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Europe - Page 21

  • La liberté religieuse en danger dans l'Union européenne, selon un rapport de l'USCIRF

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    De Massimo Introvigne sur Bitter Winter :

    La liberté religieuse en danger dans l'Union européenne, selon un rapport de l'USCIRF

    26 juillet 202

    Les musulmans, les juifs, les chrétiens et les groupes injustement stigmatisés comme "sectes" sont de plus en plus victimes de la laïcité et d'une hostilité généralisée à l'égard de la religion.
    par Massimo Introvigne 

    The cover of the new USCIRF report.
    La couverture du nouveau rapport.

    "L'Union européenne (UE) et nombre de ses États membres sont actifs dans la promotion de la liberté religieuse à l'étranger. Pourtant, certains pays de l'UE ont maintenu ou mis en œuvre des lois et des politiques qui restreignent les droits des groupes religieux minoritaires ou les affectent de manière discriminatoire. Ces politiques indûment restrictives ont pour effet secondaire d'encourager la discrimination au niveau sociétal". 

    Tels sont les premiers mots d'un nouveau rapport excellent de la Commission des États-Unis sur la liberté religieuse internationale (USCIRF), publié en juillet 2023. L'USCIRF est une commission indépendante et bipartisane du gouvernement fédéral américain, créée par la loi de 1998 sur la liberté religieuse internationale (IRFA). Ses commissaires sont nommés par le président et par les leaders du Congrès des deux partis politiques.

    Tous les États membres de l'Union européenne proclament leur soutien à la liberté religieuse, note le rapport, mais beaucoup ne la respectent pas dans la pratique, la considérant comme un droit inférieur au regard de la sécurité nationale, des droits de certaines minorités non religieuses, d'une notion erronée de la liberté individuelle et de l'idée de certains États selon laquelle les citoyens ne devraient pas créer de communautés "séparatistes" dont les valeurs sont différentes de celles de la majorité. Si la France est souvent citée dans le rapport comme un exemple typique de ces problèmes, d'autres pays sont également mentionnés.

    Différentes minorités religieuses sont visées. Les juifs et les musulmans souffrent de l'interdiction de porter des vêtements distinctifs tels que le hijab islamique et la kippa juive dans les lieux publics (certains États ciblent également le turban sikh). Par ailleurs, "les défenseurs des droits des animaux et les hommes politiques, bien que pour des raisons différentes, plaident souvent en faveur de restrictions de l'abattage rituel ou religieux dans l'ensemble de l'UE. Ces restrictions excluent systématiquement les juifs et les musulmans de la société européenne en compliquant leur capacité à se conformer aux lois alimentaires religieuses, obligeant les individus à abandonner une doctrine religieuse profondément ancrée". 

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  • La déchristianisation de l'Occident est-elle inéluctable ?

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    Occident, la fin du sacré ? Suivez le Club Le Figaro Idées animé par Eugénie Bastié: 1 - La déchristianisation : un phénomène inéluctable ? 2 - Seuls face à la mort ?  3 - Une religion identitaire ?

    Retrouvez Le Club Le Figaro Idées, avec Sonia Mabrouk, Laurence de Charette et Guillaume Cuchet, autour d'Eugénie Bastié :

  • La Déclaration de la COMECE sur « l'indéfendabilité éthique » d'un droit fondamental de l'UE à l'avortement

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    COMMUNIQUÉ DE PRESSE

    COMECE sur « l'indéfendabilité éthique » d'un droit fondamental de l'UE à l'avortement

    Dans le cadre du débat public sur l'inclusion d'un prétendu droit à l'avortement dans la Charte des droits fondamentaux de l'UE, la COMECE (Commission des Episcopats de l'Union européenne) publie la déclaration « L'indéfendabilité éthique d'un droit fondamental à l'avortement de l'UE » élaborée par sa Commission d'éthique.

    Le document soutient que le respect de la dignité inaliénable de chaque être humain à chaque étape de la vie – en particulier dans les situations de vulnérabilité totale – est un principe fondamental dans nos sociétés démocratiques.

    SE Mgr. Anton Jamnik, président de la Commission d'éthique de la COMECE, déclare que "les États membres de l'UE ont des traditions constitutionnelles très différentes en ce qui concerne la réglementation légale de l'avortement, par conséquent, constituer un droit fondamental à l'avortement irait à l'encontre des principes généraux du droit de l'Union". Le document rappelle également qu' « il n'y a pas de droit à l'avortement reconnu dans le droit européen ou international ».

    Début 2022, la COMECE a exprimé sa vive inquiétude face à la proposition du président Emmanuel Macron d'inscrire un supposé droit à l'avortement dans la Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne.

    En juillet 2022, réagissant à une résolution du Parlement européen, la COMECE a publié une déclaration encourageant les dirigeants politiques « à œuvrer pour plus d'unité entre les Européens, et non à créer des barrières idéologiques et une polarisation plus élevées ».

    Déclaration de la Commission d'éthique de la COMECE

    L'indéfendabilité éthique d'un droit fondamental à l'avortement dans l'UE

    En ce qui concerne l'indéfendabilité éthique d'un droit fondamental à l'avortement dans l'UE, la Commission d'éthique de la COMECE considère que :

    1. La dignité humaine est une valeur primordiale dans les traités et la charte de l'UE. Les pères fondateurs de l'Union européenne, s'appuyant sur la véritable tradition humaniste qui fait de l'Europe ce qu'elle est, étaient tout à fait conscients de l'importance fondamentale de la dignité inaliénable de l'être humain. Le respect de la dignité de tout être humain à chaque étape de sa vie, en particulier dans les situations de totale vulnérabilité, est un principe fondamental dans une société démocratique.

