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Eglise - Page 368

  • La mission des prêtres : lutter contre l’asphyxie des âmes et des communautés

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    MGR_MATHIEU_ROUGE.jpgLu sur le site « Riposte Catholique », cette Tribune de Mgr Matthieu Rougé, évêque de Nanterre, parue dans Le Figaro  à propos du travail suscité par le pape au sujet de la « synodalité » :

    " Le mois de juin est chaque année celui des ordinations sacerdotales, traditionnellement célébrées dans l’Église catholique à proximité de la grande fête des saints Pierre et Paul, le 29 juin. Bien que trop peu nombreuses dans notre pays, des ordinations continuent d’y avoir lieu : après au moins sept années de formation spécifique, faisant souvent suite à une qualification et une expérience professionnelle de haut niveau, de jeunes hommes, ayant perçu un appel intérieur à tout quitter pour suivre Jésus, à la manière des premiers apôtres, acceptent d’offrir leur vie pour l’annonce de l’Évangile et le service de tous.

    Il n’est certes pas facile d’être prêtre en France aujourd’hui, dans un contexte de profonde sécularisation.

    Le rapport, en lui-même à l’évidence salutaire et à terme certainement bienfaisant, de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église a pu susciter une sorte de suspicion généralisée à l’égard des prêtres, pourtant en grande majorité irréprochables et fidèles. Le travail suscité par le pape François sur la « synodalité », c’est-à-dire la coopération de tous les baptisés à la mission de l’Église, a pu, à côté de réflexions stimulantes et prometteuses, conduire à des critiques injustes voire violentes et blessantes à l’égard des prêtres comme tels.

    Mais tout cela est peu de chose à côté de la joie de méditer, de vivre, d’annoncer cette parole étonnamment libératrice que constitue l’Évangile, à côté du bonheur de manifester la proximité aimante de Dieu au milieu des joies et des peines de tous et de chacun. Peu d’expériences humaines sont aussi intenses que la célébration du baptême ou de la confession ou de l’eucharistie : le Christ offrant sa vie, qui se rend présent au milieu de ses disciples rassemblés par le pain et le vin consacrés. Pour ceux qui y sont appelés et qui s’y sont préparés en profondeur, le sacerdoce recèle des trésors inépuisables de joie.

    Saint Charles de Foucauld, tout récemment canonisé par le pape François, pour le bonheur de l’Église et la légitime fierté des Français, a témoigné d’une fraternité proprement universelle fondée sur un amour hors du commun de l’eucharistie, célébrée et adorée. Cet homme, ce prêtre, si contemporain par son enfance et sa jeunesse blessées, par sa recherche spirituelle laborieuse et tumultueuse, a découvert dans le Christ la lumière qu’il désirait intensément et compris qu’il valait la peine de tout sacrifier à l’accueil et au service de cette lumière.

    L’avenir du sacerdoce catholique ne relève pas d’abord de questions d’organisation ou de pouvoir. Il est, dans des conditions d’exercice qui peuvent évoluer évidemment, le signe sacramentel que l’Église n’est pas une organisation centrée sur elle-même mais qu’elle se reçoit du Christ pour pouvoir témoigner de lui. C’est l’oubli de cet enracinement spirituel et de cette perspective missionnaire qui conduit aux abus ou au déclin. Les périodes de grand renouveau de la foi en revanche sont toujours des époques d’approfondissement du mystère du Christ, vrai Dieu et vrai homme, sauveur d’une humanité menacée par la mort mais faite pour la vie éternelle.

    L’Église en elle-même n’est pas très intéressante, même pour les chrétiens, ou plutôt elle n’est intéressante que dans la mesure où elle se perçoit et se vit comme accueil rayonnant de la lumière du Christ. En dehors de cette perspective d’espérance et de foi, les débats ecclésiastiques internes sont condamnés à la médiocrité, voire à la violence et à la stérilité. La mission des prêtres est précisément de lutter contre cette asphyxie des âmes et des communautés, par un service et un témoignage humbles, profonds, joyeux, courageux, persévérants.

    Il y a quelques semaines, le jour de la Pentecôte, il m’a été donné de célébrer la messe pour plus de 30 000 jeunes, scouts unitaires de France, dans une atmosphère inoubliable de ferveur, de paix et de joie. Malgré les intempéries, au soir tombant, à l’heure où dans l’Évangile Jésus ressuscité se fait reconnaître aux disciples d’Emmaüs par la fraction du pain, ces jeunes et ceux qui les encadraient, avec l’énergie de fidèles laïcs pleinement responsabilisés, s’ouvraient avec enthousiasme à la nourriture précieuse entre toutes de l’eucharistie. Ils constituaient une vivante image du meilleur de la « synodalité » .

