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Ethique - Page 287

  • La médiatisation du geste d'Anne Bert suscite des réactions indignées

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    MALADIE DE CHARCOT : « NOUS NE NOUS RECONNAISSONS PAS DANS LA DEMANDE D’ANNE BERT »

     

    L’Arsla[1], l’association pour la recherche sur la SLA[2], regrette la médiatisation du geste d'Anne Bert associé à la maladie et déplorent un « raccourci Charcot-euthanasie ».

    « Nous avons reçu beaucoup d'appels de malades et de leurs proches pour dire leur indignation. Peu se reconnaissent dans ce choix très personnel, même si chacun connaît la réalité de la souffrance de cette maladie », explique Christine Tabuenca, directrice générale de l’Arsla. « Cela leur renvoie une image négative et ultime de la maladie alors que la grande majorité d'entre eux ne pense ni à l'euthanasie ni au suicide, qu'ils sont au contraire dans l'espoir et la vie, dans le combat, qu'ils profitent du présent et font tout pour compenser la perte d'autonomie ».

    L’association déclare « respecter cette dame », mais considère que sa médiatisation va provoquer un raccourcit « Charcot-euthanasie » et témoigne aussi d’un « non-respect » « du travail des médecins et des chercheurs qui accomplissent un formidable accompagnement médical et humain pour diminuer les souffrances ».

    Le professeur William Camu, neurologue au CHU de Montpellier, déplore également une médiatisation « excessive » : « C’est dommage de parler de la SLA uniquement en donnant la parole à cette dame, dont les interventions choquent beaucoup de mes patients. Je peux comprendre la révolte dans laquelle elle se trouve. D’autres patients sont dans le même état d’esprit. Et depuis qu’elle témoigne dans les médias, j’en connais au moins deux qui se sont mis aussi à réclamer l’euthanasie. Mais il faut bien comprendre qu’ils ne sont qu’une petite minorité de l’ensemble des patients ».

    Par ailleurs, il évoque les pistes de recherches, en particulier de thérapie génique, face à la sclérose latérale amyotrophique (SLA). Bien qu’il n’existe pas de traitement permettant aujourd’hui de guérir la SLA, « un médicament, le riluzole, permet de diminuer la souffrance des cellules nerveuses et leur vitesse de dégénérescence […] et améliore le pronostic vital de 30 %. Cela veut dire qu’au bout d’un an et demi de traitement, il y a 30 % de décès en moins avec ce médicament. Globalement, cela permet de gagner une année de vie supplémentaire. Cela reste bien sûr insuffisant mais nous fondons de gros espoirs sur d’autres pistes de recherches, notamment fondées sur la thérapie génique ».

    Pour aller plus loin :

    Euthanasie : Agnès Buzyn répond à Anne Bert

    Fin de vie : un autre regard sur la maladie de Charcot

     

    [1] Association fondée en 1984 par un neurologue et un patient comptant 10.000 adhérents et accompagnant 3000 malades des 7000 à 8000 recensés en France.

    [2] Abréviation pour la sclérose latérale amyotrophique (SLA), ou maladie de Charcot (du nom du médecin qui l’a décrite au 19e siècle).

    Sources: La Croix, Pierre Bienvault (19/09/2017) ; Le Figaro, Delphine de Mallevoüe(19/09/2017)

  • Parution d'un livre consacré aux dérives de l'euthanasie dans notre pays

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    Dans le Soir du 12 septembre dernier, la présidente de l'ADMD s'inquiète elle-même des dérives d’une éventuelle loi euthanasie… pour fatigue de vivre :

    Jacqueline Herremans alerte surtout sur les risques de dérives. La personne n’est-elle pas soumise à des pressions extérieures (de son entourage, de sa famille, par exemple) qui la pousseraient à demander l’euthanasie ? Autre dérive potentielle selon la présidente de l’ADMD : « On pourrait se dire : puisque des personnes âgées peuvent mettre fin à leur vie sereinement, pourquoi encore les soigner ? Il ne faudrait pas que des choix individuels deviennent de nouvelles normes sociétales… » Depuis l’élargissement de la loi aux mineurs, l’euthanasie n’a plus suscité d’importants débats remontant jusqu’au Parlement. L’ouverture du droit à l’euthanasie pour les personnes âgées « fatiguées de vivre » pourrait vraisemblablement en devenir un. La population belge semble prête, voire demandeuse. (Le Soir, 12/09/2017)

