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Eglise - Page 372

  • Six points de division dans le « processus synodal »

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    Un éloge papal de l’harmonie et de la confusion. Lu dans le National Catholic Register :

    « Dans son homélie de Pentecôte , le Saint-Père a noté que "curieusement, le Saint-Esprit est l'auteur de la division, du chahut, d'un certain désordre". 

    "Pourtant, en même temps, il est l'auteur de l'harmonie", a poursuivi le pape François. « Il divise avec la variété des charismes, mais c'est une fausse division, car la vraie division fait partie de l'harmonie. Il crée la division avec les charismes, et il crée l'harmonie avec toute cette division. C'est la richesse de l'Église. 

    Il a utilisé la même image de l'Esprit Saint comme agent de désordre lorsqu'il s'est adressé à la commission œcuménique catholique-anglicane le 13 mai : « L'Esprit Saint est celui qui crée le "désordre" — on peut penser au matin de la Pentecôte — mais alors celui qui crée l'harmonie. 

    Dans ce même discours, il a parlé d'une contribution anglicane au processus synodal pour le synode sur la synodalité.  

    "Comme vous le savez, l'Église catholique a inauguré un processus synodal : pour que ce cheminement commun soit vraiment tel, la contribution de la Communion anglicane ne peut manquer", a déclaré le pape François. "Nous vous considérons comme des compagnons de voyage précieux." 

    Tout cela soulève une perspective intéressante sur le processus synodal. Et si la marche ensemble se traduisait par une marche à part ? Doit-on s'attendre à des divisions et à l'harmonie, à des divisions sans harmonie ou à une harmonie sans divisions ? 

    Alors que le processus synodal pour ce synode particulier sur la synodalité est une nouveauté pour l'Église universelle, la gouvernance et les processus synodaux ne sont guère nouveaux dans la vie du peuple chrétien. Il y a une confiance générale que ce nouveau processus synodal se terminera dans l'harmonie mais, comme l'indiquent les récents commentaires du Saint-Père, la division est également possible. 

    Plus précisément, la confiance que ce processus synodal renouvellera l'Église, plutôt que de la diviser, semble ignorer la façon dont la gouvernance synodale réelle se porte dans l'Église aujourd'hui. Considérez six échecs du modèle synodal. 

    L'orthodoxie russe implose 

    Les processus synodaux et les structures de gouvernance ecclésiale les plus anciens et les plus vénérables se trouvent dans les Églises orientales, tant catholiques qu'orthodoxes. Et l'orthodoxie russe, avec plus de 50% de tous les croyants orthodoxes, est dans un état avancé d'implosion. La guerre de la Russie contre l'Ukraine, soutenue par le Patriarcat de Moscou de l'Église orthodoxe russe, a incité le synode dirigeant de l'Église orthodoxe ukrainienne du Patriarcat de Moscou à déclarer sa « pleine indépendance » du Patriarcat de Moscou. C'est la division la plus importante du christianisme au cours des derniers siècles.  

    Les structures synodales se sont révélées insuffisantes pour relever le défi d'une partie du synode faisant la guerre à l'autre.

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  • Avec François : un changement révolutionnaire dans la théologie morale ?

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    De Larry Chapp, docteur en théologie, sur le National Catholic Register :

    Comprendre le Pape François : C'est de la théologie morale, idiot !

    COMMENTAIRE : Quelque chose de sérieux semble se préparer avec ce pontificat qui diffère nettement de ses prédécesseurs, et ce "quelque chose" est un changement révolutionnaire dans la théologie morale.

    14 juin 2022

    En 1992, alors que l'Amérique était en pleine récession, Bill Clinton, alors candidat à la présidence, avait un message simple : "C'est de l'économie, idiot!" En paraphrasant un peu, je dirais quelque chose de similaire en ce qui concerne l'énigme qu'est le pape François : "C'est de la théologie morale, idiot!"  

    Et je dis qu'il est une énigme parce que le récit commun à son sujet semble être qu'il est un "libéral", et pourtant il n'a accordé à l'aile libérale de l'Église aucun de ses objectifs les plus chers. Il n'a pas mis fin au célibat obligatoire, n'a pas ordonné de femmes à la prêtrise ou au diaconat, n'a pas modifié les enseignements de l'Église sur la sexualité humaine, n'a pas ouvert la réception de l'Eucharistie aux protestants en vertu du droit canonique officiel, ni même donné carte blanche aux divorcés-remariés pour recevoir la communion. Et pourtant, quelque chose de sérieux semble se préparer avec ce pontificat qui diffère nettement de ses prédécesseurs, et ce "quelque chose", je pense que c'est un changement révolutionnaire dans la théologie morale.  

    Je prétends que le pape François semble favorablement disposé à l'égard d'une forme de théologie morale communément appelée "proportionnalisme" ou "conséquentialisme". À tout le moins, je pense que le pape François voit dans le proportionnalisme une sorte de contrepoids "correctif" à ce qu'il considère comme une insistance excessive dans l'Église sur le raisonnement moral de droit naturel, avec l'accent central désignant certains objets moraux comme intrinsèquement mauvais.  

    Le proportionnalisme nie qu'il existe des actes intrinsèquement mauvais et considèrent que la moralité d'un acte ne peut être jugée qu'à la lumière de ses résultats ou "conséquences". Les proportionnalistes catholiques ne nient pas l'existence de principes moraux fondamentaux (c'est en cela qu'ils diffèrent de l'utilitarisme pur et dur), mais que, à la lumière d'un jugement rationnel des résultats potentiels probables, un principe moral peut être considéré comme non applicable dans un cas particulier s'il existe une raison "proportionnée" de le faire.  

