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Europe - Page 17

  • La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) stigmatise les personnes avec trisomie 21

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    Du site de la fondation Jérôme Lejeune :

    La CEDH stigmatise les personnes avec trisomie 21

    15 décembre 2023

    De plus en plus souvent, la question de la dignité des personnes avec une trisomie 21 est portée devant la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH). Celle-ci vient de condamner la Pologne dans une affaire qui opposait une femme polonaise souhaitant avorter de son enfant porteur de trisomie 21 à son pays.

    En janvier 2021 en Pologne, le diagnostic d’une trisomie 21 est annoncé à une femme enceinte. Celle-ci prend alors la décision d’avorter de son enfant porteur de trisomie 21. La Pologne le permettait par sa loi de 1993 mais l’interdit depuis une décision de la Cour Constitutionnelle de 2020 : la maladie ou le handicap ne peuvent plus devenir un critère discriminant de naissance, rappelant par-là que toute vie, quelle que soit sa fragilité ou sa déficience, possède une valeur intrinsèque inaliénable. La femme enceinte, se voyant refuser l’IMG en Pologne, se rend dans une clinique privée aux Pays-Bas pour avorter. Mais elle dépose une requête devant la Cour européenne des droits de l’homme contre son pays.

    Le 14 décembre dernier, la CEDH a rendu son jugement dans cette affaire. La CEDH considère que la décision de la Cour Constitutionnelle de 2020 (qui bannit l’avortement pour cause de handicap) n’est pas valide, à cause d’un problème de nomination des juges. Il ne reste donc que la loi de 1993 (qui permet l’IMG), toujours en vigueur. C’est ainsi que – empêcher la femme enceinte d’avorter son enfant porteur de trisomie 21 – alors que la loi le permet, constitue une violation de l’article 8 « Droit au respect de la privée et familiale ». La Pologne est condamnée.

    Si la CEDH rappelle que « l’article 8 ne peut être interprété comme conférant un droit à l’avortement » (§94), sa décision stigmatise les personnes porteuses de trisomie 21 et contrevient à l’article 14 de la Convention qui dispose que nul ne peut faire l’objet d’une discrimination en raison de son handicap.

    Marina Casini, présidente de la Fédération européenne One Of Us [1] s’interroge : « Tôt ou tard, les pays occidentaux finiront par être mis face à leurs contradictions : comment accepter l’avortement eugénique quand on est attachés aux droits de l’homme ? La vie d’un bébé porteur de handicap n’a-t-elle aucune valeur ? Toute vie handicapée mérite d’être valorisée comme valant la peine d’être vécue. Il est nécessaire de respecter les droits fondamentaux de tous les individus, et reconnaître la valeur de chaque personne, indépendamment de sa condition génétique ».

    Deux juges de la Cour ont émis une opinion dissidente : « Dans une société démocratique, une approche plus inclusive devrait être privilégiée et cette diversité génétique devrait être perçue non comme une menace mais comme une possible source d’enrichissement ». Ils ont exprimé leurs regrets concernant cette condamnation de la Pologne par la CEDH : « Le présent jugement contribuera à renforcer les préjugés contre la classe extrêmement vulnérable des personnes atteintes de trisomie 21 et à les stéréotyper négativement comme un fardeau pour leurs familles ».

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    [1] ONE OF US / UN DE NOUS est une Fédération européenne d’associations unies pour la vie et la dignité humaine. Elle réunit 50 associations pour la défense de la vie, dont la Fondation Jérôme Lejeune pour la France. Des députés européens en font également partie.

  • La nouvelle Pologne, heureuse et européenne, ne doit rien à voir avec l'ancienne, catholique et traditionnelle

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    De Pawel Lisicki sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    La "nouvelle" Pologne anti-catholique est née

    Le nouveau gouvernement du Premier ministre Donald Tusk est formé sous la bannière de l'agenda bruxellois : perte de souveraineté, écologisme, droit à l'avortement et droits LGBTQ+.

    15_12_2023

    Le 11 décembre, Donald Tusk a été élu premier ministre polonais par le parlement et, le 13 décembre, il a prêté serment devant le président de la République, Andrzej Duda. Nous avons demandé au journaliste Pawel Lisicki, rédacteur en chef de l'hebdomadaire "Do Rzeczy", d'analyser la situation polonaise.

    Le nouveau Premier ministre polonais Donald Tusk a promis de redonner à son pays "la place qui lui revient en Europe". Selon lui, le temps est venu de mettre fin à une impasse froide de huit ans entre Varsovie et Bruxelles. Cela semble être une bonne chose, mais qu'est-ce que cela signifie dans la pratique ?

    Donald Tusk a présenté sa vision d'une Pologne nouvelle et progressiste au cœur de l'UE, dans le discours qui lui a permis de remporter un vote de confiance au Parlement. Mais il n'a pas expliqué ce qu'est exactement une "Pologne progressiste". En fait, son discours comportait de nombreuses contradictions et incohérences. D'une part, il a déclaré au Parlement polonais que "la Pologne retrouvera sa position de leader dans l'Union européenne", d'autre part, il a ajouté que "toute tentative de modifier les traités qui vont à l'encontre de nos intérêts est hors de question... personne ne me surpassera au sein de l'UE".

