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Ethique - Page 52

  • Ce livre vaut plus à lui seul que le Synode. Il est d’un évêque, et traite de la chasteté.

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    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso. (traduction de Diakonos.be)

    Ce livre vaut plus à lui seul que le synode. Il est d’un évêque, et traite de la chasteté

    Au Vatican, le Synode approche de sa phase finale, qui ne sera en fait pas vraiment finale puisqu’il sera reconvoqué dans un an et que ce n’est qu’ensuite que le Pape décidera tout seul quelles conclusions en tirer, sur base de débats dont on ne sait rien ou presque étant donné qu’ils se déroulent à huis clos.

    Mais dans le même temps, on assiste également à un « synode hors les murs », dont le livre ci-dessus est une voix, sur un thème, la chasteté, qui est presque devenu un tabou pour ceux qui appellent dans l’Église à un « changement de paradigme » dans la doctrine catholique sur la sexualité, avec comme chef de file le cardinal Jean-Claude Hollerich que François a parachuté à la manœuvre du synode.

    L’auteur de « Chastity. Reconciliation of the Senses », paru le 12 octobre aux éditions Bloomsbury et qui sortira bientôt en librairie notamment en espagnol chez Encuentro, sous le titre « Castitad. La reconciliación de los sentidos », c’est Erik Varden, 49 ans, Norvégien, moine cistercien de la stricte observance, trappiste, ancien abbé en Angleterre de l’abbaye de Mount Sain Bernard dans le Leicestershire, et depuis 2020 évêque de Trondheim.

    Mgr Varden, qui n’est pas au synode, figurait parmi les signataires, avec tous les évêques de Scandinavie dont le cardinal de Stockholm, Ander Arborelius, de cette « Lettre pastorale sur la sexualité humaine », diffusée au Carême dernier, et que Settimo Cielo avait à l’époque publiée dans son intégralité. Par son extraordinaire originalité de langage et de contenu, cette lettre parvenait à dire à l’homme moderne toute la richesse de la vision chrétienne de la sexualité avec une fidélité intacte au magistère millénaire de l’Église tout en s’opposant de façon limpide à l’idéologie du gender.

    Cette lettre pastorale et le livre de Varden partagent donc un style commun. Mais il y a quand même une différence importante. « Chastity » ne se mêle pas des disputes et des « dubia » sur la bénédiction des coupes homosexuels ni sur la communion des divorcés remariés. Sur ces questions, l’auteur prend d’emblée le parti de ne pas s’écarter d’un iota de ce qu’enseigne le Catéchisme de l’Église de l’Église catholique de 1992, auquel il renvoie comme à un « grand trésor ».

    Parce qu’en tant qu’évêque, Mgr Varden poursuit un but très différent avec ce livre. Il veut « construire des ponts », combler ce vide qui s’est creusé entre la pensée de la société actuelle sécularisée et l’immense richesse de la tradition chrétienne, aujourd’hui dissoute dans une amnésie généralisée.

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  • Namur, 20 novembre : la Théologie du Corps; conférence par Robert Sebisaho

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  • "Deuil caché" : réhabiliter la souffrance des femmes qui ont avorté

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    De gènéthique magazine :

    « Deuil caché » : « une réhabilitation de la souffrance » des femmes qui ont avorté

    23 octobre 2023
     

    La journaliste Cecylia Rançon a réalisé le documentaire « Le deuil caché » (cf. « Le deuil caché » : un documentaire pour libérer la parole des femmes ayant vécu une IVG), récemment diffusé par la chaine KTO qui l’a également coproduit avec Maryel Devera de la société 11Screen. Il est désormais disponible sur YouTube. Un film dans lequel elle part à la rencontre de femmes qui ont avorté pour écouter leurs souffrances. En leur donnant librement la parole, elle permet que la question du « deuil caché » puisse être abordée. Cecylia Rançon a accepté de répondre aux questions de Gènéthique.

    Gènéthique : Pouvez-vous nous parler de votre parcours ? Pourquoi avoir voulu réaliser un film sur les conséquences liées à l’avortement ? Quel message aimeriez-vous faire passer à travers votre documentaire ?

    Cecylia Rançon : J’ai débuté ma carrière de journaliste en radio avant de me tourner vers la télévision. J’ai réalisé un premier documentaire sur « les nouveaux convertis ». Cette expérience m’a donné envie de poursuivre la réalisation de documentaires. Je souhaite provoquer la réflexion par le biais de l’image et la force du témoignage.

    Les hasards de la vie m’ont fait rencontrer une femme qui avait avorté et avait relaté son parcours dans un livre. J’ai été touchée par sa souffrance. Par la suite, j’ai voulu lire ce qui avait été écrit sur le sujet. J’ai constaté que peu de gens en parlaient, alors que pourtant le mal-être des femmes ayant avorté n’est pas rare. J’ai compris en les écoutant que leur parole est presque taboue, et qu’elles s’autocensurent.

    Mon métier n’est pas de faire les lois, ni de mettre en avant mes opinions personnelles. Avec ce nouveau documentaire, j’ai voulu proposer un recueil de témoignages pour que la question du « deuil caché » de ces femmes puisse être abordée, et qu’elles puissent être aidées. Il y a une dimension spirituelle dans mon film, mais ce n’est qu’une des portes d’entrée au cœur de cette problématique.

    G : Qu’avez-vous appris au contact des différentes personnes que vous avez rencontrées ? A-t-il été facile de recueillir leurs voix ? Qu’en retenez-vous ?

    CR : J’ai fait en sorte que la parole des femmes interrogées ne soit pas un discours militant, mais des propos libres de femmes aux opinions très diverses. Il était important pour moi d’interroger des femmes de divers milieux, croyantes ou non, jeunes ou moins jeunes, et ayant des opinions différentes. L’avortement peut concerner toutes sortes de femmes.

    Je me suis rapprochée d’Agapa, une association qui les écoute et les accompagne après un deuil périnatal ou une interruption de grossesse, qu’elle soit accidentelle ou volontaire. Parmi la quinzaine de femmes qui ont souhaité témoigner, j’ai choisi Marion, qui a avorté deux fois, et Charlène qui parle de son expérience avec le planning familial. J’ai aussi donné la parole à Sylvie et Alexandra, croisées par hasard. Une seconde Alexandra, qui a rejoint « Mères de miséricorde », une association catholique qui accompagne les souffrances liée à l’accueil de la vie, a également été interviewée.

    J’ai par ailleurs sollicité le planning familial, plusieurs associations féministes pro-avortement, ainsi qu’un gynécologue obstétricien favorable au prolongement du délai légal de l’IVG. Je voulais entendre leurs voix, mais aucun ne m’a répondu. Dans mon enquête, je n’ai pas non plus réussi à avoir de chiffres.

    Je retiens des témoignages recueillis qu’il est possible de surmonter sa douleur et ses traumatismes, mais qu’il est important que la parole soit libérée. Il est possible de se reconstruire en étant écoutée et accompagnée, en reconnaissant que l’avortement n’est pas anodin. Toutes disent qu’elles guérissent de la blessure de l’avortement, mais qu’elles ne l’oublient pas.

    Certaines femmes posent une plaque en souvenir de l’enfant qu’elles ont avorté. Cela leur permet de commencer leur deuil. Cette pratique existe au Japon où il y a des mémoriaux pour enfants non nés, et notamment avortés.

    G : De quelles séquelles les femmes que vous avez rencontrées souffrent-elles ?

    CR : Les femmes que j’ai écoutées disent pleurer, avoir des idées noires, une tristesse latente, une souffrance insupportable lorsqu’elles voient d’autres bébés. Elles ont également témoigné de la culpabilité qui existe en elles, de la déprime qui se tisse au fil des années. Le chamboulement intime est autant psychologique que physiologique.

    On retrouve chez ces femmes les symptômes du deuil, mais un deuil qu’elles n’arrivent pas à exprimer car la société leur dit que « ce n’est rien ». Comment faire le deuil de quelque chose qui n’existe pas aux yeux de la collectivité ? Elles somatisent, elles gardent tout en elles. En outre, dans IVG le « V » signifie « volontaire », elles ne comprennent pas pourquoi elles souffrent de quelque chose qu’elles ont « voulu ». Enfin, il y a aussi cette idée qu’on ne se plaint pas d’un droit difficilement obtenu.

