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Débats - Page 540

  • Synode et accès à l'Eucharistie : une majorité écrasante pour le maintien de la pratique actuelle

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    Lu sur diakonos.be d'après un article de la Nuova Bussola Quotidiana:

    Synode : Une majorité écrasante contre la communion des divorcés remariés

    Un article de Lorenzo Bertocchi

    img-_innerArt-_be2_12Le rapport des groupes linguistiques sur la troisième et dernière partie de l’Instrumentum laboris devait être présenté hier mais il le sera aujourd’hui. Les travaux se sont prolongés plus tard que prévu mais nous pouvons déjà affirmer une chose : après pas moins de 700 modi, c’est-à-dire amendements et précisions qui ont été demandés sur les deux premières parties de l’Instrumentum, il y en a également un très grand nombre sur cette troisième partie qui a fait couler beaucoup d’encre, celle qui contient les éléments les plus contestés au sein et en-dehors de l’enceinte du Synode.

    Hier, à l’issue de la conférence de presse, le journaliste français Sébastien Maillard (du quotidien La Croix) a twitté 65 caractères qui ont mis le feu aux poudres sur les réseaux sociaux: « Ecrasante majorité contre la communion aux divorcés remariés, selon observateur en salle du Synode ». Vu l’énorme quantité d’amendements présentés par les groupes linguistiques sur la troisième partie de l’Instrumentum laboris, il est probable qu’il y ait vraiment une majorité des pères conciliaires qui exclut tout changement de la pratique actuelle concernant l’accès des divorcés remariés à l’eucharistie.  Tout cela, naturellement, reste encore à vérifier.  Ce sont les rapporteurs de ces mêmes groupes, notamment Mgr Chaput et Mgr Kurtz, les évêques de Coleridge et de Piacenza qui ont travaillé tard pour examiner tous les amendements demandés, ce qui constitue une certaine garantie qu’ils seront plis en compte dans le document final.

    Une autre voix plutôt insistante concerne une possible solution visant à résoudre les blocages du Synode par une décentralisation vers les Eglises locales. La déclaration du cardinal Wilfried Napier, l’un des quatre présidents délégués, va dans ce sens : « Le Synode va donner un grand élan aux Eglises locales afin de garantir de bons mariages au travers d’une bonne préparation mais également un enseignement clair ».  Sans vouloir faire de pronostics, il est possible que tel soit le chemin sur lequel débouchera le Synode.  C’est-à-dire, pour le dire avec un slogan : « On décentralise la pastorale et non le dogme ».  Une voie qui laisse en tout cas de nombreux pères synodaux très perplexes et qui reste à déchiffrer.  Surtout en ce qui concerne les questions plus complexes et délicates concernant la foi.

    On retiendra à ce propos la déclaration du cardinal Fernando Filoni, préfet de la Congrégation pour l’Evangélisation des Peuples : « La Doctrine », a-t-il déclaré sur Radio Vatican, « concerne l’indissolubilité du mariage, mais la partie pastorale est celle qui est vivante et se relativise notamment dans les situations individuelles, toutefois dans le respect d’un principe, comme le disait également le Pape Benoît XVI quand il parlait du Concile : « il y a une continuité mais non pas une contradiction au sein de la doctrine ». Nous devons ajouter à cela que hier après-midi, personne dans la salle ne savait encore comment serait voté le document final samedi prochain.  Il se dit depuis plusieurs jours que le pape pourrait même mettre sur pied une commission pour approfondir encore les thèmes les plus controversés et rendre sa décision finale pendant l’Année jubilaire qui va bientôt s’ouvrir.  On nous rapporte qu’en tout cas les rumeurs vont bon train sur ce point.  Dans tous les cas, le Secrétaire général, le Cardinal Lorenzo Balidisseri a récemment déclaré que les paragraphes seront votés un par un, comme en 2014.

    Un autre point fait actuellement débat : l’interprétation médiatique du Synode. Les principaux médias ont en effet accusé les cardinaux « conservateurs » et leur entourage d’être à l’origine des pressions médiatiques inconvenantes.  Cette crise a atteint son comble avec l’affaire de la lettre des 13 cardinaux, une lettre qui en fin de compte semble avoir eu un effet positif.  Tout au moins lorsqu’on entend le Cardinal Napier, l’un des signataires de cette lettre qui a répété qu’il ne s’agissait pas d’une tentative d’influencer le Synode mais que les signataires ont agi dans « l’esprit demandé par le Pape » c’est-à-dire « de parler avec franchise et d’écouter avec humilité ».

    Ceci, a encore dit Mgr Napier, a déterminé la réponse du Pape qui a balayé toute ambiguïté, marquant une différence avec le Synode de 2014. « En 2014 », continue le Cardinal Sud-Africain, « je faisais partie de la commission de rédaction du rapport de synthèse et celle-ci semblait poussée dans une certaine direction, mue par une idéologie ou un agenda particulier ».  Il semble donc, à entendre Mgr Napier, que les préoccupations évoquées dans la lettre des 13 cardinaux aient été plus que légitimes et aient produit leurs effets en apportant plus de transparence et de collégialité aux travaux.

    D’après un article original en italien posté sur La Nuova Bussola Quotidiana.

  • Synode sur la famille : vers un échec des "progressistes" ?

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    ob_88e455_6829372-3x2-700x467 (1).jpgDernier galop avant la conclusion du synode à la fin de cette semaine. Le journal « La Croix », dont les orientations sont bien connues, s’inquiète : « La plupart des propositions pastorales les plus ouvertes aux situations familiales irrégulières n’ont pas été retenues par les groupes linguistiques qui ont achevé leurs travaux mardi 20 octobre » estime-t-il. Quant à savoir ce que contiendraient les propositions « moins ouvertes », on attendra samedi pour en savoir officiellement plus.  