    2. D'un point de vue juridique, il n'existe pas de droit à l'avortement reconnu dans le droit européen ou international. Ni la Charte des droits fondamentaux de l'UE, ni la Convention européenne des droits fondamentaux (CEDH) ne reconnaissent un tel droit à l'avortement.

    3. Les compétences législatives des États membres de l'UE et le principe d'attribution selon lequel l'Union n'agit que dans les limites des compétences qui lui ont été attribuées par les États membres dans les traités pour atteindre les objectifs qui y sont énoncés (article 5, paragraphe 2, du traité sur l'Union européenne) devraient être respectés. Il n'existe pas de compétences au niveau de l'UE pour réglementer l'avortement et il faut savoir que les droits fondamentaux ne peuvent pas établir des compétences de l'Union.

    4. La Cour européenne des droits de l'homme n'a jamais déclaré que l'avortement était un droit de l'homme protégé par la Convention européenne des droits fondamentaux. Au contraire, elle a déclaré que le droit à la vie était un droit humain fondamental et a confirmé dans sa jurisprudence qu'il s'agissait d'un objectif légitime pour les États contractants de la Convention de protéger les enfants à naître. En outre, elle s'est limitée à des questions de justice procédurale en matière d'avortement lorsque le droit national des États membres du Conseil de l'Europe le reconnaît. Si les conditions de l'avortement sont réglementées par le droit national, le fait de restreindre ou de refuser l'application de la Convention constitue une violation de la Convention.

    5. La doctrine générale de la Cour européenne des droits de l'homme est que, dans les questions qui mettent en jeu plus d'un droit l'homme fondamentaux et sur lesquels des citoyens raisonnables et des États démocratiques ont des points de vue différents, l'État membre jouit d'une "large marge de manœuvre d'appréciation" dans la manière dont ces droits sont mis en balance. L'avortement met en jeu le droit à la vie privée dans la vie familiale, mais l'État a également un intérêt légitime à protéger les enfants à naître et a le devoir de veiller à ce que les lois ne renforcent pas la discrimination à l'égard des personnes handicapées ou ne portent pas atteinte aux droits de conscience des professionnels de la santé. L'avortement est un sujet légitime de droit pénal et civil,
    et la grande majorité des États disposent de lois spécifiques qui imposent des exigences et des limites à la pratique de l'avortement.

    6. En ce qui concerne l'Union européenne et l'appel répété à mettre en œuvre à l'avenir un nouveau droit fondamental à l'avortement dans la Charte des droits fondamentaux de l'UE, la Commission d'éthique souligne que la modification de la Charte des droits fondamentaux de l'UE nécessiterait une procédure très complexe. Selon les exigences juridiques de l'art. 48 du TUE, la ratification par tous les États membres est une condition préalable à toute modification du traité. En outre, une convention composée de représentants de tous les parlements nationaux, des chefs d'État et de gouvernement, du Parlement européen et de la Commission devrait être mise en place. En outre, il existe une grande diversité dans la manière dont les États membres concilient les droits des femmes enceintes avec les droits des enfants à naître. En ce qui concerne les traditions constitutionnelles, une image très différente se dessine au sein de l'UE. Le respect de la diversité de ces réglementations et la grande importance de chaque tradition constitutionnelle dans la mise en balance de droits fondamentaux divergents dans un conflit sur la grossesse suggèrent de ne pas constituer un droit à l'avortement en tant que principe général du droit de l'Union.

  • Le "Lynx" de Lodz : qui est le nouveau cardinal polonais ?

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    De Luke Coppen sur The Pillar :

    Le "Lynx" de Lodz : Qui est le nouveau cardinal de Pologne ?

    11 juillet 2023

    C'est un historien de l'Église. Il a 59 ans. Il est l'archevêque de ce qui est probablement la ville la plus mal prononcée de Pologne. Et maintenant, il est le premier nouveau cardinal du pays depuis cinq ans.

    Sur le plan institutionnel, le cardinal élu Grzegorz Ryś n'est pas le choix le plus évident pour une barrette rouge. L'archevêque de Poznań, Stanisław Gądecki, et l'archevêque de Cracovie, Marek Jędraszewski, respectivement président et vice-président de la conférence épiscopale polonaise, auraient semblé être des candidats plus probables pour le consistoire qui créera de nouveaux cardinaux le 30 septembre.

    Mais un rapide coup d'œil dans la vitrine d'une librairie catholique en Pologne vous donnera une idée de la raison pour laquelle le pape François a opté pour l'archevêque de Łódź (prononcé "Woodge"), plus jeune et moins expérimenté.

    Dans la vitrine, vous êtes susceptible de voir des volumes tels que la belle trilogie 2019 de livres "Puissance de la parole", "Puissance de la foi" et "Puissance de l'espoir", que Ryś décrit comme "un voyage à travers la Bible."

    La courte biographie figurant sur la couverture décrit Ryś comme un "auteur de nombreux best-sellers" qui est "connu pour sa proclamation constante de l'Évangile en tout lieu et en tout temps".  

    Parmi la cinquantaine de livres qu'il a publiés, on trouve des titres tels que "Il y a de la place pour tout le monde dans l'Église", "L'Église a-t-elle un sens ?" et, en 2023, "Chrétiens contre Juifs : De Jésus à l'Inquisition, 15 siècles de relations difficiles".

    Les livres du cardinal élu donnent une bonne indication de ses centres d'intérêt : L'engagement avec le monde séculier, l'œcuménisme et le dialogue interreligieux. Ils mettent surtout en évidence sa volonté d'évangéliser, en particulier auprès des jeunes, ce qui a été reconnu lorsqu'il a été invité en 2011 à devenir le premier président de la nouvelle équipe d'évangélisation des évêques polonais. Il a occupé ce poste pendant deux mandats de cinq ans.

    Grzegorz Ryś - dont le nom de famille se prononce "Rish" et signifie "lynx" en polonais - est né le 9 février 1964 à Cracovie, la légendaire "ville des saints" de Pologne, où le futur pape Jean-Paul II a été archevêque.

