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Débats - Page 527

  • La lettre sereine du Père Henri Boulad aux musulmans ouverts, modérés et libéraux au lendemain des attentats de Paris du 13 novembre 2015

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    Lettre sereine aux musulmans ouverts, modérés et libéraux (source)

    J'imagine votre embarras et votre confusion face à cette horreur, que vous condamnez sans doute du plus profond de vous-mêmes.

    Vous sentez bien cependant que c'est l'islam lui-même qui est incriminé, car c'est bien aux cris d'« Allahou akbar » que s'est perpétuée cette tragique agression.

    N'essayez surtout pas d'exonérer l'islam de ce qui s'est passé.

    Ne continuez pas à répéter ce refrain bien connu, suite à toutes les horreurs commises par les islamistes dans le monde : « Tout ça n'a rien à voir avec l'islam ».

    Ne criez surtout pas à l'« amalgame », manière élégante de dédouaner l'islam des violences récurrentes perpétrées en son nom.

    C'est incongru d'affirmer que tout ce qui se passe comme atrocités au nom de l'islam n'a rien à voir avec l'islam. Un certain Occident « libéral » et une certaine Église catholique, tous deux partisans de l'ouverture et du dialogue, ne cessent de ressasser de tels slogans, sans chercher à aborder les vrais problèmes, dans un dialogue franc et ouvert.

    L'« heure de vérité » a sonné, et il est grand temps de reconnaître que l'islam a un problème. Un problème qu'il doit avoir le courage de regarder en face et de tenter de résoudre en toute objectivité et lucidité. Ce n'est pas en enfouissant sa tête dans le sable qu'on peut espérer trouver une solution.

    Je ne doute nullement de la sincérité et la bonne volonté des musulmans ouverts et modérés. Mais là n'est pas la question. On peut être pleinement sincère tout en étant dans l'erreur.

    Il est trop facile pour les musulmans d'incriminer l'Occident « corrompu » et « impérialiste » comme étant la source de tous leurs maux. Il est trop facile d'accuser ceux qui instrumentalisent l'islam pour leurs propres intérêts.

    C'est dans l'islam même que gît le problème. Les musulmans ont toujours eu tendance à chercher des boucs émissaires partout, sauf en eux-mêmes. Il est grand temps qu'ils se posent certaines questions cruciales et se rendent compte que « le ver est dans le fruit. » S'ils condamnent et rejettent ce radicalisme barbare qui les embarrasse, qu'ils fassent un petit effort pour en chercher la cause.

    Ils découvriront alors que la cause se trouve dans les textes fondateurs de leur religion – Coran, Sunna, Hadiths – qui regorgent d'appels à l'intolérance, au meurtre et à la violence.

    Ces textes sont encore enseignés aujourd'hui à l'Azhar, la plus haute instance de l'islam sunnite, chargé de la formation des prédicateurs et ulémas à travers le monde. Cette doctrine atteint le petit peuple à travers les prêches du vendredi – souvent incendiaires – et rejoint les élèves via les manuels scolaires.

    Vers le dixième siècle, l'islam a eu le choix entre la voie mystique, modérée et ouverte, celle de La Mecque, et la voie violente, radicale et conquérante, celle de Médine. Il a malheureusement opté pour la seconde, en privilégiant les versets médinois aux mekkois, dans la fameuse doctrine de « l'abrogeant et de l'abrogé » (An nâsékh wal mansoukh).

    Pour éviter alors que quiconque ne revienne sur cette décision, les ulémas de l'époque ont décrété que « la porte de l'ijtihad » était désormais close. Ce qui signifie que tout effort de réflexion critique susceptible de remettre en question une telle décision était pour toujours interdit.

    Les nombreuses tentatives de réforme de l'islam, tout au long de son histoire, se sont heurtées à ce décret considéré comme immuable et irréversible. Le grand cheikh soudanais, Mahmoud Taha, pour avoir proposé d'inverser la doctrine de l'abrogeant et de l'abrogé, en privilégiant les versets mekkois aux médinois, a été pendu sur la grande place de Khartoum, le 18 janvier 1985.

