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Eglise - Page 203

  • Des terroristes enlèvent au moins 30 chrétiens au Nigeria

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    Du Morning Star News  :

    Des terroristes enlèvent au moins 30 chrétiens au Nigeria

    10 octobre 2023

    ABUJA, Nigeria (Morning Star News) - Samedi 7 octobre, des terroristes ont enlevé plus de 30 chrétiens dans le sud de l'État de Kaduna, au Nigeria, selon des habitants.

    Les assaillants ont tendu une embuscade et ont emmené les chrétiens sous la menace d'une arme à feu vers 11 heures du matin alors qu'ils travaillaient dans une ferme communale à Chikuri, dans le comté de Chikun, a déclaré Victor Dabo, un habitant de la région, dans un message.

    "Plus de 30 agriculteurs chrétiens qui cultivaient une ferme ont été enlevés d'un seul coup", a déclaré Dabo à Morning Star News. "Merci de prier pour la communauté chrétienne de Chikuri.

    Un autre habitant, Dogara Peter, a déclaré que sa mère et sa sœur faisaient partie des personnes enlevées alors qu'elles travaillaient dans la ferme.

    "Les terroristes ont enlevé 30 villageois chrétiens qui travaillaient dans une ferme appartenant à M. Maikudi, un membre âgé de notre communauté", a déclaré M. Peter à Morning Star News. "Ma mère et ma sœur font partie des personnes enlevées par les terroristes. Cet incident a plongé notre communauté dans la confusion. Les terroristes n'ont toujours pas pris contact avec nous plus de 24 heures après l'enlèvement des membres de notre famille.

    C'est la troisième fois que les terroristes envahissent cette communauté traumatisée. Affirmant que le dernier espoir de la communauté réside dans la police, les autres agences de sécurité et le gouvernement nigérian, il a lancé un appel pour qu'ils sauvent les personnes retenues en captivité.

    "Nous lançons cet appel parce que nous n'avons nulle part où trouver de l'argent pour payer une rançon si ces terroristes finissent par nous le demander, comme cela a été le cas lors des deux autres attaques contre notre communauté", a déclaré M. Peter.

    En 2022, le Nigeria était en tête du classement mondial des chrétiens tués pour leur foi, avec 5 014 personnes, selon le rapport 2023 de la World Watch List (WWL) de Portes Ouvertes. Il est également en tête pour les chrétiens enlevés (4 726), agressés ou harcelés sexuellement, mariés de force ou maltraités physiquement ou mentalement, et il compte le plus grand nombre de maisons et d'entreprises attaquées pour des raisons liées à la foi. Comme l'année précédente, le Nigéria arrive en deuxième position pour le nombre d'attaques d'églises et de personnes déplacées à l'intérieur du pays.

    Dans la liste mondiale de surveillance 2023 des pays où il est le plus difficile d'être chrétien, le Nigeria a bondi à la sixième place, son plus haut classement jamais vu, alors qu'il occupait la septième place l'année précédente.

    « Des militants peuls, Boko Haram, de la province de l’État islamique d’Afrique de l’Ouest (ISWAP) et d’autres mènent des raids contre les communautés chrétiennes, tuant, mutilant, violant et enlevant contre rançon ou comme esclaves sexuels », note le rapport de WWL. « Cette année, ces violences ont également touché le sud du pays, à majorité chrétienne… Le gouvernement nigérian continue de nier qu’il s’agit d’une persécution religieuse, de sorte que les violations des droits des chrétiens sont perpétrées en toute impunité. »

    Au nombre de millions à travers le Nigeria et le Sahel, les Peuls à majorité musulmane comprennent des centaines de clans de nombreuses lignées différentes qui n'ont pas d'opinions extrémistes, mais certains Peuls adhèrent à l'idéologie islamiste radicale, selon le Groupe parlementaire multipartite du Royaume-Uni pour la liberté internationale ou Croyance (APPG) notée dans un rapport de 2020.

    « Ils adoptent une stratégie comparable à celle de Boko Haram et de l’ISWAP et démontrent une intention claire de cibler les chrétiens et les symboles puissants de l’identité chrétienne », indique le rapport de l’APPG.

    Les dirigeants chrétiens du Nigeria ont déclaré qu’ils pensaient que les attaques des bergers contre les communautés chrétiennes de la ceinture centrale du Nigeria étaient inspirées par leur désir de s’emparer par la force des terres des chrétiens et d’imposer l’islam, car la désertification rendait difficile pour eux le maintien de leurs troupeaux.

  • Une Eglise synodale en rupture avec l'Eglise catholique ?

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    Du site de l'Homme Nouveau :

    L’ÉGLISE SYNODALE EST-ELLE EN RUPTURE AVEC L’ÉGLISE CATHOLIQUE ?

    9 octobre 2023
    église synodale instrumentum laboris Philippe Darantière

    L’Union Lex Orandi a publié récemment une analyse de l’Instrumentum Laboris. Entretien avec le président de ce collectif, Philippe Darantière, qui est expert en gestion de crise et intelligence économique, et un catholique engagé.

    Votre collectif vient de publier un guide de lecture de l’Instrumentum Laboris (IL), l’outil de travail, destiné à la première session du Synode. En quoi cela vous paraissait-il nécessaire et à qui est-il destiné ?

    Il a nous a semblé nécessaire qu’un travail collaboratif soit mené pour essayer de dégager les aspects les plus problématiques du processus synodal. L’intention était de pouvoir le communiquer aux évêques français – Mgr Joly, Mgr Eychenne, Mgr Rougé et Mgr Bertrand- élus par la Conférence des évêques de France pour assister à la première session plénière à Rome. Nous avons donc envoyé un exemplaire aux quatre évêques français et à Mgr Aveline, invités par le Pape. Nous avons choisi de nous adresser exclusivement aux évêques et non pas aux autres personnalités invitées au synode, même ayant le droit de vote, car étant les successeurs des apôtres c’est à eux que revient la charge d’exprimer la foi traditionnelle de l’Eglise.   

    Ce guide de lecture est également mis à la disposition des membres du clergé, des religieux mais aussi des fidèles. De nombreuses personnes ont été surprises en juin dernier, au moment de la publication du document, et la presse a rapidement réagit comme Jean-Marie Guénois pointant dans Le Figaro les propositions les plus radicales émises dans l’IL. Ces propositions s’avèrent d’ailleurs être plus une direction imposée qu’une série d’interrogations et portent davantage sur le « comment faire » plutôt que sur la justification ou bien la cohérence avec le magistère traditionnel de l’Eglise.

    Vous dites que « l’IL ne reprend pas la tradition des synodes ». En quoi se différencie-t-il ?

    L’articulation du processus synodal en étapes diocésaines, nationales puis continentales pour aboutir à l’Assemblée générale en deux sessions en 2023 et 2024 est une première différence. La nouvelle composition de cette assemblée synodale comprenant aujourd’hui « non-évêques » avec droit de vote, soit des membres du clergé, des religieux et des laïcs, s’oppose par ailleurs au principe même d’un synode d’évêques érigé par Paul VI dans Apostolica sollicitudo (Motu proprio de 1965) et confirmé sous Jean-Paul II dans le code de droit canon de 1983.

