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Débats - Page 536

  • La Belgique, base arrière du terrorisme ?

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    Ce que l'on pouvait déjà lire sur le site de FigaroVox en août dernier :

    La Belgique, base arrière du terrorisme ?

    FIGAROVOX/TRIBUNE - Alain Destexhe pointe la forte implication de la Belgique dans les attentats islamistes. Il explique les raisons pour lesquelles ce petit Etat est un îlot européen du salafisme.

    Alain Destexhe est sénateur belge. Ancien Secrétaire Général de Médecins Sans Frontières et ex Président de l'International Crisis Group, il est, entre autres, l'auteur du Mouvement flamand expliqué aux francophones et Lettre aux progressistes qui flirtent avec l'islam réac. Lire également ses chroniques sur son blog.

    Après l'attentat du Thalys, c'est la question posée par RTL-TVI, la plus regardée des télévisions francophones belges. Sur sept attentats récents qui ont marqué les esprits, la Belgique est impliquée à cinq reprises, souvent sous la forme d'achats d'armes.

    Depuis 2001, la Belgique est concernée par le terrorisme islamique. Deux jours avant le 11 septembre 2001, en Afghanistan, les assassins du célèbre commandant Massoud, qui incarnait l'alternative aux talibans, voyageaient avec des passeports belges volés. Quatre jours plus tard était arrêté Nizar Trabelsi, un ancien footballeur tunisien vivant en Belgique qui planifiait un attentat contre une base américaine contenant des ogives nucléaires. Et c'est une Belge originaire de Charleroi, Muriel Degauque, qui fut la première convertie européenne à commettre un attentat-kamikaze en Irak en 2005.

    Plus récemment s'est tenu à Anvers le procès de 46 (!) membres de Sharia4Belgium, une organisation appelant à transformer la Belgique en un Etat islamique sous le régime de la sharia. Preuve des difficultés à concilier le respect de la liberté d'expression avec la lutte contre le radicalisme, le site Internet de l'organisation a pu mener une propagande djihadiste pendant de nombreuses années avant d'être finalement interdit. Sharia4Belgium est considéré comme l'un des plus importants fournisseurs belges de combattants à l'Etat islamique, et la plupart des prévenus ont été jugés par contumace.

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  • La papesse de la théorie du genre sera faite docteur honoris causa à l'université de Liège ce 16 novembre

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    Cette consécration (http://www.msh.ulg.ac.be/judith-butler-docteur-honoris-causa-ulg/) n'a pas échappé à la vigilance d'un de nos lecteurs qui souligne :

    Extrait du mot du recteur :

    "Je soutiens que les arts et les sciences humaines nous permettent de comprendre le monde et d’en faire une critique pertinente.

    Le débat sur « l’idéologie du genre » en est exemple concret. Est-ce vraiment une idéologie ? Et qu’entend-on par « genre » après tout ?

    Dans un monde de plus en plus dominé par la haine et la peur, que se passerait-il si le travail académique visait à développer une compréhension plus profonde et plus critique du monde ?"

    SIC !! et moi qui pensais naïvement que c’était le cas depuis mille ans environ. Notons au passage l’opposition de "la haine et la peur » à « l’idéologie du genre », présentée comme le nouveau socle de la compréhension et de la critique du monde…. Et il ajoute :

    "...il est clair que de telles formes de savoir visent à améliorer nos vies et à proposer de nouvelles façons de vivre et de penser tous ensemble."

    On est sauvé !

    On lira utilement à ce sujet l'article d'Eugénie Bastié dans Figaro Vox du 28 août dernier faisant la recension d'un livre de Drieu Godefridi intitulé "La loi du genre" :

    La « théorie du genre » : fantasme de réacs ou songe totalitaire ?

    FIGAROVOX/ESSAIS : Le juriste et philosophe Drieu Godefridi, dans un court essai, La loi du genre s'attache à décrypter l'idéologie du genre. Selon lui, elle s'impose à la société par voie technocratique et supranationale.

