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Débats - Page 386

  • Marches pour le climat : une fanatisation abusive de l'enfance ?

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    Une opinion de Drieu Godefridi publiée sur le site de l'hebdomadaire "Le Vif" :

    "La fanatisation de l'enfance, une modalité de l'abus ?"

    Dérangeantes images que celles de ces enfants qui, avec la bénédiction de leurs parents, de leurs professeurs et de leur ministre (sic) vocifèrent en pleine rue des slogans politiques, à l'heure qui devrait les trouver en classe.

    L'écologisme, qui est la version politique de l'écologie, possède une indéniable force de séduction. Cette idéologie est, dans certaines régions du monde, essentiellement cantonnées à l'Europe occidentale, celle dont on parle, celle qui a les faveurs des médias et de l'écrasante majorité des journalistes.

    Pour autant, les tenants de cette idéologie devraient reconnaître la légitimité de limites, quand il s'agit de diffuser leur message. L'instrumentalisation de nos semblables au sens kantien -- considérer autrui comme un pur moyen au service de nos fins -- est toujours pendable, sur le plan moral. A fortiori l'est-elle quand il s'agit d'enfants.

    Il ne s'agit évidemment pas de soutenir que nous devrions isoler nos enfants de la politique : ce serait un leurre. Tout au contraire, l'appréhension du politique en tant que modalité fondamentale de l'agir humain, est un aspect crucial de l'éducation, et de l'initiation à l'esprit critique.

    Cette éducation suppose d'abord la maîtrise des savoirs élémentaires sans lesquels la vision du monde reste affreusement limitée. Les limites de mon langage sont les limites de mon monde, disait Wittgenstein. Rappelons, à cet égard, que les jeunes Belges francophones sont les moins capables en lecture parmi les 36 pays de l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques).

    L'initiation à la pensée critique suppose la confrontation progressive et par l'argumentation rationnelle de points de vue divergents -- sur le modèle médiéval de la disputatio.

    Toutes pratiques qui sont aux antipodes de la vassalisation politique de l'enfance par des adultes, sur le mode du slogan et de l'excommunication vengeresse.

    Une enfant de 15 ans ne peut se marier, acheter un bien immeuble, elle ne peut voter ni acquiescer à la plupart des actes juridiques de la vie courante, mais elle serait compétente pour juger publiquement de crimes contre l'humanité ?

    Quand une enfant lance de telles imprécations, délivre de souveraines condamnations -- crimes, criminels ! -- c'est-à-dire finalement des messages de haine, son instrumentalisation dépasse les limites de ce qui est acceptable dans une démocratie et dans un état de droit.

    Cette fanatisation de l'enfance est abusive.

  • De plus en plus d'enfants à naître avortés en fin de grossesse au Royaume-Uni

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    DE PLUS EN PLUS D'AVORTEMENTS TARDIFS AU ROYAUME-UNI : UNE BANALISATION DE L’IVG

     de genethique.org 

    Depuis cinq ans, 15 000 fœtus britanniques ont été avortés en fin de grossesse. Le secrétaire d’Etat à la Santé et aux Affaires sociales vient de révéler les statistiques sur les avortements tardifs au Royaume-Uni. Les avortements dits « tardifs » sont pratiqués après la 20ème semaine de grossesse. Là-bas, l’avortement est autorisé jusqu’à la naissance en cas de handicap, trisomie ou autre malformation fœtale.

    Ce nombre augmente depuis cinq ans : 2 753 en 2013, 3 564 en 2017. Soit une augmentation de 30% en cinq ans, pour un total de 14 996 avortements. Parmi les bébés avortés en 2017, 3 314 l’ont été à cause d’un « risque que l'enfant naisse gravement handicapé ». Rien que pour la trisomie 21, le nombre d’avortements a augmenté de 50 % en dix ans[1]« malgré une prise de conscience plus positive des personnes vivant avec cette maladie ». Et le personnel médical fait état d’une pression très forte sur les parents pour effectuer les dépistages prénataux, puis, en cas d’anomalie fœtale, pour avorter.

    Pourtant « des études montrent que les parents ne regrettent presque jamais de porter à terme un bébé qui va mourir »[2]Sans compter, que malgré des avortements tardifs, de plus en plus d’enfants naissent vivants[3]. Si aucune statistique n’est établie sur le sujet, le Royal College of Obstetricians and Gynaecologists a rédigé plusieurs pages sur la façon de gérer cette question.

    A vingt semaines de grossesse, le cerveau du fœtus fonctionne déjà, et son cœur bat. Il a des cheveux et des ongles, sa mère sent ses coups de pieds et son hoquet. Il est même capable de réagir à des stimuli douloureux. A cet âge, personne ne peut affirmer que le fœtus n’est qu’un amas de cellules. L’augmentation des avortements à ce stade avancé témoigne d’une « normalisation de l’avortement », qui est un « signe inquiétant » de la façon dont la mort devient une « solution médicale ».