    Cette forme de théologie morale a été très influente dans l'ère post-conciliaire et a gagné en force parmi ceux qui ont violemment contesté Humanae Vitae. Ceux d'entre nous qui ont vécu ces débats savent bien à quel point ils ont été source de division, et certains théologiens moraux qui ont défendu la théologie traditionnelle du droit naturel de l'Église (par exemple, Germain Grisez, Janet Smith, etc.) ont payé un lourd tribut professionnel à leur position. 

    Quelles sont donc mes preuves que le pape François favorise le proportionnalisme, même s'il ne l'a jamais dit explicitement ? 

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  • Les franciscains d'Allemagne élisent un prêtre ouvertement gay comme nouveau supérieur

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    Du National Catholic Register :

    Les Franciscains d'Allemagne élisent un prêtre ouvertement gay comme nouveau supérieur

    Dans une interview accordée à MK-Online, le site d'information officiel de l'archidiocèse de Munich et Freising, le père Fuhrmann a expliqué pourquoi il a rendu publique son homosexualité.

    15 juin 2022

    La province franciscaine Sainte-Elisabeth d'Allemagne, qui compte 300 membres, a élu comme nouveau supérieur le père Markus Fuhrmann, qui, il y a quelques semaines, a fait publiquement son coming out en tant qu'homosexuel.

    Dans une interview accordée à MK-Online, le site d'information officiel de l'archidiocèse de Munich et de Freising, le père Fuhrmann a expliqué pourquoi il a rendu publique son homosexualité.

    "Si je suis moi-même gay, alors je veux montrer que je peux aussi faire partie de l'Église dans ce ministère. C'est important parce que ce n'est pas censé être comme ça dans l'Église. Malheureusement, il y a trop d'hypocrisie institutionnelle dans notre Église", a-t-il déclaré.

    En outre, le nouveau supérieur franciscain a déclaré qu'il "soutient personnellement les efforts du Chemin synodal, je suis en faveur d'un réexamen critique du célibat dans le mode de vie sacerdotal et je suis en faveur de l'accès des femmes aux ministères ordonnés".

    La Voie synodale est un processus pluriannuel controversé qui a débuté en décembre 2019 et qui implique des évêques et des laïcs d'Allemagne pour aborder des questions telles que l'exercice du pouvoir, la moralité sexuelle, le sacerdoce et le rôle des femmes dans l'Église, questions sur lesquelles ils ont exprimé, publiquement et à diverses occasions, des positions contraires à la doctrine catholique.

    Interrogé sur le fait que ses frères franciscains connaissaient son homosexualité au moment de son élection, le nouveau supérieur allemand a déclaré que "c'était très bon pour moi de savoir que cela est très positif pour les frères."

    Il a ajouté : "Je reçois beaucoup d'encouragements, et peut-être que cette étincelle d'appréciation peut se propager à d'autres secteurs de l'Église. Je pense que c'est une bonne chose." 

    Le père Fuhrmann est né le 9 août 1971 à Hanovre, la capitale de la Basse-Saxe, en Allemagne. Il a fait ses vœux simples en 1998 et sa profession solennelle en 2003. Il a été ordonné prêtre le 7 mai 2005.

    À Cologne, dans la province Sainte-Élisabeth, il s'occupait des indigents et, avant son élection, il était vicaire provincial.

    Concernant son travail futur, le nouveau supérieur franciscain en Allemagne a déclaré à MK-Online qu'"un grand changement est imminent, et je veux et dois le façonner avec les frères".

    L'enseignement de l'Église sur l'homosexualité

    L'enseignement catholique sur l'homosexualité est résumé dans les sections 2357, 2358 et 2359 du Catéchisme de l'Église catholique. 

    L'Église enseigne que les homosexuels "doivent être acceptés avec respect, compassion et sensibilité. Tout signe de discrimination injuste à leur égard doit être évité." 

    Comme l'explique le catéchisme, "la tradition a toujours déclaré que les actes homosexuels sont intrinsèquement désordonnés et que ce penchant, objectivement désordonné, constitue pour la plupart d'entre eux une épreuve." 

    Le catéchisme précise : " Se fondant sur la Sainte Écriture, qui présente les actes homosexuels comme des actes de grave dépravation, la tradition a toujours déclaré que les actes homosexuels sont intrinsèquement désordonnés. Ils sont contraires à la loi naturelle. Ils ferment l'acte sexuel au don de la vie. Ils ne procèdent pas d'une authentique complémentarité affective et sexuelle. En aucun cas, ils ne peuvent être approuvés".  

    Fournissant des indications supplémentaires, le catéchisme dit : "Les personnes homosexuelles sont appelées à la chasteté. Par les vertus de maîtrise de soi qui leur apprennent la liberté intérieure, parfois par le soutien d'une amitié désintéressée, par la prière et la grâce sacramentelle, elles peuvent et doivent s'approcher progressivement et résolument de la perfection chrétienne."

  • "Le problème actuel de l’Église est précisément la non-acceptation du Concile..." : le regard du pape sur la situation actuelle du monde et de l'Eglise

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    Le pape est encore bien vert et ce n'est pas parce que sa mobilité est réduite qu'il est près de démissionner. Il est aussi assez prolixe et ne mâche pas ses mots. Il est intéressant de voir comment il analyse la crise ukrainienne où il se défend d'être "pro-Poutine". Son obstination à faire du Concile Vatican II la référence incontournable et à dénoncer les "restaurationnistes" qui s'y opposeraient en consternera plus d'un. Si Benoît XVI situait ce concile dans une perspective de continuité, on voit bien qu'il n'en va pas de même pour le pape règnant et qu'il est bien décidé à faire de son pontificat un changement de cap dans la navigation de la barque de Pierre... 

