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Ethique - Page 100

  • Vers l’échec ? Pourquoi les jeunes catholiques sont les grands absents de la démarche synodale :

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    Chemin-Synodal-Synode.jpgDans la consultation synodale, les 20-45 ans ont manqué à l’appel. À l’issue de la rédaction de la synthèse synodale, ceux-ci beaucoup font part de leur déception quant aux propositions évoquées par leurs aînés. Le marqueur d’une fracture générationnelle dans l’Église de plus en plus visible. Lu sur le site web du magazine « La Vie », sous la signature de Youna Rivallain :

    Sur les pelouses des Invalides à Paris, une petite trentaine de jeunes de 20 à 30 ans s’est rassemblée autour d’une nappe à carreaux, de bières tièdes et de bâtonnets de carottes trempés dans le houmous. C’est la dernière soirée Even de Saint-Jean-Baptiste de Grenelle, un groupe d’échange et d’approfondissement de la foi réunissant des jeunes du quartier. Étudiante en histoire de l’art, Victoire a un mouvement de recul lorsque nous abordons le sujet : « Synode ? C’est quoi ? C’est comme un concile ? »

    À l’issue de la phase diocésaine du synode sur la synodalité, qui s’est conclue mi-juin par une assemblée plénière exceptionnelle des évêques à Lyon et l’envoi à Rome de la synthèse des réflexions diocésaines, les évêques ont salué la participation de plus de 150 000 personnes en France. Pourtant, une bonne partie de l’Église manque à l’appel : la tranche des 20-45 ans. « Il faudra s’améliorer, reconnaissait Alexandre Joly, évêque de Troyes chargé du synode, lors de la conférence de presse à l’issue de l’assemblée plénière le 15 juin. Ceux qui ont une habitude de prise de parole dans l’Église y sont allés naturellement. Il a manqué la génération des 20-45 ans. Les paroles exprimées ne sont pas celles de toutes les sensibilités, de toutes les générations, mais c’est la parole d’un très grand nombre. »

    A lire aussi : Synode sur la synodalité : ce que les catholiques français ont dit

    Les conclusions des évêques se constatent sur le terrain. Sur la pelouse des Invalides, même si les 2/3 du groupe étaient au courant du synode en cours, seuls deux des 26 jeunes présents y ont participé. Victoire fait partie du tiers qui n’en avaient jamais entendu parler. Personne, pourtant, ne pourrait dire que ces jeunes ne sont pas engagés dans l’Église, ou restent dans leur canapé, pour reprendre l’expression consacrée du pape François. Tous les mardis soir, ce groupe de jeunes répartis en cinq petites équipes se réunit pour échanger sur des textes bibliques ou théologiques, approfondir leur foi, écouter un enseignement donné par le prêtre qui les accompagne, Alexandre Demidoff, qui fêtera bientôt son premier anniversaire d’ordination. « Ces jeunes sont engagés, aiment l’Église, sinon ils ne seraient pas là chaque semaine », rappelle le jeune prêtre.

    Contraintes d’agendas

    Pourtant, malgré leur investissement dans l’Église, le synode sur la synodalité n’a pas trouvé sa place dans leurs agendas… Comme dans celui de nombreux jeunes. Les raisons sont diverses, au sein du groupe Even et au-delà. Sur un total de 75 jeunes consultés, la majorité évoque des contraintes de temps, surtout chez les jeunes parents, pour assister à des réunions souvent en fin de journée. « Nous avons eu des propositions via la paroisse et le mouvement des Équipes Notre-Dame pour participer, explique une jeune maman de 30 ans habitant la capitale. Les groupes se sont formés à partir de la fin janvier et il fallait caser plusieurs réunions avant début avril… Entre nos trois enfants en bas âge, nos deux boulots assez loin de la maison, nous n’avons pas réussi à nous libérer suffisamment. Quand je vois les personnes qui étaient dans les groupes sur ma paroisse, quasi tous retraités, je ne suis pas surprise des résultats de la consultation. »

    A lire aussi : Synode sur la synodalité : les doléances et les silences de l’Église de France

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  • "Historique, miraculeux, un triomphe pour la cause pro-vie !"

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    Dithyrambique, Jeanne Smits sur Réinformation.TV :

    Renversement de Roe v. Wade : la Cour suprême des Etats-Unis confirme : la Constitution américaine ne confère aucun « droit » à l’avortement

    Comment ne pas se rappeler qu’en la fête de l’Annonciation, il y a trois mois à peine, le pape François consacrait la Russie, l’Ukraine et le monde au Cœur Immaculé de Marie ?

    Cette « opinion » des juges suprêmes américains, adoptée par cinq voix contre quatre, produit un premier effet immédiat : dans plus de vingt Etats américains, de l’Arkansas au Wyoming, l’avortement n’est plus légal du fait de lois prévoyant que la fin de Roe v. Wade déclencherait automatiquement les dispositifs de protection de la vie. Dans pas moins de treize Etats, parmi lesquels le Texas, le Mississippi, la Louisiane… l’avortement serait automatiquement interdit (avec une seule exception, le danger pour la vie de la mère, cas où on peut en effet discuter de l’opportunité d’une sanction pénale).

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  • L'abrogation de Roe v. Wade : une déclaration prudentissime de l'Académie pontificale pour la vie

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    En ce qui concerne la décision de la Cour suprême des États-Unis qui a modifié la position juridique de 1973 Roe v. Wade sur la question de l'avortement, l'Académie pontificale pour la vie présente la déclaration suivante (source) :

    L'Académie pontificale pour la vie se joint à la déclaration des évêques américains sur la décision de la Cour suprême des États-Unis. Comme l'ont déclaré l'archevêque H. Gomez et l'archevêque Lori :

    "C'est le moment de guérir les blessures et de réparer les divisions sociales ; c'est le moment de la réflexion raisonnée et du dialogue civil, et de se rassembler pour construire une société et une économie qui soutiennent les mariages et les familles, et où chaque femme a le soutien et les ressources dont elle a besoin pour mettre au monde son enfant dans l'amour."