    Voir aussi : "Interruption Médicale de Grossesse" : vers un eugénisme assumé

  • Quand un prêtre refuse la communion à un homme politique qui a voté pour l'avortement légalisé

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    De Violaine Epitalon sur le site du journal La Croix :

    En Irlande, un prêtre refuse la communion à un homme politique favorable à la légalisation de l’avortement

    Le père John Hogan a refusé la communion à Robert Troy, membre du Fianna Fail (parti conservateur irlandais) au Parlement lors d’une messe d’enterrement. Il avait voté en faveur de la légalisation de l’avortement en Irlande en décembre 2018.

    Robert Troy, membre du Fianna Fail (parti conservateur irlandais), s’est vu refuser la communion lors d’une messe d’enterrement à l’église de la paroisse de Saint Nicolas (Galway) pour avoir voté en faveur de la légalisation de l’IVG. John Hogan, prêtre de la paroisse catholique de Multyfarnham, (comté de Westmeath) a déclaré dans un tweet le 1er décembre 2018 s’être informé de la liste des députés ayant participé à la légalisation de l’avortement. « J’ai vu le nom de celui qui, il y a quelques années, se tenait sous mon toit et jurait être pro vie », précise-t-il. Et il poursuit : « le désir de pouvoir et de gloire pousse à commettre d’épouvantables choix. »

    À LIRE : Irlande, les députés ont légalisé l’avortement

    Le 13 décembre 2018, le parlement irlandais ratifiait une loi formalisant le résultat du référendum de mai 2018 : 66,4 % des Irlandais ont voté pour l’abrogation du 8e amendement de la constitution. Robert Troy, membre du parti conservateur au Parlement irlandais, et considéré comme « pro-life », a expliqué dans une interview avec le magazine Ireland’s Hot Press, les raisons pour lesquelles il a voté en faveur de cette loi. Selon lui, la légalisation de l’avortement était une nécessité sans laquelle les femmes étaient« victimisées et dans l’obligation de se rendre à l’étranger. » Bien qu’il avoue être perplexe quant au délai concernant l’interruption jusqu’à 12 semaines de grossesse, le politicien affirme en être venu « à l’ultime décision de voter oui ».

    Le combat des catholiques pro vie en Irlande

    Le père John Hogan ne cache pas ses positions politiques par rapport à l’avortement. Dans un tweet du 18 janvier, il dit apporter son soutien et sa bénédiction « à tous mes amis aux États-Unis qui participent à la Marche pour la vie. Je vous en prie, pensez à nous et priez pour nous, en Irlande, car nous devons redoubler d’effort dans notre campagne de résistance pour la vie », ajoute-t-il.

    Jusqu’à l’année dernière, l’avortement était interdit par le 8e amendement de la constitution irlandaise. Le sujet est facteur de divisions au sein du pays, empreint d’une culture très catholique. Ce n’est pas la première fois que les instances catholiques réagissent ainsi depuis la loi de décembre 2018. Le 21 janvier, Josepha Madigan, avocate et femme politique irlandaise, s’est vu refuser une salle de réunion au Mater Hospital des sœurs de la Charité (Dublin). « Nous nous engageons à respecter la dignité de la vie humaine », déclare l’hôpital. Josepha Madigan avait elle aussi participé à la campagne de légalisation de l’IVG en 2018 avec le parti irlandais Fine Gael.

     

  • Quand un docteur en géographie et enseignant congolais réhabilite Léopold II

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    Lu dans le Courrier australien, ce commentaire de Marie-France Cros sur « Le plus grand chef d’État de l’histoire du Congo » : le livre qui réhabilite Léopold II :

    Léopold II 5c4df5a5d8ad5878f03ac3b9.jpg« C’est sous ce titre provocateur que Jean-Pierre Nzeza Kabu Zex-Kongo, docteur en géographie et enseignant, publie un ouvrage qui ne manquera pas d’attirer l’attention à l’heure où le « Musée royal de l’Afrique centrale » de Tervuren est rebaptisé « Africa Museum » en dépit de sa pauvreté en matière africaine hors Congo et offre aux visiteurs une présentation de l’Afrique centrale « déléopoldisée » avec autant de finesse que n’en mit Khrouchtchev à déstaliniser l’URSS.

    L’auteur s’efforce de répondre à deux questions : qu’a laissé Léopold II en héritage aux Congolais ? Le temps n’est-il pas venu de réhabiliter ce souverain ?

    Le Dr Nzeza souligne qu’on a surtout donné la parole, ces dernières années, à des « réquisitoires » contre Léopold II, « passant sous silence ses […] réalisations », sans comparer le tout aux autres « conquêtes et exploitations coloniales ».

    Des réquisitoires basés sur une documentation « d’origine essentiellement britannique » et donc « tendancieuse » en raison des rivalités coloniales entre Londres et le Palais royal de Bruxelles.