    En outre, les synodes tels qu’ils ont été conçus jusqu’à présent avaient pour objet de traiter d’une question doctrinale ou pastorale, alors que celui-ci se donne pour mission de restructurer entièrement l’Église pour la transformer en une église synodale.  

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  • Un nouveau livre rend hommage au cardinal Pell en tant que champion de l'orthodoxie

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    Du Catholic World Report :

    Un nouveau livre rend hommage au cardinal Pell en tant que champion de l'orthodoxie

    Pell Contra Mundum, édité par le Père Robert A. Sirico, contient des discours prononcés par Pell dans les derniers mois de sa vie, ainsi que des essais sur sa vie et son héritage.

    10 octobre 2023

    Bien que le cardinal Pell n'ait eu que 81 ans, sa mort en janvier 2023 a été une surprise. Il est déjà très regretté. Cet ancien joueur de rugby australien, robuste (1,80 m), était un cardinal au franc-parler courageux, un confesseur et un défenseur de la tradition catholique.

    Pell Contra Mundum est un mémorial de son héritage en tant que champion de l'orthodoxie en ces temps de confusion morale et théologique.

    La publication comprend trois discours du cardinal Pell, prononcés au cours de ses six derniers mois, et quatre essais d'une sélection de ses collègues dans la foi : Oswald Cardinal Gracias, Danny Casey, le Révérend Robert Sirico et George Weigel. Ces réflexions mettent en lumière un cardinal-archevêque qui n'a pas eu peur de défier ceux qui tentaient de refaire l'Église à l'image de "l'esprit du temps". (Tous les textes sont en anglais, italien, espagnol et français).

    Le titre, Pell Contra Mundum ("contre le monde"), fait référence à saint Athanase (293-373 apr. J.-C.), le grand héros de l'orthodoxie chrétienne du quatrième siècle, qui a été exilé et emprisonné à de nombreuses reprises. Athanase a refusé de capituler devant la majorité des évêques, des dirigeants et des théologiens de son époque, qui avaient été dupés par l'hérésie arienne, qui rejetait la divinité du Christ.

    Pell a toujours été clair sur le fait que la question théologique de notre époque est également christologique : Jésus est Dieu et ses enseignements (sur le mariage, par exemple) sont vrais et inaltérables. Athanase et Pell ont confirmé de manière impopulaire l'enseignement catholique constant, ce qui est leur prérogative : Le Christ a établi son Église et l'a confiée à ses apôtres et à leurs successeurs (les évêques), dont la mission est de sauvegarder les enseignements du Christ sans déviation.

    Dans le premier essai, Oswald Cardinal Garcias résume brièvement la vie de George Cardinal Pell, lui attribuant le titre de "martyr blanc" pour son témoignage en tant que confesseur de la foi. Le cardinal Garcias rappelle les fausses accusations portées contre Pell et son emprisonnement injuste à l'isolement pendant 404 jours, au cours desquels Pell a rédigé son Journal de prison, que George Weigel qualifie de "classique spirituel" contemporain.

    Danny Casey travaillait avec le cardinal depuis 2003 à Sydney et a suivi Pell à Rome lorsque le pape François l'a nommé préfet du Secrétariat à l'économie du Vatican. M. Casey a aidé M. Pell à effectuer des réformes importantes à la Banque du Vatican et décrit les scandales financiers auxquels Mgr Pell a dû faire face (et qui persistent) au Vatican au cours des 14 dernières années.

    Sirico et Weigel complètent le récit et relient l'histoire du travail de Pell et ses centres d'intérêt.

    Le joyau de ce livre se trouve dans les propres mots de Pell. Dans un discours prononcé au Campion College, en Australie, il a encouragé les étudiants catholiques des arts libéraux à ignorer les railleries et les moqueries de la société "réveillée" et à ne pas avoir peur d'apprendre et de préserver la tradition occidentale : "inculquer l'amour et la fierté de notre tradition, tout comme nous aimons nos familles tout en reconnaissant leurs échecs". Dans un dernier discours, trois jours avant sa mort, il a honoré la mémoire des papes Jean-Paul II et Benoît XVI, en tant que "vrais chrétiens" qui "étaient optimistes", qui "comprenaient l'importance des sacrements [en particulier l'Eucharistie]" et qui "comprenaient le rôle du successeur de Pierre dans la vie de l'Église catholique".

    En ce qui concerne le projet de synodalité, qui a fait l'objet d'un essai publié post-mortem, Pell a jeté le gant aux pieds de ses frères évêques : "Les synodes doivent choisir s'ils sont les serviteurs et les défenseurs de la tradition apostolique sur la foi et la morale, ou si leur discernement les oblige à affirmer leur souveraineté sur l'enseignement catholique... Jusqu'à présent, la voie synodale a négligé, voire dévalorisé le Transcendant, couvert la centralité du Christ par des appels à l'Esprit Saint, et encouragé le ressentiment, en particulier parmi les participants".

    Mgr Pell s'est montré étonnamment optimiste, voire humoristique, dans sa défiance à l'égard de ceux qui veulent réinventer l'Église. Il a reconnu que de nombreux catholiques fidèles travaillaient pour le bien et les a encouragés à rester fidèles à la tradition. "Les guerres culturelles se poursuivent", a-t-il fait remarquer aux étudiants du Campion College, "et si nos pertes sont considérables, le terrain n'a pas été perdu. Les nombreuses victimes du chaos seront de plus en plus ouvertes à notre message et apprécieront votre aide."

    Pell est décédé, mais l'hommage qui lui est rendu est une proclamation stimulante : Qui va maintenant défendre les vérités de notre foi que Pell a défendues avec tant d'audace ? Que la vie de Pell soit une source d'inspiration pour tous les évêques et cardinaux qui travaillent dans la fidélité au Magistère. Que le martyr blanc, George Pell, vous donne du courage et de l'espoir !

    Pell Contra Mundum
    Édité par Robert A. Sirico
    Connor Court Publishing, septembre 2023
    Broché, 240 pages

  • Synode sur la synodalité : qui supervise le projet de rapport à la fin de l'assemblée ?

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    De Courtney Mares sur CNA :

    Synode sur la synodalité : Qui supervise le projet de rapport à la fin de l'assemblée ?

    10 octobre 2023

    Les délégués du Synode sur la synodalité ont élu cette semaine les membres d'une commission qui supervisera la rédaction d'un "rapport de synthèse" qui résumera ce qui a été discuté au cours des conversations confidentielles et des discours pendant l'assemblée d'octobre 2023.

    La Commission pour le rapport de synthèse a "la tâche non pas de rédiger mais de superviser périodiquement, d'amender et d'approuver la préparation du projet" qui sera publié à la fin de la première assemblée du Synode sur la synodalité, selon un communiqué publié mardi par les organisateurs du synode.