    Ryś a été ordonné prêtre de l'archidiocèse de Cracovie en 1988 à la cathédrale royale du Wawel. En 1994, il a obtenu un doctorat avec une thèse sur la piété populaire médiévale polonaise et, en 2000, il a obtenu une habilitation, le plus haut grade universitaire polonais, avec un travail sur le théologien tchèque Jan Hus, qui a été brûlé sur le bûcher pour hérésie en 1415.

    Il a été directeur des archives du chapitre cathédral de Cracovie de 2004 à 2007. Il a ensuite été recteur du grand séminaire de l'archidiocèse jusqu'en 2011. Cette année-là, il a été nommé évêque auxiliaire de Cracovie, avec pour devise "Virtus in infirmitate" ("La force dans la faiblesse").

    Il a rédigé les réflexions utilisées lors du chemin de croix des Journées mondiales de la jeunesse de Cracovie en 2016. Un an plus tard, il a été choisi pour diriger l'archidiocèse de Łódź, qui dessert environ 1,3 million de catholiques dans la ville surnommée le "Manchester polonais" parce qu'elle était autrefois une locomotive de l'industrie textile.

    En 2018, Ryś a lancé un synode dans son archidiocèse, après quoi il a établi un centre de formation des diacres permanents, une école pour les catéchistes et un séminaire Redemptoris Mater lié au Chemin néocatéchuménal.

    En 2019, il reçoit un prix d'un organisme de promotion de la langue polonaise, qui loue ses homélies pour leur "naturel", leur clarté et leur "absence de jargon théologique".

    En 2020, Ryś est nommé administrateur apostolique du diocèse polonais de Kalisz, suite à la démission de l'évêque Edward Janiak, qui aurait fait preuve de négligence dans le traitement de cas d'abus. La même année, il a été nommé membre de la Congrégation pour les évêques du Vatican.

    Ryś est le premier nouveau cardinal polonais depuis le cardinal aumonier du pape Konrad Krajewski en 2018, qui était lui-même le premier depuis le cardinal Kazimierz Nycz de Varsovie en 2010. Avec le cardinal Stanisław Ryłko, la Pologne comptera désormais quatre cardinaux habilités à voter lors d'un prochain conclave.

    Il n'est pas facile de situer les dirigeants de l'Église polonaise sur l'échiquier ecclésial gauche-droite privilégié en Europe occidentale et en Amérique du Nord. Mais une sélection de citations tirées d'entretiens que Ryś a accordés à l'hebdomadaire catholique polonais Gość Niedzielny suggère qu'il est bien en phase avec les préoccupations du pape François.

    "Je pense que nous sommes à un point où le Saint-Esprit nous appelle à dé-cléricaliser l'Église partout où nous le pouvons ", a-t-il déclaré dans une interview datant de 2022. "L'Église ne devrait pas être cléricale du tout."

    "Nous devons examiner attentivement les lieux où le prêtre est absolument irremplaçable et doit servir, et les lieux où un laïc, rempli des dons appropriés de l'Esprit Saint, peut entreprendre un ministère." 

    "C'est ce que nous apprenons dans l'Église synodale. Cette synodalité ne consiste pas à s'asseoir une fois par mois avec une petite équipe et à discuter de l'Église. Il s'agit d'une responsabilité partagée, d'une communion en action."

    Le 7 juillet, Mgr Ryś a été désigné comme l'une des personnes nommées par le pape au synode sur la synodalité d'octobre prochain.

    Dans un profil informatif publié le 10 juillet par l'hebdomadaire catholique Niedziela, Tomasz Królak a écrit que Ryś invitait "tout le monde à la conversation", quel que soit leur niveau de piété. 

    "Il établit des diagnostics importants, pose des questions pertinentes, décrit les défis avec audace et ne craint pas les réponses difficiles", a déclaré M. Królak. "C'est probablement la raison pour laquelle sa voix est écoutée attentivement non seulement par les catholiques, mais aussi par tous ceux qui prennent leur vie spirituelle au sérieux.

    M. Królak a noté que le cardinal élu comprenait intuitivement les luttes des jeunes.

    "Il est certainement l'un des évêques qui comprend le mieux les jeunes, mais pas seulement ceux qui se sentent liés à l'Église et participent à des pratiques religieuses", écrit-il. "Il semble vraiment comprendre leurs espoirs et leurs craintes, leurs rêves, mais aussi leurs sources de déception. 

    "Il leur parle dans différents forums, en les invitant à de petites réunions à la Curie ou en prenant la parole lors de grands rassemblements. Il tente de les convaincre que l'Évangile leur est également destiné et qu'il décrit aussi leurs questions et leurs luttes intérieures. 

    "S'adressant aux milliers de participants à la rencontre de jeunes de cette année à Lednica, il a affirmé que Dieu, qui se révèle en Jésus-Christ, aime chaque personne toujours, librement, inconditionnellement, de manière désintéressée, fidèlement et pas seulement 'pour quelque chose' - en dépit de tout."

    Ryś a dirigé avec enthousiasme des pèlerinages à pied au monastère de Jasna Góra à Częstochowa, où se trouve l'image très vénérée de la Vierge noire en Pologne. 

    Les personnes qui le connaissent témoignent de son sens de l'humour. Lors d'un pèlerinage à pied, il a diverti les pèlerins en leur racontant l'histoire d'un berger des Tatras, en Pologne, qui était assis avec ses moutons dans un pré lorsqu'un mystérieux étranger est arrivé.

    Marchant à vive allure sous le passage des camions, Ryś explique que le visiteur, qui portait un costume et une mallette, a demandé au berger de lui donner un mouton s'il évaluait correctement la taille de son troupeau. Lorsque le berger a accepté, l'étranger a deviné le nombre correctement et a choisi son mouton.