    La tentation est grande en notre temps de céder aux sirènes de la déconstruction et de la culture de l’annulation, parfois même dans l’Église. Celle-ci n’est pas d’abord une structure hiérarchique corsetée mais bel et bien une fraternité libératrice, à condition que l’Église se reçoive constamment du Christ rendu présent notamment par le ministère sacramentel des prêtres. Renoncer à cette source, c’est en fait renoncer à la fraternité non seulement ecclésiale mais encore universelle, que l’humanité, prisonnière de ses démons, l’actualité nous le montre assez, n’est pas capable de faire advenir par ses seules forces. La joie du sacerdoce, c’est la joie de contribuer au salut du monde en témoignant de ce qui le dépasse et le fonde.

    L’auteur de ces lignes a eu le bonheur d’ordonner deux prêtres à la cathédrale de Nanterre, tout près du mont Valérien, ce 18 juin, quatre-vingt-deuxième anniversaire de l’appel du général de Gaulle. Le père François de Gaulle, son neveu missionnaire, raconte que, rendant visite à son oncle illustre quelques jours après son ordination sacerdotale, il eut l’émotion de le voir, conformément à la tradition, tomber à genoux devant lui pour recevoir sa bénédiction de jeune prêtre aux mains fraîchement consacrées. Le héros de la France libre, l’homme du courage et de l’audace, le chef intraitable et apparemment sûr de lui, savait en fait que la force, la liberté et la paix ont une source et que les prêtres en sont les indispensables serviteurs."

    Ref : La mission des prêtres : lutter contre l’asphyxie des âmes et des communautés

  • Le linceul de Turin : la plus belle figure

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    De CNews :

    Aymeric Pourbaix et Véronique Jacquier reçoivent le père Jean-François Thomas, jésuite, et Laurent Touchagues, président du centre international d’études sur le linceul de Turin :

    Voir aussi : Le linceul de Turin preuve de l'amour du Christ

  • L'arrêt de la Cour suprême des États-Unis n'est pas une fin mais un début

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    De Stefano Fontana sur le site de l'Observatoire International Cardinal Van Thuan sur la Doctrine sociale de l'Eglise :

    L'arrêt de la Cour suprême des États-Unis n'est pas une fin mais un début

    La décision de la Cour suprême des États-Unis déclarant l'avortement inconstitutionnel, rendue le jour de la fête du Sacré-Cœur de Jésus, ouvre providentiellement une nouvelle ère dans laquelle tous les défenseurs de la vie devront se battre plus durement qu'auparavant : comme l'ont dit les évêques américains, ce n'est pas la fin de quelque chose mais un début. Dans cette nouvelle ère, notre Observatoire sera également présent avec son engagement.

    Souvent, face à certaines des tendances perverses de nos systèmes politiques, si systématiquement présentes sous toutes les latitudes, nous restons découragés et pensons que les dynamiques de mort sont irréversibles parce que tant et trop d'intérêts matériels et idéologiques les alimentent. Nous parlons souvent d'un "système" contre la vie, l'expression d'une "culture de la mort", comme l'a écrit Jean-Paul II, une culture de la mort qui semble corroder tout aspect de bonté et de beauté et créer un vide autour d'elle.

    Cette phrase montre que cette prétendue irréversibilité n'existe pas. Il est vrai que l'histoire ne peut pas revenir en arrière et que ce qui s'est passé reste tel qu'il s'est passé. Cela vaut également pour les millions d'enfants dont la vie a été étouffée dans le ventre de leur mère. Mais il est possible de relire le passé et de placer l'avenir sur une base différente, celle du bien plutôt que du mal. C'est difficile, bien sûr, cela demande de la lutte, de l'engagement et des sacrifices, mais ce n'est pas impossible. La sécularisation, tant religieuse que morale, c'est-à-dire la corrosion du sens de la vie, n'est pas irréversible, elle dépend de la volonté humaine et de la providence divine. Elle dépend, plus précisément, de la liberté humaine docile à la Providence divine.

    L'arrêt de la Cour suprême ne dit pas le mot, également parce qu'à partir de ce moment, les États américains ne sont plus obligés d'autoriser l'avortement, mais la décision revient aux États eux-mêmes. En bref, l'arrêt n'interdit pas l'avortement dans tous les États américains. En ce sens, il n'est pas correct de dire qu'il "renverse" Roe v. Wide, l'arrêt qui avait imposé l'avortement à tous les États américains en 1973. Il reste tant de travail à faire aux États-Unis.

    Il en reste beaucoup - et peut-être plus - dans d'autres parties du monde également, notamment dans les pays européens ultra-sécularisés où l'élite bruxelloise réagira fortement, comme elle l'a fait lorsque Trump a bloqué le financement public de l'avortement et que l'UE l'a augmenté en compensation. Dans les pays européens, et surtout dans l'UE, l'orthodoxie idéologique contre la vie est encore plus élevée qu'aux États-Unis.