    Sauf erreur, ou nouvelle intervention pontificale dans la procédure des débats, le vote final en assemblée plénière se fera paragraphe par paragraphe puis sur l’ensemble du texte. Pour être adoptés tous et chacun requièrent la majorité des deux tiers. Rien de plus classique pour une assemblée délibérante appelée à se prononcer sur un sujet aussi important que la famille. Voici l'article signé Céline Hoyeau. JPSC.

    " Les évêques s’accordent essentiellement sur une nouvelle pastorale plus miséricordieuse.

    Même les Allemands ne semblaient pas avoir opté pour l’accès aux sacrements des divorcés remariés.

    « Il ne sortira pas grand-chose de ce synode », lâchait, mardi 20 octobre à midi, un observateur en sortant de la salle de l’assemblée. Alors que les groupes linguistiques ont achevé leurs travaux sur la formulation de propositions pastorales pour les familles, les réactions laissaient penser que les évêques n’avaient pas opté pour l’audace.

    Les discussions de ces derniers jours avaient pourtant donné lieu à plus de créativité. Ainsi dans un groupe francophone, le délégué du Patriarcat de Constantinople, Mgr Stephanos, avait avancé des pistes, héritées du modèle orthodoxe, sur la possibilité pour les divorcés remariés de communier après une période de pénitence de plusieurs années, ou une fois par an à Pâques, selon l’exhortation de saint Jean Chrysostome. Un autre évêque avait proposé qu’ils aient au moins la possibilité de recevoir le sacrement de réconciliation. Mais ces pistes n’ont pas été retenues à l’issue des votes.

    >> Lire aussi: « Sur les divorcés remariés, certains évêques ont apporté des solutions très concrètes »

    Des propositions concrètes, moins audacieuses, ont toutefois été faites. Sur la récente réforme des nullités de mariage, plusieurs évêques y voient une manière efficace de régler le problème des divorces, mais ont plaidé pour qu’elle soit davantage accompagnée pastoralement, et pas seulement juridiquement.

    AU MOINS 600 AMENDEMENTS VOTÉS POUR LA TROISIÈME PARTIE

    « Sur la contraception, nous avons proposé un modus qui donne beaucoup plus de poids à la décision en conscience des couples et c’est passé ! », se réjouissait un père synodal hispanophone.

    Plus nouveau et dans un autre domaine, deux cercles linguistiques ont aussi proposé d’ouvrir le diaconat aux femmes. Dans l’un, l’amendement a été refusé, dans l’autre, le résultat n’était pas encore connu hier. Reste qu’il s’agissait de la première fois qu’une telle proposition était faite à ce niveau.

    In fine, au moins 600 amendements pour cette seule troisième partie ont été votés (les première et deuxième partie en avaient recueilli 400 chacune), au point que la présentation du projet de rapport final devait être repoussée d’une demi-journée, à jeudi après-midi. Mais « les évêques restent très divisés, commentait hier une observatrice. Ils convergent sur l’idée d’une pastorale de la miséricorde, d’un accompagnement au plus près des familles blessées, mais sans entrer dans le détail de son application. »

    UNE DÉCONVENUE MANIFESTE

    Pour certains évêques, la déconvenue mardi était manifeste. « Nous avions réussi à mieux nous comprendre, à travailler ensemble dans la confiance, mais au moment de voter les amendements, les plus stricts ont bloqué, la moindre ouverture a été refermée », lâchait l’un d’eux. Les partisans d’une ouverture pour les divorcés remariés sont restés minoritaires, peut-être un évêque sur quatre, selon la même observatrice. « Nous avons passé trois semaines à amender un texte très long sans aboutir à une seule proposition forte. Quel signe donne-t-on ? », s’inquiète un père synodal.

    Le groupe germanophone, qui avait détonné par sa belle alchimie, votant à l’unanimité les rapports des deux premières semaines, n’a semble-t-il pas transformé l’essai. Interrogé hier, Mgr Grégoire III Laham, patriarche de l’Église grecque-melkite en Syrie, participant de ce groupe, laissait entendre qu’il n’avait opté in fine que pour un rappel de la doctrine de l’Église à propos des divorcés remariés, sans exceptions. « Le synode ne peut pas dresser la liste des cas particuliers », relève Mgr Laham. « Nous nous sommes entendus sur le fait de donner plus de poids à la responsabilité de chaque pasteur. » Bien loin des ouvertures audacieuses avancées par le cardinal Walter Kasper.

    Un groupe francophone a travaillé à redéfinir le chemin pénitentiel avancé par le théologien allemand pour lui donner une dimension plus large, qui prenne en compte une relecture de l’échec, la responsabilité personnelle des personnes, mais aussi l’accompagnement de la reconstruction de toute la famille, sous la responsabilité de l’évêque.

    Au-delà de leurs délibérations et de l’adoption d’un rapport final, toujours attendue samedi 24 octobre, les pères synodaux s’en remettent surtout au pape et à son éventuelle future exhortation."

    Ref. Les évêques restent timides dans leurs propositions

    JPSC

  • Communion aux divorcés remariés : un théologien dominicain italien a trouvé la solution

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    p-giovanni-cavalcoli-c2a9-arpatotyn-youtube.jpgLa trouvaille du père Giovanni Cavalcoli, rapportée par le vaticaniste Andrea Tornielli et publiée sur le site « aleteia », s’exprime comme suit : 

    Question : Le divorcé ayant contracté une seconde union vit-il dans une condition de péché ? 