    L'avis de la Cour montre à quel point la question de l'avortement continue de susciter des débats passionnés. Le fait qu'un grand pays ayant une longue tradition démocratique ait changé sa position sur cette question interpelle également le monde entier. Il n'est pas juste que le problème soit mis de côté sans considération globale adéquate. La protection et la défense de la vie humaine n'est pas une question qui peut rester confinée à l'exercice des droits individuels, mais au contraire une question de grande portée sociale. Après 50 ans, il est important de rouvrir un débat non idéologique sur la place que la protection de la vie occupe dans une société civile pour nous demander quel type de coexistence et de société nous voulons construire.

    Il s'agit de développer des choix politiques qui favorisent des conditions d'existence en faveur de la vie sans tomber dans des positions idéologiques a priori. Il s'agit également d'assurer une éducation sexuelle adéquate, de garantir des soins de santé accessibles à tous et de préparer des mesures législatives pour protéger la famille et la maternité, en surmontant les inégalités existantes. Nous avons besoin d'une assistance solide aux mères, aux couples et à l'enfant à naître, qui implique toute la communauté, encourageant la possibilité pour les mères en difficulté de poursuivre la grossesse et de confier l'enfant à ceux qui peuvent garantir sa croissance.

    L'archevêque Paglia a déclaré "face à une société occidentale qui perd sa passion pour la vie, cet acte est une puissante invitation à réfléchir ensemble sur la question grave et urgente de la générativité humaine et des conditions qui la rendent possible ; en choisissant la vie, c'est notre responsabilité pour l'avenir de l'humanité qui est en jeu".

    Cité du Vatican, 24 juin 2022

  • La Cour suprême des Etats-Unis abroge l’arrêt Roe vs Wade : l'éclairage d'Alliance Vita

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    Du site d'Alliance Vita :

    Avortement : La Cour suprême abroge l’arrêt Roe vs Wade

    La décision de la Cour, porte sur la constitutionnalité d’une loi de l’Etat du Mississipi de 2018 restreignant la possibilité d’un avortement à 15 semaines de grossesse à l’exception de cas d’urgence médicale ou de malformation grave du foetus. La Cour suprême a entendu en décembre 2021 les arguments oraux des deux parties, le Département de la Santé de l’Etat du Mississipi représenté par Thomas Dobbs, et la clinique Jackson Women’s Health Organization, située dans la ville de Jackson, et seule clinique pratiquant l’avortement dans l’Etat du Mississipi.

    Loi ou jurisprudence ?

    Dans de nombreux pays, dont la France, l’avortement est régulé par une loi votée par le Parlement. En France, récemment, la loi a étendu le délai d’accès à l’avortement de 12 à 14 semaines de grossesse. L’analyse de cette extension se trouve sur le site d’Alliance VITA.

    Aux Etats Unis, le Congrès, constitué du Sénat (100 sièges) et de la Chambre des Représentants (435 sièges) n’a pas voté de loi régulant ou bannissant l’accès à l’avortement.

    Ainsi, récemment, le Sénat n’a pas trouvé de majorité pour une proposition de loi votée par la Chambre des Représentants. Cette proposition de loi visait à codifier la jurisprudence établie par l’arrêt Roe vs Wade et celle issue d’un arrêt de 1992 Planned Parenthood vs Casey. Ce dernier consolidait l’arrêt de 1973 Roe vs Wade tout en modifiant les critères selon lesquels un Etat américain peut encadrer l’avortement.

    Ce qu’établit l’arrêt Roe vs Wade

    L’arrêt Roe vs Wade a établi, par 7 voix contre 2, que la Constitution américaine protège le droit d’une femme de choisir d’avorter sans que l’Etat puisse opposer une « restriction excessive » à ce droit.

    Jane Roe est le pseudonyme de Norma Mc Corvey, une femme enceinte en 1969 de son troisième enfant, souhaitant avorter, et Henry Wade le nom du procureur du Comté de Dallas. Le Texas restreignait l’avortement aux cas de danger pour la vie de la mère. L’arrêt s’appuie sur deux principaux éléments juridiques.

    Tout d’abord, la Cour suprême a statué que la possibilité pour une femme de choisir un avortement, bien que non mentionné explicitement dans la Constitution, relevait du droit à la vie privée (“right to privacy”) réaffirmé par le quatorzième amendement à la Constitution dans sa section 1. Ainsi cette clause (“Due process clause”) spécifie notamment qu’”Aucun État ne peut adopter ou appliquer une loi qui abrégera les privilèges ou immunités des citoyens des États-Unis; aucun État ne peut non plus priver une personne de la vie, de la liberté ou des biens, sans procédure régulière; ni refuser à quiconque relevant de sa juridiction l’égale protection des lois“. Ce quatorzième amendement a été voté en juillet 1868. Dans le contexte de la fin de la guerre civile américaine et de l’abolition de l’esclavage, il garantissait dans la Constitution l’égalité des droits de tout citoyen, quelle que soit sa race ou son statut (ancien esclave ou pas).

    D’après l’arrêt Roe vs Wade, les Etats pouvaient avoir un intérêt à réguler l’accès à l’avortement en considération de la santé des femmes et de la vie prénatale du fœtus, s’ils respectaient de strictes conditions (“strict scrutiny”) déclinées en trois concepts ou tests :

    1. La charge de la preuve (“burden of proof”) de l’intérêt d’apporter une restriction revient à l’Etat,
    2. L’Etat doit poursuivre un intérêt impérieux (“compelling interest”),
    3. De la façon la plus étroite possible (“pursued in the narrowest possible way”).

    Le droit de recourir à l’avortement étant considéré comme un droit fondamental, les lois l’encadrant devaient être évaluées à l’aune de ces critères stricts.

    Dans la pratique, l’arrêt établissait une distinction par trimestre de grossesse pour juger du bienfondé de législation d’un Etat. Lors du premier trimestre, aucune restriction n’était possible. Dans le courant du second trimestre, une régulation par des Etats était possible. Lors du dernier trimestre de grossesse, des restrictions étaient possibles sous réserve de question de santé et d’urgence médicale pour les femmes.

    L’introduction du critère de viabilité, arrêt Planned parenthood vs Casey.