    Comment cela est-il possible si la tentative de limiter la position polonaise était l'objectif principal de Bruxelles ? Comment la Pologne peut-elle "regagner" quelque chose qu'elle n'a pas du tout perdu ? C'est Bruxelles qui tente de modifier les traités, alors comment Tusk peut-il prétendre qu'il sera à la fois contre et en faveur d'une meilleure coopération avec la Commission européenne ? M. Tusk est un ancien président du Conseil européen et un ancien dirigeant du Parti populaire européen, il devrait donc parfaitement savoir quel est l'objectif réel des modifications des traités européens. Il a promis de "restituer à la Pologne des milliards d'euros" de fonds européens, qui ont été gelés en raison d'un différend entre Bruxelles et le gouvernement sortant de Droit et Justice (PiS) sur des questions d'État de droit. Mais comment la Pologne parviendra-t-elle à le faire sans perdre sa souveraineté ?

    Fin novembre de cette année, le Parlement européen a voté sur le rapport de la commission des affaires constitutionnelles du Parlement européen (AFCO) recommandant des changements aux traités de l'UE. Le document envisage, entre autres, le transfert de plus de compétences des Etats membres vers l'UE, ce qui réduirait encore leur souveraineté. Les nouveaux domaines dans lesquels les États membres devraient céder leur autorité et se soumettre à la compétence exclusive de l'Union sont le climat et l'environnement.

    On peut donc s'attendre à ce que Bruxelles décide du type de voitures que les Polonais peuvent conduire et où ils peuvent les conduire, s'ils doivent payer des quotas de CO2 pour chauffer leurs maisons, et bien d'autres questions en conséquence. Les décisions relatives au climat et à l'environnement seront imposées par la Commission européenne, comme c'est le cas dans d'autres domaines où l'UE dispose déjà d'une compétence exclusive, tels que la politique commerciale commune. Il s'agira de la version la plus radicale de la politique verte, le "Green Deal". Le projet de modification du traité prévoit d'abaisser le seuil de vote au Conseil : de 55 % des pays, représentant 65 % de la population de l'UE, à 50 % des pays, représentant 50 % de la population de l'UE. Ainsi, il sera plus facile de faire passer les propositions de la Commission, tandis qu'il sera plus difficile de bloquer quelque chose. La Pologne perdrait effectivement son droit de veto. Le précédent gouvernement PiS ne l'a pas accepté, mais le nouveau ne s'y opposera pas.

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  • Le catholicisme allemand : au bord du gouffre ou à la pointe du progrès ?

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    De George Weigel sur First Things :

    LE CATHOLICISME ALLEMAND : AU BORD DU GOUFFRE OU A LA POINTE ?

    13 . 12 . 23

    Le 10 novembre, un "Comité synodal" créé par la "Voie synodale" allemande récemment achevée s'est réuni pour la première fois. Le mandat de ce comité est de préparer les bases d'un "Conseil synodal" composé de laïcs, de membres du clergé et d'évêques qui gouverneront l'Église catholique en Allemagne à partir de 2026. L'idée d'un tel "Conseil synodal" a déjà été rejetée par le Saint-Siège. Dans une lettre adressée récemment à quatre laïques allemandes qui avaient démissionné de la "Voie synodale" pour protester contre les déviations par rapport aux vérités et pratiques catholiques établies, le pape François a réaffirmé que le "Conseil synodal" ne peut être concilié "avec la structure sacramentelle de l'Église catholique".

    Le pape a également déclaré ceci à propos de l'état actuel des affaires catholiques en Allemagne :

    Au lieu de chercher le "salut" dans des comités toujours nouveaux et de discuter des mêmes sujets avec un certain repli sur soi, j'ai voulu, dans ma Lettre au peuple de Dieu en Allemagne, rappeler la nécessité de la prière, de la pénitence et de l'adoration, et inviter à s'ouvrir et à aller à la rencontre de "nos frères et sœurs, en particulier ceux qui sont abandonnés sur les marches de nos églises, dans les rues, dans les prisons et les hôpitaux, sur les places et dans les villes". Je suis convaincu que c'est là que le Seigneur nous montrera le chemin.

    A ce sujet, peut-être quelques remarques. 

    Chercher le "salut" dans des comités toujours nouveaux et discuter des mêmes sujets avec un certain égocentrisme" ne décrit-il pas précisément ce que le Synode-2023 a fait pendant quatre longues semaines angoissantes il y a deux mois - et ce que les "phases" préparatoires locales, nationales et continentales du Synode sur la synodalité ont fait, à grands frais de temps et d'argent, au cours des deux dernières années ? 

    Pourquoi le mot "salut" est-il entre guillemets dans la lettre du pape ? Est-ce parce qu'il parle de "sauver" l'institution de l'Église allemande, qui subit une hémorragie de fidèles (et donc une perte de revenus, car moins de fidèles se déclarant catholiques signifie que l'institution reçoit une part moins importante de l'impôt de l'Église allemande) ? Compte tenu du contexte allemand, on peut penser que c'est pour cette raison que le mot "salut" a été mis entre guillemets. Mais on pourrait aussi noter que le thème du salut dans son sens biblique et théologique complet - et la notion corollaire du Seigneur Jésus en tant qu'unique sauveur de l'humanité - n'a pas été exploré en profondeur pendant le Synode 2023, ou pendant le "chemin synodal" allemand.

    Ce qui nous amène à un troisième point : Le pape suggère que le catholicisme institutionnel allemand se sauvera en s'ouvrant aux pauvres, aux déplacés et aux marginaux de la société. L'Église allemande le fait déjà, cependant, en maintenant (avec l'aide de l'impôt ecclésiastique) un réseau considérable d'agences et de programmes de services sociaux. Si la rencontre avec les marginaux était la réponse à l'ennui religieux et à l'anémie évangélique du catholicisme allemand contemporain, l'Église allemande serait devenue un puissant moteur de la nouvelle évangélisation il y a des décennies. 

