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Ethique - Page 419

  • Les cours de religion menacés dans l’enseignement public luxembourgeois

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    Lu sur le site des médias catholiques belges : Les cours de religion sont menacés au Grand-Duché de Luxembourg. Plusieurs centaines de personnes ont donc manifesté samedi dernier pour défendre le maintien du choix entre cours de religion et cours de morale laïque.

    "Actuellement, deux cours sont dispensés dans les écoles luxembourgeoises: un cours d’instruction religieuse et un cours d’éducation morale et sociale. Mais le nouveau Premier ministre, Xavier Bettel, a décidé de mettre en place un cours sur les « valeurs », qui remplacerait l’enseignement de la religion.

    C’est le collectif « Fir de choix » (« Pour le choix », en Lëtzebuerger) qui a organisé cette manifestation. « Le cours d’instruction religieuse devra continuer à faire partie de ce choix. L’école se doit d’assurer l’accompagnement et la formation des jeunes dans leur recherche de sens. C’est pourquoi l’école a pour mission de transmettre une éducation globale qui ne se limite pas aux seules connaissances, et d’en assurer la qualité », écrivent les auteurs de la pétition contre le projet gouvernemental, qui rassemble actuellement 18.000 signatures. « Le libre choix actuellement garanti est l’expression d’un respect mutuel et d’une démocratie vivante », poursuivent les signataires.

    Pour ce gouvernement composé de partis laïcs (libéraux-socialistes-écolos), il est grand temps de réformer le dialogue entre l’Eglise et l’Etat au Luxembourg. Après les cours de religion, le gouvernement Bettel a déjà prévu de revoir le système de financement des cultes.

    Mais ces réformes ne passent pas très bien parmi la population, qui voit d’un mauvais œil cette « guéguerre » entre laïcs et catholiques. David Marques, éditorialiste du journal Le Quotidien, n’hésitait pas à écrire:  »Même au niveau des réformes sociétales, qui étaient censées former un des fers de lance de la nouvelle coalition, les résistances sont en train de se former. Les mois à venir ne s’annoncent donc pas de tout repos. »

    M.B (d’après La Croix)

    Ref. : Au Luxembourg, une manifestation pour défendre les cours de religion

    JPSC

  • François, « le pape des pauvres »

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    Mais de quels pauvres parle-t-on ? Ici : http://www.culture-et foi.com/nouvelles/articles/hans_kung_pape_francois_defi.htm, le célèbre théologien Hans Küng (photo) invite le pape François à choisir son chemin (extraits) :

    images (6).jpg«  (…) Le pape François n’a pas encore donné de preuve convaincante de sa volonté d’engager une réforme.

    Il me paraît tout à fait naturel et vraisemblable qu’un évêque d’Amérique latine accorde la priorité aux pauvres des bidonvilles des grandes métropoles. Mais le pape de l’Église catholique ne doit pas perdre de vue qu’il existe, dans d’autres pays, des types différents de « pauvreté » qui touchent d’autres groupes de personnes. Ces groupes se battent pour améliorer leur situation et le pape est davantage en mesure d’aider ces pauvres que ceux des bidonvilles qui peuvent être mieux pris en charge par des organismes gouvernementaux et par la société en général.

    Les Évangiles synoptiques ont une conception plus large de la pauvreté. Dans l’Évangile de Luc, l’expression « bienheureux les pauvres » désigne sûrement les vrais pauvres, les pauvres au sens matériel. Quand, dans son Évangile, Mathieu écrit : « Heureux ceux qui ont une âme de pauvre », il pense plus aux pauvres de cœur, à la pauvreté spirituelle des personnes qui sont à la recherche de Dieu et qui sont conscientes de leur pauvreté spirituelle (…)  

    Alors, le nombre de pauvres ayant besoin d’être secourus augmente considérablement. L’aide du pape, en raison du poste qu’il occupe, est de toute première importance. En fait, cela tient au fait que le pape est le représentant d’une institution et d’une tradition ecclésiastique; on attend de lui non seulement des paroles de réconfort et d’encouragement, mais aussi des gestes de miséricorde et de charité. 

    Quand il est question de « pauvres » dans l’Église, on pense spontanément à trois groupes de personnes :

    Le premier groupe est constitué de millions de personnes divorcées dans de nombreux pays.

    Ces personnes sont privées des sacrements de l’Église pendant toute leur vie parce qu’elles sont engagées dans une seconde union. Il faut dire qu’à notre époque une plus grande mobilité sociale, une souplesse et une liberté plus grandes, jointes à une durée de vie plus longue, rendent plus difficile l’harmonie au sein d’un couple pendant toute une vie. Il est certain que le pape voudra maintenir l’indissolubilité du mariage malgré ces conditions plus difficiles. Mais l’indissolubilité ne doit pas être comprise comme une condamnation absolue des personnes qui ont connu un échec, sans qu’elles puissent espérer de pardon.