    Le «djendeur». C'est ainsi que les esprits forts appellent la théorie du genre pour se moquer de ceux qui s'en inquiètent. Pour eux la théorie du genre n'existe pas et ceux qui prétendent la dénoncer ne savent pas de quoi ils parlent. Ils n'ont rien à craindre: le genre est un simple outil au service de l'égalité. Fermez le ban!

    Le juriste et philosophe Drieu Godefridi, dans un court essai, La loi du genre, à l'argumentation rigoureuse et implacable, s'applique à démontrer le contraire. Oui la «théorie du genre» existe. Oui, il y a bien, derrière les discours progressistes consensuels, une volonté idéologique de déconstruire la société.

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  • Quand les assassins sont parmi nous

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    De Dominique Jamet sur Boulevard Voltaire :

    Les assassins sont parmi nous…

    Paris a connu sa nuit la plus sanglante, la plus meurtrière depuis la Deuxième Guerre mondiale. Une nuit de massacre, de sang et de mort.

    Dominique Jamet
    Journaliste et écrivain
    Il a présidé la Bibliothèque de France et a publié plus d'une vingtaine de romans et d'essais. Co-fondateur de Boulevard Voltaire, il en est le Directeur de la Publication

    Lorsque les quatre tueurs ont fait irruption dans la salle de concert du Bataclan, un témoin, un survivant, rapporte qu’ils ont crié « Allahou akbar ! ». L’un d’entre eux a prononcé quelques phrases où il était question de la Syrie. Puis ils ont ouvert le feu. Ils ont tiré aveuglément sur la foule des spectateurs. Ils ont tiré dans le tas. Au nom de Dieu. De leur Dieu. Le Dieu du carnage.

    Ça devait arriver. On le savait. On ne savait ni où ni quand ni comment. On ne connaissait ni le lieu ni le jour ni l’heure, mais on le savait. C’est arrivé. Paris a connu sa nuit la plus sanglante, la plus meurtrière depuis la Deuxième Guerre mondiale. Une nuit de massacre, de sang et de mort.

    Les précautions prises, les mesures adoptées en vertu du plan Vigipirate, poussé à l’écarlate, n’ont servi de rien, et pas plus les malheureux soldats qui patrouillaient trois par trois au pied de la tour Eiffel ou dans les halls d’Orly et de Roissy que les vigiles qui priaient courtoisement les dames d’ouvrir leur sac à l’entrée des grands magasins. La veille encore, le ministre de l’Intérieur se félicitait de la vigilance qui avait permis à la police de déjouer un vague projet d’attentat contre la base navale de Toulon. Pendant ce temps, dans le secret le plus absolu, quelques dizaines de fanatiques armés jusqu’aux dents dont l’enquête nous dira s’ils étaient fichés comme « radicalisés », dangereux, déjà partis ou revenus de Syrie, mettaient la dernière touche à la préparation de leur raid sauvage.

    La France avait pris le parti, avec les moyens dont elle dispose, de participer aux opérations de bombardement menées depuis des mois dans le ciel de l’Irak et de la Syrie par l’étrange coalition qui poursuit dans le désordre et l’inefficacité des buts compliqués et des ennemis variables au Moyen-Orient. On annonçait à son de trompe au début de cette semaine le départ pour la région de notre unique porte-avions flanqué d’une frégate britannique et d’un bâtiment belge. Pouvions-nous imaginer que nos actions qui, pour limitées qu’elles soient, frappent à quatre heures d’avion de Paris les positions djihadistes et leurs alentours, resteraient indéfiniment sans réplique ? Pouvions-nous imaginer que Daech ou Al Qaida, qui disposent en Europe d’une cinquième colonne infiltrée dans la population n’exerceraient aucune représaille contre notre pays ? Ce n’est ni dans leur caractère ni dans leurs habitudes.