    L'islam est dans la souricière, une souricière dans laquelle il s'est lui-même mis. Une souricière dont il ne parvient pas à sortir. Tel est le drame qui met les musulmans dans une angoissante situation.

    « Les nouveaux penseurs de l'islam » - comme on les appelle aujourd'hui - rêvent d'une réforme et d'un islam compatible avec la modernité. Les émouvantes tentatives d'un homme aussi brillant que Abdennour Bidar n'en sont qu'un exemple. Malheureusement, la pensée de ces hommes courageux ne fait pas le poids face à l'islam rigoureux et borné qui domine depuis quatorze siècles.

    J'imagine à quel point cela doit être douloureux pour ces penseurs, qui aimeraient tant trouver une issue à l'impasse dans laquelle ils se trouvent.

    L'Église est passée par la même crise. Mais elle est parvenue à la dépasser grâce au Concile Vatican II. Il est grand temps que l'islam en fasse autant et procède au même aggiornamento.Vœu pieux? Utopie? Wishful thinking?... L'islam peut-il se réformer sans se dénaturer?

    Je ne le pense pas. Mais c'est aux musulmans eux-mêmes de répondre.

  • Les prêtres mariés au menu du prochain Synode ?

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    De Sandro Magister sur chiesa.espressonline.it :

    Le prochain synode est déjà en chantier. Sur les prêtres mariés

    À la mi-février, le pape François se rendra au Chiapas, où des centaines de diacres mariés demandent à être ordonnés prêtres. En Amazonie aussi, le changement semble proche. Tout cela figurait déjà dans le programme élaboré par le cardinal Martini

    ROME, le 9 décembre 2015 – Alors que l’on attend une décision du pape François au sujet de l’accès des divorcés remariés à la communion, question à propos de laquelle deux synodes ont débattu et se sont divisés, on entrevoit déjà quel sera le thème de la prochaine session synodale : les prêtres mariés.

    C’est au pape que reviendra le choix du thème, comme pour les synodes précédents et pour celui qui viendra ensuite, indépendamment de ce que pourront proposer les quinze cardinaux et évêques qui constituent le conseil qui sert de pont entre une session et la suivante.

    Et plusieurs indices donnent à penser que le prochain sujet de discussion synodale sera les prêtres mariés.

    *

    Le premier indice est la volonté évidente du pape François de mettre en œuvre le programme présenté en 1999 par le cardinal Carlo Maria Martini dans une intervention mémorable au synode qui s’était tenu cette année-là.

    Le prélat jésuite, alors archevêque de Milan, était le leader incontesté de l’aile "liberal" de la hiérarchie catholique. Il déclara qu’il avait "fait un rêve" : celui d’une Église capable de se mettre sans cesse en état de synode et de procéder à une "confrontation collégiale, faisant autorité, de tous les évêques à propos de quelques thèmes essentiels".

    Et voici la liste de "thèmes essentiels" qu’il donna :

    "Le manque de ministres ordonnés, le rôle de la femme dans la société et dans l’Église, la discipline du mariage, la conception catholique de la sexualité, la pratique pénitentielle, les relations avec les Églises sœurs de l'orthodoxie et, plus généralement, la nécessité de raviver l’espérance œcuménique, le rapport entre la démocratie et les valeurs mais aussi entre les lois civiles et la loi morale".

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  • La Basilique Saint-Pierre profanée ?