    Un ouvrage consacré à cette question devrait paraître ces prochains jours comme le signale SudInfo :

    Les dérives de l'euthanasie recensées dans un ouvrage qui pointe les pratiques en Belgique

    Le 23 septembre 2002, la loi euthanasie entrait en vigueur en Belgique. Sept jours plus tard, Mario Verstraete, atteint par la sclérose en plaques, était le premier à demander son application. Ce jeudi paraîtra un livre de l’université de Cambridge, auquel a participé un spécialiste belge. Il dénonce les dérives d’une pratique devenue « normale » en Belgique.

    Cela fait quinze ans que la loi euthanasie est d’application en Belgique. Notre pays est à la pointe de cette pratique qui est même « ouverte » aux mineurs. Ce jeudi, un livre sortira aux éditions de la célèbre université de Cambridge. Cet ouvrage, dont le titre traduit de l’anglais, est « Euthanasie et suicide assisté. Leçons de la Belgique », revient sur ces quinze années qui ont changé la fin de vie de bon nombre de Belges.

    Des milliers d’euthanasies sont déclarées chaque année en Belgique… Mais de nombreuses ne le sont pas  !

    > Le livre s’attarde aussi sur l’euthanasie pour les personnes vulnérables comme les enfants, les handicapés

  • Associations chrétiennes et Marche pour l'avortement : un démenti d'Entraide et Fraternité

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    Dans un "post" mis en ligne le 11 septembre consacré à la Manifestation européenne pour le droit à l'avortement du jeudi 28 septembre à Bruxelles, nous avions relevé que plusieurs associations chrétiennes de notre pays étaient liées au mouvement organisateur, celui de la "Marche Mondiale des Femmes". Mais, nous rétorque-t-on, cela n'implique pas que ces associations chrétiennes soutiennent toutes les initiatives de la Marche Mondiale des Femmes, comme le signale un démenti d'Entraide et Fraternité. Nous en prenons acte tout en regrettant que ces associations chrétiennes acceptent de faire partie d'une plate-forme qui promeut des manifestations et des mobilisations en opposition avec l'éthique chrétienne et le respect de la vie. 

    Entraide et Fraternité et Vivre Ensemble ne soutiennent en aucun cas cette manifestation pro-avortement. Nous ne sommes pas du tout liés ni à l’organisation ni à la promotion de cet événement.  

    Nous sommes effectivement membres de la plateforme la Marche Mondiale des Femmes comme organisme de lutte contre la pauvreté. Celle-ci regroupe différents membres qui ont en commun la défense des femmes. Il s’agit d’un vaste mouvement de solidarité autour des 4 thèmes suivants :

    • Pauvreté & indépendance économique – femmes et travail décent,
    • Violences envers les femmes,
    • Paix et démilitarisation,
    • Biens communs et accès aux ressources – souveraineté alimentaire. 

    http://www.marchemondialedesfemmes.be/index.php/fr/membres-marche-fr/liste-des-participants-fr Ces différents membres ne soutiennent pas tous toutes les actions de la Marche des Femmes ni  ne soutiennent toutes les mêmes revendications.

    Comme vous pouvez le voir sur la page web de cet  événement, nous ne sommes pas partie prenante/corganisateur ni promoteur de cette manifestation : http://www.marchemondialedesfemmes.be/index.php/fr/rencontre-europeenne-de-la-mmf-2017-bruxelles/flyer-de-la-manifestation-du-28-september. Notre nom n’y figure pas.

    Nous ne soutenons absolument pas cette marche contre (ô lapsus...) l’avortement. Nous déplorons que le blog de Belgicatho qui se veut blog de réinformation fasse de la désinformation à ce sujet et utilise notre nom et ceux d’autres organisations proches comme Justice et Paix. Que cherche-t-ils en faisant de tels amalgames malhonnêtes ?

    A Entraide et Fraternité/Vivre Ensemble, nous nous battons pour que le Livre de la Vie soit précisément réalité pour tant d’enfants, de femmes et d’hommes dans le monde et ici. Pas de doute que nous nous rejoignons dans le même combat, ainsi qu’avec les communautés chrétiennes de Belgique et nos partenaires d’ici et d’ailleurs.