    Le porte-parole du Vatican, Paolo Ruffini, a expliqué lors d'une conférence de presse le 10 octobre que le rapport de synthèse sera rédigé par "les experts" participant au synode.

    Le Vatican a publié une liste de 62 "experts et facilitateurs" sans droit de vote, dont le biographe du pape Austen Ivereigh, le père jésuite brésilien Adelson Araújo dos Santos et Thomas Söding, l'un des principaux partisans de la voie synodale allemande.

    Quatorze des experts faisaient également partie d'un groupe d'une vingtaine d'experts qui ont contribué à la rédaction du document du Synode sur la synodalité pour l'étape continentale à la fin du mois de septembre 2022.

    Le rapport produit à la fin de ce mois sera réexaminé lors de l'assemblée synodale d'octobre 2024, a expliqué Mgr Ruffini.

    La Commission pour le rapport de synthèse, qui supervisera la rédaction du projet de rapport, est composée de 13 membres - sept membres élus par l'assemblée synodale le 9 octobre, trois membres nommés personnellement par le pape François, trois membres de facto du Secrétariat du Synode.

    Voici qui supervisera la rédaction du rapport de synthèse du synode :

    Membres nommés par le Pape François

    Le père Giuseppe Bonfrate, Italie, est professeur de théologie à l'Université pontificale grégorienne, où il donne des cours sur les sacrements et le Concile Vatican II. Il est directeur du Centre Alberto Hurtado pour la foi et la culture de l'université et a été expert lors du Synode sur la famille de 2015 et du Synode sur la région panamazonienne de 2019.

    Sœur Patricia Murray, IBVM, Irlande, a passé près d'une décennie en tant que secrétaire exécutive de l'Union internationale des supérieures générales (UISG). La sœur de l'Institut de la Bienheureuse Vierge Marie (Sœurs de Lorette) a précédemment travaillé comme enseignante dans l'enseignement secondaire, directrice d'école et responsable de l'éducation à la paix, et a été nommée consultante pour le Dicastère du Vatican pour la culture et l'éducation au début de cette année.

    Le cardinal Giorgio Marengo, IMC, préfet apostolique d'Oulan-Bator, en Mongolie, est le plus jeune cardinal du monde à l'âge de 49 ans. Originaire du nord de l'Italie, Marengo a passé deux décennies en tant que missionnaire en Mongolie, où il a été nommé préfet apostolique en 2020.

    Membres élus par l'assemblée synodale

    Le cardinal Fridolin Ambongo Besungu, OFMCap, République démocratique du Congo, est archevêque de Kinshasa et président du Symposium des conférences épiscopales d'Afrique et de Madagascar (SCEAM). Il a été nommé cardinal par le pape François en 2019. Le cardinal africain a déclaré lors d'une conférence de presse synodale le 7 octobre que les résultats du synode sur la synodalité seront "accueillis par tous comme la volonté de Dieu."

    Le cardinal Jean-Marc Aveline (France) est archevêque de Marseille, où il a souligné l'importance du dialogue entre chrétiens et musulmans et de l'accueil des migrants. Le pape François l'a nommé cardinal en 2022. Ce Français d'origine algérienne dirige depuis 2017 le Conseil pour les relations interreligieuses de la Conférence des évêques de France. Il a accueilli le pape à Marseille le mois dernier pour la "Rencontre méditerranéenne".

    Le cardinal Gérald Cyprien Lacroix, ISPX, Canada, est archevêque de Québec et primat du Canada depuis 2011. Il a passé huit ans comme prêtre missionnaire en Colombie avec l'Institut séculier Pie X et a été directeur général de l'institut pendant près de 10 ans. Il a été nommé au début de l'année 2023 au Conseil des cardinaux du pape.

    Mgr Shane Anthony Mackinlay, Australie, est évêque de Sandhurst depuis 2019 et a été maître du Catholic Theological College de Melbourne pendant près de 10 ans. Il a participé à la session synodale allemande de Way en mars, où il a parlé de la nécessité d'une prise en charge pastorale des enfants des écoles catholiques qui ont des attirances envers le même sexe.

    L'archevêque José Luis Azuaje Ayala, Venezuela, a été président de la conférence épiscopale vénézuélienne et est actuellement vice-président du CELAM. Il a participé au synode de 2019 pour l'Amazonie. Dans une interview en 2018, il a déclaré ce qui suit : "Je pense que le pape François fait ce qu'un pape doit faire : encourager, aller au cœur du message. ... Avec parrhésie, le pape porte le poids du renouveau et le fait en regardant l'avenir avec espérance. Nous le voyons dans la convocation du synode des jeunes, dans l'accord avec la Chine et dans son rapprochement constant avec les minorités.

    Mgr Mounir Khairallah, Liban, est éparque de l'éparchie catholique maronite de Batroun, Liban, depuis 2012. Il a étudié à l'Université pontificale Urbanienne de Rome et à l'Université catholique de Paris.

    Le père Clarence Sandanaraj Davedassan, Malaisie, est le directeur du Centre de recherche catholique de Kuala Lumpur. Prêtre de l'archidiocèse de Kuala Lumpur, M. Davedassan est secrétaire exécutif du Bureau des préoccupations théologiques de la Fédération des conférences épiscopales d'Asie et consulteur du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux depuis 2013. Il a donné un témoignage en direct lors de la Congrégation générale du Synode sur la synodalité le 9 octobre.

    Membres de la direction du synode

    Le cardinal Jean-Claude Hollerich, SJ, relateur général, est l'un des principaux organisateurs du Synode sur la synodalité en cours en tant que relateur général. L'archevêque jésuite du Luxembourg a été ajouté au conseil des cardinaux conseillers du pape François au début de cette année. Il a déclaré dans une interview en mars qu'il pensait qu'un futur pape pourrait autoriser les femmes prêtres et qu'il trouvait "un peu douteuse la partie de l'enseignement qui qualifie l'homosexualité de 'intrinsèquement désordonnée'".

    Le cardinal Mario Grech, secrétaire général du Secrétariat général du Synode, est l'ancien évêque de Gozo, à Malte. Il est l'un des deux auteurs des directives pastorales controversées des évêques maltais sur Amoris Laetitia, qui stipulent que les catholiques divorcés et remariés, dans certains cas et après un "discernement honnête", peuvent recevoir la communion. L'année dernière, Mgr Grech a qualifié de "délation" la critique publique de la "voie synodale" allemande.

    Le père Riccardo Battocchio est l'un des deux secrétaires spéciaux du Synode sur la synodalité. Ce prêtre italien du diocèse de Padoue est recteur de l'Almo Collegio Capranica à Rome et président de l'Association théologique italienne.

    Courtney Mares est correspondante à Rome pour la Catholic News Agency. Diplômée de l'Université de Harvard, elle a réalisé des reportages dans des bureaux de presse sur trois continents et a reçu la bourse Gardner pour son travail avec les réfugiés nord-coréens.

  • Le Synode serait-il aveugle face à l'extinction de la foi dans de vastes régions de la terre et particulièrement en Italie?

