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Débats - Page 534

  • Synode : l’histoire de Vatican II se répète

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    De Gérard Leclerc sur le site de « France catholique » :

    « On ne peut contester sérieusement le fait que ce second synode du pontificat, consacré à la famille, soit traversé de tensions qui impliquent de profondes divergences de vue sur des questions graves. C’est le Pape lui-même qui a souhaité ces affrontements, en encourageant la liberté d’expression des participants. Il n’y a là rien en soi qui doive nous surprendre ou même nous alarmer. Les synodes des précédents pontificats avaient été gérés de telle façon que les dissentiments cèdent le pas à la logique du consensus ecclésial. François a pensé que la nature du sujet traité exigeait des débats plus ouverts, au risque de manifester au-dehors des clivages et même des divisions qui alimentent les spéculations sur le binôme conservatisme/progressisme. Il n’est pas certain que ce dernier soit toujours le plus pertinent, ni même le plus opérationnel pour éclairer les enjeux doctrinaux et pastoraux. C’est sans doute la rançon de la transposition sur le terrain politique des procédures synodales.

    Au cours du déroulement de Vatican II, nous avions assisté déjà au même genre de phénomènes, considérablement amplifiés par leur orchestration médiatique. Tout se ramenait aux désaccords entre une majorité et une opposition dont on annonçait la défaite, ainsi qu’il convenait au processus qui commande la victoire du camp du progrès sur celui du passé. Mais du même coup, le véritable travail de fond de l’assemblée se trouvait complètement occulté et le contenu des textes élaborés méconnu. C’était surtout le fait d’une réduction idéologique de ce qu’on a appelé le péri-concile. Cela explique d’ailleurs pour partie la crise post-conciliaire dont la cause première fut le défaut de pédagogie pour exposer la doctrine et les acquis de Vatican II. Rares furent les diocèses qui, à l’instar de celui de Cracovie, déployèrent leurs efforts pour que les principaux documents soient compris et intériorisés.

    Il est encore trop tôt pour déterminer si les deux synodes sur la famille déboucheront sur une éclaircie doctrinale analogue à celle du concile. Un échec est même plausible. Certes, il serait douloureusement ressenti, mais il est possible que certaines questions abordées ne soient pas solubles dans les conditions actuelles. On peut également penser que l’assemblée synodale pourrait ouvrir plus facilement des perspectives quant à un investissement supérieur, pour tous les continents en dépit des différences culturelles, dans le domaine de la préparation des jeunes gens au mariage. Plutôt que de se polariser sur les traumatismes de l’échec, conviendrait-il de se mobiliser pour créer les conditions d’un meilleur engagement pour la grande aventure de la vie. Il faudrait pour cela tirer toutes les leçons de l’expérience pastorale, là où elle est le plus ardemment déployée. « 

  • Synode sur la famille : si la doctrine de Kasper sur la communion des divorcés remariés passait, il faudrait changer l’Evangile.

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    Le point de vue de  La nuova bussola quotidiana, traduit et publié sur diakonos.be (regards sur l’Eglise):

    Le-pape-Francois-veut-liberer-la-parole-du-Synode_article_main.jpg« Dans les remous autour du débat sur l’accès à la communion des divorcés remariés que le cardinal Kasper (ici, sur la photo avec le pape François, ndB) a lancé lors du synode de 2014, les croyants risquent parfois d’oublier la Parole qui est en réalité plus claire qu’il n’y paraît. Avec l’avènement du Christ, c’est le dessein original du Créateur qui est restauré : celui dans lequel le mari et l’épouse, homme et femme, sont appelés à devenir « un seul corps et un seul esprit ». Dans l’Ancien Testament, Dieu permettait de répudier sa femme mais seulement « à cause de la dureté de vos cœurs ». Dans le Nouveau Testament, cette possibilité a été exclue et l’indissolubilité du mariage a été affirmée sans concession.

    C’est ainsi que, pour la première fois dans l’histoire, le christianisme propose que l’amour fidèle du Christ pour l’humanité, l’amour du Christ pour son Eglise et l’Amour qui unit les trois personnes de la Trinité ait sa correspondance, pour ainsi dire, au sein de la famille humaine. Il s’agit d’un message nouveau non seulement pour les Juifs mais également – et surtout – pour les païens. Les historiens rappellent qu’à l’époque des apôtres, et encore davantage dans les trois siècles qui ont suivi, le divorce était extrêmement répandu dans la Rome impériale. Ceci était notamment dû au fait qu’il pouvait alors être demandé non seulement par l’homme à travers la répudiation comme par le passé mais également par la femme. Le grand Sénèque, presque contemporain de Jésus, écrivait que désormais les gens « divorçaient pour se marier et se mariaient pour divorcer ». Juvénal, au premier siècle après le Christ, mentionnait le nom d’une femme qui s’était mariée 8 fois en 5 ans alors que Martial dépeignait la crise du mariage de l’époque en citant Télésille et ses 10 maris.

    Nous pouvons donc imaginer, à la lumière de ces quelques exemples, combien il a pu être difficile pour les chrétiens de partager leur vision du mariage. Et pourtant celle-ci était pour eux liée de façon indissoluble à l’amour que le Christ avait apporté. En effet, si l’on considère que l’ancienne loi s’accomplit dans les commandements de l’amour, il n’y a d’autre possibilité que de le vivre, surtout dans la vie de famille : le vivre avec ses joies et ses peines, ses satisfactions et ses croix, comme le Christ l’a enseigné. C’est pour cela que, pour les premiers chrétiens, briser un mariage signifiait tout simplement ne pas vivre l’amour envers son conjoint et ses enfants et ne pas vivre l’enseignement du Christ, prêt à mourir pour ceux qu’il aime. Au fil des siècles, c’est ce concept qui a mené à l’exclusion des divorcés remariés de la communion eucharistique ; une exclusion qui n’est pas un jugement définitif, que personne n’a le droit de porter, sur les personnes mais un jugement sur un fait : la rupture de la commune voulue par Dieu lui-même et par les époux.