    En 1992, la Cour suprême a rendu un nouvel arrêt sur le sujet de l’avortement. Elle affirme ce qu’elle déclare être les trois principales conclusions de l’arrêt de 1973, à savoir :

    1. Le droit des femmes de choisir d’arrêter leur grossesse sans que l’Etat puisse interférer de façon indue,
    2. Le droit d’un Etat de restreindre l’avortement quand le fœtus est viable (“fœtal viability”)
    3. L’intérêt légitime d’un Etat dès le début de la grossesse à protéger la santé des femmes et la vie du fœtus.

    Le respect du précédent (“stare decisis”), c’est-à-dire le fait de ne pas renverser une décision précédente de la Cour suprême, était un des arguments également invoqué pour ne pas revenir sur l’arrêt Roe vs Wade.

    La distinction par trimestre pour analyser les législations des Etats est remplacée dans cet arrêt par un critère de viabilité du fœtus (“viability analysis”), ouvrant la possibilité que les connaissances médicales modifient l’évaluation de la date de cette viabilité.

    Par ailleurs, cet arrêt modifie également un point important : l’analyse des législations des Etats sur l’avortement par le critère des strictes conditions est remplacé par un critère de “fardeau indû” (“undue burden”). En conséquence, l’arrêt avait validé une législation de Pennsylvanie demandant le consentement informé au moins 24 heures avant l’acte d’avortement par la femme enceinte, un consentement parental pour les mineures, mais avait invalidé la nécessité pour une femme d’informer son mari de la procédure.

    Plusieurs arrêts de la Cour suprême ont ensuite affiné la notion de fardeau indû. En 2020, un arrêt de la Cour Suprême  June Medical Services llc vs Russo, a ainsi réaffirmé que “les nombreuses restrictions qui n’imposaient pas d’obstacle important étaient constitutionnelles, tandis que la restriction qui imposait un obstacle important était inconstitutionnelle”.

    Conclusion

    Ces différentes interventions de la Cour suprême montrent que les législations des Etats américains sur l’avortement ont fait l’objet de nombreuses évolutions après l’arrêt Roe vs Wade. La législation du Mississipi, objet de l’arrêt, ainsi que celle votée au Texas en septembre 2021, en sont des exemples. En tout état de cause, la comparaison de la situation américaine avec celle de la France est hasardeuse. Les systèmes juridiques des deux pays sont très différents. Par ailleurs, le débat sur ce sujet est toujours resté vif outre-Atlantique, divisant l’Amérique et séparant les politiques en deux camps. En France, un tel débat est difficile et plus déséquilibré, poussant à toujours plus d’extension de l’IVG. Les prises de position de l’OMS, décryptées récemment sur le site d’Alliance VITA, sont dans cette lignée. L’urgence est de s’interroger sur une véritable politique de prévention d’un acte qui n’a rien d’anodin, et que beaucoup de femmes voudraient éviter.

    Pour Alliance VITA tout avortement étant un drame et un échec, le renversement de l’arrêt Roe vs Wade doit inciter les Etats à développer des politiques d’alternative à l’avortement et de soutien aux femmes enceintes en difficulté.

  • Les évêques des Etats-Unis réagissent à la décision de la Cour Suprême sur l'avortement

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    Déclaration de l'USCCB sur la décision de la Cour suprême des États-Unis dans l'affaire Dobbs v. Jackson (source)

    WASHINGTON - En réponse à la décision de la Cour suprême des États-Unis dans l'affaire Dobbs v. Jackson Women's Health Organization, l'archevêque José H. Gomez de Los Angeles, président de la Conférence des évêques catholiques des États-Unis (USCCB) et l'archevêque William E. Lori de Baltimore, président du Comité des activités pro-vie de l'USCCB ont publié la déclaration suivante :

    "C'est un jour historique dans la vie de notre pays, un jour qui suscite nos pensées, nos émotions et nos prières. Pendant près de cinquante ans, l'Amérique a appliqué une loi injuste qui a permis à certains de décider si d'autres peuvent vivre ou mourir ; cette politique a entraîné la mort de dizaines de millions d'enfants à naître, des générations qui se sont vu refuser le droit de naître.

    "L'Amérique a été fondée sur la vérité que tous les hommes et les femmes sont créés égaux, avec des droits donnés par Dieu à la vie, à la liberté et à la poursuite du bonheur. Cette vérité a été gravement niée par l'arrêt Roe v. Wade de la Cour suprême des États-Unis, qui a légalisé et normalisé la prise de la vie humaine innocente. Nous remercions Dieu aujourd'hui que la Cour a maintenant annulé cette décision. Nous prions pour que nos élus adoptent désormais des lois et des politiques qui favorisent et protègent les plus vulnérables d'entre nous.

    "Nos premières pensées vont aux petits enfants dont la vie a été enlevée depuis 1973. Nous pleurons leur perte, et nous confions leurs âmes à Dieu, qui les a aimés depuis toujours et qui les aimera pour l'éternité. Nos cœurs vont également à toutes les femmes et à tous les hommes qui ont gravement souffert de l'avortement ; nous prions pour leur guérison, et nous nous engageons à leur apporter notre compassion et notre soutien continus. En tant qu'Église, nous devons servir ceux qui sont confrontés à des grossesses difficiles et les entourer d'amour.

    "La décision d'aujourd'hui est également le fruit des prières, des sacrifices et du plaidoyer d'innombrables Américains ordinaires de tous horizons. Au cours de ces longues années, des millions de nos concitoyens ont collaboré pacifiquement pour éduquer et persuader leurs voisins de l'injustice de l'avortement, pour offrir des soins et des conseils aux femmes et pour œuvrer en faveur d'alternatives à l'avortement, notamment l'adoption, le placement en famille d'accueil et les politiques publiques qui soutiennent véritablement les familles. Nous partageons leur joie aujourd'hui et nous leur en sommes reconnaissants. Leur travail pour la cause de la vie reflète tout ce qui est bon dans notre démocratie, et le mouvement pro-vie mérite d'être compté parmi les grands mouvements pour le changement social et les droits civils dans l'histoire de notre nation.

