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Ethique - Page 420

  • Euthanasie : maintenant que la loi est votée et signée...

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    Avec un peu de retard, nous relayons ici cette "opinion" du Père Charles Delhez parue dans La Libre le 8 avril dernier :

    Maintenant que la loi sur l'euthanasie est votée et signée…

  • Je suis si heureuse qu'ils ne m'aient pas débranchée

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    De la synthèse de presse quotidienne de gènéthique.org :

    Angèle Lieby: "Je suis si heureuse qu'ils ne m'aient pas débranchée"

    Le 13 juillet 2009, Angèle Lieby(1), atteinte du syndrome de Erwin Bickerstaff(2), plonge dans le coma pendant 12 jours, et revient à elle. Alors que le Conseil d'Etat est appelé à rendre une décision sur le cas Vincent Lambert, le cas de cette mère de famille âgée de 57 ans que les médecins jugent dans un coma irréversible "éclaire sous un jour particulier les débats sur l'euthanasie". 

    Interviewée par Le Figaro, Angèle Liéby déclare: "je suis si heureuse qu'ils ne m'aient pas débranchée". Elle ajoute que son cas "parce qu'il en suffit d'un, doit montrer qu'on doit traiter au cas par cas et que les connaissances sur le coma restent très faibles". Ainsi, alors que certains demandent à ce que l'euthanasie soit légalisée en France, Angèle Lieby estime que "faire une loi, générale donc, [lui] paraît aussi difficile que risquée". 

    Son témoignage, Angèle Lieby souhaite qu'il serve d'exemple aux médecins pour que "ces derniers se montrent plus prudents, sur tous les plans, avec tous ces patients 'non communicants'. Qu'ils aient moins de certitudes, plus d'égards". Elle ajoute: "comme ils croient qu'on ne sent rien, ils font beaucoup moins attention, dans les soins, les manipulations, les mots...". "Plusieurs fois, [souligne-t-elle] j'ai failli mourir de ce genre de négligence". Il faut que les médecins "prennent conscience que nous ne sommes pas que des corps inertes, malgré les apparences...Il faut qu'ils accordent plus de place au doute". 

    Angèle Lieby tient à rappeler un terrible épisode: au cours de son coma, en lui pinçant le téton, un médecin a déclaré à des élèves médecins: "Voyez, c'est comme ça qu'on sait quand quelqu'un est en mort cérébrale... Pas de réaction!". Elle ajoute: "La douleur, le désespoir, j'avais envie de hurler". Pour justifier cet épisode, le médecin a précisé à Angèle Lieby que "c'était ce qu'il avait appris dans les livres de médecine". Aujourd'hui, et depuis la parution de son ouvrage, de nombreux étudiants en médecine lui écrivent et lui précisent qu'ils "n'apprennent pas tout cela à fac", et que "son témoignage leur permet d'appréhender les choses un peu différemment". 

    Comment Angèle Lieby dit-elle avoir été sauvée? Lors de confidences avec sa fille, à son chevet, lorsqu'une larme se met à couler. Cet évènement montre combien, dans le coma, les proches sont importants: "l'amour des autres est un moteur de vie incroyable qui, pour moi, a joué un rôle primordial dans le processus de retour à la vie", ajoutant cependant que malgré cette larme, les médecins "ne voulaient pas y croire", de même lorsque "quelques mouvements sont réapparus". 

    Revenant sur le cas Vincent Lambert, Angèle Lieby estime que le Conseil d'Etat a bien agit en ordonnant une nouvelle expertise, "car ce qui manque aujourd'hui, c'est la connaissance, la recherche sur tous ces états du cerveau encore inexplorés". Enfin, Angèle Lieby s'interroge: "Comment se fait-il que des encéphalogrammes totalement plats [comme ça été le cas pour elle] puissent dissimuler une vie et une conscience parfaitement active?". 

    (1) Angèle Lieby est auteur de l'ouvrage "Une larme m'a sauvée", éditions des Arènes, 2012. 

    (2) Le syndrome de Erwin Bixkerstaff est une maladie du système nerveux central qui attaque la myéline

     Le Figaro (Delphine de Mallevoüe) 14/04/2014

  • Semaine Sainte : se confesser

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    SEMAINE SAINTE

    ET

    FÊTE DE PÂQUES 2014 

    A L’EGLISE DU SAINT-SACREMENT

    Boulevard d’Avroy, 132 à Liège 

    Le 15 avril 2014, Mardi-Saint

    confes10.jpg

    De 17h00 à 19h00 : confessions pascales et adoration du Saint-Sacrement exposé. Vêpres grégoriennes à 17h00, chapelet à 18h00, salut et bénédiction finale à 18h45.

     Renseignements : tél. + 32(0)4.344.10.89 Courriel sursumcorda@skynet.be

    Site web : http://eglisedusaintsacrementliege.hautetfort.com

     

    Lu sur le site de « La Vie », sous la signature de Jean Mercier (extraits) :

    La Semaine sainte est généralement propice, chez de nombreux catholiques, à un passage par la confession avant la fête de Pâques. Le secret est total, les prêtres ne pouvant jamais révéler ce qui reste entre Dieu et les pénitents... S’ils se sont interdit de révéler des situations particulières, quelques prêtres ont accepté de nous éclairer sur des généralités.

    Au fond, que vient-on chercher dans la boîte obscure ? « C’est très ambigu, car la notion même de péché fait problème. Il n’est pas évident de discerner entre la culpabilité ressentie et le péché en tant que manquement à l’amour envers Dieu, les proches, soi-même, analyse un curé de la grande banlieue. Les gens viennent moins chercher le pardon divin que trouver un tiers qui va les aider à régler le problème qu’ils ont avec eux-même ou autrui. » Un autre prêtre confie sa perplexité : « Le péché n’est pas d’avouer que l’on a manqué au programme de perfection que l’on s’est fixé. Le saint n’est pas un parfait, mais celui qui, ayant péché, croit que le Christ est victorieux de son péché. Je suis là pour amener le pénitent à se tourner vers le Christ. »

    Parler de péché suppose aussi qu’on parle d’une conscience dûment éclairée par la loi de Dieu et s’opposant à elle, suggère un curé philosophe : « Cela suppose donc la prise en compte d’un ordre moral objectif... Et d’une transgression de cet ordre en pleine liberté de choix. Mais comment parler de liberté s’il n’existe pas la maîtrise de soi ? Les personnes incapables de maîtriser leurs pulsions ne veulent pas reconnaître leur péché. Cela pose l’enjeu de la responsabilité. Allez vous y retrouver ! »