    Le berger a alors demandé s'il pouvait récupérer son mouton s'il devinait l'identité du visiteur. L'étranger accepta et le berger suggéra avec assurance qu'il était un spécialiste de l'agriculture envoyé par la puissante Union européenne.

    Le visiteur, surpris, demanda au berger comment il le savait.

    "Parce que vous avez pris mon chien de berger", répondit-il.

    Les pèlerins applaudissent Ryś à tout rompre et poursuivent leur chemin.

  • L'irrésistible ascension de Mgr Aguiar

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    De FILIPE D'AVILLEZ sur The Pillar :

    L'ascension de l'évêque Américo Aguiar

    12 juillet 2023

    Dans un geste inhabituel, le pape François a nommé dimanche un jeune évêque auxiliaire du patriarcat de Lisbonne au collège des cardinaux. 

    Le patriarche - l'archevêque de Lisbonne - est généralement nommé cardinal, à la fois par tradition et selon la bulle de Clément XII de 1737, Inter praecipuas apostolici ministerii, qui stipule qu'il devrait être élevé lors du premier consistoire après sa nomination.

    Mais l'élévation d'un auxiliaire au rang de cardinal est rare, même selon les critères de François, et sans précédent à Lisbonne.

    Qui est donc Mgr Américo Aguiar, l'évêque auxiliaire de Lisbonne nommé cardinal ? Que signifie son chapeau rouge pour son avenir et pour le rôle du Portugal dans l'Église ?

    Tout d'abord, est-il un hérétique enragé ? 

    Ce n'est peut-être pas la question que l'on s'attendrait à poser à un "prince de l'Église", mais c'est celle qui circule en ce moment. La question est particulièrement soulevée dans les cercles traditionalistes, sur la base d'une déclaration d'Aguiar lors d'une récente interview avec la télévision publique portugaise, à propos des prochaines Journées Mondiales de la Jeunesse, qu'il organise.

    "Nous ne voulons pas convertir ces jeunes à Jésus-Christ", a-t-il déclaré à l'intervieweur. 

    Le clip a été coupé, mais l'interview complète, en portugais, est facilement accessible et montre qu'Aguiar poursuivait l'idée que l'invitation à participer aux JMJ s'adresse à tous les jeunes, et pas seulement aux catholiques. 

    Lors d'un entretien téléphonique avec le Pillar, l'évêque a tenu à clarifier ses propos, ou du moins à les expliquer. 

    "Depuis la première édition des JMJ, les papes invitent tous les jeunes à se rencontrer, à rencontrer le pape et à faire l'expérience du Christ vivant. C'est ce que nous voulons, et c'est ce que j'ai essayé de faire comprendre", a déclaré Mgr Aguiar.

    "Et l'objectif est que chacun, une fois rentré chez lui, se sente appelé à se convertir, à être meilleur, à prendre des décisions pour sa vie en termes de vocation, de famille, de travail, de projets divers, mais marqués par l'expérience d'avoir rencontré ces jeunes qui veulent témoigner du Christ vivant".

    "Mais je ne vois pas les JMJ comme une occasion de prosélytisme actif, comme un événement où l'on essaie de convertir tous ceux qui passent par là", a déclaré le cardinal élu à The Pillar. 

    "Je comprends que, prise isolément, cette phrase ait pu susciter une certaine perplexité", a déclaré Mgr Aguiar, "et qu'elle ait pu être interprétée de manière erronée". 

    "Mais au cours des quatre dernières années, nous avons eu un refrain commun : témoigner du Christ vivant, qu'il s'agit d'une rencontre avec le Christ vivant. Si les gens n'entendent que ce qu'ils veulent entendre, que puis-je faire ? 

    Quelles que soient ses intentions, l'élection du nouveau cardinal a fait des vagues cette semaine. 

    Mais alors que certains ont suggéré qu'il était une sorte de franc-tireur progressiste, arraché à une relative obscurité par le pape François, l'évêque n'est en fait pas sorti de nulle part. 

    Au contraire, il a été élevé dans les rangs de l'Église locale par l'actuel patriarche de Lisbonne, Manuel Clemente, qui est largement considéré au Portugal comme un conservateur modéré et un homme profondément spirituel.

    Un politicien en soutane

    Les détracteurs de l'élection d'Aguiar comme cardinal ont également souligné le fait qu'avant sa vocation tardive, il était conseiller municipal et membre du parti socialiste dans la ville de Matosinhos, dans le nord du pays, et qu'il a travaillé à la mairie de la ville voisine de Maia pendant plusieurs années. 

    Pour considérer cela de manière équitable, le contexte est important. En Europe, le socialisme politique n'a pas aujourd'hui les mêmes connotations et la même stigmatisation qu'aux États-Unis, d'où proviennent la plupart des critiques. C'était encore plus vrai dans les années 1990, lorsque l'évêque travaillait dans la politique. 

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  • Quand Kundera rappelait aux Européens l’importance de leur héritage culturel

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    D'Eugénie Bastié sur le Figaro via artofuss.blog :

    Quand Milan Kundera rappelait aux Européens l’importance de leur héritage culturel

    12 juillet 2023

    DISPARITION – Alors qu’on vient d’apprendre la mort de l’écrivain tchèque, nous republions cette recension de deux textes majeurs où Kundera abordait sans complexe la nécessité de l’identité nationale.

    Cette chronique a été initialement publiée dans le Figaro Histoire de décembre 2021.

    "La Pologne n’a pas encore péri" : tel est le bouleversant premier vers de l’hymne national polonais. Loin des marches martiales des nations cossues de l’Ouest, cet appel à la résistance face à une disparition perpétuellement imminente est, pour Milan Kundera, exemplaire de la mentalité même des petites nations d’Europe de l’Est. Alors qu’un gouffre d’incompréhension ne cesse de se creuser entre une Europe de l’Ouest libérale, ouverte à tous vents, et une Europe de l’Est illibérale, désireuse de protéger farouchement ses frontières, la lecture de deux textes de l’écrivain tchèque, opportunément réédités par les éditions Gallimard, est précieuse.