    "Le moment est venu d'entamer le travail de construction d'une Amérique post-Roe. C'est le moment de guérir les blessures et de réparer les divisions sociales ; c'est le moment de la réflexion raisonnée et du dialogue civil, et de se rassembler pour construire une société et une économie qui soutiennent les mariages et les familles, et où chaque femme a le soutien et les ressources dont elle a besoin pour mettre au monde son enfant dans l'amour.

    "En tant que chefs religieux, nous nous engageons à continuer à servir le grand plan d'amour de Dieu pour la personne humaine, et à travailler avec nos concitoyens pour réaliser la promesse de l'Amérique de garantir le droit à la vie, à la liberté et à la poursuite du bonheur pour tous."

  • Les Etats-Unis et l'avortement : 6 choses à savoir sur Roe v. Wade, Dobbs v. Jackson et la Cour suprême

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    De Katie Yoder et Jonah McKeown sur Catholic News Agency :

    6 choses à savoir sur Roe v. Wade, Dobbs v. Jackson et la Cour suprême

    24 juin 2022

    Le 1er décembre 2021, la Cour suprême des États-Unis a entendu une affaire historique qui remettait directement en cause l'arrêt Roe v. Wade, la décision de 1973 qui a légalisé l'avortement dans tout le pays. Le 24 juin 2022, la Cour a rendu son jugement, annulant Roe v. Wade et Planned Parenthood v. Casey et renvoyant la question de la politique d'avortement aux États.

    Voici ce que vous devez savoir :

    1. Quel était le sujet de l'affaire ?

    L'affaire, connue sous le nom de Dobbs v. Jackson Women's Health Organization, concernait une loi du Mississippi de 2018 restreignant la plupart des avortements après 15 semaines. "Dobbs" est l'acronyme de Thomas E. Dobbs, qui occupe le poste de responsable de la santé du département de la santé de l'État du Mississippi. La Jackson Women's Health Organization propose des avortements à Jackson, dans le Mississippi, et est la seule clinique d'avortement de cet État.

    L'affaire portait sur la question de savoir "si toutes les interdictions d'avortement facultatif avant la viabilité sont inconstitutionnelles", ou si les États peuvent interdire l'avortement avant qu'un fœtus puisse survivre hors de l'utérus. L'affaire remet en cause deux décisions historiques en matière d'avortement que le Mississippi qualifie de "manifestement erronées" : Roe v. Wade et Planned Parenthood v. Casey.

    2. Pourquoi l'affaire remet-elle en cause Roe et Casey ?

    Dans l'affaire Roe v. Wade, la Cour a statué que les États ne pouvaient pas interdire l'avortement avant la viabilité de l'enfant, qui, selon la Cour, se situe entre 24 et 28 semaines de grossesse. Près de 20 ans plus tard, la Cour a confirmé l'arrêt Roe dans l'affaire Planned Parenthood v. Casey. L'arrêt de 1992 stipulait que si les États pouvaient réglementer les avortements avant la viabilité, ils ne pouvaient pas imposer une "charge excessive", définie par la Cour comme "un obstacle substantiel sur le chemin d'une femme cherchant à avorter d'un fœtus non viable".

    La loi sur l'âge gestationnel du Mississippi, objet de l'affaire Dobbs, interdit l'avortement des semaines avant le point de viabilité.

    "En vertu de la Constitution, un État peut-il interdire les avortements facultatifs avant la viabilité ? Oui", affirme le Mississippi dans son mémoire. "Pourquoi ? Parce que rien dans le texte constitutionnel, la structure, l'histoire ou la tradition ne soutient un droit à l'avortement."

    3. Qui a plaidé l'affaire devant la Cour ?

    Trois personnes se sont exprimées devant les juges en décembre 2021. Scott G. Stewart, le solliciteur général du Mississippi, a eu 35 minutes pour représenter l'État. Pour la Jackson Women's Health Organization, Julie Rikelman, directrice du contentieux du Center for Reproductive Rights, a eu 20 minutes. Le solliciteur général des États-Unis, Elizabeth B. Prelogar, a eu 15 minutes pour plaider en faveur de la Jackson Women's Health Organization.  

    4. Comment les Américains peuvent-ils entendre ou lire les arguments qui ont été présentés ? 

    Le site Internet de la Cour suprême propose un enregistrement audio et des transcriptions des arguments.

    5. Quelle a été la décision de la Cour en juin ?

    La Cour suprême a annulé les arrêts Roe et Casey dans une décision historique rendue vendredi (6-3) qui a mis fin de manière soudaine et spectaculaire à près d'un demi-siècle de légalisation de l'avortement à l'échelle nationale aux États-Unis. 

    "L'avortement pose une profonde question morale. La Constitution n'interdit pas aux citoyens de chaque État de réglementer ou d'interdire l'avortement. Roe et Casey se sont arrogés cette autorité", indique l'avis. "Nous annulons maintenant ces décisions et rendons cette autorité au peuple et à ses représentants élus."

    La décision n'interdit ni ne criminalise l'avortement, pas plus qu'elle ne reconnaît le droit constitutionnel à la vie d'un enfant à naître. Mais d'un seul coup, l'action de la Cour balaie des barrières juridiques bien ancrées, créées et strictement appliquées par le pouvoir judiciaire fédéral, qui ont empêché pendant des décennies des États comme le Mississippi de restreindre fortement ou d'interdire le meurtre d'enfants à naître dans l'utérus.

    Cette décision marque un tournant décisif pour l'Église catholique et le mouvement pro-vie aux États-Unis, qui ont laborieusement cherché à faire annuler la décision Roe v. Wade depuis qu'elle a été rendue le 19 janvier 1973 par 7 voix contre 2.

    6. Que se passe-t-il maintenant ?

    Dans plus d'une douzaine d'États, l'avortement est désormais totalement illégal, à quelques exceptions près, tandis que plusieurs autres États du pays ont adopté des lois pour protéger l'avortement sur leur territoire.

    L'avortement pourrait être un enjeu majeur des élections de novembre aux États-Unis, mais les premiers sondages suggèrent que les problèmes économiques tels que l'inflation pourraient jouer un rôle plus important. 

