’agissait bien d’un berger et pas d’un loup. Manque d'autorité.

    Sarah Suco sait de quoi elle parle. Toute sa jeunesse (de 8 à 18 ans !), elle la vécut dans une communauté dont le nom n'est pas cité, ce qui permet de taper large. Camille met en scène sa propre histoire. Tout est filmé à la hauteur de son ressenti. Pour un premier rôle au cinéma, la prestation de Céleste Brunnquell est magistrale. Qu’il s’agisse de ses parents (Camille Cottin et Éric Caravaca) ou du berger/gourou (Jean-Pierre Darroussin), les autres rôles sonnent parfaitement juste.

    Lire la suite

  • Yoga à l'école : une pratique spirituelle ?

    IMPRIMER

    Du site des Editions bénédictines :

    Yoga à l'école, une pratique spirituelle ?

    octobre 2019
    ISBN : 9782848632124
    100 pages - 140x200 cm

    Version papier : 11.00 €

     

    Présentation

    En France et dans de nombreux pays Occidentaux, le Yoga s’est introduit dans les écoles et connaît un essor très important y compris dans les classes de primaires. C’est ce que l’on découvre dans la presse française, qui présente la pratique du yoga comme un moyen de détente face à l’anxiété des élèves, ou encore une aide à l’apprentissage pour mieux contrôler ses émotions et ses réactions.

    Que signifie la pratique du yoga à l’école ? Le yoga est-il compatible avec le christianisme ? Est-ce dangereux pour les enfants ? Est-ce une nouvelle forme d’enseignement religieux qui ne dit pas son nom ? Le fait de laïciser le yoga (par exemple, la posture de “salutation au soleil” se change en “salutation au travail” pour ne pas inclure un astre à “vénérer” ; les enfants ne prononcent pas le mantra “aum”, mais les voyelles : le A, le I, le U, dont l’effet sur eux est similaire), le rend-il moins spirituel ? En modifiant les noms des exercices spirituels, pourrait-on donc réellement en modifier la signification et surtout les effets ? Autant de questions auxquelles l’auteur, chrétien pratiquant, tente de répondre à travers cet ouvrage.

  • Antispécisme : en route vers la barbarie ?

    IMPRIMER

    ANTISPÉCISME : UN PAS VERS LA BARBARIE ?

    28 novembre 2019

    En 1970, un psychologue anglais, Richard D. Ryder, crée le terme « spécisme » pour « stigmatiser la vision plurimillénaire selon laquelle l’espèce humaine se distinguerait de façon fondamentale de l’ensemble des autres espèces animales ». Avec les antispécistes, il compare « la prétention humaine à la supériorité au racisme » qu’ils dénoncent ensemble au nom du « principe d’égalité ». A quoi répond le sociologue Gérald Bronner, estimant que « l’antispécisme peut facilement être considéré comme l’expression radicale de l’égalitarisme qui caractérise les sociétés démocratiques ».

    L’idéologie antispéciste s’inscrit dans un mouvement d’ « autodénigrement de l’homme occidental (…) réputé la lie de la création, seul être capable de carnages et de génocides », caractéristique d’une sorte de « haine de l’homme » qui n’est pas sans conséquences. « A force de dire que les humains ne valent pas mieux que les animaux, n’est-on pas tenté de traiter certains humains comme des animaux ? » Dans ce contexte, comment considérer la vie d’un  « nouveau-né humain ou d’un malade d’Alhzeimer » ?  En effet, « si prompte à s’émouvoir pour la souris en laboratoire, la pitié des antispécistes ne semble d’ailleurs jamais s’étendre à celle de l’embryon humain ». Pour la philosophe Chantal Delsol : « C’est simplement le début d’une barbarie nouvelle. Avec ce genre d’idées commencent les grands massacres ».

    Sources: Valeurs actuelles, Laurent Dandrieu (28/11/2019)

  • Va-t-on réintégrer des prêtres mariés dans le ministère ?

    IMPRIMER

    De l'abbé Claude Barthe sur le site de l'Homme Nouveau :

    Vers la réintégration dans le ministère de prêtres mariés

     dans Res Novae

    Vers la réintégration dans le ministère <br>de prêtres mariés

    L’assemblée du synode pour l’Amazonie, on le sait, a demandé à ce que l’on puisse ordonner prêtres des diacres mariés. Mais déjà, dans le secret, la Congrégation pour le Clergé dirigée par le cardinal Stella avait posé, de manière récente (entre janvier et juillet 20191), un autre jalon vers l’abolition partielle de la discipline du célibat ecclésiastique dans l’Église latine.