    Ne pas formuler une souffrance peut se répercuter des années après. C’est par exemple le cas de Sylvie qui a eu trois enfants après son avortement. On pourrait se dire elle est heureuse avec son mari et ses enfants, mais pourtant 40 ans après elle n’a pas oublié et y repense.

    Pour autant, comme le dit une psychologue qui intervient dans le documentaire, toutes les femmes qui ont avorté ne parlent pas de séquelles post-avortement.

    G : Accepte-t-on de reconnaitre les conséquences liées à l’avortement et d’en parler ? Laisse-t-on encore aux femmes la possibilité de dire ce qu’elles ont vécu ? Ou ce sujet est-il « tabou » ?

    CR : Oui, je pense que le sujet est « tabou », mais je refuse d’en faire un « tabou ». Le refus de parler de ce sujet justifie le film que j’ai réalisé. Les femmes parlent d’une souffrance, on ne peut pas remettre en cause leur mal-être sous prétexte que ça dérange, et que cela pourrait remettre en cause l’avortement.

    Il y a des faits, une souffrance, mais on l’entend peu dans les médias. Refuser de parler des choses par peur de la récupération n’est pas acceptable. Ne pas en parler, c’est tomber dans un piège pour l’avenir, car les faits cachés ressurgissent, et d’une manière plus violente, non maitrisée.

    Mon but a donc été de donner librement la parole à des femmes qui ne sont pas écoutées. C’est une « réhabilitation » de la souffrance qui vient répondre à un déni de traumatisme. Je trouve dommage de s’interdire d’aborder un sujet sous prétexte qu’il peut être récupéré. On parle beaucoup de « libération de la parole », cela doit s’appliquer à tout le monde.

  • UCL: comment on dé-catholicise une université

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       De Paul Vaute pour Belgicatho, cet examen du présent et de l'histoire récente de l'UCL, d'où il ressort qu'il y a une incohérence à maintenir dans son nom l'étiquette catholique. A moins que cette persistance ne soit dictée par des considérations stratégiques...

       "L'UCLouvain défend le droit à l’avortement dans les balises telles que prévues par la loi". Cette déclaration stupéfiante du recteur Vincent Blondel date de mai dernier. Elle s'inscrit dans le droit fil de propos tenus quelques années auparavant dans son entourage. Et elle aurait dû, en toute logique, susciter une mise au point du pouvoir organisateur de l'institution, dont nos évêques sont partie intégrante [1]. Ni dans les enseignements constants de l'Eglise, ni même dans le droit belge actuel, il n'existe de "droit à l'avortement". Et pourtant, à l'heure où ces lignes sont écrites, nosseigneurs se sont pas départis de leur silence sépulcral.

       Les plus optimistes verront une allusion à l'incident dans telle interview où le nouvel archevêque de Malines-Bruxelles Mgr Luc Terlinden a notamment déclaré ceci: "On reproche parfois aux évêques belges de ne pas assez réagir, mais s’ils devaient le faire chaque fois que quelque chose va à l'encontre de l'enseignement de l'Eglise, ils pourraient publier un communiqué toutes les semaines, si pas tous les jours" [2]. Certes, mais encore faut-il prendre en compte le niveau où se situe ce "quelque chose". Une énormité proférée par un théologien obscur, un journaliste ignare ou un curé de paroisse un peu gâteux n'aura pas une portée méritant que s'en inquiètent ceux qui ont pour mission d'être les gardiens de la foi. Il en va tout autrement si les mêmes errements ont pour auteurs un directeur de séminaire, voire un évêque (cela arrive) ou, dans le cas présent, le responsable – engageant toute sa communauté par surcroît – d'une université organiquement liée à l'Eglise et qui affirme toujours, quand elle se définit, que "la tradition chrétienne" constitue "un patrimoine vivant, moteur d'un pluralisme original, au bénéfice et dans le respect de toutes et tous, quelles que soient leurs convictions personnelles" [3].

     

    [1] http://www.belgicatho.be/archive/2023/05/27/ucl-le-masque-est-tombe-6445131.html.

    [2] La Libre Belgique, 24-25 juin 2023.

    [3] "UCLouvain. Missions, vision, valeurs", https://uclouvain.be/fr/decouvrir/missions-vision-valeurs.html.

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  • D'abortiste à convertie : quand la foi déplace les montagnes

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    De Tommaso Scandroglio sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    D'abortiste à convertie : quand la foi déplace les montagnes

    Amaia Martinez Lopez est devenue Maria de Himalaya après sa rencontre avec le Christ, parce que la foi peut déplacer des montagnes, même celles qui pèsent sur nos cœurs. Voici son histoire extraordinaire. 

    23_10_2023

    Amaia Martinez Lopez est devenue Maria de Himalaya après sa rencontre avec le Christ, parce que la foi peut déplacer des montagnes, même celles qui pèsent sur nos cœurs. On peut trouver sur le web plusieurs de ses discours où elle raconte sa conversion. Nous en avons choisi un, datant d'avril dernier.

    Née en 1973 dans une famille non croyante, à l'adolescence elle fait de sa liberté - selon sa propre expression - "une apostasie de Dieu". Elle devient infirmière et rejoint les rangs des féministes : elle partage avec elles l'idée que les femmes doivent avoir la maîtrise absolue de leur corps, sans se soucier des conséquences de ce choix.

    Elle est ensuite employée dans une clinique privée pratiquant l'avortement à Bilbao, en Espagne. Devenue kinésithérapeute, elle ouvre elle-même une clinique privée et connaît un succès professionnel considérable qui, comme elle l'avoue, ne donne pas de sens à son existence.

    Maria de Himalaya, marquée par son rôle actif en procurant des avortements, a réalisé plus tard, une fois convertie, que le monde d'aujourd'hui est un grand camp d'extermination d'enfants et de femmes parce que, si on enlève la maternité aux femmes, on leur enlève la vie. C'est un camp d'extermination parce qu'ils exterminent la liberté de penser, d'avoir une opinion, de contredire. Mère Teresa de Calcutta a dit un jour qu'il n'y a pas de pays plus pauvre que celui qui a légalisé le meurtre d'innocents par peur et par égoïsme. Un camp de concentration sans barbelés parce que les gens sont esclaves de la pensée unique, même s'ils se sentent libres. Ceux qui se rendent compte de l'existence de cet esclavage sont persécutés.

    Maria poursuit en révélant que d'infirmière, elle est devenue sadique et que les médecins avec lesquels elle travaillait sont devenus des bourreaux. Elle s'est mariée, mais le vide intérieur ne lui a laissé aucun répit. En chacun de nous, dit-elle, il y a une blessure : celle de ne pas se sentir aimé. Elle a cherché l'amour dans sa profession, parmi ses amis, auprès de son mari, mais ne l'a pas trouvé.

    Martinez Lopez est une athlète qui parcourt des distances allant jusqu'à 160 km en montagne et qui a remporté de nombreuses compétitions. Elle admet qu'elle s'est adonnée au sport pour combler le vide de ne pas se sentir aimée et de ne pas pouvoir aimer. Et elle précise : le symptôme le plus singulier d'une avorteuse est l'incapacité d'aimer et de se laisser aimer. La course à pied était une façon de cacher ce qu'elle avait fait. Elle a couru parce qu'elle pensait que la course lui rendait une certaine dignité. Mais c'était une illusion. Une semaine après les courses, le non-sens revenait en elle et alors, comme une droguée, elle s'inscrivait à des courses encore plus éprouvantes. Mais cela ne sert à rien : ses compagnons de route s'appellent désormais anorexie, boulimie, crises de panique, automutilations.

    Le 11 janvier 2017, après 28 ans de relation, son mari l'abandonne. Et tout s'écroule sur elle : la carrière réussie de superwoman, riche, talentueuse dans le sport s'efface d'un seul coup. Tout s'est écroulé parce que tout était construit sur de la boue. La nuit qui a suivi le départ de son mari, elle a clairement entendu une voix intérieure, qui, comme Maria a tenu à le préciser, se manifeste lorsque nous sommes prostrés par le chagrin, une voix démoniaque. Cette voix lui murmurait : "Personne ne t'aime et c'est pour cela que tu es seule. Tu es mauvaise. Et il n'y aura personne pour t'aider".  Réponse de Marie : "Et je l'ai crue. J'ai alors demandé à cette voix ce qu'il fallait faire. Elle m'a dit : 'Prends ta vie. Là, tu trouveras la paix, alors tu résoudras tout'".