    Beaucoup de travail reste à faire dans l'Église également. Bien que la déclaration du président des évêques américains, l'archevêque Gomez de Los Angeles, affirme sans ambages qu'il remercie le Ciel pour cette décision, il est bien connu que les évêques américains sont très divisés sur cette question et que le petit groupe d'évêques soutenu aujourd'hui par le Vatican a des positions pastoralement très possibilistes sur les questions de la vie, de la procréation et de la famille. Cet arrêt de la Cour suprême va également diviser l'Église en interne, ou plutôt faire ressortir les profondes divisions qui existent déjà à ce jour. Nous devrons assister à un jeu probablement triste des partis, avec des déclarations de plus en plus nuancées à mesure que l'on glisse vers l'aile la plus progressiste de l'Église. N'oublions pas le grand soutien apporté par l'Église universelle à l'élection du président Biden et la grande aversion préjudiciable à Donald Trump. Avec son arrêt, la Cour suprême va diviser l'Église catholique, même si elle ne le veut pas, mais il s'agira d'une différenciation saine qui doit être abordée avec l'amour de l'Église sans renoncer à l'amour de la Vérité.

    Au final, c'est 6 personnes contre 3 qui ont décidé. Il ne faut pas croire que c'est le peuple américain qui a pris cette décision. Ce résultat est le fruit des récentes nominations effectuées par le président Trump. Sa présidence peut être évaluée de plusieurs façons. Cependant, on ne peut nier qu'il s'agissait d'une présidence de "rupture" par rapport au "système". Parmi les principales raisons de cette rupture figure la politique en faveur de la vie à naître et contre l'abominable logique de Planned Parenthood, reprise ensuite (malheureusement) par Biden et Harris avec le soutien de nombreux catholiques. C'est aussi un élément à garder à l'esprit et qui ne ferme pas mais ouvre une nouvelle ère d'engagement. Elle ne sera garantie que lorsque la façon de penser des gens changera, lorsque la culture de la mort qui se répand aujourd'hui par tous les moyens sera remplacée par la culture de la vie.

  • Le cardinal De Kesel prononce la dissolution de la Communauté du Verbe de Vie

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    Selon Nicolas Senèze sur le site de La Croix, la communauté du Verbe de Vie sera dissoute à compter du 1er juillet 2023. La décision, radicale, a été annoncée ce samedi 25 juin aux responsables de la communauté réunis à Notre-Dame de Vives Fontaines d’Andecy (Marne) par le vicaire général du diocèse de Malines-Bruxelles, à laquelle elle est rattachée. (...) La communauté du Verbe de vie bénéficiait en effet du statut d’association privée de fidèles dans le diocèse de Malines-Bruxelles où elle avait été accueillie en 2010 par Mgr André-Joseph Léonard. Selon nos informations, la décision a toutefois été prise en accord avec les autorités romaines. (...) Selon l’hebdomadaire La Vie, les visiteurs auraient notamment constaté que « les responsables du Verbe de Vie ont tout fait pour masquer la vérité aux évêques et les manipuler ». Pour eux, poursuit le magazine, « il était donc impossible de repartir sur des bases saines ».

    Le communiqué du diocèse de Châlons:

    Dissolution de la communauté du Verbe de Vie

    Son Éminence le cardinal Jozef De Kesel, archevêque de Malines-Bruxelles, évêque garant de la Communauté du Verbe de Vie, a prononcé le vendredi 24 juin 2022 la dissolution de la communauté à compter du 1er juillet 2023.

    Ce décret fait suite à la visite canonique qui s’est déroulée en janvier-avril 2022 à la demande du conseil de communauté et sous l’autorité de l'évêque en charge du Renouveau en France, après la démission du modérateur général en août 2021. Les trois visiteurs désignés ont écouté plus de 200 personnes et ont constaté des dysfonctionnements graves et systémiques depuis la fondation. 240 membres ont quitté la communauté en 30 ans. Toutes les tentatives pour préciser le charisme, se donner une règle de vie stable, assurer une gouvernance sereine, et garantir au sein du Verbe de Vie le respect de chacun et la confiance, ont échoué.

    Le cardinal de Kesel a nommé Monseigneur François Touvet, évêque de Châlons, administrateur du Verbe de Vie jusqu’à sa dissolution. Avec 5 équipes : accompagnement spirituel et vie consacrée, accompagnement psychologique, questions canoniques et juridiques, questions administratives et financières, communication, il gouvernera la communauté dans les semaines et mois qui viennent. Son souci premier est d’être à l'écoute des personnes victimes, et d’offrir à chaque membre un accompagnement individuel et des lieux d’hospitalité pour permettre un discernement paisible et une nouvelle orientation personnelle.