     « Le travail de confesseur consiste à détacher la personne de son amour-propre pour la placer devant Dieu et son amour, explique ce confesseur blanchi sous le harnais. Car le péché est le refus de la dépendance amoureuse envers Dieu : on veut arriver à la fin à laquelle Dieu nous appelle, mais sans lui. C’est la volonté de toute puissance. » Comme une plaque photographique, le péché se « révèle » quand le pénitent prend conscience de l’amour de Dieu qu’il a blessé. « Notre sens du péché est directement liée à notre union au Christ. Plus on l’aime, plus on voit le mal qu’on commet. »



    Pour un autre curé de paroisse, le Mal existe, et il faut sortir d’une vision psychologisante du péché : « On a tendance à se prendre à tête, à nier la question du Malin, selon un confesseur expérimenté. L’idée qu’un esprit mauvais intervienne ne nous vient plus à l’idée. Dans les Evangiles, Jésus et les disciples chassent les esprits mauvais mais on réduit ça à des archaïsmes, comme si l’Evangile avait été écrite par des débiles. Or, pourtant, quand on s’est mis en rage, qu’on a été violent, on se demande après : mais qu’est ce qui m’a pris? Je n’étais plus moi-même ! Et bien, c’est un esprit mauvais qui nous a possédé l’espace d’un instant. Lorsque Jésus dit à Pierre : “Passe derrière moi Satan”. Jésus alerte son ami : “Attention, ce n’est pas toi qui parle !” Se laisse traverser par un l’esprit de Satan, ça nous arrive souvent en fait. Mais la présence du Malin est quelque chose qui n’est guère audible par les gens qui ont plus que le bac... C’est pour ça que des chrétiens n’ont parfois plus besoin de Jésus dans leur vie ! »



    Un confrère souhaiterait une approche plus objective de la faute : « Les gens ne savent pas faire leur examen de conscience autrement qu’en regard de leur culpabilité ! Je suis pour une approche qui consiste à se confronter aux dix commandements. Cela évite que les gens se focalisent sur un problème et qu’ils reviennent nous voir en disant : ma confession n’a pas marché, j’ai toujours le même souci ! Comme si on était des magiciens ! Cela ne sert à rien de se confesser si on ne s’engage pas dans un travail sur soi. C’est Dieu qui convertit les coeurs, mais pas sans que l’homme ne fasse son bout de chemin. Le confesseur ne juge pas une personne mais ses actes mauvais. Il faut donc ensuite que cette personne pose ensuite des actes bons. »

    



    

Dans une société éthiquement dérégulée s’affirme, notamment chez les jeunes, une attente forte de repères entre le bien et le mal, comme en témoigne ce prêtre : « Un jeune de 19 ans, qui avait poussé sa copine à avorter, m’a supplié de lui dire si c’était bien ou mal. Il était soulagé, et presque heureux, quand je lui ai dit que c’était mal ! Etre jugé est libérant, car je suis capable de me mesurer à mon acte. Il y a toujours en nous un bourreau qui nous tourmente avec notre faute. Or je ne suis pas ma faute. Par la confession, on vient s’entendre dire que Dieu nous décolle de notre faute. »

    Réf. Le péché a-t-il un genre ?

    JPSC

  • Promouvoir la famille et la fertilité pour faire face au vieillissement de la population

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    Vieillissement de la population : promouvoir la famille et la fertilité
    Anne Kurian (Zenit.org)
    Le phénomène inquiétant du vieillissement de la population dans certaines régions du monde « ne peut être résolu que par la promotion de la vie familiale et de la fertilité », estime le Saint-Siège.

    Une délégation de la mission permanente du Saint-Siège auprès de l'Organisation des Nations Unies à New-York est intervenue au cours d'une Commission sur la population et le développement, le 10 avril 2014.

    Promouvoir la famille et la fertilité

    Le Saint-Siège diagnostique « une grande source d'inquiétude » pour l’avenir de la population mondiale : « le phénomène insoutenable du vieillissement des populations ».

    « 80 pays enregistrent maintenant un taux de fécondité inférieur au seuil de renouvellement ; le nombre d'adultes en âge de travailler par personne âgée est déjà faible dans la plupart des pays les plus développés et devrait continuer à baisser dans les prochaines décennies, avec une pression fiscale sur le système de soutien pour les personnes âgées », rappelle-t-il.

    Ce phénomène « ne peut être résolu que par la promotion de la vie familiale et de la fertilité », car « l’aide au vieillissement ne peuvent être soutenue que par une génération suivante plus nombreuse, et non en payant un système de sécurité sociale », estime la délégation.

    La grossesse n'est pas une maladie

    Pour la mise en œuvre de la Conférence internationale sur la population (CIPD, 1994) le Saint-Siège fait observer qu’on ne saurait « traiter la fertilité et la grossesse comme une maladie qui doit soit être évitée soit être gérée par le gouvernement ou l'aide extérieure ».

    Il plaide pour « une approche plus raisonnable » qui se concentre moins « sur la réduction de la fertilité » et plus « sur les programmes et les valeurs qui favorisent le développement humain intégral, à savoir : le développement personnel, social et spirituel ».

    « L’accès à l'éducation, les opportunités économiques, la stabilité politique, les soins de santé de base et le soutien à la famille devraient être les priorités pour la réalisation de ce développement humain intégral », ajoute-t-il.

    Eliminer une vie humaine n'est pas un progrès

    Le Saint-Siège dénonce également « un dépassement abusif du programme d'action de la CIPD » par « la promotion insistante de soi-disant ‘droits’ sexuels et reproductifs, presque à l'exclusion de toute autre question » et « la promotion de libéralisation des lois sur l'avortement ».

    Il rappelle au contraire que le programme d'action « ne promeut en aucune façon l'avortement, mais le rejette expressément comme moyen de contrôler les familles ou la population ». « Ce n’est pas un progrès de prétendre résoudre les problèmes en éliminant une vie humaine », insiste le Saint-Siège en citant le pape François (Evangelii gaudium, 214).

    Plutôt que de « se concentrer sur la réduction de la fertilité », le Saint-Siège encourage « une approche du développement véritablement centrée sur l'humain », notamment en mettant l’accent sur ​​« la lutte contre la pauvreté », « l’éducation, les soins de santé, l'accès à la nourriture et le respect de tous les droits de l'homme ».

  • Pour le pape, l'avortement et l'infanticide sont des crimes abominables

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    S'opposer à tout attentat à la vie, appel du pape
    Rencontre avec le Mouvement italien pour la vie (texte intégral)

    ROME, 11 avril 2014 (Zenit.org) - Le pape François appelle à s’opposer « le plus fermement possible à tout attentat direct à la vie, surtout celle qui est innocente et sans défense, et l’enfant à naître dans le sein maternel est l’innocent par définition ».