    Si le Dr Nzeza juge Léopold II « indéfendable sur le martyre des autochtones  » , il a mené à bien de « grandes réalisations dont les Congolais profitent largement aujourd’hui ou pourraient encore davantage tirer profit avec une bonne gouvernance ».

    Et de détailler la longue bataille du roi pour doter la Belgique d’une colonie. On retiendra notamment sa prise de contact avec l’explorateur britannique Stanley, qui n’arrive pas à intéresser Londres à l’Afrique centrale ; la Grande-Bretagne s’en mordra les doigts plus tard et mettra en cause l’État indépendant du Congo (EIC) afin de mettre les mains sur le Katanga et ses richesses minières, rappelle l’auteur.

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  • Que dit vraiment le pape à propos du célibat des prêtres ?

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    De Bénédicte Lutaud sur le site de l'hebdomadaire "La Vie" :

    Célibat des prêtres : ce qu'a vraiment dit le pape François

    Dans l’avion qui le ramenait des JMJ au Panama, le pape a réitéré son opposition au « célibat optionnel » pour les prêtres, tout en rouvrant le débat sur l’ordination de « viri probati », des hommes mariés ayant fait leurs preuves au plan humain et pastoral.

    C’est à rien n’y comprendre. « Le pape François inflexible sur le célibat des prêtres »,titre L’Express« Le pape François repose la question du célibat des prêtres », souligne quant à lui le site de France bleu. Mais qu’a vraiment voulu dire l’évêque de Rome, dans l’avion qui le ramenait des Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) au Panama ?

    Lors de la traditionnelle conférence de presse à bord du vol papal, interrogé par la journaliste française de Paris Match Caroline Pigozzi sur le célibat des prêtres, le pape a formulé une réponse toute en nuances – certains diront « jésuite ». Et, comme souvent, chacun tend à interpréter ses propos dans le sens qui lui semble le plus favorable.

    « Le célibat optionnel, non », « je ne le ferai pas »

    « Est-il possible de penser que, dans l’Église catholique, en suivant le rite oriental, vous permettrez à des hommes mariés de devenir prêtres ? », a demandé Caroline Pigozzi. La question portait donc sur l’ordination d’hommes déjà mariés, et non sur la possibilité, pour des prêtres déjà ordonnés, de se marier ; le vrai débat au sein de l’Église se situant sur la première hypothèse, la seconde étant écartée de façon beaucoup plus ferme. « Dans l’Église catholique, dans le rite oriental, ils peuvent le faire, et on fait l’option, célibataire ou marié – avant le diaconat » , s’est tout d’abord contenté de répondre François. Dans l’Église catholique orientale, il est en effet possible d’ordonner prêtres des hommes déjà mariés, mais il n’est pas question que des hommes ordonnés puissent convoler. « Mais maintenant, avec l’Église catholique de rite latin, peut-on penser que vous prendrez cette décision ? » , a alors insisté la journaliste.

    À cet instant, François a formulé une réponse beaucoup plus complète : « Il me vient à l’esprit cette phrase de saint Paul VI : “Je préfère donner ma vie avant de changer la loi sur le célibat.” (…) Personnellement, je pense que le célibat est un don pour l’Église. Deuxièmement, moi je ne suis pas d’accord pour permettre le célibat optionnel, non. »

    Jusqu’alors, le pape s’était exprimé de façon plus ambigüe sur cette question. Sa première déclaration sur le sujet date du 25 mai 2014, lors d’une conférence de presse dans l’avion qui le ramenait de Terre sainte : « Le célibat est une règle de vie que j’apprécie beaucoup, et je crois que c’est un don pour l’Église. Comme ce n’est pas un dogme de foi, la porte est toujours ouverte. » Désormais, le message est clair : le célibat optionnel dans l’Église catholique de rite latin, c’est non.

    Le pape François veut-il des prêtres mariés ?

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  • L’anticapitalisme doit-il mener à défendre la famille ?

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    Du site de l'hebdomadaire "Famille Chrétienne" (Kévin Boucaud-Victoire) :

    Christopher Lasch : le penseur de la famille assiégée

    L’anticapitalisme doit-il mener à défendre la famille ? C’est ce qu’a défendu l’historien et sociologue américain Christopher Lasch, à rebours de la gauche.

    Depuis quelques années, la France découvre la pensée de Christopher Lasch. Renaud Beauchard, professeur associé à l’American College of Law, publie un court essai sur cet historien et sociologue américain. Christopher Lasch. Un populisme vertueux aborde les sujets favoris de l’intellectuel : le populisme, le narcissisme, le féminisme, le progrès et... la famille. Dès 1977, il perçoit la destruction de la structure familiale en cours et y propose une explication.

    Né en 1932 au sein d’une famille qui appartenait à la gauche intellectuelle, Christopher Lasch est formé au marxisme de l’école de Francfort – qui s’intéresse aux transformations culturelles induites par le capitalisme. De foi protestante, il puise aussi ses références chez le théologien luthérien Reinhold Niebuhr, et dans le populisme américain, qui s’inspire en partie du puritanisme anglais des XVIe et XVIIe siècles. Cette richesse intellectuelle le pousse à se décrire comme « à la fois radical, révolutionnaire même, et profondément conservateur ».

