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Ethique - Page 50

  • Les dessous de la destitution d’un évêque américain par le pape François

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    Lu sur le site web il sismografo (13 novembre 2023) :

    Publié par Jean-Marie Guénois, dans Le Figaro :

    eveque-americain-revoque.jpg« Opposé à la ligne réformatrice de François, Mgr Strickland avait critiqué les évolutions envisagées par le synode sur l'avenir de l'Église. -- La réunion annuelle des 273 évêques américains à Baltimore (Maryland) s'ouvre ce lundi dans un contexte de crise inattendue: le pape François a «relevé», l'un d’eux, ce samedi 11 novembre. Il s’agit de Mgr Joseph Strickland, 65 ans, évêque de Tyler au Texas, connu pour être la voix épiscopale la plus critique du pontificat aux États-Unis. Un acte très rare. Il l'a remplacé, selon la procédure, par un administrateur apostolique provisoire, Mgr Joe Vasquez, l'évêque d'Austin. Mgr Strickland avait été nommé à ce poste il y a onze ans par Benoît XVI.

    Cette décision romaine est la conséquence d'une visite apostolique qui avait été décidée par Rome en raison de prises de position récurrentes de cet évêque opposé à la ligne réformatrice du pape François. Le prélat publiait habituellement sur les réseaux sociaux, dont son compte X (ex-twitter) aux 160 560 abonnés, ou sur son blog, mais aussi sur ses nombreuses lettres pastorales, toujours disponibles sur le site du diocèse. Il s'exprimait aussi sur une radio catholique très populaire, Virgin Most Powerful Radio, qui vend par exemple des T-shirts «I stand with Strikland», «je suis avec Strickland».

    Depuis longtemps sous la pression de Rome, Mgr Strickland avait dit refuser toute perspective de démission. Il a tenu parole. D'où le passage en force du pape François. La preuve tient dans le libellé du Vatican, samedi, de cette démission imposée. Il tenait en trois lignes, purement administratives, dans le bulletin quotidien de la salle de presse du Saint-Siège en évoquant un «relèvement de charge», ce qui est rarissime. Le terme habituel est celui d'une «acception par le pape de la renonciation» d'un évêque. L'usage veut que, même si ce dernier conteste la décision, et même si elle a été imposée de facto, il doit proposer sa démission au pape qui, alors, «l'accepte» formellement.

    Critique sur le synode

    Le Vatican n'a pas expliqué les raisons de cette mise hors course d'un évêque très classique, non traditionaliste, mais très rigoureux sur l'enseignement de l'Église tel qu'il est aujourd'hui. Des sources proches du dossier indiquent aussi des «problèmes de gestion» dans son diocèse, mais sans précision.

    Mgr Strickland s'est effectivement montré publiquement très critique, comme une majorité de ses confrères américains, sur «le synode de l'avenir de l'Église» dont la première session s'est déroulée au Vatican en octobre dernier, en attendant une seconde assemblée en octobre 2024. Il a critiqué une série de décisions qui pourraient instituer une forme de diaconat féminin, l'ordination à la prêtrise d'hommes mariés, le contrôle par des laïcs du pouvoir épiscopal et la bénédiction de couples homosexuels, même si ce dernier point a été plus contesté que prévu en octobre.

    Dans sa lettre du 22 août 2023 adressée aux catholiques de son diocèse du nord est du Texas, il récuse point par point ces évolutions en s'appuyant sur l'enseignement post-conciliaire de l'Église catholique, avec cette conclusion qui a dû lui coûter cher, puisqu'il a laissé entendre que le pape François serait schismatique: «Il est regrettable que ceux qui ne sont pas d'accord à ces changements [prévus par le synode, NDLR] soient étiquetés “schismatiques”. (…) Mais tenir ferme ne signifie pas que l'on cherche à quitter l'Église. Au contraire, ce sont ceux qui proposeraient des changements sur ce qui ne peut pas être changé selon les commandements du Christ, à son Église, ce sont eux qui sont les vrais schismatiques ». Sans doute l’évêque a-t-il signé son arrêt de mort le 31 octobre dernier, jour où il a cité publiquement une phrase extraite d'une lettre qu'il avait reçue, qualifiant le pape François «d'usurpateur» parce qu'il aurait «poussé le vrai pape dehors pour occuper sur un trône qui n'est pas le sien»…

    Durcissement du pontificat

    Sur son compte X, (ex Twitter ) Mgr Strikland a notamment commenté sa déposition par cette phrase : «Peu importe ce que le jour apporte, réjouissez-vous toujours. Jésus-Christ est la Voie, la Vérité et la Vie, hier, aujourd'hui, et toujours». Si beaucoup apprécient cette mise hors-jeu d'un évêque contestataire – recommandé par les membres de la visite apostolique, une sorte d'audit interne ecclésial - elle confirme un durcissement objectif du pontificat observé depuis la mort du pape émérite Benoit XVI. Son ancien secrétaire personnel, Mgr Georg Gänswein, n'a-t-il pas été renvoyé cet été en Allemagne, sans aucune affectation, après ses propos critiques contre le pontificat?

    Le 21 septembre dernier, le cardinal Gerhard Ludwig Müller, ancien Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi de Benoît XVI, avait pour sa part publiquement conseillé à Mgr Strickland, alors sous le coup de la visite apostolique dans son diocèse, de ne pas accepter la démission qu'on lui demanderait. Elle serait, selon lui, «une révocation arbitraire» qui finirait par porter «atteinte à l'autorité du pape». Car «un évêque ne peut être destitué par le pape, affirmait Müller, que s'il s'est rendu coupable de quelque chose de mauvais, hérésie, schisme, apostasie, crime ou comportement totalement non-sacerdotal».

