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Ethique - Page 53

  • Le catholicisme allemand : au bord du gouffre ou à la pointe du progrès ?

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    De George Weigel sur First Things :

    LE CATHOLICISME ALLEMAND : AU BORD DU GOUFFRE OU A LA POINTE ?

    13 . 12 . 23

    Le 10 novembre, un "Comité synodal" créé par la "Voie synodale" allemande récemment achevée s'est réuni pour la première fois. Le mandat de ce comité est de préparer les bases d'un "Conseil synodal" composé de laïcs, de membres du clergé et d'évêques qui gouverneront l'Église catholique en Allemagne à partir de 2026. L'idée d'un tel "Conseil synodal" a déjà été rejetée par le Saint-Siège. Dans une lettre adressée récemment à quatre laïques allemandes qui avaient démissionné de la "Voie synodale" pour protester contre les déviations par rapport aux vérités et pratiques catholiques établies, le pape François a réaffirmé que le "Conseil synodal" ne peut être concilié "avec la structure sacramentelle de l'Église catholique".

    Le pape a également déclaré ceci à propos de l'état actuel des affaires catholiques en Allemagne :

    Au lieu de chercher le "salut" dans des comités toujours nouveaux et de discuter des mêmes sujets avec un certain repli sur soi, j'ai voulu, dans ma Lettre au peuple de Dieu en Allemagne, rappeler la nécessité de la prière, de la pénitence et de l'adoration, et inviter à s'ouvrir et à aller à la rencontre de "nos frères et sœurs, en particulier ceux qui sont abandonnés sur les marches de nos églises, dans les rues, dans les prisons et les hôpitaux, sur les places et dans les villes". Je suis convaincu que c'est là que le Seigneur nous montrera le chemin.

    A ce sujet, peut-être quelques remarques. 

    Chercher le "salut" dans des comités toujours nouveaux et discuter des mêmes sujets avec un certain égocentrisme" ne décrit-il pas précisément ce que le Synode-2023 a fait pendant quatre longues semaines angoissantes il y a deux mois - et ce que les "phases" préparatoires locales, nationales et continentales du Synode sur la synodalité ont fait, à grands frais de temps et d'argent, au cours des deux dernières années ? 

    Pourquoi le mot "salut" est-il entre guillemets dans la lettre du pape ? Est-ce parce qu'il parle de "sauver" l'institution de l'Église allemande, qui subit une hémorragie de fidèles (et donc une perte de revenus, car moins de fidèles se déclarant catholiques signifie que l'institution reçoit une part moins importante de l'impôt de l'Église allemande) ? Compte tenu du contexte allemand, on peut penser que c'est pour cette raison que le mot "salut" a été mis entre guillemets. Mais on pourrait aussi noter que le thème du salut dans son sens biblique et théologique complet - et la notion corollaire du Seigneur Jésus en tant qu'unique sauveur de l'humanité - n'a pas été exploré en profondeur pendant le Synode 2023, ou pendant le "chemin synodal" allemand.

    Ce qui nous amène à un troisième point : Le pape suggère que le catholicisme institutionnel allemand se sauvera en s'ouvrant aux pauvres, aux déplacés et aux marginaux de la société. L'Église allemande le fait déjà, cependant, en maintenant (avec l'aide de l'impôt ecclésiastique) un réseau considérable d'agences et de programmes de services sociaux. Si la rencontre avec les marginaux était la réponse à l'ennui religieux et à l'anémie évangélique du catholicisme allemand contemporain, l'Église allemande serait devenue un puissant moteur de la nouvelle évangélisation il y a des décennies. 

    Mais ce n'est pas le cas, et ce n'est toujours pas le cas. La raison n'a rien à voir, ou presque, avec l'incapacité à rencontrer les marginaux, mais tout à voir avec la perte de la foi en Jésus comme Seigneur et en l'Église comme son corps sacramentel dans le monde, qui transforme les églises locales en organisations non gouvernementales réalisant de bonnes œuvres. La rencontre avec le Seigneur Jésus dans la Parole et le Sacrement est (pour reprendre la lettre du pape) "ce qui nous montrera le chemin".

    Il est intéressant de constater que, lors du Synode 2023, les questions brûlantes chères à la Voie synodale allemande n'ont pas été abordées par les Allemands, mais par d'autres. Le président de la conférence épiscopale allemande, Mgr Georg Bätzing, a fait preuve de gemütlichkeit tout au long du processus, un sourire constamment sur son visage. Ce profil délibérément bas reflète peut-être le fait que les dirigeants de l'épiscopat allemand reconnaissent qu'il serait déconseillé d'enflammer les choses à Rome, compte tenu de la situation conflictuelle dans laquelle ils se trouvent chez eux. Mais une autre lecture de ces feuilles de thé est possible. 

    Comme nous l'avons déjà suggéré dans cet espace, certains responsables du "Synode sur la synodalité" ont pu considérer la "voie synodale" allemande comme un instrument utile pour ouvrir la voie à une reconfiguration dramatique de la compréhension de soi et de la gouvernance catholiques, déplaçant les poteaux de but si loin vers la gauche que l'ancienne ligne des cinquante yards du Centre vital catholique serait maintenant l'ancienne zone d'en-but à gauche. Ces personnes n'ont peut-être pas voulu que les Allemands prennent une avance telle qu'ils donneraient le change avant que le Synode 2024 ne se réunisse en octobre prochain ; il a donc été conseillé au cheval de bataille allemand de trotter et non de galoper. 

    Ce qui pourrait suggérer que le catholicisme allemand n'est pas considéré dans certains cercles romains comme étant "au bord du gouffre", mais plutôt comme étant "à la pointe du progrès". 

    La chronique de George Weigel "The Catholic Difference" est publiée par le Denver Catholic, la publication officielle de l'archidiocèse de Denver.

    George Weigel est Distinguished Senior Fellow du Ethics and Public Policy Center de Washington, D.C., où il est titulaire de la chaire William E. Simon d'études catholiques.

  • France : Constitutionnalisation de l’avortement : le « mensonge qui tue » en « étendard »

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    De gènéthique.org :

    Constitutionnalisation de l’avortement : le « mensonge qui tue » en « étendard »

    12 décembre 2023

    Alors que le projet de loi visant à inscrire l’avortement dans la Constitution a été présenté ce jour en Conseil des ministres (cf. IVG dans la Constitution : le projet de loi à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale le 24 janvier), Jean-Marie Le Méné(*), président de la Fondation Jérôme Lejeune, s’interroge quant à l’importance consacrée à la constitutionnalisation l’IVG.