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    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso (traduction de Diakonos.be) :

    Le synode parle tout seul. En attendant, en Italie, deux jeunes sur trois ne croient plus en Dieu

    Il y a un gouffre entre les questions débattues parmi les trente-cinq tables du synode sur la synodalité – si l’on s’en tient aux comptes-rendus officiels – et à ce qui se passe au-delà des murailles léonines, dans la vie réelle, à « notre époque où dans de vastes régions de la terre la foi risque de s’éteindre comme une flamme qui ne trouve plus à s’alimenter ».

    Cette citation est de Benoît XVI, dans la mémorable lettre qu’il a envoyée aux évêques le 10 mars 2009.

    « En ce moment de notre histoire – écrivait ce pape – le vrai problème est que Dieu disparaît de l’horizon des hommes et que tandis que s’éteint la lumière provenant de Dieu, l’humanité manque d’orientation, et les effets destructeurs s’en manifestent toujours plus en son sein. »

    D’où, ce qu’il identifiait comme « la priorité qui prédomine » pour l’Église tout entière et en premier lieu pour le successeur de Pierre : « rendre Dieu présent dans ce monde et ouvrir aux hommes l’accès à Dieu. Non pas à un dieu quelconque, mais à ce Dieu qui a parlé sur le Sinaï ; à ce Dieu dont nous reconnaissons le visage dans l’amour poussé jusqu’au bout (cf. Jn 13, 1) – en Jésus Christ crucifié et ressuscité ».

    De cette « priorité », on ne trouve nulle trace dans le synode. Et cela au moment même où sortent les résultats d’un sondage qui révèle un véritable effondrement de la religion catholique en Italie, la nation dont le Pape François est le primat.

    Cette enquête a été lancée par la revue « Il Regno », une voix attitrée du catholicisme progressiste italien, et elle a été présentée le 6 octobre à Camaldoli, dans le célèbre monastère bénédictin, par Paolo Segatti, professeur de sociologie politique à L’Université de Milan, et par Arturo Parisi, un grand analyste du catholicisme italien qui a pendant de nombreuses années enseigné cette même discipline à l’Université de Bologne et qui a également été député et ministre de la Défense entre 2006 et 2008.

    Une enquête identique avait déjà été lancée par « Il Regno » en 2009. Et c’est en comparant l’une avec l’autre que l’extinction progressive de la foi en Italie apparaît clairement.

    Quand on leur demande à quelle religion ils appartiennent, en quatorze ans, ceux qui se déclarent catholiques sont tombés de 81,2% à 72,7%, tout comme les adhérents à d’autres confessions chrétiennes, orthodoxes ou protestante, qui tombent quant à elles de 11,7% à 7,9%.

    À l’inverse, le nombre de ceux qui se disent non-croyants ou athées est passé de 6,2% à 15,3%.

    Jusque-là, le déclin de la religion est notable, mais on ne peut pas encore parler d’effondrement. Mais quand on leur a posé des questions plus précises sur leur foi, ceux qui ont déclaré croire en Dieu ne sont plus que 57% contre 72% en 2014, tandis que ceux qui ne croient manifestement pas en Dieu sont désormais 36% contre 26% en 2014.

    Cela signifie qu’une bonne partie de ceux qui se déclarent encore catholiques ne croit plus en Dieu.

    La pratique religieuse reflète naturellement ce déclin de la foi. Le nombre de ceux qui déclarent se rendre à l’Église tous les dimanches est tombé de 28% à 18%. Le nombre de ceux qui y vont deux ou trois fois par mois de 16% à 10% ; une fois par mois de 14% à 9%. (Mais il faut tenir compte d’une autre enquête récente d’Euromedia Research qui a révélé que seuls 13,8% des italiens va encore à la messe le dimanche).

    À l’inverse, le nombre de ceux qui ne vont à l’Église que deux ou trois fois par an est passé de 23% à 26% et le nombre de ceux qui n’y vont jamais a grimpé de 19% à 37%.

    Mais les données les plus impressionnantes sont celles qui analysent la pratique religieuse et la foi en Dieu par tranche d’âge.

    Parmi ceux qui vont à l’église chaque dimanche, la chute est forte pour ceux qui sont nés avant 1945 et plus modérée pour la génération intermédiaire. Mais parmi ceux qui sont nés après 1980, la présence à la messe du dimanche s’est désormais effondrée à 7%.

    Et la chute de ceux qui ont la foi en Dieu est encore plus marquée, puisqu’ils ne représentent plus que 50% de ceux qui sont nés dans les années quatre-vingt et encore moins, c’est-à-dire 37% de ceux qui sont nés après 1990.

    Si l’on revient à ces 15,3% d’italiens qui se déclarent explicitement non-croyants ou athées, le détail selon le sexe et l’âge fournit ici encore des données impressionnantes.

    Chez les hommes, le pourcentage s’élève désormais à 22,5% en moyenne pour toutes les tranches d’âge.

    Mais pour les hommes nés dans les années quatre-vingt, on passe à 32%, et pour ceux nés après 1990, à 35%.

    Tandis que chez les femmes de ces mêmes classes d’âge, ces mêmes chiffres s’envolent à 23% et 31%.

    Si tel est le langage cru de la réalité, dans une nation telle que l’Italie qui au début de ce millénaire était encore considérée comme une grande « exception » catholique à la sécularisation régnant en Occident, on ne peut qu’espérer que le synode en cours commence au moins à l’écouter.

  • Quand un évêque belge considère que "l'euthanasie n'est pas nécessairement un mal en soi"

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    De Jonah McKeown sur le National Catholic Register :

    L'évêque belge : L'euthanasie n'est pas nécessairement un mal en soi

    Le prélat belge a déjà suscité la controverse en prenant des mesures et en exprimant des points de vue qui semblent en contradiction avec l'enseignement de l'Église.

    9 octobre 2023

    L'évêque Johan Bonny d'Anvers, en Belgique, a semblé rejeter l'enseignement de l'Église catholique sur l'euthanasie dans une récente interview, déclarant qu'il ne croit pas que la pratique, contrairement à l'enseignement de l'Église, soit "mauvaise en tant que telle".

    Dans une interview accordée le 28 septembre au journal belge La Libre, Mgr Bonny a déclaré que l'enseignement de l'Église selon lequel l'euthanasie est un mal intrinsèque est "une réponse trop simple qui ne laisse pas de place au discernement".

    "La philosophie m'a appris à ne jamais me contenter de réponses génériques en noir et blanc. Toutes les questions méritent des réponses adaptées à une situation : un jugement moral doit toujours être prononcé en fonction de la situation concrète, de la culture, des circonstances, du contexte", aurait déclaré Mgr Bonny. 

    Mgr Bonny a poursuivi en déclarant : "Nous devons apprendre à mieux définir les concepts : "Nous devons apprendre à mieux définir les concepts et à mieux distinguer les situations.