    Pour ce théologien en effet «Le pape n'a aucune autorité du Christ pour intimider les bons évêques qui vivent à l'image du Christ Bon Pasteur et qui sanctifient, enseignent et conduisent le troupeau de Dieu au nom du Christ, conformément à l'idéal épiscopal de Vatican II».

    Un message aux évêques américains

    Il est certain que le pape ne reviendra pas sur cette décision. Elle est un message clair aux évêques américains considérés comme les plus récalcitrants à son pontificat, et qui commencent donc leur assemblée plénière ce lundi pour trois jours à Baltimore. Pour particulière qu'elle soit – 5340 évêques catholiques sont en fonction dans le monde - , la révocation de Mgr Strickland sera toutefois considérée par beaucoup comme un nouvel acte «autoritariste» de François. D'autant, remarque-t-on dans certains milieux du Vatican, qu'elle n'est fondée sur aucun article du code de droit canonique, donc hors du droit en vigueur.

    Un aspect indéniable de la gouvernance de François, où il est désormais ouvertement critiqué à sa droite comme à gauche. »

  • Indi Gregory est décédée

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    De Patricia Gooding-Williams sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Indi est morte : "Ils ont le corps, ils ne peuvent pas avoir l'âme".

    Indi Gregory est décédée dans la nuit à 1h45 (2h45 en Italie). Hier, son état semblait s'être stabilisé après les premières heures difficiles qui ont suivi l'extubation. Voici le récit des dernières heures d'Indi à l'hospice, dans les mots de son père donnés à La Bussola

    13_11_2023

    Indi Gregory est décédée, c'est le message avec lequel son père, Dean, a annoncé : 
    "La vie d'Indi s'est arrêtée à 1h45 (2h45 en Italie, ndlr). Claire et moi sommes en colère, le cœur brisé et honteux. Le NHS et les tribunaux ne l'ont pas seulement privée de toute chance de vivre, ils lui ont aussi refusé la dignité de mourir dans la maison de la famille à laquelle elle appartenait. Ils ont réussi à prendre le corps et la dignité d'Indi, mais ils n'ont jamais pu prendre son âme. Ils ont essayé de se débarrasser d'Indi pour que personne ne le sache, mais nous avons fait en sorte que l'on se souvienne d'elle pour toujours. Je savais qu'elle était particulière depuis le jour de sa naissance".

    ***

    Il n'y a pas de réelle différence entre un hospice et un hôpital lorsque l'objectif est de faire mourir Indi le plus rapidement possible. Dean Gregory et Claire Staniforth, les parents d'Indi, s'en sont rendu compte très rapidement après le transfert de la petite fille de 8 mois du Queen's Medical Centre de Nottingham, le samedi 11 novembre, vers un hospice dont le juge a interdit la publication du nom.

    Ce qui suit est un compte-rendu de première main du transfert d'Indi et de l'épreuve qu'elle et ses parents ont traversée derrière les portes closes de l'hospice.

    "Indi se débat", a déclaré Dean Gregory à la Bussola le samedi 11 novembre à 18 heures (heure britannique), peu après son extubation à l'hospice. La petite fille était cajolée par sa mère Claire, tandis que le masque à oxygène qui recouvrait tout son visage remplaçait la ventilation. Dès le début de la matinée de ce samedi, Dean n'a cessé de nous envoyer des messages via WhatsApp pour nous tenir au courant de ce qui se passait.

    Il explique que Claire Staniforth, la mère d'Indi, se trouvait au Queen's Medical Centre de Nottingham le samedi matin. Vendredi soir, la famille avait en effet été informée qu'Indi serait transférée à l'hospice entre 10 et 11 heures. Seule Claire accompagnerait Indi dans l'ambulance, tandis que Dean et l'autre fille iraient séparément dans la voiture, "mais sans suivre l'ambulance", avait-on ordonné. Le départ de Claire de l'hôpital ne s'est pas déroulé sans encombre : "Nous avons été escortés par la sécurité et quelques policiers jusqu'à l'étage A. Ils ont dû vérifier toute la zone à l'extérieur du bâtiment avant que nous puissions monter dans l'ambulance". Celle-ci est donc partie pour l'hospice avec deux heures de retard, à 13 heures.

    Le trajet de 40 minutes en ambulance jusqu'à l'hospice s'est déroulé étonnamment sans incident pour l'enfant gravement malade, dont les médecins avaient déclaré au tribunal qu'elle était "clairement angoissée, agitée et souffrante" en raison de son traitement. Dean a écrit : "Elle n'a même pas remarqué le voyage, elle était juste allongée là, détendue". "Le voyage ne lui a posé aucun problème, elle n'a même pas cligné des yeux." Dean commente : "Vous voyez, elle aurait facilement pu aller en Italie".

    Claire et Dean ont encore du mal à accepter la décision des tribunaux britanniques et européens de les empêcher d'accepter l'offre de l'Italie de soigner Indi à l'hôpital du Bambino Gesù du Vatican à Rome. Cela aurait répondu à leur souhait de donner à Indi toutes les chances de vivre en lui permettant de vivre jusqu'à sa fin naturelle. Regrettant ce qu'ils considéraient comme une occasion manquée d'aider Indi, Dean et Claire avaient décidé qu'Indi retournerait chez elle, soit un trajet de 20 minutes, exactement la moitié de celui pour aller à l'hospice.