    De la Rédaction de La Civiltà Cattolica France :

    ENTRETIEN DU PAPE FRANÇOIS AVEC LES ÉDITEURS DES REVUES DE CULTURE EUROPÉENNE DES JÉSUITES

    14 juin 2022

    19 mai 2022. « Bienvenue ! Vous voyez ? Je suis dans mon nouveau fauteuil », a plaisanté le Pape, faisant allusion au fait qu’il se déplace en fauteuil roulant en raison de douleurs aux genoux. François a salué personnellement, un par un, les directeurs des revues culturelles européennes de la Compagnie de Jésus réunis en audience à la Bibliothèque privée du Palais apostolique.

    Ils étaient dix en tout : P. Stefan Kiechle de Stimmen der Zeit (Allemagne), Lucienne Bittar de Choisir (Suisse), P. Ulf Jonsson de Signum (Suède), P. Jaime Tatay de Razón y fe (Espagne), P. José Frazão Correia de Brotéria (Portugal), P. Paweł Kosiński de Deon (Pologne), P. Arpad Hovarth de A Szív (Hongrie), Robert Mesaros de Viera a život (Slovaquie), Frances Murphy de Thinking Faith (Royaume-Uni) et P. Antonio Spadaro de La Civiltà Cattolica (Italie). Trois rédacteurs étaient des laïcs, dont deux femmes (pour les revue suisse et anglaise). Les autres étaient des jésuites.

    La rencontre avec le Souverain Pontife était le début de leur rencontre annuelle de trois jours[1]. Le Supérieur Général de la Compagnie de Jésus, le Père Arturo Sosa, a également assisté à l’audience. « Je n’ai pas préparé de discours », a commencé le Pape, « alors si vous le voulez, posez des questions. Si nous dialoguons, notre rencontre sera plus riche ».

    Saint Père, merci pour cette rencontre. Quel est le sens et la mission des revues de la Compagnie de Jésus ? Avez-vous une mission à nous confier ?

    Il n’est pas facile de donner une réponse claire et précise. En général, bien sûr, je crois que la mission d’une revue culturelle est de communiquer. J’ajouterais cependant de communiquer de la manière la plus incarnée possible, personnellement, sans perdre la relation avec la réalité et les gens, le « face-à-face ». Par là, j’entends qu’il ne suffit pas de communiquer des idées. Vous devez communiquer des idées qui viennent de l’expérience. Pour moi, c’est très important. Les idées doivent venir de l’expérience.

    Prenez l’exemple des hérésies, qu’elles soient théologiques ou humaines, car il y a aussi des hérésies humaines. Selon moi, il y a hérésie lorsque l’idée est déconnectée de la réalité humaine. D’où la phrase que quelqu’un a dite – Chesterton, si je me souviens bien – que « l’hérésie est une idée devenue folle ». Elle est devenue folle parce qu’elle a perdu sa racine humaine.

    La Compagnie de Jésus ne doit pas chercher à communiquer des idées abstraites. Elle entend plutôt communiquer de l’expérience humaine à travers les idées et le raisonnement : l’expérience, donc. On discute des idées. La discussion, c’est bien ; mais pour moi, ce n’est pas assez. C’est la réalité humaine qui est discernée. Le discernement est ce qui compte vraiment. La mission d’une publication jésuite ne peut pas être seulement de discuter, mais elle doit surtout aider au discernement qui mène à l’action.

    Or, parfois, pour discerner, il faut jeter une pierre ! Si vous jetez une pierre, les eaux s’agitent, tout bouge et vous pouvez discerner. Mais, si au lieu de lancer une pierre, vous lancez… une équation mathématique, un théorème, alors il n’y aura pas de mouvement et donc pas de discernement.

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  • Fréjus-Toulon : comment les dérives locales ont abouti à la sanction avalisée par quatre dicastères romains

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    Une enquête de Mikael Corre, à Toulon (Var), avec Loup Besmond de Senneville (à Rome) sur le site du journal La Croix :

    Diocèse de Fréjus-Toulon, des dérives locales à la sanction romaine  

    odifié le 14/06/2022

    La suspension par le Vatican des prochaines ordinations dans le Var sanctionne l’accueil de communautés aux dérives sectaires par l’évêque, Mgr Dominique Rey. De Toulon à Rome, La Croix a enquêté pendant une semaine sur une affaire hors norme.

    L’affaire suscite la colère dans le diocèse de Fréjus-Toulon : l’ordination prévue de quatre prêtres et six diacres le 26 juin n’aura pas lieu. Rome en a décidé ainsi, obligeant l’évêque, Mgr Dominique Rey, à annoncer lui-même la nouvelle, le 2 juin, trois semaines avant l’échéance. « Il n’y a pas d’autres informations », précise-t-il dans un courriel envoyé à ses prêtres, les invitant à se « réfugier dans la prière » et à ne pas parler aux journalistes. Selon nos informations, le Vatican lui demande depuis des années de réviser sa gestion des vocations dans son diocèse, qui compte plus de 300 prêtres et une vingtaine de communautés nouvelles. La tradition d’accueil est ancienne à Fréjus-Toulon, où les prédécesseurs de Mgr Rey avaient déjà offert l’hospitalité aux frères de Saint-Jean, à la communauté Saint-Martin, aux sœurs de Bethléem…

    À Toulon depuis 2000, l’évêque, issu de la communauté de l’Emmanuel, s’est inspiré des protestants évangéliques américains pour insuffler dans son diocèse une véritable vitalité missionnaire. Entouré de catholiques charismatiques comme traditionnels, il fait preuve d’un dynamisme qui a longtemps impressionné à Rome. Mais il lui est aujourd’hui reproché de trop accueillir, quitte ensuite à sévir, comme cela a été le cas avec Thierry de Roucy (fondateur de Points-Cœur, coupable d’abus).