    Le cardinal de Kesel et Monseigneur Touvet pensent à ceux qui ont été victimes de certains membres et qui réclament justice. Ils ont entendu aussi la souffrance de ceux qui, membres ou non, ont eu à subir des dysfonctionnements graves mis en lumière par la visite canonique, et leur redisent leur proximité et leur empathie.

    Ils rendent grâce, avec tous ceux qui les assistent dans cette période difficile, pour les hommes et les femmes communautaires, qui, aujourd’hui comme hier, mettent leur vie avec confiance et générosité au service de l'annonce de l'Evangile et de l’Église.

    Enfin, le cardinal De Kesel et Mgr Touvet, comprennent la peine et l’émotion de tous ceux qu’une telle décision pourra surprendre : membres résidentiels et non résidentiels, anciens membres, membres de l’Alliance du Verbe de Vie, familles, amis. Chacun peut compter sur le dévouement de l’équipe en charge de l’accompagnement, et l’écoute et la disponibilité de Mgr Touvet.

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    Message de Monseigneur Touvet aux diocésains de Châlons :

    Chers amis du diocèse de Châlons,

    Au moment où vous apprenez cette nouvelle, je tiens à vous exprimer ma proximité. Je le sais, vous êtes nombreux à être attachés aux frères et sœurs du Verbe de Vie. Qui n’est jamais allé à l’abbaye d’Andecy pour y vivre une récollection, un festival des ados, ou participer à la liturgie en y appréciant la qualité et la beauté ? Andecy était une belle “oasis” au cœur de notre diocèse. Croyez bien que cette décision grave est prise pour le bien des membres de cette communauté, même si vous peinez à croire et à comprendre que de tels dysfonctionnements aient pu s’y dérouler. J’ai accepté cette mission dans un esprit de service, et je sais pouvoir compter sur votre compréhension : je vais devoir y passer du temps et y dépenser beaucoup d’énergie. Soyez assurés que je ferai de mon mieux pour honorer tous mes devoirs de pasteur. Je vous invite tous à soutenir nos frères et sœurs du Verbe de Vie par l’amitié et la prière.

    François Touvet

  • L'homélie du pape lors de la messe de clôture de la 10ème rencontre mondiale des familles : le pari de l'amour familial est courageux

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    L'homélie du pape lors de la messe de clôture de la 10ème rencontre mondiale des familles à Rome (source) :

    Samedi 25 juin 2022

    Dans le cadre de la dixième rencontre mondiale des familles, c'est un temps d'action de grâce. Avec gratitude, aujourd'hui, nous apportons devant Dieu - comme dans un grand offertoire - tout ce que l'Esprit Saint a semé en vous, chères familles. Certains d'entre vous ont participé aux moments de réflexion et de partage ici au Vatican, d'autres les ont animés et vécus dans leurs diocèses respectifs, dans une sorte d'immense constellation. Je peux imaginer la richesse des expériences, des intentions, des rêves, et les inquiétudes et les incertitudes ne manquent pas non plus. Maintenant nous présentons tout au Seigneur, et nous lui demandons de vous soutenir avec sa force et son amour. Vous êtes des pères, des mères, des enfants, des grands-parents, des oncles et des tantes ; vous êtes des adultes, des enfants, des jeunes, des personnes âgées ; chacun a une expérience différente de la famille, mais tous ont la même espérance dans la prière : que Dieu bénisse et préserve vos familles et toutes les familles du monde.

    Saint Paul, dans la deuxième lecture, nous a parlé de la liberté. La liberté est l'un des biens les plus appréciés et recherchés par l'homme moderne et contemporain. Chacun désire être libre, ne pas être conditionné, ne pas être limité, et aspire donc à se libérer de toutes sortes de "prisons" : culturelles, sociales et économiques. Pourtant, combien de personnes n'ont pas la plus grande liberté : la liberté intérieure ! La plus grande liberté est la liberté intérieure. L'Apôtre nous rappelle, à nous chrétiens, que c'est avant tout un don, lorsqu'il s'exclame : "Le Christ nous a libérés par la liberté !" (Gal 5:1). La liberté nous a été donnée. Nous naissons tous avec de nombreux conditionnements, intérieurs et extérieurs, et surtout avec la tendance à l'égoïsme, c'est-à-dire à nous mettre au centre et à faire ce que nous voulons. Mais le Christ nous a libérés de cette servitude. Pour éviter tout malentendu, saint Paul nous avertit que la liberté que Dieu nous a donnée n'est pas la liberté fausse et vide du monde, qui est en réalité "un prétexte pour la chair" (Ga 5,13). Non, la liberté que le Christ nous a achetée au prix de son sang est toute orientée vers l'amour, afin que - comme l'a dit l'Apôtre et comme il nous le dit aujourd'hui - "par l'amour, vous soyez au service les uns des autres" (ibid.).