    C'est, somme toute, une bonne nouvelle ! Et alors, on peut rêver de voir Entraide et Fraternité soutenir activement la prochaine Marche pour la Vie... 

  • Les "samedis philo" : programme du premier trimestre 2017-2018

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  • PMA pour toutes, dernière frontière avant le transhumanisme : une tribune percutante de François-Xavier Bellamy (mise à jour)

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    De Figaro Vox (lefigaro.fr) :

    François-Xavier Bellamy: «PMA pour toutes, dernière frontière avant le transhumanisme»

    FIGAROVOX/TRIBUNE - L'ouverture de la PMA pour toutes les femmes a été annoncée par le gouvernement. Pour François-Xavier Bellamy, une telle décision serait un dévoiement de la médecine et constituerait le point de bascule vers le transhumanisme.

    Ancien élève de l'École normale supérieure et agrégé de philosophie, François-Xavier Bellamy enseigne en classe préparatoire. Il est également l'auteur de Les Déshérités, ou l'urgence de transmettre (éd. Plon, 2014).

    Alors nous y voilà rendus, à cette frontière si longtemps rêvée, si longtemps imaginée, à cette frontière tant redoutée aussi. À la plus essentielle de toutes les frontières. Celle que les légendes de l'humanité ont tenté de décrire pendant des millénaires, celle qui a hanté les nuits des alchimistes, celle dont tant de héros et de puissants dans l'histoire ont recherché avidement la trace... La véritable Finis Terrae, le seuil du monde humain connu. Nous voilà prêts à passer la ligne. Et finalement ce n'est pas si impressionnant que cela. Et c'est peut-être ce qui est le plus inquiétant, au fond.

    Il n'y a qu'un pas à faire, et nous allons le faire presque sans y penser. Juste un pas de plus, comme n'importe quel pas. Sans voir la ligne sous nos pieds.

    On nous en avait pourtant parlé, de cette fameuse frontière dont les progrès de la science ne cessent de nous rapprocher. Le transhumanisme. L'homme augmenté. Nous avons eu le temps de l'imaginer, ce nouveau monde incroyable, qui devenait peu à peu attirant ou vaguement terrifiant à mesure qu'il semblait devenir possible.

    Monde où la médecine ne servirait plus à réparer les corps, mais à les mettre au service de nos rêves. Monde où le donné naturel ne serait plus une limite, ni un modèle - où l'individu enfin émancipé des frontières ordinaires du vivant pourrait modeler sa vie, et celle des autres, à la mesure de son désir. Nous avons eu le temps de l'imaginer, ce monde de science-fiction.

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  • Les droits de l’homme ne peuvent devenir « un fourre-tout rhétorique » répondant aux caprices de l'époque

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    D'Hélène Ginabat sur zenit.org :

    ONU : les droits de l’homme ne peuvent être « un fourre-tout rhétorique »

    Mise en garde par Mgr Janusz S. Urbanczyk (Traduction intégrale)

    « Le terme “droit de l’homme” doit être strictement et prudemment appliqué, de peur qu’il ne devienne un fourre-tout rhétorique, sans cesse élargi pour répondre aux caprices passagers de l’époque », avertit le Saint-Siège. « Une telle approche élastique discréditerait le concept même des droits de l’homme. »

    Mgr Janusz S. Urbanczyk, représentant permanent du Saint-Siège, est en effet intervenu à la séance d’ouverture de la Réunion de mise en œuvre de la dimension humaine 2017 de l’OSCE ce lundi 11 septembre 2017 à Varsovie.

    Pour la Doctrine sociale de l’Église, rappelle-t-il, « les droits de l’homme sont décrits comme universels, inaliénables et inviolables… La sécurité, la sûreté et la paix ne résultent pas de la limitation des droits de l’homme, mais plutôt de leur jouissance par tous, sans distinction de race, de sexe, de langue ou de religion ».

    Mgr Urbanczyk met aussi en garde contre le fait de « sortir ces droits de leur propre contexte, en limitant l’étendue de l’application des droits et en permettant de varier le sens et l’interprétation des droits et de nier leur universalité au nom de différentes perspectives culturelles, politiques et sociales ». « Une telle approche, explique-t-il, semblable à celle qui considère les droits de l’homme et les libertés fondamentales comme des privilèges accordés par l’État (pour être révoqués à son gré), nuit à l’idée même des droits de l’homme et entrave certainement leur jouissance par chaque homme et chaque femme. »

    Le rôle de l’OSCE est de « corriger » les « infractions, faire avancer la cause des droits humains universels et promouvoir la juste protection si nécessaire de ces droits », exhorte le représentant du Saint-Siège.