    « C’est le fait de devenir parent, explique Renaud Beauchard, dans un monde où la charge d’élever des enfants expose à l’indifférence glaciale [d’une] société ‘obnubilée par les enfants’ qui devait conduire Christopher Lasch à trouver sa voie en le convainquant de se lancer dans une enquête de grande ampleur sur la famille. » C’est ainsi qu’il publie en 1977 Haven in a Heartless World : The Family Besieged (Un refuge dans ce monde impitoyable).

    L’éducation des enfants surveillée

    Il y dénonce, selon Beauchard, « la reformulation méthodique des fonctions de socialisation de la famille par la recherche en sciences sociales ». Pour Lasch, la société moderne se définit par une prise de contrôle du marché et de « l’État thérapeutique » sur les individus. « Dans la phase initiale de la révolution industrielle, relève le sociologue, les capitalistes arrachèrent la production du foyer pour la collectiviser à l’intérieur de l’usine, sous leur surveillance. [...] Ils étendirent enfin leur contrôle sur la vie privée des travailleurs ; médecins, psychiatres, enseignants, psychopédagogues, agents aux services des tribunaux pour mineurs et autres spécialistes commencèrent à surveiller l’éducation des enfants, qui jusque-là relevait de la famille. » Ainsi Lasch décrit la prolétarisation « du métier de parent », par la « socialisation de la reproduction ». La « séparation radicale entre la vie domestique et le monde du travail » entraînée par la généralisation du travail salarié à partir du XVIIIe siècle a fait de la famille un lieu de retraite.

    « Dernier avatar de la société bourgeoise », Narcisse est le stade de l’individualisme généré par la société de consommation et dominé par l’anxiété.

    Mais progressivement, « l’État thérapeutique », dans sa lutte contre le patriarcat, s’est peu à peu mis à vouloir remplacer les parents, par l’intermédiaire des professions d’aide à la famille. Le but ? Défendre les droits des enfants contre « le pouvoir arbitraire que les parents exerçaient ». Mais sans s’en rendre compte, l’État crée un nouveau « paternalisme sans père ». Dans ce combat, il a trouvé des alliés de poids avec les médias de masse, la publicité et la société de consommation. Ces derniers ont dévalorisé symboliquement les parents aux yeux de leurs enfants et les ont cantonnés « à un rôle de support des besoins de la famille », commente Beauchard.

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  • La mobilisation des élèves du secondaire pour le climat : idéalisme ou effet d'un bourrage de crâne ?

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    Du site "Pour une école libre au Québec" :

    « Mobilisation des écoliers » belges pour le climat, idéalisme ou nouveau millénarisme inculqué ?

    La semaine passée des milliers d’élèves belges défilaient dans les rues de Bruxelles pour « sauver la Planète », souvent aux heures de classe avec la permission de leur directeur d'école. 

    Interrogé dans le Soir, un de ces directeurs s’exclame : « Quand on voit cet enthousiasme et la force de leur mobilisation, ça vaut la peine d’embrayer, affirme Tanguy Pinxteren, directeur du lycée intégral Roger Lallemand [...]. Mais nous n’avons pas attendu les manifestations pour organiser des projets en lien avec l’environnement. Après le module consacré à la migration, je m’attends à ce que nos élèves suggèrent dans les prochaines semaines un atelier “réchauffement climatique.” »

    Des enfants, très jeunes bien « instruits » par l’école ?

    En Belgique francophone, le décret qui fixe les missions de l’école parle avant tout de « promouvoir la confiance en soi » et de « préparer tous les élèves à être des citoyens responsables » (article 6 du décret du 24 juillet 1997). Ces objectifs (comme ceux de la  « socialisation » dans l’école québécoise) permettent toutes les dérives politiquement correctes. Dans ce cadre, des ONG très engagées comme Oxfam présentent des ateliers d’éducation à la citoyenneté mondiale et solidaire, éducation orientée soutenue pourtant par l’État.

    Il suffit de se pencher sur les activités d’une école nominalement catholique ayant une bonne réputation (l’institut Saint-Boniface–Parnasse) à Bruxelles pour se rendre compte de l’omniprésence du correctivisme politique, migratoire et climatique qui y a cours. Nous ne pouvons nous empêcher de penser que ces activités remplacent des rites disparus de cette école puisque la chapelle a été convertie en réfectoire et salle de gymnastique, même si cette école fait toujours partie de l'enseignement libre catholique. Voici quelques-unes de ces activités :

    Les élèves de 2ème année 
    Nombreux ateliers abordant les différents aspects de l’alimentation (santé, empreinte écologique, etc.).