    À lire aussi : Milan Kundera et le pouvoir subversif de l’ironie

    Toutes les petites nations valent-elles d’être sauvées? C’est la question que se posait Kundera dans un discours prononcé au Congrès des écrivains tchécoslovaques en 1967, dans un contexte de brève libération culturelle qui allait être brutalement brisée l’année suivante lors du printemps de Prague. Il rappelait le dilemme posé aux intellectuels praguois du XIXe siècle, qui s’étaient interrogés sur l’opportunité de la survie de la langue et de la nation tchèques: cela en valait-il la peine? Ne valait-il pas mieux accepter la germanisation, l’intégration dans l’ensemble culturel plus vaste de la Grande Allemagne?

    «Les leaders du renouveau tchèque ont lié la survie de la nation aux valeurs culturelles que cette dernière devrait produire», affirme Kundera. Parce que l’existence d’une production culturelle unique, irremplaçable, leur était apparue comme la seule raison de sauvegarder, en définitive, la nation. Face à la volonté d’acculturation soviétique, il était dès lors vain de prétendre sauver l’indépendance de la nation, si l’on ne maintenait pas, d’abord, vivante la culture qui en est la justification. Son effacement produirait au contraire nécessairement celui de la nation, avertissait Kundera, qui allait le vérifier lors de son exil en France en 1975, où il constaterait, amer, qu’à «Paris, même dans le milieu tout à fait cultivé, on discute pendant les dîners des émissions de télévision et non pas des revues».

    « La petite nation est celle dont l’existence peut être à n’importe quel moment mise en question, qui peut disparaître, et qui le sait – Milan Kundera

    Le second texte, Un Occident kidnappé, a été publié en 1983 dans la revue Le Débat. L’auteur de L’Insoutenable légèreté de l’être entendait rappeler que l’Europe centrale n’appartenait pas au bloc soviétique mais à l’Occident, historiquement et culturellement. Pour ces petites nations – la Pologne, la Hongrie, la Bohême-Moravie (future République tchèque) -, l’Europe n’est pas un ensemble géographique, encore moins un système de valeurs abstraites, mais une réalité culturelle.

    Au moment même où les intellectuels de Saint-Germain-des-Prés entendaient noyer sans regret une France ringarde dans le grand bain multiculturaliste, abolissaient toute référence aux racines chrétiennes et célébraient une Europe du marché (1983 est l’année du tournant libéral et européiste de Mitterrand), l’écrivain abordait sans complexes la nécessité de l’identité nationale. Écrasés entre l’Allemagne et la Russie, ces petits pays, qui ont donné au XIXe siècle une effervescence culturelle prodigieuse (songeons à la musique européenne qui serait peu de chose sans elles), se sont toujours posé la question de leur survie.

    À lire aussi Milan Kundera fait don de sa bibliothèque personnelle à Brno, sa ville natale

    «La petite nation est celle dont l’existence peut être à n’importe quel moment mise en question, qui peut disparaître, et qui le sait», écrit Kundera. «Toutes les nations européennes risquent de devenir bientôt petites nations et de subir leur sort», prédisait-il.

    Nous y sommes. Coincés entre les mastodontes chinois et américain, hantés par le vide spirituel, le déclassement économique et la submersion migratoire, nous sommes tous devenus tchèques, hongrois et polonais. Le patriotisme de conquête d’un Bonaparte a laissé place au «patriotisme de compassion» prôné par Simone Weil, le «sentiment de tendresse poignante pour une chose belle, précieuse, fragile et périssable». 

    Pour le pire comme pour le meilleur. Car, ce que nous enseigne également l’Est, c’est que l’adversité est aussi l’aiguillon du génie culturel et de la résistance politique.

    Dans deux textes opportunément réédités, Milan Kundera liait la survie des petites nations d’Europe centrale à leur capacité à maintenir leur culture vivante. Elles ont pour nous, aujourd’hui, valeur d’exemple.

    *********************************

    Un Occident kidnappé. Ou la tragédie de l’Europe centrale, Milan Kundera, Gallimard  Gallimard

  • Plus de 10.000 militants irlandais pro-vie marchent contre la culture de la mort

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    D'iFamNews :

    Les militants irlandais pro-vie marchent contre la culture de la mort

    À la suite de l'annulation de l'arrêt Roe v. Wade aux États-Unis, plus de 10 000 militants pro-vie se sont rassemblés à Dublin, en Irlande, pour réclamer le rétablissement de la protection de la vie des enfants à naître dans leur pays.

    6 juillet 2023

    Ces défenseurs ont trouvé une motivation supplémentaire pour protester, car les rapports suggèrent une forte augmentation des cas d’avortement, associée à une législation potentielle qui pourrait libéraliser davantage les lois sur l’avortement. Les organisateurs du rassemblement ont souligné l’urgence d’offrir de véritables choix aux femmes, des choix qui respectent et nourrissent la vie au lieu d’y mettre fin. Le message résonne avec la récente victoire de la cause pro-vie aux États-Unis, illustrant l’importance de la persévérance dans la poursuite des mesures en faveur de la vie.

    Niamh Uí Bhriain, représentante de l’Institut de la vie, a fait part de la frustration palpable et des regrets ressentis par de nombreux citoyens irlandais en raison de l’augmentation du nombre d’avortements. Au début de l’année, il a été signalé que plus de 8 500 avortements ont eu lieu en 2022, ce qui représente une augmentation inquiétante de 27 % par rapport à 2019. Lors de son passage sur The Niall Boylan Podcast, Uí Bhriain a partagé le sentiment commun de regret parmi ceux qui ont voté contre le huitième amendement pro-vie en 2018, en admettant qu’ils n’avaient pas anticipé un changement aussi radical vers des avortements sans restriction.