    Plutôt, ce commandement exprime un idéal de fidélité pour toute une vie, comme cela est vécu par un grand nombre de couples, mais sans aucune garantie de durée. En vertu de la miséricorde que le pape François prêche, l’Église autoriserait les personnes divorcées et remariées à avoir accès aux sacrements si tel est leur désir profond.

    Le second groupe de « pauvres » est celui des femmes ostracisées à cause de la position officielle de l’Église sur la contraception, l’insémination artificielle et l’avortement. 

    Il y a des millions de femmes dans le monde à souffrir d’une détresse spirituelle. Seule une faible minorité de femmes catholiques acceptent la position de l’Église sur la l’interdiction de la contraception « artificielle », et plusieurs par contre ont recours en toute bonne foi à l’insémination artificielle. On doit éviter, bien sûr, de banaliser l’avortement et de l’utiliser comme moyen de contraception. Sauf que les femmes qui, pour des raisons graves, ont recours à l’avortement et sont en proie à de grands problèmes de conscience, méritent compréhension et miséricorde.

    Le troisième groupe de « pauvres », ce sont les prêtres qui ont quitté leur état pour se marier. 

    Ils sont des milliers sur tous les continents. On sait que bien des jeunes hommes aptes au sacerdoce ne deviennent pas prêtres à cause de l’obligation du célibat. Le célibat librement accepté continuera toujours d’avoir sa place dans l’Église catholique. Mais la règle du célibat obligatoire pour les clercs est contraire à la liberté garantie dans le Nouveau Testament, à la tradition œcuménique du premier millénaire et aux droits humains d’aujourd’hui. L’abolition du célibat obligatoire serait le remède le plus efficace au manque criant de prêtres et à la disparition progressive de la pastorale dans le monde. Si l’Église maintient la règle du célibat obligatoire, l’accès souhaitable des femmes à l’ordination sacerdotale devient impensable. Le pape François aura maintenant d’importantes décisions à prendre. A ce jour, il a fait preuve d’une grande sensibilité et d’une profonde empathie pour les problèmes des gens, et il n’a pas manqué de courage dans diverses situations. Ces qualités le rendent apte à prendre les décisions nécessaires et attendues sur des questions qui sont des problèmes depuis des siècles.

    Dans l’interview qu’il a accordée aux revues jésuites du monde, comme La Civiltà Cattolica et America, et publiée le 20 septembre, le pape François reconnaît l’importance de questions telles que la contraception, l’homosexualité et l’avortement. Mais il refuse de donner à ces questions une place trop centrale dans la mission de l’Église. Il souligne l’importance d’un « nouvel équilibre » entre ces problèmes d’ordre moral et les appels de l’Évangile lui-même. Mais cet équilibre ne pourra être atteint que lorsque des réformes constamment reportées seront enfin réalisées et que ces questions morales secondaires n’enlèveront pas à l’annonce de l’Évangile sa nouveauté et son attrait. Tel sera le grand défi du pape François. »

    Le Pape et le Malin ? Hans Kung, prêtre suisse, est professeur émérite de théologie œcuménique à l’Université allemande de Tübingen. Il est le président de la Fondation Éthique Planétaire (www.weltethos.org).

    JPSC 

  • Sur Gènéthique.org... (28 avril)

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    Euthanasie: des pharmaciens Néerlandais refusent de délivrer les médicaments

     
    Bien que l'euthanasie soit légale aux Pays-Bas, des pharmaciens Néerlandais refusent de délivrer les médicaments létaux permettant de la réaliser. Selon Altijd Wat Monitor, un programme de télévision qui a mené l'enquête, ce refus ne serait pas nécessairement motivé par des motifs religieux. Certains pharmaciens s'y refusent [...] Lire la suite sur genethique.org

    Mexico: 12 avortements pour 15 naissances

     
    En 2009, l’Institut national des statistiques et de géographie (INEGI) fait état de 153 237 naissances dans la ville de Mexico, tandis que le Collège de Mexico et l’Institut du Guttmacher font état de 122 455 avortements sur la même période. [...] Lire la suite sur genethique.org
     

    Suisse: La fécondation in vitro en léger recul

     
    Depuis 1978, plus de cinq millions d'enfants sont nés par fécondation in vitro (FIV). En Suisse, c'est plus de 1600 enfants chaque année, soit près de deux naissances sur cent; un chiffre qui est aujourd'hui en léger recul après des années de forte augmentation. [...] Lire la suite sur genethique.org
     