    Vous tous, époux, en formant votre famille, avec la grâce du Christ, vous avez fait ce choix courageux : ne pas utiliser votre liberté pour vous-mêmes, mais pour aimer les personnes que Dieu a placées à vos côtés. Au lieu de vivre comme des "îles", vous vous êtes mis "au service les uns des autres". C'est ainsi que l'on vit la liberté en famille ! Il n'y a pas de "planètes" ou de "satellites", chacun voyageant sur sa propre orbite. La famille est le lieu de la rencontre, du partage, de la sortie de soi pour accueillir l'autre et être proche de lui. C'est le premier endroit où l'on apprend à aimer. N'oubliez jamais ceci : la famille est le premier lieu où l'on apprend à aimer.

    Frères et sœurs, si nous le réaffirmons avec une grande conviction, nous sommes bien conscients que dans la réalité, ce n'est pas toujours le cas, pour tant de raisons et tant de situations différentes. Et donc, tout comme nous affirmons la beauté de la famille, nous sentons plus que jamais que nous devons la défendre. Ne la laissons pas être polluée par les poisons de l'égoïsme, de l'individualisme, de la culture de l'indifférence et de la culture du rebut, et perdre ainsi son "ADN", qui est l'hospitalité et l'esprit de service. La marque de la famille : l'accueil, l'esprit de service au sein de la famille.

    La relation entre les prophètes Élie et Élisée, présentée dans la première lecture, nous fait penser à la relation entre les générations, au "passage de témoin" entre parents et enfants. Dans le monde d'aujourd'hui, cette relation n'est pas simple et est souvent source d'inquiétude. Les parents craignent que leurs enfants ne parviennent pas à s'orienter dans la complexité et la confusion de nos sociétés, où tout semble chaotique, précaire, et qu'ils finissent par se perdre. Cette peur rend certains parents anxieux, d'autres surprotecteurs, et finit parfois par bloquer le désir de mettre de nouvelles vies au monde.

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  • Aimer c'est préférer (13e dimanche du temps ordinaire)

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    Lu ici (archive 2013) ce commentaire de l'évangile du 13e dimanche du "temps ordinaire" :

    Aimer, c'est préférer 

    Tout renoncement tire sa force de l’amour qui le précède. On ne refuse jamais rien dans l’apesanteur, on refuse parce qu’on préfère. Refuser telle ou telle chose n’est possible que lorsqu’il y a un bien plus précieux, plus cher à notre cœur qui donne la vigueur à notre choix.

    Si les Samaritains refusent d’accueillir le Christ car il a les traits du pèlerin montant à Jérusalem, la ville dont ils nient le caractère sacré, leur refus dit clairement : nous préférons notre tradition locale à des devoirs d’hospitalité, nous préférons notre particularisme à l’alliance du peuple élu.

    Si le Christ monte avec courage et résolution à Jérusalem, où il subira la Passion, son refus d’une vie tranquille et plaisante n’est qu’un revers de son désir ardent. Il désire la gloire de son Père et notre salut. C’est la puissance de ce désir qui lui donne de laisser derrière lui tout ce qui a trait à une consolation trop humaine. Jésus préfère le Royaume des cieux aux royaumes de la terre, il préfère la tendresse du Père à l’adulation du tentateur, il préfère notre salut à sa propre vie. Tout renoncement est fort de l’amour qui le fonde. Tout amour est une préférence.

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  • Vers l’échec ? Pourquoi les jeunes catholiques sont les grands absents de la démarche synodale :

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    Chemin-Synodal-Synode.jpgDans la consultation synodale, les 20-45 ans ont manqué à l’appel. À l’issue de la rédaction de la synthèse synodale, ceux-ci beaucoup font part de leur déception quant aux propositions évoquées par leurs aînés. Le marqueur d’une fracture générationnelle dans l’Église de plus en plus visible. Lu sur le site web du magazine « La Vie », sous la signature de Youna Rivallain :

    Sur les pelouses des Invalides à Paris, une petite trentaine de jeunes de 20 à 30 ans s’est rassemblée autour d’une nappe à carreaux, de bières tièdes et de bâtonnets de carottes trempés dans le houmous. C’est la dernière soirée Even de Saint-Jean-Baptiste de Grenelle, un groupe d’échange et d’approfondissement de la foi réunissant des jeunes du quartier. Étudiante en histoire de l’art, Victoire a un mouvement de recul lorsque nous abordons le sujet : « Synode ? C’est quoi ? C’est comme un concile ? »