    Le Rassemblement pour la vie a rassemblé un large éventail de partisans de l’avortement, avec des pancartes et des banderoles faisant écho à leur plaidoyer en faveur d’une intervention du gouvernement pour freiner les avortements massifs, qu’ils considèrent comme une profonde tragédie pour leur avenir. L’Irlande a été invitée à suivre l’exemple des États-Unis, qui ont récemment annulé l’arrêt Roe v. Wade après près de cinq décennies de campagnes permanentes menées par des militants pro-vie. La récente décision de la Cour suprême des États-Unis a ouvert la voie à plus d’une douzaine d’États pour réintroduire des protections pour les enfants à naître.

    Actuellement, la loi irlandaise autorise les avortements au cours du premier trimestre, avec des autorisations limitées pour les stades plus avancés de la grossesse. Malgré l’instauration d’une période d’attente de trois jours et de certaines protections de la conscience pour les travailleurs de la santé pro-vie, les dirigeants pro-vie sont très inquiets. Ils prévoient la disparition potentielle de ces garanties minimales, car les discussions législatives envisagent d’étendre les avortements à toute raison jusqu’à six mois et d’éliminer la période d’attente. Dans le même temps, les professionnels de la santé peuvent être contraints de participer à des procédures qui vont à l’encontre de leur position pro-vie.

    Peadar Tóibín, leader de Aontú [political party], a décrit la lutte politique intense qui se déroule en Irlande, la majorité des factions politiques plaidant en faveur d’une plus grande accessibilité à l’avortement. Trevor Hayes, consultant en gynécologie-obstétrique en Irlande, s’est fait l’écho de ses sentiments et a souligné l’impact négatif de la dilution des protections de la conscience sur le personnel de santé. Mme Hayes a prévenu que le fait d’obliger les professionnels de la santé à pratiquer des avortements pourrait conduire à un exode des talents du domaine médical, ce qui aggraverait la pénurie déjà existante et aurait des répercussions négatives sur les services de santé destinés aux femmes. Dans un puissant réquisitoire, Mme Hayes a déclaré : “L’avortement ne sert pas les femmes. C’est le signe que nous les avons absolument laissées tomber”.

  • Au risque de l’histoire : Pie XII et la renaissance d’une chrétienté européenne?

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    « L’émission « Au Risque de l’Histoire » nous plonge au coeur de ce que certains ont appelé « l’Europe Vaticane ». Si le débat sur les racines chrétiennes de l’Europe est connu de tous, les relations qu’ont pu entretenir trois pères fondateurs de l’Europe avec le Saint-Siège le sont beaucoup moins. La foi de Schuman en France, Gasperi en Italie et Adenauer en Allemagne n’est donc pas pour rien dans la construction européenne du lendemain de la Seconde Guerre mondiale. De même, la démocratie chrétienne a largement contribué à la propagation d’un certain idéal européen. Quel rôle a donc joué le Saint-Siège et, en particulier, la figure centrale du Pape Pie XII ? Et peut-on véritablement parler d’une « Europe vaticane », avant même l’apparition d’une Europe économique ? « Les relations entre Gasperi et Pie XII n’étaient pas bonnes, Pie XII étant constamment agacé des prises de position de Gasperi qui refusait de prendre ses ordres au Saint-Siège et lui a même refusé une audience. » relativise Philippe Chenaux, Professeur d’Histoire de l’Église moderne et contemporaine à l’Université du Latran. « Ce projet d’Europe est notamment porté par les différents partis démocrates-chrétiens, pas seulement en Italie, mais aussi dans tous les pays d’Europe. » précise Martin Dumont chercheur en Histoire des Religions à Sorbonne Université. Retrouver la suite des échanges dans ce nouveau numéro d’Au Risque de l’Histoire. »

    Mémoires d’un monde disparu…

     

  • France : des émeutes ? Non : une insurrection !

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    De Philippe Oswald sur La Sélection du Jour :

    Des émeutes ? Non : une insurrection !

    Les émeutes de Nanterre ont mis le feu à la France. Un scénario devenu presque banal : une bavure policière, un jeune homme de 17 ans multirécidiviste tué à bout portant au cours d’un refus d’obtempérer au volant d’un bolide à Nanterre. Cette cité s’enflamme... et l’incendie se propage comme une traînée de poudre aux « banlieues » et à une vingtaine de villes, grandes, moyennes et petites, dans toute la France et jusqu’à Bruxelles... Voitures, bus, trams incendiés, mobilier urbain vandalisé, commerces pillés, mairies et commissariats attaqués, et même les portes de la prison de Fresnes sont touchées !

    Les premières réactions des autorités n’étaient pas de nature à étouffer les flammes : dès le matin du 28 juin, à Marseille, le président de la République a qualifié le tir du policier d’acte « inexplicable » et « inexcusable ». Quelques heures plus tard, à l’Assemblée nationale, la première ministre, Élisabeth Borne, a estimé que « les images choquantes » diffusées sur les réseaux sociaux montraient une intervention de police « qui n'est manifestement pas conforme aux règles d'engagement de nos forces de l'ordre ». Autant dire que la cause semblait entendue sans autre forme de procès, a déploré Élisabeth Lévy, la directrice de Causeur, au micro de Sud-Radio. En plus de ces déclarations du chef de l’État et de la première ministre, l’Assemblée nationale s’est levée et a observé une minute de silence pour rendre hommage à la victime, ce qui a indigné Elisabeth Lévy : « Nahel c’est très triste, mais il n’est pas mort pour la France, il n’est pas mort en héros... C'est totalement démago. Et pourquoi ? Pour calmer le jeu ! [...] La lâcheté n’est pas une politique. » Ou si c’en est une, la poursuite des émeutes a montré qu’elle n’était pas payante.