    Reprenant les mots du Concile Vatican II, il réaffirme que « l’avortement et l’infanticide sont des crimes abominables » et invite à « protéger la vie avec courage et amour à toutes ses étapes » mais « avec le style de la proximité, en [se] faisant proches : que toutes les femmes se sentent considérées comme des personnes, écoutées, accueillies, accompagnées ».

    Le pape François a reçu le Mouvement italien pour la vie (Mpv) ce vendredi 11 avril 2014, à 11h30, dans la salle Clémentine du Vatican. Il a remercié les participants pour leur engagement pour la vie, « à une époque où les enfants et les grands-parents sont pensés comme du matériel jetable. Non ! Les enfants et les grands-parents sont l’espérance d’un peuple ! »

    Discours du pape François

    Chers frères et sœurs,

    En entrant, j’ai cru que je m’étais trompé de porte, que j’étais entré dans un jardin d’enfants… Excusez-moi !

    Je souhaite une cordiale bienvenue à chacun de vous. Je salue Monsieur Carlo Casini et je le remercie pour les paroles qu’il m’a adressées, mais surtout je lui exprime ma reconnaissance pour tout le travail qu’il a accompli toutes ces années au sein du Mouvement pour la vie. J’espère que, lorsque le Seigneur l’appellera, ce seront les enfants qui lui ouvriront la porte là-haut ! Je salue les présidents des Centres d’aide à la vie et les responsables des différents services, en particulier ceux du « Projet Gemma » qui, depuis vingt ans, a permis, à travers une forme particulière de solidarité concrète, la naissance de tant d’enfants qui n’auraient pas vu le jour. Merci pour le témoignage que vous donnez en promouvant et défendant la vie humaine depuis sa conception ! Nous le savons, la vie humaine est sacrée et inviolable. Tout droit civil s’appuie sur la reconnaissance du droit premier et fondamental, le droit à la vie, qui n’est subordonné à aucune condition, ni qualitative ni économique, et encore moins idéologique. « De même que le commandement de ‘ne pas tuer’ pose une limite claire pour assurer la valeur de la vie humaine, aujourd’hui, nous devons dire ‘non’ à une économie de l’exclusion et de la disparité sociale. Une telle économie tue... On considère l’être humain en lui-même comme un bien de consommation, qu’on peut utiliser et ensuite jeter. Nous avons mis en route la culture du ‘déchet’ qui est même promue » (Exhort. apost. Evangelii gaudium, 53). Et ainsi, on rejette aussi la vie.

    Un des risques les plus graves auxquels notre époque est exposée est le divorce entre l’économie et la morale, entre les possibilités offertes par un marché doté de toutes les nouveautés technologiques et les normes éthiques élémentaires de la nature humaine, de plus en plus négligée. Il faut par conséquent insister en s’opposant le plus fermement possible à tout attentat direct à la vie, surtout celle qui est innocente et sans défense, et l’enfant à naître dans le sein maternel est l’innocent par définition. Rappelons les mots du Concile Vatican II : « La vie doit donc être sauvegardée avec un soin extrême dès la conception : l’avortement et l’infanticide sont des crimes abominables » (Const. Gaudium et spes, 51). Je me souviens qu’une fois, il y a bien longtemps, j’avais une conférence avec des médecins. Après la conférence, j’ai salué les médecins – c’était il y a très longtemps. Je saluais les médecins, je parlais avec eux et l’un d’eux m’a pris à part. Il avait un paquet et il m’a dit : « Père je veux vous laisser ceci. Ce sont les instruments que j’utilisais pour pratiquer des avortements. J’ai rencontré le Seigneur, je me suis repenti et maintenant je me bats pour la vie ». Il m’a remis tous ces instruments. Priez pour cet homme courageux !

    Le chrétien a toujours le devoir de donner ce témoignage évangélique : protéger la vie avec courage et amour à toutes ses étapes. Je vous encourage à toujours le faire avec le style de la proximité, en vous faisant proches : que toutes les femmes se sentent considérées comme des personnes, écoutées, accueillies, accompagnées.

    Nous avons parlé des enfants : il y en a beaucoup ! Mais je voudrais aussi parler des grands-parents, à l’autre bout de la vie ! Parce que nous devons aussi prendre soin des grands-parents, parce que les enfants et les grands-parents sont l’espérance d’un peuple. Les enfants, les jeunes, parce qu’ils le feront avancer, ils feront avancer ce peuple ; et les grands-parents parce qu’ils ont la sagesse de l’histoire, ils sont la mémoire d’un peuple. Protéger la vie à une époque où les enfants et les grands-parents entrent dans cette culture du rebut et sont pensés comme du matériel jetable. Non ! Les enfants et les grands-parents sont l’espérance d’un peuple !

    Chers frères et sœurs, que le Seigneur soutienne l’action que vous menez à travers les Centres d’aide à la vie ou au sein du Mouvement pour la vie, en particulier le projet « Un de nous ». Je vous confie à l’intercession céleste de la Vierge Marie, notre Mère et je vous bénis de tout cœur ainsi que vos familles, vos enfants, vos grands-parents, et priez pour moi parce que j’en ai besoin !

    Quand on parle de la vie, on pense aussitôt à sa mère. Tournons-nous vers notre Mère pour qu’elle nous garde tous. Ave Maria

    Bénédiction.

    Une dernière chose. Pour moi, quand les petits enfants pleurent, quand les enfants se plaignent, quand ils crient, c’est une très belle musique. Mais quelques-uns des enfants pleurent parce qu’ils ont faim. S’il vous plaît, donnez-leur à manger ici tranquillement !

    Traduction de Zenit, Hélène Ginabat

  • Le pape François s'oppose aux expérimentations éducatives sur les enfants

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    Le pape s'oppose aux expérimentations éducatives sur les enfants

    Zenit.org (Anne Kurian)

    Le pape François s’oppose à « toute forme d’expérimentation éducative sur les enfants » : "Ce ne sont pas des cobayes de laboratoire", déclare-t-il devant une délégation du Bureau international catholique de l’enfance (BICE), ce 11 avril 2014, au Vatican.