    Mais ce n'est pas le cas, et ce n'est toujours pas le cas. La raison n'a rien à voir, ou presque, avec l'incapacité à rencontrer les marginaux, mais tout à voir avec la perte de la foi en Jésus comme Seigneur et en l'Église comme son corps sacramentel dans le monde, qui transforme les églises locales en organisations non gouvernementales réalisant de bonnes œuvres. La rencontre avec le Seigneur Jésus dans la Parole et le Sacrement est (pour reprendre la lettre du pape) "ce qui nous montrera le chemin".

    Il est intéressant de constater que, lors du Synode 2023, les questions brûlantes chères à la Voie synodale allemande n'ont pas été abordées par les Allemands, mais par d'autres. Le président de la conférence épiscopale allemande, Mgr Georg Bätzing, a fait preuve de gemütlichkeit tout au long du processus, un sourire constamment sur son visage. Ce profil délibérément bas reflète peut-être le fait que les dirigeants de l'épiscopat allemand reconnaissent qu'il serait déconseillé d'enflammer les choses à Rome, compte tenu de la situation conflictuelle dans laquelle ils se trouvent chez eux. Mais une autre lecture de ces feuilles de thé est possible. 

    Comme nous l'avons déjà suggéré dans cet espace, certains responsables du "Synode sur la synodalité" ont pu considérer la "voie synodale" allemande comme un instrument utile pour ouvrir la voie à une reconfiguration dramatique de la compréhension de soi et de la gouvernance catholiques, déplaçant les poteaux de but si loin vers la gauche que l'ancienne ligne des cinquante yards du Centre vital catholique serait maintenant l'ancienne zone d'en-but à gauche. Ces personnes n'ont peut-être pas voulu que les Allemands prennent une avance telle qu'ils donneraient le change avant que le Synode 2024 ne se réunisse en octobre prochain ; il a donc été conseillé au cheval de bataille allemand de trotter et non de galoper. 

    Ce qui pourrait suggérer que le catholicisme allemand n'est pas considéré dans certains cercles romains comme étant "au bord du gouffre", mais plutôt comme étant "à la pointe du progrès". 

    La chronique de George Weigel "The Catholic Difference" est publiée par le Denver Catholic, la publication officielle de l'archidiocèse de Denver.

    George Weigel est Distinguished Senior Fellow du Ethics and Public Policy Center de Washington, D.C., où il est titulaire de la chaire William E. Simon d'études catholiques.

  • L'Europe délaisse les chrétiens pour protéger l'islam

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    De Luca Volontè sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    L'Europe oublie les chrétiens pour protéger l'islam

    La Commission européenne a présenté des mesures pour lutter contre les crimes de haine fondés sur la religion : l'absence de soutien réel aux catholiques, qui sont les plus touchés selon les données de l'OCDE et de l'OIDACE, est inquiétante. 

    13_12_2023

    Un peu plus tard que les initiatives irrationnelles et insensées de la Maison Blanche, ses vassaux européens de la Commission européenne ont présenté le 6 décembre une série de mesures et de recommandations pour contrer les crimes de haine à travers l'Europe, en particulier contre les communautés juives et musulmanes, mais sans oublier les communautés LGBTI. Si ces mesures apparaissent tardives mais justifiées au regard des menaces et dangers croissants que subissent les communautés juives dans certains pays européens comme l'Allemagne, la France, l'Autriche et la Belgique, elles sont franchement injustifiables à l'égard des communautés musulmanes, tandis que l'absence de soutien réel aux communautés catholiques et aux fidèles chrétiens est inquiétante.

    Encore plus indigeste et à courte vue est la décision de ne pas avoir envisagé explicitement des mesures contre la violence, les crimes de haine et les menaces contre les communautés catholiques et chrétiennes européennes, les bâtiments et les fidèles, qui, selon le rapport annuel de l'OIDACE, ont augmenté de 44% en Europe au cours de l'année écoulée. L'Observatoire de l'intolérance et de la discrimination envers les chrétiens en Europe (OIDAC Europe), basé à Vienne, a dénoncé dans son rapport annuel le fait que "les principaux pays pour les crimes de haine anti-chrétiens sont l'Allemagne, l'Italie, la France, l'Espagne et la Pologne, le Royaume-Uni et l'Autriche", documentant "en 2022, 748 crimes de haine anti-chrétiens dans 30 pays différents, allant des incendies criminels, graffitis, profanations et vols aux agressions physiques, insultes et menaces".

    Des chiffres également confirmés par ceux enregistrés par l'OSCE, l'Organisation intergouvernementale pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), qui "a recensé 792 crimes de haine anti-chrétiens dans 34 pays européens", ce qui "fait des chrétiens le groupe religieux le plus visé après les croyants juifs". Ainsi, tant les plaintes que les incidents de l'année écoulée montrent une prévalence dramatique de la violence et des menaces contre les croyants, les lieux de culte et les personnes appartenant aux religions judéo-chrétiennes, mais pour la Commission, comme pour M. Biden au début du mois de novembre dernier, la protection doit concerner les communautés islamiques et contrer l'islamophobie, et certainement pas protéger les Juifs, les Chrétiens et les Catholiques. Pour la Commission, l'Autriche a enregistré une augmentation de 300% des incidents antisémites par rapport à 2022, tandis que les Pays-Bas ont observé une augmentation de 800% par rapport à la moyenne mensuelle précédente, tandis que dans la seconde moitié d'octobre, le nombre d'incidents antimusulmans en Allemagne a augmenté avec 10 attaques contre des mosquées et un "nombre élevé de cas non détectés".