    Voici notre traduction de la déclaration en anglais de Mgr Urbanczyk.

    Madame la Présidente,

    Le Saint-Siège est heureux de participer à cette réunion  de mise en œuvre de la dimension humaine (HDIM) 2017 et remercie la Pologne, notre pays hôte, pour son hospitalité, ainsi que la présidence autrichienne de l’OSCE et le Bureau des institutions démocratiques et des droits de l’homme, pour la planification et l’organisation de cette réunion.

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  • ONU : une « minorité active » veut « imposer à tous les Etats la légalisation de l’avortement, du suicide assisté et de l’euthanasie au nom même du droit à la vie »

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    A L’ONU, UNE NOUVELLE DÉFINITION PARTIALE DU « DROIT À LA VIE »

      

    A l’ONU, le Comité des droits de l’homme « révise actuellement la définition du ‘droit à la vie’ en droit international ». Par ce biais, et « dans la plus grande discrétion », une « minorité active » veut « imposer à tous les Etats la légalisation de l’avortement, du suicide assisté et de l’euthanasie au nom même du droit à la vie » s’alarme l’European Center for Law and Justice (ECLJ).

    Le Comité des droits de l’homme « est chargé de rédiger une interprétation officielle des dispositions du Pacte international relatif aux droits civils et politiques », signé en 1966 par les Etats-parties. Ce texte sert ensuite de référence pour les juridictions nationales car le Comité peut « ‘juger’ les Etats quant à leur respect de ce traité ». Or, le projet en cours « affirme que l’accès à l’avortement est un droit » et s’appuie pour cela sur l’article 6 du Pacte qui dispose que « le droit à la vie est inhérent à la personne humaine. Ce droit doit être protégé par la loi. Nul ne peut être arbitrairement privé de la vie ». En outre « le texte ne pose aucune condition réelle ni délai au ‘droit’ d’accès à l’avortement », et « condamne sans les préciser les critères que les Etats posent à l’accès légal à l’avortement en ce qu’ils seraient ‘humiliants ou déraisonnablement contraignants’ ». Enfin le projet considère que « les Etats ont l’obligation de former les adolescents à l’usage de la contraception afin de préserver la santé des femmes contre les risques causés par l’avortement ».

    L’ECLJ s’inquiète de ce projet « gravissime », qui « renonce à reconnaitre l’existence même de la vie humaine avant la naissance » et « ne dit rien, ou presque de la protection des femmes qui souhaitent donner naissance à leur enfant, ni de la santé infantile et encore moins de l’obligation des Etats de prévenir le recours à l’avortement ».

    Sources: ECLJ (13/09/2017)

  • Quand une jeune fille trisomique interpelle Angela Merkel sur les avortements tardifs

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    De Benoît Pénicaut sur le site de l'hebdomadaire "Famille Chrétienne" :

    Vidéo - Une jeune fille trisomique interpelle Angela Merkel sur les avortements tardifs

    En direct à la télévision allemande, Natalie, elle-même porteuse de trisomie 21, interpelle Angela Merkel sur les trop nombreux avortements tardifs de personnes handicapées. « Mes semblables et moi vous demandons, madame Merkel, quel est votre avis sur les avortements tardifs ? Pourquoi est-t-il permis d'avorter les bébés porteurs de trisomie 21 jusqu'à la naissance ? »

    Visiblement gênée, Angela Merkel a répondu : 

    « On a au moins réussi à rendre obligatoire un entretien pour les avortements tardifs, les parents doivent y réfléchir encore une fois pendant trois jours pour prendre la décision d’avorter. C‘était déjà incroyablement difficile d’obtenir une majorité sur ce sujet, car on nous a dit que cela relève du libre-choix des parents, surtout de la mère. Mais quand on voit quelle personne formidable vous êtes, je ne peux que dire qu’il était juste et important d’y réfléchir. »

  • Le point sur l'euthanasie et les Frères de la Charité (IEB)

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    Du bulletin d'information de l'Institut Européen de Bioéthique (13 septembre) :

    La branche belge des Frères de la Charité se rebelle et confirme sa position relative à l'euthanasie

    12/09/2017 - Fin de vie

    Fondée en 1807, la Congrégation des Frères de la Charité est une association  de consacrés et de laïcs dont le charisme ("Le Père Triest et sa perceptions des bons soins"), déployé dans le monde entier, est de prendre soin des personnes fragilisées par la maladie mentale. En Belgique, ce sont près de 5000 personnes malades qui sont accompagnées quotidiennement dans treize institutions psychiatriques du pays.