    Les défections de prêtres : une conséquence de la commotion conciliaire

    Avant même la fin du concile Vatican II, alors qu’une sorte de répétition préalable de Mai 68 secouait l’Église sous prétexte d’ouverture au monde, les « départs » de prêtres se sont multipliés. Dans un premier temps, ce fut très impressionnant pour les fidèles qui voyaient leurs prêtres quitter leur ministère, allant parfois jusqu’à annoncer, lors de l’homélie du dimanche, qu’ils allaient convoler. Étrange concile, atypique comme on dit, qui, au lieu de reconstruire la discipline ecclésiastique, a provoqué son effondrement.

    De vraies statistiques sont impossibles à établir pour l’instant, essentiellement parce que les diocèses ne communiquent qu’avec parcimonie le nombre des défections. Les chiffres donnés par le Saint-Siège pour les années 1964 à 2004 sont d’environ 60 000 cas officiels de prêtres ayant quitté le ministère pour se marier. Le haut de la courbe, qui s’est élevée à grande vitesse à partir de 1964, se situe entre 1972 et 1974 (plus de 4 000 par ans). Depuis 1984, elle reste stable aux environs de 1 000 départs par an. Mais ces chiffres valent uniquement comme des indicateurs de tendance, et sont bien en deçà de la réalité.

    L’association brésilienne Rumos, qui regroupe les familles de prêtres mariés, a indiqué (article du 23 septembre 2009) que le nombre des prêtres qui avaient rejoint le Mouvement Mondial des Prêtres catholiques mariés était il y a dix ans de 150 000, ce qui laisse penser que le chiffre total est nettement plus important, nombreux étant ceux qui n’ont aucune envie de se regrouper de la sorte. Ils seraient 10 000 en France selon l’Association pour une Retraite convenable2, où 10 à 15 prêtres séculiers et religieux quittent le ministère chaque année (le nombre des prêtres diocésains étant de 45 000 en 1965, de 11 000 en 2017). Ce fut, et c’est encore une hémorragie, car si on note un « ralentissement » depuis le milieu des années 1980, il est très relatif et tient précisément à la considérable réduction du nombre total de prêtres (une chute de 70 % en un demi-siècle ; rappelons qu’on ordonne environ 100 prêtres par an en France, alors que 800 disparaissent dans le même temps), ce que les témoignages diocésains ponctuels semblent confirmer.

    Lire la suite

  • Avortement : tensions et incompréhensions en Commission de la Justice

    IMPRIMER

    Du Bulletin d'Information de l'Institut Européen de Bioéthique :

    Réforme de l'avortement : tensions et incompréhensions en Commission de la Justice

    28/11/2019

    Hier au Parlement belge, la Commission de la Justice a mené un débat houleux 5 heures durant sur l'élargissement des conditions pour l'avortement. Avec un rapport de forces moyen de 10 contre 6, la proposition de loi a finalement été adoptée par la Commission, mais l'opposition a demandé une deuxième lecture : un autre débat aura donc lieu, suivi d'un autre vote. Deux semaines de répit sont imposées.

    C'est principalement l'opposition (NV-A, CD&V, Vlaams Belang, et le cdH pour une partie du texte) qui a pris la parole, soulevant des questionnements importants, restés pour la plupart sans réponses :

    - Quels sont les chiffres et les données sur la pratique de l'avortement depuis 2011 ?

    - Où est l'évaluation des modifications opérées par la loi de 2018 ?

    - Pourquoi élargir le délai à 18 semaines après la conception, alors qu'il n'y a pas eu de majorité en faveur de cet élargissement parmi les experts auditionnés en 2018 ?

    - Quelles femmes vont aux Pays-Bas pour avorter, et à quel stade de leur grossesse? Pour quelles raisons dépassent-elles le délai des 12 semaines ? Pourquoi ne pas évaluer la situation, et trouver des solutions alternatives à l'avortement pour ces femmes ?

    - Pourquoi supprimer l'obligation d'informer sur la contraception ?