    La Commission, qui a présenté ses initiatives lors d'un point presse des vice-présidents Vera Jurova et Margaritis Schinas, complétera son fonds pour la protection des lieux publics et des lieux de culte de 30 millions d'euros en 2024, dont 5 millions d'euros seront spécifiquement affectés à la lutte contre l'antisémitisme. L'Association juive européenne (EJA) a salué le "sérieux et la diligence" de la communication de la Commission, en particulier l'augmentation du financement de 5 millions d'euros pour protéger les lieux de culte juifs et l'ouverture anticipée des demandes pour le Fonds de sécurité intérieure à 2023 au lieu de 2024.

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  • France : le "baby crash"

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    Pourquoi la France ne fait-elle plus d’enfants ? (DÉBAT)

    Selon l’Insee, la France a comptabilisé 726 000 naissances en 2022, le chiffre le plus faible depuis la fin de Seconde Guerre mondiale. La baisse des naissances est un phénomène qui touche la plupart de nos voisins. Mais pourquoi faisons-nous de moins en moins d’enfants ? Discussion avec Laurent Toulemon, Karine Berger et Gérard-François Dumont :

    Source : “28 Minutes”, Arte

  • Espagne : mieux vaut un chien qu'un enfant ?

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    De Louis Daufresne sur La Sélection du Jour :

    1er décembre 2023

    En Espagne, on préfère les chiens aux enfants

    S'agit-il d'un fait d'Ibère ? L'Espagne compte plus de chiens que d'enfants : 9,3 millions contre 6,7 millions d'humains de moins de 14 ans. Ce chiffre a bondi de 40 % au cours des trois dernières années ! La presse espagnole fait le lien entre dénatalité, pandémie et compagnie canine.

    Ce ne sont pas les chiens d'un côté et les enfants de l'autre. Ce sont les chiens qui prennent la place des enfants. Notons que les identitaires de tout poil font peu de cas de ce grand remplacement qui ne dit pas son nom, alors qu'il est consenti par des populations européennes dont les croyances évoluent à toute vitesse, consciemment ou non. Mais, après tout, pourquoi le chien dont je partage la vie, de la niche au crottoir, ne serait-il pas aussi digne qu'un bébé voire davantage ? L'animal n'offre que bonheur et consolation, quand l'humain ne cesse de contrarier et de décevoir, surtout en grandissant.

    Cette mentalité n'épouse pas un antichristianisme visant à déchoir l'homme de son piédestal biblique. Pour preuve, la photo du Figaro met en scène une famille désireuse de faire bénir ses chiens à l'Église, comme elle le ferait d'un nourrisson promis au baptême… Ce phénomène montre qu'après le Covid et ses confinements, l'index de la cause animale a grimpé à la bourse des valeurs européennes. Le commerce explose, surtout en ville. Madrid compte aujourd'hui une douzaine de garderies canines ; il n'y en avait aucune en 2015. Pour 7 euros de l'heure, on y socialise les toutous.

    Cette réalité nouvelle fait écho à une récente loi sur le bien-être animal, adoptée fin septembre. Il s'agit de responsabiliser les propriétaires dont le nombre justifie qu'on les éduque. Toute personne souhaitant acquérir un chien doit désormais suivre une formation. On ne peut plus laisser un chien plus de vingt-quatre heures seul, sans surveillance, ni l'enfermer sur un balcon, une terrasse, une cave ou dans une voiture fermée.

    Ces interdits ont quelque chose de paradoxal. Pourquoi en formuler, alors que, selon le philosophe barcelonais Victor Gomez Pin, « on observe une tendance à l'humanisation des animaux de compagnie [et que] de nombreux propriétaires recherchent (…) comment stimuler des liens émotionnels avec leurs animaux » ? En clair, si les maîtres ne veulent à leur bête que du bien, pourquoi insister à ce point sur les situations de maltraitance ?

    Au-delà des maux, il y a les mots. Les militants de la cause animaliste s'attachent à supprimer le rapport de propriété chosifiant l'animal. Le Figaro relève : « On entend parler en Espagne de "guide", voire d'humain, car si l'on parle du chien de Tartempion, on doit pouvoir se référer à l'humain de Rocky. Quant à l'animal, il n'est plus toujours "de compagnie" mais commence à être qualifié de "compagnon animal", plus égalitaire. » Quel sens donner à cette quête d'égalité inter-espèces ? La question ne peut que laisser perplexe, « l'homme [étant] la seule espèce susceptible de revendiquer l'égalité », souligne Victor Gomez Pin. De la même manière, peut-on octroyer des droits aux animaux ? Au sens strict, la chose est compliquée vu qu'il n'y a pas de droits sans devoirs, et qu'en la matière, on ne peut rien attendre ni exiger des animaux.

    Quoi qu'il en soit, ce débat renvoie à un problème plus profond« presque religieux par lequel l'homme rejette sa propre singularité dans un élan nihiliste », ajoute le philosophe interrogé par Le Figaro. Cette thèse est contestable. Humaniser les animaux peut aussi s'entendre comme une manière pour l'homme de se grandir lui-même ou, à tout le moins, de ne pas s'avilir. En 1597, le pape Pie V avait interdit les corridas dans toute la chrétienté, sous peine d'excommunication. L'Église y voyait alors de « sanglants et honteux spectacles dignes des démons et non des hommes », indiquait la bulle De salute gregis que l'on peut traduire par Soucieux du salut de son troupeau, ce dernier mot étant, pour un chrétien, chargé d'un sens commun avec le règne animal.