    Les élèves de 3ème année:
    Chaque épreuve de ces olympiades permettra aux élèves d’être sensibilisés à des thématiques relatives à l’énergie, à l’eau, au climat, au développement durable. 

    Les noms des ateliers sont assez évocateurs :

    • Au fil de l’eau
    • La recyclerie
    • Changements climatiques 
    • Protection des arbres 
    • Challenge du logo 
    • Énergies alternatives
    • Protection des espèces
    • Tri sélectif

    Les élèves de 4ème année:
    Les élèves seront répartis dans différents ateliers animés par :

    — Oxfam

    • Le rêve éveillé ou comment sortir de sa zone de confort.

    –          Comité de « Elèves Francophones »

    • L’école est raciste ? Et toi qu’en penses-tu ? Débattre du racisme et des discriminations de l’école.

    –          Entraide et Fraternité

    • Je vote 3 fois par jour, en mangeant. Manger autrement pour changer le Monde

    –          Quinoa

    • Jeu sensibilisant à la subjectivité de la classification des personnes.

    — Amnesty

    • Déconstruire les préjugés sur la migration.

    –          Asmae

    • L’importance de la communication non verbale.

    –          Ti Suka

    • Le mur de l’oubli ou la sensibilisation à la critique historique

    –          Le Biais vert

    • Animation par Félicien Bogaerts retraçant l’actualité par le prisme de l’écologie.

    –          Ecologie du son

    • Comment faire un orchestre avec 50 instruments atypiques.

    –          Migration

    • Rencontre avec des personnes en situation précaire.

    Anuana de Wever est une des deux fondatrices flamandes de « Youth for Climate », l'association belge qui a lancé ces marches pour le climate. Elle en appelle dans les colonnes du Standaard (anciennement un journal catholique de droite, il n’est plus ni l’un ni l’autre) à un « budget planétaire » pour assurer une « transition [énergique] mondiale » (26 janvier 2019, page 14).

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  • Nivelles : mobilisation contre la désacralisation de l’église Notre-Dame du Saint-Sépulcre

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    Spluc-pour-UP.jpgLu dans L’Avenir de ce 26 janvier, p. 26 :

    Nivelles : Le Spluc mobilisé pour sauver son église

    La désacralisation de l’église Notre-Dame du Saint-Sépulcre est-elle imminente? La perspective est évoquée depuis des années. Selon la fabrique d’église et l’échevine des Cultes, rien ne laisse penser que la situation évoluera à court terme. Mais les Amis du Spluc sont convaincus du contraire. Ce groupe, récemment initié par des paroissiens, est persuadé que la procédure progresse dans l’ombre. … La mobilisation s’organise donc au sein des paroissiens. Une entrevue a eu lieu avec Mgr Jean-Luc Hudsyn, évêque auxiliaire pour le BW. Visiblement sans résultat. La pétition (300 signatures) qu’ils viennent de lui envoyer offrira peut-être un meilleur écho à leurs demandes. … L’échevine des Cultes avoue sa surprise à l’égard de ce mouvement spontané. «Je suis un peu étonnée de constater que les gens s’agitent maintenant, alors que le projet est évoqué depuis plusieurs années, indique Colette Delmotte. Il implique la vente de l’église, à condition que celle-ci soit accompagnée d’un projet validé par l’archevêché. Il y a bien un dossier plus concret sur la table, mais rien de définitif.»
     
    Nivelles : «Une vie paroissiale bien réelle» 

    L’un des arguments avancés pour justifier la demande de désacralisation est la baisse de fréquentation des paroissiens au sein de l’église. «On peut toujours dire qu’il y a moins de monde qu’avant, mais la messe dominicale reste tout de même suivie par 80 ou 90 personnes , explique le représentant des Amis du Spluc. Les autres offices attirent une vingtaine de personnes. À côté de cela, le Spluc abrite aussi une chorale. Cette église a bel et bien une vie paroissiale.» En cas de vente (qui impliquerait également la cure de la rue de Namur et un autre terrain appartenant à la fabrique d’église), une des options privilégiées serait de consacrer une partie de l’argent à la construction d’une chapelle, sur le site du Petit Baulers. Quant à l’église proprement dite (appelée à héberger des appartements), les murs extérieurs et leurs éléments architecturaux (comme les rosaces) seraient conservés.

  • Une loi promulguée dans l’État de New York autorisant l’avortement jusqu’au 9e mois de grossesse suscite de vives protestations

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    De Vatican News :

    Vives protestations contre une nouvelle loi sur l’avortement à New York

    Une loi promulguée dans l’État de New York rend possible l’avortement jusqu’au 9e mois de grossesse.

    Le Reproductive Health Act (RHA) autorise l’avortement au-delà de 24 semaines, et jusqu’au 9emois de grossesse en cas de danger pour la mère. Cette nouvelle loi pour l’État de New York a été votée le 22 janvier et aussitôt promulguée par le gouverneur de l’État, Andrew Cuomo, qui l’a présentée comme un «progrès» à étendre au pays entier.