    Contacté, Mgr Rey n’a pas souhaité répondre directement à La Croix« Les fragilités, les échecs, les difficultés observées dans certaines de ces communautés nous ont rendus encore plus attentifs et nous imposent toujours plus de vigilance », reconnaît le directeur de cabinet de Mgr Rey, auquel renvoie l’évêque. « Cette diversité est un défi, elle n’est pas sans difficulté, mais elle est aussi et surtout une richesse pour le diocèse et pour l’Église », ajoute-t-il.

    Quatre dicastères impliqués

    En 2021, une « visite » (enquête) a été conduite dans le diocèse par l’archevêque de Marseille, Mgr Jean-Marc Aveline, bientôt cardinal. C’est sur la base de son rapport et d’informations directement remontées à Rome que le Vatican a demandé de « surseoir aux ordinations ». Cette décision très rare a été prise fin mai lors d’une réunion entre les supérieurs de quatre dicastères, les « ministères » du Vatican. Elle a été avalisée par quatre cardinaux : Marc Ouellet (préfet du dicastère pour les évêques), Kevin Farrell (laïcs), João Braz de Aviz (religieux) et Lazarus You Heung-sik (clergé).

    → ANALYSE. Diocèse de Toulon : pourquoi le Vatican a choisi le silence

    Au Saint-Siège, personne n’a publiquement expliqué la sanction, laissant depuis une semaine les catholiques varois à leurs interrogations. « Il y a ceux qui soutiennent l’évêque contre le pape, ceux qui soutiennent le pape contre l’évêque… », a d’ailleurs regretté dans une homélie prononcée le 9 juin l’un des trois vicaires généraux du diocèse, le père Jean-Noël Dol, appelant les fidèles à « garder la tête froide »« Dans l’Église, a-t-il poursuivi, on ne fait pas de pétitions, on attend avec confiance ce que les autorités décideront. »

    « Dire que cette sanction vient de nulle part est un mensonge »

    Le message vaut aussi pour les soutiens de Mgr Rey, qui ont recueilli près de 10 000 signatures en une semaine dans une « supplique » au pape François pour dire leur « incompréhension »« Le fait que le Saint-Siège n’explique pas la sanction est déplorable, confie à La Croix un prêtre du Var au profil plutôt “tradi”. Mais dire qu’elle vient de nulle part est un mensonge. »

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  • A Bruxelles, vendredi 17 juin: Procession des enfants à l'Abbaye de la Cambre

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  • Nigeria : attendre le génocide pour intervenir ?

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    De Benoît de Blanpré sur le site du Figaro (Vox) :

    «Au Nigeria, ce sont les valeurs chrétiennes que les salafistes ont en ligne de mire»

    FIGAROVOX/TRIBUNE - L'attaque terroriste d'une église en pleine messe de Pentecôte, qui a fait des dizaines de morts, n'est pas un événement isolé, clame le directeur de l'Aide à l'Église en Détresse, Benoît de Blanpré. L'Occident doit réagir avant le nettoyage ethnique des chrétiens du Nigeria, plaide-t-il.

    Benoît de Blanpré est le directeur de l'Aide à l'Église en Détresse (AED), une association catholique venant en aide aux chrétiens persécutés dans le monde.


    On connaît la terrible loi journalistique du « mort au kilomètre ». C'est-à-dire qu'un décès qui survient à un kilomètre de chez soi émouvra autant que 10 décès à 10 kilomètres de là. Mais si, en lisant la presse française, j'appliquais cette loi au Nigeria, je devrais en conclure que ce pays se situe quelque part sur la Lune...

    Ce qui s'est passé le 5 juin est un acte barbare, odieux. Les terroristes ont poussé le vice jusqu'à se positionner aussi à l'extérieur de l'église afin de pouvoir exterminer tous ceux qui arrivaient à s'enfuir par les fenêtres et les portes. Une véritable boucherie avec peu d'écho médiatique. La veille, un énième prêtre était enlevé, le père Christopher Itopa Onotu, dans l'État de Kogi, au cœur du pays. Auparavant, à Sokoto, une étudiante était massacrée par ses camarades, battue à mort, pour un message posté sur les réseaux sociaux. Juste après l'évènement, la ville a été le théâtre de violentes manifestations, non en signe de solidarité avec la victime, mais pour protester contre l'arrestation de deux suspects !

    Je ne parle que de l'actualité récente… Au mois de février, des terroristes ont pris d'assaut un train entier : 160 personnes ont disparu. Et tout cela dans une totale indifférence occidentale, que nos interlocuteurs sur place ne comprennent pas. Nous avons reçu, à l'AED, le témoignage de Monseigneur Matthew Ndagoso, archevêque de Kaduna, à la limite du Sahel : «Il faut être deux pour danser le tango. Nos dirigeants nous volent et emportent notre argent en Occident, en Suisse, à Paris, à Londres, à Francfort. Si l'Occident n'acceptait pas leur argent, ils le laisseraient au pays».