    Depuis 2021, le code civil reconnaît Outre-Pyrénées « le caractère sensible des animaux ». Maintenant que le chien prend plus d'importance que les enfants, que la loi sur le bien-être animal conditionne davantage les esprits, la cause animaliste peut envisager encore plus sereinement l'étape suivante : la chasse et la corrida, lesquelles sont les principales cibles de son combat.

    Louis Daufresne

    Pour aller plus loin :

    En Espagne, quand les chiens prennent la place des enfants

    >>> Lire l'article sur Le Figaro

  • Comment la Cour européenne des droits de l’homme est en train de construire un droit à mourir

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    De Gregor Puppinck sur gènéthique.org :

    « Comment la Cour européenne des droits de l’homme est en train de construire un droit à mourir »

    28 novembre 2023

    Alors que la Cour européenne des droits de l’homme s’apprête à juger, le 28 novembre, une affaire concernant l’euthanasie, Grégor Puppinck, docteur en droit et directeur du Centre européen pour le droit et la justice (ECLJ), estime que l’institution européenne cherche à affirmer de nouveaux droits, aux dépens du bien commun.

    Oserais-je l’écrire ? Il y a dix ans, un ancien juriste de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) m’a montré une feuille de papier présentant les étapes passées de la jurisprudence de cette Cour en matière d’euthanasie. Figuraient aussi sur cette feuille des étapes futures conduisant à la reconnaissance progressive, jugement après jugement, d’un droit de l’homme à la mort volontaire, c’est-à-dire au suicide assisté et à l’euthanasie. Chaque étape, passée et future, de la construction de ce « droit » était clairement indiquée sur une « timeline ». Bien sûr, seules les étapes passées étaient associées à des références jurisprudentielles. Il s’agissait visiblement d’un document juridique stratégique. Bien que présenté comme authentique, je ne peux aucunement l’affirmer, ni le prouver, et mon informateur ne m’a pas permis d’en faire une copie.

    Quoi qu’il en soit, ce document m’a stupéfié, si bien que j’entrepris d’en vérifier l’exactitude. Cela aboutit à la publication d’une étude qui constatait effectivement, et exposait, comment la CEDH construit pas à pas un droit à la mort volontaire. Cette étude décrivait une construction jurisprudentielle ingénieuse, qui, à coups de citations ambiguës, érige sur le vide un « droit » non seulement absent de la Convention européenne des droits de l’homme, mais aussi contraire à sa lettre et à l’intention de ses rédacteurs. En effet, adoptée peu de temps après la Seconde Guerre mondiale, la Convention européenne des droits de l’homme pose clairement, en son article 2, le principe suivant lequel « la mort ne peut être infligée à quiconque intentionnellement ». Elle ne prévoit aucune exception en cas de consentement de la personne tuée (cf. « Exception d’euthanasie » : « un concept virtuel » pour « entrouvrir la porte »).

    Pourtant, ce principe fondamental n’a pas empêché la Cour de construire un tel droit à recevoir la mort, par glissements successifs. Pour ce faire, elle a déplacé la question de la mort volontaire du terrain de l’article 2 sur celui du fameux article 8 de la Convention. Celui-ci, initialement conçu pour protéger la vie privée et familiale, est interprété de façon extensive par la Cour pour affirmer de nouveaux droits ou pour empêcher l’expulsion d’étrangers. La méthode est simple : il suffit à la Cour de faire entrer une situation ou une pratique dans le champ d’application de la vie privée ou familiale pour obliger les Etats à justifier leurs législations et décisions restrictives en la matière. Dénonçant cette attitude de la Cour, l’ancien juge Küris en vint à écrire que l’article 8 s’était transformé en « article ∞ », tant sa portée est devenue infinie.

    Une conception individuelle et relative de la dignité

    Dans un premier temps, la Cour européenne s’est prononcée sur une série de requêtes introduites par des personnes demandant le droit de mourir. Dans ces affaires Pretty, Haas, Koch, Gross jugées entre 2002 et 2013, les requérants étaient malades, handicapés ou simplement lassés de vivre. La Cour a alors jugé que cette demande de mourir trouvait un fondement dans l’article 8 de la Convention, et que les Etats devaient justifier au cas par cas leurs refus de fournir des poisons aux requérants ; l’article 2 les obligeant seulement à limiter les risques d’abus, afin d’empêcher un individu « de mettre fin à ses jours si sa décision n’intervient pas librement et en toute connaissance de cause ».

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  • Que restera-t-il de la France d’avant dans la France d’après ?

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    Le site "Pour une école libre au Québec" a retranscrit les propos de Jérôme Fourquet et Jean-Pierre Le Goff dans le cadre des Rencontres du Figaro (video) :

    École, famille, immigration : que restera-t-il de la France d’avant dans la France d’après ?

    Évoquer la France d’hier pour comprendre celle de demain et ausculter notre présent : c’est la tâche à laquelle se sont attelés Jérôme Fourquet et Jean-Pierre Le Goff dans le cadre des Rencontres du Figaro.

    20 novembre 2023

    LE FIGARO. - Vous avez publié, Jean-Pierre le Goff, La France d’hier il y a cinq ans et cette année vous poursuivez cette plongée dans le passé avec Mes années folles (Robert Laffont). Aujourd’hui, que reste-t-il de la France d’hier ?