    Un certain temps s'est écoulé jusqu'à ce que Maria décide d'en finir. Un jour, elle prit les clés de sa voiture avec l'intention de sortir et de se suicider. Les clés en main, elle s'est allongée un moment dans son lit et l'un des deux chiens qu'elle possédait lui a sauté sur les jambes. Elle ne pesait que 40 kilos, car l'un des moyens qu'elle avait imaginés pour mettre fin à ses jours était d'arrêter de manger. Elle ne mangeait qu'un bol de lait et d'avoine par jour. Maria raconte qu'elle ne pouvait pas bouger avec ce gros chien sur elle. Elle a essayé de le faire bouger, mais rien n'y a fait. Finalement, épuisée, elle s'est endormie. Elle a été réveillée par un appel téléphonique d'un ami népalais qu'elle avait rencontré il y a quelque temps lors d'une compétition au Népal. L'ami lui a dit qu'il y avait eu un tremblement de terre et que, pour atteindre certains villages, on avait besoin d'agents sanitaires de montagne expérimentés, comme elle l'était. Après un tremblement de terre en montagne, raconte toujours Maria, il est dangereux de marcher car le sol et les rochers sont tous instables. Il est très facile de glisser et de mourir. Et elle s'est dit : "Parfait !

    Elle est partie le 8 mai 2017 au Népal avec l'idée d'y mourir. Un jour, bloquée par une mousson, elle voit apparaître deux Missionnaires de la Charité de Mère Teresa. Maria confie : "Je détestais beaucoup de choses, y compris l'Église catholique. Mais par-dessus tout, je détestais Jean-Paul II et Mère Teresa de Calcutta". L'une des sœurs s'est approchée d'elle, souriante et rayonnante, et lui a pris le bras avec force, lui demandant de se rendre à un certain endroit. Elle lui a répondu de ne pas la toucher et qu'elle n'allait nulle part. Les deux sœurs sont parties en prenant un bus. Quelque temps plus tard, la religieuse lui révéla que depuis un an, les sœurs suppliaient Mère Teresa de leur fournir un kinésithérapeute bénévole, car la communauté en avait besoin.

    Cette nuit-là, Maria n'a pas pu dormir car elle entendait constamment une voix lui dire qu'elle devait se rendre à l'endroit indiqué par la religieuse. Le lendemain matin, elle se rend à cet endroit, frappe à une porte et la même religieuse que la veille vient lui ouvrir. Elle n'a pas beaucoup ouvert la porte parce qu'elle avait peur d'elle. Comme la religieuse l'a raconté plus tard, elle avait vu l'enfer dans les yeux de Maria la veille. La sœur lui a demandé de revenir le lendemain pour assister à la Sainte Messe. Entendre cette demande lui donna presque de l'urticaire. Mais elle y est allée.

    Maria a dit que les neuf sœurs présentes dans la chapelle rayonnaient de lumière, de paix et de bonheur. Comme il n'y avait pas de chaises, elle s'est accroupie contre un mur. Lorsque la messe a commencé, Maria a entendu une voix masculine très aimante et miséricordieuse. Son souffle est devenu court et son cœur s'est mis à battre à tout rompre. La voix lui dit : "Bienvenue à la maison". Elle a ouvert les yeux et s'est dit : "Ce n'est qu'un cirque chrétien. On verra quand ils mourront et qu'ils se rendront compte qu'il n'y a rien de ce qu'ils avaient cru". Elle ferma à nouveau les yeux et sa voix revint : "Bienvenue à la maison. Combien de temps as-tu mis à m'aimer ?".

    Elle ouvrit les yeux et la chapelle fut remplie d'une lumière si intense que les silhouettes des autres personnes étaient comme phagocytées par cette même lumière. Marie dit alors qu'elle a vu Jésus descendre de la croix, qui lui a souri et l'a regardée avec une profondeur infinie. "J'ai vu l'amour". Marie a répondu à Jésus qu'elle n'avait pas foi en lui. Jésus lui sourit encore plus. Elle tombe alors de sa position accroupie sur le sol. Devant ses yeux, toutes les images de son existence ont commencé à défiler et elle a réalisé que c'était peut-être le dernier jour de sa vie.

    Elle s'est mise à pleurer et à demander pardon. "J'étais enfin libre".  En ouvrant les yeux, elle se rend compte que les neuf sœurs prient autour d'elle, croyant qu'elle est sur le point de mourir, tant son corps est froid.

    Maria a ensuite révélé que, dans le passé, chaque fois qu'elle regardait ses mains, elle les voyait tellement barbouillées de sang qu'elle devait les laver compulsivement, un sang qui n'était visible que pour elle. C'était le sang des bébés avortés. Aujourd'hui, elle voit ses mains encore barbouillées de sang mais réalise que c'est le sang de l'Agneau de Dieu.

    La véracité des locutions intérieures et des visions sera examinée par l'Église si nécessaire. Mais ce qui est certain, c'est que "mon fils que voici était mort et il est revenu à la vie, il était perdu et il a été retrouvé" (Lc 15,24).

  • L'archevêque de Riga au Synode : Si quelqu'un vit dans le péché, nous ne pouvons pas lui dire que c'est bien.

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    De Courtney Mares sur CNA :

    L'archevêque de Riga au Synode : Si quelqu'un vit dans le péché, nous ne pouvons pas lui dire que c'est bien.

    18 oct. 2023

    En réponse à une question sur la bénédiction des unions entre personnes de même sexe, un archevêque letton présent au Synode sur la synodalité a averti que le fait de dire à une personne vivant dans le péché que "tout va bien" la mettait en grand danger spirituel.

    S'exprimant lors d'une conférence de presse synodale le 18 octobre, l'archevêque Zbigņev Stankevičs de Riga, en Lettonie, a déclaré que l'Église enseigne que les personnes ayant une attirance pour le même sexe devraient être acceptées avec respect, citant le pape François selon lequel il y a de la place pour tout le monde dans l'Église.

    "Nous accueillons avec amour et respect, mais le véritable amour ne peut être séparé de la vérité, car si l'amour est séparé de la vérité, ce n'est plus de l'amour", a déclaré Stankevičs.

    "S'il y a une personne qui vit dans le péché et que nous disons à cette personne : 'Tout va bien pour toi, c'est OK, vas-y', nous faisons du mal parce que cette personne est en danger. Lorsqu'elle mourra, elle sera en grand danger", a-t-il ajouté.

    L'archevêque a également parlé de la complémentarité des hommes et des femmes et en faveur de donner aux femmes "plus de place dans l'Église, mais sans changer ce qui est dans l'Évangile et ce qui est dans la tradition de l'Église."

    Stankevičs, archevêque de Riga depuis 2010, a souligné qu'en réponse aux questions de la participation des femmes dans l'Église et de la bénédiction des personnes de même sexe, "nous devons être fidèles aux saintes Écritures, et à ce que l'Église depuis 2 000 ans a découvert en interprétant les Écritures."

    "Mais si nous parlons de bénédiction, je dirais que si un homosexuel vient en tant que personne individuelle et dit 'je voudrais vivre dans la grâce de Dieu', je ne vois aucune contre-indication à prier pour lui et à l'aider", a-t-il déclaré.

    "Si deux personnes viennent et disent 'nous voulons vivre dans la chasteté... et nous sommes tentés', vous pouvez prier pour elles et les bénir pour les aider à vivre dans la chasteté".

    "Mais si deux personnes viennent et disent 'nous vivons ensemble comme un mari et une femme et voulons obtenir une bénédiction', je vois un gros problème ici parce que de cette façon, nous bénissons la vie dans le péché", a-t-il ajouté.

    Il s'est référé au Catéchisme de l'Église catholique, qui enseigne au paragraphe 2358 que les personnes ayant des attirances envers le même sexe "doivent être acceptées avec respect, compassion et sensibilité" et que "tout signe de discrimination injuste à leur égard doit être évité".

    L'archevêque, âgé de 68 ans, a déclaré qu'il avait personnellement subi "une conversion pastorale" sur cette question et qu'il avait appris à être plus sensible dans ses interactions.

    "Jésus dit que nous devons aimer notre prochain... les homosexuels sont aussi nos voisins et je dois les aimer - aimer en vérité... et non pas un amour qui permet tout", a-t-il ajouté.

    Au cours de la conférence de presse, le cardinal Leonardo Steiner, archevêque de Manaus, au Brésil, a été interrogé sur ses déclarations antérieures en faveur des unions homosexuelles et sur le fait de savoir s'il pensait que le synode sur la synodalité pourrait présenter des "étapes concrètes" pour que l'enseignement de l'Église évolue sur cette question.