     

    Le pape a appelé à lutter « contre toute forme de violence sur les mineurs », invitant cependant au discernement des moyens : « Parfois, pour défendre, il est nécessaire de fuir ; parfois, il est nécessaire de s’arrêter pour protéger ; et parfois, il est nécessaire de combattre. Mais il faut toujours avoir de la tendresse. »

    « On ne peut pas faire des expériences avec des enfants et des jeunes. Ce ne sont pas des cobayes de laboratoire ! », a-t-il poursuivi en exprimant son « refus de toute forme d’expérimentation éducative sur les enfants ».

    Pour le pape, « les horreurs de la manipulation éducative des grandes dictatures génocidaires du XXe siècle n’ont pas disparu ; elles conservent leur actualité sous des aspects divers et avec des propositions prétendument modernes qui poussent les enfants et les jeunes à marcher sur la voie dictatoriale de la ‘pensée unique’ ».

    Le pape n’a pas précisé la nature de ces expérimentations éducatives mais a affirmé par ailleurs « le droit des enfants à grandir dans une famille, avec un papa et une maman capables de créer un climat favorable à leur développement et à leur croissance affective ».

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  • Pour la défense de la vie humaine : "Un de nous / One of us" au Parlement européen

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    De zenit.org :

    « Détruire les embryons, instituer des politiques publiques en ce sens ne sera jamais accepté. Toujours, des millions de personnes, à l’écoute de leur conscience, viendront accuser ces politiques », affirme Grégor Puppinck.

     

    Grégor Puppinck, représentant de l'Initiative Citoyenne européenne "Un de nous/One of us", a été auditionné ce 10 avril 2014 au Parlement européen à Bruxelles.

    Renoncer au pouvoir sur l'« Un de nous »

    L'initiative "Un de nous" pour la protection de l'embryon a recueilli près de deux millions de signatures : « la plus grosse pétition dans l’histoire des institutions européennes », souligne Grégor Puppinck.

    Elle remplit « toutes les conditions nécessaires pour faire l’objet d’une proposition législative qui sera discutée après les élections par le prochain Parlement et par le Conseil », précise-t-il, rappelant que « la Commission n’est pas juge de l’opportunité politique d’une Initiative Citoyenne : c’est le peuple qui l’est, directement, dès lors que plus d’un millions de citoyens soutiennent une Initiative ».

    Les signataires de la pétition font « une proposition législative simple et réaliste », ils demandent l’intégration de la clause éthique suivante dans la réglementation européenne : « Aucun fonds de l’Union européenne ne doit être attribué à des activités qui détruisent des embryons humains ou qui présupposent leur destruction. »

    « Pourquoi ? Parce que tout embryon humain est l’un de nous », explique le représentant, qui estime que « ce message est difficile à entendre » car « il va à l’encontre de notre égoïsme »

    Les deux millions de signataires demandent donc à l'Europe de renoncer à « pouvoir supprimer les enfants non désirés, [à] pouvoir exploiter les embryons humains à des fins industrielles, [à] pouvoir limiter la croissance démographique de pays pauvres et leur imposer nos styles de vie ».

    Des millions de personnes à l’écoute de leur conscience

    Grégor Puppinck met en parallèle « les lobbys transnationaux défendant des intérêts minoritaires mais devenus très puissants depuis une vingtaine d’années » et les signataires, une « gigantesque foule » de bénévoles, « sans argent, sans pouvoir » : « Et pourtant, nous demeurons... Tous, nous avons agi parce que nous avons été attentifs à la voix de notre conscience qui nous dit que la vie de tout individu commence dès sa conception, et que par suite tout embryon humain est déjà un individu et qu’il mérite le respect ».

    « L’homme est plus qu’une chose ou qu’un animal », insiste-t-il, c'est pourquoi « détruire les embryons, instituer des politiques publiques en ce sens ne sera jamais accepté. Toujours, des millions de personnes, à l’écoute de leur conscience, viendront accuser ces politiques ».

    Il rappelle que la science elle-même « enseigne que toute vie individuelle est un continuum ininterrompu de la conception à la mort... dès la conception, un être humain est pleinement conçu, avec tous ses caractères individuels et uniques ». Il s'agit donc « d’être cohérents et de tirer les conséquence de l’humanité de toute vie individuelle dès la conception ».

    Mais pour Grégor Puppinck, cette initiative n'est pas seulement fondée sur une exigence morale fondamentale : il souligne aussi « des motifs scientifiques qui montrent que la recherche sur les cellules souches embryonnaires est largement dépassée ; des motifs sociaux qui montrent que la pratique de l’avortement ne concoure pas au développement ni à l’amélioration de la santé maternelle ; des motifs juridiques qui montrent que l’action de l’Union européenne est incohérente du point de vue éthique ».

    « L'abandon de la recherche destructrice sur les embryons humains sera bénéfique au progrès de la science car il favorise d’autres voies de recherche, en particulier sur les cellules souches adultes inductibles IPS », estime-t-il, dénonçant l’utilisation des cellules souches embryonnaires pour « permettre à l’industrie pharmaceutique de tester à grande échelle ses futurs médicaments, à un coût financier moindre qu’en utilisant des cellules IPS ou animales ».

    Lutter contre les vraies causes de la mortalité maternelle

    « De même, ajoute-t-il, ce serait un grand progrès pour l’humanité si l’Europe, plutôt que de financer et d’encourager massivement l’avortement, s’engageait dans une véritable politique de développement qui lutte contre les causes de la mortalité maternelle et de l’avortement. »

    « Ce n’est pas en finançant l’avortement que l’Europe améliorera la santé maternelle, au contraire !... il faut améliorer les infrastructures médicales, la formation du personnel, l’hygiène, les routes ! C’est leur déficience qui cause la mortalité maternelle. »

    Il dénonce « une politique qui a pour effet de casser la famille » : « Sous couvert de lutter contre la mortalité maternelle, le but de la politique de santé sexuelle et reproductive est de changer en profondeur la société des pays en développement, en réduisant leur fécondité. Il s’agit ni plus ni moins que d’exporter dans les pays pauvres le prétendu "modèle social occidental", majoritairement contraceptif, et abortif. »

    Les signataires demandent donc aux instances européennes « de renoncer à financer et à promouvoir l’avortement, et de s’engager dans une politique d’aide à un développement qui soit respectueux de ces sociétés et de la vie ».

    « Que ce soit en matière de recherche, d’industrie ou de développement, aucun progrès véritable ne peut être fondé sur la négation, l’exploitation et la destruction de l’homme au commencement de son existence », conclut-il en affirmant « Soyez certains que nous ne lâcherons rien. »

  • Miséricorde sans conversion ?