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    Telle est, en tout cas, l'opinion d'Anne Dolhein publiée sur "reinformation.tv" :

    « Sacrilège » : la projection New Age de “Fiat Lux, illuminer notre Maison commune” sur la basilique Saint-Pierre

    Fiat Lux basilique Saint Pierre Maison commune 
    Un bien grand mot, dira la majorité : pourquoi qualifier de « sacrilège » la projection d’images offerte au soir du 8 décembre au pape François à Rome, pour marquer l’ouverture du Jubilé extraordinaire de la Miséricorde ? Après tout, on pourrait bien dire que la basilique Saint-Pierre, qui a servi de gigantesque écran au spectacle de lumière, était comme une arche de Noé où les espèces en danger ont défilé dans une spectaculaire mise en scène. Et qu’il s’agissait, au fond, d’une célébration de la création ? Le Créateur en était pourtant singulièrement absent. Et le titre donnait le ton de ce rejet : Fiat Lux, illuminer notre Maison commune. Car c’est à l’intérieur de la basilique Saint-Pierre, comme dans toute église possédant un tabernacle renfermant des hosties consacrées, que se trouve la véritable Lumière du monde, la Présence réelle qui éclaire la juste hiérarchie des valeurs et rappelle la véritable fin de l’homme. De nombreux groupes catholiques anglophones ont sévèrement critiqué l’événement, une « fête » New Age.
     
    Le mot sacrilège est en réalité parfaitement choisi : il décrit l’usage profane d’un lieu sacré.

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  • La liberté d'expression d'un militant pro-vie reconnue par la CEDH

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    Lu ICI (Claire Bréguet): 

    La CEDH reconnait le droit à la liberté d’expression du militant pro-vie Klaus Annen 

    Le Centre européen pour le droit et la justice (ECLJ) a publié l’arrêt du 26 novembre de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), par lequel la Cour européenne soutient le droit à la liberté d’expression du militant pro-vie Klaus Annen . L’affaire fait référence à l’interdiction de distribuer des fiches d’information contre l’avortement devant une clinique d’avortement et de publier sur un site web les noms des médecins qui dirigeaient la clinique. La CEDH, qui n’a pas toujours soutenu la liberté d’expression des pro-vies, estime que l’interdiction violait la loi et l’Allemagne devra payer à Annen 13,696.87 euros pour frais et dépens.

    En juillet 2005, dans le cadre d’une campagne pro-vie, Annen a distribué des brochures dans le voisinage d’une clinique d’avortement en disant que les deux médecins qui dirigent la clinique, — noms, prénoms et adresses étaient répertoriés — effectuaient des « avortements immoraux. » Au dos des tracts, était incluse la phrase suivante: « Le meurtre d’êtres humains à Auschwitz était immoral, mais qu’aujourd’hui on permet le meurtre de personnes innocentes non sujettes à la responsabilité pénale. » Un tribunal régional a demandé à Klaus Annen d’arrêter de distribuer les tracts qui contenaient les noms des médecins et l’affirmation de l’immoralité des avortements.

    Dans sa décision, la Cour européenne des droits de l’homme a jugé que les tribunaux allemands n’avaient pas trouvé un juste équilibre entre le droit à la liberté d’expression d’Annen et les droits des médecins relatifs à la personnalité. La Cour a constaté que dans les brochures, on démontre clairement que les avortements pratiqués à la clinique ne sont pas soumis à la responsabilité pénale. Par conséquent, l’affirmation selon laquelle la clinique réalise des « avortements immoraux » est correcte d’un point de vue juridique. Quant à la référence à l’Holocauste, la Cour estime que « l’appelant n’a pas assimilé du moins explicitement l’avortement à l’Holocauste », mais cette référence doit être comprise comme «un moyen de sensibilisation à l’idée générale que la loi peut diverger de la morale « .

  • La dignité, pour mourir ou pour vivre ?

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    De Marianne Durano sur genethique.org (Le coin des experts) :

    DIGNE DE MOURIR… OU DIGNE DE VIVRE ?

    Que n’a-t-on pas justifié au nom de la dignité ! Brandi aussi bien par les défenseurs que par les opposants de l’euthanasie, l’argument s’impose et ferme trop souvent la discussion. Pour autant, que faut-il entendre par dignité ? Marianne Durano est philosophe, elle propose des clés de lecture et remet en perspective le sens dévoyé d’une notion trop banalisée.