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  • La "méthode Tucho Fernandez" : tordre le cou à la doctrine en transformant la doctrine en pratique

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    De Tommaso Scandroglio sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    La "méthode Tucho" : tordre le cou à la doctrine par la pratique

    Dans une frénésie de fuite en avant, ce qui était perçu hier encore comme hérétique, sera jugé évangélique par la conscience collective. Synodalement ou non, à condition de rompre avec le passé...

    11_11_2023

    Revenons au document signé par le pape François et le cardinal Víctor Fernández, préfet du Dicastère pour la doctrine de la foi, et intitulé 'Réponses à certaines questions de S.E. Monseigneur José Negri, évêque de Santo Amaro, concernant la participation au sacrement du baptême et du mariage des transsexuels et des personnes homo-affectives' (3 novembre 2023). De nombreuses réflexions pourraient être formulées à ce sujet : nous n'en proposons ici que quelques-unes.

    À première vue, il semblerait que la réponse du cardinal Fernández soit la mise en œuvre de l'esprit du Synode qui vient de s'achever. Et ce, principalement pour deux raisons. La première concerne le thème très cher aux pères, frères et sœurs synodaux : l'homosexualité et la transsexualité. La deuxième raison concerne l'approche du problème : pas d'interdiction, seulement de la permission. Une approche également typique du Synode, ouvert à l'accueil, pour dire la vérité, pas indiscriminé, mais très discriminant : feu vert pour le nouveau ; feu rouge pour tout ce qui sent l'ancien.

    En réalité, les paroles de Mgr Fernández ne sont pas la mise en œuvre du synode, bien au contraire. C'est à ce dernier, ainsi qu'à son second volet en octobre prochain, qu'il incombe de mettre en œuvre ce qui a été décidé au sommet. Essayons de mieux nous expliquer. Depuis des années, le Magistère ordinaire adopte des positions, disons, désinvoltes à l'égard de la doctrine saine et droite. Cette orientation, pleine d'orientations hétérodoxes, qui est le fait non seulement du Pontife, mais aussi des dicastères, des conseils pontificaux, etc., doit devenir la sève de la pastorale universelle, doit être mise en œuvre de manière capillaire du Brésil à l'Australie, de la Pologne au Canada. Par conséquent, l'une des tâches du Synode est de faire de ce que le Magistère ordinaire a enseigné ces dernières années une pastorale universelle concrète. Et cela se fera, comme beaucoup l'ont déjà compris, en initiant des processus, c'est-à-dire non pas tant en changeant la doctrine, mais en commençant à transformer la doctrine en pratique.

    A force de fuir en avant, ce qui était perçu comme hérétique hier encore, la conscience collective le jugera évangélique. Dans cette perspective, les paroles du préfet sont une indication pastorale précise que tous les évêques, appelés à marcher ensemble, devront mettre en œuvre. Le post-synode doit donc traduire les commandements d'en haut en actions concrètes et diffusées dans le monde entier. Le magistère ordinaire est la tête, les évêques sont le bras. Ce n'est qu'ainsi que nous pourrons dire que le Synode sera parmi nous.

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  • Indi Gregory condamnée à mort; le respirateur artificiel débranché aujourd'hui

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    D'Ermes Dovico sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Indi Gregory condamnée à mort; le respirateur artificiel débranché aujourd'hui

    L'appel des parents de la petite fille de 8 mois atteinte d'une maladie mitochondriale a été rejeté. Les juges d'appel ont ordonné son extubation, prévue aujourd'hui dans un centre de soins palliatifs. Les avocats de la famille travaillent sur un nouveau recours. Pression pro-Indy du gouvernement italien sur le gouvernement britannique.

    11_11_2023

    Têtue jusqu'à la mort. Jusqu'à la mort d'un innocent enfant de 8 mois. Hier, en appel, le recours de la famille d'Indi Gregory, la petite Anglo-Italienne atteinte d'une maladie mitochondriale rare et soignée jusqu'à présent au Queen's Medical Centre de Nottingham, a été rejeté en bloc.

    Les juges Peter Jackson, Eleanor King et Andrew Moylan, conformément à la décision de première instance de leur collègue Robert Peel, ont ordonné l'extubation d'Indi, qui est prévue pour aujourd'hui, samedi 11 novembre, à une heure non précisée, comme nous l'indique Christian Concern, l'association qui assiste légalement les Gregory, dans un hospice dont le nom est confidentiel. Dans un premier temps, la presse avait fait circuler comme date limite pour l'extubation celle de lundi prochain, sur base des propos tenus à la fin de l'audience, dans une formule douteuse, par le juge King. Mais c'est précisément cette ambiguïté qui a été levée entre-temps, dans le sens d'une accélération du calendrier de la suppression du maintien en vie, un événement qui peut survenir à tout moment. L'extubation ne doit cependant pas signifier la mort immédiate d'Indi, comme l'indique clairement la décision de Peel du 8 novembre 2023 : "Le Trust cherchera à la stabiliser après l'extubation et envisagera l'étape suivante, un processus qui, selon eux, pourrait prendre environ une semaine.