    - Pourquoi réduire le délai de réflexion à 48h ? Pourquoi pas à moins, ou plus ?

    - De quel pourcentage de « risque » parle-t-on lorsqu'on dit qu'il suffira d'un « risque » que l'enfant à naître soit atteint d'une pathologie grave et incurable, pour pratiquer un avortement après les 18 semaines ?

    - Quid de l'avortement sur base du sexe de l'enfant, possible avec un tel élargissement ?

    - Pourquoi d'un côté supprimer dans la loi les sanctions pénales à l'égard du médecin, si d'un autre côté on renvoie aux dispositions du Code pénal relatives aux « coups et blessures ou homicide volontaires », pour le médecin qui aura pratiqué un avortement hors délai ?

    - Pourquoi les députés de l'opposition n'ont-ils pas accès à l'avis juridique dont a bénéficié la majorité par rapport aux sanctions en cas d'avortement illégal ?

    - Qui va porter plainte, si la femme elle-même consent à un avortement illégal ?

    - Le texte prévoit que sera sévèrement punie toute personne qui tente d'empêcher « physiquement ou de toute autre manière » une femme d'accéder à l'avortement. Que faut-il entendre par « de toute autre manière » ? Qui est visé ? Que faut-il considérer comme de la « fausse information » sur l'avortement ? N'est-ce pas une atteinte à la liberté d'expression ?

    Face à toutes ces questions, beaucoup de députés sont dans l'incompréhension profonde d'une réforme dont ils ne perçoivent pas le bien-fondé et dont ils dénoncent le flou juridique, voire l'inconstitutionnalité de certaines mesures.

    Voici la situation politique au Parlement :

    Parlement Fédéral

    Total

    % Total

    % par langue

    Pro IVG

    % Pro IVG

                 

    Partis Francophones

    59

    39%

    100%

    52

    88%

     

    DéFI

    2

    1%

    3%

    2

    100%

    (Francophones laïques)

    Ecolo-Groen

    13

    9%

    22%

    13

    100%

    (Verts)

    MR

    14

    9%

    24%

    12

    86%

    (Libéraux de droite)

    PS

    20

    13%

    34%

    20

    100%

    (Socialistes)

    PVDA-PTB

    5

    3%

    8%

    5

    100%

    (Communistes)

    cdH

    5

    3%

    8%

     

    0%

    (ancien parti chrétien)

                 

    Partis Néerlandophones

    91

    61%

    100%

    36

    40%

     

    Ecolo-Groen

    8

    5%

    9%

    8

    100%

    (Verts)

    Open Vld

    12

    8%

    13%

    12

    100%

    (Libéraux de droite)

    PVDA-PTB

    7

    5%

    8%

    7

    100%

    (communistes)

    sp.a

    9

    6%

    10%

    9

    100%

    (socialistes)

    CD&V

    12

    8%

    13%

     

    0%

    (parti chrétien)

    INDEP

    1

    1%

    1%

     

    0%

    (plutôt NVA)

    N-VA

    24

    16%

    26%

     

    0%

    (nationaliste libéral)

    VB

    18

    12%

    20%

     

    0%

    (extrême droite)

                 

    Total général

    150

    100%

     

    88

    59%

     

  • Progressisme de mort : 90% des députés francophones votent pour l'avortement jusqu'à 18 semaines malgré deux sondages récents et la lettre des 750 médecins et soignants

    IMPRIMER

    90% des députés francophones votent en faveur de l’avortement alors que deux sondages indiquent que 65 à 75% de la population francophone est contre ce énième projet de loi.

    On assiste à une forte mobilisation en Belgique contre le ixième projet de loi bioéthique de libéralisation totale de l’IVG porté par une majorité « progressiste » de 60% du parlement tandis qu'une lettre de 750 médecins et soignants opposés au projet de loi vient d’être publiée.

    Après 2 premiers votes reportés en commission parlementaire depuis 2 semaines, les partis opposés viennent de réussir à le reporter une nouvelle fois d’une semaine, voire de 2.

    Le Centre d’Action Laïque, à la pointe du lobby pro-IVG

    Derrière cet ixième projet de loi pro IVG, le très puissant lobby du Centre d’Action Laïque (CAL) qui en fait une croisade depuis des années. https://www.abortionright.eu/

    Tout le monde se souvient ici que le Roi Baudouin avait mis sa couronne en jeu en 1990 sur cette question.