    Réponse du révérend père :« Le péché est un acte, pas une condition ni un état permanent. Le problème des divorcés remariés tient dans le fait que l’adultère, doublé de la circonstance aggravante du concubinage, est un péché mortel. Le couple, en s’unissant, commet donc un péché mortel, s’il n’y a pas de repentir. Cependant, certaines conditions poussent parfois facilement au péché, puisqu’elles en constituent des occasions presque inévitables, comme dans le cas notamment des divorcés-remariés, qui vivent une union adultère, étant l’un et/ou l’autre, liés par un précédent mariage légitime. »

    Ainsi donc, selon cet aimable théologien, l’état de péché n’existe pas, la faute continue non plus (zéro pointé à l’examen de droit pénal) et le fait d’être divorcé-remarié est, si je lis bien, une circonstance atténuante voire absolutoire de chaque acte sexuel peccamineux. C’est bien pratique. Je suppose que c’est pour nous faire rire qu’ « Aleteia » a publié ce raisonnement casuistique dont on peut lire tous les développements ici :  La communion des divorcés-remariés ne relève pas de la doctrine, mais de la « discipline »  

    JPSC

  • L'intervention choc d'une auditrice roumaine au synode

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    Du blog de Jeanne Smits :

    Intervention choc au synode : Anca-Maria Cernea supplie les pères synodaux de reconnaître qu’il s’agit d’une bataille spirituelle

    A lire d’urgence : l’intervention d’une auditrice roumaine, le Dr Anca-Maria Cernea, au synode sur la famille vendredi. Elle est médecin du Centre de diagnostic et de traitement Victor-Babes à Bucarest. En quelque mots, elle a dressé le véritable cadre du synode et rappelé quelles doivent être les priorités catholiques dans ce monde en proie aux assauts des ennemis de Dieu et du salut des hommes. Elle a évoqué les « erreurs » que la Russie répand sur le monde. Elle parle en connaissance de cause : ses propres parents ont durement souffert du communisme, elle en a souffert elle-même. Elle montre la continuité entre l’oppression matérielle que celui-ci a imposée, et la nouvelle forme prise par la Révolution marxiste-léniniste.

    Telle est la vérité de ce synode sur la famille.

    Anca-Maria Cernea montre que la bataille est d’abord spirituelle. Ordonnée au salut des âmes. Et que se passe-t-il dans la salle du synode ?…

    Je vous en prie, faites connaître ce texte. Il suffit de copier le lien : http://leblogdejeannesmits.blogspot.fr/2015/10/intervention-choc--synode-anca-maria-cernea.html  et de le faire suivre à vos contacts.

    Je vous en propose ici ma traduction depuis la traduction anglaise publiée sur LifeSiteNews, d'après le site du Vatican. – J.S.

    Très Saint Père, Pères synodaux, Frères et Sœurs, je représente l'Association des médecins catholiques de Bucarest.

    J'appartiens à l'Eglise catholique grecque romaine.

    Mon père était un leader politique chrétien, emprisonné par les communistes pendant 17 ans. Mes parents étaient fiancés, mais leur mariage a eu lieu 17 ans plus tard. Ma mère a attendu mon père pendant toutes ces années, bien qu'elle ne sache même pas s'il était encore en vie. Ils ont été héroïquement fidèles à Dieu et à leurs fiançailles.

    Leur exemple montre que la grâce de Dieu peut surmonter des circonstances sociales terribles, ainsi que la pauvreté matérielle.

    Nous, en tant que médecins catholiques qui défendons la vie et la famille, nous voyons que tout ceci est avant tout une bataille spirituelle.

    La pauvreté matérielle et le consumérisme ne sont pas la première cause de la crise de la famille.

    La première cause de la révolution sexuelle et culturelle est idéologique.

    Notre Dame de Fatima a dit que les erreurs de la Russie se répandraient à travers le monde entier. Cela s'est fait d'abord sous une forme violente, le marxisme classique, qui a tué des dizaines de millions de personnes.

    Aujourd'hui cela se fait la plupart du temps à travers le marxisme culturel. Il y a continuité entre la révolution sexuelle de Lénine, à travers Gramsci et l'École de Francfort, et l'idéologie contemporaine des droits gay et du genre.

    Le marxisme classique avait la prétention de redessiner la société, par le biais de la spoliation violente de la propriété. Aujourd'hui la Révolution va plus profond ; elle prétend redéfinir la famille, l'identité sexuelle et la nature humaine.

    Cette idéologie se qualifie elle-même de progressiste. Mais elle n'est rien d'autre que la vieille proposition du serpent, pour que l’homme prenne le contrôle, que Dieu soit remplacé, que la rédemption soit organisée ici-bas, dans ce monde.

    C'est une erreur de nature religieuse, c'est la gnose.

    Il appartient aux pasteurs de la reconnaître, et de mettre le troupeau en garde contre ce danger. « Cherchez donc d'abord le royaume de Dieu et Sa justice, et toutes ces choses vous seront données par surcroît. »

    La mission de l'Eglise est de sauver les âmes. Le mal dans ce monde vient du péché. Et non de la disparité des revenus ou du changement climatique.

    La solution est celle-ci : l'évangélisation. La conversion.

    Et non pas un contrôle gouvernemental sans cesse grandissant. Ni un gouvernement mondial. Ce sont eux, aujourd'hui, les agents principaux du marxisme culturel ; ce sont eux qui l'imposent à nos nations, sous la forme du contrôle de la population, de la santé reproductive, des droits gay, de l'éducation aux questions de genre, etc.

    Ce dont le monde a besoin aujourd'hui, ce n'est pas d'une limitation de la liberté, mais de la vraie liberté, la libération du péché. La rédemption.

    Notre Eglise a été opprimée par l’occupation soviétique. Mais aucun de nos douze évêques n’a trahi la communion avec le Saint-Père. Notre Eglise a survécu grâce à la détermination et à l'exemple de nos évêques qui ont tenu bon face aux prisons et à la terreur.

    Nos évêques ont demandé à la communauté de ne pas suivre le monde. Et non de coopérer avec les communistes.

    Aujourd'hui nous avons besoin que Rome dise au monde : « Repentez-vous et convertissez-vous, car le royaume de Dieu est proche. » 

    Ce n'est pas seulement nous, le laïcat catholique, mais également nombre de chrétiens orthodoxes qui prions avec anxiété pour ce synode. Car, comme ils le disent, si l’Eglise catholique cède à l'esprit du monde, il va être très difficile pour tous les autres chrétiens d’y résister.