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    De Thibaud Collin sur le site du bimensuel "L’Homme Nouveau ":

    « Débattu aujourd’hui à nouveau, l’accès à la communion des divorcés remariés s’inscrit dans un processus général qui en se déconnectant de la conversion dénature la notion même de miséricorde et méconnaît l’appel à la sainteté du Père de toute miséricorde. Sans péché, plus de miséricorde possible ni conscience de la possibilité de se tourner vers Dieu.

     Paradoxe ?

    Une telle expression joignant miséricorde et tentation n’est-elle pas un paradoxe douteux ? Jean-Paul II dans Dives in misericordia note que « plus peut-être que l’homme d’autrefois, la mentalité contemporaine semble s’opposer au Dieu de miséricorde, et elle tend à éliminer de la vie et à ôter du cœur humain la notion même de miséricorde ».

    Il me semble qu’une des figures de cet effacement est une représentation mentale pervertie de la miséricorde. On peut en effet s’opposer à quelque chose soit en le rejetant, soit en s’en faisant une image tronquée et dénaturée. La deuxième attitude est plus subtile car elle ne se présente pas comme une opposition mais bien au contraire comme une manière d’honorer ce qui est, en réalité, bel et bien rejeté dans sa nature propre.

    La question des divorcés-remariés

    La question de l’accès aux sacrements de l’Eucharistie et de la réconciliation des fidèles divorcés et remariés civilement est revenue au cœur de l’actualité ecclésiale et médiatique. À cette occasion beaucoup ont de nouveau réclamé une approche pastorale et non plus juridique de ce problème majeur. La première serait attentive aux personnes accueillies dans leur unicité ; la seconde serait objective et impersonnelle. Ces deux approches s’incarneraient dans deux pratiques opposées de la vie sacramentelle. La miséricorde est alors invoquée pour souligner à quel point seule la première correspond au cœur de Dieu. La loi n’est-elle pas liée à la justice dont la miséricorde est le dépassement ? Rester sur une approche légaliste de l’accès aux sacrements serait une nouvelle forme de pharisaïsme. Le magistère ecclésial aurait jusqu’alors toujours privilégié la loi et le dogme, ressemblant étrangement à ces pharisiens disposant de lourds fardeaux sur les épaules de leurs disciples. Le temps serait enfin venu de vivre pleinement les valeurs évangéliques dont la miséricorde est la quintessence. Au terme d’un temps de pénitence, dont les conditions seraient à préciser, les divorcés remariés devraient être admis à la réconciliation sacramentelle et à l’Eucharistie. Leur refuser serait faire preuve d’obstination aux antipodes de l’empressement de Jésus à guérir les blessés de la vie et à pardonner aux pécheurs.

    Le pardon de Dieu

    Si Dieu n’est que pardon pourquoi l’Église s’entêterait-elle à mettre des conditions au don de Dieu ? La médiatrice de la grâce divine deviendrait-elle son principal obstacle dans une sorte d’avarice insupportable ? Une telle Église serait davantage un organe de pouvoir (nostalgique d’un temps de chrétienté ?) qu’une servante de l’humanité souffrante. Depuis quand le Bon Samaritain ou n’importe quel médecin digne de ce nom ­pose-t-il des conditions objectives au soin qu’il dispense ?

    J’utilise à dessein le préfixe « méta » car celui-ci renvoie en grec à une dimension plus fondamentale et englobante. La méta-tentation assume toutes les autres et donc les rend vaines. Comme le dit Jean-Paul II, la mentalité contemporaine a du mal avec la miséricorde car celle-ci semble impliquer la misère, et du coup être synonyme de pitié. Être l’objet de la miséricorde, c’est perdre sa dignité d’homme capable et autonome. Est-ce paradoxal avec ce que je viens de dire plus haut ?

    Miséricorde sans conversion

    Non car ce refus de la miséricorde, chez beaucoup de chrétiens imprégnés de la mentalité actuelle, se drape justement dans l’appel à la miséricorde. En effet, le présupposé de tout ce que j’ai exposé consiste à déconnecter la miséricorde de la conversion. Les divorcés remariés sont bien sûr l’objet de la miséricorde de Dieu comme n’importe quel pécheur mais seuls la contrition de son péché reconnu comme tel et le ferme propos de le rejeter peuvent permettre de recevoir la miséricorde. Vouloir être pardonné sans reconnaître son péché est une contradiction dont l’apparente solution consiste à dénaturer ce que l’on entend par miséricorde. En fait, c’est tout simplement le péché qui est nié en tant que tel. Ainsi les divorcés remariés ayant de nouveau accès à la vie sacramentelle ne seraient ni mariés ni adultères, ils seraient dans un entre-deux qui en tout cas ne serait pas peccamineux. Or s’il n’y a pas de péché, vaine et inutile est la miséricorde, puisque celle-ci est la réponse de Dieu à la misère de l’homme. Avec l’évacuation du péché disparaissent aussi la conscience de la liberté et sa capacité à se tourner vers Dieu en réponse à l’appel à la sainteté qu’Il adresse à tous les hommes quel que soit leur péché.

    Réf  La méta-tentation de la miséricorde

    Thibaud Collin est philosophe. Dernier ouvrage paru : Sur la morale de Monsieur Peillon, Salvator, 142 p., 14,50 €.

    De son « dialogue » avec le pape François, Eugenio Scalfari pensait déjà pouvoir conclure dans le journal italien laïc de gauche « La Reppublica » : l'éthique est l'exigence la plus changeante d'homme à homme, de société à société, de temps et de lieu. Si la conscience est libre, et si l'homme ne choisit pas le mal mais choisit le bien « comme il l'entend », alors le péché, de fait, disparaît et avec lui la punition. Et de s’exclamer :  « Ce n'est pas une révolution? Comment voulez-vous l’appeler? ».

    Mais on a peine à croire que François ait ainsi confondu subjectivisme et liberté de conscience, car, en effet, la miséricorde qu’il appelle de ses vœux deviendrait  alors inutile.   JPSC 

  • Le pape François et le Rwanda

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    Nous avons déjà exprimé ici  Rwanda : le pays où Dieu pleure peut-être encore notre point de vue sur la question rwandaise. Voici quelques extraits du discours prononcé par le pape devant les évêques de ce pays, venus à Rome en visite « ad limina apostolorum » (extraits):

     
     
    1504997_240295172824406_2035122627_n.png(…) Le Rwanda va commémorer dans quelques jours le vingtième anniversaire du début de l’épouvantable génocide qui a provoqué tant de souffrances et de blessures qui sont encore loin d’être refermées. Je m’associe de tout cœur au deuil national, et je vous assure de ma prière pour vous-mêmes, pour vos communautés souvent déchirées, pour toutes les victimes et leurs familles, pour tout le peuple rwandais, sans distinction de religion, d’ethnie ou d’option politique. 