    Cette fois, le CAL a rassemblé une majorité dite « progressiste » de 60% des voix (90 députés sur 150), familles communistes-socialistes-vertes-libérales du nord et du sud du pays, composée de :

    • D’une part, 90% des 59 députés francophones, soit tous les partis hormis le CdH et l’un ou l’autre député MR.
    • D’autre part, une minorité de 40% des 91 députés néerlandophones. En effet, la majorité flamande NVA-CD&V-VB s’oppose au projet de loi. A noter que les 2 candidats à la présidence du CD&V se sont clairement exprimés contre ce projet de loi et en font une condition précédente à leur entrée dans un gouvernement.

    Ainsi, alors que ce n’est même pas encore voté, la RTBF diffuse déjà des sujets pour préparer les femmes à cette nouvelle loi. Hier soir encore, un débat « cqfd » sur la RTBF avec deux invités pro-IVG et des questions non pas liées au projet de loi mais à l’amélioration des techniques et à la prise de décision des IVG. Par contre, en Flandre, les médias se montrent plus sceptiques, reflétant leur majorité hostile à ce projet de loi.

    Réaction d’experts en humanité et la lettre des 750 médecins et soignants

    Fait historique en Belgique ce mardi 26 novembre : une lettre ouverte a rassemblé 750 signatures de professionnels de la santé en 4 jours et a été publiée dans la presse : 27 gynécologues, 45 professeurs d'université, médecins et personnel soignant. (Lettre publiée simultanément dans 2 grands quotidiens belges : francophone, LaLibre, et néerlandophone, DeMorgen).

    Les « 750 » demandent une pause sur ce sujet, a fortiori en l’absence d’un gouvernement avec une majorité assise. D’ailleurs, le CAL profite explicitement de l’absence de gouvernement pour « enfin faire passer cette loi qui pourrait être bloquée par un des partenaires de la future majorité ».

    Par ailleurs, des signes contredisent que 90% des francophones ou de leurs députés sont favorables au projet de loi :

    • 75% des 1.600 votants d'un sondage RTL s'opposent à l'avortement à 18 semaines, 4,5 mois
    • 65% des 7.783 votants sur la question du jour, le sondage de La Libre s'opposent à la nouvelle loi
    • Le député MR (Mouvement Réformateur, principal parti "de droite") Michel De Maegd a prudemment retiré sa signature de la proposition de loi vendredi dernier pour temporiser

    Les positionnements bioéthiques ne font pas l’unanimité au sein des différents partis ayant déposé la proposition de loi.

    La suite, une loi pour Noël ou pour le Carnaval ?

    Le projet de loi est toujours en discussion à la commission de la chambre des députés. Une majorité le soutient mais les opposants suscitent le nécessaire débat. Vers le 16 décembre, le projet de loi arrivera à la chambre. A ce moment, il suffira de l’accord de 50 députés sur 150 pour envoyer le projet à l’analyse du conseil d’état, ce qui prendra encore un peu de temps. D’ici là, peut-être aurons-nous un gouvernement belge ? Il se sera mis d’accord sur un programme et probablement que ce projet de loi aura été « avorté » dans ces négociations qui auront duré plus de 18 semaines.

    Lire aussi l'éditorial de Francis Van de Woestyne (la Libre) qui dit notamment ceci : 

    “Il est cependant regrettable que cette proposition (...) n’ait pas fait l’objet d’un très large débat entre parlementaires issus des dernières élections qui aurait permis, peut-être, de mieux cerner les enjeux éthiques, philosophiques, chirurgicaux de cette proposition. Aujourd’hui, le discours dominant impose l’idée que l’avortement est une intervention médicale ordinaire et que tout qui s’oppose à l’allongement du délai est, nécessairement, un conservateur, peu soucieux de l’intérêt des femmes. Ce serait une erreur de le croire. Car il ne s’agit pas, en l’occurrence, d’un simple débat entre le monde laïc et les catholiques. La société est ici face à un débat de civilisation qui touche à la définition même de l’être en devenir. L’argument avancé par les tenants de cette proposition, soulignant qu’en Grande-Bretagne le délai est de 24semaines, est partial. Plus de la moitié des pays européens ont fixé la limite à 12 semaines. Dans les centres prénataux, en Belgique et ailleurs, on sauve les prématurés de plus de 24 semaines... Cette question mérite un vrai débat de fond, sans caricatures, de part et d’autre.”