    Dr Anca-Maria Cernea

  • Synode : selon l’archevêque de Chicago, il faut laisser communier tous ceux qui ont bonne conscience.

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  • Synode : l’histoire de Vatican II se répète

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    De Gérard Leclerc sur le site de « France catholique » :

    « On ne peut contester sérieusement le fait que ce second synode du pontificat, consacré à la famille, soit traversé de tensions qui impliquent de profondes divergences de vue sur des questions graves. C’est le Pape lui-même qui a souhaité ces affrontements, en encourageant la liberté d’expression des participants. Il n’y a là rien en soi qui doive nous surprendre ou même nous alarmer. Les synodes des précédents pontificats avaient été gérés de telle façon que les dissentiments cèdent le pas à la logique du consensus ecclésial. François a pensé que la nature du sujet traité exigeait des débats plus ouverts, au risque de manifester au-dehors des clivages et même des divisions qui alimentent les spéculations sur le binôme conservatisme/progressisme. Il n’est pas certain que ce dernier soit toujours le plus pertinent, ni même le plus opérationnel pour éclairer les enjeux doctrinaux et pastoraux. C’est sans doute la rançon de la transposition sur le terrain politique des procédures synodales.

    Au cours du déroulement de Vatican II, nous avions assisté déjà au même genre de phénomènes, considérablement amplifiés par leur orchestration médiatique. Tout se ramenait aux désaccords entre une majorité et une opposition dont on annonçait la défaite, ainsi qu’il convenait au processus qui commande la victoire du camp du progrès sur celui du passé. Mais du même coup, le véritable travail de fond de l’assemblée se trouvait complètement occulté et le contenu des textes élaborés méconnu. C’était surtout le fait d’une réduction idéologique de ce qu’on a appelé le péri-concile. Cela explique d’ailleurs pour partie la crise post-conciliaire dont la cause première fut le défaut de pédagogie pour exposer la doctrine et les acquis de Vatican II. Rares furent les diocèses qui, à l’instar de celui de Cracovie, déployèrent leurs efforts pour que les principaux documents soient compris et intériorisés.

    Il est encore trop tôt pour déterminer si les deux synodes sur la famille déboucheront sur une éclaircie doctrinale analogue à celle du concile. Un échec est même plausible. Certes, il serait douloureusement ressenti, mais il est possible que certaines questions abordées ne soient pas solubles dans les conditions actuelles. On peut également penser que l’assemblée synodale pourrait ouvrir plus facilement des perspectives quant à un investissement supérieur, pour tous les continents en dépit des différences culturelles, dans le domaine de la préparation des jeunes gens au mariage. Plutôt que de se polariser sur les traumatismes de l’échec, conviendrait-il de se mobiliser pour créer les conditions d’un meilleur engagement pour la grande aventure de la vie. Il faudrait pour cela tirer toutes les leçons de l’expérience pastorale, là où elle est le plus ardemment déployée. « 

  • Synode sur la famille : si la doctrine de Kasper sur la communion des divorcés remariés passait, il faudrait changer l’Evangile.

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    Le point de vue de  La nuova bussola quotidiana, traduit et publié sur diakonos.be (regards sur l’Eglise):

    Le-pape-Francois-veut-liberer-la-parole-du-Synode_article_main.jpg« Dans les remous autour du débat sur l’accès à la communion des divorcés remariés que le cardinal Kasper (ici, sur la photo avec le pape François, ndB) a lancé lors du synode de 2014, les croyants risquent parfois d’oublier la Parole qui est en réalité plus claire qu’il n’y paraît. Avec l’avènement du Christ, c’est le dessein original du Créateur qui est restauré : celui dans lequel le mari et l’épouse, homme et femme, sont appelés à devenir « un seul corps et un seul esprit ». Dans l’Ancien Testament, Dieu permettait de répudier sa femme mais seulement « à cause de la dureté de vos cœurs ». Dans le Nouveau Testament, cette possibilité a été exclue et l’indissolubilité du mariage a été affirmée sans concession.

    C’est ainsi que, pour la première fois dans l’histoire, le christianisme propose que l’amour fidèle du Christ pour l’humanité, l’amour du Christ pour son Eglise et l’Amour qui unit les trois personnes de la Trinité ait sa correspondance, pour ainsi dire, au sein de la famille humaine. Il s’agit d’un message nouveau non seulement pour les Juifs mais également – et surtout – pour les païens. Les historiens rappellent qu’à l’époque des apôtres, et encore davantage dans les trois siècles qui ont suivi, le divorce était extrêmement répandu dans la Rome impériale. Ceci était notamment dû au fait qu’il pouvait alors être demandé non seulement par l’homme à travers la répudiation comme par le passé mais également par la femme. Le grand Sénèque, presque contemporain de Jésus, écrivait que désormais les gens « divorçaient pour se marier et se mariaient pour divorcer ». Juvénal, au premier siècle après le Christ, mentionnait le nom d’une femme qui s’était mariée 8 fois en 5 ans alors que Martial dépeignait la crise du mariage de l’époque en citant Télésille et ses 10 maris.

    Nous pouvons donc imaginer, à la lumière de ces quelques exemples, combien il a pu être difficile pour les chrétiens de partager leur vision du mariage. Et pourtant celle-ci était pour eux liée de façon indissoluble à l’amour que le Christ avait apporté. En effet, si l’on considère que l’ancienne loi s’accomplit dans les commandements de l’amour, il n’y a d’autre possibilité que de le vivre, surtout dans la vie de famille : le vivre avec ses joies et ses peines, ses satisfactions et ses croix, comme le Christ l’a enseigné. C’est pour cela que, pour les premiers chrétiens, briser un mariage signifiait tout simplement ne pas vivre l’amour envers son conjoint et ses enfants et ne pas vivre l’enseignement du Christ, prêt à mourir pour ceux qu’il aime. Au fil des siècles, c’est ce concept qui a mené à l’exclusion des divorcés remariés de la communion eucharistique ; une exclusion qui n’est pas un jugement définitif, que personne n’a le droit de porter, sur les personnes mais un jugement sur un fait : la rupture de la commune voulue par Dieu lui-même et par les époux.