    En réponse, M. Steiner a déclaré que l'assemblée synodale de ce mois-ci n'avait pas pour but de "conduire à des déterminations ou à des conclusions".

    "Le Saint-Père souhaite que la session qui aura lieu l'année prochaine se penche sur [des questions concrètes]", a-t-il déclaré, ajoutant que c'est "une très bonne chose que ce débat ait eu lieu" sur ces sujets.

    "Mais en ce qui concerne les questions concrètes, elles devront être abordées lors de la session de l'année prochaine.

    Courtney Mares est correspondante à Rome pour l'Agence de presse catholique. Diplômée de l'université de Harvard, elle a réalisé des reportages depuis des bureaux de presse sur trois continents et a reçu la bourse Gardner pour son travail avec les réfugiés nord-coréens.

  • Une audience pontificale qui fait scandale

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    De Mary Jo Anderson sur le Catholic World Report :

    Pourquoi le pape François a-t-il rencontré la cofondatrice pro-"LGBTQ" de New Ways Ministry ?

    L'arrivée de Sœur Jeannine Gramick au Vatican est scandaleuse. Malgré ses quarante ans de défiance et une interdiction permanente par la Congragation pour la Doctrine de la Foi, le Pape François n'a apparemment pas hésité à accueillir cette dissidente très censurée et discréditée.

    18 octobre 2023

    Sœur Jeannine Gramick, SL, cofondatrice de New Ways Ministry, et ses collègues rencontrent le pape François le 17 octobre 2023. (Image : X/Twitter)

    "Le scandale revêt une gravité particulière en raison de l'autorité de ceux qui le provoquent ou de la faiblesse de ceux qui sont scandalisés. ... Le scandale est grave lorsqu'il est donné par ceux qui, par nature ou par fonction, sont tenus d'enseigner et d'éduquer les autres". - CEC 2285 ; cf. Lc 17:1

    Le mardi 17 octobre, le pape François a reçu Jeannine Gramick, SL, cofondatrice de New Ways Ministry, dans sa résidence, la Casa Santa Marta, à Rome. New Ways se présente comme une oeuvre catholique de proximité qui plaide pour l'équité et l'inclusion des personnes LGBTQ dans l'Église. Le ministère est une organisation criblée de scandales avec une histoire contentieuse de défiance. Il n'est pas surprenant que la réunion ait été décrite par James Martin, SJ, comme un "pas en avant significatif dans l'action de l'Église en faveur des catholiques LGBTQ".

    Le groupe a été censuré à la fois par le pape Jean-Paul II et par la Conférence des évêques catholiques des États-Unis (USCCB).

    Depuis 1984, New Ways s'est souvent heurté aux évêques américains. Le cardinal James Hickey, de l'archidiocèse de Washington, a rencontré la soeur Gramick et son cofondateur, Robert Nugent, dans le but d'aligner leur ministère sur l'enseignement doctrinal catholique en matière d'homosexualité. Les deux prtagonistes ont refusé le conseil du cardinal. Le cardinal Hickey a interdit le ministère de New Ways dans l'archidiocèse.

    Rome a été contrainte de prendre des mesures disciplinaires à l'encontre de Gramick et Nugent. Le 31 mai 1999, le cardinal Joseph Ratzinger, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi de l'époque, a publié une notification :

    La Congrégation pour les instituts de vie consacrée et les sociétés de vie apostolique leur a ordonné de se séparer totalement et complètement de New Ways Ministry, ajoutant qu'ils ne devaient exercer aucun apostolat sans présenter fidèlement l'enseignement de l'Église concernant le mal intrinsèque des actes homosexuels. ...

    Vu l'échec des tentatives répétées des autorités légitimes de l'Église pour résoudre les problèmes posés par les écrits et les activités pastorales des deux auteurs, la Congrégation pour la Doctrine de la Foi est obligée de déclarer, pour le bien des fidèles catholiques, que les positions avancées par Sœur Jeannine Gramick et le Père Robert Nugent concernant le mal intrinsèque des actes homosexuels et le désordre objectif de l'inclination homosexuelle sont doctrinalement inacceptables parce qu'elles ne transmettent pas fidèlement l'enseignement clair et constant de l'Église catholique dans ce domaine.

    La directive fait état d'"erreurs et d'ambiguïtés" continues dans le langage de la littérature de New Ways et dans le travail pastoral. La CDF a noté que les homosexuels, pas moins que les autres membres de l'Église, ont droit à des enseignements et à des conseils clairs.

    La notification officielle de la CDF a conclu :

    Pour ces raisons, Sœur Jeannine Gramick, SSND, et le Père Robert Nugent, SDS, sont interdits de façon permanente (c'est nous qui soulignons) de tout travail pastoral impliquant des personnes homosexuelles et sont inéligibles, pour une période indéterminée, à toute fonction dans leurs instituts religieux respectifs.

    Peu après, l'ordre religieux de Sœur Gramick, les School Sisters of Notre Dame, lui a interdit de poursuivre son action en faveur de l'"inclusion" de l'homosexualité dans l'Église. Plutôt que d'obéir à ses supérieurs religieux, Sœur Gramick a rejoint une nouvelle congrégation, les Sœurs de Loretto (SL).

    À la fin de la deuxième semaine du Synode, la question brûlante des "bénédictions" homosexuelles domine l'actualité du Synode. Et la visite de Sœur Gramick au milieu du Synode sur la synodalité a été perçue par les fidèles catholiques comme un signal de mauvais augure.

    L'arrivée de New Ways au Vatican est scandaleuse. Mais, malgré ses quarante ans de défiance et une interdiction permanente de la CDF, le pape François n'a apparemment pas hésité à accueillir cette dissidente tant censurée et discréditée.

    Si la CDF dénonce New Ways avec une sanction permanente, à quel prix pour les fidèles un pape ultérieur ignore-t-il cette sanction, ne serait-ce qu'en apparence ? L'absence de déclaration définie quant à son objectif en recevant Gramick peut être une ambiguïté étudiée de la part du Pape François.

    Mais pour le monde, et les catholiques en particulier, la situation n'est pas du tout ambiguë. Les catholiques qui attendent du pape qu'il protège le dépôt de la foi, la tradition apostolique et la clarté doctrinale sont scandalisés. Les catholiques dissidents qui s'agitent pour des changements doctrinaux sont exaltés ; ils voient un signal clair en faveur des unions homosexuelles.

    Ils savent à quel point ils ont été proches en 2014. Lors du Synode préliminaire sur la famille de 2014, la Relatio (synthèse à mi-parcours du travail accompli) a suscité un grand émoi sur la question de l'homosexualité dans l'Église catholique. Certains services de presse ont réussi à se procurer une copie de la Relatio avant même que les évêques n'en aient vu le résumé. Des publications en Europe et aux États-Unis ont claironné : "Le Vatican dit que l'homosexualité est acceptée". Les évêques choqués ont été submergés d'appels de chez eux : "Vous avez approuvé quoi ?".

    Un cardinal sud-africain, Wilfried Napier, s'est montré frustré que des journalistes aient pris un document qui n'était qu'un projet et l'aient présenté comme un fait. Le bureau de presse du Vatican ressemblait à une fourmilière écrasée par un coup de pied. Dans le pandémonium, un journaliste de Reuters s'est écrié : "C'est dans le document !" Reuters a demandé au prélat : "Allez-vous, oui ou non, vous approprier ce document ? L'Église catholique est-elle ouverte aux homosexuels ou non ?"

    Les évêques embarrassés étaient également en colère. Ils n'avaient pas vu la Relatio et l'avaient encore moins rédigée. Comme pour le Synode actuel, c'est un comité qui a rédigé le résumé. Il remettait en question le processus même du Synode de 2014. Qui orchestrait les "fuites" et qui avait manipulé le résultat ?

    Le cardinal australien George Pell a dénoncé la Relatio comme étant "tendancieuse et incomplète". Le cardinal Raymond Burke, alors chef de la Signature apostolique, a rejeté le rapport comme un rapport "qu'aucun berger fidèle ne peut accepter". Le cardinal Pell a compris que l'attaque contre le mariage et la famille était un affrontement entre le christianisme et le néo-paganisme.