    À l’issue de la phase diocésaine du synode sur la synodalité, qui s’est conclue mi-juin par une assemblée plénière exceptionnelle des évêques à Lyon et l’envoi à Rome de la synthèse des réflexions diocésaines, les évêques ont salué la participation de plus de 150 000 personnes en France. Pourtant, une bonne partie de l’Église manque à l’appel : la tranche des 20-45 ans. « Il faudra s’améliorer, reconnaissait Alexandre Joly, évêque de Troyes chargé du synode, lors de la conférence de presse à l’issue de l’assemblée plénière le 15 juin. Ceux qui ont une habitude de prise de parole dans l’Église y sont allés naturellement. Il a manqué la génération des 20-45 ans. Les paroles exprimées ne sont pas celles de toutes les sensibilités, de toutes les générations, mais c’est la parole d’un très grand nombre. »

    A lire aussi : Synode sur la synodalité : ce que les catholiques français ont dit

    Les conclusions des évêques se constatent sur le terrain. Sur la pelouse des Invalides, même si les 2/3 du groupe étaient au courant du synode en cours, seuls deux des 26 jeunes présents y ont participé. Victoire fait partie du tiers qui n’en avaient jamais entendu parler. Personne, pourtant, ne pourrait dire que ces jeunes ne sont pas engagés dans l’Église, ou restent dans leur canapé, pour reprendre l’expression consacrée du pape François. Tous les mardis soir, ce groupe de jeunes répartis en cinq petites équipes se réunit pour échanger sur des textes bibliques ou théologiques, approfondir leur foi, écouter un enseignement donné par le prêtre qui les accompagne, Alexandre Demidoff, qui fêtera bientôt son premier anniversaire d’ordination. « Ces jeunes sont engagés, aiment l’Église, sinon ils ne seraient pas là chaque semaine », rappelle le jeune prêtre.

    Contraintes d’agendas

    Pourtant, malgré leur investissement dans l’Église, le synode sur la synodalité n’a pas trouvé sa place dans leurs agendas… Comme dans celui de nombreux jeunes. Les raisons sont diverses, au sein du groupe Even et au-delà. Sur un total de 75 jeunes consultés, la majorité évoque des contraintes de temps, surtout chez les jeunes parents, pour assister à des réunions souvent en fin de journée. « Nous avons eu des propositions via la paroisse et le mouvement des Équipes Notre-Dame pour participer, explique une jeune maman de 30 ans habitant la capitale. Les groupes se sont formés à partir de la fin janvier et il fallait caser plusieurs réunions avant début avril… Entre nos trois enfants en bas âge, nos deux boulots assez loin de la maison, nous n’avons pas réussi à nous libérer suffisamment. Quand je vois les personnes qui étaient dans les groupes sur ma paroisse, quasi tous retraités, je ne suis pas surprise des résultats de la consultation. »

    A lire aussi : Synode sur la synodalité : les doléances et les silences de l’Église de France

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  • Le secrétaire de Benoît XVI en larmes lorsqu'il évoque la santé du pape émérite

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    De Camille Lecuit sur le site de Famille Chrétienne (accès libre) :

    Le secrétaire de Benoît XVI pleure en évoquant la santé du pape émérite

    « Je n'aurais jamais cru que la dernière partie du chemin entre le Monastère Mater Ecclesiae et la porte du ciel de saint Pierre… [ le prélat, inclinant son visage, s’arrête plusieurs secondes et peine à cacher l’émotion qui le submerge… ] Et la porte du ciel de Saint Pierre serait si longue », murmure-t-il d’une voix chevrotante.

    « Les dernières années ont eu raison de ses forces »

    Et de poursuivre en sortant son mouchoir : « C'est ce que m'a confié Benoît XVI…. [ il s’arrête de nouveau un moment, avant de reprendre ] … Lorsque nous avons parlé du poids et de la détresse de la vieillesse et des critiques récurrentes à l'encontre de sa personne et de son action. C'était il y a quelques années. Même après sa démission, Benoît XVI a répondu de manière franche et convaincante aux questions et aux défis importants de l'époque, toujours à la lumière de l'Incarnation. Et cela était caractéristique chez lui. C'est là qu'il s'est senti interpellé. C’est une exigence qu'il a maîtrisée avec brio, qu'on le veuille ou non, en faisant face à tous les assauts du monde jusqu'aux jours les plus récents. Le ministère pastoral suprême n'était pas seulement un fardeau pour lui, mais aussi une joie de l'âme. Et cette joie de l'âme, il l'a conservée - au-delà de toutes les détresses et déceptions. Elle est comme une lumière qui l'accompagne intérieurement. »