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  • Quand François déconcerte

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    De François Billot de Lochner sur Liberté Politique :

    Le pape dans la tourmente

    Depuis plusieurs mois, le pape semble être pris dans une tourmente affectant l’Église tout entière. Le malaise s’accentue de mois en mois, et la contestation prend désormais un ton public, au sein même de l’Église et chez ses pasteurs les plus en vue, sans parler des médias bien sûr, toujours présents pour enfoncer le clou à l’endroit qui fait le plus mal.

    D’où vient ce malaise ? Pour l’essentiel, de décisions ou de formulations de François qui heurtent un nombre croissant de dignitaires de l’Église, mais aussi de catholiques manifestement déboussolés.

    Point important, les textes du concile Vatican II sont très explicites : la recherche de la Vérité donne le droit à chaque catholique de s’exprimer sur ce que dit l’Église, et donc sur ce que dit le successeur de Pierre. À condition, bien sûr, que cela soit exprimé avec respect, et dans le seul but d’approcher effectivement la Vérité.

    Force est de reconnaître que François peut prendre des positions pour le moins surprenantes, comme le disent haut et fort nombre de cardinaux ou d’évêques, mais aussi de théologiens ou d’intellectuels. En voici quelques exemples :

    - Sur la famille, l’organisation et les communications officielles du synode ont largement démontré que la ligne très « libérale » du cardinal Kasper était approuvée par le pape. Il en est résulté un malaise considérable, à tous les niveaux de l’Église. En guise d’illustration, le cardinal Sarah, dans son dernier livre, Dieu ou rien (Fayard), attaque vigoureusement le président de la conférence épiscopale allemande, le cardinal Marx, très proche de Kasper, jugeant certains de ses propos comme relevant  « d’une pure idéologie que l’on veut imposer à marche forcée à toute l’Église ».

    - Sur l’immigration, les déclarations faites par François à Lampedusa sur la nécessité, pour les pays européens, d’ouvrir leurs frontières, étaient d’autant plus surprenantes que je suis moi-même allé à Lampedusa, quelques jours après le voyage du pape. J’ai pu constater que les consignes étaient formelles : accueillir tous les migrants dans les meilleures conditions, et n’exercer aucun contrôle d’aucune sorte. Il devenait difficile, dans ces conditions, de culpabiliser les Européens en leur demandant d’ouvrir leurs frontières, puisque celles-ci étaient déjà complètement ouvertes.

    - Sur l’écologie, l’encyclique Laudato si’ prend un parti-pris fort d’acceptation des thèses écologiques développées par les forces mondiales de gauche et d’extrême-gauche, pour le plus grand bonheur des socialistes et verts de tous les pays, qui en recommandent la lecture et se découvrent soudain défenseurs de l’Église, eux qui œuvrent en permanence pour la faire disparaître.

    - Sur le problème des mariages annulés, les décisions du pape, à quelques jours du synode qui aurait pu en débattre, n’étaient-elles pas hâtives et autoritaires, et ne font-elles pas passer la procédure de nullité en procédure d’annulation, ce qui revient à mettre en place une sorte de « divorce religieux » ?

    - Sur le plan de la communication médiatique, était-il opportun ou important de donner certains signes forts, en recevant par exemple le très controversé Mgr Gaillot, grand pourfendeur de la doctrine catholique, en bénissant ostensiblement une féministe lesbienne dont les écrits sont un scandale pour tous, en invitant au synode des personnalités connues pour leur théories « déconstructivistes » ?

    De bonnes raisons seront sûrement invoquées pour contredire les exemples cités, bien réels pourtant. Force est de constater que ces réalités heurtent un nombre important de dignitaires de l’Église, jusque dans l’entourage proche du pape, et désorientent de nombreux catholiques.

    Le monde met en œuvre tous les moyens permettant la destruction finale de l’Église. Puisse chacun de ses membres, au niveau qui est le sien, œuvrer pour préserver sa doctrine fondée sur les Évangiles, dans le respect de la Tradition multiséculaire.

  • Synode sur la famille : les Africains ne veulent pas se laisser faire

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    Selon le Monde des religions :

    PAPE_africain.jpg« Cette fois, ils se sont organisés. Les évêques africains sont arrivés à Rome munis d’un vade-mecum et d’une stratégie de groupe. Pas question pour eux de sortir du synode, organisé par l’Eglise catholique pour réévaluer son discours sur la famille, du 5 au 25 octobre, avec le sentiment d’avoir reçu un camouflet, comme il y a un an. En octobre 2014, à l’issue d’une première réunion, leurs représentants avaient dénoncé des débats entièrement centrés sur les problématiques « occidentales » que seraient les divorcés-remariés, les couples non mariés et l’homosexualité. Il n’en serait pas de même, s’étaient-ils promis, lors de la session finale :

    « Ils accusent les pays occidentaux de vouloir imposer aux sociétés africaines leurs conceptions sur le contrôle des naissances et l’homosexualité à travers les conditions posées à l’octroi de programmes d’aide au développement.

    « Colonialisme idéologique »

    Ils ont résumé cela par le concept de « nouvelle colonisation idéologique » qui menacerait de « détruire la famille africaine »« Quand on oblige les uns et les autres à adopter des lois abortives, le gender, l’homosexualité, l’euthanasie comme condition pour accéder à des fonds de développement… Nous essayons de respecter la vision des autres. Alors, qu’on nous respecte ! », a ainsi plaidé, mercredi 14 octobre, le cardinal Philippe Ouedraogo, archevêque de Ouagadougou (Burkina Faso).