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  • Quand François déconcerte

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    De François Billot de Lochner sur Liberté Politique :

    Le pape dans la tourmente

    Depuis plusieurs mois, le pape semble être pris dans une tourmente affectant l’Église tout entière. Le malaise s’accentue de mois en mois, et la contestation prend désormais un ton public, au sein même de l’Église et chez ses pasteurs les plus en vue, sans parler des médias bien sûr, toujours présents pour enfoncer le clou à l’endroit qui fait le plus mal.

    D’où vient ce malaise ? Pour l’essentiel, de décisions ou de formulations de François qui heurtent un nombre croissant de dignitaires de l’Église, mais aussi de catholiques manifestement déboussolés.

    Point important, les textes du concile Vatican II sont très explicites : la recherche de la Vérité donne le droit à chaque catholique de s’exprimer sur ce que dit l’Église, et donc sur ce que dit le successeur de Pierre. À condition, bien sûr, que cela soit exprimé avec respect, et dans le seul but d’approcher effectivement la Vérité.

    Force est de reconnaître que François peut prendre des positions pour le moins surprenantes, comme le disent haut et fort nombre de cardinaux ou d’évêques, mais aussi de théologiens ou d’intellectuels. En voici quelques exemples :

    - Sur la famille, l’organisation et les communications officielles du synode ont largement démontré que la ligne très « libérale » du cardinal Kasper était approuvée par le pape. Il en est résulté un malaise considérable, à tous les niveaux de l’Église. En guise d’illustration, le cardinal Sarah, dans son dernier livre, Dieu ou rien (Fayard), attaque vigoureusement le président de la conférence épiscopale allemande, le cardinal Marx, très proche de Kasper, jugeant certains de ses propos comme relevant  « d’une pure idéologie que l’on veut imposer à marche forcée à toute l’Église ».

    - Sur l’immigration, les déclarations faites par François à Lampedusa sur la nécessité, pour les pays européens, d’ouvrir leurs frontières, étaient d’autant plus surprenantes que je suis moi-même allé à Lampedusa, quelques jours après le voyage du pape. J’ai pu constater que les consignes étaient formelles : accueillir tous les migrants dans les meilleures conditions, et n’exercer aucun contrôle d’aucune sorte. Il devenait difficile, dans ces conditions, de culpabiliser les Européens en leur demandant d’ouvrir leurs frontières, puisque celles-ci étaient déjà complètement ouvertes.

    - Sur l’écologie, l’encyclique Laudato si’ prend un parti-pris fort d’acceptation des thèses écologiques développées par les forces mondiales de gauche et d’extrême-gauche, pour le plus grand bonheur des socialistes et verts de tous les pays, qui en recommandent la lecture et se découvrent soudain défenseurs de l’Église, eux qui œuvrent en permanence pour la faire disparaître.

    - Sur le problème des mariages annulés, les décisions du pape, à quelques jours du synode qui aurait pu en débattre, n’étaient-elles pas hâtives et autoritaires, et ne font-elles pas passer la procédure de nullité en procédure d’annulation, ce qui revient à mettre en place une sorte de « divorce religieux » ?

    - Sur le plan de la communication médiatique, était-il opportun ou important de donner certains signes forts, en recevant par exemple le très controversé Mgr Gaillot, grand pourfendeur de la doctrine catholique, en bénissant ostensiblement une féministe lesbienne dont les écrits sont un scandale pour tous, en invitant au synode des personnalités connues pour leur théories « déconstructivistes » ?

    De bonnes raisons seront sûrement invoquées pour contredire les exemples cités, bien réels pourtant. Force est de constater que ces réalités heurtent un nombre important de dignitaires de l’Église, jusque dans l’entourage proche du pape, et désorientent de nombreux catholiques.

    Le monde met en œuvre tous les moyens permettant la destruction finale de l’Église. Puisse chacun de ses membres, au niveau qui est le sien, œuvrer pour préserver sa doctrine fondée sur les Évangiles, dans le respect de la Tradition multiséculaire.

  • Synode sur la famille : les Africains ne veulent pas se laisser faire

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    Selon le Monde des religions :

    PAPE_africain.jpg« Cette fois, ils se sont organisés. Les évêques africains sont arrivés à Rome munis d’un vade-mecum et d’une stratégie de groupe. Pas question pour eux de sortir du synode, organisé par l’Eglise catholique pour réévaluer son discours sur la famille, du 5 au 25 octobre, avec le sentiment d’avoir reçu un camouflet, comme il y a un an. En octobre 2014, à l’issue d’une première réunion, leurs représentants avaient dénoncé des débats entièrement centrés sur les problématiques « occidentales » que seraient les divorcés-remariés, les couples non mariés et l’homosexualité. Il n’en serait pas de même, s’étaient-ils promis, lors de la session finale :

    « Ils accusent les pays occidentaux de vouloir imposer aux sociétés africaines leurs conceptions sur le contrôle des naissances et l’homosexualité à travers les conditions posées à l’octroi de programmes d’aide au développement.