  • Les soignants en formation face à des choix éthiques difficiles

    IMPRIMER

    L'enquête dont il est question est française mais la situation est la même pour les étudiant(e)s en formation dans notre pays.

    D'Héloïse de Neuville sur le site du journal La Croix :

    En médecine, les dilemmes éthiques des étudiants catholiques

    Enquête 

    Internes et soignants en formation se retrouvent face à des choix éthiques difficiles, notamment sur l’avortement.

    le 25/11/2019

    Adèle, interne en gynécologie-obstétrique d’un CHU parisien, balaie du regard le planning du jour, affiché au bloc opératoire. La crainte dormante qui l’accompagne se réveille. Son nom y figure, accolé à une interruption de grossesse, prévue pour l’après-midi même.

    Pour éviter de procéder à cet acte qui heurte sa foi et sa conscience, elle va devoir négocier, « magouiller » comme elle dit, en échangeant son intervention avec un de ses collègues internes, « plus ou moins compréhensifs ». Quitte à bousculer une organisation déjà tendue par le manque de personnel. Comme l’illustre le quotidien de cette future médecin de 27 ans, l’internat et les stages constituent la période de « tous les dangers » pour les étudiants catholiques, sollicités pour participer à des interruptions volontaires et médicales de grossesse.

    « On marchande »

    Pour ces soignants en formation – internes en gynécologie et sages-femmes –, refuser de participer à ce qu’ils considèrent être la suppression d’une vie humaine n’est pas simple. En théorie, une clause de conscience spécifique aux interruptions de grossesse les protège, édictant qu’aucun soignant n’est forcé d’y participer.

    En pratique, c’est plus nébuleux. « Le terme” clause de conscience” sonne très formel et juridique mais ce n’est rien d’autre que la force de dire “non” à chaque fois que la situation se présente, décrit Adèle. Concrètement cela signifie marchander dans un couloir avec un co-interne ou un chef, en évitant de se faire remarquer et en espérant que cela ne pose pas trop de problèmes. » En période d’apprentissage, ces jeunes, qui ont tout à prouver, ne se sentent pas forcément légitimes au refus. Une autocensure entretenue par l’organisation même de leur formation à l’hôpital : « En stage, nous sommes notés sur chaque journée de garde et elles se déroulent à chaque fois avec un référent différent, ça ne favorise pas la confiance ou les confidences », explique Iris, étudiante sage-femme.

    Oser dire « non »

    Dans la majorité des cas où ils osent dire « non », ces étudiants font face à des réactions de bienveillante indifférence – aucun des étudiants interrogés par La Croix ne rapporte avoir été formellement discriminés en raison de leur refus de pratiquer un avortement. Mais il arrive aussi qu’ils se heurtent à de fortes incompréhensions. « Certains chefs nous font comprendre qu’en gynéco l’interruption de grossesse fait partie du “package” inhérent au métier et que si cela ne nous convient pas, il aurait fallu choisir une autre carrière », explique Clara, externe en stage de gynécologie-obstétrique.

    Étudiante en 5e année de médecine, elle hésite à se lancer dans cette spécialité. « J’en ai envie mais je ne me sens pas prête à livrer un combat perpétuel sur cette question. » D’autant que les divergences de vues ont parfois raison de la confiance entre collègues : « Aux urgences gynécologiques, je m’occupe de dater les grossesses des femmes qui demandent des IVG. C’est ma datation qui fait foi pour savoir si la patiente peut subir un avortement ou si elle a dépassé le délai légal », raconte Adèle. « Comme mes collègues connaissent mes convictions, ils vérifient que je ne sur-date pas mes échographies », souligne-t-elle, offusquée.

    Lire la suite

  • Le déclin du christianisme nuit sérieusement à la société : ce sont des athées qui le disent

    IMPRIMER

    De Jonathon Van Maren via didoc.be :

    Les athées donnent l’alerte : le déclin du christianisme est en train de nuire sérieusement à la société

    26 novembre 2019

    Il y a à peine quelques années, le mouvement agressif des « nouveaux athées » était en marche. Parmi eux, il y avait des polémistes comme Christopher Hitchens et des biologistes renommés comme Richard Dawkins. Ceux-ci étaient en première ligne dans la charge menée contre la religion et les derniers vestiges de la foi chrétienne en Occident.