    "Nous nous opposerons toujours au souhait de certains de mettre fin à une vie trop prématurément, mais nous devons reconnaître que la demande d'euthanasie d'un jeune homme de 40 ans n'est pas équivalente à celle d'une personne de 90 ans confrontée à une maladie incurable", a-t-il déclaré. 

    Selon le Catéchisme de l'Église catholique, "l'euthanasie intentionnelle, quels qu'en soient les formes et les motifs, est un meurtre" et "gravement contraire à la dignité de la personne humaine et au respect dû au Dieu vivant, son Créateur" (n° 2324). Cet enseignement a été réaffirmé en 2020 dans le document du Vatican Samaritanus Bonus, qui dénonce fermement l'euthanasie comme un "acte intrinsèquement mauvais, dans toutes les situations ou circonstances [...] un grave péché contre la vie humaine". 

    Le bureau de l'évêque Bonny n'a pas répondu à une demande de CNA vendredi pour plus d'informations sur les opinions de l'évêque. 

    Le prélat belge a déjà suscité la controverse en prenant des mesures et en exprimant des points de vue qui semblent en désaccord avec l'enseignement de l'Église, en particulier en ce qui concerne ses nombreux appels à une plus grande acceptation des relations homosexuelles au sein de l'Église. 

    Mgr Bonny et les autres évêques flamands de Belgique ont introduit une bénédiction des couples de même sexe en septembre 2022, bien que le bureau de doctrine du Vatican, avec l'approbation du pape François, ait confirmé que l'Église n'a pas le pouvoir de donner des bénédictions aux unions de personnes du même sexe. L'évêque Bonny s'est ensuite adressé en mars, en tant qu'invité de marque, à la très controversée assemblée allemande de la Voie synodale, qui s'est ouvertement opposée à plusieurs points de l'enseignement de l'Église.

    Le suicide assisté n'est pas la même chose que l'euthanasie, bien que les deux expressions soient souvent utilisées de manière interchangeable. Selon le code d'éthique de l'American Medical Association, l'euthanasie implique nécessairement "l'administration d'un agent létal par une autre personne à un patient", ce qui signifie que la personne qui pratique l'euthanasie (par exemple, un médecin) est directement responsable de mettre fin à la vie du patient. 

    Le suicide assisté, quant à lui, tel que défini par le bioéthicien catholique William May, consiste à mettre les moyens de se suicider à la disposition du patient, qui passe ensuite à l'acte de son propre chef. Dans de nombreux cas, un médecin ou un autre professionnel de la santé habilité sera autorisé à prescrire au patient une dose létale de médicament, que le patient s'administrera lui-même. 

    La Belgique et ses voisins néerlandais ont été les premiers à proposer et à développer l'euthanasie et le suicide assisté, et les médecins qui s'opposent personnellement à cette pratique doivent toujours y envoyer des patients. Selon la loi belge, l'euthanasie est autorisée lorsqu'un "état médicalement futile de souffrance physique ou mentale constante et insupportable" résultant d'une affection grave et incurable causée par une maladie ou un accident ne peut être soulagé.

    L'euthanasie des enfants a été légalisée en Belgique en 2014, après l'avoir été pour les adultes en 2002. La loi belge permet aux mineurs de tout âge en phase terminale de demander l'euthanasie, bien que le consentement des parents, ainsi que l'accord des médecins et des psychiatres, soient requis. En 2016 et 2017, trois mineurs ont eu recours à la procédure et ont été euthanasiés, selon un rapport du gouvernement, bien qu'un rapport ultérieur affirme qu'aucun mineur n'a eu recours à la loi sur l'euthanasie du pays en 2020 ou 2021.  

    Le nombre de décès déclarés pour cause d'euthanasie en 2022 s'élevait à près de 3 000, soit 2,5 % de l'ensemble des décès en Belgique, selon le même rapport. 

    Au lieu du suicide assisté ou de l'euthanasie, l'Église catholique soutient les soins palliatifs, c'est-à-dire l'accompagnement des patients vers la fin de leur vie par des méthodes telles que la gestion de la douleur, sans rien faire pour accélérer le processus de la mort. 

    L'enseignement catholique stipule que les patients et les médecins ne sont pas tenus de faire tout ce qui est possible pour éviter la mort, mais si une vie a atteint son terme naturel et qu'une intervention médicale ne serait pas bénéfique, la décision de "renoncer à des moyens extraordinaires ou disproportionnés" pour maintenir un mourant en vie n'est pas de l'euthanasie, comme l'a noté saint Jean-Paul II dans Evangelium Vitae.

    Le pape François a condamné l'euthanasie tout au long de son pontificat, et plus récemment en septembre de cette année, en la qualifiant notamment de "péché contre Dieu". Il s'est également montré ferme sur la nécessité de fournir des soins palliatifs aux personnes très malades et mourantes.

    Aux États-Unis, sept États et le district de Columbia autorisent le suicide assisté, c'est-à-dire que le médecin fournit au patient un moyen de se suicider. L'euthanasie, en revanche, reste interdite sur l'ensemble du territoire américain (à l'inverse, le Canada a légalisé l'euthanasie en 2016).

  • Pie XII a fait le choix de «la résistance non déclarée»

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    De Vatican News (Alessandro Di Bussolo) :

    Archives déclassifiées: Pie XII a fait le choix de «la résistance non déclarée»

    Des théologiens et historiens sont réunis à l’occasion d’une conférence de trois jours à l’Université grégorienne à Rome portant sur la signification des textes provenant des archives vaticanes, aujourd’hui publics, consacrés aux relations judéo-chrétiennes. Ces documents «montrent une image du Pape Pie XII très différente de celle qui est généralement connue», a affirmé le cardinal secrétaire d'État. Une minute de silence a été faite pour les victimes d'Israël et de Gaza.

    10 octobre 2023

    Dans l’assemblée, l’intention est d’éclairer d'un jour nouveau les événements historico-théologiques liés à la figure de Pie XII et au Vatican pendant la période de l'Holocauste, mais les pensées se tournent vers la Terre sainte après l'attaque du Hamas contre Israël.  Une minute de silence pour les centaines de victimes en Israël et en Palestine a été respectée à la demande de Mgr Étienne Vetö, évêque auxiliaire de Reims en France et ancien directeur du Centre Cardinal Bea d'études juives de l'Université pontificale grégorienne. Le prélat français venait d’ouvrir les travaux de la conférence internationale sur «Les nouveaux documents du pontificat de Pie XII et leur signification pour les relations judéo-chrétiennes: un dialogue entre historiens et théologiens». Ce colloque de trois jours a nécessité deux ans de préparation, en collaboration avec l'Institut international de recherche sur l'Holocauste, Yad Vashem, à Jérusalem. Son directeur était attendu, mais n’était pas à Rome en raison de l'escalade de la violence dans son pays.  