    “L’autonomie est un principe de la dignité de la nature humaine et de toute nature raisonnable.”Cette définition, énoncée par Kant dans la Fondation de la métaphysique des mœurs, était promise à une belle postérité. Elle est la clef de voûte de bien des raisonnements en éthique médicale. La dignité serait tributaire de l’auto-nomie, c’est-à-dire de la capacité à définir soi-même les règles de son action. Mieux, Kant assimile nature humaine et nature raisonnable, la raison elle-même se reconnaissant à l’autonomie... La dignité humaine, l’humain lui-même, dépendrait de ce principe d’autonomie, qui exige que chacun puisse poser des choix indépendamment de toute influence extérieure, fût-elle celle de son propre corps, de ses propres émotions, de ses propres inclinations. Car est-il autonome celui qu’une passion aveugle ou qu’une maladie ravage ? Pour être réellement autonome, c’est-à-dire réellement libre, il faudrait en effet n’être déterminé par rien d’autre que par sa seule raison, abstraction faite de tout intérêt et de tout déterminisme. Seul celui qui est pleinement désintéressé serait absolument libre. Quand certaines associations réclament “le droit à mourir dans la dignité”, elles sous-entendent ainsi que celui qui a perdu toute autonomie, celui que la souffrance rend dépendant et vulnérable, perd sa dignité avec sa liberté. Choisir sa mort représenterait alors “l’ultime liberté”, le dernier acte autonome qui rendrait au mourant sa dignité menacée.

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  • Quand Jan Fabre, "notre plus grand artiste contemporain", sévit à Bruges

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    Lu sur la Libre, dans la rubrique "Vu de Flandre" (Jan De Troyer) :

    (...) Récemment reconnu comme "institution artistique de la Communauté flamande", le Concertgebouw souscrit par ses initiatives à l'ambition de transformer une ville qui accueille chaque année cinq millions de touristes en un pôle d'art contemporain. (...) Les organisateurs se sont montrés cette fois encore plus aventureux en confiant la direction artistique de cette édition du festival à Jan Fabre. De ce dernier on ne pouvait qu'attendre une programmation téméraire susceptible de scandaliser certains. (...)

    Aujourd'hui, les édiles tournent le dos à "Bruges la Morte". La preuve incontestable en est livrée par "Mount Olympus", ce grand spectacle dionysiaque de 24 heures non-stop, basé sur les 33 tragédies grecques, avec lequel Jan Fabre a ouvert le festival: 27 acteurs se sont livrés jusqu'à l'épuisement à un cocktail d'extase, de passion, de sensualité et de souffrance. Le public a réagi à ce bombardement d'images violentes, de scènes érotomaniaques et d'actions choquantes de la même façon qu'à Berlin et à Rome. Au lieu d'être scandalisés par les actrices urinant sur scène ou se masturbant, au terme de la représentation, les spectateurs lui firent une ovation semblant ne jamais devoir prendre fin. Cette ouverture fut digne de la poursuite du festival. Jusqu'à la fin de la semaine, des chorégraphes qui ont tous, un jour, côtoyé Fabre sur scène, se montrent par leurs spectacles extrêmes affranchis de toute peur. ...

     

  • Salzinnes (Foyer Sainte-Anne), 13 janvier : une projection (Wadjda) et une rencontre pour réfléchir sur l'islam et le dialogue inter-religieux

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    1. Le mercredi 13 janvier, au Foyer Ste Anne, projection du film Wadjda de Haïfaa Al Mansour, suivie d'une rencontre avec Noufissa Boulif-Bouchrif, musulmane oeuvrant pour le dialogue inter-religieux au sein de l'association musulmane "La lumière du coeur" et du mouvement chrétien des "Focolari".

    2. Et le mercredi suivant (le 20), en prolongement,  grande conférence de Mgr Harpigny sur l'islam en l'église Ste Julienne à 20h.

  • La présidente du Sénat priée de reporter le vote sur la gestation pour autrui

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    Lu dans la rubrique "La Journée" de la Libre de ce jour :

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  • Daech a-t-il un rapport avec l’islam ?