    En Avril 2017, le Conseil d’Administration, constitué majoritairement de onze laïcs et de seulement trois Frères de la Charité, avait publié sa décision de rendre possible l’euthanasie des malades psychiatriques qui le demanderaient, même s’ils ne se trouvaient pas en fin de vie.

    Le supérieur Général au niveau mondial des Frères de la Charité, le Frère René Stockman, avait réagi immédiatement par communiqué de presse soulignant combien cette décision ne mettait plus le respect de la vie au cœur des soins, et de plus, était en totale contradiction avec l’Enseignement de l’Eglise catholique de laquelle se revendiquent pourtant les membres du Conseil d’Administration.

    Confirmé dans ses démarches par les responsables de l’Eglise à Rome, le Frère Stockman avait demandé au Conseil d’Administration de revoir sa position, faute de quoi, en tant que responsable mondial de la Congrégation, il devrait prendre des mesures juridiques pour les institutions belges des Frères de la Charité (15.000 personnes y travaillent). Le Pape François avait rappelé qu’une euthanasie constitue le « meurtre délibéré moralement inacceptable d’une personne humaine ». En date du 10 août, la Salle de presse du Saint-Siège confirmait que le pape avait pris le dossier en main et qu’il avait bien demandé à la communauté belge des Frères de la charité de renoncer à laisser pratiquer l’euthanasie sur des patients qui résident dans leurs centres psychiatriques.

    Ce 12 Septembre 2017, se rebellant ouvertement, le Conseil d’Administration a réaffirmé sa position comme quoi les malades psychiatriques pourront être euthanasiés dans ses implantations belges.

    Voulant justifier leur position, les responsables ont publié une synthèse reformulant une nouvelle éthique qui veut « prendre en compte le changement et les évolutions au sein de la société ». Ils la détaillent en deux pages et la considèrent « conforme à la doctrine de l’Eglise catholique ». Selon le Prof. et Dr. Axel Liégeois de la KuLeuven, en charge de "l’éthique" chez les Frères de la Charité, la protection de la vie est « une valeur fondamentale mais plus absolue ».

    Le Frère René Stockman s'attriste du fait que « le Conseil d’Administration n’aurait plus l’intention de négocier le contenu de son texte.»

    Flash Expert de l'IEB : " Euthanasie pour troubles psychiatriques ou démence en Belgique : analyse des cas officiellement reportés"

  • Frères de la Charité : une video d'Arnaud Dumouch

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    Contre l'avis du pape François et du frère René Stockman, L'euthanasie a été votée dans les hôpitaux des frères de la charité en Belgique  

    L’organisation des frères de la charité a décidé ce 12 septembre 2017 de désobéir au pape François et de pratiquer l’euthanasie dans les établissements catholiques chargés des personnes handicapées.

    http://www.famillechretienne.fr/eglis...