    Jean-Pierre LE GOFF. – Pas grand-chose, répondrais-je spontanément. Mais encore faut-il s’entendre sur ce qu’on appelle la France d’hier et de quelle période historique au juste il est question. La France d’hier dont je parle est celle de la seconde moitié du XXe siècle, des années 1950 et 1960, en sachant qu’entre la fin de la Seconde Guerre mondiale et les années 1960, il s’est produit une modernisation rapide du pays qui l’a profondément transformé.

    Pour le dire de façon schématique, au lendemain de la guerre, la France reste encore un pays rural avec des traditions ancestrales, des valeurs de stabilité et de modération liées à la civilisation paysanne. Le christianisme continue d’imprégner la société et le catholicisme demeure la religion de la grande majorité des Français. Il existe également un mouvement ouvrier dynamique et structuré avec ses syndicats, ses associations d’entraide et d’éducation populaire, au sein duquel dominent le Parti communiste et la CGT. Au tournant des années 1950 et 1960, la France entre dans une nouvelle étape de la modernité marquée par le développement de la société de consommation, des loisirs et de ce qu’on appelle alors les « mass medias ».

    La France d’hier, celle des années 1950-1960, c’est celle qui reste encore liée à une histoire ancestrale et qui, en même temps, se modernise rapidement pour aboutir à une nouvelle société qui va entraîner sur une échelle de masse des changements de mentalités et de comportements dans les domaines de la consommation, des loisirs et des mœurs. L’acquisition de nouveaux biens de consommation, la valorisation de la vie privée et des loisirs comme lieux de l’épanouissement participent d’un individualisme hédoniste qui se développe dès cette époque et commence à mettre en question la centralité du travail et la solidité des appartenances et des engagements collectifs. C’est précisément dans ce contexte de bouleversement rapide de la société française et de l’allongement de la scolarité que va se développer le «peuple adolescent» (expression que j’emprunte à Paul Yonnet). On ne comprend rien à mai 68 et à la révolution culturelle qui va suivre sans prendre en compte cette nouvelle situation historique dans l’ensemble de ses aspects. N’est-ce pas de cette France-là que nous avons hérité ?

    Jérôme Fourquet , votre livre s’appelle La France d’après. Philippe de Villiers, en 2005, disait : «La France d’après, c’est la France d’après la France…»

    Jérôme FOURQUET. – Nous sommes encore en France, il subsiste encore un certain nombre de vestiges de ce pays décrit par Jean-Pierre Le Goff , mais s’est ajouté, comme sur une toile bigarrée, toute une série d’ingrédients absolument nouveaux. Toutes les évolutions évoquées se sont accélérées depuis une trentaine d’années. La centralité du travail était encore valide dans les têtes au début des années 1990. Lorsque l’Ifop interroge les Français à cette époque, 60 % d’entre eux disent que le travail est très important dans leur vie, contre 31 % pour les loisirs. Aujourd’hui, 21 % des Français considèrent que le travail est très important dans leur vie, et on est passé à 42 % sur la thématique des loisirs. Nous sommes dans un moment tectonique où de vieilles plaques survivent, et de nouvelles émergent, ce qui donne ce paysage kaléidoscopique. Un autre changement majeur réside dans l’accroissement spectaculaire des influences culturelles étrangères, et notamment l’américanisation du pays qui s’est manifestée en profondeur dans tous les tissus de la société. Ce processus commencé dès les années 1950 s’est surmultiplié pour aboutir à un produit totalement inédit que j’appelle La France d’après.

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  • Quelle est la portée du conflit entre Bätzing et Gadecki ?

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    De Luke Coppen sur The Pillar :

    Bätzing c. Gądecki : Qu'est-ce qui se cache derrière l'affrontement ?

    27 novembre 2023

    Le différend qui couvait entre le président de la conférence épiscopale allemande et son homologue polonais s'est dramatiquement envenimé dimanche.

    Le journal polonais Rzeczpospolita a publié le 26 novembre le texte intégral d'une lettre de l'évêque Georg Bätzing et de l'archevêque Stanisław Gądecki.

    Dans la lettre du 21 novembre, Mgr Bätzing a vivement critiqué Mgr Gądecki pour avoir écrit une lettre au pape sur la "voie synodale" controversée de l'Allemagne sans le consulter, décrivant cela comme un "comportement très peu synodal et peu fraternel".

    Qui sont ces deux dirigeants de l'Église ? Pourquoi sont-ils en désaccord ? Est-ce vraiment important ? Et que va-t-il se passer ensuite ? 

    The Pillar y jette un coup d'œil.

    De qui s'agit-il ?

    Mgr Bätzing, évêque de Limbourg âgé de 62 ans, préside la puissante conférence épiscopale allemande depuis mars 2020, date à laquelle il a été élu pour un mandat de six ans.

    Mgr Gądecki, l'archevêque de Poznań âgé de 74 ans, doit terminer son deuxième mandat de cinq ans en tant que président de la conférence épiscopale de Pologne au printemps 2024.

    L'Allemagne et la Pologne ayant une frontière commune, Bätzing et Gądecki sont des voisins ecclésiastiques. Bien que l'élection de Mgr Bätzing ait coïncidé avec la fermeture de l'Europe lors du coronavirus, les deux hommes se sont rencontrés fréquemment depuis la levée des restrictions.