    Les bandits, les djihadistes, Boko Haram ou Ansaru (filiale d'Al Qaïda) ne sont que des symptômes, assure cet évêque. Les vrais responsables vivent à la tête de l'État. En particulier à la tête de l'armée, sous contrôle peul, qui demeure l'arme au pied quand des chrétiens sont massacrés par des djihadistes peuls eux aussi. Or, nos dirigeants occidentaux ainsi que des responsables de multinationales traitent avec cette administration.

    Pays pivot au Sahel

    Il faut ajouter à cela que le Nigeria n'a pas une situation anodine, il joue au contraire le rôle de pays pivot, entre Afrique Sub-saharienne et Sahel, pour le meilleur et pour le pire. Son chaos entretient nos désordres. Il est de notoriété publique que la drogue qui circule jusqu'en France transite depuis l'Amérique latine jusqu'au port de Lagos, la capitale économique du Nigeria, avant de traverser le Sahara avec la complicité de groupes armés djihadistes.

    Par ailleurs, nous connaissons bien les problèmes liés à l'afflux de migrants. Les jeunes Nigérians diplômés fuient, hypothéquant l'avenir du pays. Les plus pauvres, quant à eux, accablés par la misère, cherchent ailleurs un avenir radieux dans cet Occident qui agit tour à tour comme un repoussoir et un puissant aimant.

    À plus long terme, et d'une façon encore plus décisive, le Nigeria nous concerne car il s'agit d'un pays dont le poids ne va cesser de grandir. Il rassemble déjà plus de 200 millions d'habitants, et au regard de sa croissance démographique, il en fera le double en 2050. La jeunesse nigériane, si nombreuse, manque d'accès à l'éducation, aux soins, à un métier... Cette situation explique, à défaut d'excuser, que tant d'entre eux rejoignent des groupes armés qui leur promettent un statut social et de l'argent.

    Les valeurs chrétiennes en ligne de mire

    Ces groupes armés, souvent d'inspiration salafiste, voient l'Occident comme une menace, et si ce sont leurs compatriotes qu'ils tuent dans l'immense majorité des cas, ils n'en ont pas moins les valeurs chrétiennes qui subsistent dans nos institutions en ligne de mire. Le Groupe sunnite pour la prédication et le djihad que l'on surnomme « Boko Haram » vise dans le mille quand il prétend que « l'éducation occidentale est un péché ». C'est ce que signifient les termes tristement célèbres de cette sinistre organisation et ils révèlent la première cible des combattants qui la rejoignent. Eux voient bien que l'éducation des populations, en particulier celle des jeunes filles, représente un danger existentiel pour leurs activités terroristes.

    Au nord, dans les États régis par la charia, les chrétiens sont empêchés de construire des lieux de culte ou de réaliser des processions.

    Le Nigeria représente enfin un enjeu de première importance car il s'agit d'un pays partagé équitablement entre chrétiens et musulmans, et qu'il pourrait être un laboratoire de l'entente entre religions. Dans bien des régions, en particulier au centre et au sud du pays, des rapports apaisés entre chrétiens et musulmans existent. Mais ils sont menacés. Au nord, dans les États régis par la charia, les chrétiens sont empêchés de construire des lieux de culte ou de réaliser des processions. Et dans tout le pays, les échos d'attaques à connotation religieuse tendent les rapports entre les communautés.

    Je conclus en reprenant les mots de Mgr William Avenya, l'évêque du diocèse catholique de Gboko. Confronté au nettoyage ethnique de chrétiens au nord du pays, il interpelle chacun de nous : «N'attendez pas le génocide pour intervenir !»

  • Toulon : de la suspension des ordinations ira-t-on jusqu'au au départ de l'évêque ?

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    Un reportage de Pierre Jova à Toulon publié sur le site de l'hebdomadaire La Vie :

    Dans le diocèse de Fréjus-Toulon, vent de panique face à l'orage annoncé

    Depuis que Rome y a suspendu les ordinations sacerdotales, l’Église catholique du Var fait face à un examen de conscience douloureux. Les dossiers s’accumulent et les méthodes pastorales de son évêque, Dominique Rey, sont mises en cause, même si ses soutiens veulent encore y croire.

    13/06/2022

    Déplacée de Fréjus à Toulon en 1958, la résidence de l’évêque du Var est une coquette villa, engloutie par un jardin luxuriant. Il faut passer par une avalanche de fleurs, de palmiers et de buissons pour accéder au cénacle où Dominique Rey, 69 ans, administre son diocèse depuis 2000. Il est tentant de voir dans cette jungle un reflet de l’Église varoise, comptant plus de 250 prêtres pour un million d’habitants – contre 500 à Paris, par exemple –, des dizaines de communautés religieuses, et ordonnant de nouveaux prêtres à un rythme soutenu. Une situation unique au sein d’un catholicisme français asphyxié par le manque de vocations, qui frappe les nouveaux arrivants dans le diocèse par sa profusion, mais qui peut aussi en inquiéter certains par son aspect anarchique. Et par le coût humain nécessaire à son entretien.

    « Permaculture ecclésiale »

    « À Fréjus-Toulon, on accueille tout le monde », constatait La Vie en 2015, voyant déjà la « fatigue » poindre dans le diocèse, et s’interrogeant sur la cohérence de cette pépinière qui, du reste, n’a pas été aménagée seulement par Dominique Rey. « La permaculture ecclésiale a toujours été une spécialité du diocèse », commente Gilles Rebêche. Délégué épiscopal à la solidarité et à la pastorale du deuil, ce diacre est un enfant du pays, fils d’un soldat de la garnison de Fréjus : « J’en suis à mon troisième évêque », glisse le patron de la Diaconie du Var, structure qui anime les œuvres sociales du diocèse et vient de fêter ses 40 ans.