    Un député russe s'oppose à tout commerce relatif à la GPA

     
    Yelena Mizulina, à la tête du Comité pour la famille, les femmes et les enfants et député de la Duma (Parlement russe) souhaite que la pratique visant à rémunérer les mères porteuses soit interdite. Elle souligne que rémunérer des femmes pour porter les enfants d'autres personnes est une pratique [...] Lire la suite sur genethique.org

  • Jean-Paul II, les Lumières et la liberté de conscience

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    JPII-AMsj-2_large (1).jpgEn marge de la canonisation du pape Wojtyla, un article du Père André Manaranche sj publié par le site « Liberté Politique » :

    « LA DONNE d’abord entre la raison et la foi. La raison se définissait elle-même par son étroitesse (« dans les limites de la simple raison ») et rejetait tout ce qui ne pou­vait entrer dans ce corset logique. Mais en devenant une « philosophie séparée », elle s’enflait en même temps qu’elle se mutilait. Alors la foi a humilié la raison comme étant un rationalisme prétentieux. Puis elle a fustigé cette raison pour la timidité de son agnosticisme. Ce qu’a fait Vatican I.

    Le retour de la raison

    Restait à Jean Paul II de réquisitionner tout l’apport culturel des sagesses pour venir au secours d’une mentalité libérale qui avait perdu — et même rejeté — tout repère objectif pour ne plus se fier qu’au consensuel ou au procédural. Le navire suivait alors non plus l’étoile polaire mais son fa­nal avant. Le pape défunt aura ainsi retourné l’argumentation en exaltant ce “paganisme” (Platon, Aristote, les stoïciens...) que la pastorale, elle, prenait comme une stupidi­té. Ceci en philosophie et aussi en morale, si l’on en juge par Veritatis splendor.

    Nous n’avons pas fini de réaliser ce renversement, nous les chrétiens et encore plus certains athées résolus qui n’ont pas dépassé l’athéisme du charbonnier ou l’athéisme du café du commerce, nous provoquant à reprendre une vieille apologétique devenue risible. En se fermant à la foi, la raison perd son dynamisme et sa noblesse : elle sous-raisonne, elle dé-raisonne ou bien elle arraisonne tout avec morgue.

    Jean Paul II — comme Édith Stein — auront dû, pour rendre possible la recherche de la vérité, changer de voie d’accès. Partis de la phénoménologie (Husserl, Max Scheler), avec une incursion dans la mystique (Jean de la Croix, Thérèse d’Avila), ils retrouveront en finale saint Thomas d’Aquin, mais avec une ouverture que n’auront pas forcément nos thomistes occidentaux.

    En morale familiale, Jean Paul II reprendra d’une autre manière les thèses de Paul VI, et son langage ne soulèvera pas le même chahut parce qu’il aura intégré la valeur de la sexualité humaine, cette valeur qui fonde l’exigence au lieu de l’abolir.

    L’amitié politique

    Ceci concerne du même coup la vie politique, que les Grecs ne dissociaient pas d’a­vec la vertu. Le mot « éthique » n’est pas confessionnel : il se trouve chez Aristote (en­tre autres), et ce n’est pas une invention de curés rétrogrades. Le lien de la société, c’est l’amitié politique (philia politikè) et non pas le conflit, ni le profit, ni le simple contrat.

    Le monde actuel a beau se dire libéral en s’opposant aux idéologies brune ou rouge, il devient vite, en congédiant les valeurs, ce que Jean Paul II appelait un « tota­litarisme sournois » ou une « démocratie creuse », et sa prétendue tolérance est en fait une intolérance. Ce qui est dit neutre ou laïc, c’est l’amoralité et l’athéisme, alors que ces deux choses fonctionnent d’une manière inquisitoriale. Il n’y a pas que le nazisme et le marxisme à être totalitaires, donc homicides. La « culture de mort » opère les mêmes dégâts, même s’ils sont moins spectaculaires.

    L’homme, route de l’Église

    La tâche commune à tous, c’est la défense de l’homme. Et « l’homme est la route fondamentale de l’Église », d’une Église « experte en humanité ». La nouvelle évangélisation n’est pas seulement religieuse : elle se joue au niveau de l’humanisme.

    Alors Jean Paul II redéfinit l’Église dans son être et dans sa tâche. Église et État ne sont plus deux « sociétés parfaites » juxtaposées et indépendantes, comme sous Léon XIII : le Christ est le « Récapitulateur » dont parlait Pie XI au début de son pontificat, et de ce fait, même s’il y a une certaine autonomie du temporel (Gaudium et Spes 36), ce n’est pas là un cloisonnement étanche.