    Cette prise de position, venant d’un homme politique se déclarant catholique, a suscité une vive indignation dans les associations de défense de la vie, certains réclamant son excommunication. Mgr Edward B. Scharfenberger, l’évêque d’Albany, la capitale de l’État de New York, a adressé une lettre au gouverneur dans laquelle il se déclare scandalisé par une «législation si destructrice», incompatible avec sa foi catholique et ses convergences affichées avec le Pape François sur d’autres thèmes comme l’abolition de la peine de mort.

    Face aux nombreux appels à excommunier le gouverneur, l’évêque d’Albany précise  que «l’objectif de l’excommunication est de ramener la personne à la pleine pratique de la foi. Elle n’est donc pas pensée pour satisfaire le désir d’appliquer une punition. L’excommunication est une mesure très sévère, mais ne veut être ni punitive, ni vindicative, mais réparatrice et constructive.»

    Mgr Scharfenberger explique toutefois que «ceux qui assument des charges publiques et continuent à s’éloigner de la foi catholique dans leur défense persistante de l’avortement, comme c’est mis en évidence non seulement par la promotion de la législation, mais aussi par sa scandaleuse célébration, devraient être conscients de la disposition du canon ecclésial selon lequel, dans la mesure où ils continuent dans une telle obstination, ils ne doivent pas se présenter pour la sainte communion. Le même canon laisse au ministre du sacrement la possibilité de refuser la communion si une telle personne demande à être accueillie.»

    Sans exprimer donc une excommunication formelle, l’évêque rappelle donc des normes ecclésiales très claires. La cathédrale de l’Immaculée Conception, situé près du siège du gouverneur, a sonné les cloches en signes de deuil en mémoire des enfants non nés, et en signe de compassion pour leurs mères.

  • Quand les auteurs païens du 1er siècle faisaient allusion au Nouveau Testament

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    Auteurs païens du Ier siècle et Nouveau Testament (source)

    Indices de la connaissance du Nouveau Testament chez les romanciers de l’Antiquité et autres auteurs païens du Ier siècle après Jésus-Christ

    Intervention de Madame Ilaria Ramelli, professeur à l’Université Catholique de Milan, au congrès sur « La Contribution des Sciences Historiques à l’Etude du Nouveau Testament » (Rome, 2-6 octobre 2002) (Actes : Libreria Editrice Vaticana)

    Je voudrais présenter ici quelques aspects de différentes recherches historico-littéraires relatives au Ier siècle ap. J.-C. que j’ai récemment faites, qui abordent aussi l’étude du Nouveau Testament et, en particulier, son éventuel accueil en milieu païen.

    Tout d’abord, je voudrais rappeler un fait important qui, vers la fin du premier siècle de notre ère, nous arrive d’Egypte, un fait emblématique de la façon dissimulée avec laquelle, à ses débuts, le Christianisme, superstitio illicita, a souvent dû s’exprimer, assimilant et renouvelant parfois des formules déjà présentes dans la culture païenne.

    La lettre d’Ammonius à Apollonius

    C’est en Egypte, comme on sait, qu’a été retrouvé le célèbre Papyrus Rylands 457, conservé dans la Bibliothèque J. Rylands de Manchester et contenant une partie de l’Evangile de Jean (Jn 18, 31-33, 37-38). Publié en 1935, il a déterminé la datation de cet Evangile, la plaçant quelques décennies avant 125 – date de la rédaction de ce papyrus –, c’est-à-dire au plus tard, à la fin du Ier siècle[1]. Eh bien, comparé au Pap. Rylands 457, nous aurions parmi les papyrus d’Oxyrhynchus [Egypte] un document épistolaire (POxy 3057) de la même époque – ou qui pourrait même être encore plus ancien –, déjà publié il y a quelques dizaines d’années par P.J. Parsons[2] et par lui daté sur base paléographique de la fin du Ier siècle ou des toutes premières années du deuxième. Le caractère chrétien de cette lettre, déjà supposé à plusieurs reprises par différents savants, est aujourd’hui soutenu sur la base de nouveaux arguments par Orsolina Montevecchi et moi-même.[3] La lettre, écrite par un certain Ammonius à un certain Apollonius, est très probablement chrétienne, parce qu’un trait est placée sur le chi [χ] du salut initial χαίρειν, comme il était d’usage – note Orsolina Montevecchi – justement pour les nomina sacra[4] et signifiant Christ. C’est précisément, en effet, à l’époque à laquelle remontent à la fois la lettre d’Oxyrhynchus et l’Evangile de Jean, que les abréviations propres aux nomina sacra commençaient à être utilisées. Le signe du chi, employé dans cette lettre était déjà connu du monde païen dans le domaine philologique comme signe diacritique[5] servant à attirer l’attention du lecteur sur un point du texte, mais aussi dans le domaine commercial pour l’annulation de contrats, ou encore pour le cachetage de lettres. Mais les correspondants semblent l’avoir employé ici comme symbole du Christ, un symbole masqué, étant donné la prudence nécessaire à une époque où les persécutions avaient déjà commencé.