    Nous nous sommes impliqués dans un conflit qui ne connaît ni trêve ni frontières, où l’adversaire ne fait aucune distinction entre le front et l’arrière, entre militaires et civils, entre innocents et coupables. Nous nous retrouvons, hébétés, en première ligne. Nous avons vécu la nuit dernière, pour la première fois, une situation qui est depuis des années le quotidien de Bagdad, de Kaboul, de Beyrouth, de Damas ou de Mogadiscio dont nous suivons distraitement le martyre à travers les quelques lignes et les quelques secondes que veulent bien leur accorder nos médias dès lors que le nombre des victimes d’un attentat y dépasse les dizaines.

    La guerre que nous nous flattions de tenir à distance nous a rattrapés. Elle est sur nous, nous sentons son haleine brûlante sur nos villes, nos aéroports, nos gares, nos stades, nos théâtres, nos cinémas, nos cafés, nos restaurants, nos écoles, nos collèges, nos lycées, nos facultés, nos stades, nos métros, nos commissariats, nos avenues, nos rues. Les cibles sont partout, nous sommes tous des cibles et les assassins sont parmi nous, prêts à frapper où ils veulent, quand ils veulent. Il faut nous rendre à l’évidence : nous ne pouvons faire la guerre au loin et avoir la paix chez nous.

    Le gouvernement, dans l’urgence, a décrété l’état d’urgence. Il a décidé, face au terrorisme, de reprendre le contrôle de nos frontières que la grande invasion pacifique des migrants ne lui avait pas paru justifier. Face à la réalité de la menace terroriste, il a dans les faits, en cas de flagrant délit, rétabli la peine de mort rayée de notre droit, et il ne se trouvera personne, espérons-le, pour le lui reprocher. Peut-être va-t-il se décider à mettre hors d’état de nuire les quelques milliers d’individus repérés et fichés comme dangereux, peut-être va-t-il se décider à donner le coup de pied qui s’impose dans la fourmilière salafiste, à incarcérer ou à expulser les prêcheurs de haine, les propagandistes de la soumission, les adeptes de la violence et d’une manière plus générale tous ceux qui, vivant en France ou titulaires de papiers français, sont dans leur tête et se conduisent dans leurs actes comme de fidèles ressortissants du califat des Barbares. Peut-être comprendra-t-il enfin que les islamistes ne nous offrent le choix qu’entre la soumission et la guerre et que, tout compte fait, s’il faut faire la guerre, il vaut mieux, comme disait le vieux Louis XIV, la faire à nos ennemis qu’à nos enfants.

    Passé le moment de la stupeur, le temps du deuil et l’appel à l’unité nationale, que nos dirigeants prennent et assument leurs responsabilités, et qu’ils sachent qu’ils seront jugés aux actes.

  • Non, le transhumanisme ne fait pas rêver tout le monde!

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    Lu sur le site de l'Homme Nouveau :

    Le transhumanisme ne fait pas rêver tout le monde

    Rédigé par Adélaïde Pouchol le 13 novembre 2015 dans Éthique et tac

    « On doit considérer globalement les PMA comme un progrès mais leurs dérives sont inévitables en dépit des discours éthiques que nous entendons depuis une douzaine d’années. Un tel constat ne peut que conduire à l’inquiétude quant aux nouvelles techniques qui se développent avec l’intrusion de la génétique dans la PMA. Car on ne voit pas quels garde-fous mettraient l’humanité moderne à l’abri de dérives de type eugénique », écrit Jacques Testart, célèbre biologiste de la procréation. Lui qui, en faisant naître en France le premier bébé-éprouvette, a fait faire un bon en avant à la PMA, tire désormais la sonnette d’alarme. Il l’avait fait notamment dans son livre Faire des enfants demain paru en 2014. Il y expliquait toutes les dérives de la médecine procréative et mettait très sérieusement en garde contre le recours à la PMA pour « calibrer » l’enfant à naître (avec le diagnostic préimplantatoire) ou dans le cas d’un couple dont la stérilité n’est pas pathologique (notamment les couples homosexuels ou les couples dont la femme n’est plus en âge de procréer mais a conservé ses gamètes).