    Bien que des évêques fidèles aient insisté sur le fait que le projet ne reflétait pas leurs discussions, Francis De Bernardo, de New Ways Ministry, a prédit que "maintenant que ces voix ont été suffisamment audacieuses pour s'exprimer, d'autres évêques qui pensent comme elles suivront certainement leur exemple".

    Neuf ans après ce commentaire, New Ways est accueilli à Santa Marta par le pape François.

    Les défenseurs des homosexuels ne voient aucune ambiguïté dans cette visite. Pas plus que les catholiques qui s'efforcent de comprendre comment la rencontre de New Ways peut être autre chose que scandaleuse.

    Oui, un pape - et nous tous - doit être charitable envers tout le monde. L'Église enseigne le respect des personnes ayant une attirance pour le même sexe tout en soutenant l'enseignement biblique contre les actes homosexuels. Mais l'Église n'a pas l'autorité de bénir un acte ou une relation de péché. Elle n'est pas non plus habilitée à suggérer que de tels actes sont normaux ou ne sont pas contraires à l'enseignement moral de l'Église. La rencontre avec les partisans de l'"équité" LGBTQ pendant les délibérations du Synode est un acte et une image scandaleux.

  • Synode : Si l'appel à l'"inclusivité" implique d'émousser les arêtes vives de l'Évangile, alors cet appel n'est pas l'œuvre du Saint-Esprit

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    De George Weigel sur First Things :

    DES QUESTIONS POUR ANIMER LE SYNODE-2023

    10 . 18 . 23

    La première session du "Synode sur la synodalité", qui se tient actuellement à Rome, devrait être suivie d'une deuxième session d'un mois en octobre 2024. Les deux visent à construire une "Église synodale de communion, de participation et de mission", ce qui est certainement un objectif louable. Deux semaines après le début du Synode 2023, il convient toutefois de se demander si la méthodologie du Synode est propice à une conversation sérieuse caractérisée par la parrhesia - le franc-parler - si souvent recommandée par le Pape François.

    L'Église catholique organise des synodes depuis 1967, deux ans après la création du Synode des évêques par Paul VI. Aucune des personnes impliquées dans ces rassemblements au cours des cinquante dernières années ne soutiendra probablement qu'une méthode parfaite pour rendre les synodes intéressants, efficaces et humainement supportables a jamais été conçue. La rhétorique peut devenir incontrôlable, et elle l'a déjà été : Un cardinal fatigué, à qui l'on demandait après la première semaine du Synode 2001 si tout avait été dit sur le sujet du Synode, a répondu : "Oui, tout a été dit, mais tout le monde ne l'a pas dit". Différentes méthodologies - une discussion plus ouverte en assemblée générale ; davantage de discussions en petits groupes, ouvertement structurées - ont été essayées. Aucune ne s'est avérée totalement satisfaisante.

    Cependant, ce qui est particulièrement frappant dans le Synode 2023, c'est l'étroite gestion des discussions en petits groupes. L'Instrumentum Laboris synodal (document de travail) comprend trente-trois pages à simple interligne de "fiches de travail" à travers lesquelles les petits groupes doivent se frayer un chemin, question par question, dans des segments précisément calibrés dans le temps et contrôlés par des "facilitateurs" nommés par le Secrétariat général du Synode. Il reste à voir si cette méthode de gestion des discussions (ou de contrôle des discussions) constituera une amélioration par rapport aux méthodologies synodales précédentes ; les chances me semblent grandes.

    Cela soulève la question de savoir si la discussion pourrait être enrichie si les questions prescrites, qui sont largement axées sur les problèmes du processus intra-ecclésiastique tel que défini par le critère (séculier) de "l'inclusivité", étaient complétées par des questions de nature plus substantielle et chrétienne dans la conversation. Heureusement, un tel ensemble de questions a été suggéré par l'archevêque Joseph Naumann de Kansas City, Kansas, que j'ai trouvé dans une déclaration du Forum international des juristes catholiques publiée dans le National Catholic Register. Je me permets de paraphraser :

    L'appel du Christ à la repentance, par lequel le Seigneur a commencé son ministère public (Marc 1:15), crée-t-il nécessairement une culture ecclésiale d'"exclusion" ?

    Comment devrions-nous comprendre l'enseignement clair, contre-culturel et stimulant du Seigneur sur la permanence du mariage ou sur les conséquences d'un appétit indiscipliné ? Ces enseignements sont-ils aliénants ? Peuvent-ils être libérateurs ? Et s'ils sont libérateurs, que nous apprennent-ils sur la véritable signification de la liberté ?

    De nombreux disciples ont abandonné Jésus après qu'il leur a dit : "Si vous ne mangez pas la chair du Fils de l'homme et si vous ne buvez pas son sang, vous n'avez pas la vie en vous" (Jean 6:53). Compte tenu de cet abandon et de la question du Seigneur à ceux qui sont restés ("Voulez-vous aussi vous en aller ?" [Jean 6:57]), pouvons-nous dire que l'inclusion radicale était la plus grande priorité du Seigneur ?

    Pourquoi les catholiques devraient-ils être surpris ou mal à l'aise lorsque tant de personnes dans les sociétés occidentales rejettent l'enseignement moral de l'Église sur les questions relatives à la vie, sur les véritables expressions de l'amour humain et sur le fait que nous sommes créés en tant qu'hommes et femmes ? Le rejet de ces enseignements signifie-t-il qu'ils sont erronés ? Ces enseignements sont certainement contre-culturels aujourd'hui, mais leur rejet ne nous invite-t-il pas à communiquer plus efficacement les vérités que le Seigneur a données à l'Église ?  

    Qu'est-ce qui a attiré les gens vers le Christ et l'Église pendant deux millénaires - une inclusivité qui rendait l'Église indiscernable de la culture ambiante et de la société environnante, ou un mode de vie qui, tout en étant contre-culturel, était manifestement plus favorable à la vie et plus ennoblissant ?

    Il est vrai que "tout le monde est le bienvenu dans l'Église", comme nous l'entendons si souvent aujourd'hui. Mais cette phrase ne doit-elle pas être complétée, de manière à ce qu'il soit clair que chacun est le bienvenu dans l'Église aux conditions du Christ, et non aux siennes propres ? Dans notre travail d'évangélisation, comment communiquer cela avec compassion, en reconnaissant que nous sommes une Église de pécheurs qui souvent n'atteignent pas la cible - mais qui n'ont pas l'autorité pour changer la cible ?

    Ces questions devraient susciter une réflexion synodale sur les raisons pour lesquelles Jean-Paul II était un aimant évangélique si puissant pour les jeunes. Ce n'est pas, à mon avis, parce qu'il s'est plié à leurs exigences. C'est parce qu'il a fait preuve d'une honnêteté transparente à l'égard des exigences de l'Évangile et qu'il a mis les jeunes adultes - et le reste d'entre nous - au défi de ne jamais oublier que c'est la grâce de Dieu qui rend possible la grandeur spirituelle et morale dans nos vies.

    Si l'appel à l'"inclusivité" implique d'émousser les arêtes vives de l'Évangile, alors cet appel n'est pas l'œuvre du Saint-Esprit.  

    La chronique de George Weigel intitulée "La différence catholique" est publiée par le Denver Catholic, la publication officielle de l'archidiocèse de Denver.

    George Weigel est Distinguished Senior Fellow du Ethics and Public Policy Center de Washington, D.C., où il est titulaire de la William E. Simon Chair in Catholic Studies.

  • "La paix commence dans le ventre de la mère"; Marche pour la Vie à Vienne

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    De kath.net/news :

    "On n'a pas besoin de gagner son droit à la vie" - Marche pour la vie à Vienne

    16 octobre 2023

    Plus de 2 000 participants au plus grand événement de protection de la vie en Autriche demandent : Soutenir les femmes, protéger les enfants, rendre l'avortement impensable !

    Vienne (kath.net/Marche pour la vie) Plus de 2 000 participants étaient dans les rues de Vienne lors de la Marche pour la vie 2023. 50 ans après l'introduction du régime du délai, les défenseurs de la vie ont affirmé le droit universel à la vie de chaque être humain. La question de la protection de la vie à naître est d'actualité en Autriche, et pas seulement au vu des projets d'avortements dans les hôpitaux nationaux, qui ont tout juste été repoussés.

    "La paix commence dans le ventre de la mère. C'est pourquoi il est si beau que des milliers de personnes aient manifesté aujourd'hui dans la joie, la paix et avec la clarté nécessaire pour les plus faibles de notre société. La Marche pour la vie est une manifestation, elle envoie un signal clair, mais elle est aussi l'occasion de célébrer la vie et de revendiquer le droit à la vie", a déclaré l'organisatrice Felicitas Trachta.