     

    Vingt ans après ces tragiques évènements, la réconciliation et la guérison des blessures restent certainement la priorité de l’Église au Rwanda. Et je vous encourage à persévérer dans cet engagement, que vous assumez déjà par de nombreuses initiatives. Le pardon des offenses et la réconciliation authentique, qui pourraient sembler impossibles à vue humaine après tant de souffrances, sont cependant un don qu’il est possible de recevoir du Christ, par la vie de foi et la prière, même si le chemin est long et demande patience, respect réciproque et dialogue.

    L’Église a donc toute sa place dans la reconstruction d’une société rwandaise réconciliée ; avec tout le dynamisme de votre foi et de l’espérance chrétienne, allez donc résolument de l’avant, en rendant sans cesse témoignage à la vérité.(…)

    Il est donc important que, dépassant les préjugés et les divisions ethniques, l’Église parle d’une seule voix, manifeste son unité et raffermisse sa communion avec l’Église universelle et avec le successeur de Pierre.


    Dans cette perspective de réconciliation nationale, il est aussi nécessaire de renforcer des relations de confiance entre l’Église et l’État.(…). Un dialogue constructif et authentique avec les Autorités ne pourra que favoriser l’œuvre commune de réconciliation et de reconstruction de la société autour des valeurs de dignité humaine, de justice et de paix. (…)

    Aussi est-il du devoir de l’Église de former les enfants et les jeunes aux valeurs évangéliques qu’ils trouveront en particulier dans la familiarité avec la Parole de Dieu, qui sera alors pour eux comme une boussole leur indiquant la route à suivre. Qu’ils apprennent à être des membres actifs et généreux de la société, car c’est sur eux que repose son avenir. Pour cela il convient de renforcer la pastorale à l’Université et dans les écoles, catholiques et publiques, en cherchant toujours à relier la mission éducative et l’annonce explicite de l’Evangile, qui ne doivent pas être séparées (…)


    Une vigilance toute particulière doit être portée aux familles, qui sont les cellules vitales de la société et de l’Église, alors qu’elles se trouvent aujourd’hui très menacées par le processus de sécularisation et que, dans votre pays, tant de familles ont été déchirées et recomposées. Elles ont besoin de votre sollicitude, de votre proximité et de vos encouragements. C’est d’abord au sein même des familles que les jeunes peuvent expérimenter les valeurs authentiquement chrétiennes d’intégrité, de fidélité, d’honnêteté, de don de soi qui permettent de connaître le vrai bonheur selon le cœur de Dieu.(…)


    Chers Frères, je vous renouvelle l’assurance de mon attachement pour vous-mêmes, pour vos communautés diocésaines, pour le Rwanda tout entier, et je vous confie tous à la protection maternelle de la Vierge Marie. La Mère de Jésus a voulu se manifester dans votre pays à des enfants, leur rappelant l’efficacité du jeûne et de la prière, en particulier la prière du Rosaire.

    Je forme le vœu ardent que vous puissiez faire en sorte que le Sanctuaire de Kibeho rayonne davantage encore l’amour de Marie pour tous ses enfants, en particulier pour les plus pauvres et les plus blessés, et qu’il soit pour l’Église du Rwanda, et au-delà, un appel à se tourner avec confiance vers « Notre Dame des Douleurs », pour qu’elle accompagne chacun dans sa marche et lui obtienne le don de la réconciliation et de la paix. Je vous donne de tout cœur la Bénédiction apostolique. »

  • Ukraine : vers la partition ?

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    De Christophe Geffroy dans le n° 258 (avril 2014) du mensuel « La Nef » (extraits):loup_deguise_en_agneau1.jpg

    « Très peu le mentionnent, mais la crise ukrainienne est avant tout la conséquence de l’effroyable échec du communisme soviétique, c’est une donnée qu’il ne faut pas perdre de vue. D’abord l’URSS créa un grand nombre de « républiques » en son sein, souvent sans vraie justification historique et ethnique, le but étant surtout de « casser » la résistance des peuples notamment en les « mélangeant » ; ensuite le joug communiste fut tel que toutes ces « républiques », même les plus artificielles, ont immédiatement profité de l’explosion de l’ex-Union Soviétique en 1991 pour se soustraire à son autorité. Et le pouvoir d’alors ne sut ni gérer cette transition – le mouvement incontrôlé des « indépendances » conduisit la Russie à se couper de 25 millions de Russes – ni la libéralisation politique et économique qui s’en suivit. Ainsi, pour reprendre les termes de Soljénitsyne, il s’opéra un « incroyable pillage de la richesse nationale livrée à des prédateurs » (1) – ces fameux oligarques qui pèsent toujours d’un si grand poids –, tandis qu’une nation comme l’Ukraine s’émancipait avec des frontières « artificiellement tracées par Lénine » et voyait ainsi son territoire multiplié par cinq par rapport « à l’époque où Khmelnitski rattacha l’Ukraine à la Russie » (2) en 1654, avec des régions traditionnellement russes qui n’avaient jamais appartenu à l’Ukraine (comme la Crimée, russe depuis 1774) : toute la crise actuelle est déjà là prédite par Soljénitsyne dès le milieu des années 1990.

    Cette crise n’aurait vraisemblablement pas atteint le stade actuel sans un autre élément : la politique des États-Unis et de l’Europe à l’égard de la Russie. (…). La politique américaine à l’égard de la Russie actuelle est-elle vraiment différente de celle menée contre l’ancienne URSS ? Tout se passe comme si la chute du communisme soviétique n’avait rien changé, il n’est que de lire les analyses des Kissinger et Brzezinski pour s’en rendre compte ! Ainsi, les États-Unis ont-ils essayé d’avancer l’Otan au plus près de la Russie, alors même que le pacte de Varsovie qui avait justifié cette alliance n’existe plus ; ils ont appuyé partout autour de la Russie les mouvements anti-russes ou soutenu des gouvernements corrompus qui leur étaient favorables ; en Ukraine en particulier, ils ont largement manipulé la « révolution orange » de 2004 en essayant de rapprocher le pays de l’Occident en attisant les rivalités entre l’ouest pro-européen et l’est pro-russe. Politique absurde qui niait la réalité historique, géographique et économique : par son commerce et son intégration notamment, l’Ukraine avait à l’évidence partie liée avec la Russie, ce qui n’empêchait pas, bien sûr, de nouer des liens avec l’Europe, mais sans vouloir aller plus vite que la musique et donc sans chercher à l’obliger à choisir entre deux partenaires inégaux.