    « Colonialisme idéologique »

    Ils ont résumé cela par le concept de « nouvelle colonisation idéologique » qui menacerait de « détruire la famille africaine »« Quand on oblige les uns et les autres à adopter des lois abortives, le gender, l’homosexualité, l’euthanasie comme condition pour accéder à des fonds de développement… Nous essayons de respecter la vision des autres. Alors, qu’on nous respecte ! », a ainsi plaidé, mercredi 14 octobre, le cardinal Philippe Ouedraogo, archevêque de Ouagadougou (Burkina Faso).

    Leur refus de faire évoluer l’attitude de l’Eglise catholique sur ces sujets les classe dans le camp du statu quo, dont ils sont devenus une composante essentielle. Lors de l’ouverture du synode en 2014, le pape François avait mesuré à quel point ce discours était ancré chez les évêques africains et devait être pris en compte à Rome. Par la suite, il a repris dans ses discours une partie de leur vocabulaire. « Il y a un colonialisme idéologique qui cherche à détruire la famille », avait-il ainsi affirmé lors de son voyage aux Philippines, en janvier. Depuis, la formule est souvent revenue dans sa bouche.

     Le cardinal guinéen Robert Sarah, l’un des principaux membres de la curie romaine en tant que préfet de la congrégation pour le culte divin, a mis sur le même plan « l’idéologie du genre et l’Etat islamique », tous deux partageant « la même origine démoniaque »« Ce que le nazisme et le communisme étaient au XXe siècle, l’homosexualité occidentale et les idéologies abortives et le fanatisme islamique le sont aujourd’hui », a-t-il ajouté, dénonçant « deux bêtes de l’Apocalypse : d’une part, l’idolâtrie de la liberté occidentale ; de l’autre, le fondamentalisme islamique  […]

    Compter avec l’Afrique

    Lors des travaux du synode, les Africains sont dispersés dans les groupes constitués par langue de travail. Mais ils se retrouvent de manière informelle tous les deux ou trois jours. Ils sont munis chacun d’un volume du livre publié en septembre par le Symposium des conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar (Sceam), après plusieurs mois de concertation, et qui récapitule leurs points d’accord. Onze d’entre eux, dont le cardinal Sarah, ont publié par ailleurs un ouvrage collectif intitulé L’Afrique, nouvelle patrie du ChristContribution de pasteurs africains au synode consacré à la famille. Le cardinal Sarah avait déjà refusé toute ouverture en direction des familles « irrégulières » dans un précédent livre d’entretiens intitulé Dieu ou rien.

    Aujourd’hui, le cardinal Wilfried Fox Napier, archevêque de Durban (Afrique du Sud), est l’un des présidents délégués du synode. Dans les débats, les représentants des églises africaines poussent leurs préoccupations. Charles Palmer-Buckle, archevêque d’Accra (Ghana), a ainsi relevé que le rapport introductif au synode, « semblait avoir été rédigé par quelqu’un à qui il semblait manquer la perspective africaine ». Les prélats africains s’efforcent donc d’y remédier. La famille étendue, le « mariage par étapes » (coutumier, civil puis religieux), ou encore les problèmes posés par la polygamie – peut-on par exemple baptiser un polygame ? – sont mis en avant. Pour autant, les représentants africains sont très méfiants à l’égard d’une piste envisagée par plusieurs « pères synodaux », consistant à confier à des conférences régionales ou nationales le soin de répondre à certaines questions pastorales. « L’Eglise est la même partout. Tout ce qui concerne l’Eglise en Europe la concerne aussi en Afrique, et inversement », a mis en garde Mgr Palmer-Buckle.

    Le pape François n’est pas un familier de l’Afrique. Il s’y rendra pour la première fois en novembre (KenyaOugandaCentrafrique). Mais, pendant cette réunion à Rome, les prélats de ce continent auront tout fait pour convaincre le pontife d’origine sud-américaine qu’il faudra à l’avenir compter avec l’Afrique, « le continent qui croît le plus vite dans l’Eglise catholique », selon l’archevêque d’Accra. » 

    Ref. Synode sur la famille : les Africains pour le statu quo

    JPSC

  • Le 3eme sexe

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    Pour la première fois, un Français né sous l’état civil masculin a été reconnu "de sexe neutre". Quelle est la portée biologique, philosophique et juridique de l’intersexualité ? "Libre" examen : une chronique de Drieu Godefridi (photo) dans « La Libre » de ce jour.

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    "De l’efflorescence des études de genre aux travaux de Bernard Saladin d’Anglure sur "le troisième sexe" chez les Inuits, en passant par les toilettes transgenres réclamées à Berlin, le prix Pulitzer pour l’essai "Middlesex" de J. Eugenides, ou le triomphe critique du film "XXY" sur un ado de 15 ans intersexué, l’époque est à la réflexion sur les cas limites du genre et de la sexualité.

    Faisant suite à la parution de mon essai "La loi du genre" (Belles lettres), une revue canadienne de sciences sociales me demande un article sur le cas de l’intersexualité. De quoi s’agit-il ? Les personnes intersexuées présentent une ambiguïté sexuelle, provenant d’une anomalie dans les gonades (ovaires et testicules) ou dans les organes génitaux. On estime le nombre de cas, en France, à 200 par an, soit 1 pour 5 000 naissances ("Le Monde", 19/8/2013). L’idée est d’interroger la portée biologique, philosophique et juridique de l’intersexualité.