    Puis les larmes le reprennent lorsqu’il évoque plus spécifiquement la santé faiblissante de Benoît XVI : « Entre temps, le pape émérite… [ l'archevêque tente tant bien que mal de retenir ses sanglots et laisse s’écouler quelques secondes de silence ] … est devenu un homme très âgé, physiquement fragile, mais dont l'esprit et le regard sont, Dieu merci, toujours aussi éveillés et brillants. Même si sa voix est de plus en plus faible et incompréhensible. Les dernières années ont eu raison de ses forces. Mais malgré ses forces déclinantes, il a conservé l'humble sérénité de son cœur. Comme elle se manifestait peut-être le plus clairement autrefois devant le monde entier dans les moments où il répondait aux questions des enfants, toujours de manière totalement libre et rafraîchissante. »

    Il conclut en saluant l’humour et la douceur de cette figure papale qu’il connaît et admire particulièrement : « Son humour inaltérable, enveloppé de sa douceur personnelle qui a toujours été la marque de fabrique de sa personnalité, est également très présent. Il s'est réjoui comme un enfant lorsqu'il a été informé de la cérémonie d'aujourd'hui. Et il m'a demandé de vous envoyer à tous des bénédictions chaleureuses. »

    Ce n’est pas la première fois que l'archevêque Georg Gansweïn se montre très ému en public. Déjà lors des funérailles du frère de Benoît XVI en 2020, il avait lu d’une voix tremblante la lettre que le pape émérite adressait à ce frère défunt. 

     
  • "Historique, miraculeux, un triomphe pour la cause pro-vie !"

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    Dithyrambique, Jeanne Smits sur Réinformation.TV :

    Renversement de Roe v. Wade : la Cour suprême des Etats-Unis confirme : la Constitution américaine ne confère aucun « droit » à l’avortement

    Comment ne pas se rappeler qu’en la fête de l’Annonciation, il y a trois mois à peine, le pape François consacrait la Russie, l’Ukraine et le monde au Cœur Immaculé de Marie ?

    Cette « opinion » des juges suprêmes américains, adoptée par cinq voix contre quatre, produit un premier effet immédiat : dans plus de vingt Etats américains, de l’Arkansas au Wyoming, l’avortement n’est plus légal du fait de lois prévoyant que la fin de Roe v. Wade déclencherait automatiquement les dispositifs de protection de la vie. Dans pas moins de treize Etats, parmi lesquels le Texas, le Mississippi, la Louisiane… l’avortement serait automatiquement interdit (avec une seule exception, le danger pour la vie de la mère, cas où on peut en effet discuter de l’opportunité d’une sanction pénale).

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  • L'abrogation de Roe v. Wade : une déclaration prudentissime de l'Académie pontificale pour la vie

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    En ce qui concerne la décision de la Cour suprême des États-Unis qui a modifié la position juridique de 1973 Roe v. Wade sur la question de l'avortement, l'Académie pontificale pour la vie présente la déclaration suivante (source) :

    L'Académie pontificale pour la vie se joint à la déclaration des évêques américains sur la décision de la Cour suprême des États-Unis. Comme l'ont déclaré l'archevêque H. Gomez et l'archevêque Lori :

    "C'est le moment de guérir les blessures et de réparer les divisions sociales ; c'est le moment de la réflexion raisonnée et du dialogue civil, et de se rassembler pour construire une société et une économie qui soutiennent les mariages et les familles, et où chaque femme a le soutien et les ressources dont elle a besoin pour mettre au monde son enfant dans l'amour."

    L'avis de la Cour montre à quel point la question de l'avortement continue de susciter des débats passionnés. Le fait qu'un grand pays ayant une longue tradition démocratique ait changé sa position sur cette question interpelle également le monde entier. Il n'est pas juste que le problème soit mis de côté sans considération globale adéquate. La protection et la défense de la vie humaine n'est pas une question qui peut rester confinée à l'exercice des droits individuels, mais au contraire une question de grande portée sociale. Après 50 ans, il est important de rouvrir un débat non idéologique sur la place que la protection de la vie occupe dans une société civile pour nous demander quel type de coexistence et de société nous voulons construire.

    Il s'agit de développer des choix politiques qui favorisent des conditions d'existence en faveur de la vie sans tomber dans des positions idéologiques a priori. Il s'agit également d'assurer une éducation sexuelle adéquate, de garantir des soins de santé accessibles à tous et de préparer des mesures législatives pour protéger la famille et la maternité, en surmontant les inégalités existantes. Nous avons besoin d'une assistance solide aux mères, aux couples et à l'enfant à naître, qui implique toute la communauté, encourageant la possibilité pour les mères en difficulté de poursuivre la grossesse et de confier l'enfant à ceux qui peuvent garantir sa croissance.

    L'archevêque Paglia a déclaré "face à une société occidentale qui perd sa passion pour la vie, cet acte est une puissante invitation à réfléchir ensemble sur la question grave et urgente de la générativité humaine et des conditions qui la rendent possible ; en choisissant la vie, c'est notre responsabilité pour l'avenir de l'humanité qui est en jeu".