    Manifestation au cœur de Vienne : "Oui à la vie avant et après la naissance".  

    Le rassemblement sur la Karlsplatz de Vienne a commencé par de courts discours impressionnants. Le Dr Felix Böllmann, directeur du département juridique européen d'ADF International, a souligné : "Tout être humain a droit à la vie ! Personne n'a le droit de tuer un innocent - les droits de l'homme internationaux sont clairs à ce sujet".

    Petra Plonner, présidente de l'initiative citoyenne #fairändern, a cité une étude représentative de 2023, selon laquelle 80% de la population souhaiterait davantage de soutien pour les femmes enceintes en détresse : "La plupart des gens savent que l'avortement n'est pas une solution. Ils souhaitent que les femmes enceintes puissent dire "oui" à leur enfant. Il y a beaucoup à faire dans ce domaine - mais la société soutient nos demandes" !

    Sonja Horswell, directrice de l'organisation humanitaire SaveOne Europe, a parlé de l'aide et du soutien spirituel qu'elle apporte aux personnes ayant subi un avortement : "La lourde souffrance qui suit un avortement est souvent passée sous silence et taboue. Mais je le vois tous les jours dans mon travail. La protection de la vie est la meilleure des préventions. Je vous remercie tous de vous engager pour cela" !

    Dans une brève intervention de Johannes Reinprecht, directeur de l'Institut pour le mariage et la famille à Vienne, il a souligné que "90% des enfants suspectés d'être atteints du syndrome de Down avant la naissance sont avortés". Reinprecht, qui a lui-même un enfant atteint du syndrome de Down, a poursuivi : "Nous disons tous oui à la vie à naître. Mais nous disons aussi oui à toutes les aides possibles et imaginables pour les mères et les pères après la naissance - surtout si l'enfant est handicapé.

    L'animateur Ludwig Brühl s'est montré ravi du grand nombre de participants et a cité Mère Theresa : "La paix commence dans le ventre de la mère. C'est formidable que des milliers de personnes soient venues à Vienne pour être ici la voix de ceux qui n'ont pas encore de voix et qui ne sont pas entendus. Notre leitmotiv est "Aimez-les tous les deux - la mère et l'enfant". Notre objectif en tant que Marche pour la vie et mouvement pour les droits de la vie est clair : nous voulons le meilleur soutien possible pour les mères et les familles dans toutes les situations, afin que chacun puisse dire "oui" à son enfant. Et nous exigeons les mêmes droits pour tous - une protection juridique pour ceux qui en ont particulièrement besoin : Les enfants à naître, les personnes âgées et les malades. Il n'est pas nécessaire de gagner son droit à la vie", a-t-il déclaré après la manifestation.

    Scandale chez les contre-manifestants d'extrême gauche

    Quelques contre-manifestants ont tenté d'intimider des familles et des enfants et de bloquer le cortège sous le slogan "Marcher vers l'enfer". Avant même la manifestation, la conseillère municipale des Verts Victoria Spielfrau a fait scandale en appelant à une contre-manifestation qui menaçait d'assassinat les défenseurs de la vie sur des photos.

    La police a très bien contrôlé la situation et a encerclé les manifestants illégaux d'extrême gauche. Plusieurs extrémistes de gauche ont été arrêtés pour des infractions au droit de rassemblement et pour avoir enfreint l'interdiction de se masquer le visage.

    "Il est scandaleux qu'une femme politique s'affiche avec des ennemis de la vie et soutienne une manifestation qui enfreint la loi. L'intimidation envers les enfants, les familles et les personnes âgées est inacceptable. Cela doit aussi avoir des conséquences politiques", a déclaré Ludwig Brühl.

    Comme prévu, la manifestation s'est terminée vers 16 heures sur la Karlsplatz à Vienne. Les participants et les organisateurs étaient unanimes : la manifestation a été un grand succès. Très motivés, les jeunes ont distribué des flyers "save-the-date" : La prochaine Marche pour la vie aura lieu le 5 octobre 2024.

  • Pays-Bas : le nombre d’avortements augmente de 15% en 2022

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    Une synthèse de presse de gènéthique.org :

    Pays-Bas : le nombre d’avortements augmente de 15% en 2022

    13 octobre 2023

    Selon un rapport de l’Inspection néerlandaise de la santé et de la protection de la jeunesse (IGJ) publié le 12 octobre, le nombre d’avortements a augmenté de près de 15% en 2022 (cf. Pays-Bas : un nombre d’avortements en augmentation constante depuis 1990). Au total 35.606 avortements ont été recensés après une baisse en 2020 et 2021 (cf. Avortement : les Pays-Bas suppriment le délai de réflexion).

    L’augmentation est la plus forte parmi les femmes âgées de 30 à 35 ans, puis chez les 25-30 ans. Chez les adolescentes, le taux d’avortements a augmenté de 13%.

    Parmi les femmes qui ont eu recours à l’avortement en 2022, 9,2% d’entre elles étaient d’origine étrangère.

    Aux Pays-Bas, le recours à l’avortement est autorisé jusqu’à 24 semaines de grossesse et au-delà pour des raisons médicales, par exemple si le fœtus n’est pas jugé viable.

    Source : NL Times (12/10/2023)

  • Le cardinal Zen qualifie la réponse du pape François aux "dubia" sur les bénédictions homosexuelles de "pastoralement intenable".

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    D'Edward Pentin sur le National Catholic Register :

    Le cardinal Zen qualifie la réponse du pape François aux "dubia" sur les bénédictions homosexuelles de "pastoralement intenable".

    L'évêque émérite de Hong Kong a publié sur son site Internet une déclaration datant du 12 octobre.

    12 octobre 2023

    Le cardinal Joseph Zen Ze-kiun a critiqué certaines des réponses du pape François à cinq dubia que lui et quatre autres cardinaux lui ont envoyés avant le Synode sur la synodalité, affirmant entre autres critiques que les orientations du pape sur la bénédiction des unions de même sexe sont "pastoralement insoutenables". 

    Dans une déclaration publiée le 12 octobre sur son site web, l'évêque émérite de Hong Kong, qui a signé les dubia envoyés au pape le 11 juillet, a déclaré que les réponses du pape, envoyées un jour plus tard et rendues publiques par le Vatican le 2 octobre, "n'étaient pas des réponses précises et ne résolvaient pas les doutes", ce qui l'a incité à publier sa propre déclaration "afin que les fidèles comprennent pourquoi nous cinq ne les avons pas trouvées adéquates en tant que réponses".

    Dans le paragraphe (g) de la réponse du Pape au second dubium, qui demandait si les bénédictions homosexuelles pouvaient être autorisées "sans trahir la doctrine révélée", François a déclaré que "le droit canonique ne doit pas et ne peut pas tout couvrir" et qu'un "discernement pratique" serait nécessaire "dans des circonstances particulières". 

    Une telle réponse, a déclaré le cardinal Zen dans son communiqué, est "pastoralement insoutenable", ajoutant : "Comment l'Église peut-elle, dans un domaine aussi important, laisser les gens sans règle claire et faire confiance au discernement individuel ? N'est-ce pas ainsi qu'éclatera un chaos de casuistique très dangereux pour les âmes ?".

    Dans sa déclaration, il a également remis en question d'autres parties de la réponse sur les bénédictions homosexuelles, affirmant que les cardinaux étaient "étonnés" que le pape cite son exhortation apostolique post-synodale Amoris Laetitia (La joie de l'amour) pour affirmer qu'une union homosexuelle n'est apparentée au mariage entre un homme et une femme que "de manière partielle et analogue". 

    "Le cardinal Zen a ajouté qu'il était tout aussi difficile de comprendre que ce paragraphe "autorise certaines formes de bénédiction des unions homosexuelles", ce à quoi il a répondu : "Une telle union n'implique-t-elle pas une activité sexuelle entre personnes du même sexe, ce qui est clairement un péché, tout comme toute activité sexuelle en dehors du mariage légitime est un péché ?

    Il a critiqué d'autres aspects de la réponse du Pape à ce dubium, comme le fait d'élever l'importance de la "tendresse" envers les homosexuels dans une union de même sexe tout en reléguant la vérité objective à n'être "qu'une" expression de la charité envers eux. 