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    Daech a-t-il un rapport avec l’islam ? (25 mn, par Arnaud Dumouch, 7 déc 2015)

    Qu’est-ce que le salafisme ? Est-ce un simple « piétisme » ? C’est une lecture fondamentaliste du Coran incréé, dicté par Dieu, infaillible en tout et même en science. Pour le salafisme, le Texte Sacré incréé est à prendre LITTERALEMENT.

    Le salafisme conduit-il au Wahhabisme et à Daech (l’Etat islamique violent) ? Comparaison avec la lecture des chrétiens Evangéliques du Nouveau Testament. Mais le Nouveau Testament n’est pas le Coran. Le Coran contient de nombreux versets violents.

    Daech a-t-il la source de son antijudaïsme violent et de son organisation totalitaire dans le Nazisme et le communisme ? Non, c’est une apparence. Il a juste un cheminement qui présente des analogies fortes, mais cette haine des Juifs est issue de ses propres sources (Coran et Hadiths), accompagné d’un mécanisme d’échec extérieur, d’orgueil intérieur « nous sommes la meilleure communauté » et de théorie du complot Juif expliquant tout « L’Antéchrist sera un Juif borgne » (Hadith).

    Pourquoi cela ne va-t-il pas s’arrêter ? Lire la prophétie d’Ezéchiel 38, 2 qui provoqua l’espoir des zélotes et la guerre des Juifs contre les Romains de Flavius Josèphe http://eschatologie.free.fr/livres_au... : « Au moment où tout semblera perdu, Dieu donnera la victoire au peuple saint ». Ezéchiel 39, 12

    Est-ce que cette guerre vient de l’islam et de ses textes, comme semble le dire le Président d’Egypte Al-Sissi ? Que penser du « Pas d’amalgame » ?

    Arnaud Dumouch est philosophe et théologien catholique. Il s'est spécialisé dans l'eschatologie, théologie des fins dernières.

    Sur l'islam, dans un regard catholique, consulter "Le mystère de l'islam", Editions Docteur Angélique, http://www.docteurangelique.com/titre...

  • 65 spécialistes dénoncent l'euthanasie pour souffrances psychiques

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    Du Bulletin d'Information de l'Institut Européen de Bioéthique :

    Edition spéciale ! Non à l'euthanasie pour souffrances psychiques

    Belgique : deuxième alerte de spécialistes sur l’euthanasie pour souffrances psychiques

    Ce mardi 8 décembre 2015, 65 spécialistes ont publié dans le journal belge De Morgen, une carte blanche dénonçant l’euthanasie pour souffrances psychiques, pointant "l’impossibilité d’en objectiver l'incurabilité". «Nous voyons, par exemple, comment certaines personnes qui ont été déclarées incurables et qui, sur cette base, ont obtenu le droit à une euthanasie, y renoncent parfois finalement quand de nouvelles – et fragiles – perspectives se font jour. Ceci prouve paradoxalement que la maladie ne pouvait être qualifiée d’incurable. »

    Cette mise en garde n’est pas la première. Au mois de septembre déjà, une carte blanche publiée dans Le Soir par une quarantaine de professionnels avait défrayé la chronique. L’évènement déclencheur à l’époque, avait été le cas d’Emily, connue sous le nom de Laura, qui, à l'âge de 24 ans, avait obtenu le droit d’être euthanasiée. Cette dernière s’était finalement rétractée au dernier moment. Mais tout le processus était en place avec l’aval des médecins.

    Le cas de Laura a beaucoup secoué les professionnels de la santé, particulièrement dans le domaine psychiatrique, qui y voient une interprétation excessive de la loi. Pour eux, « le caractère inapaisable de la souffrance mentale ne peut être constaté ». Or, comme le montrent les chiffres d’une étude réalisée par des experts belges et publiée dans le Journal du Médecin de juillet 2015, les cas d'euthanasie pour souffrances psychiques ont tendance à se multiplier. Cette étude, portant sur 100 demandes d’euthanasie pour souffrance mentale entre 2007 et 2011, révèle ainsi que 48% des demandes d’euthanasie pour raison psychique ont été acceptées par les médecins.