    Lorsque Mgr Bätzing a rendu visite à Mgr Gądecki à Poznań en novembre 2021, les deux hommes espéraient poursuivre le dialogue sensible mais fructueux entre les évêques allemands et polonais, lancé après la Seconde Guerre mondiale et poursuivi par leurs prédécesseurs.

    Mais deux ans plus tard, leurs relations sont manifestement difficiles. 

    Pourquoi s'opposent-ils ?

    Lorsque Mgr Bätzing a succédé au cardinal munichois Reinhard Marx à la présidence de la conférence épiscopale, la voie synodale allemande était déjà engagée. 

    L'initiative réunissant les évêques du pays et des laïcs triés sur le volet pour discuter des changements radicaux à apporter à l'enseignement et à la pratique de l'Église dans le contexte d'un scandale d'abus démoralisant prenait de l'ampleur.

    Bien que Bätzing soit moins connu que Marx, il s'est rapidement imposé comme un défenseur énergique et éloquent de la méthode synodale qui, selon ses détracteurs, risquait de conduire l'Église catholique d'Allemagne au schisme.

    Gądecki fait partie des personnes concernées par l'expérience allemande. Le 22 février 2022, il met ses inquiétudes par écrit dans une lettre de près de 3 500 mots adressée à Bätzing.

    "L'Église catholique d'Allemagne est importante sur la carte de l'Europe, et je suis conscient qu'elle rayonnera sa foi ou son incroyance sur tout le continent", écrit-il. 

    "C'est pourquoi je regarde avec inquiétude les actions du 'chemin synodal' allemand jusqu'à présent. En observant ses fruits, on peut avoir l'impression que l'Évangile n'est pas toujours la base de la réflexion."

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  • "Nous avons décidé avec beaucoup de détermination de déconstruire ce qui peut faire le sens même de l’existence de la civilisation que nous recevons en partage" (François-Xavier Bellamy)

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    De François-Xavier Bellamy (FXBELLAMY.fr) :

    L’espérance est une forme de radicalité

    Entretien initialement paru dans la revue Valeurs Actuelles du 9 novembre 2023.

    Quelle serait aujourd’hui notre raison d’espérer ?

    Il faut regarder l’espérance pour ce qu’elle est : un acte de la volonté qui ne se cherche pas d’abord des raisons de se rassurer, mais qui s’impose de se battre comme si une chance existait, même quand toute la réalité semble nous dire qu’il n’y en a plus. Là réside la radicalité de l’espérance. Le courage de l’espérance, d’une certaine façon, c’est le courage désespéré. Comme le dit Bernanos, pour connaître l’espérance, il faut non pas avoir des raisons d’être optimiste, mais au contraire, avoir été au bout du désespoir. Et, ayant affronté le désespoir, se dire que si jamais il existe un chemin, si jamais il y a une chance que tout ce à quoi nous tenons et qui semble disparaître se relève et se ranime, cette seule chance même improbable vaut la peine qu’on engage notre vie entière pour pouvoir la rendre possible.

    De quoi les évènements récents sont-ils le nom ?

    Du retour du tragique de l’histoire. Derrière l’Arménie aux prises avec l’Azerbaïdjan, ou Israël attaqué par le Hamas, se découvre, en réalité, le même visage, même si chacun de ces conflits est singulier. Mais ce qui me frappe le plus, c’est, face à ce retour du tragique, le sentiment que nous n’avons plus la main, que nous n’avons plus la capacité d’agir et de décider du destin de notre monde et du nôtre.

    C’est ce que vivent particulièrement tous ceux qui servent l’État, et qui sont concrètement confrontés à l’impuissance publique. Je pense aux policiers entendant le président de la République dire qu’on n’empêchera jamais le terrorisme. Je pense aux professeurs qui savent très bien que personne ne les protègera quand le premier fou furieux aura décidé de les sacrifier. Je pense aux infirmières qui voient l’hôpital s’effondrer autour d’elles sans pouvoir rien y faire. Tous ceux qui devraient être le bras de la force publique sont aujourd’hui les spectateurs désolés de son impuissance.

    De quoi souffre l’Occident dont ne souffrent pas les autres parties du monde ?

    De quoi sommes-nous le nom ? Quelle est notre mission dans l’histoire ? Quelle est notre vocation ? Aujourd’hui, il est plus simple pour un Chinois, pour un Saoudien, et même d’une certaine manière pour un Américain, de savoir quelle est la place que chacun occupe dans l’histoire, et le rôle qu’il faut y jouer. Nous, nous avons décidé avec beaucoup de détermination de déconstruire ce qui peut faire le sens même de l’existence de la civilisation que nous recevons en partage. Sur France Info, j’ai entendu un élève de Dominique Bernard témoigner sur le professeur qu’il était : « Il parlait comme un professeur de français en utilisant des mots que personne ne comprend ». Et il prenait pour exemple « aparté », qui lui paraissait un étrange reliquat obsolète d’une langue déjà disparue. La mort de Dominique Bernard est le symptôme de la faillite de l’école. On a laissé derrière nous des jeunes assez décérébrés pour adhérer à l’islamisme qui prospère aujourd’hui sur TikTok et dans les quartiers. Dans sa lettre à un djihadiste, Philippe Muray écrit : « Chevauchant vos éléphants de fer et de feu, vous êtes entrés avec fureur dans notre magasin de porcelaine. Mais c’est un magasin de porcelaine dont les propriétaires, de longue date, ont entrepris de réduire en miettes tout ce qui s’y trouvait entassé. (…) Vous êtes les premiers démolisseurs à s’attaquer à des destructeurs. »