    La religion, selon une déclaration fameuse de Hitchens, « empoisonne tout » et ne pouvait être considérée au mieux que comme la « première et la pire » des tentatives de résoudre des questions existentielles. Si ces superstitions poussiéreuses pouvaient être balayées par les vents rafraîchissants de la raison et des Lumières, une société fondamentalement meilleure naîtrait de ses cendres, — c’est du moins ce qu’on pensait.

    Mais comme le christianisme s’estompe chaque fois plus dans le rétroviseur de notre civilisation, beaucoup d’athées intelligents commencent à réaliser que les Lumières pourraient n’avoir réussi que parce qu’elles ont exercé une influence sur une culture chrétienne. Dans une société vraiment séculière, dans laquelle hommes et femmes vivent leur vie sous un ciel vide et s’attendent à être recyclés plutôt que ressuscités, il n’y a pas de fondement moral solide pour le bien et le mal. Des antithéistes comme Christopher Hitchens se moquaient et vilipendaient l’idée que l’humanité avait besoin de Dieu pour distinguer le bien du mal, mais il a suffi d’à peine deux générations de Grande Sécularisation pour ne plus distinguer le masculin du féminin.

    Il serait intéressant de savoir comment feu Hitchens aurait répondu aux insanités qui ont proliféré depuis sa disparition, et s’il aurait finalement réalisé, comme l’ont fait certains de ces amis aussi impies que lui, que l’on ne doit pas trouver le christianisme crédible pour se rendre compte qu’il est nécessaire. Douglas Murray, qui s’est mis occasionnellement à se proclamer un « athée chrétien », a publiquement discuté avec le camarade de Hitchens, Sam Harris, un des « cavaliers de l’Apocalypse », sur la question de savoir si une société basée sur les valeurs des Lumières est tout simplement possible sans le christianisme. Harris maintient l’espoir qu’une telle société est possible. Murray est séduit par l’idée, mais sceptique.

    Murray a admis chaque fois plus qu’il jugeait le projet athéiste sans espoir. Quand il m’a rejoint récemment dans mon show pour discuter de son dernier livre, The Madness of Crowds, il a redit croire qu’en l’absence de la capacité séculariste d’élaborer une éthique sur des questions fondamentales comme la sainteté de la vie, nous pouvons être forcés de reconnaître que le retour à la foi est la meilleure option qui s’offre à nous. Il a fait remarquer qu’il y a une possibilité très réelle que notre conception moderne des droits de l’homme, basée comme elle l’est sur un fondement judéo-chrétien, peut très bien ne survivre au christianisme que l’espace de quelques années. Coupée de sa source, notre conception des droits de l’homme peut se dessécher et mourir très rapidement, nous laissant chercher notre chemin à tâtons dans l’épaisseur impénétrable de l’obscurité.

    Lire la suite

  • Plus de 750 médecins et membres du personnel soignant se positionnent contre le projet de loi sur l’avortement

    IMPRIMER

    Plus de 750 médecins et membres du personnel soignant se positionnent contre le projet de loi sur l’avortement

    Dans une carte blanche publiée dans les journaux La Libre et De Morgen, plus de 750 médecins, sages-femmes, infirmièr(e)s et psychologues, francophones et néerlandophones, de toutes spécialités, de toutes générations et de toutes confessions (parmi lesquels 68% de femmes), unissent leurs voix pour dénoncer le délitement des balises éthiques dans la proposition de loi actuellement en discussion qui vise à élargir les conditions d’accès à l’avortement: une proposition qui à leurs yeux brise le nécessaire équilibre entre la liberté de la femme et l’attention portée à l’enfant à naître qui se développe dans son corps.

    Ils souhaitent ainsi marquer leur opposition au projet sur la table qui vise à

    • Elargir le délai légal d’avortement jusque mi-grossesse à 4,5 mois de grossesse au lieu de 3 mois actuellement (18 semaines de grossesse ou 20 semaines d'aménorrhée)
    • Réduire le délai de réflexion de 6 jours à 48h.
    • Remettre en question de la conception juridique de l'avortement telle qu'elle a été voulue par le législateur jusqu'à présent, en considérant l’interruption volontaire de grossesse (IVG) comme un banal acte médical ou soin de santé.