    Depuis la fin de l'audience hier après-midi, les avocats de la famille travaillent sur un éventuel nouveau recours. Entre-temps, le gouvernement italien continue de faire pression sur le gouvernement britannique pour tenter de sauver la vie d'Indi. Avant-hier déjà, le Premier ministre Giorgia Meloni avait écrit une lettre urgente au Lord Chancellor et secrétaire d'État à la justice du Royaume-Uni, Alex Chalk, pour demander une coopération officielle entre les deux pays, sur la base de la Convention de La Haye de 1996 sur la protection des mineurs et en particulier de l'article 32, afin de faciliter le transfert d'Indi à Rome. Rappelons que l'hôpital pédiatrique Bambino Gesù est prêt à fournir des soins spécialisés à la fillette et que le gouvernement italien s'est déjà déclaré prêt à financer ces soins. Dans sa lettre, dont le contenu précis a été révélé hier, Mme Meloni espère un déblocage de la situation "en temps utile pour qu'Indi puisse accéder à cette possibilité dans l'esprit de coopération qui a toujours distingué les deux pays".

    On ne sait pas si Chalk a répondu à la lettre du Premier ministre italien, mais il est certain que les diverses démarches méritoires entreprises cette semaine par l'exécutif de notre pays pour tenter de sauver Indi ont été ignorées par les juges britanniques chargés de l'affaire. Selon Jackson, King et Moylan, la demande italienne basée sur la Convention de La Haye, demande sur laquelle ils ne sont pas entrés dans le vif du sujet lors de l'audience, est "totalement mal conçue" et "ne correspond pas à l'esprit de la Convention".

    Même en ce qui concerne le lieu de l'extubation, la première des trois questions abordées lors de l'audience d'hier, les juges ont rejeté la demande des parents, Claire et Dean Gregory, qui, tout en restant opposés à l'idée de supprimer le maintien en vie d'Indi, demandaient au moins de pouvoir l'extuber à la maison, plutôt qu'à l'hospice, comme cela a finalement été décidé. L'équipe juridique des Gregory, avec l'avocat Bruno Quintavalle, a également contesté le manque d'exhaustivité des informations qui a caractérisé les étapes du procès, toujours en ce qui concerne l'extubation, ainsi que le refus des médecins d'envisager la meilleure option clinique pour Indi, comme l'exigerait la jurisprudence britannique. Mais même ces derniers points ont été rejetés par les juges d'appel, qui se sont aveuglément fiés à l'analyse sombrement pessimiste de l'équipe médicale traitant Indi et ont donc conclu qu'aucun délai supplémentaire ne devrait être accordé parce qu'il est contraire à "l'intérêt supérieur" d'Indi de la maintenir en vie.

    Au cours de l'audience, à laquelle nous avons pu assister à distance, l'irritation suscitée par l'appel était évidente, Jackson ne pouvant surtout pas cacher son agacement face à l'intervention de l'Italie et aux tentatives des Gregorys de neutraliser les décisions prises par les tribunaux britanniques. Le juge lui-même a lu le jugement final d'un ton glacial, déplorant les "retards" continus dans l'extubation qui causaient la "détresse" d'Indi ; et il a sévèrement critiqué l'approche utilisée par les Gregory et leurs avocats au cours du litige, les qualifiant de "tactiques de manipulation". À la fin de la lecture de l'arrêt, les juges King et Moylan ont tous deux approuvé leur collègue par un "je suis d'accord" explicite.

    Après l'audience, Dean Gregory a déclaré : "Claire et moi sommes une fois de plus dégoûtés par cette autre décision unilatérale des tribunaux et du Trust [le trust de la santé qui comprend le Queen's Medical Centre, ndlr]. Le père d'Indi a donc, d'une part, salué l'aide offerte par le gouvernement italien et, d'autre part, déploré le comportement absurde des autorités britanniques, qui empêchent le transfert de l'enfant dans notre pays. C'est comme le dernier coup de pied dans la fourmilière, et nous ne renoncerons pas à nous battre pour que notre fille ait une chance de vivre jusqu'à la fin". Deux parents simples, conscients que la vie humaine est un don à chérir, luttant contre un système qui révèle de plus en plus ses traits lucifériens.

  • Déclaration des évêques anglais sur Indi Gregory

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    Déclaration des évêques anglais sur Indi Gregory :

    7 Novembre 2023

    Mgr Patrick McKinney, évêque de Nottingham, et Mgr John Sherrington, évêque principal pour les questions de vie, ont commenté le cas d'Indi Gregory, un bébé de huit mois gravement malade soigné au Queen's Medical Centre de Nottingham :

    "La situation tragique du bébé Indi Gregory est vraiment déchirante, en particulier pour ses parents dévoués Claire et Dean, ses frères et sœurs, sa famille élargie et ses amis. Les responsables de son suivi médical au Queen's Medical Centre de Nottingham pensent avoir fait tout ce qui était en leur pouvoir pour l'aider.

    Cependant, en tant que personnes d'espoir, nous reconnaissons que ses parents veulent poursuivre toutes les chances possibles de prolonger sa vie, même s'ils savent que cela ne comporte aucune garantie de succès et nécessiterait un transfert à l'hôpital du Bambino Gesu à Rome, en Italie.

    À cet égard, les deux parties cherchent à agir dans l'intérêt supérieur d'Indi. L'amour parental conduira à un désir de prendre toutes les mesures possibles et nous le soutenons. Lorsque le traitement médical devient disproportionné par rapport à tout bénéfice possible, les soins palliatifs appropriés pour une personne malade doivent être maintenus. La suspension de thérapies disproportionnées ne peut justifier la suspension des soins de base qui comprennent les traitements nécessaires au maintien des fonctions physiologiques essentielles tant que le corps peut en bénéficier (comme l'hydratation, la nutrition, l'assistance respiratoire proportionnée, la thermorégulation et le contrôle de la douleur).