    L’annonce d’une inscription de l’IVG dans la Constitution mérite-t-elle autre chose qu’une lecture rapide et distraite ? Tout nous incite à ne pas nous y attarder. Deux guerres à nos portes, de la violence un peu partout, des manifestations hebdomadaires. La France a des soucis d’une autre envergure, et le Gouvernement « d’autres chats à fouetter ». D’ailleurs, dans les milieux politiques et médiatiques favorables à cette mesure, on minimise. Parfois même on ricane.

    « Une surenchère politique »

    Quels sont les partis politiques qui veulent remettre en cause l’avortement dans notre pays ? Aucun. Tout le monde convient qu’il n’y a pas de menace. L’histoire se résume à une surenchère politique où l’initiative, due à une députée devenue ministre, est reprise dans une proposition de loi d’extrême gauche (cf. Le « droit à l’avortement » en chemin vers la Constitution), modifiée par un sénateur de droite (cf. Avortement dans la Constitution : un sénateur fait cavalier seul), laissée de côté pendant un moment avant que le Gouvernement ne rafle la mise sous la forme d’un projet de loi constitutionnelle dont il se flatte d’obtenir l’adoption par les deux chambres (cf. IVG dans la Constitution : Emmanuel Macron annonce un projet de loi). Pour le pouvoir, il n’a jamais été envisagé de débat sur le fond. Rien que de la procédure parlementaire, proposition ou projet de loi, référendum ou Congrès, et un peu de chicanerie byzantine sur les mots dont on veut qualifier l’IVG : droit, liberté ou liberté garantie (cf. IVG : « la dynamique des libertés individuelles relève avant tout du discours »). L’affaire est « bien partie », et devrait trouver un dénouement au printemps pour la Journée de la Femme.

    La liberté « plus acceptable que le droit d’avorter » ?

    Il existe toutefois quelques oppositions au projet de loi, fondées sur l’inutilité et l’incongruité de la constitutionnalisation de l’IVG (cf. “La constitutionnalisation de l’IVG entraînerait des conséquences désastreuses”), alors que l’on ferait mieux de s’occuper de l’école, de l’hôpital et de la sécurité du pays. En gros, ce n’est pas le moment et de toute façon cela ne changera rien. Cette position est celle de personnes qui expriment une certaine réserve vis-à-vis de l’acte de l’avortement. Elles n’y sont pas très favorables à titre personnel, mais n’y voient pas d’inconvénient pour les autres. Inscrite symboliquement dans la Constitution, la liberté leur paraîtrait plus acceptable que le droit d’avorter. Elles soutiennent la loi Veil dans sa formulation initiale, tenue pour équilibrée, tout en déplorant ses extensions répétées (cf. Allongement du délai d’IVG : l’inquiétude des gynécologues). Leur attachement à la possibilité de recourir à l’IVG repose naïvement sur son encadrement, ses limites, et sa « régulation » par la loi. En oubliant que toutes les lois transgressives sortent de leur cadre et étendent leur champ d’application (cf. « Les lois de bioéthique sont faites par, et pour, ceux qui les transgressent »). En réalité, la frange de l’opinion censée ne pas être d’accord avec le projet présidentiel n’exprime pas de critique au fond. Faute d’autre grief que l’opportunisme politique reproché au chef de l’Etat, l’IVG dans la Constitution ne choque pas grand monde.

    Une « fiction pour éviter l’accusation d’homicide »

    Les trois coups de la constitutionnalisation étant frappés, apportons quand même une précision avant le lever du rideau. Si l’avortement semble pouvoir rejoindre facilement le socle de nos valeurs suprêmes, c’est qu’il repose sur un mensonge inaugural : avant la naissance, il n’y aurait pas d’enfant, et donc l’avortement ne tue personne (cf. Homicide involontaire du fœtus : quand le droit crée l’injustice). Cette fiction pour éviter l’accusation d’homicide est démentie dans la « vraie vie », puisqu’après une interruption médicale de grossesse (IMG) l’enfant peut être inscrit à l’état-civil et sur le livret de famille. Il faudrait qu’on nous explique comment l’Etat peut enregistrer la mort d’un enfant avorté, que l’avortement n’aurait pas tué. Vivant il n’était « rien », avorté il devient un enfant. Pour l’IVG, le déni est total. L’enfant n’existe ni avant, ni après.

     « Basculement existentiel de l’Europe de l’ouest »

    Que la République française, l’année où le taux de natalité est le plus bas (cf. France : le long déclin de la natalité), et le taux d’avortement le plus haut (cf. France : 234 300 avortements en 2022), brandisse le « mensonge qui tue » en étendard laisse pantois. Que le chef de l’Etat, comme il l’a annoncé, souhaite cette inscription dans la Charte des droits fondamentaux de l’Union Européenne, pour « enchaîner » les pays voisins au char du vainqueur, nous fait honte. Qu’il ajoute à la « panthéonisation » de l’avortement celle de l’euthanasie (cf. Fin de vie : « la volonté exprimée par le président de la République sera tenue »), dans la même année, dit tout de « l’obsession » qui presse un vieux pays de tuer son âme. Comment l’homicide du plus jeune, du plus malade et du plus vieux d’entre nous est-il devenu un humanisme ? L’immense mépris que le Sud global ressent devant ce basculement existentiel de l’Europe de l’ouest est un trait de lumière. Les pays qui aiment la vie nous montrent comment échapper à cette idéologie qui n’a que la mort à offrir en partage.

    (*)  Magistrat à la Cour des comptes, Jean-Marie le Méné est aussi l'un des fondateurs et président de la fondation Jérôme Lejeune, reconnue d'utilité publique. La Fondation Jérôme Lejeune est spécialisée dans la recherche sur les déficiences intellectuelles d'origine génétique. Soucieuse de développer des thérapies innovantes, la Fondation finance également un consortium international de recherche en thérapie cellulaire. Jean Marie Le Méné est l'auteur de plusieurs ouvrages dont "Le professeur Lejeune, fondateur de la génétique moderne" (1997, édition Mame), "La trisomie est une tragédie greque" (Salvator, 2009) et "Nascituri te salutant" (Salvator, 2009)

  • Le rapport Sauvé sur les abus sexuels dans l’Eglise de France : les coulisses d'une manipulation, par le père Michel Viot et Yohan Picard

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    Le rapport Sauvé sur les abus sexuels dans l’Eglise de France : les coulisses d'une manipulation, par le père Michel Viot et Yohan Picard (63 mn)

    https://youtu.be/xxOl6HQbUmA  

    Des livres critiques commencent à paraître sur le rapport de la CIASE concernant les abus sexuels dans l’Eglise de France entre 1950 et 2020. Le père Michel Viot et Yohan Picard ne sont pas les seuls à réagir : le pape François lui-même a refusé de recevoir Jean-Marc Sauvé.  