    Ma thèse est nuancée. La récupération de l’intersexualité par une partie du mouvement LGBT (Lesbian, Gay, Bisexual, Transgender) pour dénoncer la binarité sexuelle me semble à la fois adroite, et totalement infondée. L’argument consiste à dire : voyez, tous ces individus qui ne naissent ni hommes ni femmes ! C’est la preuve que votre modèle sexuel binaire est tout culturel, idéologique, et pas du tout "naturel".

    La récupération est adroite, car elle ancre dans la réalité naturelle, le rejet de la binarité sexuelle. Elle n’en est pas moins infondée. Rien de ce qui est naturel ne possède la pureté des mathématiques. Je veux dire : il n’y a pas une seule distinction biologique, qui ne doive s’accommoder d’anomalies statistiques, à la marge. Or, c’est bien d’une telle anomalie que nous parlons dans le cas de l’intersexualité : 200 naissances par an en France, 1 cas sur 5 000, il n’y a là rien que de très "normal". Si elle devait accéder à la pureté mathématique pour être reçue en science, aucune distinction biologique ne recevrait jamais le label scientifique. Si 1 personne sur 5 000 naît avec un sexe indéterminé, 4 999 personnes sur 5 000 naissent soit homme, soit femme. Ces deux catégories, honnies par des auteurs tels que Judith Butler et Anne Fausto-Sterling comme des impostures "culturelles", "hétéronormées", n’en sont pas moins la vérité scientifique du sexe.

    La question juridique est plus intéressante. Elle est de savoir s’il faut imposer une détermination sexuelle H/F à la personne intersexuée à la naissance (lorsqu’il n’y a pas de réassignation médicale, voir point suivant), ou s’il est de droit "libéral" de créer une troisième catégorie : sexe indéterminé. C’est le chemin emprunté par l’Allemagne, sur une recommandation de son Conseil constitutionnel. Libre à la personne intéressée, à n’importe quel moment de son existence, d’opter ensuite pour le sexe masculin ou féminin. Cette option me paraît naître de réalités concrètes qui, pour être ultraminoritaires, ne doivent pas être niées, et répondre à d’authentiques préoccupations du respect de l’individu, de son autonomie. Car, par définition, si le sexe reste indéterminé à la naissance, il y a de l’arbitraire à classer en homme ou femme; pourquoi ne pas s’en remettre à la décision future de la personne intéressée ?

    Plus délicate encore, la question biologique proprement dite, de la réassignation sexuelle. Faut-il intervenir d’emblée, par le moyen de la chirurgie et/ou de l’administration d’hormones, sur les personnes qui naissent intersexuées ? Cette question paraît si délicate qu’il est malaisé d’y répondre de façon générale et abstraite. Si le sexe d’un nouveau-né, dans ses différentes composantes, est majoritairement porté vers le masculin ou le féminin, pourquoi ne pas donner à la nature le petit coup de pouce qui, sans doute, évitera au sujet des problèmes d’identité ? (je suis conscient que cette phrase repose sur des présuppositions, je les assume). Mais quid de tous les autres cas, c’est-à-dire l’intersexualité au sens le plus fort du terme ? Une intervention chirurgicale lourde sur ce qui est une anomalie, à n’en pas douter, mais qui n’est pas une maladie, se justifie-t-elle ? Je n’en suis pas convaincu, et à cette dernière question je vous laisse répondre vous-même !"

    Ref. Le 3eme sexe 

    Essayiste, Docteur en philosophie (Paris IV-Sorbonne), masters en droit et philosophie (UCL) et d'un DEA en droit fiscal (ULB), Drieu Godefridi sera l’invité de l’Union des étudiants catholiques à l’Université de Liège, le mercredi 13 janvier prochain à 18h00  (salle des professeurs, bâtiment du Rectorat, 7 place du 20 août, 1er étage, parcours fléché), dans le cadre d’un lunch débat sur un tout autre sujet, l'écologie intégrale, pour répondre à cette question : un esprit libéral classique peut-il se retrouver dans les préconisations du pape François face à la crise écologique ? Rendez-vous à la salle des professeurs, bâtiment du Rectorat, 7 place du 20 août, 1er étage, parcours fléché.

    Renseignements et réservations: tel. O4.344.10.89

    ou email  uniondesetudiantscatholiqueliege@skynet.be

    JPSC

  • Synode sur la famille : « La rébellion n’a pas cessé depuis Humanae vitae »

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    319bd3b.jpgDe Samuel Pruvot, rédacteur en chef de « Famille chrétienne » :

    « Les Pères du Synode ne sont pas tous d’accord sur l’enseignement de Karol Wojtyla sur le couple et la famille, estime Mgr Livio Melina, doyen de l’institut pontifical Jean-Paul II.

    Certains Pères synodaux semblent prendre une distance avec la vision de Jean-Paul II sur la famille. Pourquoi ?

    Le point de départ peut être le rejet de l’encyclique Humanae vitae dans beaucoup de secteurs de l’Église après 1968. C’est vrai que le message de l’Église apparaît très exigeant, à contre-courant de l’opinion. En réponse à la crise, Jean-Paul II a voulu montrer les fondements de l’amour humain intégral et manifester l’importance d’une anthropologie adéquate. Il suit ainsi en cela le meilleur de la Tradition, qui a cherché une authentique valorisation du corps. Le développement de la théologie du corps est capital (1) !

    Pour autant, la rébellion ou l’incompréhension souterraine n’a pas cessé. La raison de ce refus dépasse aujourd’hui la simple ignorance ou l’absence de traduction pastorale de son enseignement. Il peut s’agir d’une volonté manifeste de ne pas voir fructifier cette œuvre de Jean-Paul II.