    Parallèlement à l'accompagnement spirituel de celui qui va bientôt rencontrer Dieu, l'Église considère ces traitements comme nécessaires pour accompagner ces petits patients vers une mort naturelle et digne. La maladie terminale prolongée fait malheureusement partie de la condition humaine. Nous ne devrions jamais agir avec l'intention délibérée de mettre fin à une vie humaine, y compris en supprimant les soins de base pour que la mort puisse être atteinte. Cependant, nous devons parfois reconnaître les limites de ce qui peut être fait, tout en agissant toujours avec humanité au service de la personne malade jusqu'à ce que survienne la mort naturelle.

    Nous espérons et prions pour que, suite à cette décision, la famille puisse progressivement trouver un peu de paix dans les jours et les semaines à venir. Nos prières vont au bébé Indi, à ses parents et à sa famille, ainsi qu'aux personnes qui s'occupent d'elle."

  • Toute vie est un don pour ce monde | Déclaration des évêques de France au sujet de l’inscription de la liberté d’avorter dans la constitution

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    Toute vie est un don pour ce monde | Déclaration des évêques de France au sujet de l’inscription de la liberté d’avorter dans la constitution

    En 2022, il y a eu 723 000 naissances en France et plus de 234 000 avortements. C’est un triste record dans l’Union européenne, un chiffre qui ne diminue pas et, même, augmente. Cette réalité dramatique dépasse la seule question d’un droit pour les femmes. Elle n’est pas un progrès. Notre société devrait y voir surtout le signe de son échec dans l’éducation, l’accompagnement et le soutien social, économique et humain de celles et ceux qui en ont besoin. Elle devrait s’inquiéter de son avenir en constatant la baisse prévisible de sa population.

    Le commandement biblique « Tu ne tueras pas » inscrit dans toutes les consciences, au-delà de celles des seuls croyants, signifie que tout être humain est confié à la sollicitude de tous les autres. Nous ne devons pas affaiblir la force d’un tel repère. Ces enfants à naître, nous en sommes d’une certaine façon tous responsables. Ainsi, le vrai progrès réside dans la mobilisation de tous, croyants et non-croyants, pour que l’accueil de la vie soit davantage aidé et soutenu. La vraie urgence est d’aider au moins les couples ou les femmes qui, aujourd’hui, n’ont pas réellement le choix et estiment ne pouvoir garder leur enfant en raison des contraintes sociales, économiques, familiales qui pèsent sur eux ou sur elles, et trop souvent sur les femmes seules.

    Nous reprenons les mots du Pape François qui, toujours au côté des plus pauvres, écrivait en 2013 : « cette défense de la vie à naître est intimement liée à la défense de tous les droits humains. Elle suppose la conviction qu’un être humain est toujours sacré (…) dans n’importe quelle situation et en toute phase de son développement. (…). Si cette conviction disparaît, il ne reste plus de fondements solides et permanents pour la défense des droits humains, qui seraient toujours sujets aux convenances contingentes des puissants du moment » (La joie de l’Evangile, 213).

    Les droits des femmes doivent être davantage promus et garantis. La réelle égalité salariale, la protection contre les violences, dans la vie sociale et dans l’intimité des familles, le soutien social à leur rôle dans l’éducation des enfants, surtout pour les femmes seules, sont des progrès hautement désirables pour nos sociétés. Est-il légitime de mettre l’avortement sur le même plan que ces droits fondamentaux ? L’inscrire parmi les droits fondamentaux serait abîmer tout l’équilibre de ceux-ci.

    Aux côtés d’autres croyants, d’hommes et de femmes de bonne volonté, les catholiques se sentent appelés à servir ces droits et cette dignité des plus faibles. Ils prient pour les couples et les femmes confrontés au drame de l’avortement. Nous redisons notre reconnaissance à celles et ceux qui se mobilisent pour écouter, accompagner, soutenir, consoler sans jamais juger, ainsi qu’à tous les élus qui auront le courage – par leur vote et leur engagement – de « faire avancer la culture de la vie » (Pape François, audience du 5/02/2017)

    Les évêques de France, réunis à Lourdes en Assemblée plénière, le 7 novembre 2023

  • Amère défaite pour les pro-vie américains dans l'Ohio

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    De Luca Volontè sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Avortement illimité dans l'Ohio : les pro-vie ont besoin d'une stratégie

    Amère défaite pour les pro-vie américains dans l'Ohio, où le référendum pour l'avortement illimité a été adopté avec 56% des voix. Les pro-vie doivent réfléchir et changer radicalement de stratégie. 

    9_11_2023

    Lors des scrutins qui se sont déroulés le mardi 7 novembre aux Etats-Unis, notamment dans l'Ohio pour le référendum sur l'introduction de la garantie constitutionnelle de l'avortement illimité, les droits reproductifs et la légalisation du cannabis, où les avorteurs l'ont emporté avec 56,6% contre 43,4%, dans le Kentucky et le Mississippi pour l'élection du gouverneur, en Virginie et dans le New Jersey pour l'élection des parlementaires de l'Etat et en Pennsylvanie pour celle d'un juge de la Cour Suprême de l'Etat, les avorteurs l'ont emporté avec une marge encore plus importante et inattendue.

    Nous l'avions déjà écrit à l'occasion des cinq référendums pro-avortement remportés par les avorteurs l'année dernière, après que les candidats républicains et les mouvements pro-vie aient subi de larges défaites sur la question du droit à la vie, nous le répétons aujourd'hui : pour gagner, il faut renforcer les règles de transparence et changer radicalement la stratégie électorale des candidats, des mouvements, des bailleurs de fonds et des églises.