    Que peut-on noter ? 

     Une fragilisation de la conférence épiscopale de France, à cause d’un sentiment de lourde culpabilité concernant les pratiques de la génération précédente des évêques 

    2° La nomination bien imprudente d’une Commission indépendante (la CIASE) qui va se révéler dépendante des biais idéologiques de la génération de mai 68 : volonté de réformer la structure de l’Eglise (fin de la hiérarchie fondée sur des « mâles » célibataires, pression pour l’ordination des femmes, volonté de changer la doctrine morale sur la sexualité, pression pour l’acceptation des sexualités nouvelles dont l’homosexualité, théorie du genre). 

    3° Du coup, les statistiques du rapport de la CIASE semblent avoir été artificiellement gonflées de manière si grossière que cela s’est vu. Des statisticiens professionnels s’en sont émus : Méthodologie douteuse, habile usage de l'outil médiatique, chiffres fantaisistes, arrière-fonds idéologiques très orientés, grands flottements théologiques et juridiques, anachronismes notoires, mise au pilori des voix qui émettaient des réserves sur son contenu. 

    4° Des prêtres et des évêques ont été mis en accusation, sans possibilité de défense, surtout quand ils appartenaient au courant ecclésial situé dans la ligne du Magistère. Des communautés nouvelles ont été détruites, des prêtres innocents ont été jetés en pâture par des campagnes de Presse. On déplore plusieurs suicides. 

    5° La communication ecclésiale a été prise en otage par des médias comme le journal « La croix » ou par des personnes médiatiques comme Véronique Margron, Christine Pedotti. Un nouveau mécanisme d’abus de type clérical est apparu, porté par des laïcs. La férocité de certaines femmes s'érigeant en procureures et juges médiatiques a été surprenante. 

    LA SOLUTION : En revenir aux exigences du Droit, selon la demande du pape François, et aux enquêtes à charge et à décharge.
  • Les évêques canadiens s’opposent à l’euthanasie et au suicide assisté

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    D'Anne van Merris sur zenit.org :

    Les évêques canadiens s’opposent à l’euthanasie et au suicide assisté

    Déclaration de la Conférence des évêques du Canada ce jeudi 30 novembre (texte intégral)

    La Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC) a fait une déclaration jeudi 30 novembre 2023 sur l’interdiction de pratiquer l’euthanasie et le suicide assisté dans les organismes de santé d’allégeance catholique au Canada.

    Voici en intégralité la déclaration des évêques canadiens :

    « Depuis des générations, les diocèses et les ordres religieux catholiques au Canada apportent une contribution majeure au développement et à la prestation des services de soins de santé dans tout le pays. Le premier hôpital du Canada, l’Hôtel-Dieu de Québec, a été fondé en 1639 par trois religieuses des Augustines de la Miséricorde de Jésus pour offrir des soins médicaux aux colons français et aux populations autochtones de l’époque. Cet hôpital était le tout premier en Amérique du Nord et il fonctionne encore aujourd’hui.

    À l’heure actuelle, il existe 129 fournisseurs catholiques de soins de santé au Canada, qui totalisent près de 20 000 lits de soins de santé. Ces établissements sont soutenus par 19 diocèses et 14 autres organismes catholiques. Ils se trouvent dans 6 provinces et 27 autorités régionales de la santé. Ces établissements catholiques de soins de santé sont de solides partenaires dans un système intégré de soins de santé et sont profondément engagés à honorer la dignité de la personne humaine en fournissant aux patients et patientes qu’ils servent des soins de santé de haute qualité, compatissants et intégrés.

    Malgré la pression exercée sur les établissements de santé catholiques par certains organismes et individus canadiens pour qu’ils pratiquent, ou fournissent par l’intermédiaire d’un tiers, l’Aide médicale à mourir (AMM), c’est-à-dire l’euthanasie ou le suicide assisté, l’Église catholique, qui considère la vie comme sacrée et inviolable, demeure ferme dans son opposition à l’AMM. L’euthanasie et le suicide assisté ont toujours été et seront toujours moralement inacceptables parce qu’ils sont des affronts à la dignité humaine et des violations de la loi naturelle et divine. Assurer des soins de santé catholiques signifie que chaque personne, créée à l’image de Dieu (voir Genèse 1, 26), a une valeur intrinsèque, peu importe ses capacités ou sa santé.

    Pour ces raisons, nous, membres de la Conférence des évêques catholiques du Canada, nous opposons unanimement et sans équivoque à la pratique de l’euthanasie ou du suicide assisté dans les organismes de santé d’allégeance catholique. Nous nous opposons à tout effort déployé par des gouvernements ou d’autres qui vise à forcer ces établissements à pratiquer l’AMM en violation des enseignements catholiques. Toute action contraire trahirait profondément l’identité catholique de ces établissements et ne serait pas conforme aux enseignements moraux de l’Église sur le caractère sacré de la vie et la dignité de la personne humaine.

    Nous continuons de féliciter et de soutenir la position morale adoptée par les établissements catholiques de soins de santé de tout le Canada, qui, conformément aux lignes directrices du Guide d’éthique de la santé de l’Alliance catholique canadienne de la santé ainsi qu’à la liberté de conscience et de religion, ne permet ni l’euthanasie ni le suicide assisté dans leurs établissements. Lorsqu’un patient ou une patiente choisit une option qui ne peut pas être offerte dans l’établissement catholique de soins de santé, ces personnes sont assurées de recevoir leur congé et un transfert de soins sécuritaire et en temps opportun.