    Après une première nuit chaotique, Emmanuel Macron a changé de registre pour dénoncer « des scènes de violences injustifiables ». Après une deuxième nuit explosive, le président de la République a convoqué une cellule interministérielle de crise le jeudi 29 juin, suivie d’une autre, le 30 juin, après une troisième nuit de déchaînements. Le président a dénoncé « une instrumentalisation inacceptable de la mort d'un adolescent » et annoncé que « des moyens supplémentaires » allaient être déployés par le ministre de l'Intérieur. Malgré le déploiement de 40 000 policiers et gendarmes, mais aussi d'unités du Raid et de la BRI, la nuit du 29 au 30 juin a de nouveau été marquée par de très nombreuses violences dans la plupart des villes de France. Au total, dans la nuit de jeudi à vendredi, 875 personnes ont été interpellées en France, dont 408 à Paris et sa proche banlieue, selon le ministère de l'Intérieur. Bilan à compléter par les chiffres donnés par le président de la République lui-même : 492 bâtiments dégradés, 2 000 véhicules brûlés et 3 880 incendies allumés sur la voie publique dans toute la France, pour la seule nuit du 29 au 30 juin.

    Pour expliquer ces émeutes, on entend parler à nouveau de « relégation sociale » dans des « banlieues abandonnées ». Vincent Trémolet de Villers ne croit pas à la pertinence de cette explication. Dans son éditorial d’Europe 1 (30 juin, en lien ci-dessous), il la juge « doublement fausse » :

    - D’une part, explique-t-il, beaucoup d’émeutiers exploitent ce drame pour déchaîner une violence qu’ils pratiquent rituellement le Jour de l’An, le 14 juillet ou après un match de foot... « Ce sont des émeutiers d’opportunité qui dès qu’ils le peuvent agressent les policiers, les pompiers, les journalistes ».

    - D’autre part, il ne s’agit pas de jeunes « abandonnés » dans ces quartiers où ont été engloutis des dizaines de milliards pour construire écoles, bibliothèques, salles de sport, murs d’escalade, et autres bâtiments périodiquement vandalisés, dont les habitants des campagnes ne verront jamais l’ombre. « La vérité, c’est que cette jeunesse n’est pas abandonnée, elle est déshéritée ». Quelle différence ? « C’est celle entre la matière et l’esprit : ces jeunes sont déshérités parce qu’ils ont été privés de notre héritage immatériel, héritage que nous avons nous-mêmes bradé. [...] Ils ont été privés des deux piliers de la civilisation : l’école et l’autorité ». Celle-ci a été récupérée par des islamistes et/ou par des trafiquants de drogue dont on soupçonne qu’ils sont à la manœuvre dans ces « quartiers » pour y reprendre leur business en anticipant une nouvelle défaite de l’État. D’où l’enjeu crucial d’une réponse dont la fermeté ne soit plus seulement verbale mais pénale, en attendant une refonte de fond en comble de notre système judiciaire et une réforme drastique de notre politique migratoire. À Nanterre, lors de la curieuse « marche blanche » où il s’agissait de « venger » la mémoire de Nahel, ce n’est pas un drapeau français mais bel et bien un drapeau algérien qui flottait au-dessus du cortège. Comment ne pas voir que toutes ces émeutes participent à une insurrection ethnique, religieuse, civilisationnelle appelée à connaître d’autres manifestations ?

    Pour aller plus loin :

    Les déshérités et les enfants gâtés de la République

    >>> Écouter sur Europe 1

  • Victoire pro-vie à Malte

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    D'IFamNews :

    Le mouvement pro-vie sort victorieux du rejet par Malte de la légalisation de l’avortement

    28 juin, 2023

    Le mouvement pro-vie de Malte est sorti victorieux de sa lutte pour maintenir l’avortement illégal dans le pays. Le gouvernement maltais a récemment publié une nouvelle version de l’amendement sur l’avortement, précisant que le meurtre d’enfants à naître ne sera pas légalisé. L’amendement vise à codifier les pratiques de sauvetage existantes à Malte et à fournir des garanties supplémentaires pour les mères, les enfants à naître et les médecins.

    Le gouvernement a reformulé l’amendement en réponse à la pression écrasante exercée par une coalition pro-vie composée de médecins, d’avocats, d’éthiciens, de juges et de dizaines de milliers de citoyens qui ont signé des pétitions. La coalition a exprimé ses préoccupations par le biais de courriels, de manifestations et des médias sociaux, envoyant un message clair selon lequel le projet de loi initial était inacceptable pour le peuple maltais.

    Le mouvement pro-vie de Malte est reconnaissant au gouvernement d’avoir écouté ses préoccupations. La coalition, menée par des organisations telles que Life Network Foundation, Doctors For Life et I see Life, a été soutenue par divers groupes pro-vie, des ONG et un groupe d’experts composé de professionnels de tout le pays.

    Miriam Sciberras, PDG de la Life Network Foundation, a exprimé son soulagement face à la nouvelle version de l’amendement, déclarant qu’elle leur permettait de se concentrer sur l’aide aux mères en situation de crise et sur la prise en charge de leurs enfants. Elle a souligné que Malte est une nation pro-vie qui valorise chaque vie, y compris celle de la mère et de l’enfant à naître.

    La bataille pour maintenir l’avortement illégal à Malte a commencé en 2021 après qu’une touriste américaine a demandé un avortement qui lui a été refusé. Par la suite, le gouvernement a annoncé une révision de l’interdiction de l’avortement, certains préconisant un régime plus permissif. Cependant, le mouvement pro-vie s’est mobilisé et a exigé le maintien du régime existant, qui permet aux médecins d’intervenir pour sauver la vie d’une mère. Malte a un bilan louable en matière de santé maternelle, aucun cas de mortalité maternelle n’ayant été enregistré au cours de la dernière décennie.