    Les élections étaient attendues avec impatience par les deux camps mais, avouons-le, le camp républicain avait de grands espoirs de victoire dans le référendum de l'Ohio, dans les élections législatives de Virginie et du New Jersey, qu'il a lamentablement perdues, dans la confirmation de son gouverneur pro-vie Tate Reeves dans le Mississippi et dans la conquête possible du Kentucky, où le corps législatif est républicain et pro-vie mais où le gouverneur démocrate sortant et avorteur Andy Beshear a été confirmé dans ses fonctions. La victoire d'un autre avorteur, le juge Dan McCaffery, à la Cour suprême de Pennsylvanie, constitue également l'un des jours les plus noirs pour les défenseurs de la vie aux États-Unis.

    Si l'Ohio, l'un des États où les républicains ont toujours récolté le plus de soutien et où Trump lui-même dispose d'une base de soutien très solide, peut succomber aux pièges et aux mystifications des militants de l'avortement, alors aucun État républicain n'est à l'abri. L'avortement jusqu'à la naissance, l'érosion des droits parentaux et toute une série d'autres horreurs et dépravations libertines que nous avons décrites plus haut, sont inscrits dans la Constitution de l'Ohio après qu'une majorité d'électeurs a approuvé l'amendement constitutionnel proposé par les avorteurs mardi.

    Grâce aux dizaines de millions de dollars investis pour tromper les électeurs sur ce que signifie réellement "chaque individu a le droit" de mettre fin à la vie intra-utérine et à d'autres "décisions reproductives", et grâce au blitz d'affichage massif de ces derniers jours déformant l'évangile avec des messages en faveur de l'avortement, tout va changer radicalement et définitivement dans l'Ohio. Dans l'Ohio, la majorité de l'ensemble du corps législatif, Chambre et Sénat, est républicaine, tout comme le gouverneur et le procureur général, et aucune de ces trois institutions n'accepterait jamais de signer une mesure en faveur de l'avortement illimité pour tous.

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  • Gestation Pour Autrui (GPA) : le double discours de l'Europe

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    De Gènéthique Magazine :

    GPA : le double discours de l’Europe

    8 Nov, 2023

    La commission des affaires juridiques du Parlement européen a adopté son avis sur un projet de législation « facilitant la reconnaissance de la filiation dans l’ensemble de l’UE » (cf. GPA : Un projet de loi de la Commission européenne). Un vote par 14 voix pour, 4 contre et aucune abstention, indique le communiqué de presse.

    Un « certificat européen de filiation »

    L’objectif affiché de ce projet est « de maintenir et de renforcer les droits fondamentaux des enfants, qu’ils soient mineurs ou adultes, d’accroître la sécurité juridique et de réduire les coûts et les formalités administratives ». Ainsi, il entend permettre la reconnaissance de la filiation « telle qu’elle est établie dans un pays de l’UE » par les autres Etats membres (cf. GPA : le Sénat s’oppose à la Commission européenne). A cette fin, un « certificat européen de filiation » sera introduit qui, « bien qu’il ne remplace pas les documents nationaux », « pourra être utilisé à leur place ».

    Imposer la filiation d’enfants nés de GPA

    « Alors que la filiation continuerait à être établie au niveau national, les Etats membres ne seraient pas obligés de modifier leur droit de la famille pour accepter, par exemple, la gestation pour autrui », indique la commission. « Celle-ci devrait être reconnue comme telle dans tous les pays de l’UE, indépendamment de la manière dont l’enfant a été conçu, est né ou du type de famille qu’il a. »

    Seule une exception a été introduite par les députés, destinée à autoriser les Etats à ne pas reconnaître la filiation « si elle était manifestement incompatible avec l’ordre public ». Mais ces raisons ne pourront être utilisées « qu’à titre exceptionnel », prévient la commission, et après un examen individuel de chaque cas.

    L’indécision de l’Europe ?

    « Après le vote en plénière du Parlement sur le dossier, la décision finale sur la législation sera prise par les Etats membres, étant donné que le droit de la famille relève de la compétence nationale », précise le communiqué du Parlement. La Pologne a déjà annoncé son intention d’y opposer son veto.

    Il y a un mois, deux autres commissions du Parlement européen [1] votaient un projet de position reconnaissant que la GPA comme une forme de traite des êtres humains (cf. Le Parlement européen reconnaît la GPA comme une forme de traite des êtres humains). De ces deux positions radicalement opposées, laquelle prévaudra ?

     

    [1] La commission des droits des femmes et de l’égalité des genres et la commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures

  • Bruxelles, 13 novembre : Existe-t-il une GPA éthique ? Grande conférence de l'Institut Européen de Bioéthique

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    Evénement : Grande conférence de l’IEB 

    Le 13 novembre à 20h

    Chers amis, nous sommes heureux de vous inviter à cette conférence sur la Gestation Par Autrui, thème brûlant d'actualité ! 

    Trois intervenantes de qualité nous partageront leur expertise : 

    Constance du Bus, Juriste

    Ana-Luana Stoicea-Deram, Sociologue

    Anne Schaub-Thomas, Psychologue

    Ne ratez pas ce rendez-vous et partagez l'invitation autour de vous !