    Il y a déjà eu des tentatives au Sénat pour faire passer une codification de Roe v. Wade en loi fédérale, mais jusqu'à présent, elles ont échoué, le démocrate Joe Manchin s'étant joint à tous les républicains du Sénat pour s'y opposer. Les observateurs politiques ont émis l'hypothèse que même si les démocrates abolissaient la règle du filibuster - qui requiert 60 voix pour briser l'obstruction d'une minorité - ils n'auraient peut-être pas assez de voix pour adopter une codification de Roe v. Wade. 

    De plus, il est possible que, à la lumière de l'arrêt Dobbs, la Cour suprême annule une loi fédérale tentant de codifier le droit à l'avortement. 

  • USA : la Cour suprême annule Roe v. Wade dans une décision historique sur l'avortement

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    De Katie Yoder et Shannon Mullen sur Catholic News Agency :

    La Cour suprême annule Roe v. Wade dans une décision historique sur l'avortement

    24 juin 2022

    La Cour suprême a annulé l'arrêt Roe v. Wade dans une décision historique rendue vendredi (6-3) qui met fin de manière soudaine et spectaculaire à près d'un demi-siècle de légalisation de l'avortement à l'échelle nationale aux États-Unis. 

    Cette décision, rendue dans l'affaire de l'avortement au Mississippi, Dobbs c. Jackson Women's Health Organization, est largement considérée comme l'arrêt le plus attendu et le plus important de la Cour suprême depuis Roe. Il annule non seulement Roe, l'arrêt historique de 1973 sur l'avortement, mais aussi Casey v. Planned Parenthood, une décision de 1992 qui confirmait Roe.

    "L'avortement pose une profonde question morale. La Constitution n'interdit pas aux citoyens de chaque État de réglementer ou d'interdire l'avortement. Roe et Casey ont arrogé cette autorité", indique l'avis. "Nous annulons maintenant ces décisions et rendons cette autorité au peuple et à ses représentants élus."

    L'avis Dobbs a été rédigé par le juge associé Samuel A. Alito Jr. Les juges associés Clarence Thomas, Neil M. Gorsuch, Brett M. Kavanaugh et Amy Coney Barrett se sont joints à cette opinion. Thomas et Kavanaugh ont déposé des opinions concordantes. Le juge en chef John Roberts a déposé une opinion concordante dans le jugement. Les juges associés Stephen Breyer, Sonia Sotomayor et Elena Kagan sont dissidents.

    "En annulant Roe et Casey, cette Cour trahit ses principes directeurs. C'est avec tristesse - pour cette Cour, mais surtout pour les millions de femmes américaines qui ont perdu aujourd'hui une protection constitutionnelle fondamentale - que nous nous dissocions", peut-on lire dans l'opinion dissidente.

    La décision n'interdit ni ne criminalise l'avortement, pas plus qu'elle ne reconnaît le droit constitutionnel à la vie d'un enfant à naître. Mais d'un seul coup d'un seul, la décision de la Cour balaie des barrières juridiques bien établies, créées et strictement appliquées par le pouvoir judiciaire fédéral, qui, depuis des décennies, empêchaient des États comme le Mississippi de restreindre fortement ou d'interdire le meurtre d'enfants à naître dans l'utérus.

    Ce faisant, la décision ouvre une nouvelle ère dans la politique de l'avortement aux États-Unis, le champ de bataille se déplaçant désormais vers les législatures des États. Ces organes démocratiquement élus sont désormais libres de débattre et de réglementer l'avortement comme ils l'entendent, comme cela s'est produit tout au long de l'histoire américaine avant que la Cour suprême ne fédéralise la question.

    Dans le même temps, cet arrêt marque un tournant décisif pour l'Église catholique et le mouvement pro-vie aux États-Unis, qui ont laborieusement cherché à faire annuler l'arrêt Roe depuis que cette décision historique a été rendue le 19 janvier 1973 (7-2).

    "L'Amérique a été fondée sur la vérité que tous les hommes et les femmes sont créés égaux, avec des droits donnés par Dieu à la vie, à la liberté et à la poursuite du bonheur", ont déclaré l'archevêque Jose H. Gomez de Los Angeles et l'archevêque William E. Lori de Baltimore dans une déclaration commune après la publication de l'avis.

    "Cette vérité a été gravement niée par l'arrêt Roe v. Wade de la Cour suprême des États-Unis, qui a légalisé et normalisé la prise de la vie humaine innocente", ont poursuivi les évêques catholiques. "Nous remercions Dieu aujourd'hui que la Cour ait maintenant annulé cette décision". M. Gomez est président de la Conférence des évêques catholiques des États-Unis (USCCB), et Mme Lori est présidente du comité des activités pro-vie de l'USCCB.

    "La décision d'aujourd'hui est également le fruit des prières, des sacrifices et du plaidoyer d'innombrables Américains ordinaires de tous horizons. Au cours de ces longues années, des millions de nos concitoyens ont travaillé ensemble pacifiquement pour éduquer et persuader leurs voisins de l'injustice de l'avortement, pour offrir des soins et des conseils aux femmes, et pour travailler à des alternatives à l'avortement, y compris l'adoption, le placement en famille d'accueil et les politiques publiques qui soutiennent réellement les familles", poursuit le communiqué.

    "Nous partageons leur joie aujourd'hui et nous leur en sommes reconnaissants. Leur travail pour la cause de la vie reflète tout ce qui est bon dans notre démocratie, et le mouvement pro-vie mérite d'être compté parmi les grands mouvements pour le changement social et les droits civils dans l'histoire de notre nation."

    Une décision conforme au projet qui a fuité

    L'issue de l'affaire Dobbs n'est guère surprenante, puisque l'avis final ressemble en grande partie à un projet rédigé par Alito en février, qui a été divulgué à la presse le 2 mai.