    Malgré les informations erronées diffusées par les médias, les efforts du mouvement pro-vie ont permis d’empêcher la légalisation de l’avortement. Reuters a reconnu l’impact des manifestations sur la décision du gouvernement, en soulignant le rôle du mouvement pro-vie.

    À Malte, les médecins sont déjà protégés pour intervenir si la vie de la mère est en danger, même si cela entraîne la mort de l’enfant. Le cas qui a motivé l’examen de l’avortement ne représentait pas une menace pour la vie de la mère, comme l’a établi le tribunal. Cependant, elle a été utilisée comme argument par les partisans de la légalisation de l’avortement. La victoire du mouvement pro-vie garantit que les enfants à naître restent protégés à Malte.

    Cette réussite est attribuée au travail acharné et au dévouement de milliers de citoyens maltais, dont le président George Vella, qui s’est fermement opposé à la légalisation de l’avortement. Leurs efforts ont permis d’assurer la protection continue des enfants à naître à Malte, marquant un moment de célébration et de gratitude pour le mouvement pro-vie.

  • Plus d'un demi-million de personnes ont quitté l'Église catholique allemande en 2022

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    De Luke Coppen et Brendan Hodge sur The Pillar :

    Les catholiques allemands ont quitté l'Église en nombre record l'année dernière

    28 juin 2023

    Un nombre record de 522 821 personnes ont officiellement quitté l'Église catholique en Allemagne en 2022, selon de nouvelles statistiques.

    Si l'on tient compte des décès, le nombre de membres de l'Église a diminué de 708 285 en 2022, avec seulement 1 447 personnes rejoignant l'Église pour la première fois et 3 753 personnes réadmises.

    Le précédent record de "sorties de l'Église" avait été établi en 2021, avec 359 338 personnes ayant quitté l'Église, ce qui représentait en soi une augmentation significative par rapport à 2020, où 221 390 personnes avaient quitté l'Église. 

    Les nouveaux chiffres ont été publiés le 28 juin par la conférence épiscopale allemande et les 27 diocèses du pays.

    La perte de plus d'un demi-million de catholiques signifie qu'il y a maintenant 20 937 590 membres de l'Église en Allemagne, ce qui représente 24,8 % de la population totale de 84 millions d'habitants, contre 26 % l'année précédente. 

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  • Le catholicisme en France pourrait bientôt devenir minoritaire mais plus traditionnel, selon les experts

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    De Solène Tadié sur le National Catholic Register :

    Le catholicisme en France pourrait bientôt devenir minoritaire mais plus traditionnel, selon les experts

    Dans le pays connu comme la "fille aînée de l'Église", l'islam et le protestantisme évangélique pourraient atteindre des positions hégémoniques au cours des prochaines décennies, tandis que le catholicisme s'ancrerait dans une dynamique plus orthodoxe.

    26 juin 2023

    L'annonce aujourd'hui de la démission de deux évêques français souffrant d'épuisement épiscopal et la publication imminente d'un rapport potentiellement dévastateur sur les allégations d'abus sexuels au sein de la Communauté Saint-Jean en France ont attiré une nouvelle fois l'attention sur l'état fragile de l'Église en France. Le catholicisme est-il aujourd'hui en voie d'extinction en France, "fille aînée de l'Église" et patrie de saint Louis et de sainte Jeanne d'Arc ? 

    Des études sur l'évolution du paysage religieux du pays l'ont déjà suggéré au cours des derniers mois. La plus récente d'entre elles montre que le catholicisme est la religion qui connaît le plus fort déclin et le plus faible taux de transmission intrafamiliale.

    Ces résultats ont conduit l'historien et sociologue des religions Guillaume Cuchet à suggérer que, dans quelques décennies, le catholicisme pourrait être minoritaire, dépassé par l'islam, le protestantisme évangélique et, surtout, par les personnes sans religion. Dans le même temps, cette tendance devrait s'accompagner d'une approche plus traditionnelle et plus pratiquante chez les catholiques minoritaires.

    Si ces prévisions se vérifient, le visage de la France, dont l'histoire de 1500 ans a commencé avec le baptême du roi Clovis par saint Remi, sera profondément modifié, tout comme celui de la pratique catholique elle-même.

    L'effondrement de la transmission familiale

    Ce déclin du catholicisme, contre lequel Cuchet a souvent mis en garde ces dernières années, s'est accéléré de façon spectaculaire depuis 2008, comme le montre l'enquête "Trajectoires et Origines 2" (TEO2) commandée par l'INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques). Les résultats de cette enquête ont été rendus publics en avril 2023. 

    En effet, seuls 25 % des Français âgés de 18 à 59 ans se déclarent catholiques en 2020, contre 43 % en 2008 selon l'enquête Trajectoires et Origines 1. Alors que les personnes sans religion sont passées de 45 % à 53 %, l'islam a progressé de 37 % au cours de la même période, et une autre étude indique que les musulmans représentent aujourd'hui environ 10 % de la population totale de la France

    Commentant l'étude dans une interview accordée au magazine La Vie, M. Cuchet a également souligné la "montée spectaculaire" des protestants évangéliques au cours de la dernière décennie, qui représentent une part croissante des 9 % de la population française qui sont des chrétiens non catholiques. 

    Ces données ont conduit le sociologue à émettre l'hypothèse que le catholicisme pourrait devenir, "un jour assez proche", la deuxième, voire la troisième religion du pays.

    Pour l'historien Yann Raison du Cleuziou, spécialiste du catholicisme contemporain et auteur de Qui sont les Cathos aujourd'hui ?, cette théorie est presque une évidence mathématique. 

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