    Avant Mgr Rey, Gilles Barthe (1962-1983) et Joseph Madec (1983-2000) ont attiré chez eux les communautés « nouvelles », nées après le concile Vatican II. Les Moniales de Bethléem sont installées dans l’abbaye du Thoronet en 1978, les frères de Saint-Jean ont établi leur premier prieuré au sanctuaire de Cotignac en 1981, et la communauté Saint-Martin a reçu dans le diocèse son premier ministère paroissial en 1983. La même année, Joseph Madec rouvrait le séminaire diocésain de la Castille, devenu un lieu important de l’Église catholique du Var. « Il y a un système de parrainage, qui fait que des fidèles que je ne connais pas prient pour moi, témoigne un séminariste actuellement en étude. Et des milliers de gens se déplacent aux ordinations ! »

    C’est pourtant sur ce magnifique domaine viticole, à l’est de Toulon, que s’est abattue en début de mois une bourrasque venue de Rome : la suspension des ordinations de quatre prêtres et six diacres prévues le 26 juin, sans explications ni date de report. « Les séminaristes n’ont aucun élément de réponse à apporter à leurs proches », déplore Benoît Moradei, recteur de la Castille depuis septembre 2021, précisant que les familles des ordinands, venant parfois de loin, avaient acheté leur billet de train ou d’avion pour l’événement. « C’est douloureux, mais ils le vivent avec courage », assure cet oratorien natif du Var, qui fait l’unanimité dans le diocèse.

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  • Démission du pape : des rumeurs infondées

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    De Maximiliano Ricchini sur Gaucho News :

    Le pape François et les rumeurs de démission, le démenti vient de l'ancien président argentin

    13 juin 2022

    Les rumeurs sur la démission du pape François continuent d'attirer l'attention de la presse, qui n'épargne pas le fond et les arguments parfois bizarres. A la base, toujours des thèses liées à son état de santé et, enfin, aussi la nomination de 21 nouveaux cardinaux fin mai, interprétée comme un réarrangement des courants au sein d'un nouveau conclave également présumé.

    Les dernières nouvelles concernant Jorge Mario Bergoglio font état de ses difficultés qui l'ont contraint à renoncer au voyage apostolique en Afrique, prévu au Congo et au Sud-Soudan début juillet, ainsi qu'aux rites liés au Corpum Domini, le 16 juin. Comme le précise une note du bureau de presse du Vatican, "en raison des limitations imposées au pape par sa gonalgie et des besoins liturgiques spécifiques de la célébration, la Sainte Messe et la Procession avec la bénédiction eucharistique ne seront pas célébrées le jour de la fête du Corpus Domini".

    Un ancien président, Eduardo Duhalde, qui a dirigé l'Argentine de janvier 2002 à mai 2003, a également évoqué la démission du pape François sur la radio nationale. La presse argentine fait état d'une visite de Duhalde au Vatican, à l'issue de laquelle l'ancien locataire de la Casa Rosada s'est empressé de démentir les nombreuses rumeurs sur la démission de Bergoglio.

    Selon Duhalde, le pape François a même souri aux rumeurs concernant sa démission, ajoutant qu'il reprendra la marche après des traitements spécifiques à son genou droit. "Je l'ai trouvé de très bonne humeur", a assuré Duhalde, qui a ajouté en termes précis : "Il m'a dit que si le problème était dans sa tête, il ne pourrait pas continuer, mais il est dans son genou et n'implique rien". Il s'agit de séances de kinésiologie " et il devra s'arrêter quelques jours et remarcher ", conclut l'ancien président.

    Dans le même ordre d'idées, les déclarations du porte-parole de Bergoglio, Guillermo Marcó, sur la démission présumée du pape François : "Il conserve une lucidité intacte, il est plein de projets, il a la sagesse de toujours et la joie de se savoir entre les mains de Dieu". En concluant que "à aucun moment il n'a évoqué la possibilité d'une démission".

  • Catholiques en chute libre en Argentine, catholiques réactifs aux Etats-Unis : 2 enquêtes

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    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso, en traduction française sur Diakonos.be :

    Argentine : catholiques en chute libre. États-Unis : catholiques réactifs. Deux enquêtes

    Parmi les récentes enquêtes sociologiques sur les religions dans le monde, deux sont particulièrement intéressantes. La première enregistre le net recul du catholicisme en Argentine. La seconde enquête mesure les opinions des catholiques des États-Unis concernant l’avortement, au moment même où la Cour suprême s’apprête à révoquer le jugement Roe vs Wade qui a légalisé l’avortement dans tous les États en 1973, avec comme conséquence que les États pourront légiférer en la matière.

    En Argentine

    En Argentine, les « sans religion » s’élèvent à 22% de la population, alors qu’ils étaient pratiquement absents il y a un siècle. Et dans le même laps de temps, les catholiques sont tombés de 90% à 52%.

    C’est le biographe de Jorge Mario Bergoglio et vaticaniste Sergio Rubin qui relaye ces données, en citant Marita Carballo, fondatrice du centre de recherche argentin « Voices ! ».

    Les Argentins qui déclarent avoir confiance en l’Église catholique sont également en diminution : de 52% en 2017 à 31% aujourd’hui. Tout comme les avis positifs sur le Pape François, qui ont chuté dans le même temps de 62% à 52%.