    Humane vitae reste une fracture en 2015 ?

    Le Synode butte toujours sur Humanae vitae. Il y a cette question radicale qui hante le monde contemporain. Quel est le lien entre la sexualité, la procréation et le mariage ? Cette question centrale demeure entière. Il ne faut pas la réduire à la contraception seule. Il convient de développer cette question selon le sens et la signification de l’altérité sexuelle. Face à cette réflexion, la révolution sexuelle des années 60, qui perd le lien entre la sexualité, la procréation et le mariage, peut aboutir aujourd’hui à l’idéologie du gender.

    Si on veut être chrétien aujourd’hui, il faut avoir l’audace d’aller à contre-courant ! On ne peut pas être d’accord avec la conception mondaine de l’amour et de la famille. Le rejet du message de l’Église par une telle conception ne se limite pas à celui de l’enseignement de Jean-Paul II. Cela va plus loin. Par conséquent, l’Église a un choix à faire : veut-elle être fidèle à son Magistère de toujours, ou suivre la conception mondaine ?

    L’opposition dont nous parlons n’est pas une chose étrangère à la vie de l’Église. La frontière entre la vie de foi et la vie du monde passe en chacun de nous. Nous devons décider de suivre l’Esprit de Jésus ou celui du monde. Dans l’impossibilité d’une telle décision, on pourrait verser dans une religion new age qui promet un bonheur superficiel, ou une conception subjectiviste de la foi qui retient seulement ce qui lui plaît. Mais l’Église est appelée à se convertir à une vérité plus grande, bien éloignée des idéologies actuelles. Elle doit annoncer la nécessité d’un changement et d’une conversion qui va jusque dans notre propre chair. Elle est en mesure de le faire, en accueillant toujours plus la puissance salvifique du Verbe qui s’est fait chair, Celui qui est le « Chemin, la Vérité et la Vie » (Jean 14,6).

    Certains Pères synodaux hésitent entre « tout changer » ou « ne rien changer ». Quelle est la bonne mesure à propos de la famille ?

    La problématique est mal posée. La vérité est un don qui suit une révélation dynamique, et non un prêt à porter à notre disposition. Saint Vincent de Lérins parle d’un développement organique du dogme. Cela veut dire que la vérité se déploie dans le temps avec une cohérence profonde. La Tradition est une croissance harmonieuse. Dans cet ordre, il est impossible de retrancher tel ou tel aspect de la doctrine qui ne plairait pas. Cette cohérence organique et intrinsèque est le trésor le plus précieux de l’Église, et elle nous fait entrer dans un réel service de la bonne nouvelle de la famille.

    Doit-on changer la discipline de l’Église au nom de la miséricorde ?

    La miséricorde constitue le cœur de l’Évangile. Mais il convient de distinguer la miséricorde de ses contrefaçons. Par exemple, la compassion et la tolérance n’ont pas grand-chose à voir avec la miséricorde. La compassion est un sentimentalisme qui n’arrive pas à l’action. Par contre, la tolérance se base sur une indifférence et permet donc le mal sans le juger. Pour cette raison, elle ne peut pas régénérer le cœur du pécheur.

    En revanche, la miséricorde a l’espoir de changer, de relever et de guérir celui qui est blessé. Dans cette œuvre, il ne faut pas oublier que la première œuvre de miséricorde est d’enseigner (aux ignorants) la vérité. Saint Thomas d’Aquin note que la miséricorde des païens se limite à la compassion, alors que le chrétien voit sa misère intérieure. C’est le péché qui est la racine de la misère ! La miséricorde veut préserver autrui de la damnation et vient déraciner le péché. Saint Grégoire conclut : « Le vrai pasteur dénonce les péchés, il ne cherche pas à gagner les faveurs avec un silence complice. Il risque une parole de vérité pour le salut de l’autre ! »

    Samuel Pruvot

    (1)  Voir par exemple le master Fertilité et sexualité conjugale, organisé en langue française par l’Institut Jean-Paul II :http ://www.istitutogp2.it/dblog/articolo.asp ?articolo=342. Le parcours pédagogique a été conçu pour répondre à l’invitation du Synode « d’offrir des itinéraires de formation qui nourrisent la vie conjugale, de même que l’importance d’un laicat pouvant offrir un accompagnement fait de témoignages vivants ».

    Ref. Synode sur la famille : « La rébellion n’a pas cessé depuis Humanae vitae »

    JPSC

  • Synode sur la famille : un fort appel à plus de doctrine

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    Aymeric Pourbaix fait le point sur le site de  « Famille chrétienne » :

    « Au terme de l'examen de la deuxième partie de l'Instrumentum laboris, les Pères synodaux ont présenté la synthèse de leurs réflexions en petits groupes. Avec des disparités certaines.

    Faudra-t-il un document magistériel pour préciser et renforcer la doctrine de l'Église sur le mariage ? À mi-parcours, c'est en tout cas une des lignes de force qui parcourt les compte-rendus établis par les groupes linguistiques - les circuli minores -, rassemblés en réunion plénière ce mercredi 14 octobre.

    Cardinal_Philippe_OUEDRAOGO.jpgUn souhait qui s'exprime notamment par une demande insistante, qui revient dans beaucoup de compte-rendus, d'un retour à l'Écriture sainte - une « boussole », affirme un groupe francophone - pour ancrer davantage la théologie de la famille. Et mieux définir le mariage. Les évidences n'en sont plus... Peut-être faudrait-il commencer, suggère un groupe anglophone, par un ancrage dans le livre de la Genèse, qui présente le mariage comme une « unique union entre un homme et une femme ».