    La position catholique sur cette question insiste sur l’offre de soins compatissants et de haute qualité pour tous. Cela signifie que les personnes dont la maladie est incurable devraient avoir un accès facile et immédiat à des soins palliatifs complets. Lorsque les soins palliatifs sont offerts plus souvent et aux premiers stades d’une maladie grave, ils soulagent non seulement la douleur, mais ils répondent également aux besoins existentiels, psychologiques et spirituels des patients et patientes, ainsi qu’à ceux de leurs familles et de leurs soignants et soignantes. Afin de faire connaître les avantages des soins palliatifs, la CECC a élaboré une trousse d’outils en ligne intitulée Horizons d’espérance. Cet outil, composé de quatre modules, peut être utilisé par des individus, des paroisses, des établissements de soins de santé et d’autres institutions, comme une source de formation sur la question.

    Avec la menace que l’AMM devienne accessible aux Canadiens et Canadiennes dont le seul problème de santé est la maladie mentale, nous ne saurions trop insister sur l’importance pour les soins de santé publics d’investir davantage dans les ressources en santé mentale. Cet investissement est absolument essentiel, non seulement en raison de la crise actuelle en santé mentale dont les besoins dépassent largement les ressources, mais parce que cette rareté de soutien accessible, fiable et solide peut également mener au découragement et au désespoir.

    Enfin, notre engagement, en tant que chrétiens et chrétiennes, d’accompagner les malades avec dévouement et amour jusqu’à la mort naturelle est une réponse directe au commandement de Dieu et à l’exemple de Notre-Seigneur : Ne me rejette pas maintenant que j’ai vieilli ; alors que décline ma vigueur, ne m’abandonne pas (Ps 71, 9) ; j’étais malade et vous avez pris soin de moi (Mt 25, 36). Nous continuons de prier pour les malades, pour tous les soignants et soignantes, ainsi que pour les législateurs dont le rôle est de contribuer à façonner une société qui ne nuit ni ne met en danger la vie de ses citoyens et citoyennes. »

  • Synode sur la synodalité : nouveau printemps ou boîte de Pandore ? L'analyse d'Edward Pentin

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    D'Edward Pentin sur son blog :

    Synode sur la synodalité : Un nouveau printemps ou la boîte de Pandore ?

    27 novembre 2023

    Société de la messe latine d'Arlington

    8 novembre 2023

    Edward Pentin

    Par où commencer ? Une fois de plus, nous avons eu un mois à Rome avec beaucoup d'acrimonie et de contestation, beaucoup de chaleur et, selon la personne à qui vous parlez, pas beaucoup de lumière.

    Attendue avec impatience par certains, redoutée par d'autres, la première assemblée du Synode sur la synodalité sur le thème "Pour une Église synodale : Communion, Participation, Mission", est terminée.

    Elle s'est déroulée du 4 au 29 octobre à huis clos, selon les règles de Chatham House, et donc effectivement en secret, avec des parties soigneusement sélectionnées partagées avec les médias. Elle s'est achevée par un long rapport de synthèse de 42 pages, rédigé comme par magie en l'espace de trois jours, dans lequel chaque paragraphe, après amendements, a été adopté à la majorité des deux tiers ou plus.

    L'assemblée a été marquée par la controverse avant même d'avoir commencé. On s'interrogeait sur sa légitimité en tant que synode d'évêques - questions qui n'ont pas encore trouvé de réponse adéquate - étant donné que près d'un cinquième des votes provenaient, pour la première fois, de laïcs, dont beaucoup avaient des perspectives nettement modernistes et hétérodoxes.

    L'instrumentum laboris du synode, ou document de travail, a donné une idée assez précise de ce que les responsables avaient à l'esprit en matière de synodalité. Le synode lui-même, qui a débuté en 2021 et s'achèvera en octobre prochain, a été présenté comme une occasion pour l'Église catholique de réfléchir à sa propre vie et à sa mission à la suite de consultations avec le "peuple de Dieu" au niveau diocésain, national et continental.

    L'objectif général de la synodalité, nous a-t-on dit, est de favoriser une Église plus inclusive, participative et missionnaire, une chance d'écouter, de marcher ensemble en tant que peuple de Dieu et d'accueillir les voix qui se sont historiquement senties marginalisées par l'Église et, en fait, rejetées par l'enseignement de l'Église.

    Mais pour ses détracteurs, le processus synodal est apparu comme une simple couverture pour introduire l'hétérodoxie dans l'Église, qu'il s'agisse de la normalisation de l'homosexualité, des femmes diacres, d'un changement radical dans la gouvernance de l'Église et d'autres questions qui ont longtemps été privilégiées par les dissidents mais toujours bloquées par les pontificats précédents. Le défunt cardinal George Pell a qualifié l'instrumentum laboris d'"effusion de bonne volonté du Nouvel Âge", assortie de déclarations bienveillantes qui plaisent au monde entier.

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  • Comment la Cour européenne des droits de l’homme est en train de construire un droit à mourir

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    De Gregor Puppinck sur gènéthique.org :

    « Comment la Cour européenne des droits de l’homme est en train de construire un droit à mourir »

    28 novembre 2023

    Alors que la Cour européenne des droits de l’homme s’apprête à juger, le 28 novembre, une affaire concernant l’euthanasie, Grégor Puppinck, docteur en droit et directeur du Centre européen pour le droit et la justice (ECLJ), estime que l’institution européenne cherche à affirmer de nouveaux droits, aux dépens du bien commun.

    Oserais-je l’écrire ? Il y a dix ans, un ancien juriste de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) m’a montré une feuille de papier présentant les étapes passées de la jurisprudence de cette Cour en matière d’euthanasie. Figuraient aussi sur cette feuille des étapes futures conduisant à la reconnaissance progressive, jugement après jugement, d’un droit de l’homme à la mort volontaire, c’est-à-dire au suicide assisté et à l’euthanasie. Chaque étape, passée et future, de la construction de ce « droit » était clairement indiquée sur une « timeline ». Bien sûr, seules les étapes passées étaient associées à des références jurisprudentielles. Il s’agissait visiblement d’un document juridique stratégique. Bien que présenté comme authentique, je ne peux aucunement l’affirmer, ni le prouver, et mon informateur ne m’a pas permis d’en faire une copie.

    Quoi qu’il en soit, ce document m’a stupéfié, si bien que j’entrepris d’en vérifier l’exactitude. Cela aboutit à la publication d’une étude qui constatait effectivement, et exposait, comment la CEDH construit pas à pas un droit à la mort volontaire. Cette étude décrivait une construction jurisprudentielle ingénieuse, qui, à coups de citations ambiguës, érige sur le vide un « droit » non seulement absent de la Convention européenne des droits de l’homme, mais aussi contraire à sa lettre et à l’intention de ses rédacteurs. En effet, adoptée peu de temps après la Seconde Guerre mondiale, la Convention européenne des droits de l’homme pose clairement, en son article 2, le principe suivant lequel « la mort ne peut être infligée à quiconque intentionnellement ». Elle ne prévoit aucune exception en cas de consentement de la personne tuée (cf. « Exception d’euthanasie » : « un concept virtuel » pour « entrouvrir la porte »).