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  • Pourquoi nos évêques cautionnent-ils un prêtre dont la position sur l'euthanasie est à l'opposé de celle de l'Eglise ?

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    C'était hier (11 novembre) sur les antennes de la RTBF : une émission était consacrée à l'euthanasie avec la participation de Gabriel Ringlet sur le plateau. On peut voir cette émission "podcastée" ici : http://www.rtbf.be/video/detail_speciale-euthanasie?id=2058654. Chacun pourra juger de l'objectivité de cette émission tant au niveau de la composition du plateau, du film proposé, ou encore de l'attitude de la journaliste menant le débat.

    Quant à nous, nous nous interrogeons quand nous voyons nos évêques muets (ou complaisants ?) devant la multiplication des prises de parole et de position dudit abbé Ringlet qui s'opposent clairement à l'enseignement de l'Eglise sur diverses questions mais en particulier sur celle de l'euthanasie. Ainsi encore, à Liège, le 8 octobre dernier, sur le thème de "l'accompagnement spirituel en fin de vie", le même apôtre a tenu son discours conciliant à l'égard de la pratique de l'euthanasie devant une salle comble en présence de l'évêque en exercice et de son prédécesseur sans que jamais ceux-ci n'interviennent pour le contredire ou pour rappeler la position de l'Eglise sur cette question. On s'attendrait tout au moins à ce qu'ils offrent la même tribune à un théologien ou à un moraliste orthodoxe comme peut l'être, par exemple, le Père Xavier Dijon, mais c'est en vain; au contraire, en guise de surenchère, c'est précisément le docteur Corinne Van Oost, une praticienne qui se targue d'être catholique et de pratiquer l'euthanasie, que l'on invite pour entretenir le public des "soins palliatifs au risque de l'euthanasie" (à Verviers, au centre Maximilien Kolbe, dans les jours qui viennent).

    Il faudra tout de même que l'on nous dise de quelle manière - et dans quel sens - nos autorités ecclésiastiques comptent former leurs ouailles au respect du cinquième commandement. Et si, oui ou non, le rôle de l'"épiscope" n'est pas de veiller à ce que la foi et la morale catholiques soient enseignées sans ambiguïtés dans son diocèse.

  • L'élimination des vieux sera-t-elle le génocide du XXIe siècle ?

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    De FigaroVox.fr :

    Robert Redeker : le «gérontocide» sera-t-il le génocide du XXIe siècle ?

    FIGAROVOX/GRAND ENTRETIEN - A l'occasion de la sortie de son dernier livre Bienheureuse vieillesse, Robert Redeker a accordé un grand entretien à FigaroVox. Pour le philosophe, il faut sauver la vieillesse de l'élimination : car sans elle, c'est notre civilisation qui risque de s'éteindre.

    Professeur agrégé de philosophie, Robert Redeker est écrivain. Son dernier livre, Bienheureuse vieillesse vient de paraître aux éditions du Rocher.

    PROPOS RECUEILLIS PAR ALEXANDRE DEVECCHIO

    Votre dernier livre Bienheureuse vieillesse est un éloge de l'âge. Faut-il se réjouir de de vieillir?

    La vieillesse nous libère de bien des fardeaux, dictés par la biologie et l'imaginaire, qui pèsent sur la jeunesse et l'âge mûr. Cicéron et Sénèque le savaient, notre société l'ignore: la vieillesse est libération. Elle débarrasse l'être humain de certains obstacles à sa liberté. La vieillesse est l'âge du bonheur, de la sagesse.