    Leur refus de faire évoluer l’attitude de l’Eglise catholique sur ces sujets les classe dans le camp du statu quo, dont ils sont devenus une composante essentielle. Lors de l’ouverture du synode en 2014, le pape François avait mesuré à quel point ce discours était ancré chez les évêques africains et devait être pris en compte à Rome. Par la suite, il a repris dans ses discours une partie de leur vocabulaire. « Il y a un colonialisme idéologique qui cherche à détruire la famille », avait-il ainsi affirmé lors de son voyage aux Philippines, en janvier. Depuis, la formule est souvent revenue dans sa bouche.

     Le cardinal guinéen Robert Sarah, l’un des principaux membres de la curie romaine en tant que préfet de la congrégation pour le culte divin, a mis sur le même plan « l’idéologie du genre et l’Etat islamique », tous deux partageant « la même origine démoniaque »« Ce que le nazisme et le communisme étaient au XXe siècle, l’homosexualité occidentale et les idéologies abortives et le fanatisme islamique le sont aujourd’hui », a-t-il ajouté, dénonçant « deux bêtes de l’Apocalypse : d’une part, l’idolâtrie de la liberté occidentale ; de l’autre, le fondamentalisme islamique  […]

    Compter avec l’Afrique

    Lors des travaux du synode, les Africains sont dispersés dans les groupes constitués par langue de travail. Mais ils se retrouvent de manière informelle tous les deux ou trois jours. Ils sont munis chacun d’un volume du livre publié en septembre par le Symposium des conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar (Sceam), après plusieurs mois de concertation, et qui récapitule leurs points d’accord. Onze d’entre eux, dont le cardinal Sarah, ont publié par ailleurs un ouvrage collectif intitulé L’Afrique, nouvelle patrie du ChristContribution de pasteurs africains au synode consacré à la famille. Le cardinal Sarah avait déjà refusé toute ouverture en direction des familles « irrégulières » dans un précédent livre d’entretiens intitulé Dieu ou rien.

    Aujourd’hui, le cardinal Wilfried Fox Napier, archevêque de Durban (Afrique du Sud), est l’un des présidents délégués du synode. Dans les débats, les représentants des églises africaines poussent leurs préoccupations. Charles Palmer-Buckle, archevêque d’Accra (Ghana), a ainsi relevé que le rapport introductif au synode, « semblait avoir été rédigé par quelqu’un à qui il semblait manquer la perspective africaine ». Les prélats africains s’efforcent donc d’y remédier. La famille étendue, le « mariage par étapes » (coutumier, civil puis religieux), ou encore les problèmes posés par la polygamie – peut-on par exemple baptiser un polygame ? – sont mis en avant. Pour autant, les représentants africains sont très méfiants à l’égard d’une piste envisagée par plusieurs « pères synodaux », consistant à confier à des conférences régionales ou nationales le soin de répondre à certaines questions pastorales. « L’Eglise est la même partout. Tout ce qui concerne l’Eglise en Europe la concerne aussi en Afrique, et inversement », a mis en garde Mgr Palmer-Buckle.

    Le pape François n’est pas un familier de l’Afrique. Il s’y rendra pour la première fois en novembre (KenyaOugandaCentrafrique). Mais, pendant cette réunion à Rome, les prélats de ce continent auront tout fait pour convaincre le pontife d’origine sud-américaine qu’il faudra à l’avenir compter avec l’Afrique, « le continent qui croît le plus vite dans l’Eglise catholique », selon l’archevêque d’Accra. » 

    Ref. Synode sur la famille : les Africains pour le statu quo

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  • Le 3eme sexe

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    Pour la première fois, un Français né sous l’état civil masculin a été reconnu "de sexe neutre". Quelle est la portée biologique, philosophique et juridique de l’intersexualité ? "Libre" examen : une chronique de Drieu Godefridi (photo) dans « La Libre » de ce jour.

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    "De l’efflorescence des études de genre aux travaux de Bernard Saladin d’Anglure sur "le troisième sexe" chez les Inuits, en passant par les toilettes transgenres réclamées à Berlin, le prix Pulitzer pour l’essai "Middlesex" de J. Eugenides, ou le triomphe critique du film "XXY" sur un ado de 15 ans intersexué, l’époque est à la réflexion sur les cas limites du genre et de la sexualité.

    Faisant suite à la parution de mon essai "La loi du genre" (Belles lettres), une revue canadienne de sciences sociales me demande un article sur le cas de l’intersexualité. De quoi s’agit-il ? Les personnes intersexuées présentent une ambiguïté sexuelle, provenant d’une anomalie dans les gonades (ovaires et testicules) ou dans les organes génitaux. On estime le nombre de cas, en France, à 200 par an, soit 1 pour 5 000 naissances ("Le Monde", 19/8/2013). L’idée est d’interroger la portée biologique, philosophique et juridique de l’intersexualité.

    Ma thèse est nuancée. La récupération de l’intersexualité par une partie du mouvement LGBT (Lesbian, Gay, Bisexual, Transgender) pour dénoncer la binarité sexuelle me semble à la fois adroite, et totalement infondée. L’argument consiste à dire : voyez, tous ces individus qui ne naissent ni hommes ni femmes ! C’est la preuve que votre modèle sexuel binaire est tout culturel, idéologique, et pas du tout "naturel".