  • Abus sexuels dans l'Eglise espagnole : des estimations loufoques

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    De José García sur le Tagespost :

    Peu de faits et beaucoup de spéculations

    Dans le rapport sur les abus sexuels commandé par le Parlement espagnol, les plateformes espagnoles ont découvert de graves erreurs.

    6 novembre 2023

    Le rapport sur les abus sexuels dans le secteur ecclésiastique en Espagne, préparé par le Médiateur au nom du Parlement espagnol et présenté la semaine dernière, a suscité de nombreuses réactions. Le président de la Conférence épiscopale espagnole, le cardinal Juan José Omella, a demandé pardon aux victimes et a promis de "travailler à leur guérison", tout en critiquant les "extrapolations" faites par certains médias à partir des chiffres présentés dans le rapport. Sur son compte X, le cardinal Omella a écrit : « Les chiffres extrapolés par certains médias sont faux et destinés à induire en erreur. »

    Des positions similaires ont été exprimées par d’autres évêques, dont l’archevêque Celso Morga de Mérida-Badajoz, qui a souligné dans un article publié sur la plateforme en ligne « Omnes » que l’Église s’efforce de trouver la vérité. Il a souligné que la vérité est basée sur des faits et non sur des « estimations démographiques » qui peuvent semer la confusion dans un sujet aussi sensible. Dans le même temps, Morga a souligné la disponibilité de l'Église à écouter les victimes, à soutenir leur guérison et à coopérer avec les autorités judiciaires. Il a souligné que l'Église est consciente de la nécessité de soutenir les victimes et de faire éclater la vérité.

    99 pour cent des auteurs sont ignorés

    Plusieurs plateformes critiquent la méthodologie du rapport. « Forumlibertas.com » recense 20 thèses ou points de critique et qualifie la création du rapport de « discriminatoire ». Elle déplore que le rapport concentre l'ampleur de la criminalité généralisée sur une petite minorité d'auteurs, tout en ignorant 99 pour cent des auteurs. La plateforme affirme que le Parlement n'a pas non plus la compétence juridique pour mener une telle enquête, puisque le rôle du Médiateur se limite à enquêter sur le comportement des administrations publiques. Par exemple, le rapport laisse de côté les délits pédophiles commis dans les institutions publiques, qui relèvent de sa compétence. 

    « Forum Libertas » critique également le mélange des cas enregistrés avec les résultats d'une enquête, également reprise dans d'autres médias. La plateforme souligne que l’enquête « sert à exagérer l’ampleur des crimes présumés, qui ne se reflète pas dans la réalité ». Seul un petit nombre de victimes présumées ont été directement interrogées. 

    La plateforme « e-cristians.cat » souligne également le faible nombre de cas mentionnés dans le rapport : « Le rapport ne décrit que 14 cas, dont un semble concerner le Sénégal, et sur les 405 entretiens avec des victimes présumées, il n'y en a que 360. de vraies victimes. Les 45 autres concernent des victimes présumées désignées par des tiers.

    Le résultat n'a en fait aucun sens

    La plateforme critique la méthode d'enquête et souligne qu'il existe une marge d'erreur d'un pour cent sur une population de 38,9 millions de personnes âgées de 18 à 90 ans, sur la base de 8 000 entretiens. Cela signifie que chaque résultat d'enquête peut différer d'un pour cent. Si l’enquête elle-même montre que 0,6 pour cent des victimes ont déclaré que des membres du clergé et 0,53 pour cent des victimes ont déclaré que des laïcs liés aux institutions catholiques étaient les auteurs des crimes, le résultat n’a en réalité aucun sens car la marge d’erreur est plus grande que le résultat.

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  • Quand les évêques des Pays-Bas descendent dans l'arène politique

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    "La dignité humaine est la base d'une action commune" : tel est le titre de la lettre que les évêques néerlandais ont adressée aux catholiques à l'occasion des élections à la Chambre des représentants, qui se tiendront le 22 novembre. L'ère du leader de centre-droit Mark Rutte étant révolue, l'ancien commissaire européen Frans Timmermans tente de construire une nouvelle stabilité, avec une coalition de sociaux-démocrates et de verts. Selon les évêques, "nous sommes confrontés à de grands défis et des visions radicales de l'être humain se développent". Dans leur lettre, ils reviennent sur six thèmes majeurs du Magistère et de l'enseignement social catholique : le premier est le thème du bien commun que la politique doit poursuivre "en reconnaissant la dignité de chaque être humain et la solidarité que nous partageons tous". Le deuxième thème est la "culture de la vie", écrivent les évêques, "dans laquelle il n'y a pas de place pour l'avortement, l'euthanasie et le suicide assisté". Le troisième est la "théorie du genre", "une idée incompatible avec la vision chrétienne de la vie humaine". Les évêques parlent ensuite du "soin de la création" et de la manière dont "la dignité humaine et le soin de l'environnement vont de pair". Le dernier paragraphe est consacré à la "culture de la rencontre" : les évêques y expriment leur inquiétude "face aux divisions croissantes et à la peur grandissante dans notre pays en raison des conflits dans d'autres parties du monde" et demandent à la politique d'œuvrer pour le bien commun, "non seulement en favorisant les liens entre les personnes, mais aussi en les unissant autour de projets communs tels que l'Europe, qui a commencé comme un projet de paix construisant la confiance et la coopération", et pour "une société fondée sur la dignité humaine, où les gens prennent soin les uns des autres et où tout le monde peut participer". (source)

    De Kerk in Nederland (traduction "de travail"):

    Chacun doit pouvoir participer
    La dignité humaine est la base d'une action commune

    Lettre des évêques catholiques romains des Pays-Bas à l'occasion des élections à la Chambre des représentants du 22 novembre 2023

    Le 22 novembre, nous élirons les membres de la Chambre des représentants. Avec vous, en tant que citoyens croyants, nous voulons réfléchir au bien que nous pouvons faire pour la société en utilisant notre vote.