    Cette demande de recours au magistère a été confirmée par le cardinal burkinabé Philippe Ouédraogo (photo) devant la presse, car dit-il, les débats synodaux ont manifesté « beaucoup de divergences, d’ambiguïté, de préoccupations ». Sans pour autant qu'il en soit effrayé : le synode, pour l'archevêque de Ouagadougou, est comme une « palabre de famille », qui réunit tous ses membres sans que tout le monde soit forcément d'accord...

    De fait, le seul groupe de langue allemande, dont le rapporteur est Mgr Koch, archevêque de Berlin, se « distingue » par des propositions très étonnantes. Comme de considérer qu'un même principe général - l'indissolubilité par exemple - peut admettre non pas des exceptions, mais des applications concrètes très différentes selon les lieux. Ou encore qu'il convient de considérer que la notion même de mariage a évolué dans l'histoire, et doit continuer à le faire. Refusant du même coup une seule définition du mariage fondée sur la nature, mais devenant purement « culturelle ». On retrouve là, curieusement, des arguments employés pour justifier le « mariage gay » lors des débats français...

    C'est dire que l'unité doctrinale sur le mariage et la famille reste à faire dans la deuxième moitié du synode. Selon le cardinal Ouedraogo, c'est justement la mission essentielle du successeur de Pierre que de « confirmer ses frères et ses sœurs dans la foi, de sauvegarder la communion ecclésiale ».

    Ref. Synode : un fort appel à plus de doctrine

    JPSC

  • Rappeler l'enseignement d'Humanae Vitae et de Veritatis Splendor

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    L'Homme Nouveau publie aujourd'hui ce billet important :

    Un appel pour rappeler l’enseignement d’Humanæ Vitæ (et de Veritatis Splendor)

    Rédigé par Dr. David S. Crawford et Dr. Stephan Kampowski le 15 octobre 2015 dans Religion

    Alors que les Pères synodaux s’apprêtent à examiner, dans quelques jours, la troisième partie de l’Instrumentum laboriset notamment son paragraphe 137 sur l’encyclique Humanæ Vitæ, des voix autorisées se sont levées pour souligner que dans sa rédaction actuelle, ce texte « défectueux » contient implicitement une « distorsion de l’enseignement catholique » sur le plan de Dieu sur la procréation humaine.

    Le Dr David S. Crawford, professeur associé de théologie morale et de loi de la famille de l’Institut pontifical Jean-Paul II à Washington et le Dr Stephan Kampowski, professeur d’anthropologie philosophique à l’Institut pontifical Jean-Paul II à Rome, ont jugé la situation suffisamment grave pour rendre publique leur analyse et prendre ainsi chacun à témoin de la manière dont l’enseignement de l’Église sur la contraception est aujourd’hui frontalement contesté par le biais d’un document soumis à ceux qui sont précisément chargés de réfléchir au bien de la famille et à la manière de sauvegarder sa sainteté et son rôle dans la société.

    Serviteurs de l’Église à travers leur travail pour l’Institut Jean-Paul II, on imagine combien Crawford et Kampowski ont dû prendre au sérieux la situation pour aller jusqu’à la publication de leur texte. Leur appel s’intitule « Rappeler l’enseignement d’Humanæ Vitæ (et de Veritatis Splendor) », manière de montrer d’emblée qu’ils dénoncent un oubli grave du Magistère pérenne de l’Église.

    Comme au lendemain de la parution de l’encyclique de Paul VI sur le contrôle des naissances, les adversaires de la mise en avant de ses exigences morales mènent leur attaque par le biais de la primauté de la conscience de chacun : ce fut le cas de plusieurs conférences épiscopales, notamment en France. L’article 137 « propose une méthode de discernement moral résolument non catholique », assurent les deux auteurs.

    La longue liste des ambiguïtés et des insuffisances qu’ils pointent aboutit à une vision faussée de la norme morale, vue comme trop lourde à supporter, hors d’atteinte, et surtout comme un simple interdit extérieur qui peut se heurter au bien de la personne, alors que « Jésus-Christ enseigne les commandements en tant qu’ils se rapportent à la plénitude de vie qu’il promet ».

    De fait, le paragraphe 137 de l’Instrumentum laboris invoque la nécessité de voir les « deux pôles » de la « conscience conçue comme voix de Dieu qui résonne dans le cœur humain formé à l’écouter » d’une part, et de « l’indication morale objective » d’autre part « constamment conjugués ensemble ». Comme s’il y avait une dichotomie. C’est en ce sens que s’exprime l’Instrumentum laboris, assurant que lorsque la référence au « pôle objectif » prévaut, « la norme morale est ressentie comme un poids insupportable, ne répondant pas aux exigences et aux possibilités de la personne ».

    Il ne s’agit pas seulement d’une fausse conception de la norme morale, mais d’une négation, voire d’un rejet de la grâce de Dieu et de sa promesse de ne pas éprouver l’homme au-delà de ses forces.