    "En fait, nous sommes convaincus qu'avec compréhension et tendresse, nous devons aussi leur présenter la vérité objective selon laquelle l'activité homosexuelle est un péché, qu'elle est contraire au plan d'amour de Dieu", a observé le cardinal Zen. "Nous devons aussi les encourager à une métanoïa dans l'Église et à la confiance dans l'aide de Dieu pour porter leur lourde croix sur le chemin du bonheur éternel".

    La réponse du pape à ce dubium a été lue par les médias du monde entier comme un indicateur de son ouverture à l'acceptation des bénédictions homosexuelles. 

    Le cardinal Zen s'est joint aux cardinaux Walter Brandmüller, Raymond Burke, Juan Sandoval Íñiguez et Robert Sarah pour envoyer les dubia afin d'obtenir des éclaircissements sur des sujets relatifs au développement doctrinal, à la bénédiction des unions homosexuelles, à l'autorité du Synode sur la synodalité, à l'ordination des femmes et à l'absolution sacramentelle. 

    Les cinq cardinaux ont tous trouvé que les réponses du pape n'étaient pas claires et imprécises. Ils ont donc émis des dubia reformulés le 21 août afin d'obtenir des réponses claires par "oui" ou par "non". 

    Le pape n'a pas encore répondu à ces questions.

    Le cardinal a déclaré qu'en raison de "la pression du temps", il n'avait pas consulté les quatre autres cardinaux au sujet de sa réponse du 12 octobre, ajoutant qu'il était par conséquent "personnellement responsable de cette initiative".

    Il n'y a pas de mal à interroger le pape

    Le cardinal Zen a commencé sa déclaration en soulignant qu'il n'était pas "présomptueux" de remettre en question la réponse du Pape, ajoutant qu'"aucun catholique mûr" ne croit que contredire le Saint-Père fait de lui un "hérétique et un schismatique" - une accusation, a-t-il souligné, émanant du cardinal Víctor Manuel Fernández, préfet du Dicastère pour la Doctrine de la Foi. 

    Il a déclaré que, dans tous les cas, il était d'accord avec le pape "sur une grande partie de ce qu'il dit" et a décrit le pape François comme "merveilleusement humble" en reconnaissant ses propres erreurs et celles des dirigeants de l'Église du passé. 

    En ce qui concerne le premier dubium - à savoir si la Révélation divine doit être réinterprétée en fonction de l'époque - il a déclaré qu'il était d'accord avec la majeure partie de la réponse du Pape. Le pape a répondu que la Révélation divine est "immuable et toujours contraignante" mais qu'elle mûrit également, certains aspects devenant plus explicites. Ceci est acceptable, a dit le Cardinal Zen, "mais pas au point de nier ce qui a été déclaré auparavant par le Magistère", et il a attiré l'attention sur les écrits de St John Henry Newman sur le développement de la doctrine. 

    Le Cardinal Zen a remis en question l'exemple du Pape sur la façon dont l'enseignement de l'Eglise sur l'esclavage a changé, son affirmation que l'Eglise doit constamment discerner ce qui est essentiel ou secondaire pour le salut, et ce qu'il dit dans sa réponse sur le fait de "situer" les vérités dans la "totalité de l'enseignement de l'Eglise". 

    Saint Paul, a dit le cardinal Zen, "a remis en question l'institution même de l'esclavage" ; le salut doit être pris comme un tout, avec une hiérarchie de valeurs, mais "dans un ensemble harmonieux" et non opposé "l'un à l'autre" ; et l'Église a le "devoir de défendre les simples fidèles contre les risques qui peuvent menacer la pureté de la foi". 

    En ce qui concerne la réponse du pape au troisième dubium, à savoir si la synodalité est un "élément constitutif de l'Église", le cardinal Zen a déclaré que le dubium avait été rédigé parce que le synode semble vouloir résoudre les questions comme un concile œcuménique, "ce qui serait une erreur". Il a déclaré que les cardinaux "sont d'accord sur le principe de la synodalité" simplement comme "parler et marcher ensemble", mais il s'est opposé à la réponse du Pape qui suggère que la hiérarchie ne doit pas seulement "entendre" mais "écouter" - "c'est-à-dire obéir à la voix du peuple" - quelque chose qui pointe vers "le renversement de la constitution hiérarchique de l'Église fondée par les apôtres". 

    En ce qui concerne la réponse du Pape au quatrième dubium, qui demandait si la théologie de l'Eglise avait changé pour permettre l'ordination de femmes comme prêtres, le Cardinal Zen s'est opposé à la réponse apparemment contradictoire du Pape. 

    D'une part, il a noté que le Pape reconnaît que l'ordination des hommes est une "déclaration définitive, claire et autoritaire qui doit être respectée par tous", mais il dit aussi qu'elle "peut être un sujet d'étude, comme dans le cas de la validité des ordinations dans la Communion anglicane". 

    Le cardinal Zen a demandé : "Ainsi, malgré la déclaration définitive, il sera toujours possible de discuter à l'infini ! Il a ajouté : "Entre autres, la comparaison utilisée ici n'est pas adéquate, car la validité des ordinations dans la Communauté anglicane [sic] est un problème historique, alors que notre cas est de nature théologique."

    Enfin, concernant le cinquième dubium, qui demandait si "le pardon est un droit humain", étant donné que le pape insiste sur le devoir d'absoudre tout le monde et toujours, de sorte que le repentir ne serait pas une condition nécessaire pour l'absolution sacramentelle, le pape a répondu que le repentir est nécessaire pour l'absolution, mais a souligné que le confessionnal "n'est pas une maison de douane". Le pape a également déclaré que la confession des péchés peut être une "torture cruelle" pour certaines personnes ayant une "estime de soi blessée" et que le simple fait de s'approcher de la confession peut être une "expression symbolique du repentir et de la recherche de l'aide divine". 

    Le cardinal Zen a déclaré : "C'est précisément parce que nous sommes des administrateurs et non des maîtres des sacrements que nous devons suivre les règles, assurer le repentir et la résolution. Pourquoi, en faisant cela, devrions-nous transformer la confession en 'bureau de douane' ? 

    Sur le second point, le cardinal Zen a déclaré qu'un confesseur "ne doit pas humilier le pénitent" et que ce dernier doit exprimer son intention de ne plus pécher. 

    "Mais il est important de faire comprendre aux gens que le péché nous éloigne de Dieu et de notre bonheur, non seulement le bonheur éternel, mais aussi le bonheur ici et maintenant", a déclaré le cardinal. "Nous sommes nous aussi convaincus que nous devons apprendre à devenir vraiment des messagers de l'infinie miséricorde de Dieu, qui est capable de faire de nous, pécheurs, des saints.

    Cardinal Sandoval

    Un autre des cinq signataires, le cardinal Sandoval, archevêque émérite de Guadalajara, au Mexique, s'est récemment exprimé publiquement sur le dubia. Il a déclaré à ACI Prensa, le partenaire espagnol du Register, le 6 octobre, que les cardinaux avaient publié le dubia parce qu'ils voulaient "collaborer à la préservation de la vérité" et pour que ceux qui sont allés "au synode avec bonne volonté aient un guide simple". 

    Le cardinal Sandoval a ajouté : "Nous, les cardinaux dubia, pensons que nous avons l'obligation, en tant que cardinaux, collaborateurs du Pape, conseillers du Pape, de donner des conseils dans cette affaire".

    Il a souligné que les réponses du pape aux dubia étaient "un peu évasives, un peu vagues", de sorte qu'"ils ont été reformulés d'une manière plus claire, plus énergique, afin qu'il puisse répondre par oui ou par non, et il n'a pas répondu. Nous avons donc accepté de les publier". 

    Les dubia ont été soumis "au nom de la vérité et pour le bien de l'Eglise", a-t-il dit, "sans nier qu'il est le Pape, qui a l'autorité dans l'Eglise".

    Edward Pentin Edward Pentin a commencé à faire des reportages sur le Pape et le Vatican à Radio Vatican avant de devenir le correspondant à Rome de EWTN's National Catholic Register. Il a également fait des reportages sur le Saint-Siège et l'Église catholique pour un certain nombre d'autres publications, dont Newsweek, Newsmax, Zenit, The Catholic Herald et The Holy Land Review, une publication franciscaine spécialisée dans l'Église et le Moyen-Orient. Edward est l'auteur de The Next Pope : The Leading Cardinal Candidates (Sophia Institute Press, 2020) et de The Rigging of a Vatican Synod ? An Investigation into Alleged Manipulation at the Extraordinary Synod on the Family (Ignatius Press, 2015). Suivez-le sur Twitter à @edwardpentin.