    Et le cas récemment médiatisé du Docteur Van Hoey, filmé en train d’assister le suicide d'une de ses patientes, une dame âgée, déprimée à cause du décès récent de sa fille, n'a fait que renforcer l'inquiétude des professionnels. La Commission de contrôle de l’euthanasie a d'ailleurs décidé derenvoyer ce dossier devant le Parquet, ce qui constitue une première en Belgique et témoigne du malaise sur cette question.

    Ce vendredi 4 décembre aux cliniques Saint Luc, s’est tenu un colloque « Euthanasie et psychiatrie »au cours duquel Ariane Bazan, Professeur de Psychologie à l’ULB et signataire des deux cartes blanches, a pu développer ses inquiétudes sur la pratique actuelle de l’euthanasie pour motif psychique. Cette dernière a ainsi expliqué qu’un psychiatre ne peut jamais déclarer un patient définitivement condamné, puisque la dépression est par définition un trouble ou une souffrance subjective qui peut brutalement prendre fin, dans un contexte particulier ou au contact d’un professionnel particulier. Il y a en définitive autant de possibilité de traitements que de soignants. Insistant sur la spécificité du traitement psychiatrique, Ariane Bazan a ainsi affirmé qu'« il n’y a pas de patients intraitables, il n’y a que des thérapeutes incapables. »

    Au cours du même colloque, Francis Martens, Psychologue, Président du Conseil d’Ethique de l’APSY-UCL, a dénoncé la pratique de l’euthanasie envers les personnes dépressives, estimant qu’il s’agissait là d’une démission des politiques et de la société dans la résolution des problèmes sociétaux actuels. Il est en effet avéré que les deux principales causes de dépression sont la solitude et le chômage. Au lieu de résoudre directement ces problèmes, la société n’aurait pour seule réponse que le suicide et l’euthanasie ? C’est la question qu'a posée Francis Martens.

    Tout en se disant « alarmés par la banalisation croissante de l’accès à l'euthanasie pour seul motif de souffrance psychique », les 65 signataires de cette deuxième carte blanche insistent « pour que soit retirée de la législation actuelle la possibilité d’une euthanasie au  seul motif de souffrance psychique. »

    Source: RTBF, Le Journal du médecin, La Libre, Le Soir 

  • A la COP 21, des certitudes incontestables ?

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    Lu sur LibertéPolitique.com :

    COP21 : la fabrique des certitudes

    Article rédigé par Pierre Labrousse, le 02 décembre 2015

    ETUDE | Le sommet de la COP21 ambitionne de limiter à 2 °C la hausse de la température sur Terre d’ici à la fin du siècle. Les négociateurs s'appuient sur un diagnostic substituant à la complexité du climat une simplification qui, en incriminant le CO2, institue un processus dont la politique humaine aurait la maîtrise. Si tout engagement politique coûteux — on parle de 100 milliards de dollars par an — a besoin de certitudes, la science a besoin de libre discussion critique. Or celle-ci est écartée. Pourquoi ?

    QU'EN EST-IL DE L'IMPACT de l’activité humaine sur notre environnement ? Comment l’apprécier en vérité et objectivité ? Ces questions sont liées à trois types de discours : 1/ la science qui décrit des phénomènes complexes, 2/ la politique qui doit gouverner pour l’avenir, 3/ l’interface entre les deux, qui est la représentation des conclusions scientifiques par les médias, représentation qui forge l’opinion et pour ainsi dire un « inconscient collectif ». Or la science témoigne toujours de la complexité tandis que les médias et les politiques ont besoin d’idées plus simples (I). Jusqu’où la simplification du complexe peut-elle légitimement aller ? (II) Comment se produit le réchauffement climatique et qu’en disent les scientifiques ? (III)

    Commençons par étudier comment fonctionne le rapport entre science et politique : ce qu’on appelle le « principe de précaution »

    Lire la suite sur Liberté Politique

  • Si tous les musulmans ne sont pas islamistes, tous les islamistes sont musulmans...