    Et vice-versa, parmi ceux qui continuent à se dire chrétiens, les « evangelicals », les charismatiques et pentecôtistes sont en augmentation et représentent aujourd’hui 12% de la population argentine.

    En tout cela, l’Argentine reproduit une tendance qui se répand depuis des années en Amérique latine, où en 2018 déjà, les catholiques étaient passés sous la barre de la moitié de la population, l’Uruguay en tête, historiquement le plus irréligieux, suivi des autres États d’Amérique centrale.

    Mais aujourd’hui, même dans un géant tel que le Brésil, les catholiques sont descendus sous la moitié. Dans l’État de Rio de Janeiro, ils ne sont plus que 46%, avec des pics plus bas, inférieurs à un tiers, dans les favelas.

    En 2019, le Pape François a consacré tout un synode à l’Amazonie et il y a quelques jours, il a nommé cardinal l’évêque de la plus grande ville de la région, Manaus. Mais pendant que l’Église se bat pour la protéger la nature, le nombre des catholiques est en baisse constante. Aujourd’hui, ils ne représentent plus que 46% des 34 millions d’habitants du bassin amazonien.

    Au Chili également, les catholiques viennent de passer sous le seuil de la moitié de la population. Et l’Argentine, comme on l’a vu, s’en rapproche très fort, surtout qu’elle est orpheline de son compatriote le Pape qui n’y a plus remis les pieds depuis son élection et qui n’a aucune intention de le faire à l’avenir.

    Aux États-Unis

    Quant à l’opinion des catholiques américains en matière d’avortement, une récente enquête du Pew Research Center a récemment fait parler d’elle :

    > Like Americans overall, Catholics vary in their abortion views, with regular Mass attenders most opposed

    On retrouve aux deux extrêmes ces catholiques (13%) qui voudraient une légalisation totale de l’avortement, sans exceptions, et les autres (10%) qui voudraient à l’inverse qu’il soit toujours illégal, tandis qu’on retrouve au milieu ceux qui voudraient qu’il soit légal ou illégal « dans la majorité des cas ».

    Mais chez ceux qui vont à la messe tous les dimanches, les proportions changent sensiblement. Ceux qui voudraient que l’avortement soit toujours illégal montent à 24% et ceux qui voudraient qu’il soit illégal dans la majorité des cas s’élève à 44%. Au total, ils représentent les deux tiers des pratiquants réguliers, avec un minuscule pourcentage de 4% qui voudraient qu’il soit toujours légal et 26% qui voudraient qu’il soit légal dans la majeure partie des cas.

    Dans le cas où la vie ou la santé de la mère est en jeu, 69% des catholiques opte pour l’avortement légal et 13% s’y opposent, mais chez ceux qui vont à la messe tous les dimanches, le pourcentage de ceux qui sont en faveur de l’avortement légal chute à 49% et celui de ceux qui s’y opposent monte à 29%.

    En général, 44% des catholiques se déclarent d’accord avec l’affirmation que « la vie humaine commence à la conception, raison pour laquelle un fœtus est une personne avec tous les droits », mais ils sont 70% de ceux qui vont à la messe chaque dimanche à le penser.

    Aux États-Unis, l’opposition des catholiques pratiquants à la légalisation de l’avortement, toujours ou dans la majeure partie des cas, s’approche du taux record de 77% des protestants blancs « evangelical ».

    En revanche, chez les catholiques, les avis divergent davantage en fonction de leurs orientations politiques, indépendamment de la fréquentation de la messe.

    Les catholiques en faveur des républicains sont à 60% pour l’illégalité de l’avortement, toujours ou dans la majorité des cas, et à 59% pour l’affirmation selon laquelle « la vie commence avec la conception ».

    Tandis que les catholiques en faveur des démocrates sont à 73% pour l’avortement légal, toujours ou dans la plus grande partie des cas, et à peine 30% à soutenir l’affirmation que « la vie commence avec la conception ».

    Les opinions sur l’avortement des catholiques républicains sont très semblables à celles des républicains non catholiques.

    Dans le camp démocrate, en revanche, les opinions entre les catholiques et les non-catholiques divergent parfois un peu. Par exemple, 38% des catholiques démocrates n’admettent pas l’avortement au-delà des 24 semaines de grossesse, tandis que 27% des démocrates non-catholiques ne l’admettent pas. Et vice-versa, 24% des catholiques démocrates admettent l’avortement au-delà des 24 semaines contre 37% des démocrates non-catholiques.

    En publiant ces chiffres, le Pew Research Center omet de les comparer avec ceux des précédents sondages. Mais une chose est sûre : encore aujourd’hui, aux États-Unis, les catholiques sont bien plus sensibles et réactifs à la gravité de la question de l’avortement que ne le sont les catholiques d’Europe.

  • Les 10 religieuses polonaises tuées par l'Armée rouge en 1945 ont été béatifiées

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    De Vatican News (Roberta Barbi) :

    11 juin 2022

    Les religieuses tuées par l'Armée rouge en 1945 béatifiées

    Paschalis Jahn et neuf de ses compagnes ont vu ce samedi leur martyre en haine de la foi reconnu, pour avoir défendu leur chasteté. «J'appartiens à Jésus, il est mon époux», sont les derniers mots que sœur Paschalis a prononcés avant de mourir en 1945 en Pologne lors de l'invasion de l'armée soviétique.