    D’abord la foi a le devoir et le droit de s’inculturer à la société, au lieu de demeurer cachée dans des clubs sans se concréti­ser en rien. Le Christ n’est pas un gourou débarquant à Roissy avec son visa et sommé de demeurer « politiquement correct » sous peine — non pas d’être crucifié — mais d’être reconduit à la frontière. C’est ce passé de culture chrétienne que refusent bien des politiques — et de tout bord — afin que ce passé indéniable ne soit pas mentionné : c’est une erreur à tuer par le silence.

    Le droit de la conscience

    L’Église garde aussi le droit, sans pour autant sortir de son rôle, d’émettre un jugement sur des lois et des pratiques qui lèsent la justice élémentaire et la dignité humaine, car l’homme est son affaire. Elle est allée, avec Jean Paul II, jusqu’à demander l’objection de conscience du personnel médical en ce qui concerne l’avortement et l’euthanasie, objection qui ne devrait pas être pé­nalisée.

    Délaissant l’ostpolitik du cardinal Casaroli qui, pour des raisons bassement « pas­torales », faisait à l’adversaire d’insupportables concessions pour avoir la paix ou bé­néficier encore de quelques avantages, Jean Paul II a choisi délibérément le franc-parler et la prise en compte de la morale : justice et liberté. Et son attitude énergique a été payante. De même qu’au nom de la réconciliation ou de l’œcuménisme, il n’a pas consen­ti à pénaliser la partie fidèle, celle qui était demeurée dans le giron de l’Église ou celle qui demandait d’y revenir. Il a été franc du collier.

    Et tout cela se tient rigoureusement. Merci, Jean Paul II. » 

    Réf.Le pape qui a changé la donne

    « Qui suis-je pour juger ? ».  Prise dans l'absolu, la petite phrase du pape François qui fait maintenant le tour de la planète, est évidemment fausse.

     Dans son testament spirituel « Mémoire et Identité » (Flammarion , 2005, p. 162) Jean-Paul II a écrit : « La loi établie par l’homme a des limites précises que l’on ne peut franchir. Ce sont les limites fixées par la loi naturelle, par laquelle c’est Dieu lui-même qui protège les biens fondamentaux de l’homme ».  

    Reste qu’elles le sont allègrement, au nom de la liberté de conscience : celle de nier tout fondement objectif au bien et au mal : une attitude qui, quoi qu’on dise de la miséricorde, est intenable. Aucune société, humaine et a fortiori divine ne peut se passer de jugement. JPSC

  • La Belgique contrôle-t-elle vraiment l'euthanasie ?

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    Au travers d'une instruction qui vise son président, la commission de contrôle de l'euthanasie est au coeur de plusieurs polémiques. Un billet de Bosco d’Otreppe fait le point  sur le site web de « La Vie » :

    « En Belgique, la loi dépénalisant l'euthanasie a été votée en mai 2002. Si elle semble être entrée dans les moeurs au point que ce cadre législatif ait été élargi sans trop de remous aux mineurs en février dernier, le contrôle de l'application de cette loi reste controversé.

    Cette semaine encore, le docteur Wim Distelmans, considéré comme favorable à l'euthanasie et même « pionnier » en la matière, est au cœur de plusieurs polémiques. Ce mercredi, une jeune femme de 20 ans a affirmé avoir porté plainte contre ce dernier relate l'agence Belga

    « Dans une interview accordée au magazine Dag Allemaaal, la jeune femme se demande comment sa mère qui "n'a jamais reçu de traitement pour soigner sa dépression, a pu bénéficier d'une euthanasie". Elle ajoute que cette dernière n'aurait jamais fait part de son envie de mourir. »

    Le docteur Distelmans, tout en précisant que toutes les exigences légales ont été respectées, se refuse à tout commentaire. De même qu'il ne préfère pas revenir sur un autre dossier plus ou moins semblable qui le concernait, surgi le 9 avril dernier dans la presse du pays.

    Une surveillance laxiste ?

    La polémique est cependant plus complexe et plus globale qu'elle n'en a l'air, car Wim Distelmans n'est autre que le président de la commission de contrôle de l'euthanasie en Belgique. Et c'est bien cette commission qui est au cœur de nombreuses critiques depuis maintenant plusieurs années.