    Cité du Vatican, 24 juin 2022

  • Faut-il qu'il y ait des hérésies ?

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    Du site de l'Homme Nouveau :

    Avons-nous besoin des hérésies ? La réponse du Club des Hommes en noir

    La phrase de Saint Paul "Opportet hereses esse" est-elle encore d'actualité ? Quels rôles ont joué dans l'histoire de l'Eglise les différentes hérésies, et ont-elles permis à l'Eglise de renforcer sa doctrine au fil du temps ? Enfin, certaines hérésies, autrefois condamnées, ne sont-elles pas en train de revenir au goût du jour ? Le Club des Hommes en noir composé des abbés Célier et Guelfucci, ainsi que de Jeanne Smits et du Docteur de Labriolle, sous la direction de Philippe Maxence, s'attelle à nous apporter quelques réponses dans ce dernier épisode de la saison 2022-2023.

                          

  • Les évêques des Etats-Unis réagissent à la décision de la Cour Suprême sur l'avortement

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    Déclaration de l'USCCB sur la décision de la Cour suprême des États-Unis dans l'affaire Dobbs v. Jackson (source)

    WASHINGTON - En réponse à la décision de la Cour suprême des États-Unis dans l'affaire Dobbs v. Jackson Women's Health Organization, l'archevêque José H. Gomez de Los Angeles, président de la Conférence des évêques catholiques des États-Unis (USCCB) et l'archevêque William E. Lori de Baltimore, président du Comité des activités pro-vie de l'USCCB ont publié la déclaration suivante :

    "C'est un jour historique dans la vie de notre pays, un jour qui suscite nos pensées, nos émotions et nos prières. Pendant près de cinquante ans, l'Amérique a appliqué une loi injuste qui a permis à certains de décider si d'autres peuvent vivre ou mourir ; cette politique a entraîné la mort de dizaines de millions d'enfants à naître, des générations qui se sont vu refuser le droit de naître.

    "L'Amérique a été fondée sur la vérité que tous les hommes et les femmes sont créés égaux, avec des droits donnés par Dieu à la vie, à la liberté et à la poursuite du bonheur. Cette vérité a été gravement niée par l'arrêt Roe v. Wade de la Cour suprême des États-Unis, qui a légalisé et normalisé la prise de la vie humaine innocente. Nous remercions Dieu aujourd'hui que la Cour a maintenant annulé cette décision. Nous prions pour que nos élus adoptent désormais des lois et des politiques qui favorisent et protègent les plus vulnérables d'entre nous.

    "Nos premières pensées vont aux petits enfants dont la vie a été enlevée depuis 1973. Nous pleurons leur perte, et nous confions leurs âmes à Dieu, qui les a aimés depuis toujours et qui les aimera pour l'éternité. Nos cœurs vont également à toutes les femmes et à tous les hommes qui ont gravement souffert de l'avortement ; nous prions pour leur guérison, et nous nous engageons à leur apporter notre compassion et notre soutien continus. En tant qu'Église, nous devons servir ceux qui sont confrontés à des grossesses difficiles et les entourer d'amour.

    "La décision d'aujourd'hui est également le fruit des prières, des sacrifices et du plaidoyer d'innombrables Américains ordinaires de tous horizons. Au cours de ces longues années, des millions de nos concitoyens ont collaboré pacifiquement pour éduquer et persuader leurs voisins de l'injustice de l'avortement, pour offrir des soins et des conseils aux femmes et pour œuvrer en faveur d'alternatives à l'avortement, notamment l'adoption, le placement en famille d'accueil et les politiques publiques qui soutiennent véritablement les familles. Nous partageons leur joie aujourd'hui et nous leur en sommes reconnaissants. Leur travail pour la cause de la vie reflète tout ce qui est bon dans notre démocratie, et le mouvement pro-vie mérite d'être compté parmi les grands mouvements pour le changement social et les droits civils dans l'histoire de notre nation.

    "Le moment est venu d'entamer le travail de construction d'une Amérique post-Roe. C'est le moment de guérir les blessures et de réparer les divisions sociales ; c'est le moment de la réflexion raisonnée et du dialogue civil, et de se rassembler pour construire une société et une économie qui soutiennent les mariages et les familles, et où chaque femme a le soutien et les ressources dont elle a besoin pour mettre au monde son enfant dans l'amour.

    "En tant que chefs religieux, nous nous engageons à continuer à servir le grand plan d'amour de Dieu pour la personne humaine, et à travailler avec nos concitoyens pour réaliser la promesse de l'Amérique de garantir le droit à la vie, à la liberté et à la poursuite du bonheur pour tous."