    La responsabilité des États-Unis et de l’Europe est donc lourde, en ce sens qu’ils ont indubitablement poussé de façon bien irresponsable une partie des Ukrainiens à renverser Viktor Ianoukovitch par la force, président sans doute lamentable mais élu démocratiquement, ne l’oublions pas, et ainsi à exacerber les discordes internes au sein d’une jeune nation qu’ils savaient fragile et profondément divisée (…).

    Tout l’article ici : Ukraine : vers la partition ?

    Poutine n’est sans doute pas un ange, mais,  sous le masque de l’ « humanisme » libéral, les USA et leurs satellites européens ne sont pas nécessairement les agneaux auxquels on pense trop volontiers. JPSC.

  • Rwanda : le pays où Dieu pleure peut-être encore

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    On commémore, ces jours-ci, le vingtième anniversaire de la tragédie rwandaise de 1994. Sans que la communauté internationale veuille ou puisse faire grand’chose, on a compté alors près huit cent mille morts, dans une guerre civile tournant au génocide déclenché en avril de cette année-là par le pouvoir hutu,  mais finalement gagnée trois mois plus tard par les Tutsis du front patriotique de Paul Kagame. Vingt ans après, les choses en sont toujours là : l’ordre règne à Kigali, sans qu’on puisse présumer d’une « revanche » possible. Mais nous sommes ici dans une séquence de l’histoire longue.

    Le mythe fondateur d’un ordre social

    rwanda_940x705.jpgDans un livre paru chez Fayard en 1983 (« Afrique, Afrique»), Omer Marchal, un ancien de l’Afrique belge, raconte cette légende : lorsqu’Imana, le Dieu qui fit le ciel et la terre, eût créé les mille collines rwandaises et les grands lacs qui les baignent, il en fut séduit au point de revenir doucement dans la nuit bleue constellée, caresser ce paysage d’éternel printemps qu’il avait si bien façonné.

    Un soir, alors que brillaient le croissant de la lune et Nyamuhiribona, l’Etoile du Berger, dans le silence à peine troublé par les grillons et les meuglements assourdis des vaches Inyambo aux longues cornes-lyres, Imana descendit de l’empyrée céleste pour confier une jarre de lait à chacun des trois ancêtres des « races » qui peuplent son pays préféré : Gatwa était le père des Batwa, Gahutu, celui des Bahutu et Gatutsi celui des Batutsi.

    A l’aube de cette nuit des temps, Il revint s’enquérir de son dépôt. Or, Gatura avait renversé le lait, dans son sommeil. Gahutu avait eu soif et l’avait bu. Seul Gatutsi veillait auprès de la jarre qui lui avait été confiée. « Tu n’aimes pas mon lait ? » lui dit Imana. « Si, Seigneur, mais je l’ai conservé pour Toi, répond-il, prends en bois ! ». Alors Dieu dit à Gatutsi : « Ganza ! », Règne !

    De la légende à l’histoire

    Vaches.jpgMaintenant que s’efface ou s’occulte dans la mémoire des Belges le temps où la région des grands lacs d’Afrique fut aussi la leur, je note, avec les miens, les souvenirs personnels et l’histoire mêlés que consignèrent, avec bien d’autres, Omer Marchal (« Pleure, Rwanda bien-aimé », Villance-en-Ardenne, 1994) et le prince Eugène de Ligne (« Africa », librairie générale, Bruxelles 1961) :

    La légende des jours anciens simplifie l’histoire. Celle-ci commence voici mille9327158.jpg ans lorsque, venus des confins du Nil, les premiers pasteurs batutsis, longues silhouettes félines drapées dans des toges blanches, installèrent leurs troupeaux de vaches pharaoniques sur les hauts-plateaux du Rwanda. « Seigneurs de l’Herbe », ils y construisirent une hiérarchie féodale, se mélangeant plus ou moins avec les Hutus et les Twas dans les lignages de douze ou treize clans génériques.

    Rwanda_20070011.jpgCar, à leur arrivée, le pays n’était pas vide : les pygmoïdes batwa y vivaient déjà de la chasse et de la cueillette à l’âge à l'âge néolithique, suivis, bien avant l’an mil, par les ancêtres du « Peuple de la Houe », les agriculteurs bahutu.

    Non sans abus, certes, ni ces cruautés inhérentes à la naturephoto27.jpg blessée de l’homme, une société s’organise ensuite autour de ce lieu fondamental : l’Umurenge – la Colline- avec son armée, l’Ingabo et ses guerriers Intore, dont les célèbres danses ressemblaient à des parades amoureuses, avec son artisanat, ses metiers, les abacuzi, les abashumba, les abagaragu…

    Protégé par son lignage, son chef d’armée, le chef des pâtures et celui des terres, leterrasse_en_cours.JPG paysan mène ses bêtes ou cultive l’Isambu, son champ. La plus petite Umurenge vit aussi sous un autre regard, celui du prince des nobles tutsis, le « Maître des Tambours », le mwami-roi représenté par les chefs locaux mais qui, lui-même, est loin d’être inaccessible. Le petit homme des collines peut monter jusqu’à lui. Et il en fut largement ainsi  jusqu’au sanglant avènement de « Démokarasi », un dieu femelle dont les blancs inspirèrent le culte au tournant des années soixante du siècle dernier.

    Comment en est on arrivé là ?

    En 1896, un explorateur allemand, le comte von Götzen, fit tirer quelques coups de feu par ses ascaris zanzibarites puis plaça le pays sous protectorat du Reich, sans le dire au Mwami Rwabagiri, qui le reçut après mille ruses.

    Au lendemain de la Grande Guerre, la Société des Nations transféra le mandat à la Belgique, qui s’était d’ailleurs emparé de Kigali dès 1916. L’administration belge, suivant en cela les principes du maréchal Lyautey au Maroc, ne détruisit pas l’organisation traditionnelle de la société : elle s’y superposa (comme au Congo) pour combattre les pratiques barbares et les abus féodaux, développer un réseau économique moderne mais aussi social, hospitalier, éducatif. Elle fut secondée en cela par l’Eglise et, singulièrement, les Pères Blancs d’Afrique qui convertirent alors le royaume au Dieu de Jésus-Christ : «  Que ton Tambour résonne » sur la terre comme au ciel, chantait autrefois le Notre-Père rwandais.

    rw03.jpgEn 1931, la reine-mère Kanjogera et le mwami Musinga Yuhi V, dont l’immoralité n’avait d’égal que les outrages qu’il fit subir aux missionnaires, furent relégués à Kamembe (Cyangugu), proche de la ville congolaise de Bukavu sur l’autre rive du lac Kivu (photo) et de la Ruzizi : les « tambours sacrés ont alors été remis à l’un de ses soixante fils, Charles Mutara III Rudahingwa,  dont l’éducation avait été prise en main par les « abapadri rudahigwa_baudoin (1).jpg».