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  • Jean XXIII et Jean-Paul II : face à un monde en mutation, une même doctrine sociale

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    De Jean-Yves Naudet, directeur du centre de recherches en éthique sociale ,  professeur à la Faculté de Droit et de Sciences économiques de l’Université d’Aix-Marseille, cette analyse parue sur le site « Figarovox » :

    PHO34a11c84-cc64-11e3-a4f2-b373f3cdeec9-805x453.jpgLa canonisation simultanée des papes Jean XXIII et Jean-Paul II incite à rapprocher leurs enseignements en matière sociale. L'un et l'autre ont attaché une grande importance à ces questions, comme en témoignent les deux encycliques sociales de Jean XXIII (Mater et Magistra, 1961 et Pacem in terris, 1963) et les trois encycliques sociales de Jean-Paul II (Laborem exercens, 1981, Sollicitudo rei socialis, 1987 et Centesimus annus 1991). Comme l'explique Jean-Paul II, ils ont mis en lumière «la fécondité des principes exprimés par Léon XIII, principes qui appartiennent au patrimoine doctrinal de l'Eglise», à commencer par la clef de lecture de cet enseignement: «la juste conception de la personne humaine, de sa valeur unique», et donc de sa «dignité incomparable».

    L'un comme l'autre rappellent que «le droit de propriété privée, même des moyens de production, vaut en tout temps, car il fait partie du droit naturel» et que «là où le pouvoir politique ne reconnait pas aux particuliers la propriété des moyens de production, les libertés fondamentales sont ou violées ou supprimées» (MM § 109). Bien entendu, comme le montre le titre du chapitre IV de Centesimus annus «Propriété privée et destination universelle des biens», la propriété doit bénéficier à tous et pour cela le propriétaire doit la faire fructifier pour le bien de tous, créant ainsi emplois et revenus ; chacun a un devoir de solidarité vis-à-vis des plus démunis, car «il y a un certain dû à l'homme parce qu'il est homme».

    Autre principe essentiel, le bien commun, dont Jean XXIII donne une définition éclairante: «l'ensemble des conditions sociales permettant à la personne d'atteindre mieux et plus facilement son plein épanouissement» (MM § 65): le bien commun n'est donc pas un vague intérêt général ; il n'est pas plus un résultat ; il s'agit des moyens permettant l'épanouissement de chaque personne. On est loin d'une vision collectiviste du bien commun.

    Ce que Jean XXIII a pressenti, c'est, avec la décolonisation, l'importance croissante du tiers-monde et donc la place qu'allait prendre la question du développement, que Jean-Paul II développera dans son encyclique de 1987, insistant après Paul VI sur la dimension mondiale de la question sociale et l'urgence du développement de tous les hommes et de tous les peuples.

    Mais entre Jean XXIII et Jean-Paul II, le monde a changé et la société de consommation est passée par là, du moins dans les pays riches. Or elle ne suffit pas à rendre les hommes heureux, les papes prolongeant ici la parole de Jésus: «l'homme ne vit pas seulement de pain». Certes, «il n'est pas mauvais de vouloir vivre mieux» ; consommer c'est se nourrir, se vêtir, se loger, se soigner, s'éduquer, mais cela nécessite «un vaste travail éducatif et culturel, qui comprenne l'éducation des consommateurs à un usage responsable de leur pouvoir de choisir» (CA § 36) et qui n'enferme pas l'homme dans une perspective purement matérialiste.

    Bien sûr, le changement du monde, c'est aussi la chute du communisme, à laquelle Jean-Paul II a tant contribué avec ses amis polonais, mais Jean XXIII affirmait déjà qu'il «faut en premier lieu poser que, dans le domaine économique, la priorité revient à l'initiative privée des individus «(MM §51), ce qui n'exclut en rien le rôle légitime de l'Etat, mais qui n'est que l'application du principe de subsidiarité. Après la chute du mur de Berlin, cela conduira Jean-Paul II à souligner «les avantages solides» du marché, mais aussi ses limites (CA §40): tout ne s'achète pas, tout ne se vend pas, et une économie de marché a besoin d'un cadre juridique ferme et d'une éthique forte. Mais c'est avant tout une question culturelle, plus que de technique économique, et si «la production et la consommation des marchandises finissent pas occuper le centre de la vie sociale et deviennent la seule valeur de la société» «il faut en chercher la cause (...) dans le fait que le système socio-culturel, ignorant la dimension éthique et religieuse, s'est affaibli». (CA § 39). C'est donc d'abord à une reconstruction morale des personnes et de la société que nous appellent ces deux papes.