    Pourtant, ce principe fondamental n’a pas empêché la Cour de construire un tel droit à recevoir la mort, par glissements successifs. Pour ce faire, elle a déplacé la question de la mort volontaire du terrain de l’article 2 sur celui du fameux article 8 de la Convention. Celui-ci, initialement conçu pour protéger la vie privée et familiale, est interprété de façon extensive par la Cour pour affirmer de nouveaux droits ou pour empêcher l’expulsion d’étrangers. La méthode est simple : il suffit à la Cour de faire entrer une situation ou une pratique dans le champ d’application de la vie privée ou familiale pour obliger les Etats à justifier leurs législations et décisions restrictives en la matière. Dénonçant cette attitude de la Cour, l’ancien juge Küris en vint à écrire que l’article 8 s’était transformé en « article ∞ », tant sa portée est devenue infinie.

    Une conception individuelle et relative de la dignité

    Dans un premier temps, la Cour européenne s’est prononcée sur une série de requêtes introduites par des personnes demandant le droit de mourir. Dans ces affaires Pretty, Haas, Koch, Gross jugées entre 2002 et 2013, les requérants étaient malades, handicapés ou simplement lassés de vivre. La Cour a alors jugé que cette demande de mourir trouvait un fondement dans l’article 8 de la Convention, et que les Etats devaient justifier au cas par cas leurs refus de fournir des poisons aux requérants ; l’article 2 les obligeant seulement à limiter les risques d’abus, afin d’empêcher un individu « de mettre fin à ses jours si sa décision n’intervient pas librement et en toute connaissance de cause ».

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  • Lorsque les médecins s'imaginent être des divinités

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    De George Weigel sur First Things :

    QUAND LES DOCTEURS JOUENT LES DIVINITÉS

    29 novembre 23

    Le Dieu de la Bible ayant largement disparu de la conscience publique en Grande-Bretagne, ce qui se rapproche le plus d'une divinité de remplacement est le Service national de santé britannique. Créé après la Seconde Guerre mondiale, le NHS a fait l'objet d'une affection intense pendant des décennies et, pas plus tard que cette année, 72 % des Britanniques interrogés ont déclaré que le NHS était "crucial" pour leur société. Cette dévotion obsessionnelle et souvent mièvre à un faux dieu a rendu une réforme globale du NHS - ou mieux, son remplacement - pratiquement impossible. Or, le NHS a désespérément besoin d'être réformé ou remplacé. 

    À quel point ? Un article paru le 13 juillet dans le New England Journal of Medicine raconte la triste histoire : 

    Pendant une bonne partie des mois de décembre 2022 et janvier 2023, les médias ont montré des ambulances faisant la queue devant les hôpitaux, incapables de remettre leurs patients ; des patients allongés chez eux avec des hanches fracturées, non pris en charge par les ambulances ; des temps d'attente de plus de 12 heures dans les services d'urgence ; et des couloirs d'hôpitaux bondés de patients incapables d'être admis. Le Collège royal de médecine d'urgence a estimé en décembre que 300 à 500 personnes mouraient chaque semaine à cause de ces retards. Les ambulanciers et les infirmières ont organisé leurs premières grèves en 30 ans pour réclamer des salaires et des conditions de travail. À la mi-mars, à la mi-avril et à la mi-juin, les médecins débutants ont organisé des grèves de trois ou quatre jours, et les médecins confirmés ont prévu des actions similaires. Des centaines de milliers d'opérations et de rendez-vous ont été annulés. 
    Dans le contexte de cette crise aiguë, les listes d'attente pour les consultations de spécialistes se sont allongées et dépassent aujourd'hui les 7 millions de patients (dans un pays de 66 millions d'habitants)....  

    Et comme si ce dysfonctionnement flagrant ne suffisait pas, le fait d'être l'objet d'un culte déplacé de la part du public britannique semble avoir convaincu les médecins du NHS qu'ils sont, en fait, Dieu.  

    Indi Gregory est née le 24 février mais a rapidement éprouvé des difficultés à respirer ; elle a ensuite commencé à souffrir de crises d'épilepsie prolongées. Le bébé est né avec un trou dans le cœur et a dû subir des interventions chirurgicales pour drainer le liquide de ses intestins et de son crâne. Deux mois plus tard, un test génétique a révélé que l'enfant souffrait d'une maladie mitochondriale rare et dégénérative, et on lui a posé un tube respiratoire. Ses parents ont déclaré que leur fille leur répondait même dans ces conditions sévères et que "dans ses bons jours, elle babille, fait des bruits, bouge tous ses membres". 

    Néanmoins, lorsqu'Indi a eu six mois, ses médecins ont décidé qu'ils devaient s'abstenir de tout traitement "invasif" supplémentaire. Les parents d'Indi n'étant pas d'accord, l'hôpital a saisi les tribunaux, où les médecins ont ensuite modifié leur requête et demandé l'autorisation de supprimer les soins intensifs, affirmant qu'il serait plus gentil de la laisser mourir. Les parents ont poursuivi leur bataille juridique ; l'hôpital pédiatrique Bambino Gesù de Rome a proposé d'accepter Indi comme patiente, tandis que le gouvernement italien lui a donné la nationalité italienne et a déclaré qu'il couvrirait tous les frais ; mais le juge a décidé qu'un déménagement à Rome n'était pas dans l'intérêt supérieur de l'enfant. Les parents ont alors demandé qu'Indi soit autorisée à mourir à la maison, mais, probablement sur les conseils des médecins, le juge n'a pas voulu en entendre parler non plus. Le 13 novembre, Indi est donc décédée dans un hospice, dans les bras de sa mère, après que le maintien en vie lui a été retiré.  

    Indi avait été baptisée le 22 septembre et, à travers cette histoire tragique, la foi chrétienne est entrée dans sa famille. Nous pouvons lui en être reconnaissants. Mais pas pour les médecins autoritaires ni pour les tribunaux qui ont pris le parti des médecins plutôt que celui des parents.  