    Le cardinal Parolin: Il est maintenant fondamental d'établir la vérité historique

    La première session de travail a été introduite par le discours du secrétaire d'État, Pietro Parolin. Le cardinal italien a souligné que, suite à la décision du Pape François, en mars 2019, de rendre accessibles les documents des Archives secrètes du Vatican concernant le pontificat de Pie XII, et à la publication de plusieurs études, «il est d'une importance fondamentale de continuer à établir une vérité historique» à travers la recherche historico-critique. Maintenir l'exactitude historique, selon le cardinal Parolin, signifie défendre la vérité au-dessus de toutes les parties impliquées.

    Des cas de malhonnêteté scientifique

    Mais malheureusement, a-t-il souligné, «il existe encore des cas de malhonnêteté scientifique, qui deviennent des manipulations historiques, où des documents sont négligés ou délibérément dissimulés», telle que la réponse du cardinal Gasparri, alors secrétaire d'État, au Comité juif américain en 1916, puis aux juifs ashkénazes de Jérusalem en 1919. Ce n'est que récemment que l'on a redécouvert des documents qui disent comment les catholiques doivent percevoir les juifs: «Les juifs sont nos frères», a cité le cardinal Parolin, «et le peuple juif doit être considéré comme le peuple frère de tout autre peuple dans le monde». 

    Les réponses du cardinal Gasparri inspirées par Mgr Pacelli

    Le futur Pie XII, alors Mgr Eugenio Pacelli, secrétaire de la congrégation pour les Affaires ecclésiastiques extraordinaires, «avait personnellement contribué à la rédaction de ces documents qui montrent une image de lui très différente de celle que l'on connaît généralement» explique le cardinal Parolin. Les juifs, dont un certain nombre de rabbins, étaient convaincus de l'attitude amicale du Pape Pie XII à leur égard, «c'est pourquoi ils se sont tournés vers lui pendant la Seconde Guerre mondiale pour obtenir de l'aide». Le président israélien Isaac Herzog a rappelé cet épisode dans une interview accordée à L'Osservatore Romano, «en parlant des relations cordiales avec Pie XII et ses collaborateurs pendant la Seconde Guerre mondiale».

    Le Saint-Siège au côté du peuple juif dès le début du XXe siècle

    Le secrétaire d'Etat a expliqué qu'il souhaitait rappeler ces documents de 1916 et 1919 et l'amitié de Mgr Pacelli avec les juifs du monde entier, «pour souligner que le Saint-Siège avait déjà pris position en faveur du peuple juif au moment de la Première Guerre mondiale. Et pendant la Seconde Guerre mondiale, le Pape a appelé un nombre considérable de catholiques des instituts religieux à défendre les juifs par tous les moyens, en participant même à la résistance contre le fascisme et le nazisme». Les récentes découvertes faites au Vatican, mais aussi dans d'autres archives, «ont permis à tout le monde de mieux comprendre comment de nombreux documents historiques ont été manipulés dans la période qui a suivi la Seconde Guerre mondiale».

    La voie de la «résistance non déclarée» de Pie XII

    Grâce à l'ouverture des archives, a poursuivi le cardinal Parolin, «il est devenu clair que le Pape a suivi à la fois la voie de la diplomatie et celle de la résistance non déclarée. Cette décision n'était pas apathique et inactive», mais comportait au contraire de grands risques pour toutes les personnes impliquées. Les historiens ont encore des années de travail devant eux, a conclu le secrétaire d'État, en espérant «qu'ils continueront à faire la lumière sur l'une des périodes les plus discutées et les plus délicates du pontificat de Pie XII». 

  • Cette semaine au Synode sur la synodalité : Délibérations et agendas voilés

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    D'Andrea Gagliarducci sur le National Catholic Register :

    Cette semaine au Synode sur la synodalité : Délibérations et agendas voilés

    9 octobre 2023

    Le Synode sur la synodalité au Vatican connaîtra une autre première cette semaine, alors que le rassemblement passe du travail en groupes dans des cercles restreints à une assemblée plénière - l'une des Congrégations générales officielles. Les journalistes pourront enfin, pour un temps, suivre les discours et les débats dans la salle d'audience. 

    L'un des discours les plus importants est celui du cardinal Jean-Claude Hollerich, en sa qualité de rapporteur général, à la fin de la discussion de chaque section du document. 

    Le prochain rapport - appelé "présentation" dans le calendrier du synode - est attendu le 13 octobre, et un autre aura lieu le 18 octobre. Il est probable que ces présentations seront également retransmises en direct. 

    Cette semaine sera marquée par de nouveaux discours, mais aussi par des thèmes tels que les influences extérieures potentielles, la recherche de la communion synodale et les murmures de réforme qui résonnent dans les couloirs du Vatican. 

    Des agendas en jeu ?

    Des inquiétudes subsistent quant à la possibilité pour des groupes de pression d'influencer le cours du synode. Ce n'est pas une coïncidence si le cardinal Fridolin Ambongo Besungu, archevêque de Kinshasa, a déclaré lors d'une conférence de presse que personne n'apporterait son programme personnel, et encore moins n'essaierait de l'imposer aux autres. "Il n'y a pas d'agenda, nous sommes tous frères et sœurs", a réaffirmé le prélat africain.

    Le cardinal congolais a également déclaré que le résultat du processus serait "accueilli par tous comme la volonté de Dieu". 

    Toute mention de la recherche de la communion au synode n'est guère surprenante : Il s'agit d'un refrain courant dans de nombreuses conversations annexes, évoquant un semblant de déjà vu - ou un retour au passé.

    Avant 2014, on parlait de "consensus synodal", les documents étant soumis à un vote paragraphe par paragraphe. L'absence d'une majorité des deux tiers conduisait à ne pas publier les documents, une pratique visant à favoriser la communion plutôt que la division.

    Dans un souci de transparence apparente, le pape François a déjà divulgué toutes les formes de documents finaux et le résultat du vote. Ce synode, cependant, suivra une voie différente. 

    Au lieu d'un document final, c'est un document de synthèse qui sera présenté, son approbation dépendant davantage du récit général de l'expérience du synode que de chapitres particuliers. 

    En octobre 2024, l'approbation du texte final par l'assemblée pourrait potentiellement bouleverser le document de synthèse.

    Les enjeux de cette semaine

    L'attente est grande autour de ce qui se passera lundi après-midi, lorsque la commission synodale désignée pour rédiger le document de synthèse émettra ses votes. Ces résultats - qui révèlent les noms des membres de la commission - pourraient donner un aperçu de la formulation du document ou, à tout le moins, indiquer le ton général des documents et, par conséquent, de l'ensemble du synode.

    Selon le calendrier officiel, deux points clés de l'instrumentum laboris, le document de travail, doivent être discutés cette semaine :

    Section B1 : "Comment pouvons-nous être plus pleinement signe et instrument de l'union avec Dieu et de l'unité du genre humain ?"

    Section B2 : "Coresponsables de la mission" avec une question centrale : "Comment partager les tâches et les dons au service de l'Évangile ?

    Les petits groupes de travail - circoli minori - présenteront leurs interventions le 11 octobre, avant de finaliser et de soumettre leurs rapports au Secrétariat général le 12 octobre. 