    Pour sortir des oppositions stériles entre individualisme et collectivisme, l'un et l'autre insistent sur l'importance des corps intermédiaires, ce que Jean-Paul II appellera «la personnalité de la société» (CA § 13). On ne sera pas surpris qu'au-delà des corps intermédiaires de la vie sociale, associations, syndicats, entreprises, collectivités locales, Jean XXIII comme Jean-Paul II accordent la place essentielle à la famille, structure fondamentale pour une écologie humaine, dans laquelle on «apprend ce que signifie aimer et être aimé et, par conséquent, ce que veut dire concrètement être une personne «(CA§39). Le pape François ne dit pas autre chose, et cette unité ne doit pas surprendre, car, au-delà de la personnalité de chaque pontife, les grands principes de la doctrine sociale de l'Eglise restent les mêmes. Comme le soulignait Benoît XVI, «la doctrine sociale de l'Eglise éclaire d'une lumière qui ne change pas les problèmes toujours nouveaux qui surgissent».

    Réf. Jean XXIII et Jean-Paul II : face à un monde en mutation, une même doctrine sociale

    Jean-Yves Naudet est président de l’Association des Economistes Catholiques (AEC) et auteur de « La Doctrine sociale  de l'Eglise» (PUAM, 2011).

    JPSC

  • Banque du Vatican : la clarification se fait attendre

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    On a beaucoup parlé de la banque du Vatican ces derniers temps, et encore voici peu dans l’émission télévisée « Questions à la Une » de la RTBF. 

    De son véritable nom, « Institut pour les œuvres de religion » (IOR), la banque du Vatican avait été au centre de quelques-unes des attaques contre Benoît XVI, accusé de mal gérer autant que de cacher la réalité financière du Saint-Siège. Les faits rapportés ci-dessous par Philippe Maxence, rédacteur en Chef du bimensuel « L’Homme Nouveau » montrent qu’il n’en est pas ainsi. C’est, par contre, le gouvernement de François qui n’aurait pas vraiment contribué à  éclaircir le dossier…

     Des jours comptés ?

    Avec l’élection du Pape François, les jours de l’IOR étaient comptés. On le disait ; on l’affirmait ; on le clamait. Le nouveau Pape n’est-il pas un adversaire proclamé de la finance, de ses jeux, de ses dérives et de ses échecs ? Ne s’est-il pas engagé à une réforme profonde de la Curie et des organismes du Saint-Siège ? À une purification de l’Église ?

    Finalement, le Pape a tranché. Selon un communiqué du Saint-Siège, l’Institut pour les œuvres de religion « va continuer à servir avec prudence et à fournir les services nécessaires à l’Église catholique dans le monde ».

    Car, même si saint Pierre n’avait pas de compte en banque (dixit le Pape), la réalité du monde contemporain impose une instance financière à l’État du Vatican. La véritable exigence voudrait qu’elle soit un modèle de gestion et qu’elle respecte les principes catholiques plutôt que ceux, souvent occultes et permissifs, de la finance qui dans un dangereux effet de miroir se prend pour sa propre fin.

    Étrange silence ?

    Un autre évènement a concerné récemment l’actualité de l’IOR. Bizarrement, on n’en a peu fait écho en France (à part, mais ce n’est pas un hasard, le très renseigné et actif site benoit-et-moi). Ce n’est pas le cas en Italie où les pratiques journalistiques ne sont certes pas des modèles (que l’on pense à la publication des lettres volées à Benoît XVI ou des lettres couvertes normalement par le secret de l’instruction), mais où le journalisme catholique est plus ouvert au débat et à l’interrogation.

    Toujours est-il que le parquet de Rome a conclu, voici quelques jours, à un non-lieu en faveur de l’ancien président de l’IOR, Ettore Gotti Tedeschi

    L'affaire dans l'Affaire 

    En 2009, Ettore Gotti Tedeschi était nommé à la tête de la banque du Vatican par le pape Benoît XVI avec, comme mission principale, de la mettre aux normes internationales anti-recyclage. En septembre 2010, le banquier faisait l’objet d’une enquête du parquet de Rome dans le cadre d’une violation présumée de la loi anti-blanchiment. Le 24 mai 2012, il était brusquement limogé, son affaire s’insérant dans le cadre de Vatileaks. Aujourd’hui, non seulement Ettore Gotti Tedeschi est mis hors de cause par la justice italienne, mais dans le même temps l’ancien directeur de l’IOR Paolo Cipriani et le vice-directeur Massimo Tulli, qui s’étaient ligués contre lui, sont à leur tour poursuivis. Quant au conseil d’administration de l’IOR, qui avait accusé Tedeschi et, semble-t-il couvert les agissements de Cipriani et de Tulli, il est toujours en place…

     Et, au fait, la réforme ?

    On se dit qu’il serait peut-être temps de vraiment éclaircir les choses et de commencer réellement cette fameuse réforme des organismes du Saint-Siège. En attendant, pour mieux saisir cette affaire, on pourra aller lire le site benoit-et-moi, notamment cette page.  