    Il y a sans doute des circonstances où des parents épuisés et désemparés ne peuvent pas faire face à la réalité d'une situation médicale en phase terminale, mais il ne semble pas que ce soit le cas ici. La Grande-Bretagne n'a pas (encore) adopté l'euthanasie ou le suicide médicalement assisté. Mais le personnel du Service national de santé semble croire que certains de ses patients ont le devoir de mourir et que, si leurs proches refusent de coopérer, les médecins et la loi prendront le contrôle de la situation et veilleront à ce que le devoir de mourir soit respecté. C'est ainsi que le statut divin du NHS s'exprime à travers son personnel médical. 

    Je suis l'intrus dans une famille de médecins : mon grand-père maternel était médecin, ma mère était technicienne médicale, mon frère est médecin, ma fille est médecin, mon défunt gendre était médecin et j'ai aujourd'hui un gendre médecin. Ne remettez donc pas en cause l'estime que je porte à la profession médicale. Mais lorsque les médecins s'imaginent être des divinités qui savent de facto "ce qui est le mieux" dans ces cas néo-natals difficiles, l'éthique de l'ancien serment d'Hippocrate semble s'effondrer, car les médecins divinisés revendiquent une autorité qui appartient normalement aux parents - et le font au nom d'une compassion pseudo-divine.   

    La chronique de George Weigel "The Catholic Difference" est publiée par le Denver Catholic, la publication officielle de l'archidiocèse de Denver.

    George Weigel est Distinguished Senior Fellow du Ethics and Public Policy Center de Washington, D.C., où il est titulaire de la William E. Simon Chair in Catholic Studies.

  • « Trans ? Dieu n'a créé que des hommes et des femmes et non 60 genres. »

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    De Franca Giansoldati sur Il Messaggero :

    Cardinal Müller : « Trans ? Dieu n'a créé que des hommes et des femmes et non 60 genres. »

    «Dieu a créé deux genres, masculin et féminin, et non 60 genres». Le cardinal théologien allemand Gerhard Muller, ancien préfet du Dicastère de la Foi et rédacteur de l'immense œuvre théologique de Joseph Ratzinger, soulève des doutes et conteste le cadre doctrinal appliqué au dernier document du Vatican sur les personnes trans du cardinal argentin, Manuel Fernández, avec, par derrière, l'approbation papale. "Toute atteinte au corps humain est et reste un péché aux yeux de Dieu. Naturellement, il existe des cas très rares dans la nature d'individus qui naissent avec des aspects à la fois masculins et féminins : les hermaphrodites. Nous parlons évidemment de petits pourcentages. Dans la nature, les enfants naissent également sans bras ou avec d’autres handicaps. Cela ne veut pas dire que l’Église doit légitimer la réalité fondamentale avec laquelle nous avons tous été créés, c’est-à-dire hommes et femmes. »

    Votre Éminence, dans le dernier document du Vatican demandé par un évêque brésilien, un transsexuel est autorisé à recevoir le baptême à condition que cela ne génère pas de scandale public...

    « Les hermaphrodites nés avec cette particularité peuvent recevoir le baptême, mais pas ceux qui ont mutilé leur corps. Je me demande si cette réponse a été donnée parce qu'il y a des transsexuels qui demandent aux prêtres ou aux évêques un deuxième baptême mais avec le nouveau prénom qu'ils ont à l'état civil ou qui veulent changer l'acte de baptême dans les archives paroissiales."

    La doctrine a-t-elle changé ?

    "Se mutiler est un péché grave aux yeux de Dieu. Je peux certes me couper l'oreille, mais c'est un péché. Le corps humain est un temple du Saint-Esprit. Il y a des gens qui changent de visage et subissent des opérations pour se transformer en reptile, comme ce citoyen français qui s'est fait opérer à plusieurs reprises parce qu'il voulait ressembler à un extraterrestre.

    Il me semble, entre autres, que derrière ce phénomène se cache une industrie florissante qui rapporte des milliards et des milliards...»

    Le texte du Vatican autorise-t-il le baptême pour ces personnes ?

    «À mon avis, il s'agit d'un texte essentiellement ambigu : il ne le dit pas explicitement, mais les conséquences sont les mêmes. En outre, il est déroutant et préjudiciable que le Magistère se fonde sur la terminologie d'une anthropologie nihiliste et athée, semblant accorder à son faux contenu le statut d'opinion théologique légitime dans l'Église.

    Dans un autre passage il parle d'un utérus à louer...

    «Il ne l'autorise évidemment pas, mais dans la manière peu claire avec laquelle la réponse a été formulée, en mentionnant l'utérus loué, c'est comme s'il l'acceptait indirectement ou pouvait être interprété de cette façon.".

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  • Perspectives romaines : comment comprendre la crise et trouver la voie à suivre

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    Edward Pentin a pris la parole à la Catholic Identity Conference à Pittsburgh le 30 septembre dernier : 

    Perspectives romaines : Comprendre la crise et trouver la voie à suivre

    14 novembre 2023

    Introduction

    Grâce en grande partie au Covid, cela fait 6 ans que j'ai eu l'honneur de prendre la parole à la CIC et, comme nous le savons, beaucoup de choses ont changé depuis.

    Sauf une chose : le Pape François mène toujours sa révolution, et avec plus d'ardeur que jamais, ce qui entraîne des divisions de plus en plus profondes, des persécutions de l'intérieur et du sommet, une atmosphère de peur omniprésente, l'encouragement de la médiocrité et de l'hypocrisie, et la menace imminente d'un schisme formel.

    Le refrain "Jusqu'à quand, Seigneur ?" est devenu de plus en plus fréquent, alors que les fidèles pratiquants regardent, désespérés et impuissants, alors qu'ils sont exclus et marginalisés et que nous sommes plongés dans une crise qui pourrait s'avérer pire que la controverse arienne, selon certains historiens de l'Église.

    Il y a six ans, il semblait que les choses allaient se précipiter. Nous avions eu toutes les retombées des synodes sur la famille et d'Amoris Laetitia ; un groupe d'éminents universitaires et membres du clergé catholique venait d'accuser le pape François d'hérésie ; et nous venions d'apprendre que le cardinal Carlo Caffarra était décédé et que, quelques jours plus tard, le pape François avait effectivement vidé de sa substance l'Institut du pape saint Jean-Paul II pour le mariage et la famille que le cardinal avait fondé. Cette année-là, c'était aussi le 100e anniversaire des apparitions mariales de Fatima, et l'on espérait qu'une intervention divine pourrait mettre un terme à cette sombre période.