    Le processus se terminera par un après-midi libre consacré à un pèlerinage, vraisemblablement dans les catacombes romaines. À partir du 13 octobre, la section B2 de l'instrumentum laboris fera l'objet d'un examen minutieux.

    Deux après-midi de cette semaine sont consacrés à la "conversation de l'Esprit", décrite comme un temps de discernement commun pour le synode. Décrit dans les sections 37 à 39 de l'instrumentum laboris, ce processus comprend trois phases : une délibération profonde avant de prendre la parole devant l'assemblée, un temps de silence et de prière pour s'imprégner des demandes des autres, et une session pour identifier les questions clés et forger un consensus commun.

    Les "conversations de l'Esprit" visent à élaborer un document qui incarne le consensus et l'esprit communautaire. Il reste à voir si cet objectif sera atteint. Le fait que le cardinal Hollerich ait déjà fait allusion à une feuille de route pour l'année à venir implique une plongée prudente dans les eaux pour l'instant. 

    L'année prochaine, ces "conversations" pourraient se concentrer sur des sujets spécifiques avec plus d'acuité, bien que cela reste du domaine de la spéculation.

  • Quand le pape François apparaît sans masque en imposant ses idées et sa vision de l'Eglise

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    D'Andrea Gagliarducci sur le Monday Vatican

    Le pape François et le changement de paradigme du pontificat

    9 octobre 2023

    Le début du Synode des évêques, la semaine dernière, a coïncidé avec un changement de paradigme définitif dans le pontificat du pape François. Après dix ans, ayant presque achevé la transition générationnelle au sein du Collège des cardinaux et de la Curie romaine, le pape François est apparu sans masque, projetant ses idées et sa mentalité. Il n'a plus besoin de faire des compromis ou de trouver un équilibre. Il dit et fait ce qu'il pense être juste sans se soucier des conséquences.

    Les signes de ce changement de paradigme étaient déjà devenus évidents avec les Traditiones Custodes, puis les réponses aux dubia sur Amoris Laetitia. Dans ce cas, le pape François n'a pas eu peur de rompre radicalement avec ce qui avait été fait précédemment et avec le passé, imposant presque sa vision de l'Église même à des réalités qui portaient peut-être beaucoup de fruits. Ensuite, il y a eu la décision de réformer l'Opus Dei, qui a effectivement aboli l'institution des prélatures personnelles telles que Jean-Paul II les avait envisagées et qui a radicalement changé la structure de l'Opus Dei. Et même avant cela, il convient de rappeler que le Praedicate Evangelium, la constitution réformant la Curie, avait été publié soudainement, sans avertissement, sans traductions, et avec une conférence de presse qui n'en a expliqué la portée que plus tard.

    La semaine dernière, cependant, le changement de paradigme est devenu complet, comme le démontrent trois développements qui semblent distincts mais qui sont au contraire intimement liés :

    • La réponse aux dubia de cinq cardinaux, représentant les cinq continents, sur certaines questions doctrinales récemment soulevées ;
    • La réponse au dubia soulevé par le cardinal Dominik Duka, archevêque émérite de Prague, sur l'application de l'exhortation Amoris Laetitia ;
    • La publication de l'exhortation Laudate Deum, qui est une mise à jour de Laudato Si.

    Les réponses aux dubia ont été rédigées par le cardinal Victor Manuel Fernandez, préfet du Dicastère pour la doctrine de la foi, et soumises au pape. Le Laudate Deum est un texte entièrement rédigé par le pape François, à tel point que l'original est en espagnol et qu'il n'existe même pas, du moins pour l'instant, d'édition typique en latin.

    Ces trois développements montrent que le pape n'a plus peur de se montrer au grand jour et qu'il a l'intention de dire précisément ce qu'il pense. En fin de compte, la décision d'appeler son ami Fernandez à Rome est également née du besoin d'aide pour faire avancer son programme de renouveau de l'Église.

    Le pape François n'avait jamais voulu répondre aux questions qui lui étaient posées sur des sujets doctrinaux, évitant de susciter la polémique.

    Les dubia de quatre cardinaux présentés en 2016, qui se plaignaient d'une application générique, vague et non unitaire d'Amoris Laetitia, étaient restés sans réponse, suspendus alors que les interprétations de l'exhortation se multipliaient. Mais le pape lui-même a dit comment interpréter l'exhortation, répondant aux directives des prêtres de la région de Buenos Aires en disant que c'était "la seule interprétation possible" et en demandant d'insérer la lettre du pape et les directives qui lui ont été envoyées dans les Acta Apostolicae Sedis, les documents officiels du Saint-Siège.

    Le pape François n'évite plus astucieusement de répondre directement en envoyant des signaux. Contrairement aux textes (parfois très vagues, voire idéologiques) du nouveau préfet du Dicastère pour la doctrine de la foi, le pape François affirme une position claire, montre sa conception de l'évolution de la doctrine, écarte toute interprétation différente de la sienne et réaffirme effectivement l'indépendance des évêques dans la gestion de certaines situations.

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  • Porter un fruit qui demeure pour la vie éternelle

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    L'homélie de l'abbé Christophe Cossement pour le 27e dimanche A, 8 octobre 2023 :

    Portons un fruit qui plaît au Seigneur ! 

    J’entends des personnes se demander : pourquoi voit-on si peu de fruits à l’action pastorale dans l’Église ? Si peu de conversions, si peu de signes de la présence de Dieu ? C’est une vraie question, que les Écritures abordent aujourd’hui. Comme dimanche passé, le Seigneur s’adresse aux chefs juifs, les grands prêtres et les anciens. En tirerons-nous quelque chose pour notre communauté, qui n’est pas une assemblée de dirigeants de l’Église ? Oui, car en parlant de ce que les chefs religieux devraient faire, de la façon dont en bons vignerons ils devraient traiter la vigne de Dieu, le Seigneur parle de sa vigne, c’est-à-dire de nous tous son Église.

    La première chose que nous pouvons apprendre est qu’il aime sa vigne. Il est devant elle comme le bien-aimé (Is 5,1). Loin d’abandonner son Église, il veille sur elle, il lui donne de quoi porter le meilleur fruit.

    La deuxième chose que nous apprenons est que sa vigne le déçoit. Dans la parabole d’Isaïe, elle ne porte pas les fruits qu’elle devrait porter. Et dans la parabole de Jésus, ce sont ses vignerons qui détournent ses fruits plutôt que de les présenter au Seigneur. D’un côté l’Église ne porte pas de fruit ; de l’autre l’action des responsables est sans fruit puisqu’elle fait perdre les fruits que le Saint-Esprit a fait produire à l’Église. On comprend pourquoi on voit peu de fruits. Mais au fait, quels sont les fruits qu’il faudrait attendre ?