    Crawford et Kampowski soulignent également combien la définition de la conscience est faussée lorsqu’on omet – comme le fait l’Instrumentum laboris – le fait qu’elle « se rapporte à la loi “inscrite dans nos cœurs” » : « En matière de morale, la “voix” de Dieu ne dit pas une chose à une personne et une autre à une autre personne, et elle ne parle jamais contre une norme objective enseignée par l’Église. »

    C’est bien au nom de la vérité objective que ces deux hommes se sont levés, rappelant simplement le Magistère tel qu’il s’est exprimé non en des temps très lointains, mais dans l’enseignement de Jean-Paul II. Un enseignement qui n’expose pas des sortes d’idéaux évangéliques inatteignables par le commun des mortels mais « rien de moins qu’une interprétation normative de la loi morale naturelle ».

    Le texte, dense et important, des deux collaborateurs de l’Institut Jean-Paul II a été publié en septembre par le blog anglophone First Things, et il a reçu le soutien de très nombreux spécialistes, universitaires et religieux, connus et reconnus dans le domaine de la bioéthique et de la morale.

    Nous en donnons la liste complète à la suite de cette traduction française que le Dr Kampowski nous autorise à publier intégralement, et qu’il a aimablement révisée afin qu’elle reflète le plus exactement possible la pensée des auteurs.

    [Nous remercions vivement les Dr. David S. Crawford et Dr. Stephan Kampowski de nous permettent de publier cet appel important. Cette publication est rendue possible grâce au patient travail de Jeanne Smits, qui œuvre pour la défense de la vie et de la vérité à travers un travail d'informations et de réflexion dont témoigne son blog, Le blog de Jeanne Smits, notre partenaire pour cette publication et qu'il faut aller visiter en cette période particulièrement troublée. Philippe Maxence, rédacteur en chef de L'Homme Nouveau]

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  • La gestation pour autrui (GPA) est aussi une affaire de femmes

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    Lu sur lalibre.be :

    La GPA est aussi une affaire de femmes

    Une opinion de Catherine Fonck et Dorothée Klein, respectivement présidente du CDH à la Chambre et présidente des Femmes CDH (1)

    En Inde, quelque 600 enfants seraient nés d’une gestation pour autrui (GPA) en 2012, selon “Le Nouvel Observateur”. Avec ses 250 millions de pauvres, ce pays constitue “un réservoir” de mères porteuses. Les paillettes de sperme et les ovocytes sont achetés en ligne, souvent au Danemark ou en Ukraine, afin d’assurer au futur bébé “un caractère européen du Nord”. Fertilisés, congelés, ils sont ensuite envoyés par avion pour être implantés dans le ventre de femmes indiennes qui ne quittent pas la “house of surrogates” (maison des mères porteuses), où elles sont enfermées jusqu’à l’accouchement. La plupart du temps, l’accouchement est réalisé sous césarienne afin que les commanditaires puissent assister à l’événement.

    Les progrès en matière de nouvelles technologies médicales et la mondialisation ont augmenté le recours à la GPA. Ce qui suscite l’intérêt des politiques à l’échelle nationale et internationale.

    Ainsi, en Grande-Bretagne, la loi organise la pratique depuis trente ans : la GPA dite “éthique” est autorisée, c’est-à-dire pour autant que la mère porteuse ne soit pas rémunérée. Cette dernière porte un enfant dans un but “altruiste”, au profit d’un couple “ami”, hétérosexuel stérile ou homosexuel, et abandonne tout droit sur l’enfant : ainsi, la Haute Cour de Justice a ordonné récemment, à une mère porteuse, qui voulait se rétracter et garder le bébé, de le remettre au couple commanditaire.

    En France, lors des débats qui ont abouti à l’interdiction de la GPA en 2014, Manuel Valls avait dénoncé “un marché agressif et lucratif […] qui prospère sur la misère économique […]”.

    En Belgique, en l’absence de législation spécifique, la GPA est “tolérée”. En vingt ans, on estime qu’il y aurait eu entre 150 et 200 GPA pratiquées à l’hôpital Saint-Pierre à Bruxelles, au Centre hospitalier régional (CHR) de la Citadelle à Liège ou à l’UZ à Gand.

    Depuis le début de l’année, le Sénat se penche sur le sujet. Dans le but de rédiger un rapport d’information, il a procédé à des auditions et fait circuler, à la veille des vacances, un questionnaire allant dans le sens d’un encadrement de la GPA, comme en Grande-Bretagne.

    Une réunion des rapporteurs décidera, ce 13 octobre, de la suite des travaux. L’occasion pour les femmes CDH, soutenues notamment par le Conseil des femmes francophones de Belgique, de s’étonner qu’à côté de juristes et de psys, leurs associations n’aient pas encore été entendues. La maternité n’est-elle pas aussi une affaire de femmes ?

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  • Euthanasie des enfants : Philippe Mahoux prêche la "bonne parole" au Grand Orient de France

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    Lu sur Famille Chrétienne (Arthur Mertens) :

    Exclusif : le Grand Orient de France planche déjà sur l’euthanasie des enfants

    Alors que la loi sur la fin de vie est réexaminée à l’Assemblée nationale, la principale obédience maçonnique française organisait le 3 octobre à Paris un colloque dédié à la fin de vie des enfants. Pour les intervenants, l’étape suivante est déjà d’introduire l’euthanasie des mineurs, sur le modèle de la loi belge. Famille Chrétienne s’est glissé parmi l’assistance. Récit.

    La franc-maçonnerie n’est pas une société secrète, mais discrète. C’est donc au grand jour, mais devant un public restreint, que la commission nationale de santé publique et de bioéthique du Grand Orient de France s’est réunie à Paris, le 3 octobre, pour un colloque intitulé : « La fin de vie des enfants ». Les échanges se tenaient rue Cadet, au Temple Groussier.