    Des soucis propres aux communautés chrétiennes

    La έπιστολη κεχιασµένη (c’est-à-dire lettre en forme de χ-chi ou de croix) qu’Ammonius dit avoir reçue d’Apollonius est une lettre sur la signification de laquelle beaucoup de traducteurs et de critiques se sont interrogés, car elle n’est pas ouvertement chrétienne – mais il était dangereux à ce moment-là de se révéler chrétien. Ou alors, il s’agit probablement d’une première lettre marquée elle aussi du « χ-chi », nomen sacrumtrès parlant aux yeux de son destinataire chrétien. La visée chrétienne du texte qu’on possède constitue la seuole explication possible de beaucoup de détails que j’ai remarqués, relatifs aussi bien à la langue – avec des syntagmes[6] qui ne se trouvent exclusivement que dans des lettres chrétiennes – qu’au contenu de la missive.

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  • Le Conseil de l'Europe a adopté la Résolution sur « La charia, la Déclaration du Caire et la Convention européenne des droits de l’homme »

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    De Gregor Puppinck sur le site de Valeurs Actuelles :

    Le Conseil de l’Europe “s’inquiète grandement” de l’application de la charia en Europe

    Grégor Puppinck est docteur en droit, directeur du Centre européen pour le droit et la justice, membre du Panel d’experts de l’OSCE sur la liberté de religion. Il vient de publier “ Les droits de l’homme dénaturé ” (Le Cerf) dans lequel il analyse de façon critique la transformation des droits de l’homme depuis la Déclaration universelle des droits de l’homme du 10 décembre 1948.

    Malgré bien des obstacles et des reports, la Résolution sur « La charia, la Déclaration du Caire et la Convention européenne des droits de l’homme » a finalement été adoptée, le 22 janvier dernier à Strasbourg, par l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe[1].

    Cette résolution – bien que non contraignante - est d’une importance politique majeure : elle témoigne d’une prise de conscience que la loi islamique constitue un ordre juridico-religieux concurrent au droit issu de la modernité occidentale, tant en Europe qu’au plan universel. Car il y a bien concurrence aujourd’hui, et même rivalité, entre la charia et la rationalité juridique occidentale fondée sur la liberté et l’égalité. L’un et l’autre système prétendent être le seul qui convienne à l’homme, universellement. En Europe, cette concurrence s’exerce surtout en matière de droit de la famille ; au plan universel, elle s’exerce quant à la compréhension même du droit et des droits de l’homme. Cette résolution révèle aussi la faiblesse de l’Europe face à ce phénomène politico-religieux.

    La charia s’applique déjà en Europe…

    Tout d’abord, l’Assemblée du Conseil de l’Europe « s’inquiète grandement » du « fait que la charia, y compris des dispositions clairement contraires à la Convention, s’applique officiellement ou officieusement dans plusieurs États membres du Conseil de l’Europe, sur l’ensemble ou une partie de leur territoire ». Il s’agit principalement de la Grèce, de la Tchétchénie, et du Royaume-Uni.

    Elle déplore que les autorités grecques n’aient pas encore aboli l’application de la charia en Thrace où elle continue de régir officiellement les relations au sein de la communauté musulmane depuis son rattachement à la Grèce après la Première Guerre mondiale. L’Assemblée « dénonce en particulier le fait que les femmes sont clairement désavantagées dans les procédures de divorce et de succession, deux domaines clés de compétence des muftis ». Plus encore, ces procédures n’offrent pas de garantie satisfaisante. Ainsi, la présence d’un avocat n’est pas requise, les décisions sont définitives et ne peuvent faire l’objet d’aucun recours. Quant aux tribunaux grecs censés superviser ces juridictions, le Rapport parlementaire rédigé à l’appui de la résolution déplore que ceux-ci « se bornent à une apparence de contrôle juridictionnel et ratifient 99 % des décisions qui leur sont soumises ».

    L’Assemblée du Conseil de l’Europe se déclare « également préoccupée par les activités ‘judiciaires’ des ‘conseils de la charia’ au Royaume-Uni ».