    Que se passe-t-il au Royaume de Belgique ? Il se passe que la tolérance et l’ouverture du pape François ont eu un effet paradoxal : ils ont fait sortir à la lumière « la bête de la terre » (Ap 13, 11) qui était tapie depuis 60 ans au cœur de l’Eglise et que les papes avaient simplement mis sous le boisseau sans la nommer clairement, sans la désigner comme le fit saint Athanase à son époque pour l’hérésie de son temps. Le nom de cette hérésie est l’humanisme sans Dieu, l’humaniste de cette terre uniquement, sans vie surnaturelle avec Dieu, sans éternité. Le mot « hérésie » signifie, au sens originel « choix ». Il s’agit bien ici d’une « hérésie » car, tout en se revendiquant « catholique », elle a choisi d’exalter « une partie » du message de Jésus Christ (la dimension horizontale d’attention au prochain, dans ses besoins terrestres). Mais elle n’est plus catholique car elle en a rejeté toute la partie verticale, surnaturelle (le sens ultime de cette vie, l’Autre Réalité qui arrive). Son chef de file est le théologien Allemand Hans Küng qui vient lui-même de demander l’euthanasie à cause de son âge et de sa maladie de Parkinson. Il s’exprima dès les années 60 comme professeur de théologie, avant de quitter le sacerdoce. Selon lui, le vrai message du Christ, a été remis sur ses jambes après 2000 ans d’errance par « l’esprit de Vatican II » (la lettre de ce concile étant soumise « aux anciennes superstitions spiritualistes »). Ce « vrai message », c’est que Dieu a fait l’homme pour le bonheur sur terre, et que seule la construction du monde ici-bas est réaliste et légitime. Fini le fanatisme illuminé qui s’illusionnait dans une espérance de l’au-delà. Jésus est le révolutionnaire du bonheur sur terre. Il nous veut heureux maintenant et tout de suite. Cette idéologie a conquis le cœur des clercs, de la majorité des fidèles en Occident suite au traumatisme des deux guerres mondiales. Son chef de file en Belgique fut Gabriel Ringlet et le combattant inlassable qui essaya de maintenir un peu de spiritualité théologale fut Monseigneur Léonard.

    Que faire ?

    1° Identifier et nommer l’hérésie. C’est fondamental. On trouvera ici la raison de la nécessité de cette étape préalable de « mise en lumière ». Voici le récit de l’action théologique précise de saint Athanase au IV° s face à une crise tout aussi grave : Saint Athanase, Docteur de l’Eglise, la colonne de la foi catholique (+373) (64 mn), https://youtu.be/WhKbh4v45rs  Il faut donc se demander : Qu’est-ce que l’humanisme sans Dieu ? Pourquoi est-ce une hérésie ? En quoi est-ce différente de la foi et de l’espérance catholiques ?

    2° A court terme : imposer aux personnes ayant une autorité dans les structures catholiques, un « minimum déontologique », à savoir le serment de fidélité institué par saint Jean-Paul II en 1989. On en trouvera le texte ici. http://docteurangelique.free.fr/AD_TU... Il est évidemment impossible de demander d’adhérer intimement à cette foi. Mais le minimum est d’en défendre les conséquences lorsqu’on est responsable d’une instance catholique. L’idée du frère René Stockman de retirer le label catholique aux hôpitaux des frères de la charité qui sortiraient des exigences minimales du catholicisme ne me paraît pas bonne. C’est l’inverse qui me paraît souhaitable : les personnes qui se sont mises formellement en désobéissance avec les exigences minimales de la morale catholique doivent démissionner des instances dirigeantes et être remplacées par des défenseurs de la vie.

    3° A long terme : un travail de réappropriation de la foi catholique et de sa cohérence est à refaire. Ce sera un travail long et difficile tant le paysage intellectuel et spirituel est en ruine. C’est un travail sans espoir pour la génération de mai 68 mais plein d’espérance pour la génération des jeunes qui, abreuvée d’un monde terrestre sans but ultime, à soif de connaissances. Je l’ai expérimenté durant 20 ans dans les écoles où j’ai enseigné la religion catholique.

    Arnaud Dumouch, 12 septembre 2017

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  • Notre tâche : oeuvrer à la décolonisation idéologique

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    De Jean-Michel Beaussant sur le site de l'Homme Nouveau :

    Pour une décolonisation idéologique !

    À plusieurs reprises le Pape François a parlé de « colonisation idéologique » soutenue par des pays ou des lobbies très influents à l’encontre de la famille et de la loi naturelle. Le terme s’applique parfaitement au laïcisme et à sa dictature du relativisme. Explication et résolution de rentrée.

    Avec la sagesse surnaturelle propre à l’Église, les derniers papes ont induit des concepts particulièrement éloquents, fondés sur la réalité de notre monde contemporain : « culture de mort », « structures de péché », « dictature du relativisme », « totalitarisme sournois » de la démocratie moderne… Retenons ce dernier, en nous souvenant de ce que disait Benoît XVI à son propos : « Le sécularisme qui porte le sceau de l’Occident, différent et sans doute plus sournois que celui du marxisme, présente des signes qui ne peuvent que nous préoccuper. » (24 janvier 2008 aux évêques de Slovénie).