    Mais, comme nous le savons, la Vierge a demandé pénitence et réparation à Fatima et, avant cela, à Lourdes. Cela ne s'est pas produit et les bouleversements se sont poursuivis à un rythme soutenu, qu'il s'agisse de la messe traditionnelle qui a été supprimée, de la voie synodale allemande qui a été autorisée à se poursuivre sans contrôle, ou des scandales, liés au pape ou non, qui semblent ne jamais prendre fin.

    Entre-temps, ceux qui soutiennent pleinement cette révolution se réjouissent qu'elle semble être passée à la vitesse supérieure au cours des derniers mois. Bien qu'en réalité, ils n'aient pas encore atteint la plupart de leurs objectifs (un changement clair dans la gouvernance de l'Église, les femmes diacres, le clergé marié et la normalisation de l'homosexualité), avec le Synode sur la synodalité, ils sont plutôt étourdis à l'idée que ceux-ci semblent enfin être à portée de main.

    Bien sûr, il est impossible de savoir avec certitude pourquoi tout cela se produit, ou plutôt pourquoi on le laisse se produire, mais dans cet exposé, j'examinerai quelques théories tirées de sources dignes de confiance à Rome et ailleurs pour explorer ce que tout cela pourrait signifier et vers quoi nous pourrions nous diriger. J'espère qu'ainsi, je pourrai oser offrir au moins quelques lueurs d'espoir au bout de ce tunnel apparemment interminable.

    La grande révélation

    Il y a quelques mois, Joseph Bevan, un ami anglais, fervent catholique et père de dix enfants - dont deux prêtres et une religieuse - a fait un commentaire intéressant et stimulant dans un article qu'il avait écrit pour des médias catholiques.

    "La crise actuelle est absolument essentielle pour le triomphe final de l'Église catholique", a-t-il déclaré. Une partie du plan de Dieu, poursuit-il, doit être d'écraser l'hérésie moderniste au cœur de l'Église, et pour cela, il faut laisser libre cours à l'hérésie pour qu'elle puisse enfin s'éteindre d'elle-même. Ceux qui souhaitent que le pape François soit remplacé par un autre pape Benoît, a-t-il ajouté, ont fondamentalement mal compris la situation."

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  • Sur KTO : Une seule chair - épisode 2

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    De KTO Télévision :

    Une seule chair partie 2

    KTO diffuse la seconde partie du film « Une seule chair » réalisé par Sabrina et Steven J. Gunnell.

    Une seule chair - épisode 2

    20/11/2023

    Aujourd’hui, la vie sexuelle d’un grand nombre de nos contemporains, et de bien des chrétiens, semble d’une grande tristesse et pauvreté : la fameuse « libération sexuelle » des années 60-80 a conduit bien souvent à un immense vide, beaucoup de souffrances et une absence de sens. La société, comme l’Église sont ébranlées et meurtries ces dernières années par de terribles scandales : # MeeToo, Pédophilie, # Balancetonporc, abus sexuels, ... Faut-il à ce point désespérer de l’amour et de la sexualité ? Pourtant, selon la Bible, Dieu s’est immensément réjoui de créer la sexualité et le couple. Il voulait pour chaque couple un brasier d’amour et de joie à l’image de l’amour intense qui circule entre les trois personnes divines. Si le péché originel est venu contrecarrer ce dessein de Dieu poussant l’homme et la femme vers des chemins sans issue, le Christ est venu les guérir en profondeur non seulement dans leur âme mais aussi dans leur sexualité. Comme jamais dans l’histoire, l’Église et l’Esprit Saint appellent les époux sauvés à témoigner combien le Christ vient guérir les coeurs et les corps sexués, malades et assoiffés d’amour. Couples engagés mais aussi experts viendront nous éclairer sur cette Révélation et le chemin de la vraie libération sexuelle qu’elle montre et que le Seigneur veut pour chacun de nous. Une coproduction KTO/Krea Film Maker 2023 - Réalisée par Sabrina et Steven J. Gunnell

    Revoir la 1ère partie

    Voir la 2de partie

  • "une médecine qui renonce au soin et se retranche derrière des procédures déshumanisées et déshumanisantes n'est plus l'art de guérir" (pape François)

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    DISCOURS DU SAINT-PÈRE FRANCOIS

    AUX MEMBRES DE L'ASSOCIATION ITALIENNE DES OTORHINOLARYNGOLOGISTES HOSPITALIERS
    ET DE LA FÉDÉRATION ITALIENNE DES MÉDECINS PÉDIATRES (FIMP)

    Samedi 18 novembre 2023

    Chers frères et sœurs, soyez les bienvenus !

    Je suis heureux de vous rencontrer, en tant que membres de la Fédération italienne des pédiatres et de l'Association italienne des oto-rhino-laryngologistes hospitaliers, et de vous exprimer ma reconnaissance pour votre travail quotidien. En effet, dans vos différentes spécialisations, vous avez choisi de travailler au service des personnes qui ont besoin de soins. C'est beau !

    Vous, pédiatres, en particulier, êtes des points de référence pour les jeunes couples. Vous les aidez dans leur tâche d'accompagner les enfants dans leur croissance. Les enfants sont toujours un don et une bénédiction du Seigneur : dans les Psaumes, il y a cette belle image de la famille réunie autour de la table avec ses enfants "comme des pousses d'olivier" (Ps 128, 3). L'Italie est malheureusement un pays vieillissant : espérons que la tendance puisse être inversée, en créant des conditions favorables pour que les jeunes aient davantage confiance et redécouvrent le courage et la joie de devenir parents. Je ne devrais peut-être pas le dire, mais je le fais : aujourd'hui, les gens préfèrent avoir un chiot plutôt qu'un enfant. Votre tâche est très limitée, mais celle des vétérinaires ne cesse de croître ! Et ce n'est pas bon signe.

    Vous, médecins ORL, traitez certains organes qui sont nécessaires à nos relations et nous permettent de rester en contact avec les autres et la communauté. Dans l'Évangile, nous voyons Jésus s'approcher de personnes sourdes et muettes qui vivaient dans la solitude et l'isolement. Et nous observons qu'en les guérissant, il fait un geste particulier et prononce des paroles particulières. Je pense que ces gestes et ces paroles peuvent vous inspirer, car ils témoignent de la compassion et de la tendresse de Dieu pour nous, en particulier pour ceux qui souffrent de la fatigue des relations.