  • Qui est assis avec qui au Synode sur la synodalité, et de quels sujets discutent-ils exactement ?

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    D'Edward Pentin sur le National Catholic Register :

    Les responsables du synode sur la synodalité ne dévoilent pas les noms des membres des petits groupes

    Connaître ces noms donnerait aux observateurs du synode une indication de la direction que les discussions en petits groupes pourraient prendre.

    Delegates sitting at 'Table 28' during the Synod on Synodality.  
    Délégués assis à la "Table 28" pendant le Synode sur la synodalité. (photo : Edward Pentin / National Catholic Register)

    12 octobre 2023

    Qui est assis avec qui au Synode sur la synodalité, et de quels sujets discutent-ils exactement ?

    Les responsables de l'assemblée, qui se tient jusqu'au 29 octobre, refusent de le dire, laissant les personnes extérieures dans l'ignorance de la manière dont les petits groupes de discussion fonctionnent.

    Les 364 délégués du synode sont répartis en 35 groupes qui se réunissent autour de tables rondes installées dans la salle Paul VI du Vatican, à côté de la place Saint-Pierre. 

    Les délégués sont répartis dans les groupes en fonction de leur langue et de l'intérêt qu'ils portent à certains sujets. 

    Ces derniers jours, par exemple, certains groupes se sont vus attribuer le thème de l'inclusion des personnes LGBTQ et des divorcés remariés dans la vie de l'Église, tandis que d'autres se sont concentrés sur des sujets tels que l'œcuménisme et l'accueil des migrants.

    À la fin de chaque cycle de discussion, chaque groupe produit un rapport reflétant le consensus de la table. Ces rapports sont ensuite transmis à l'assemblée plénière et contribueront à l'élaboration du rapport final qu'elle devra approuver lorsqu'elle conclura ses travaux à la fin du mois.

    Les délégués sont tenus par les règles strictes de confidentialité du synode de ne pas divulguer les détails de leurs délibérations. Mais le black-out médiatique s'étend également aux noms des délégués qui sont assis ensemble pour chaque tour et aux sujets spécifiques qui leur ont été assignés.

    Connaître ces noms donnerait aux journalistes qui couvrent l'événement au moins une indication de la direction que ces discussions en petits groupes pourraient prendre. Mais à plusieurs reprises, Paolo Ruffini, président de la commission d'information du synode, a répondu aux questions des médias, y compris du Register, qu'il ne connaissait pas ces noms et qu'il n'était pas disposé à les obtenir et à les partager avec les médias.

    The Register a également demandé au porte-parole du Secrétariat du Synode, Thierry Bonaventura, des précisions sur la répartition des sièges entre les différents groupes. "Malheureusement, je ne peux pas répondre à votre demande", a-t-il répondu, renvoyant la question à Mgr Ruffini. 

    Petit groupe 28

    Malgré le refus des responsables du synode de partager cette information, le Register a obtenu une liste des participants à l'un des petits groupes de cette semaine - un groupe consacré à la discussion sur la manière de faire en sorte que les personnes attirées par le même sexe se sentent mieux accueillies dans l'Église.

    Selon cette liste, les délégués participant au "Small Group 28" comprenaient le père jésuite James Martin, qui dirige Outreach, un groupe pour "les catholiques LGBTQ, leurs familles et leurs amis, et ceux qui s'occupent d'eux dans l'Église catholique à travers le monde". L'action du père Martin a été critiquée par le cardinal Robert Sarah et d'autres responsables de l'Église. 

    Assise à la droite du père Martin dans le petit groupe, Cynthia Bailey Manns, directrice de la formation des adultes à la communauté catholique Sainte Jeanne d'Arc de Minneapolis, est l'une des quatre délégués laïcs votants des États-Unis. L'une des quatre déléguées laïques des États-Unis ayant le droit de vote, Cynthia Bailey Manns est favorable à une plus grande ouverture aux LGBT et à l'ordination de femmes diacres. Des défenseurs de l'avortement se sont exprimés dans son centre. Elle a été élue par les autres membres du groupe pour être le rapporteur du groupe et rendre compte de ses discussions au Secrétariat du Synode. 

    "La feuille de travail B 1.2 prend en compte "ceux qui ne se sentent pas acceptés dans l'Église, comme les divorcés et les remariés, les polygames ou les catholiques LGBTQ+". Le Register a confirmé, par l'intermédiaire d'une source synodale, que le "Petit groupe 28" était consacré à ce module, B1.2. Le sujet a également été choisi par "de nombreux autres petits groupes, bien plus que d'autres sujets tels que l'œcuménisme ou l'immigration", a déclaré la source. 

    Le module visait à examiner l'importance de "l'accueil authentique" dans l'Église, qui, selon l'instrumentum laboris (document de travail) du synode, était "un sentiment exprimé par les participants au synode dans divers contextes". 

    Dans le cadre de ce module, le "petit groupe 28" a été invité à réfléchir à la manière de "créer des espaces" pour ceux "qui se sentent blessés par l'Église et non accueillis", tels que "les divorcés remariés, les personnes polygames, les personnes LGBTQ+, etc. Une question associée au discernement était : "À la lumière de l'exhortation apostolique post-synodale Amoris Laetitia, quelles mesures concrètes sont nécessaires pour accueillir ceux qui se sentent exclus de l'Église en raison de leur statut ou de leur sexualité (par exemple, les divorcés remariés, les personnes polygames, les personnes LGBTQ+, etc).

    Un autre délégué à la table 28 était Mauricio López Oropeza, ancien secrétaire exécutif du Réseau ecclésial panamazonien (REPAM), qui a joué un rôle majeur dans l'organisation et le déroulement du Synode amazonien 2019. Il est désormais membre du Dicastère du Vatican pour la promotion du développement humain intégral. L'archevêque Paul Etienne de Seattle et l'évêque auxiliaire Nicholas Hudson de Westminster, en Angleterre, faisaient également partie du groupe. Anna Teresa Peter Amandus, du diocèse de Sandakan (Malaisie), l'un des deux délégués malaisiens de la conférence épiscopale de Malaisie-Singapour-Brunei choisis comme membres laïcs votants, a également pris part à la réunion.

    Délégués orthodoxes

    Le groupe comprenait également l'archevêque Anthony Fisher de Sydney, un dominicain connu pour son orthodoxie et membre du conseil ordinaire du synode, ainsi que l'évêque Czesław Kozon de Copenhague et Sœur Anna Mirjam Kaschner des Sœurs Missionnaires du Précieux Sang. Mgr Kozon et Sœur Anna Mirjam ont tous deux critiqué la voie synodale allemande et son approbation des bénédictions homosexuelles et des changements apportés à l'enseignement de l'Église sur la moralité sexuelle. Un autre membre était l'archevêque Ignatius Kaigama d'Abuja, au Nigeria, qui est connu pour être solidement orthodoxe.

    Le délégué fraternel était le métropolite orthodoxe Job (Getcha) de Pisidie du patriarcat œcuménique, qui a fait une intervention au synode cette semaine en soulignant qu'un synode pour les orthodoxes "est une réunion délibérative d'évêques, et non une assemblée consultative clergé-laïcs".

    La source a indiqué que chaque délégué a eu l'occasion d'exprimer son point de vue et de réagir à tout ce qu'il a entendu. En ce qui concerne le débat sur le module B1.2 dans l'ensemble de l'assemblée, la source a déclaré que les délégués étaient répartis de manière équilibrée entre ceux qui souhaitaient plus d'accommodements sur la question homosexuelle et ceux qui s'y opposaient. 

    Edward Pentin a commencé à faire des reportages sur le Pape et le Vatican à Radio Vatican avant de devenir le correspondant à Rome de EWTN's National Catholic Register. Il a également fait des reportages sur le Saint-Siège et l'Église catholique pour un certain nombre d'autres publications, notamment Newsweek, Newsmax, Zenit, The Catholic Herald et The Holy Land Review, une publication franciscaine spécialisée dans l'Église et le Moyen-Orient. Edward est l'auteur de The Next Pope : The Leading Cardinal Candidates (Sophia Institute Press, 2020) et de The Rigging of a Vatican Synod ? An Investigation into Alleged Manipulation at the Extraordinary Synod on the Family (Ignatius Press, 2015). Suivez-le sur Twitter à @edwardpentin.