    Tous les jours, médecins et soignants accompagnent des femmes dans leur maternité. Ils écoutent, soignent, expliquent et aident. Ils ne peuvent se résoudre à pratiquer un avortement à un stade si avancé de la grossesse. Un tel acte les toucherait dans leur vocation de soignants.

    Egalement, l’IVG ne peut à leurs yeux devenir un acte médical comme un autre. “Tenter de faire croire que c’est un soin de santé comme un autre, c’est d’abord et avant tout mentir aux femmes, qui ressentent dans leur corps que l’IVG les affecte durablement. 90 % des Françaises, par exemple, estiment qu’il laisse des traces psychologiques difficiles à vivre”. Ils se demandent dès lors: “Pourquoi un tel décalage entre le ressenti de tant de femmes et la volonté de certains parlementaires? Puisque l’impact psychologique négatif de l’avortement est reconnu, la prévention de l’avortement ne devrait-elle pas devenir un objectif prioritaire de santé publique autour duquel tous les partis se retrouvent ?”

    En l’absence de gouvernement et sans poser un diagnostic objectif sur la situation actuelle de la pratique en Belgique, il n’est guère possible de légiférer raisonnablement sur un sujet aussi sensible, et cela seulement une année après la dernière loi qui sortait l’avortement du Code Pénal.

    Pour les diverses raisons évoquées dans leur texte commun, médecins et personnel soignant souhaitent marquer leur opposition, ferme et résolue, à ce projet de loi.

    Vous trouverez la liste des 750 signataires ci-dessous ainsi que sur le site des journaux La Libre et De Morgen.

    750 médecins et soignants - Liste des signataires FR.pdf

    Hier, la Libre a mis en ligne sur son site un sondage (déjà retiré ce matin) pour tâter le pouls de ses lecteurs sur le projet d'élargissement des conditions d'accès à l'avortement et la prolongation du délai à 18 semaines. Plus de 60% des réponses étaient opposées à un tel élargissement contre une trentaine qui y était favorable.

  • Il y a 45 ans : le discours de Simone Veil à l'Assemblée Nationale française; comment un drame a-t-il pu devenir un droit fondamental ?

    IMPRIMER

    Source

    Charlotte d’Ornellas : 45 ans après le discours de Simone Veil à l’Assemblée, comment un drame a pu devenir un droit fondamental ?

  • 700 soignants (médecins, sages-femmes, infirmiers et psychologues) francophones et néerlandophones, de toutes générations et confessions, s'opposent à la proposition de loi sur l'avortement

    IMPRIMER

    2019_11_26_08_44_13_Greenshot.pngLu dans La Libre Belgique de ce 26 novembre, p. 37: 

    Nous, personnel soignant opposé à la proposition de loi sur l’avortement 

    Carte blanche de 700 soignants (médecins, sages-femmes, infirmiers et psychologues) francophones et néerlandophones, de toutes générations et confessions:

    “Dans nos entretiens avec des patientes ou entre soignants, il est fréquent d’entendre qu’ “avorter d’un fœtus à 4,5 mois de grossesse, c’est aller trop loin” . À ce stade avancé de développement, nous sommes à quelques semaines du seuil de viabilité du bébé : il mesure 20 centimètres, il est sensible au toucher et aux sons. Nous sommes des professionnels de la santé et nous avons choisi ce métier pour soigner et aider ceux qui ont besoin de notre soutien. À 18 semaines, nous nous trouvons face à un être humain déjà formé, et nous devons à la fois respecter la vie encore invisible à l’œil nu mais qui n’échappe pas à nos instruments médicaux, et témoigner d’un profond respect pour chaque femme et sa situation, souvent complexe. À l’heure où médecins, infirmières et éducateurs s’efforcent d’éduquer les jeunes en les encourageant à vivre une sexualité responsable – pour eux-mêmes et pour les autres – l’allongement du délai légal à 18semaines envoie un signal contre-productif de déresponsabilisation et de banalisation.”