    L'habitude n'existe pas de présenter la vieillesse comme une libération. Il est vrai qu'elle peut, à l'extrémité de la vie, enchaîner au corps, servitude qui peut rendre enviable l'euthanasie. Pourtant la vieillesse, ce que les Stoïciens avaient remarqué, libère les êtres humains des fardeaux liés aux désirs qui rendent intempérants, qui soulèvent des tempêtes de chair, en particulier les désirs sexuels. Ces désirs rendent esclaves, c'est un fait. Mais souvent aussi ils se transforment en passions dévastatrices empêchant toute forme de bonheur. Ils partent en guerre contre le bonheur, que souvent ils détruisent. Livré à eux-mêmes, les désirs de cette farine empêchent, contrairement à ce qu'ils veulent nous faire croire, un bonheur durable et serein (dont l'éternité en paradis, une éternité, j'insiste sur ce point, du corps et de l'âme, de la personne ressuscitée avec son corps, est la figure métaphorique) de s'installer. Cette idée-là de l'éternité laisse entendre la possibilité d'un corps non enchaîné aux désirs. La vieillesse rend plus facile l'exercice des aspirants à la sagesse et des mystiques, auquel la plupart des humains échouent quand ils veulent s'y essayer: le renoncement.

    Libération, la vieillesse est surtout une chance. Celle de redécouvrir le temps et la consistance des choses.

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  • 11 novembre, les civilisations aussi connaissent leur été de la Saint-Martin

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    Mis à part les cas où elles s'abattent sur des empires morts, les grandes migrations stimulent généralement les civilisations. Dans le cas présent, les migrants pourraient permettre à nos États de renouer avec eux mêmes, et de connaître ainsi une sorte d'été de la Saint-Martin. De Thomas Flichy de la Neiville sur le site « aleteia » :

    Les grandes migrations se présentent comme le défi principal auquel sont confrontées les civilisations sédentaires. En effet, la vie est mouvement et la force politique élémentaire d’un peuple consiste en sa mobilité. Qui plus est, l’arrivée dans un pays neuf se présente comme un stimulant extraordinaire pour les migrants. Dans ces circonstances, comment expliquer que l’Empire romain se soit effondré sous le choc d’une vague relativement faible de réfugiés germaniques et qu’à l’inverse l’Europe occidentale soit parvenue à bénéficier des invasions plus agressives des Vikings afin de se fortifier ? Dans ces deux cas, l’attitude des élites a été déterminante. Celles-ci ont dû toutefois composer avec le degré de vitalité de la civilisation qu’elles étaient chargées de perpétuer.

    Effondrement de notre civilisation ou rebond salvateur ?

    Au cours des deux derniers millénaires, l’Europe a connu deux vagues majeures de migrations : celles qui frappèrent l’Empire romain finissant et celles qui s’attaquèrent à l’Empire carolingien au IXe siècle. Puis, pendant un millénaire, une respiration suspendue : les flux de migrants vers l’Europe furent dérisoires.

    Malgré tous les efforts consentis par les faussaires de l’Histoire du peuplement afin de présenter les États européens comme des agrégats informes d’immigrants, ce récit trompeur n’a pu convaincre que des hommes dépourvus de culture ou de raison. Depuis plusieurs décennies, les signaux faibles se conjuguent pour nous signifier que nous entrons dans une époque nouvelle. Celle-ci est marquée à l’évidence, par une troisième grande vague de migrations.

    Dès lors, la question qui se pose est simple : les grandes migrations du début du troisième millénaire sont elles le signe de l’effondrement de notre civilisation où à l’inverse vont elles lui permettre un rebond salvateur ?

    Un double déni

    À cette question fondamentale fait écho un silence assourdissant. La question des migrations se heurte en effet à un double déni. Le premier provient des élites mortes, trop pusillanimes pour se préoccuper de la perpétuation d’une civilisation qu’elles ont trahie depuis longtemps. Celles-ci emploient toutes les ressources de la sophistique pour prétendre que les migrants et les peuples auprès desquels ils s’installent sont tout un : des individus prétendument déliés de toute attache culturelle, et simplement connectés à leur propre nombril ou à leur carte bleue.

    Le second déni provient de ceux qui ont voulu oublier que les migrants ne venaient pas tout à fait par hasard. S’ils provoquent parfois l’effroi, c’est que chacune de leurs vies ne rappelle aux Européens rien d’autre que les fantômes des enfants qu’ils auraient souhaité avoir et qui se dressent, une fois faits hommes devant eux, avec un visage tout autre qu’ils ne l’auraient imaginé.