    L’Assemblée se déclare « également préoccupée par les activités ‘judiciaires’ des ‘conseils de la charia’ au Royaume-Uni ». Ces instances, privées et officieuses, donnent des conseils et prononcent des jugements en matière principalement de divorce (y compris sur la garde des enfants et les aspects financiers), mais aussi de succession et de droit commercial. Leur fonctionnement est encore plus opaque qu’en Grèce. Rattachées pour la plupart à des mosquées, leur nombre pourrait s’élever à quatre-vingt-cinq, rien qu’en Angleterre et au Pays de Galles. Bien que dépourvus de compétence officielle, ces « tribunaux » parallèles se considèrent eux-mêmes comme des autorités légitimes au sein de « leur » communauté. De fait, eux seuls sont en mesure de prononcer un divorce islamique à la demande de l’épouse ; or, de nombreux couples musulmans se sont mariés uniquement religieusement, privant l’épouse – parfois très jeune lors du mariage – des garanties offertes par la procédure civile de divorce. Celle-ci est alors comme enfermée dans le mariage, la communauté et la loi islamiques, car elle est souvent ignorante de ses droits civils et voies de recours devant les tribunaux britanniques. Ceci est d’autant plus préoccupant que ces conseils de la charia ne sont pas assez respectueux des droits des femmes et que certains, selon le Rapport, « cautionnent les sévices infligés aux épouses, considèrent le viol conjugal comme négligeable et autorisent les mariages forcés ». En Grèce, d’autres conseils de ce type ont « autorisé plusieurs mariages musulmans conclus par procuration, sans le consentement exprès des femmes », parfois mineures.

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  • France : on s'oriente vers une loi de bioéthique qui constituera un déni total d'humanité

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    Pauvres catholiques français qui croyaient peut-être qu'ils seraient épargnés par toutes les dérives éthiques que nous subissons depuis longtemps dans notre malheureuse Belgique...

    Du site de l'Eglise catholique à Paris :

    Loi de bioéthique : « C’est un déni total d’humanité »

    La mission d’information parlementaire pour la révision de la loi relative à la bioéthique a présenté, le 15 janvier, 60 propositions rendues publiques cette semaine. Le P. Brice de Malherbe, spécialiste des questions de bioéthique pour la Conférence des évêques de France, alerte sur leur danger.

    Paris Notre-Dame – Avec la sortie de ce rapport, le débat parlementaire attendu avant l’été s’oriente résolument en faveur de l’ouverture de l’assistance médicale à la procréation (AMP) à toutes les femmes. Quelle est votre réaction ?

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    Le P. Brice de Malherbe, docteur en théologie, est prêtre du diocèse de Paris et spécialiste des questions de bioéthique pour la Conférence des évêques de France. (© Laurence Faure)

    P. Brice de Malherbe – Concernant les techniques d’AMP, la proposition consiste à passer d’une situation actuelle, où l’on se rapproche le plus possible de la procréation naturelle, à une situation où le corps est complètement gommé. Par exemple, le texte fait état d’une « procréation sans sexe pour tous »… Il préconise donc d’effacer le lien corporel de la filiation. La seule volonté d’avoir un enfant devient un critère primordial. Cela entraîne d’autres préconisations, notamment la levée de l’interdiction de l’AMP post-mortem. C’est un déni total d’humanité. Chaque personne se construit dans sa réalité corporelle psychique et spirituelle engendrée par l’union des corps. L’argument avancé, pour cette extension de l’AMP tous azimuts, est celui de l’égalité pour tous. Mais l’égalité ne peut être revendiquée que pour des situations semblables. L’infertilité du couple homme-femme – critère initial pour recourir à l’AMP – n’est pas semblable à la relation non féconde de deux femmes qui désirent fabriquer un enfant, hors sexe.

    P. N.-D. – Un nouveau paradigme sociétal semble se dessiner, totalement incompatible avec l’humanisme chrétien…

    B. M. – La négation du corps est incompatible avec l’humanisme tout court. Elle conduit à considérer de plus en plus l’embryon humain comme un objet que l’on peut congeler, stocker, manipuler, détruire. Bien sûr, le mystère de l’Incarnation du Verbe de Dieu, fondateur de l’humanisme chrétien, renforce l’attention à la valeur de tout être humain dans sa fragilité corporelle. Toutefois, d’une manière générale, il me semble que la voie de l’humanisme n’est pas dans le mépris des limites corporelles – deux personnes de sexe similaire ne peuvent engendrer –, mais dans le choix de limiter les applications technologiques pour préserver la dignité des personnes. S’humaniser ne consiste pas à dépasser toujours plus les limites de la biologie, mais à nous développer en assumant nos limites.

    P. N.-D. – Dans ce contexte, le modèle familial prôné par l’anthropologie chrétienne est-il encore recevable ? Comment réagir ?

    B. M. – Il ne faut pas se laisser prendre par la peur. Dans une société qui a perdu la raison, le témoignage des familles, attentives à la bonté fondamentale de la relation fidèle entre un homme et une femme, et attentives au mystère insondable de la création de chacun, est une lumière d’espérance. Il ne s’agit pas là de vanter un modèle familial qui serait parfait moralement. Mais de témoigner de la grandeur de l’amour gratuit du Père, à l’origine de la dignité de chaque être humain. Chaque chrétien est, je pense, appelé à poursuivre sa réflexion et, pourquoi pas, à faire un examen de conscience sur les concessions qu’il serait tenté de faire concernant ces questions de bioéthique, face à sa souffrance ou à celle d’un proche. L’essentiel reste le témoignage personnel.

    Propos recueillis par Laurence Faure