    La récupération est adroite, car elle ancre dans la réalité naturelle, le rejet de la binarité sexuelle. Elle n’en est pas moins infondée. Rien de ce qui est naturel ne possède la pureté des mathématiques. Je veux dire : il n’y a pas une seule distinction biologique, qui ne doive s’accommoder d’anomalies statistiques, à la marge. Or, c’est bien d’une telle anomalie que nous parlons dans le cas de l’intersexualité : 200 naissances par an en France, 1 cas sur 5 000, il n’y a là rien que de très "normal". Si elle devait accéder à la pureté mathématique pour être reçue en science, aucune distinction biologique ne recevrait jamais le label scientifique. Si 1 personne sur 5 000 naît avec un sexe indéterminé, 4 999 personnes sur 5 000 naissent soit homme, soit femme. Ces deux catégories, honnies par des auteurs tels que Judith Butler et Anne Fausto-Sterling comme des impostures "culturelles", "hétéronormées", n’en sont pas moins la vérité scientifique du sexe.

    La question juridique est plus intéressante. Elle est de savoir s’il faut imposer une détermination sexuelle H/F à la personne intersexuée à la naissance (lorsqu’il n’y a pas de réassignation médicale, voir point suivant), ou s’il est de droit "libéral" de créer une troisième catégorie : sexe indéterminé. C’est le chemin emprunté par l’Allemagne, sur une recommandation de son Conseil constitutionnel. Libre à la personne intéressée, à n’importe quel moment de son existence, d’opter ensuite pour le sexe masculin ou féminin. Cette option me paraît naître de réalités concrètes qui, pour être ultraminoritaires, ne doivent pas être niées, et répondre à d’authentiques préoccupations du respect de l’individu, de son autonomie. Car, par définition, si le sexe reste indéterminé à la naissance, il y a de l’arbitraire à classer en homme ou femme; pourquoi ne pas s’en remettre à la décision future de la personne intéressée ?

    Plus délicate encore, la question biologique proprement dite, de la réassignation sexuelle. Faut-il intervenir d’emblée, par le moyen de la chirurgie et/ou de l’administration d’hormones, sur les personnes qui naissent intersexuées ? Cette question paraît si délicate qu’il est malaisé d’y répondre de façon générale et abstraite. Si le sexe d’un nouveau-né, dans ses différentes composantes, est majoritairement porté vers le masculin ou le féminin, pourquoi ne pas donner à la nature le petit coup de pouce qui, sans doute, évitera au sujet des problèmes d’identité ? (je suis conscient que cette phrase repose sur des présuppositions, je les assume). Mais quid de tous les autres cas, c’est-à-dire l’intersexualité au sens le plus fort du terme ? Une intervention chirurgicale lourde sur ce qui est une anomalie, à n’en pas douter, mais qui n’est pas une maladie, se justifie-t-elle ? Je n’en suis pas convaincu, et à cette dernière question je vous laisse répondre vous-même !"

    Ref. Le 3eme sexe 

    Essayiste, Docteur en philosophie (Paris IV-Sorbonne), masters en droit et philosophie (UCL) et d'un DEA en droit fiscal (ULB), Drieu Godefridi sera l’invité de l’Union des étudiants catholiques à l’Université de Liège, le mercredi 13 janvier prochain à 18h00  (salle des professeurs, bâtiment du Rectorat, 7 place du 20 août, 1er étage, parcours fléché), dans le cadre d’un lunch débat sur un tout autre sujet, l'écologie intégrale, pour répondre à cette question : un esprit libéral classique peut-il se retrouver dans les préconisations du pape François face à la crise écologique ? Rendez-vous à la salle des professeurs, bâtiment du Rectorat, 7 place du 20 août, 1er étage, parcours fléché.

    Renseignements et réservations: tel. O4.344.10.89

    ou email  uniondesetudiantscatholiqueliege@skynet.be

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  • Synode sur la famille : « La rébellion n’a pas cessé depuis Humanae vitae »

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    319bd3b.jpgDe Samuel Pruvot, rédacteur en chef de « Famille chrétienne » :

    « Les Pères du Synode ne sont pas tous d’accord sur l’enseignement de Karol Wojtyla sur le couple et la famille, estime Mgr Livio Melina, doyen de l’institut pontifical Jean-Paul II.

    Certains Pères synodaux semblent prendre une distance avec la vision de Jean-Paul II sur la famille. Pourquoi ?

    Le point de départ peut être le rejet de l’encyclique Humanae vitae dans beaucoup de secteurs de l’Église après 1968. C’est vrai que le message de l’Église apparaît très exigeant, à contre-courant de l’opinion. En réponse à la crise, Jean-Paul II a voulu montrer les fondements de l’amour humain intégral et manifester l’importance d’une anthropologie adéquate. Il suit ainsi en cela le meilleur de la Tradition, qui a cherché une authentique valorisation du corps. Le développement de la théologie du corps est capital (1) !

    Pour autant, la rébellion ou l’incompréhension souterraine n’a pas cessé. La raison de ce refus dépasse aujourd’hui la simple ignorance ou l’absence de traduction pastorale de son enseignement. Il peut s’agir d’une volonté manifeste de ne pas voir fructifier cette œuvre de Jean-Paul II.

    Humane vitae reste une fracture en 2015 ?

    Le Synode butte toujours sur Humanae vitae. Il y a cette question radicale qui hante le monde contemporain. Quel est le lien entre la sexualité, la procréation et le mariage ? Cette question centrale demeure entière. Il ne faut pas la réduire à la contraception seule. Il convient de développer cette question selon le sens et la signification de l’altérité sexuelle. Face à cette réflexion, la révolution sexuelle des années 60, qui perd le lien entre la sexualité, la procréation et le mariage, peut aboutir aujourd’hui à l’idéologie du gender.

    Si on veut être chrétien aujourd’hui, il faut avoir l’audace d’aller à contre-courant ! On ne peut pas être d’accord avec la conception mondaine de l’amour et de la famille. Le rejet du message de l’Église par une telle conception ne se limite pas à celui de l’enseignement de Jean-Paul II. Cela va plus loin. Par conséquent, l’Église a un choix à faire : veut-elle être fidèle à son Magistère de toujours, ou suivre la conception mondaine ?