    Mais il existe une alternative à l’aveuglement où à la terreur : celle du courage et de la raison. La troisième grande migration se présente comme un défi majeur. Si ce dernier est relevé avec justesse par les élites vivantes, alors notre civilisation déclinante pourrait connaître un véritable été de la Saint-Martin.

    Ref. 11 novembre, les civilisations aussi connaissent leur été de la Saint-Martin 

    L’été de la Saint-Martin est un été précaire. Aux derniers feux de l’antiquité tardive c’est, pour reprendre les termes de Régine Pernoud, la « Lumière du moyen âge » qui finit par succéder : du creuset régénérateur des invasions barbares sortiront un jour les XII et XIIIe siècle, qui sont les vrais  "Grands siècles" de notre histoire. Espérons que, selon l’adage,  celle-ci puisse se répéter

    JPSC

  • Mgr de Germay : « La pastorale des personnes divorcées remariées est l’arbre qui cache la forêt »

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    De Samuel Pruvot sur le site de « Famille chrétienne » : 

    8241175-12882556.jpgRéunis en assemblée plénière jusqu’à samedi à Lourdes, les évêques de France ont évoqué, le 4 novembre, l’après-Synode sur la famille. Mgr Olivier de Germay, évêque d’Ajaccio, qui avait été désigné suppléant pour participer au Synode, a fait une intervention remarquée dans l’hémicycle. 

    Est-il légitime de conclure que le Synode a ouvert aux divorcés remariés la porte de la communion ?

    Le rapport final ne parle pas explicitement de cette question. À la suite de Jean-Paul II, le pape François invite à prendre en compte la diversité des situations. Il évoque aussi des « critères de discernement » pour une meilleure intégration dans la communauté, mais sans préciser – ce qui rend le texte ambigu – si ces critères concernent aussi l’accès aux sacrements.

    Pourquoi la communion focalise-t-elle tous les débats ?

    La pastorale des personnes divorcées remariées est un peu l’arbre qui cache la forêt ! En réalité, nous avons un problème avec la pastorale de l’eucharistie. La dimension de repas a été beaucoup mise en avant, au détriment de la dimension de sacrifice. Mais si la messe n’est qu’un repas, on ne comprend plus ce que signifie participer à l’eucharistie sans communier. C’est pourtant ce que faisaient nos ancêtres qui communiaient deux fois par an. Je pense qu’il faut interroger notre pratique de la communion systématique et retrouver le lien avec le sacrement de la réconciliation.

    Sous quelle forme les divorcés remariés peuvent-ils s’associer en vérité à la vie de l’Église ?

    Le Synode invite effectivement à une meilleure intégration de ces personnes. Elles peuvent le faire de bien des manières, car la vie chrétienne ne se limite pas aux sacrements. Je pense par ailleurs qu’il n’est pas juste de dire qu’elles sont exclues de l’eucharistie. Elles peuvent réellement participer à l’eucharistie, non seulement en écoutant la Parole, mais aussi en s’associant au sacrifice du Christ, en faisant de leur vie « une vivante offrande à la louange de [sa] gloire ».

    Accepter de ne pas communier, c’est se libérer de l’autojustification et poser un acte de fidélité au Christ et à l’Église. On est là au cœur du mystère pascal, et ce n’est pas sans grâce ! »

    Ref. Mgr de Germay : « La pastorale des personnes divorcées remariées est l’arbre qui cache la forêt »

    JPSC

  • Bruxelles, 17 novembre : Catholiques de Tradition et réforme liturgique, une histoire mouvementée, avec l'abbé Claude Barthe

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  • Vatileaks 2 : mensonges et hypocrisie

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    De Riccardo Cascioli sur la Nuova Bussola Quotidiana (trad. par nos soins) :