    Rédigé par Philippe Maxence le 12 avril 2014 dans Rome

    Voir le blog de l’homme nouveau ici  Banque du Vatican : entre justice et trafic ?

    JPSC

  • Les appels téléphoniques du Pape, c'est privé.

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    Lu sur le site de Radio-Vatican :

    (RV) Le directeur du Bureau de presse du Saint-Siège a fait une mise au point au sujet des appels téléphoniques du Pape François. Dans le cadre de ses rapports personnels et pastoraux, le Saint-Père a téléphoné à plusieurs reprises. Puisqu’il ne s’agit pas d’activités publiques, le Bureau de presse ne fournit pas d’informations ou de commentaires à ce propos. 

    Une mise au point après un prétendu récent appel personnel du pape à une femme argentine divorcée remariée. Selon la presse, le pontife lui aurait assuré qu’elle pouvait recevoir la communion. Sans citer explicitement l’affaire, le Père Lombardi dénonce l’amplification médiatique autour du statut posté le 21 avril sur le profil Facebook du mari d’une Argentine que le pontife aurait appelée, lui assurant qu’elle ne faisait “rien de mal“ en recevant la communion, tout en étant divorcée remariée.

    La crédibilité des détails qui ont été publiés ne peut être confirmée, a rappelé le Père Lombardi, ajoutant que ces informations entraînent des malentendus et sèment la confusion. Il faut donc éviter d’en tirer des conséquences concernant l’enseignement de l’Eglise. 

     Réf. Les appels téléphoniques du Pape, c'est privé. Il y aurait donc, sur une même question, un discours public et un discours privé ? Etrange et en principe invérifiable.  JPSC

    Voir sur le site "Benoît et moi" :

    Le Pape au bout du fil 

    Le Pape au bout du fil (2)

     Le Pape au bout du fil (3) 

  • Université de Liège: une nouvelle conférence de l'Union des étudiants catholiques

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    Plus que deux jours pour s'inscrire...

    La prochaine rencontre du cycle de lunch-débats  organisé par l’Union des étudiants catholiques et le groupe "éthique sociale" à l’Université de Liège sur le thème « humanisme chrétien, travail et société », aura lieu  le mardi 29 avril 2014 à 18 heures.

     

    jdefourny_parcours.png

     

    Cette rencontre sera animée par le professeur Jacques Defourny (photo) sur le thème

    INNOVER POUR LE BIEN COMMUN :

    LA MONTÉE DES ENTREPRENEURS SOCIAUX

    Entreprise sociale, économie sociale, quels concepts pour quel impact dans la réalité du monde économique ?


    Le professeur Defourny, fondateur du Centre d’économie sociale de l’ULg - qui est un des plus importants centres de recherche de HEC-ULg - vient de lancer une académie pour entrepreneurs sociaux.

    La mentalité de l’entrepreneur social est aujourd’hui un exemple de la mentalité que devraient avoir tous les hommes et femmes d’entreprise : la recherche du bien commun. C’est-à-dire, qu'ils devraient tenir en compte dans l’exploitation d’une entreprise non seulement l’intérêt des actionnaires et des dirigeants et éventuellement des employés, mais aussi celui des fournisseurs, des clients et de l’environnement économique et social.

    C’est ce que le pape François demande explicitement dans son Exhortation apostolique « Evangelii Gaudium »  souhaitant l’avènement d’une « nouvelle mentalité politique et économique, qui aiderait à dépasser la dichotomie absolue entre économie et bien commun social.

    PROGRAMME
    Apéritif à 18h00

    Exposé suivi du lunch-débat de 18h15 à 20h30

    PAR JACQUES DEFOURNY
    Professeur ordinaire à HEC- Ecole de Gestion de l’Université de Liège (Département d’Economie), Directeur du Centre d’Economie Sociale de l’Université de Liège

    Le débat sera modéré par Jacques Zeegers, ancien Secrétaire général de l’Association Belge des Banques (ABB) et Chargé de cours à l’ICHEC (Institut des hautes études commerciales de Bruxelles).

    La rencontre se tient à la salle des professeurs dans le bâtiment du Rectorat de l’Université de Liège, place du XX août, 7, 1er étage (accès par la grande entrée : parcours fléché).

    Participation aux frais : 10 € (à régler sur place); 2 € pour les étudiants
    Inscription nécessaire trois jours ouvrables à l’avance (24 avril) :
    soit par téléphone : 04 344 10 89
    soit par email : info@ethiquesociale.org

    soit sur notre nouveau site internet :www.ethiquesociale.org

  • Quand la Société belge de Soins intensifs revendique le droit d'abréger la vie des patients

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    Suite aux prises de position de la Société belge de Soins intensifs (voir ici et ici), un ami médecin nous fait parvenir ses observations :

    Réponse à la position de la Société Belge de Soins Intensifs.