    Article complet

  • Le pape a dénoncé l'usage de l'atome à des fins militaires

    IMPRIMER

    D'Arthur Herlin sur aleteia.org :

    À Hiroshima, le pape François dénonce toute possession de l’arme atomique

    25 novembre 2019

    Durant des visites à Nagasaki puis Hiroshima, villes japonaises martyres de la bombe atomique, le pape François a qualifié dimanche de « crime » l’usage de l’atome à des fins militaires et a égratigné la logique de la dissuasion nucléaire.

    « L’utilisation de l’énergie atomique à des fins militaires est aujourd’hui plus que jamais un crime, non seulement contre l’homme et sa dignité, mais aussi contre toute possibilité d’avenir dans notre maison commune », a déclaré François dans un message au Mémorial de la paix de Hiroshima, non loin du lieu où avait été larguée la bombe américaine le 6 août 1945. Quelques instants plus tôt, dans un silence total, il s’était approché de plusieurs survivants de l’attaque. Devant certains d’entre eux il contenait difficilement son émotion, affichant un air particulièrement triste.

    « Ici, dans une lueur d’éclair et de feu, de tant d’hommes et de femmes, de leurs rêves et de leurs espérances, il n’est plus resté qu’ombre et silence, a souligné avec gravité le pontife. En à peine un instant, tout a été dévoré par un gouffre noir de destruction et de mort. De cet abîme de silence, aujourd’hui encore on continue d’entendre, fort, le cri de ceux qui ne sont plus. Puisse cet abîme de souffrance rappeler les limites à ne jamais dépasser ! » Avant d’insister en sortant de son texte sur ce qui restera comme un des messages forts de son voyage au Japon : « L’utilisation de l’énergie atomique à des fins militaires — autrement dit : la dissuasion nucléaire — est immorale, comme est immorale toute possession de l’arme atomique. »

    La dissuasion nucléaire, « fausse sécurité »

    « Comment pouvons-nous proposer la paix si nous utilisons l’intimidation de la guerre nucléaire comme recours légitime pour résoudre les conflits ? », a-t-il poursuivi. La véritable paix, estime-t-il, ne peut être que désarmée. « Quand on retient les leçons de l’histoire », la paix n’est pas une « pure absence de guerre ». Elle est plutôt « le fruit de la justice, du développement de la solidarité, de la sauvegarde de notre maison commune et de la promotion du bien commun ».

    Il avait plus tôt dans la journée rejeté à Nagasaki, frappée elle aussi en 1945 par une bombe A, la doctrine selon laquelle posséder l’arme nucléaire pour dissuader les attaques est le moyen de garantir la paix. Une « fausse sécurité » qui envenime au contraire les relations entre les peuples selon lui. L’armement nucléaire semble mettre « continuellement à l’épreuve » le désir de paix et de stabilité des êtres humains, a expliqué François. Le désir de paix et de stabilité est l’une des « plus profondes aspirations » du cœur humain selon lui. Or, « la possession des armes nucléaires n’est pas la réponse la plus appropriée à ce désir ». « Bien au contraire », elle semble le mettre « continuellement à l’épreuve ».

    Un « outrage continuel qui crie vers le ciel »

    « Notre monde vit la perverse dichotomie de vouloir défendre et garantir la stabilité et la paix sur la base d’une fausse sécurité », a aussi souligné le chef de l’Église catholique. Celle-ci est soutenue par une « mentalité de crainte et de méfiance » qui envenime les relations entre les peuples et empêche tout dialogue possible. La course à l’armement, déplore-t-il, gaspille de précieuses ressources qui pourraient être utilisées « au bénéfice du développement intégral des peuples et pour la protection de l’environnement naturel ». Dans le monde d’aujourd’hui, où des millions d’enfants et de familles vivent dans des conditions inhumaines, l’argent dépensé à cette fin constitue selon lui un « outrage continuel qui crie vers le ciel ». Le souverain pontife a suggéré de répondre à la menace des armes nucléaires de façon collective et concertée, sur la base d’une confiance mutuelle et en comptant sur des « leaders qui soient à la hauteur des circonstances ».

    L’horreur de la guerre et des armes est un cri récurrent de l’Argentin qui s’inscrit dans la continuité des papes qui l’ont précédé. Mais un rejet clair de la théorie de la dissuasion nucléaire constitue une rupture avec le passé. Devant l’ONU en 1982, Jean Paul II avait défini cette doctrine comme un mal nécessaire « dans les conditions actuelles ». Le Saint-Siège a ratifié en 2017 le traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN).