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Ethique - Page 217

  • Eglise : des scandales à la persécution

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    D'Aline Lizotte sur Smart Reading Press :

    CRISE DANS L’ÉGLISE : DES SCANDALES À LA PERSÉCUTION

    Nihil novi sub sole… Depuis ses origines, à la suite de son fondateur, l’Église est vouée à la persécution. Celle qui se déchaîne aujourd’hui contre elle, dans le contexte de scandales qui sont l’occasion pour les médias de la caricaturer en la ridiculisant, s’en prend à sa nature même et à son pouvoir de juridiction. Mais les persécuteurs actuels savent-ils seulement ce qu’ils font… ?

    «Donnez-nous de saints prêtres !» Cette prière est souvent dite au bas de l’autel, c’est-à-dire qu’elle est une prière de dévotion qui ne se rattache pas à la liturgie sacramentelle, mais qui est dite en forme d’action de grâces ou d’intercession. La coutume de dire des prières de dévotion après la messe remonte probablement à Léon XIII qui, en des temps de combat pour la préservation de l’autonomie juridique de l’Église, demanda l’aide de l’archange saint Michel. Aujourd’hui, la coutume s’est établie de dire une prière à la Vierge Marie et d’intercéder pour une moisson de vocations sacerdotales et pour la sanctification des prêtres.

    LA SAINTE ÉGLISE EST COMPOSÉE DE PÉCHEURS

    «Donnez-nous de saints prêtres». La prière est éloquente ! Si l’on demande à Dieu de sanctifier les prêtres, c’est que l’on admet, de prime abord, qu’ils ne sont pas des «saints» et qu’il ne suffit pas de porter un col romain, une petite croix au revers de son veston ou une soutane pour se déclarer «saint».


    L’Église n’est pas dite «sainte» parce qu’elle est une communauté de saints, mais parce qu’elle a comme mission d’amener à la sainteté tous les hommes.


    En fait, l’Église, qui est une, sainte, catholique et apostolique, n’est pas dite «sainte» parce qu’elle est une communauté de saints, mais parce que, composée de pécheurs – comme nous le sommes tous –, elle a comme mission d’amener à la sainteté tous les hommes, principalement les plus pécheurs. Le cardinal Bellarmin avait coutume de dire que ce qui compose l’Église, ce ne sont pas des saints, mais des pécheurs, les prostitués, les voleurs, les menteurs…. Et les pédophiles, ainsi que leurs victimes1

    L’Église n’est pas une société d’élites, un super-club de gens au-dessus des autres, qui jugent tous les hommes depuis leurs hauteurs. Son fondateur est mort sur une croix, le supplice le plus infamant de son époque. Bien qu’il fût profondément innocent, il fut jugé par les élites religieuses de son temps comme un blasphémateur et, sur une seule de ses paroles, condamné à la crucifixion. Et il n’a pas pu faire appel de cette condamnation, dont l’iniquité ne pourra jamais être dépassée ! Telle est la justice des hommes, que François Devaux juge supérieure à la justice divine2. Mais, le troisième jour, Dieu l’a ressuscité !

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  • Et si l'euthanasie cessait d'être un choix individuel pour devenir une décision économique imposée aux autres ?

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    De Damien Le Guay sur le Figaro Vox :

    Belgique: «Le risque que l'euthanasie ne soit pas un choix individuel mais une décision économique imposée aux autres»

    FIGAROVOX/TRIBUNE - 40% des citoyens belges sont favorables à l'arrêt des soins pour les personnes de plus de 85 ans, selon une étude du Centre fédéral d'expertise des soins de santé. «Le glissement, dans les têtes, d'une liberté pour moi à un programme collectif d'élimination des ‘‘bouches inutiles'' vient d'être prouvé», s'inquiète le philosophe Damien Le Guay. 


    Philosophe, éthicien, membre émérite du Conseil scientifique de la Société française d'accompagnement et de soins Palliatif (La SFAP), Damien Le Guay enseigne au sein des espaces éthiques régionaux d'Ile-de-France et de Picardie. Il est l'auteur de plusieurs essais sur la mort, dont, notamment Le fin mot de la vie (Le Cerf, 2014).


    On présente toujours la question de l'euthanasie sous l'angle de la liberté individuelle. Ce serait une liberté supplémentaire, et une liberté qui ne retirerait rien à personne. Ce leitmotiv est répété à satiété au point qu'il semble être devenu une vérité d'évidence! Alors, pourquoi ne pas faire le pas et, une bonne fois pour toutes, loin des supposées hypocrisies, légaliser l'euthanasie. La sociologue Irène Théry disait au Président de la République lors de la rencontre entre celui-ci et des intellectuels que «non seulement l'ancienne règle du jeu est obsolète» et il faut en promouvoir une autre, mais surtout, il faut se méfier des «mouvements contre-révolutionnaire» et des «crispations identitaires».

    En face, ceux qui s'opposent à cette légalisation, les médecins, les accompagnants de soins palliatifs, tous ceux qui sont tous les jours au bord du lit des patients en fin de vie, disent que cette «liberté individuelle» a de nombreux effets collectifs qui finissent, d'une manière ou d'une autre, par restreindre les demandes d'aide, d'assistance, de soutien et de dialogue. Proposer un «soin euthanasique» atténue la force de résistance des patients, dès lors qu'existe une solution à leurs souffrances, la plus évidente de toutes, une «mort douce» qui arrangerait tout le monde. Nous passons d'un dialogue constructif à une impasse thérapeutique.

    Selon plusieurs études menées en Belgique au Centre fédéral d'expertise des soins de santé, 40 % des Belges estiment que pour ne pas alourdir le budget de la sécurité sociale, il ne faut plus administrer de traitements coûteux qui prolongent la vie des personnes âgées de plus de 85 ans. On le voit: l'euthanasie, qui est présentée comme une «liberté individuelle» finit, de fil en aiguille, avec le temps et l'habitude, par devenir une solution économique pour soulager un État-providence qui mutualise toutes les dépenses des plus malades.

    40 % des Belges estiment que pour ne pas alourdir le budget de la sécurité sociale, il ne faut plus administrer de traitements coûteux qui prolongent la vie des personnes âgées de plus de 85 ans.

    Mais bien entendu, il est plus facile de considérer qu'il y a un «complot des curés et des médecins» pour faire souffrir toujours plus, comme ne cesse de le dire M. Romero, qui milite en faveur de l'euthanasie. Il est plus facile de pratiquer une sorte de militance médiatique, avec l'affaire Anne Bert et maintenant l'affaire Anne Ratier, loin des débats contradictoires, de la discussion argumentative.

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  • Qu'a fait Jean-Paul II face aux abus sexuels dans l'Eglise ?

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    Du Cardinal Dziwisz sur Vatican News :

    Lutte contre les abus : le cardinal Dziwisz revient sur l’action de Jean-Paul II

    L’archevêque émérite de Cracovie, qui fut le secrétaire particulier du saint Pape polonais, revient sur les actions menées durant son pontificat pour lutter contre les abus sexuels.

    Dans ce long communiqué diffusé ce mercredi 20 mars en italien et en anglais et diffusé par la conférence épiscopale polonaise, le cardinal Stanislaw Dziwisz revient sur l’action menée par le Pape polonais. En voici une traduction intégrale en français :

    “Jean-Paul II face aux abus sexuels dans l’Église”

    «Les affirmations considérant que Jean-Paul II aurait tardé à propos de la gestion de la réponse de l’Église aux abus sexuels sur mineurs de la part de certains clercs, sont injustes et sont démenties par les faits historiques. 

    Jean-Paul II en tant que Pape n’a pas remplacé les évêques dans leurs pays respectifs dans leurs responsabilités. En observant la vie des Églises locales, il a vu comment on s’en sortait avec les problèmes émergents. Lorsque c’était nécessaire, il est venu les aider, souvent de sa propre initiative. Il le fit aussi sur demande des épiscopats locaux.

    C’est ainsi qu’il a réagi à la crise des abus sexuels sur mineurs. Lorsque dans les années 80 du siècle dernier, cette crise a commencé à fermenter au sein de l’Église américaine, le Pape a d’abord observé les actions de l’épiscopat américain, et quand il en est arrivé à la conclusion que ceux-ci avaient besoin de nouveaux instruments pour combattre ces crimes, il a octroyé de nouveaux droits aux supérieurs ecclésiastiques. Ces derniers étaient pour les évêques une indication sans équivoque de la direction vers laquelle leur combat devait s’orienter. Il suffit de rappeler qu’en 1994, Jean-Paul II a émis un indult (dérogation canonique) pour les États-Unis, et deux années plus tard pour l’Église d’Irlande, approuvant ainsi la politique connue comme “Tolérance zéro”. Le Pape était choqué. Il n’entendait pas tolérer le crime de la pédophilie dans l’Église et il l’a combattu.

    Quand il s’est avéré que les épiscopats locaux et les supérieurs religieux ne s’en sortaient pas avec ce problème, pendant que la crise se diffusait dans d’autres pays, il a convenu que la crise ne concernait pas seulement le monde anglo-saxon, mais qu’elle revêtait un caractère global.

    Nous savons qu’en 2002, il y eut une vague de révélations aux États-Unis en raison de publications connues de tous comme “Spotlight”. Tous ne se souviennent pas, en revanche, qu’une année avant cet évènement, en mai 2001, à l’initiative du Saint-Père, a été promulgué le document “Sacramentorum sanctitatis tutela” (la protection de la sainteté des sacrements). À cette occasion, le Pape a également promulgué les normes “À propos des délits les plus graves”. Nous connaissons l’importance cruciale de cet acte légal. Jean-Paul II réservait tous les crimes sexuels sur mineurs de moins de 18 ans, commis par des clercs, à la juridiction du tribunal apostolique de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi. Il obligeait aussi chaque évêque et supérieur religieux à rendre compte à cette Congrégation de tous ces crimes, dont la probabilité était confirmée au cours de l’enquête préliminaire, prévue par le Code de Droit canonique. La procédure ultérieure se poursuivait désormais sous le contrôle du tribunal apostolique.

    Jean-Paul II a présenté son analyse de la crise en avril 2002 aux cardinaux américains, appelés au Vatican après la publication de “Spotlight”. Grâce à des règles claires, indiquées par le Pape, l’ampleur des abus aux États-Unis a diminué. Jusqu’à aujourd’hui, cette analyse est un point de repère pour tous ceux qui combattent les crimes d’abus sexuels sur mineurs commis par des clercs. L’analyse aide à diagnostiquer la crise et indique la direction de sortie de celle-ci. Le sommet convoqué par le Pape François au Vatican le montre; dans la lutte contre ce problème il poursuit résolument le chemin de ses prédécesseurs.

    Enfin, je dois mentionner le cas de Maciel Delgollado. On attribue à Jean-Paul II la couverture de son activité criminelle. Les faits parlent indubitablement de manière différente. Je veux seulement rappeler que la Congrégation pour la Doctrine de la Foi a commencé une enquête sur les accusations au cours du pontificat de Jean-Paul II, précisément en décembre 2004. À ce moment-là, celui qui était alors promoteur de justice, et qui est aujourd’hui l’archevêque Charles Scicluna, fut envoyé, avec un autre avocat, au Mexique et aux États-Unis pour exécuter les activités nécessaires en la matière. C’est seulement avec la connaissance et l’approbation de Jean-Paul II qu’il était possible de décider de commencer cette enquête, qui ne fut pas même interrompue lors de la période de sede vacante après la mort du Pape Jean-Paul II, et qui ne pouvait donc pas se conclure par une sentence au début du pontificat de Benoît XVI.

    Stanisław Cardinal Dziwisz

    Cracovie, le 20 mars 2019»

  • L'observateur permanent du Saint-Siège dénonce la théorie du genre à l'ONU

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    D'Hélène Ginabat sur zenit.org :

    Mgr Auza analyse les fondements anthropologiques de l’idéologie du genre

    Si, jusqu’à récemment encore, « il y avait une compréhension claire de ce que signifie être une femme », affirme Mgr Auza, « ce consensus s’est malheureusement érodé en raison du phénomène récent de l’identité et de l’idéologie du genre ». Dans ce contexte, déplore-t-il, la féminité est désormais « considérée comme la façon dont on se pense ou dont on s’exprime ». Maintenant que « beaucoup cherchent à imposer un changement fondamental dans sa signification », estime le représentant du Saint-Siège, la communauté internationale doit se poser « l’importante question préliminaire “Qu’est-ce que la femme ?” ».

    Mgr Bernardito Auza, observateur permanent du Saint-Siège à l’ONU, est intervenu à l’événement parallèle intitulé « Égalité des sexes et idéologie du genre : Protéger les femmes et les filles », aux Nations Unies à New York, le 20 mars 2019.

    Le pape François, rappelle Mgr Auza, a été « très clair sur les dangers pour les individus et la société découlant de l’idéologie du genre ». Pour lui, « en niant “la différence et la réciprocité dans la nature d’un homme et d’une femme”, en promouvant “une identité personnelle et une intimité émotionnelle radicalement séparées de la différence biologique entre homme et femme” », les fondements anthropologiques de l’idéologie du genre « font finalement de l’identité humaine “un choix individuel” et sapent “la base anthropologique pour la famille” ».

    Voici notre traduction du discours prononcé par Mgr Auza.

    HG

    Discours de Mgr Bernardito Auza

    Excellences, Mesdames et Messieurs les intervenants, chers amis,

    Je suis très heureux de vous souhaiter la bienvenue à la manifestation de ce matin sur l’égalité des sexes et l’idéologie de genre et la nécessité de protéger les femmes et les filles, que le Saint-Siège est heureux de parrainer, avec la Heritage Foundation.

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  • Eglise : ce qui est nécessaire face aux abus sexuels

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    De Christian Spaemann (sur Lifesitenews) en traduction française sur "Correspondance européenne" :

    Église catholique: ce qui est nécessaire face aux abus sexuels

    Le soi-disant sommet sur les abus à Rome est devenu un sommet du non-dit et du passé sous silence. Le cardinal Blase Cupich, un des organisateurs, a estimé de pouvoir liquider le problème du lobby homosexuel dans le clergé avec un stratagème d’argumentation. Il serait même vrai – c’était sa thèse – que 80% des cas d’abus sexuel dans l’église ont lieu entre hommes, mais l’homosexualité ne serait pas par elle-même à l’origine des cas d’abus.

    Par rapport aux données factuelles, une telle affirmation du cardinal se révèle non peu effrontée. Dans ce contexte il faut clarifier dès le départ qu’il ne s’agit pas, ici, de montrer au doigt en généralisant, les motivations individuelles de personnes homosexuelles qui souhaitent accéder au sacerdoce.  On ne peut nier non plus qu’il existe des prêtres authentiques et à la vie sainte avec des inclinations homosexuelles. Cependant, il doit être possible de regarder la réalité telle qu’elle est.

    Il n’y a pas seulement le fait que le pourcentage de pédophilie et de pédérastie parmi les homosexuels est beaucoup plus haut que parmi les hétérosexuels, mais aussi celui que les relations homosexuelles sont, sur le plan statistique, extrêmement fragiles. Des études récentes, effectuées parmi les homosexuels mêmes, suggèrent que les relations homosexuelles masculines durent, en moyenne, un an et demi et sont en prévalence associées à des nombreux contacts sexuels étrangers à la relation.

    Cette fragilité relationnelle ne dérive pas uniquement par l’insuffisante complémentarité de partenaires du même sexe mais, sur la base de toutes les expériences, même par la tendance compensatoire, auto-référentielle et identitaire-régulative de cette forme de sexualité. Les données actuelles permettent, déjà en soi, de comprendre pourquoi dans le contexte d’une homosexualité vécue, contrairement à l’hétérosexualité, il se forme des réseaux de collaboration, des lobbies. Si, en plus, on considère que, selon les études les plus récentes, seulement 1,5% environ des hommes dans le monde occidental peut se définir stablement homosexuel, en arrivant jusqu’à 4,5% des hommes si on ajoute ceux qui se considèrent bisexuels, tandis que, en revanche, plus que 80% des abus dans l’Église sont caractérisés par l’homosexualité, il est donc nécessaire de se demander s’il soit vraiment légitime de penser que l’Église n’ait aucun problème avec l’homosexualité vécue et qu’elle ne soit en relation de cause à effet avec les scandales des abus.

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  • Avortement : l'état du Mississipi a adopté le "Heartbeat Bill"

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    IVG : LA « HEARTBEAT BILL » ADOPTÉE PAR LE PARLEMENT DU MISSISSIPI

      

    Mardi, le parlement du Mississipi a adopté une loi interdisant l’avortement dès lors qu’un rythme cardiaque peut être détecté chez l’embryon, soit à partir de 6 semaines de grossesse (cf. Deux initiatives législatives pro-vie aux USA). Baptisée « Heartbeat bill », cette loi « comporte une exception en cas de complications médicales ». Le texte doit être approuvé par le gouverneur, Phil Bryant, qui s’est dit via un tweet « impatient de la signer très prochainement ».

    Au Kentucky, une loi similaire a été adoptée la semaine dernière, mais elle a été « immédiatement bloquée par un juge, comme ce fut déjà le cas dans l'Iowa » (cf. Deux nouveaux états américains votent une loi interdisant l'avortement dès que les battement du coeur du foetus sont détectables). Les états de Tennessee et de Géorgie envisagent également de légiférer en ce sens.

  • L'Eglise a aussi sa justice

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    Après le concile Vatican II, il était de bon ton de s’interroger, dans le climat post-soixante-huitard, sur l’opportunité pour l’Eglise d’avoir encore un code de droit canonique. Une version revue et largement corrigée de l’édition de 1917 vit néanmoins le jour en 1983. Mais qu’en est-il dans ce nouveau contexte de l’exercice réel du droit de punir ?  Une réflexion de Denis Sureau sur son blog « Chrétiens dans la Cité » :

    « La difficulté de la hiérarchie à sanctionner les comportements de ses membres révèle une méconnaissance du rôle de la justice dans l'Eglise.

    Un magistrat retraité, Denis Salas, vient de déclarer que le juge est « le garant de la morale commune, sans laisser aucune autre institution se substituer à lui. Y compris l’Église. » Et d’ajouter : « ce n’est pas à l’Église d’apprécier la gravité des fautes commises par ses membres, ni de définir ce qui est prescrit et ce qui ne l’est pas » (La Croix, 6 mars). C’est son point de vue, mais certainement pas celui de l’Église. En effet, l’Église dispose de son propre droit pénal, de sa propre justice, qu’elle exerce sur ses membres, et cela depuis ses origines. C’est l’enseignement même du Christ : si un frère vient à pécher et refuse d’écouter la communauté, c’est à l’Église de l’exclure, elle qui a reçu pouvoir de lier et délier (cf. Mt 18,15-18). Face à un cas d’un chrétien incestueux, saint Paul demande aux Corinthiens qu’il soit jugé et excommunié : Enlevez le mauvais du milieu de vous (1Co 5,13).

    Or c’est une leçon qui n’a pas été retenue par les évêques qui, confrontés aux scandales sexuels du clergé, ont cru pouvoir se passer de la justice canonique et préféré étouffer les affaires. Cette politique contraire à la discipline de l’Église s’est révélée fort imprudente et se retourne aujourd’hui contre eux. Le cas du pédophile Père Bernard Preynat est ici exemplaire : bien que dénoncé dès 1991, Mgr Albert Decourtray s’était contenté de le mettre à l’écart un semestre avant de lui confier d’autres ministères, y compris auprès d’enfants ; son procès canonique n’a été ouvert que 25 ans plus tard et – pis encore – gelé en attente du jugement civil.

    Pourtant l’Église dispose de ressources judiciaires adaptées à ce type de péchés : les manquements au célibat sacerdotal sont visés par Code de droit canonique (canon 277), qui précise notamment que l’évêque doit « porter un jugement sur l’observation de cette obligation ». En effet, « L’Église a le droit inné et propre de contraindre par des sanctions pénales les fidèles délinquants » (can. 1311). Au fil des siècles (la corruption des clercs ne datant pas d’hier), les tribunaux ecclésiastiques ont mis en œuvre toute une série de mesures : suspense, enfermement dans des monastères pour faire pénitence, privation de ressources, renvoi de l’état clérical, excommunication… Et s’il fallait aller plus loin, l’Église livrait le coupable au bras séculier afin que l’autorité civile le punisse à partir de ses propres lois. Où l’on voit que la justice de l’Église n’est pas exclusive de celle de la cité. Mais elle est toutefois première : saint Paul reproche vertement aux Corinthiens de faire appel, pour trancher leurs litiges, aux tribunaux païens, des gens que votre Église méprise. Plus encore, saint Paul écrit que ce sont les saints qui jugeront le monde (cf. 1Co, 6). Autrement dit : c’est à l’Église de juger le monde et non l’inverse. Prétention que lui refuse évidemment l’État séculier.

    « L’Église doit être une contre-discipline face à la discipline du monde », affirme le théologien américain William Cavanaugh, qui a finement analysé l’affaiblissement de la visibilité de l’Église comme corps social, la tentation de la réduire à un pur royaume spirituel. Face aux scandales sexuels, l’épiscopat a été inspiré par un mauvais anti-juridisme. Dans la catéchèse, la notion même de jugement a été évacuée, comme si l’Église n’enseignait pas l’existence après la mort d’un double jugement : particulier puis général. Or si les sanctions pénales ont dans l’Église pour but de rétablir la justice (rendre à chacun ce qui lui est dû : ce qui implique de ne pas oublier les victimes), elles ont aussi une valeur médicinale : d’inciter le pécheur au repentir, à la réconciliation nécessaire au salut. La sanction la plus grave qu’est l’excommunication formelle revient moins à exclure le pécheur notoire de l’Église que de manifester qu’il s’est lui-même exclu, tout en offrant la possibilité de se réconcilier, moyennant des actes de pénitence. Cette séparation conforte ainsi la visibilité de l’Église. Pour sortir du bourbier où elle se trouve avec l’accumulation de scandales sexuels en tous genres, elle doit à nouveau affirmer et pratiquer son droit. »

    Ref. L'Eglise a aussi sa justice 

    Avec sa clarté d’expression coutumière, Benoît XVI déclarait ceci dans « Lumière du monde », l’un de ses derniers livres d’entetiens avec le journaliste Peter Seewald :

    « Ce ne sont pas seulement les abus qui bouleversent. C'est aussi la manière dont on a procédé avec eux. Les faits eux-mêmes ont été tus et camouflés pendant des décennies. C'est une déclaration de faillite pour une institution qui a inscrit l'amour sur sa bannière.

    À ce sujet, l'archevêque de Dublin m'a dit quelque chose de très intéressant. Il a dit que le droit pénal ecclésiastique avait fonctionné jusqu'à la fin des années 1950 ; il n'était certes pas parfait — il y a là beaucoup à critiquer — mais quoi qu'il en soit : il était appliqué. Mais depuis le milieu des années 1960, il ne l'a tout simplement plus été. La conscience dominante affirmait que l'Église ne devait plus être l'Église du droit mais l'Église de l'amour, elle ne devait pas punir. On avait perdu la conscience que la punition pouvait être un acte d'amour. Il s'est produit aussi à cette époque, chez des gens très bons, un étrange obscurcissement de la pensée.

    Aujourd'hui, nous devons de nouveau apprendre que l'amour pour le pécheur et l'amour pour la victime sont maintenus dans un juste équilibre si je punis le pécheur sous une forme possible et adaptée. Il y a eu dans le passé une altération de la conscience qui a provoqué un obscurcissement du droit et masqué la nécessité de la punition. En fin de compte est aussi intervenu un rétrécissement du concept d'amour, qui n'est pas seulement gentillesse et amabilité, mais qui existe aussi dans la vérité. Et que je doive punir celui qui a péché contre le véritable amour fait aussi partie de la vérité. »

    JPSC

  • Un appel de "l'Homme Nouveau" que nous relayons bien volontiers

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    Chers lecteurs de L’Homme Nouveau…

    Rédigé par Philippe Maxence le  dans Éditorial

    Chers lecteurs de L’Homme Nouveau…

    Les scandales redoublent 

    Semaine après semaine, nous semblons assister à une accélération dans la dégradation de la civilisation chrétienne. Depuis des années, le scandale de la pédophilie au sein de l’Église fait la Une des journaux. Récemment, le livre Sodoma, largement analysé dans notre dernier numéro, a tenté de disqualifier davantage encore la doctrine catholique et les membres de l’Église. Début mars, Arte a diffusé une enquête mettant des clercs en cause dans des cas d’abus sexuels envers des religieuses ou des femmes en lien avec des institutions catholiques. Émission choc, insoutenable par les accusations qui y furent proférées et qui révèlent là aussi un profond scandale, en contradiction directe avec la foi et la morale catholiques.

    Rappelons que le résultat de telles actions ne se limite pas toujours au seul scandale parmi les fidèles ou à l’habituelle mise en cause de l’Église. On peut aussi en mourir. L’an dernier, deux jeunes prêtres se sont ainsi suicidés. Un phénomène relativement nouveau qui s’explique aussi (pas seulement, bien sûr) par le climat délétère dans lequel vit aujourd’hui le clergé. Plus récemment, un couple a été condamné pour avoir accusé faussement un prêtre d’attouchement sur des enfants mineurs. Dans ce dernier cas, l’évêque avait immédiatement sanctionné le prêtre et l’avait éloigné le temps de l’enquête. Mais il avait aussi rendu public son nom. Sans se soucier visiblement du respect de sa réputation !

    Vers une ère postchrétienne

    Les scandales sexuels ne sont pas tout ! Dans un livre publié lui aussi début mars (1), le directeur de l’Ifop, Jérôme Fourquet, montre le basculement de civilisation actuellement à l’œuvre. Pour lui, les choses sont désormais claires : la civilisation chrétienne est morte. Des preuves ? Le renversement au plan de la parentalité, l’acceptation massive de l’homosexualité et du « mariage » éponyme, la PMA et tout l’attirail qui l’accompagne, mais aussi la chute abyssale du nombre de prêtres, l’augmentation des prénoms d’origine musulmane et la disparation de celui de… Marie. Donné à 20,5 % de la population en 1900, ce prénom était en dessous des 15 % pendant la Première Guerre mondiale et à 1 % dans les années 1970. Il est désormais sous cette barre fatidique (0,3 % en 2016). Baptêmes, mariages religieux, enterrements connaissent aussi une courbe spectaculairement descendante. On peut bien sûr discuter les chiffres, mais pas les grandes ten­dances. Si ce n’est déjà fait, c’est pour bientôt : le postchristianisme est à nos portes.

    Des causes connues

    Les causes sont évidemment multiples. Indiquons en deux, très rapidement, quitte à y revenir un jour plus profondément. La déchristianisation est le fruit d’un long processus de lutte contre l’Église auquel la Révolution française a donné une assise institutionnelle qui en a démultiplié les effets. Faute de l’avoir analysé avec rigueur et parce que nous avons toujours préféré pactiser et nous laisser intégrer dans ce système global, nous en subissons aujourd’hui directement les effets.

    Face à une telle situation allant en s’accélérant, depuis plus de cinquante ans maintenant, l’Église a choisi de ne plus prêcher la radicalité de la foi, la totalité du dogme, les fins dernières, la nécessité de la grâce, la réalité du péché, les exigences morales, en un mot la Croix. Là encore, les effets sont sous nos yeux : scandales à l’intérieur de l’Église, désintérêt ou haine renforcée à l’extérieur.

    Transmettre l’espérance chrétienne

    Chers lecteurs de L’Homme Nouveau, les Apôtres se sont aussi trouvés dans la peur et le désespoir alors que la tempête se déchaînait et que le Christ semblait dormir. Mais le Christ est fidèle et notre espérance n’est pas vaine. Numéro après numéro, nous vous le redisons : nous avons tout un monde à refaire chrétien, à commencer par nos enfants et nos petits-enfants et tous ceux qui les entourent. L’Homme Nouveau ne peut que proposer la radicalité de la foi catholique et montrer le plus possible les fruits de la civilisation chrétienne.

    Pour ce faire, je ne crains pas de vous le dire : nous avons encore besoin de vous. Non pas pour nous, mais pour ceux qui doivent entendre la vérité. Pour transmettre ! Le Carême est un temps par excellence de conversion et de sacrifice. Si chacun de nos lecteurs – oui, vous qui me lisez en ce moment ! – nous offre en guise de don de Carême 2019, seulement 10 € (mais multipliés par le nombre de tous nos lecteurs), nous pourrons engager les efforts nécessaires pour transmettre l’espérance chrétienne. À vrai dire, nous y croyons tellement que nous nous sommes déjà engagés concrètement (et financièrement !) dans cette voie. Nous vous en reparlerons dans notre prochain numéro. Mais n’attendez pas : rejoignez-nous dès maintenant ! 

    1. L’Archipel français, Le Seuil, 384 p., 22 €.

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  • Les "hommes en noir" débattent des scandales à répétition et des actes anti-chrétiens qui se multiplient

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    Pour cette septième émission, avec l'abbé Celier, l'abbé Barthe et Daniel Hamiche, sous la direction de Philippe Maxence les sujets suivants ont été abordés :

    1°) Scandales à répétition, l'Église est-elle dans la tourmente ?

    2°) Augmentation record des actes anti-chrétiens.

    3°) Le ralliement, un basculement historique ?

  • Liège : Carême 2019 à l’église du Saint-Sacrement. Une date à retenir : mercredi 27 mars (19h30).

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    EGLISE DU SAINT-SACREMENT

    Bd d’Avroy, 132 à Liège

    careme à l'église du saint sacrement Liège GOPR0645.JPG

    MERCREDI 27 MARS 2019 À 19H30

    Récollection animée par l’abbé Claude GERMEAU, directeur du Foyer des Jeunes d’Herstal et l’abbé Marc-Antoine DOR, recteur de l’église du Saint-Sacrement 

    affiche_recollection careme 2019.jpg 

    A retenir aussi :

    mardi 19 mars 2019

    de 17h00 à 19h00 : adoration eucharistique et confessions

    19h00: messe en l'honneur de saint Joseph, patron principal de la Belgique (missel de 1962, chant grégorien) 

    ______________ 

    Restauration_depliant - Copie.jpgSursum Corda asbl. Association pour la sauvegarde de l’église du Saint-Sacrement au Boulevard d’Avroy, 132 à Liège. Siège social : Rue Vinâve d’île, 20 bte 64, Liège

    Tel. 04 344 10 89 (si on ne répond pas : GSM 0470 94 70 05).

    E-mail : sursumcorda@skynet.be.

    Web : http://eglisedusaintsacrementliege.hautetfort.com .

    Faire un don pour la restauration de l’église du Saint Sacrement ? 300.000 euros restent à trouver ! Vous pouvez faire un don fiscalement déductible pour la restauration de l’église du Saint-Sacrement en versant le montant de votre choix au compte de projet : IBAN BE10 0000 0000 0404 – BIC BPOTBEB1 de la Fondation Roi Baudouin, rue Brederode, 21, 1000 Bruxelles, avec, en communication, la mention structurée (indispensable) : 128/2980/00091.  

    Pour en savoir plus sur les enjeux de cette restauration, cliquez ici : Restauration de l'église du Saint-Sacrement à Liège . L'évêque s'implique. Et vous?

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  • Carême 2019 avec saint Bernard de Clairvaux : des degrés de l’humilité et de l’orgueil

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    KTO : la foi prise au mot : « voici le second numéro de notre série de Carême sur les grands textes spirituels. Après le XXe siècle avec Thérèse de Lisieux, nous voilà maintenant au Moyen Âge pour parler des Degrés de l'humilité et de l'orgueil de saint Bernard de Clairvaux. Faisant passer en Occident, les méditations des Pères grecs sur l´échelle de la sainteté, ce texte influença durablement la morale et la pratique des monastères, mais aussi des laïcs. Nous allons découvrir que ce traité exerce jusqu´à aujourd´hui une influence considérable. Partons donc à sa découverte en compagnie des trois invités de Régis Burnet : Catherine Vincent, historienne médiéviste, Christian Trottmann, auteur de Bernard de Clairvaux philosophe et homme d'action (Institut universitaire européen Rachi), et pendant toute la série, le père François Potez, curé de la paroisse Notre-Dame du Travail, à Paris. Diffusé le 17/03/2019 / Durée : 52 minutes »

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