    Je suis profondément choqué et révolté par la prise de position de la Société Belge de Médecine-de-Soins-Intensifs, qui veut que ses membres s'arrogent le droit de tuer.

    Il ne s'agit pas d'arrêter des soins qui seraient déraisonnables ou relèveraient de l'« acharnement thérapeutique », il ne s'agit pas de débrancher des appareils maintenant artificiellement en vie un patient qui sans cela serait mort, il ne s'agit pas d'arbitrer entre soulagement de la douleur et l'abrègement de la vie, il s'agit purement et simplement de faire une injection létale « pour le bien du malade », adultes, enfants, et bébés.
    Il s'agit de faire cette injection létale sans aucun accord du patient, ni de sa famille, ni de ses proches, sur décision unilatérale du médecin agissant « en conscience » lorsque lui seul juge souverainement qu'une vie « ne vaut plus la peine d'être vécue » !! 
    Il s'agit même de faire cette injection mortelle contre l'accord du patient « les directives anticipées sont pires qu'inutiles ». Que ces directives puissent être un (bien faible) obstacle à la toute puissance médicale ne fait pas de doute.

    Les argumentations sont particulièrement foireuses, et relevant de l'enfumage idéologique. 
    Les techniques et méthodes existent pour soulager toute douleur, fut-ce au prix d'un obscurcissement de la conscience et éventuellement d'un raccourcissement secondaire de la vie, accepté mais non recherché. 
    Les ressources médicales sont toujours limitées. Si dans une unité de réanimation et soins intensif il y a toujours lieu pour le médecin de choisir le patient qui a le plus de chance de s'en sortir au mieux, faut-il pour cela « exécuter » la personne transférée au lieu de lui permettre de mourir « naturellement ». 
    Le cas échéant se trouvant dans une situation où il n'est plus à même de s'exprimer, un patient a-t-il le droit de dire auparavant, qu'il ne veut pas être,abruti de stupéfiants, neuroleptiques et calmants en tout genre. 
    Et si un patient n'a rien exprimé ou ne peut plus rien exprimer, pourquoi ne pas tenir compte de l'avis de la famille, de l'entourage, d'une personne de confiance, si ce n'est parce que cela risque d'être un frein à la toute puissance du médecin.

    L'éthique médicale est de soigner si possible, soulager toujours, tuer jamais. Ce n'est pas le rôle d'un médecin, mais celui d'un bourreau ou d'un exécuteur de donner la mort. Dans les pays où existent encore des exécutions capitales, ce n'est jamais un médecin qui tue sur ordre mais un exécutant qui exécute l’exécuté.

    Certes les avortement, les euthanasies, les infanticides et parricides existaient avant toute dépénalisation et existeront toujours. Mais au nom du principe de réalité et du confort moral des transgresseurs faut-il considérer que tout est acceptable ? Faut-il parce que le vol existe et qu'il est difficile de le contrôler le déclarer acceptable ? Ce qui est inacceptable c'est le relativisme moral d'une partie de la société occidentale, ou le profit justifie tout.

    John-Paul LUCAS

  • Vient de paraître : Vérité et Espérance/Pâque Nouvelle, 1er trimestre 2014

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    SOMMAIRE

    Editorial : La Croix, douloureuse et glorieuse  

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    Scalfari en remet une couche

    Les Antilles et Haïti auront leur cardinal

    Quand l’ONU entend rééduquer l’Eglise

    France : la mobilisation contre la « familiphobie » ne faiblit pas

    A Rome : consistoire sur la famille

    Ukraine : les images censurées par la presse occidentale

    Euthanasie des mineurs : l’enfant face au choix ?

    Culture de mort en Belgique : une première mondiale

    Fraternité des Saints-Apôtres : les trois premières ordinations

    Fête-Dieu 2014 : Liège renouera avec la grande procession 

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    Transfiguration et Crucifixion

    Allons d’un pas allègre vers la bienheureuse espérance

    « Le » roman catholique réédité  

     

    Secrétaires de Rédaction : Jean-Paul Schyns et Ghislain Lahaye

    Editeur responsable: SURSUM CORDA a.s.b.l. ,

    Vinâve d’île, 20 bte 64 à B- 4000 LIEGE.

    La revue est disponible gratuitement sur simple demande :

    Tél. 04.344.10.89  e-mail : sursumcorda@skynet.be 

    Les dons de soutien sont reçus au compte IBAN:  BE58 0016 3718 3679   BIC: GEBABEBB de Vérité et Espérance 3000, B-4000 Liège