    Le nazisme plus sournois que le communisme

    Incompris de ses proches (les catholiques autrichiens) en son temps, le bienheureux Franz Jägerstätter avait dit similairement du national-socialisme qu’il était « plutôt plus sournois » voire « franchement plus dangereux » que le communisme en ce qu’il est moins ouvertement athée et matérialiste et peut, avec ses aspects subrepticement spirituels et ésotériques, pénétrer l’âme humaine sans se montrer sous son véritable visage d’ennemi mortel de Dieu et de l’humanité. « Selon moi, écrivait-il, ceux qui ne touchent pas aux églises mais complotent avec malice et astuce, ont plus de succès dans la destruction des âmes que ceux qui démolissent les bâtiments sacrés et emprisonnent les prêtres. »

    Laïcisme et islamisme

    Avec le recul, le propos n’est pas si osé qu’il n’y paraît et renvoie à celui du pape émérite. En risquant d’être aussi incompris des catholiques contemporains, on pourrait du reste poser également cette question de nos jours, relative­ment au sécularisme et au « communisme du XXIe siècle » (l’islamisme) : si le nazisme et le sécularisme sont plus sournois que le communisme, le laïcisme occidental n’est-il pas aussi plus insidieux que l’islamisme comme totalitarisme ? Sa « dictature du relativisme » n’est-elle pas plus perfide non seulement que les dictatures du XXesiècle (communisme et nazisme) mais également que celle – théocratique – de l’heure (l’islamisme) avec ses violences ostensibles ? Car il nous faut craindre davantage ceux qui tuent les âmes que ceux qui ne peuvent tuer que les corps, avertit l’Écriture. Martyr en grec veut dire témoin. Et il est aujourd’hui une forme de martyre non sanglant qu’il importe de saluer et soutenir en Occident face à un terrorisme intellectuel plus sournois que le terrorisme physique de l’Orient. Selon un courage et une grâce sans doute différents, l’un n’excluant d’ailleurs pas l’autre et pouvant même y conduire, comme en témoignent la vie et la mort de Jägerstätter.

    Refus de la compromission

    C’est le refus évangélique de la compromission évoqué le 12 août, dans une homélie au Puy du Fou – « Prions pour qu’une puissante et joyeuse Vendée intérieure se lève dans l’Église et le monde » – par le cardinal Sarah comme dans son fameux livre Dieu ou rien, où il appelle finalement à la même attitude morale que Soljénitsyne : « Le mensonge ne passera pas par moi. » Le laïcisme, lui non plus, ne détruit pas forcément les églises. Il ne nous interdit pas de croire au Christ mais il nous y oblige d’y croire comme à une opinion subjective aussi respectable et fantaisiste que toutes les autres croyances dans son temple relativiste : contre le dogme, tous les dogmes ou celui selon lequel il n’y en a pas, d’après la stratégie maçonnique ! Il nous est demandé de rejeter cette dictature du relativisme comme les premiers chrétiens refusaient, au milieu du polythéisme de leur époque, d’aller brûler trois grains d’encens au Panthéon, c’est-à-dire de sacrifier aux idoles en reniant le vrai Dieu. Dieu ou rien ! Comme les dissidents du communisme ou de l’islamisme, les dissidents chrétiens de la religion idolâtrique de l’Empire romain risquaient alors la mort, tandis que nous ne risquons pour l’heure qu’une certaine relégation sociologique.

    Avoir le courage de réagir

    Mais si nous ne risquons pas plus, n’est-ce pas précisément parce nous avons déjà mis un certain pied dans ce lieu idéologique de la démocratie religieuse et du culte de l’homme ? S’il s’agissait pour les premiers chrétiens de refuser de pénétrer dans le Panthéon clairement contraignant de Rome, il s’agit davantage pour nous aujourd’hui d’avoir le courage de sortir de celui plus subtil et dissolvant de notre temps. Autrement dit : accomplir une « décolonisation idéologique » ! Afin d’être plus fidèle à l’Évangile sans hésiter, pour participer au Royaume de Dieu et passer ainsi par la Croix rédemptrice et son mystère d’iniquité : « Parce que vous n’êtes pas du monde et que moi je vous ai choisi du milieu du monde, voilà pourquoi le monde vous hait » (Jn 15, 19).