    Nous sommes confrontés à de grands défis et des visions profondes de l'être humain se développent. En vue des élections, nous voulons y réfléchir avec vous.

    Ce qui est bon pour tous

    La façon dont nous concevons la vie et la société sur la base de notre foi et de notre responsabilité détermine la manière dont nous voulons organiser les Pays-Bas. Le fait que nous vivions dans une démocratie ne signifie pas seulement que nous avons le droit de voter, mais aussi que nous le faisons en pensant à ce qui est bon pour tous et pas seulement de ce qui est bon pour soi. C'est ce que le pape François appelle "une meilleure politique, une politique qui sert vraiment le bien commun" (Fratelli tutti 2020, n° 154).

    Cette "meilleure" politique poursuit le bien commun en reconnaissant la dignité de chaque être humain et la solidarité que nous partageons tous. Cette reconnaissance aide les hommes politiques à trouver des réponses aux défis actuels et à façonner une société où chacun s'épanouit. Il y a aussi
    place pour ceux qui viennent d'ailleurs, qui sont dans le besoin et qui recherchent nos soins. Toutes les personnes sont égales en dignité. La pauvreté, le manque d'éducation et l'exclusion menacent cette dignité. Nous avons besoin d'arrangements sociaux qui permettent à chacun de participer.

    La dignité humaine est la base de la coopération et appelle à développer les talents en matière de liberté, d'égalité, de créativité et de solidarité. Il faut des accords qui orientent encore plus clairement l'économie vers le bien commun. Dans la société actuelle, la valeur des personnes est trop souvent considérée d'un point de vue unilatéral. L'économie de marché détermine la valeur des personnes. Notre société est individualisée. La solitude dans laquelle vivent de plus en plus de personnes signifie que nous devenons une société d'étrangers. Or, une personne ne peut se développer correctement que par et avec les autres. Être humain, c'est toujours être compatissant.

    Chacun doit avoir accès aux services. La sécurité des moyens de subsistance signifie non seulement un revenu suffisant, mais aussi un soutien à la vie communautaire, un soutien aux bénévoles et aux aidants informels, l'accès à l'allègement des dettes, l'accès à l'éducation, un logement suffisant et abordable et le soutien aux familles. Nous pouvons évaluer la législation et les politiques en fonction de leur impact pour une société dans laquelle la participation, l'attention et l'équité sont récompensées.

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  • En souvenir de Wanda Półtawska, un modèle de génie féminin dans le monde postmoderne

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    De Solène Tadié sur le National Catholic Register :

    En souvenir de Wanda Półtawska, un modèle de génie féminin dans le monde postmoderne

    La vie de l'amie proche de Jean-Paul II, qui a influencé nombre de ses écrits et qui est décédée ce mois-ci à près de 102 ans, s'inscrit dans la longue tradition de l'héroïsme féminin dans l'Église.

    Wanda Półtawska.Wanda Półtawska. (photo : photographe Eustachy Kossakowski ; numérisé à partir de Poland monthly, juin 1963, Interpress Publishers, Varsovie, Pologne / Domaine public)

    31 octobre 2023

    Résumer la vie et l'œuvre d'une figure telle que Wanda Półtawska n'est pas chose aisée. Une chose est sûre : La dernière survivante des "cobayes" du camp de concentration de Ravensbrück restera l'un des principaux visages de la résistance à la déshumanisation du monde occidental, défiguré par les totalitarismes du XXe siècle.

    Née Wanda Wiktoria Wojtasik le 2 novembre 1921 à Lublin, en Pologne, elle était l'épouse du philosophe Andrzej Półtawski et la mère de quatre enfants. Elle est décédée dans la soirée du 24 octobre 2023, peu avant son 102e anniversaire. "Pour beaucoup de gens, je suis un peu une pièce de musée !", avait-elle plaisanté en accueillant le Register dans son appartement de la célèbre place du marché de Cracovie à l'occasion de son 100e anniversaire en 2021.

    Connue pour son franc-parler, son tempérament vif et son caractère intransigeant - il n'en fallait pas moins pour survivre aux atrocités indicibles qu'elle a subies à l'âge de 20 ans seulement pour ses activités de résistance contre l'occupant nazi en Pologne - elle a eu un impact considérable sur la vie intellectuelle de l'Église au tournant du nouveau millénaire, notamment sur les écrits de saint Jean-Paul II, dont elle était l'une des amies les plus proches et qu'il appelait sa sœur.

    Dans le monde intellectuel progressiste, généralement enclin à célébrer les survivants de la fureur génocidaire de l'Allemagne nazie, elle est toujours apparue comme une figure quelque peu gênante, car elle allait à l'encontre de tous les courants de pensée relativistes qui prévalaient dans la seconde moitié du 20e siècle.

    Défendre la vie contre la "civilisation de la mort

    L'épreuve de sa jeunesse, qu'elle a racontée dans son mémorable ouvrage And I'm Afraid of My Dreams, a en effet fait d'elle une ardente défenseuse de la vie, de sa conception à sa fin naturelle. Il s'agissait d'une position difficile à adopter en matière de libération sexuelle en Occident, qui avait fait de l'avortement et des contraceptifs les outils de l'émancipation individuelle.

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