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  • Besoin de vitamines ? Faites le plein d'espérance avec "l'Esprit des lettres" (Jean-Marie Guénois)

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    De KTO Télévision :

    L’Esprit des Lettres de novembre 2023 : Jérôme Cordelier, Alexia Vidot, Frère Sylvain Detoc

    24/11/2023

    Jean-Marie Guénois se penche sur le passé de l’Europe avec Jérôme Cordelier (« Après la nuit » chez Calmann Levy). La Seconde Guerre mondiale terminée, tout est à reconstruire ; les chrétiens, qui furent parmi les premiers à résister à l’occupant nazi, sont aux avant-postes pour relever une France en ruines. Ils marquent cette ère nouvelle par leurs engagements dans les luttes économiques, sociales et spirituelles. Leur vision du monde oriente les combats politiques et intellectuels. Et ce sont eux, français, allemands et italiens, qui fondent une Europe de la paix. Voilà pour le passé. Et le présent ? Comment assumer nos limites au lieu de les masquer ? Comment s’aimer de façon juste sans se déprécier ou s’illusionner ? Alexia Vidot sonde notre coeur et dessille notre regard pour nous rappeler comment Dieu transforme notre boue en or, dans « Éloge spirituel de l’imperfection », chez Artège. Et l’avenir ? Le Christ n’a-t-il pas enseigné que sa résurrection inaugurerait des noces sans fin, demande le frère Sylvain Detoc ? A travers la fête de la Création, à travers l’histoire du salut, à travers la danse du Ressuscité et l’effervescence de son Esprit Saint, Dieu nous dit, comme au fils prodigue : « Toi, mon enfant, c’est toi que j’attendais pour faire la fête. ». Une émission coproduite par Le Jour du Seigneur, La Procure et KTO

  • Lettre de Rome aux évêques allemands : aucun changement dans l'ordination sacerdotale et l'homosexualité !

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    Lu sur kath.net/news :

    Lettre de Rome aux évêques allemands : aucun changement dans l'ordination sacerdotale et l'homosexualité !

    24 novembre 2023

    Selon les médias, le cardinal secrétaire d'État Pietro Parolin aurait informé les évêques allemands que l'ordination sacerdotale, réservée aux hommes, et l'enseignement de l'Église sur l'homosexualité n'étaient pas négociables.

    Le cardinal secrétaire d'État Pietro Parolin a informé tous les évêques allemands que l'ordination réservée aux hommes et l'enseignement de l'Église sur l'homosexualité ne sont pas négociables. Une approche allemande particulière sur cette question est donc exclue. Ceci est rapporté par le «Tagespost». C'est pourquoi Parolin l'a déjà fait savoir le 23 octobre dans une lettre adressée à la secrétaire générale des évêques allemands, Beate Gilles. Selon la lettre, les évêques ont reçu un message clair selon lequel le Vatican n'envisageait pas du tout d'aborder la lettre « Ordinatio Sacerdotalis » de Jean-Paul II lors de futurs entretiens avec une délégation d'évêques allemands, au cours desquels l'exclusion des femmes de l'ordination sacerdotale a été réaffirmée ou faire de l'enseignement de l'Église sur l'homosexualité un enjeu.

    Considérant le parcours du chemin synodal allemand jusqu'à présent, il faut d'abord se rendre compte qu'un chemin synodal universel convoqué par le Saint-Père est actuellement en cours. Il faut donc respecter ce cheminement de l’Église universelle et éviter de donner l’impression que des initiatives parallèles sont en cours, indifférentes à l’effort de « marcher ensemble ».

    À cet égard, il convient de reprendre quelques paroles du Saint-Père au peuple de Dieu en Allemagne : « Frères et sœurs, prenons soin les uns des autres ! Soyons attentifs à la tentation du père du mensonge et de la division, du maître de la division, qui, en poussant la recherche d'un bien apparent ou d'une réponse à une situation particulière, finit par démembrer le corps du peuple saint et fidèle de Dieu. »

    Dans le respect des préoccupations de certains membres de l'Église d'Allemagne, nous « ouvrons la tente » pour poursuivre le dialogue déjà commencé, dans l'espoir qu'il soit caractérisé par le respect et l'affection fraternelle, en tenant compte des thèmes présentés dans les documents qui résumer les propositions.

    Il convient toutefois de préciser d’emblée que ces sujets revêtent une importance différente et ne peuvent pas tous être placés sur le même plan. Certains d’entre eux présentent des aspects qui ne peuvent pas être évoqués, mais également des aspects qui peuvent être approfondis ensemble. En ce qui concerne d'autres, cependant, il n'est pas possible d'arriver à une appréciation différente, comme la suivante :

    a) L'ordination sacerdotale réservée aux hommes : "Bien que la doctrine sur l'ordination sacerdotale réservée aux hommes ait été conservée par la tradition constante et complète de l'Église et enseignée avec constance par le Magistère dans les documents récents, on considère néanmoins à notre époque, en divers endroits, qu'elle peut être discutée, ou bien on attribue seulement une signification disciplinaire à la décision de l'Église de ne pas admettre les femmes à cette ordination. Afin donc que soit levé tout doute sur la question importante qui concerne la constitution divine de l'Église elle-même, je déclare, en vertu de mon ministère d'affermissement des frères (cf. Lc 22, 32), que l'Église n'a aucune autorité pour conférer l'ordination sacerdotale à des femmes et que tous les fidèles de l'Église doivent s'en tenir définitivement à cette décision".

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