    Vatileaks 2, un exercice mensonger et hypocrite

    Mensonges et hypocrisie. L’opération de lancement des deux livres de Gianluigi Nuzzi (Via Crucis) et d’Emiliano Fittipaldi (Avarice) contenant des documents relatifs aux finances du Vatican est d'abord un gros mensonge. Parce que l'image que l’on veut faire passer est celui d'une Eglise égarée contre laquelle combat le pape François, héros solitaire. C'est certainement une approche cohérente avec le récit que les principaux journaux italiens – constitués désormais en cartel (ils disent tous les mêmes choses de la même manière) – construisent depuis un certain temps. Mais il s'agit d'une lecture caricaturale, et même « diabolique » comme l’a appelée hier le Cardinal Angelo Bagnasco, Président de la Conférence épiscopale italienne. « Le pape n’est absolument pas seul – a dit Bagnasco –, il est entouré et soutenu avec cœur, affection, loyauté par tous les évêques. C’est ce qui fait que je n'ai aucun souci au sujet de cette image de division que vous voulez accréditer auprès de l'opinion publique pour créer davantage de confusion. »        

    Cette image idyllique de l'unité dans l'église est clairement trop optimiste, mais - comme nous l'avons expliqué ces jours et encore aujourd'hui – l'idée qu'il y ait un pape « Superman contre tous » relève de l’imagination et sert à couvrir les intérêts ecclésiastiques et économiques de certains, à l'intérieur et à l'extérieur de l'Eglise. Toutefois, cette image n'est pas seulement soutenue par le cartel des journaleux italiens, si vraiment les paroles de Mgr Bagnasco semblent démentir clairement ce que déclarait, il y a juste deux jours, le nonce Galantino, qui est le Secrétaire de la Conférence des évêques et qui disait: « Sûrement il en est qu’effraie le processus de renouvellement poursuivi par le pape François ».

    Mais dans les deux livres, outre beaucoup de choses déjà connues et rédigées au fil des ans, il y a aussi des mensonges spécifiques, comme le démontre le communiqué aussi dur que précis publié hier soir par le Secrétariat à l'économie, le super-ministère dirigé par le Cardinal australien George Pell. Dans les livres en question, le chapitre concernant le Cardinal Pell est certainement le plus délicat, car le Cardinal australien est déjà la cible des progressistes pour ses positions défendant  l'orthodoxie et qui est en fait décrit ici comme un dépensier. Appelé à Rome pour rétablir l'ordre et mettre les finances du Vatican sous contrôle, il se serait livré – d'après les révélations de Nuzzi & Fittipaldi – à de folles dépenses : un demi-million d’euros flambé en quelques mois (entre des voyages en business classe et des dépenses réalisées à domicile), chose qui aurait profondément attristé le pauvre pape François.

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  • La désignation de Mgr De Kesel réjouit le landerneau médiatique

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    Christial Laporte, dès qu'il a connu la nouvelle par on ne sait quel canal indiscret, n'a pu s'empêcher de court-circuiter les relais officiels de l'Eglise pour annoncer la désignation de Mgr De Kesel à l'archevêché de Malines-Bruxelles. Pas moins de deux pleines pages de la Libre, et un éditorial ("Le choix du Pape et du cardinal"), lui suffisent à peine à donner libre cours à son exultation. Dans son éditorial intitulé "Ils ont aimé Danneels, ils adoreront De Kesel", Béatrice Delvaux, rédactrice en chef du Soir, dit elle aussi toute sa satisfaction de voir Mgr Léonard (qu'elle n'épargne pas) remplacé par un disciple du cardinal Danneels ainsi que son espoir de voir le nouvel archevêque oser "faire bouger les lignes belges de sa religion sur le divorce, l'homosexualité, la famille". Bref, la nomination du nouvel archevêque réjouit le landerneau médiatique belge, ce qui est tout de même assez inquiétant quand on sait de quel bois il se chauffe. Espérons que le nouvel archevêque qui a côtoyé les deux précédents, et dont chacun se plaît à reconnaître la finesse et l'intelligence, saura présider avec sagesse et discernement aux destinées de l'Eglise de Belgique sans succomber aux appels des sirènes médiatiques. Il est cependant difficile de ne pas s'interroger devant un certain esprit partisan qui règne à Rome, un esprit qui a conduit à y faire revenir le cardinal Danneels pour y participer au synode tout en n'y conviant pas l'archevêque en poste à Malines-Bruxelles, un esprit qui aujourd'hui nous vaut la nomination d'un proche du même cardinal à la tête de l'Eglise belge.