    L’opposition dont nous parlons n’est pas une chose étrangère à la vie de l’Église. La frontière entre la vie de foi et la vie du monde passe en chacun de nous. Nous devons décider de suivre l’Esprit de Jésus ou celui du monde. Dans l’impossibilité d’une telle décision, on pourrait verser dans une religion new age qui promet un bonheur superficiel, ou une conception subjectiviste de la foi qui retient seulement ce qui lui plaît. Mais l’Église est appelée à se convertir à une vérité plus grande, bien éloignée des idéologies actuelles. Elle doit annoncer la nécessité d’un changement et d’une conversion qui va jusque dans notre propre chair. Elle est en mesure de le faire, en accueillant toujours plus la puissance salvifique du Verbe qui s’est fait chair, Celui qui est le « Chemin, la Vérité et la Vie » (Jean 14,6).

    Certains Pères synodaux hésitent entre « tout changer » ou « ne rien changer ». Quelle est la bonne mesure à propos de la famille ?

    La problématique est mal posée. La vérité est un don qui suit une révélation dynamique, et non un prêt à porter à notre disposition. Saint Vincent de Lérins parle d’un développement organique du dogme. Cela veut dire que la vérité se déploie dans le temps avec une cohérence profonde. La Tradition est une croissance harmonieuse. Dans cet ordre, il est impossible de retrancher tel ou tel aspect de la doctrine qui ne plairait pas. Cette cohérence organique et intrinsèque est le trésor le plus précieux de l’Église, et elle nous fait entrer dans un réel service de la bonne nouvelle de la famille.

    Doit-on changer la discipline de l’Église au nom de la miséricorde ?

    La miséricorde constitue le cœur de l’Évangile. Mais il convient de distinguer la miséricorde de ses contrefaçons. Par exemple, la compassion et la tolérance n’ont pas grand-chose à voir avec la miséricorde. La compassion est un sentimentalisme qui n’arrive pas à l’action. Par contre, la tolérance se base sur une indifférence et permet donc le mal sans le juger. Pour cette raison, elle ne peut pas régénérer le cœur du pécheur.

    En revanche, la miséricorde a l’espoir de changer, de relever et de guérir celui qui est blessé. Dans cette œuvre, il ne faut pas oublier que la première œuvre de miséricorde est d’enseigner (aux ignorants) la vérité. Saint Thomas d’Aquin note que la miséricorde des païens se limite à la compassion, alors que le chrétien voit sa misère intérieure. C’est le péché qui est la racine de la misère ! La miséricorde veut préserver autrui de la damnation et vient déraciner le péché. Saint Grégoire conclut : « Le vrai pasteur dénonce les péchés, il ne cherche pas à gagner les faveurs avec un silence complice. Il risque une parole de vérité pour le salut de l’autre ! »

    Samuel Pruvot

    (1)  Voir par exemple le master Fertilité et sexualité conjugale, organisé en langue française par l’Institut Jean-Paul II :http ://www.istitutogp2.it/dblog/articolo.asp ?articolo=342. Le parcours pédagogique a été conçu pour répondre à l’invitation du Synode « d’offrir des itinéraires de formation qui nourrisent la vie conjugale, de même que l’importance d’un laicat pouvant offrir un accompagnement fait de témoignages vivants ».

    Ref. Synode sur la famille : « La rébellion n’a pas cessé depuis Humanae vitae »

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  • Synode sur la famille : un fort appel à plus de doctrine

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    Aymeric Pourbaix fait le point sur le site de  « Famille chrétienne » :

    « Au terme de l'examen de la deuxième partie de l'Instrumentum laboris, les Pères synodaux ont présenté la synthèse de leurs réflexions en petits groupes. Avec des disparités certaines.

    Faudra-t-il un document magistériel pour préciser et renforcer la doctrine de l'Église sur le mariage ? À mi-parcours, c'est en tout cas une des lignes de force qui parcourt les compte-rendus établis par les groupes linguistiques - les circuli minores -, rassemblés en réunion plénière ce mercredi 14 octobre.

    Cardinal_Philippe_OUEDRAOGO.jpgUn souhait qui s'exprime notamment par une demande insistante, qui revient dans beaucoup de compte-rendus, d'un retour à l'Écriture sainte - une « boussole », affirme un groupe francophone - pour ancrer davantage la théologie de la famille. Et mieux définir le mariage. Les évidences n'en sont plus... Peut-être faudrait-il commencer, suggère un groupe anglophone, par un ancrage dans le livre de la Genèse, qui présente le mariage comme une « unique union entre un homme et une femme ».

    Cette demande de recours au magistère a été confirmée par le cardinal burkinabé Philippe Ouédraogo (photo) devant la presse, car dit-il, les débats synodaux ont manifesté « beaucoup de divergences, d’ambiguïté, de préoccupations ». Sans pour autant qu'il en soit effrayé : le synode, pour l'archevêque de Ouagadougou, est comme une « palabre de famille », qui réunit tous ses membres sans que tout le monde soit forcément d'accord...

    De fait, le seul groupe de langue allemande, dont le rapporteur est Mgr Koch, archevêque de Berlin, se « distingue » par des propositions très étonnantes. Comme de considérer qu'un même principe général - l'indissolubilité par exemple - peut admettre non pas des exceptions, mais des applications concrètes très différentes selon les lieux. Ou encore qu'il convient de considérer que la notion même de mariage a évolué dans l'histoire, et doit continuer à le faire. Refusant du même coup une seule définition du mariage fondée sur la nature, mais devenant purement « culturelle ». On retrouve là, curieusement, des arguments employés pour justifier le « mariage gay » lors des débats français...

    C'est dire que l'unité doctrinale sur le mariage et la famille reste à faire dans la deuxième moitié du synode. Selon le cardinal Ouedraogo, c'est justement la mission essentielle du successeur de Pierre que de « confirmer ses frères et ses sœurs dans la foi, de sauvegarder la communion ecclésiale ».

    Ref. Synode : un fort appel à plus de doctrine

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