    Une image me revient à l’esprit : en 1955, sur une route bordée d’eucalyptus, un géant noir aux yeux en amandes, le nez fin et droit, s’avance appuyé sur sa houlette au milieu de ses vassaux. Un grand pagne blanc drape son corps comme une toge et, de haut en bas, sa coiffe en crinière est rehaussée de poils de singe. C’est Charles Mutara, quarante cinq ans, qui accueille le jeune Roi Baudouin.

    Péché mortel 

    Charles n’a pas d’enfants et il meurt quatre ans plus tard, en juillet 1959, dans les bras de son médecin blanc qui vient de lui administrer une piqûre : « mortelle » diront alors de mauvaises langues tutsies pressées de mettre fin à la tutelle coloniale  avant que celle-ci ne remette le pouvoir, au nom de la démocratie, au parti des hutus largement majoritaire.

    Sur les lieux mêmes de l’inhumation du Mwami Mutara, les féodaux écartent  son frère Rwigmera, partisan modéré des réformes, et, sous les yeux médusés  du Résident Général Harroy, proclament mwami Kigeri V, un demi-frère, fils parfaitement obscur de Musinga.

    Les événements suivront alors leur pente fatale : le « Parmehutu » de Grégoire Kayibanda monte en graine, soutenu par le lobby de la démocratie chrétienne, les Pères Blancs de Monseigneur Perraudin et le Colonel Logiest, résident militaire spécial de 1959 à 1962

    Car, tout commence à la Toussaint rouge de 1959. Les Hutus brandissent l’Umhoro. Sur à1393866731913.jpg la noblesse. Les tutsis répliquent à coup de flèches. Premier bain de sang. La Tutelle impose les élections. « Pour manger le royaume » accusent les Tutsis regroupés au sein de l’Unar. De fait, ils ne sont pas 25% de la population et, au petit jeu « one man, one vote », ils n’ont aucune chance : ils le refusent. La cause est alors entendue. Le « Parmehutu » s’installe au pouvoir communal en juillet 1960, puis national en septembre 1961. Le Mwami est déchu. Le Rwanda sera donc une république dont l’indépendance est fêtée le 1er juillet 1962 : Kayibanda préside à ses destinées. A ses côté un nouvel ambassadeur : l’ancien résident belge Guy Logiest.

    L’apocalypse et après  

    kibeho_compund.jpgLe décor est ainsi planté pour l’exil ou la mort atroce, au gré des vagues sanglantes qui se succéderont pendant trente ans, pour aboutir au génocide déclenché par le meurtre du successeur de Kayibanda, Juvénal Habyiarimana, et la percée décisive du Front patriotique en 1994 : Interhamwe hutus contre Inkotanyi tutsis mais aussi tout un peuple sans défense. Deux millions de réfugiés, et plus d’un demi-million de morts au moins,  en quelques mois.

    Dans cette tragédie, l’Eglise elle-même fut  alors réduite au silence et sa hiérarchie décapitée avec le régime dont elle fut si (trop) proche, même si quelques étoiles scintillèrent dans la nuit.

    Quoi qu’on dise aujourd’hui, le Rwanda, terre catholique, a toujours (bien plus que deVierge_kibeho.jpg rééducations à la chinoise) un immense besoin sacramentel : celui du pardon et de la vraie réconciliation des âmes. A ce prix seulement, il deviendra une nation, l’Imbuga y’Inyiabutatu, le peuple des trois « races » qui ont fondé autrefois la terre des mille collines.

    En 1982 déjà, la Vierge Marie apparue de façon prémonitoire à Kibeho, lieu même d’épouvantables massacres en avril 1994, avait appelé au repentir et à la conversion des cœurs : un message que l’Eglise a authentifié en 2001. Il n’a nullement perdu son actualité.

    JPSC  

  • Quand le pape accorde une interview à des jeunes Belges

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    Sur Radio Vatican :

    (RV) Une initiative particulière, et pour le moins originale : celle de cinq Belges de la pastorale néerlandophone des jeunes, venus au Vatican pour interviewer le Pape François. Cette rencontre exceptionnelle, née d'un projet lancé dans la foulée des JMJ de Rio en 2013, a eu lieu le 31 mars dernier, mais le contenu de l’entretien n’a été diffusé que le 3 avril, à la télévision belge.
    Au cours de cet entretien de 45 minutes, le Pape évoque des sujets qui lui tiennent à cœur, comme la pauvreté, la dénonciation de la culture du rejet, la recherche de Dieu, le tout dans un climat de grande simplicité.
    « Le Pape est-il heureux ? Le Pape a-t-il peur ? Le Pape peut-il se tromper ? » Ce sont là quelques-unes des questions posées par ces jeunes Belges au Pape, qui y répond avec humour et simplicité. « Oui, je suis heureux malgré les problèmes, oui, j’ai peur, mais de moi-même, oui je me suis trompé, et je me trompe encore ! »
    Interpellé plus concrètement sur ses erreurs, l’ancien archevêque de Buenos Aires confie, notamment sur son expérience de Supérieur des Jésuites qu’il a été nommé très jeune à cette fonction, et qu’il a fait beaucoup d’erreurs avec l’autoritarisme, tout en assurant avoir appris à dialoguer et à écouter ce que pensent les autres.
    Le Pape a-t-il un message pour les jeunes ? demande une jeune non-croyante de la petite délégation. Il y répond en insistant sur la centralité de l’Homme. «L’homme qui a été rejeté du centre et a glissé vers les périphéries, au profit du pouvoir et de l’argent ».
    Et François de revenir sur ses thèmes de prédilection, ses grands chevaux de bataille : l’accueil du plus pauvre, la dénonciation de la culture du rejet, qui ostracise les petits enfants qu’on ne désire plus, les personnes âgées qu’on euthanasie dans l’ombre, et maintenant les jeunes, victimes du chômage.
    Le Pape affirme cependant avoir parlé à beaucoup de jeunes politiciens, à Rome comme à Buenos Aires. Qu’ils soient de droite ou de gauche observe François, ils jouent « une nouvelle musique, ils ont un nouveau style de politique ». Ce qui n’est certainement pas pour lui déplaire.

    La video : http://www.een.be/programmas/koppen/habemus-papam