    https://www.rtbf.be/video/detail_de-kesel-devient-le-nouvel-archeveque-de-malines-bruxelles?id=2057503

  • Le synode de la confusion

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    De Thibaud Collin, dans le journal « La Croix » du 3 novembre 2015 : 

    Quel premier bilan tirer de ces deux synodes consacrés à la famille ?

    Il me semble pertinent de les remettre dans la perspective de l’intention du pape qui les a convoqués. Si on suit attentivement ses déclarations et ses choix depuis plus de deux ans, il semble clair que l’objectif premier était de susciter un débat dans toute l’Eglise afin de l’amener à vivre une « conversion pastorale ». Soucieux que l’Eglise se mette en situation d’ « hôpital de campagne », le Saint-Père souhaite lever certains obstacles rendant incompréhensible et même scandaleuse aux yeux de nombre de nos contemporains la morale de l’Eglise sur la sexualité et le mariage. Reprenant de facto l’agenda du cardinal Martini exposé en 1999 au synode sur l’Europe, il cherche comment dénouer certains « nœuds disciplinaires». Plutôt qu’une Eglise comme celle de saint Jean-Paul II apparaissant édicter des lois inaccessibles et donc contre-productives et mortifères, il souhaite promouvoir une Eglise en phase avec l’âge du care (le « prendre soin » en pleine expansion dans les sociétés occidentales postmodernes), c’est-à-dire une Eglise proche de la vulnérabilité des personnes, de leurs échecs et de leurs tortueux itinéraires biographiques. Bref, une Eglise proche et tendre (le pape a lui-même parlé de « révolution de la tendresse »), et non plus une Eglise hautaine et culpabilisante. D’où le désir de se mettre à l’école de «la pédagogie divine » et de viser « l’intégration » de tous ceux qui se sentent rejetés par un discours vu comme moralisateur et excluant. A l’aune de ce défi, il est normal que la discussion se soit focalisée sur l’accès des fidèles divorcés et remariés civilement, tant cette question cristallise les enjeux cités. Ce sujet s’est imposé comme central non pas parce qu’il serait la marotte des médias mais par la volonté même du pape qui dès le retour des JMJ de Rio (été 2013) a lancé le débat, puis a demandé au cardinal Kasper, célèbre opposant à saint Jean-Paul II et à Benoit XVI sur le sujet, d’ouvrir la réflexion et de poser la problématique au consistoire de février 2014.

    Or force est de constater que les trois  numéros du texte final consacrés à ce point (n° 84, 85 et 86) ne concluent pas la controverse. Et pour cause… ces numéros étant issus du cercle linguistique germanique dans lequel les cardinaux Kasper et Müller se trouvaient. Or leurs deux positions étant contradictoires, ils n’ont pu arriver à un consensus dans la formulation qu’en gommant tout ce qui les opposait. Le résultat est que le texte, approuvé par les pères synodaux à une voix de majorité, peut être lu selon deux herméneutiques opposées, celle de la rupture avec le magistère antérieur ou bien celle de la continuité. Un signe d’une telle indétermination est que les trois textes servant de référence (FC 84, CEC 1735 et Déclaration du 24 juin 2002 du Conseil pontifical pour les textes législatifs) sont cités de manières tellement lacunaires qu’ils peuvent autoriser soit une interprétation légitimant le statu quo ante (avec l’idée qu’un texte doit être compris selon sa logique propre et son contexte), soit une interprétation légitimant la nouveauté « pastorale » (avec l’idée que le silence volontaire ou l’omission vaut mise à l’écart).

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