    Les fruits, ce ne sont pas d’abord des manifestations extraordinaires, mais les progrès de l’amour pour Dieu et de l’amour pour le prochain, selon le grand commandement de Jésus. Les fruits, c’est la diffusion du royaume de l’amour autour de nous. Ils sont finalement plus nombreux qu’un regard superficiel le ferait penser. Pourtant, nous devons continuer d’accueillir la question que nous posent ces paraboles de la vigne : que se passe-t-il si notre vie ne porte pas de fruit ? Est-ce simplement une opportunité perdue, un manque à gagner ? Pourrons-nous simplement dire au Seigneur : tu vois bien que mes affaires m’ont occupé toute ma vie et que je n’ai pas eu de temps pour étendre le règne de l’amour ?

    En interpellant les grands prêtres et les anciens, le Seigneur nous montre le drame d’une vie qui ne porte pas de fruit, qui en outre méprise ceux qui en porteraient, et qui pourtant se croit pure et bonne. Elle est grande encore de nos jours dans l’Église la tentation d’être les hommes de l’appareil, des chrétiens notables, les champions du bon sens et de la bonne entente avec la société, qui regardent avec mépris les petits, les charismatiques, les conservateurs ou d’autres encore. Le pape François appelle cela la mondanité spirituelle, et il dit que c’est « la maladie la plus détestable que l’on voit aujourd’hui dans l’Église »1. Une Église qui agit dans cette direction ne porte pas de fruit.

    Quant à nous, pour ne pas ressembler à ces adversaires du Christ, méfions-nous de cette mondanité spirituelle qui voudrait que l’Église se fonde dans le monde et s’adapte à lui ! Méfions-nous tout autant de ceux qui partent en croisade en se considérant comme les seuls purs et en condamnant tout le monde ! Travaillons humblement à aimer, à pardonner, à encourager… Enseignons avec douceur les exigences de l’Évangile, sans jamais nous résigner au sujet des limites des autres ou de nos limites ! Encourageons à reprendre avec persévérance le chemin de la conversion et de la foi ! Et prenons-le nous-mêmes ! Rien n’est perdu pour Dieu, sauf de ne pas vouloir. Mais si nous désirons l’Esprit Saint, si nous luttons pour l’accueillir, si nous le laissons transformer notre vie, elle s’illuminera et elle s’illuminera et portera un fruit qui demeure pour la vie éternelle.

    1Discours aux participants du Synode, 5 octobre 2023.

  • 27e dimanche ordinaire : "Une allégorie touchante de l'alliance de Dieu avec son peuple"

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    193__400x300_01-worker-vineyard_0.jpg27e dimanche ordinaire : homélie prononcée par Benoît XVI le 5 octobre 2008 lors de la messe d'ouverture de la XIIe Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques :

    La première Lecture, tirée du livre du prophète Isaïe, tout comme la page de l'Evangile selon Matthieu, ont proposé à notre assemblée liturgique une image allégorique suggestive des Saintes Ecritures:  l'image de la vigne, dont nous avons déjà entendu parler les dimanches précédents. La péricope initiale du récit évangélique fait référence au "cantique de la vigne" que nous trouvons dans Isaïe. Il s'agit d'un chant situé dans le contexte automnal de la vendange:  un petit chef-d'œuvre de la poésie juive, qui devait être très familier aux auditeurs de Jésus et à partir duquel, ainsi qu'à partir d'autres références des prophètes (cf. Os 10, 1; Jr 2, 21; Ez 17, 3-10; 19, 10-14; Ps 79, 9-17), on comprenait bien que la vigne désignait Israël. A sa vigne, au peuple qu'il s'est choisi, Dieu réserve les mêmes soins qu'un époux fidèle prodigue à son épouse (cf. Ez 16, 1-14; Ep 5, 25-33).

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  • L'Esprit Saint ne peut se contredire

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    De Luisella Scrosati sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Burke et Müller : " L'Esprit Saint ne peut se contredire ".

    Les deux cardinaux répondent "présent" aux tentatives de déformation de la doctrine de l'Eglise et renvoient les accusations d'atteinte à l'unité : ce qui unit, c'est l'enseignement et la réaffirmation de la vérité.

    7_10_2023

    Les cardinaux Raymond L. Burke et Gerhard Müller ont répondu "présent" aux nouveaux assauts contre la doctrine et la discipline de l'Église catholique. Les deux cardinaux ont pris la parole lors de l'émission The World Over, diffusée le jeudi 5 octobre par la chaîne catholique américaine EWTN, pour réaffirmer fermement la doctrine de la foi et exhorter tous les catholiques à rester fermes et à demeurer dans l'unique Église du Christ.

    Les deux premiers actes du nouveau préfet du Dicastère pour la doctrine de la foi, à savoir la publication de la lettre du pape François à la première version des dubia de cinq cardinaux et la réponse aux questions du cardinal Dominik Duka sur Amoris Lætitia, contredisent l'enseignement constant de l'Église sur au moins un point capital : le mal intrinsèque de la sexualité exercée en dehors du mariage légitime. Ces actes portent la signature ex audientia de François, mais la formule habituelle n'y figure pas : "Le Souverain Pontife N.N., le ..., a approuvé cette Lettre (ou Instruction/Décret/Note, etc.) et en a ordonné la publication". Le détail est notable et confié à la réflexion des canonistes.

    En effet, le Pape François contredit tout d'abord le Responsum du 22 février 2021, dont il avait lui-même autorisé la publication, en confiant à la "prudence pastorale" des ministres le soin de "discerner de manière adéquate s'il existe des formes de bénédiction, demandées par une ou plusieurs personnes, qui ne véhiculent pas une conception erronée du mariage". Ainsi, selon lui, il serait possible de bénir des unions non maritales, hétéro ou homo, à condition qu'il n'y ait pas de confusion entre ces unions et le mariage. Il est clair qu'il ne s'agit pas ici de bénir des personnes individuelles, mais des relations, des unions ou des pseudo-mariages, peu importe.

    Exactement le même jour, le 2 octobre, Fernandez a également publié sa réponse à certaines des questions du cardinal Duka, affirmant explicitement ce qui avait été confié à une note dans Amoris Lætitia : François "permet dans certains cas, après un discernement adéquat, l'administration du sacrement de la Réconciliation même lorsque l'on ne peut pas être fidèle à la continence proposée par l'Église".  Et un peu plus loin, il a répété qu'"Amoris Lætitia ouvre la possibilité d'accéder aux sacrements de la Réconciliation et de l'Eucharistie lorsque, dans un cas particulier, il y a des limitations qui atténuent la responsabilité et la culpabilité".

    Le cardinal Burke, au micro d'EWTN, a d'abord expliqué la raison de ces nouveaux dubia : "Nous avons soumis ces questions parce qu'il s'agit de points fondamentaux de l'enseignement et de la discipline de l'Église (...) qui ont été remis en question par les documents synodaux eux-mêmes, mais aussi par ceux qui conduisent le processus synodal". Leur deuxième version a été déterminée par le fait que le Pape "n'avait pas répondu à nos questions". Les dubia sont une demande au successeur de Pierre de "nous confirmer dans la foi catholique". Ils ne constituent pas une attaque contre le pape, mais "une aide pour lui permettre d'exercer sa grave fonction dans un moment de grande difficulté".

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