    Dans cette enceinte, qui reçoit les personnalités politiques lors des « tenues blanches fermées » (conférences invitant un profane, non-maçon), l’ambiance est solennelle. L’assistance qui s’apprête à discuter de la fin de vie des enfants, grisonnante et majoritairement masculine, a pris place dans les fauteuils situés de chaque côté latéral. Pas d’applaudissements, de la musique de Mozart entre les interventions : nous sommes en loge.

    L’invité d’honneur du colloque est Philippe Mahoux, sénateur belge de Namur, en Wallonie. Élu depuis 1990, il est président du groupe socialiste du Sénat de Belgique depuis 1999. Chirurgien et maçon, il est le « père » de la loi dépénalisant l’euthanasie en 2002. Il est également l’auteur de la loi qui a étendu l’euthanasie aux enfants, début 2014.

    Sur un ton docte, adouci par la bonhomie wallonne, il plaide longuement en faveur de l’exemple donné par son pays. Le but du législateur, explique-t-il, est de « créer un espace de liberté », dans une « démarche humaniste ».

    Cette liberté, c’est celle d’un patient à demander une euthanasie, « sans limite d’âge », et avec comme unique critère de validité, « la capacité de discernement par rapport à la souffrance générée par les traitements ». Il précise que, pour les mineurs, la seule souffrance physique a été retenue, alors que les adultes peuvent faire valoir une souffrance psychique. Ainsi, une jeune femme de 24 ans du prénom de Laura, habitant en Flandre et souffrant d’une dépression profonde, a demandé l’euthanasie en juin dernier.

    La présence « remarquée » de la présidente de l’INCa

    Philippe Mahoux donne sa définition de l’euthanasie : « Un geste ultime d’humanité, qui est un geste de vie ! » Pour lui, « le scandale, ce n’est pas la mort, mais la souffrance et la maladie. Encore plus lorsqu’il s’agit d’un enfant ». Le parlementaire insiste : « On ne fait pas de métaphysique, ici ! Le sujet, ce n’est pas la mort, mais ’’le mourir’’. On ne s’occupe pas de ce qu’elle signifie. Sinon, on entre dans les opinions personnelles ».

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  • Synode sur la famille : le choc des cultures

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    Lu sur Diakonos.be - Rédaction

    " Dans une interview, l'évêque d'Anvers Johan Bonny évoque les "préjugés" des autres membres de son groupe de travail, notamment des Africains qui ont selon lui des idées reçues sur la pastorale occidentale et avoue que le synode se déroule surtout dans les couloirs. Il laisse également entendre que les travaux sont relatifs vu que les rapports seront ensuite de toute façon confrontés aux experts et au Saint-Père"

    "Si un évêque africain était dans mon diocèse il serait un autre évêque".

    Johan Bonny défend également dans cette interview le droit à chaque évêque de pouvoir disposer d'une plus grande latitude au niveau des conférences épiscopales locales et de pouvoir prendre ses distances par rapport à Rome au nom de la pastorale pour s'adapter à la réalité occidentale".

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    On peut écouter l'interview de ce possible futur archevêque de Malines-Bruxelles sur le site officiel du Vatican ici

    ***

    Le père Edouard Ade,  secrétaire général de l’Université Catholique d’Afrique Occidentale lui répond en quelque sorte sur le site "Notre-Dame de l’inculturation" (extrait) :

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  • Synode : l'intervention lumineuse du cardinal Sarah

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    Espérance Nouvelle publie la traduction (reprise ICI) de cette intervention du préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements (qui figure par ailleurs parmi les cardinaux signataires de la lettre adressée au pape) :

    L'intervention du cardinal Sarah au synode a été traduite de l'italien et publiée ce mardi 13 octobre par le portail anglophone du site Aleteia.

    Votre Sainteté, Éminences, participants du Synode,

    Je propose ces trois pensées :

    1. Plus de transparence et de respect entre nous

    Je ressens un profond besoin d’invoquer l’Esprit de Vérité et d’Amour, la source de la parrhésia dans la parole et de l’humilité dans l’écoute, qui seul est capable de créer une véritable harmonie dans la pluralité.

    Je dirai franchement que dans le précédent Synode, sur diverses questions, on a ressenti la tentation de céder à la mentalité du monde sécularisé et individualiste de l’Occident. Reconnaître ce qu’on appelle les « réalités de la vie » comme un locus theologicus signifie abandonner tout espoir dans le pouvoir transformant de la foi et de l’Évangile. L’Évangile qui a autrefois transformé les cultures est maintenant en danger d’être transformé par elles.

    En outre, certaines des procédures utilisées ne paraissaient pas destinées à enrichir la discussion et la communion autant qu’elles faisaient la promotion d’une façon de voir typique d’une certaine frange des Églises les plus riches. Ceci est contraire à une Église pauvre, signe de contradiction joyeusement évangélique et prophétique face à la mondanité. On ne comprend pas non plus pourquoi certaines déclarations qui ne sont pas partagées par la majorité qualifiée du dernier Synode se sont retrouvées dans la Relatio puis dans les Lineamenta et l’Instrumentum laboris alors que d’autres questions pressantes et très actuelles (comme l’idéologie du genre) sont ignorées.

    Mon premier espoir est donc que, dans notre travail, il y ait davantage de liberté, de transparence et d’objectivité. Pour cela, il serait bénéfique de publier les résumés des interventions, afin de faciliter la discussion et éviter tout préjudice ou discrimination dans la réception des déclarations des pères du synode.

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