    Dans l'affaire Roe v. Wade, la Cour a statué que les États ne pouvaient pas interdire l'avortement avant la viabilité, que la Cour a déterminée comme étant de 24 à 28 semaines de grossesse. Près de 20 ans plus tard, la Cour a confirmé l'arrêt Roe dans l'affaire Planned Parenthood v. Casey. L'arrêt de 1992 stipulait que si les États pouvaient réglementer les avortements avant la viabilité, ils ne pouvaient pas imposer une "charge excessive", définie par la Cour comme "un obstacle substantiel sur le chemin d'une femme cherchant à avorter d'un fœtus non viable".

    La loi sur l'âge gestationnel du Mississippi, qui fait l'objet de l'affaire Dobbs, remet directement en cause ces deux décisions, car elle interdit l'avortement après 15 semaines, soit bien avant le point de viabilité.

    "La décision Roe était manifestement erronée dès le départ. Son raisonnement était exceptionnellement faible, et la décision a eu des conséquences dommageables. Et loin d'apporter un règlement national de la question de l'avortement, Roe et Casey ont enflammé le débat et approfondi la division", indique l'avis.

    "Il est temps de tenir compte de la Constitution et de renvoyer la question de l'avortement aux représentants élus du peuple", indique l'avis.

  • Retour sur la renonciation de Mgr Van Looy au cardinalat

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    De Nico Spuntoni sur le site de la Nuova Bussola Quotidiana :

    Belgique, le scandale des abus refait surface : le cardinal élu renonce à son mandat

    22-06-2022

    Le pape François a accepté la renonciation au cardinalat de Mgr Lucas Van Looy, qui devait recevoir la pourpre au consistoire en août. Les accusations du Werkgroep Mensenrechten in de Kerk selon lesquelles il n'aurait pas fait assez en son temps pour arrêter deux religieux responsables de violences contre des mineurs ont été fatales à l'évêque émérite de Gand. L'embarras dans l'Église belge.

    Contrordre, mes frères ! La nouvelle de la renonciation de Monseigneur Lucas Van Looy au cardinalat, acceptée par le pape François, a provoqué un brusque revirement de la Conférence épiscopale belge. En effet, le 29 mai dernier, lorsque le Saint-Père a annoncé que la liste des cardinaux à créer le 27 août incluait également le nom de l'évêque émérite de Gand, le président de la Conférence épiscopale, le cardinal Jozef De Kesel, avait fait savoir qu'il avait appelé Van Looy pour le féliciter au nom de tous les évêques et avait également annoncé sa présence à Rome pour le Consistoire. Le Père Tommy Scholtes, porte-parole de la Conférence, avait également réagi avec jubilation à la nouvelle.

    L'euphorie, cependant, n'a duré que peu de temps : le temps de lire le communiqué de l'association Werkgroep Mensenrechten in de Kerk ("Groupe de travail sur les droits de l'homme de l'Église"), qui a sévèrement critiqué la conduite passée sur le front des abus du cardinal élu, accusé de ne pas avoir agi de manière adéquate pour arrêter deux religieux responsables de violences sur des mineurs pendant leur activité missionnaire en Afrique. Dans l'un des deux cas, celui d'Omer V., qui aurait violé plusieurs mineurs au Congo dans les années 1980 et une jeune fille dans la banlieue de Gand dans les années 1990, il y a également eu un incident diplomatique : en 2014, en effet, le départ imminent pour une mission humanitaire auprès d'orphelins africains du prêtre controversé n'a été bloqué que par l'intervention du consul général honoraire du Rwanda, qui a fait retirer le visa après que le scandale a éclaté dans les médias belges.

    À l'époque, le diocèse de Gand s'est défendu contre les accusations selon lesquelles il n'en avait pas fait assez, affirmant que l'évêque avait imposé des mesures restrictives qui étaient ignorées par Omer V. et qu'il ne pouvait pas faire beaucoup plus. Le journaliste Yves Delepeleire rapporte que le consul rwandais s'est dit "très désolé" de l'attitude de Van Looy, qu'il connaissait personnellement et qui ne lui avait jamais parlé de l'affaire, bien qu'il en ait eu connaissance. Le dossier était également connu à Rome, comme l'avait raconté Van Looy lui-même en 2014, disant qu'il avait demandé qu'Omer V. soit réduit à l'état laïc, alors qu'en 2009 il avait été honoré par le diocèse pour 50 ans de sacerdoce.

    Pour toutes ces raisons, déjà en 2018, l'organisation Ending clergy abuse (Eca) avait demandé au Vatican d'ouvrir une enquête sur l'évêque de Gand, et le mois dernier, lors de l'annonce du Consistoire, le malaise a refait surface, avec la déclaration du Werkgroep Mensenrechten in de Kerk, dans laquelle Van Looy est accusé d'avoir ignoré leurs lettres de plainte et de ne pas avoir agi comme il aurait dû. Le tollé qui s'en est suivi a conduit le salésien belge à se retirer et à demander au pape de le dispenser d'accepter le cardinalat. C'était donc le cas. Un revirement qui a contraint la Conférence épiscopale de Belgique à modifier le registre des déclarations : le cardinal De Kesel, qui avait auparavant fait savoir avec enthousiasme qu'il souhaitait partir à Rome pour assister au Consistoire, a annoncé qu'il accueillait "favorablement" la décision. Même sur le canal social de la Conférence, "Cathobel" (avec un re-partage du porte-parole Scholtes), la nouvelle de ce retour en arrière a été présentée comme la preuve que l'Église belge "a décidé de mettre les victimes au centre".

    Pourtant, trois semaines plus tôt, alors que les accusations contre Van Looy de " ne pas avoir réagi avec suffisamment d'énergie, en tant qu'évêque de Gand (2004-2020), contre les abus " étaient déjà connues, les critiques prévisibles des associations n'avaient pas été imaginées. C'est un embarras pour l'Église en Belgique, qui a récemment souffert du scandale des abus. L'opinion publique ne lui a pas encore pardonné le cas de l'ancien évêque de Bruges, Roger Vangheluwe, qui a avoué l'agression sexuelle de son neveu mineur et qui vit actuellement retiré dans une abbaye française à Solesmes.