    Le bienheureux Franz Jägerstätter est né le 20 mai 1907 à St. Radegund, près de Salzbourg, et mort le 9 août 1943 à Berlin. Il était un objecteur de conscience autrichien. Victime du régime nazi, il est vénéré comme bienheureux et martyr par l’Église catholique. Cf. Cesare G. Zucconi, Christ ou Hitler ? Vie du bienheureux Franz Jägers­tätter, DDB, 272 p., 32,50 €.

  • Congo : une chute inexorable…qui nous concerne

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    De Marie-France Cros dans « La Libre Belgique » de ce jour et sur le site « La Libre Afrique » sous le titre « RDC: une chute inexorable » :

    virunga-national-park-1-681x511.jpg" Alors que l’Organisation mondiale de la Santé a lancé ce week-end un cri d’alarme au sujet de l’épidémie de choléra qui s’est propagée à 20 des 26 provinces du Congo sans que le gouvernement de Kinshasa réagisse, le Premier ministre Bruno Tshibala poursuit son séjour à Paris à la recherche d’appuis pour un régime mal en point et tenterait d’y négocier une visite du président hors mandat Joseph Kabila.

    Car, ayant passé le plus clair de ces dernières années à préparer son maintien anticonstitutionnel au pouvoir, le chef de l’État a peu travaillé au bien-être des 80 millions de Congolais. La tension que cela crée – ainsi que l’insécurité juridique dans un pays où la famille Kabila s’est extraordinairement enrichie – font fuir les investisseurs et provoquent une chute régulière du franc congolais depuis 2016; rien que depuis le début 2017, il a perdu plus de 55 % de sa valeur. Kinshasa en rejette la faute sur la chute des prix des matières premières; cela a été vrai mais, depuis septembre 2016, le cours du cuivre ne cesse d’augmenter, alors que la production congolaise de métal rouge a été multipliée par trois depuis 2011.

    Après avoir beaucoup vilipendé les Occidentaux qui ont pris des sanctions contre les principaux responsables des violations des droits de l’homme, Kinshasa a, il y a quelques mois, demandé leur aide financière. En juin, le Fonds monétaire international (FMI) a insisté pour que Kinshasa promulgue un calendrier électoral (toujours absent, alors que la date limite de convocation des élections tombe ce mois-ci) et mette en œuvre des mesures de décrispation politique (alors que le nombre de détenus politiques n’a jamais été aussi élevé).

    Aujourd’hui, le Congo est donc comme une grange où se promèneraient des fumeurs : la moindre flammèche peut y provoquer un incendie.

    En raison de la chute du franc congolais, de nombreuses stations à essence avaient fermé, fin août – après plusieurs hausses du prix au consommateur depuis le début de l’année – les pétroliers assurant vendre le carburant à perte; une commission mixte a été créée début septembre pour trouver une solution.

    La chute du franc et le mauvais état des routes ont aussi entraîné une hausse des prix des denrées alimentaires, qui doublent ou triplent par rapport aux derniers mois selon l’aliment et le lieu considérés. Or, on sait que septembre et décembre sont les mois les plus “explosifs” au Congo en raison du désespoir que causent, dans la population, l’impossibilité de financer la rentrée scolaire et celle de bien manger au moins à Noël.

    La rentrée scolaire du 4 septembre a été peu honorée à Kinshasa, dans le Sud-Ubangui et l’Équateur (nord-ouest du pays), et à Kisangani (nord-est) notamment, à cause des difficultés de paiement des parents et d’une grève des enseignants qui réclament une hausse de leur pouvoir d’achat, amputé de moitié. De nombreux fonctionnaires ont d’importants arriérés de salaire.

    Et alors que la Banque centrale a tout juste de quoi payer seulement deux semaines d’importations – dans un pays si mal géré qu’il importe presque tout – son gouverneur, au début du mois, dénonçait dans “l’État” le “premier mauvais client” des banques du pays.

    Comment arrêter l’inexorable chute du Congo?"

    Ref. RDC : Une chute inexorable

    Le Congo paie toujours les conséquences du péché originel commis par la Belgique : celui d’une indépendance jetée à la figure des autochtones dans l’impréparation la plus totale après 18 mois (janvier 1959-juin 1960) de tergiversations incohérentes et irresponsables. Un bon demi-siècle plus tard, Ponce-Pilate continue à secouer la tête:  azali likambo na ngai mosusu te…

    JPSC