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    Le Salon Beige relaie les propos de René Brague publiés par FigaroVox :

    Tous les musulmans ne sont pas islamistes, mais tous les islamistes sont musulmans

    Rémi Brague est interrogé par Le Figaro sur les terroristes et l'islam. Extraits :

    "Les djihadistes qui ont mené les attentats de janvier et du 13 novembre en appellent à Allah. Ont-ils quelque chose à voir avec l’Islam ?

    De quel droit mettrais-je en doute la sincérité de leur islam, ni même le reproche qu’ils adressent aux « modérés » d’être tièdes. Rien à voir avec l’islam ? Si cela veut dire que les djihadistes ne forment qu’une minorité parmi les musulmans, c’est clair. Dans quelle mesure ont-ils la sympathie, ou du moins la compréhension, des autres ?J’aimerais avoir là-dessus des statistiques précises, au lieu qu’on me serine « écrasante majorité » sans me donner des chiffres.

    Les djihadistes invoquent eux-mêmes Mahomet, le « bel exemple » (Coran, XXXIII, 21). Ils expliquent qu’avec des moyens plus rudimentaires qu’aujourd’hui, il a fait la même chose qu’eux : faire assassiner ses adversaires, faire torturer le trésorier d’une tribu vaincue pour lui faire cracher où est le magot, etc. Ils vont chercher dans sa biographie l’histoire d’un jeune guerrier, Umayr Ben al-Humam, qui se jette sur des ennemis supérieurs en nombre pour entrer au paradis promis. Il n’avait pas de ceinture d’explosifs, mais son attitude ressemble fort à celle des kamikazes d’aujourd’hui.

    Les imbéciles objectent souvent : « Oui, mais Hitler était chrétien. » Ce à quoi il faut dire que : 1) non seulement il avait abandonné la foi dans laquelle il avait été baptisé, mais il haïssait le christianisme. Les Églises, catholique et protestantes, étaient sur son cahier des charges et devaient, après la victoire, subir le même sort que les Juifs ; 2) à ma connaissance, Hitler n’a jamais été donné en exemple aux chrétiens.

    Le but des terroristes semble être de déclencher en Europe une guerre civile entre les communautés musulmanes et le reste de la population. Comment éviter que la communauté musulmane soit identifiée au terrorisme ?

    Effectivement, il est prudent de dire ce que ce but semble être. Nous le devinons à partir de cas précédents comme les Brigades rouges italiennes : créer des conditions dans lesquelles la répression atteindra, même sans les viser, l’ensemble des musulmans, afin de créer chez eux un réflexe de solidarité avec les terroristes. Je ne sais d’ailleurs pas si cela a jamais marché…

    Il y a là-derrière un problème de logique : tous les musulmans ne sont pas islamistes, mais tous les islamistes sont musulmans. Donc être musulman est une condition nécessaire pour être islamiste, mais elle n’est pas suffisante. Pour tout musulman, être islamiste est une possibilité mais, heureusement, ce n’est pas une nécessité. Il est stupide de prêter a priori de noirs desseins à tous les musulmans. On a donc raison de ne pas les mettre tous dans le même panier. Les gens qui peignent des slogans hostiles sur les mosquées sont des crétins malfaisants qui font le jeu des islamistes de la façon que je viens de dire.

    Il serait bon que l’effort pour éviter le fameux « amalgame » soit clair des deux côtés. Et que les musulmans trouvent un moyen de faire comprendre haut et fort, par la parole comme par le comportement, qu’ils désapprouvent le terrorisme. Le problème est que personne n’a autorité pour les représenter.Nous aimons mieux les « modérés ». Mais les intellectuels médiatiques qui parlent en leur nom représentent-ils d’autres qu’eux-mêmes ? [...]