    La crédibilité minée sur la question des abus se combine avec le désert vocationnel qui fait de plus en plus s'évanouir le mythe de la Belgique comme bastion du catholicisme : selon un rapport basé sur les chiffres de l'Annuarium Statisticum Ecclesiae 2019, en effet, il est probable que suivant cette tendance, le dernier monastère belge fermera en 2030, donc dans moins de dix ans. Un scénario qui n'effraie pas son primat, le cardinal De Kesel, qui a toujours considéré la déchristianisation comme une opportunité et soutient que le catholicisme doit embrasser la société sécularisée. C'est précisément l'actuel président de la Conférence des évêques de Belgique qui a fêté son 75e anniversaire il y a quelques jours et qui a envoyé à Rome sa démission en tant qu'archevêque de Malines-Bruxelles. Cette fois, cependant, il n'y aura pas de répétition du précédent créé en 2015, lorsque la démission de son prédécesseur, Monseigneur André-Joseph Léonard (voulu là en 2010 par Benoît XVI à la place du Cardinal Godfried Danneels, bien que le Cardinal sortant ait indiqué sa préférence pour De Kesel), a été acceptée en un temps record : en fait, il est probable que tout restera inchangé jusqu'en novembre prochain, lorsque la visite ad limina des évêques de Belgique est prévue.

  • L'OMS et la promotion sans limites de l'avortement

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    Du site de l'ECLJ (European Centre for Law & Justice) :

    L’Organisation mondiale de la santé a publié de nouvelles lignes directrices sur l’avortement dans lesquelles elle recommande aux États du monde entier d’abroger toute restriction de délai ou de conditions pour accéder à l’avortement. Des recommandations qui ont fait polémique et qui posent avec une acuité particulière la question du rôle et du pouvoir de cette institution. Quelle est la garantie de l’indépendance ou de l’intégrité de cette institution ? Nous en parlons ce soir avec Grégor Puppinck, directeur de l’ECLJ.

    Plus d'informations : L’OMS recommande l’avortement à la demande jusqu’au terme

  • L'évêque émérite de Gand ne sera pas cardinal

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    De sur le site de la Libre :

    Luc Van Looy, évêque émérite de Gand, a demandé au pape de ne pas devenir cardinal

    Le pape François a accepté sa demande.

    16-06-2022

    C'est un geste inédit que vient de poser l'évêque émérite de Gand, Luc Van Looy. Choisi en mai par le Pape pour devenir cardinal, il a décidé de refuser cette nomination.

    Celle-ci a en effet "suscité beaucoup de réactions positives mais aussi des critiques du fait qu'il n'aurait pas toujours réagi suffisamment énergiquement en tant qu'évêque de Gand (2004-2020) contre des abus dans la relation pastorale, écrit ce jeudi la conférence des évêques de Belgique. Afin d'éviter que des victimes de tels abus ne soient une nouvelle fois blessées suite à son cardinalat, Monseigneur Van Looy a demandé au Pape de le dispenser de l'acceptation de cette nomination. Le Pape François a accepté sa requête."

    Le Cardinal De Kesel et les évêques de Belgique apprécient la décision de Mgr Van Looy peut-on encore lire dans leur communiqué. "Ils réitèrent à cette occasion leur engagement à poursuivre imperturbablement leur combat contre toute forme d'abus dans l'Eglise catholique dans lequel l'intérêt des victimes et de leurs proches figure toujours en première place."

    Les critiques qu'évoquent les évêques avaient été avancées par le groupe Mensenrechten in de Kerk, dans un communiqué publié fin mai, suite à la nomination de Luc Van Looy. Ce mouvement, porté par le néerlandophone Rik Devillé, explique avoir interpelé plusieurs fois par le passé Luc Van Looy à propos d'abus sexuels commis sur des mineurs par des ecclésiastiques dans son diocèse et au sein de son ordre, les Salésiens de Don Bosco. "L'évêque Van Looy était au courant des abus sexuels commis par le salésien Luc D., qui a abusé de plusieurs enfants en Afrique centrale", peut-on lire dans le communiqué. Mais il n'aurait rien fait pour le condamner. De même, il aurait protégé le prêtre Omer V. qui aurait fait des centaines de victimes alors qu'il était missionnaire au Zaïre. Ces faits n'ont pas été jugés.

    En 2018, interrogé sur le cas d'Omer V. qui était retourné malgré ses antécédents au Rwanda (où il avait une organisation à but non lucratif pour s'occuper d'enfants orphelins), le diocèse de Gand défendait Luc Van Looy. Ce dernier aurait interdit à Omer V. (alors à la retraite) de se rendre au Rwanda. Mais celui-ci aurait ignorées ces interdictions. Luc Van Looy aurait par ailleurs demandé qu'Omer V. soit réduit à l'état laïc, mais Rome n'aurait pas suivi cette demande.

  • La politicienne pro-vie Mayra Flores remporte une élection importante au Texas

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    De kath.Net/News :

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    La politicienne pro-vie Mayra Flores remporte une élection importante au Texas

    16 juin 2022

    Mauvaise nouvelle pour Joe Biden - Les démocrates perdent un siège à la Chambre des représentants, lors d'une élection partielle au Texas, qui votait démocrate depuis des décennies, au profit de la Mexicaine et militante pro-vie Mayra Flores.

    Bonne nouvelle pour les républicains américains et mauvais présage pour Joe Biden et ses démocrates. Lors d'une élection spéciale hier, la républicaine Mayra Flores a retourné un siège à la Chambre des représentants et l'a remporté pour les républicains, après qu'une ancienne représentante, qui avait occupé le siège pendant près de 10 ans pour les démocrates, a dû démissionner en mars. Née au Mexique, Flores a déménagé aux États-Unis avec sa famille à l'âge de 6 ans et est chrétienne et pro-vie. Elle a soutenu les groupes pro-vie locaux lors de l'élection. "En premier lieu, je remercie Dieu de m'avoir donné l'opportunité de servir les gens du 34e district du Congrès du Texas", a déclaré Mayra Flores à FoxNews après sa victoire. Mayra Flores est déjà qualifiée de "Rising Republican Star" par les médias américains et pourrait devenir l'un des futurs espoirs du parti républicain, le parti étant de plus en plus plébiscité par les Latinos.