    Avec les nombreux professionnels de la santé, vous constituez l'un des piliers du pays. Le souvenir de la pandémie est encore brûlant : sans le dévouement, le sacrifice et l'engagement des professionnels de la santé, de nombreuses autres vies auraient été perdues. Trois ans plus tard, la situation sanitaire en Italie traverse une nouvelle phase critique qui semble devenir structurelle. Il y a une pénurie constante de personnel, ce qui entraîne des charges de travail ingérables et, par conséquent, une fuite des professions de santé. La crise économique persistante affecte la qualité de vie des patients et des médecins : combien de diagnostics précoces ne sont pas posés ? Combien de personnes renoncent à un traitement ? Combien de médecins et d'infirmières, découragés et fatigués, abandonnent ou préfèrent aller travailler à l'étranger ?

    Ce sont là quelques-uns des facteurs qui compromettent l'exercice du droit à la santé qui fait partie de l'héritage de la doctrine sociale de l'Église et qui est inscrit dans la Constitution italienne en tant que droit de l'individu, c'est-à-dire de tout le monde - personne exclue -, en particulier des plus faibles, et en tant qu'intérêt de la communauté, car la santé est un bien commun. Le système italien de santé publique est fondé sur les principes d'universalité, d'équité et de solidarité, mais ceux-ci risquent aujourd'hui de ne pas être appliqués. Préservez ce système, qui est un système populaire dans le sens du service au peuple, et ne tombez pas dans l'idée peut-être trop efficace - certains disent "moderne" - : seulement la médecine prépayée ou la médecine payée et puis rien d'autre. Non. Ce système doit être soigné, il doit être développé, parce qu'il s'agit d'un système de service à la population.

    Ensuite, deux autres phénomènes opposés et tout aussi dangereux se répandent : d'une part, la recherche de la santé à tout prix, l'utopie d'éliminer la maladie, de supprimer l'expérience quotidienne de la vulnérabilité et de la limitation ; d'autre part, l'abandon de ceux qui sont plus faibles et plus fragiles, dans certains cas avec la proposition de la mort comme seule issue. Mais une médecine qui renonce au soin et se retranche derrière des procédures déshumanisées et déshumanisantes n'est plus l'art de guérir. Au contraire, le malade doit être approché avec l'attitude du Bon Samaritain (cf. Lc 25-37), qui ne regarde pas ailleurs, mais se penche sur le blessé et apaise sa souffrance, sans poser de questions, sans laisser son cœur et son esprit se fermer par des préjugés, sans penser à son propre intérêt. Cette parabole de l'Évangile vous aidera à toujours regarder le visage des patients, petits et grands : à les accueillir et à leur donner de l'espoir, à écouter leurs histoires, à les soutenir dans les moments difficiles. Le mot clé est la compassion, qui n'est pas de la pitié, non, la compassion, c'est une con-patire. C'est un outil de diagnostic irremplaçable ! Après tout, Jésus est le médecin par excellence, n'est-ce pas ? Il y a trois traits de Dieu qui nous aident toujours à avancer : la proximité, la compassion et la tendresse. J'aime à penser que nous tous, guérisseurs de la santé - nous, guérisseurs de la santé spirituelle, vous, de la santé physique et aussi psychique et spirituelle en partie - devons avoir ces trois attitudes : proximité, compassion et tendresse. Et cela aide beaucoup, cela construit la société. Je vous souhaite d'être proches, compatissants et tendres.

    La dernière chose. Ceux qui sont appelés à prendre soin des autres ne doivent pas négliger de prendre soin d'eux-mêmes. Ces dernières années, la résistance des médecins, des infirmières et des professionnels de la santé a été mise à l'épreuve. Des interventions sont nécessaires pour rendre votre travail digne et promouvoir les meilleures conditions pour qu'il soit effectué de la manière la plus efficace. Vous êtes si souvent des victimes !

    Je vous remercie également pour votre engagement associatif : c'est important. J'encourage les jeunes à s'engager dans cette voie professionnelle, qui est une façon exigeante de travailler tout en s'occupant des autres.

    Chers frères et sœurs, que l'intercession maternelle de la Vierge Marie vous accompagne. Je vous bénis de tout cœur, ainsi que vos familles. Et n'oubliez pas de prier pour moi. Je vous remercie.

  • Vooruit fourbit ses armes et fait des questions éthiques un objectif prioritaire

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    Lu sur Het Laatste Nieuws :

    Vooruit se dirige vers les élections avec Freya Van den Bossche et fait de l'avortement un point de rupture : "Ce sera avec nous ou avec l'extrême droite".

    Freya Van den Bossche sera la tête de liste du Vooruit pour la Chambre en Flandre orientale. Le président Conner Rousseau l'a annoncé mardi lors d'une conférence de presse à Gand. Dans le même temps, M. Rousseau indique que les questions éthiques telles que l'avortement, l'euthanasie et la gestation pour autrui constituent des points de rupture dans les négociations. "Ce sera avec Vooruit ou avec l'extrême droite", a-t-il déclaré.

    Igor Bulcke, Fleur Mees / 14-11-23

    Le député Joris Vandenbroucke sera deuxième sur la liste parlementaire. Rousseau lui-même deviendra la tête de liste en Flandre orientale pour le Parlement flamand, comme prévu. Van den Bossche est toujours député flamand et passe donc à nouveau au niveau fédéral.

    Là, Van den Bossche se profilera principalement sur les questions éthiques. "L'euthanasie, l'avortement et la maternité de substitution sont trois dossiers importants pour moi", a déclaré Mme Van den Bossche lors de la conférence de presse. "Je vais essayer d'unir le plus grand nombre de personnes autour de ces thèmes et de montrer à quel point l'adaptation des règles à la réalité est soutenue. Cela fait dix ans que ces dossiers éthiques sont au point mort".

    Les socialistes flamands affirment qu'ils sont fatigués de cette impasse sur ces questions et qu'ils veulent y remédier. La conférence de presse a clairement ouvert l'attaque contre le CD&V, mais des partis tels que le Vlaams Belang et la N-VA ont également été critiqués. "Ce sera avec Vooruit ou avec l'extrême droite. Et si c'est avec l'extrême droite, nous retournerons au Moyen-Âge", a déclaré M. Rousseau. "Le CD&V a profité de la crise de la corona pour organiser le statu quo complet sur les questions éthiques", a-t-il encore déclaré.