    Cette élection est également remarquable pour les importantes élections de mi-mandat de novembre, car Flores a réussi à retourner une circonscription qui était démocrate depuis des décennies. Cela devrait être un signal important pour les élections au Congrès, lors desquelles les démocrates devraient très probablement perdre leur courte majorité à la Chambre des représentants. Dernièrement, un sondage Rasmussen ne les créditait plus que de 39 % d'opinions favorables, tandis que les républicains atteignaient déjà un taux record de 48 %. Au Sénat également, les républicains ne doivent retourner qu'un seul siège lors des élections pour que Biden ne puisse de facto plus gouverner à partir de novembre. En cas de "realclearpolitics", 47 sièges de sénateurs sont actuellement attribués aux républicains, 7 sont considérés comme des "toss ups", dont 4 doivent être conquis par les républicains. Trois d'entre eux sont actuellement détenus par les républicains, ce qui signifie qu'un seul siège démocrate doit être tourné, ce qui semble possible à l'heure actuelle. Les duels sénatoriaux en Géorgie, au Nevada et en Arizona seront donc particulièrement intéressants.

    Après les élections, c'est avant les élections. Mais l'évolution après les midterms devrait être particulièrement passionnante pour les États-Unis. Beaucoup s'attendent à ce que Donald Trump annonce sa candidature pour 2024. Si l'on en croit le CEO de Tesla, Elon Musk, et l'un des principaux influenceurs aux Etats-Unis, Ron DeSantis, le gouverneur populaire de Floride, pourrait également se présenter. Elon Musk lui-même a annoncé qu'il voterait républicain pour la première fois de sa vie. De Santis serait son premier choix pour 2024. D'ailleurs, Mayra Flores a également obtenu le vote d'Elon Musk. Biden lui-même devrait en principe être de l'histoire ancienne dès novembre 22, sa cote de popularité est déjà en dessous de la moyenne.

  • Belgique : les interrogations du nonce apostolique

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    De La Libre (Bosco d'Otreppe) de ce 16 juin, pp. 34-35; extraits :

    "Je m’interroge : le financement des cultes rend-il l’Église vraiment libre ?"

    Nonce apostolique, Franco Coppola est depuis cette année le "diplomate du Pape" en Belgique. Son rôle est capital : il contribuera à nommer une génération de quatre nouveaux évêques. Il interpelle le catholique sur son rapport à Dieu, à l’argent et à l’avenir. (...)

    L’ambassadeur du Pape, qui entretient des relations aussi bien avec l’État (auprès duquel il défend la liberté religieuse) qu’avec l’Église locale, aura la lourde tâche, en moins de deux ans, de conseiller le Pape en vue de la nomination de quatre nouveaux évêques (devraient en effet partir à la retraite - si le Pape le permet - Mgr Hudsyn dans le Brabant wallon, le cardinal De Kesel à Malines-Bruxelles qui fête ses 75 ans ce 17 juin, Mgr Harpigny à Tournai et Mgr Warin à Namur). (...)

    Vous voici en Belgique, avec ses églises vides et sa crise des vocations. La Belgique inquiète-t-elle le Vatican ?

    Je suis présent depuis quatre mois, je constate la difficulté qu’a l’Église de transmettre la foi, et le fait que les Belges ne semblent pas (je dis bien semblent) avoir besoin du catholicisme pour vivre. Je ne voudrais cependant pas souligner des causes ou des conclusions trop hâtives.

    Vous avez été dans des pays où l’Église n’était pas reconnue par l’État. En Belgique, celui-ci la finance. Est-ce un modèle à revoir, alors que les Belges semblent ne plus avoir besoin du catholicisme ? Est-ce que cette situation rend l’Église suffisamment libre ?

    C’est une question délicate et je souhaite rester prudent, mais je ne suis pas certain que cela la rende très libre. Je vous confie une réflexion. Dans la Bible, lorsque le petit David doit affronter le géant Goliath, le roi Saül lui offre son armure. David la prend avant de la retirer : elle lui assure une belle protection, mais elle est trop lourde pour lui, le bloque et entrave ses mouvements. Il préfère s’armer de sa seule fronde.

    Que voulez-vous dire ? Que les catholiques devraient se départir de toute armure financière pour être plus audacieux et plus libres de secouer l’époque contemporaine ?

    Les moyens financiers sont une garantie, mais ils sont aussi un poids et une tentation : celle de l’autosuffisance. Or, l’Église doit vivre et avancer en faisant confiance en Dieu, pas en se reposant uniquement sur des garanties financières. J’aime beaucoup une phrase d’un ancien archevêque de Paris qui disait que l’Église doit vivre d’une façon qu’on ne peut pas expliquer, sinon par la foi. Elle doit donc se jeter à l’eau, comme l’apôtre Pierre dans l’Évangile qui veut rejoindre Jésus qui marche sur les eaux. Si elle ne regarde que les dangers et les risques qu’elle prend en se jetant à l’eau, elle coulera. Si elle garde les yeux rivés sur Jésus, elle avancera. J’ajoute également un point suite à votre question. Les catholiques ne doivent pas être dans une position frontale face à l’époque dans laquelle ils vivent. Lorsqu’il rencontre les pèlerins d’Emmaüs qui ne croient pas en sa résurrection, Jésus "fait route avec eux" pour discuter et les comprendre davantage. Voilà l’attitude de l’Église, elle doit se faire compagnon de route, comprendre les problèmes, les défis et la fatigue de nos contemporains. Vous savez, quelque chose me marque en Belgique. Tout y est bien organisé par rapport à des pays d’Afrique ou d’Amérique du Sud que j’ai pu connaître. L’aisance matérielle y est réelle pour de nombreuses personnes, l’entraide est développée… Une chose m’interroge cependant : pourquoi tant de personnes y recourent-elles à l’euthanasie ? Ce n’est pas un jugement, mais une vraie question pour moi, et qui affleure comme une note étrange dans le beau tableau que la Belgique offre à voir. Je crois que sans donner une réponse, l’Église doit se faire compagnon de route du pays dans lequel elle est, et chercher à comprendre : pourquoi cela ?