    Maria Paschalis Jahn, au cœur plein d'amour ; Melusja Rybka, une femme forte ; Edelburgis Kubitzki, un exemple de pauvreté évangélique ; Adela Schramm, une vierge prudente ; Acutina Goldberg, une amoureuse de la justice ; Adelheidis Töpfer, un modèle de foi ; Felicitas Ellmerer, obéissante jusqu'au bout ; Sabina Thienel, au regard plein de confiance ; Rosaria Schilling, fortifiée dans la pénitence ; Sapientia Heymann, une vierge sage. Le cardinal Marcello Semeraro prononce leurs noms lentement, l'un après l'autre, en les articulant bien, afin de leur donner cette mémoire propre que la locution «et ses compagnes» ne donne pas, à la fin de son homélie lors de la messe de béatification, à Wrocław, de ces dix sœurs de la congrégation de Sainte-Elisabeth, invoquant leur intercession pour nous tous. Il le fait en demandant au Seigneur, à travers elles, que le monde ne manque pas de respect pour la féminité, l'égalité entre hommes et femmes dans la dignité, et la protection de la maternité : «Comment ne pas voir resplendir dans ces martyres la dignité de la femme, qui dans le plan de la Rédemption a en Marie Très Sainte la plus grande reconnaissance ?»

    Comme les 10 vierges sages de saint Matthieu

    Le cardinal compare ces dix religieuses martyres aux dix vierges sages de la parabole de l'Évangile de Matthieu, qui sont allées à la rencontre du Seigneur avec des lampes allumées. «En échange de leur fidélité et de leur persévérance jusqu'à l'effusion du sang, explique-t-il, Dieu leur a donné une couronne de gloire, pour laquelle nous aussi, aujourd'hui, nous nous réjouissons et nous célébrons. Car leurs âmes sont dans les mains de Dieu». Dans le récit de l'Évangile, cinq des vierges avaient sur elles la réserve d'huile nécessaire ; les cinq autres, en revanche, étaient folles car l'huile s'est épuisée pour elles. Selon l'interprétation de saint Basile le Grand, l'huile représente le fait d'être prêt chaque jour et chaque heure à accomplir pleinement la volonté de Dieu. «Contrairement aux vierges de la parabole, poursuit le préfet, elles, toutes les dix, avec le caractère et le trait propres à chacune, ont embrassé les atrocités de la souffrance, la cruauté de l'humiliation et sont allées à la mort. Maintenant que leur sainteté est reconnue par l'Église, elles nous sont données comme instruments d'intercession devant Dieu».

    L'amour fidèle à l'extrême

    En lisant les histoires de Paschalis et des autres sœurs, on comprend immédiatement que le don de soi pour ces religieuses ne consistait pas seulement dans le sacrifice extrême pour défendre leur consécration au Christ, mais commençait bien plus tôt dans le service : certaines dans les cuisines, d'autres comme infirmières, d'autres en s'occupant des enfants, d'autres en s'occupant des sœurs âgées. «C'était une charité si désintéressée et héroïque qu'elle les a retenues même lorsque la fuite leur aurait évité les plus grands risques», déclare le cardinal Semeraro. «Lorsque l'entrée des militaires russes dans Wrocław était imminente, de nombreux civils étaient confrontés au choix entre fuir ou rester, entre se sauver en fuyant ou affronter un grave danger en restant. Les sœurs élisabéthaines ont décidé de rester dans les villages envahis par les Soviétiques». Sur les quelque 4500 sœurs qui composaient la Congrégation après la Seconde Guerre mondiale, une centaine sont mortes dans différentes circonstances, certaines par le martyre. La guerre était terminée, mais l'Armée rouge avançait lentement, apportant avec elle la haine de la religion : les chapelles et les églises catholiques étaient profanées, les prêtres torturés et sauvagement assassinés, les religieuses violées et atrocement assassinées aussi. Le viol était devenu une arme d'humiliation, encore plus vicieuse si la victime était une religieuse consacrée au Seigneur.

    "Seulement de Jésus"

    Les dix nouvelles bienheureuses ont toutes été tuées par des soldats russes entre février et mai 1945 en Basse-Silésie, dans les territoires situés entre les rivières Oder et Nysa. Lorsque l'armée avançait vers Nysa, Paschalis et une autre sœur, qui étaient les plus jeunes du couvent, ont été envoyées au loin, tandis que les autres sont restées avec les malades et les personnes âgées qui ne pouvaient pas se déplacer. Après de nombreuses errances, elles sont arrivées à Sobotin, en République tchèque, où elles se sont courageusement mises au service de la paroisse. C'est là que, le 11 mai 1945, Paschalis a été surprise par un soldat russe qui, la menaçant d'une arme, lui a ordonné de le suivre. La religieuse a répondu qu'elle ne le ferait pas, qu'elle portait l'habit sacré et que elle appartenait donc seulement à Jésus, à Lui seul. Puis le soldat, pour tenter de l'effrayer et de la faire céder, a tiré un coup de feu qui a transpercé le plafond. En réponse, la religieuse s'est agenouillée et a commencé à prier : «Que ta volonté soit faite». Le deuxième tir a atteint son cœur. «C'est précisément à ce moment-là que son don de soi, avec un cœur sans partage, à Dieu et à son prochain, a trouvé sa plus haute expression», souligne le cardinal Semeraro.

    Aujourd’hui comme hier, la guerre fait des martyrs

    «La richesse spirituelle des nouvelles bienheureuses nous provoque et nous édifie», a poursuivi le cardinal, «leur martyre nous fait penser aux circonstances que nous vivons aujourd'hui dans l'Europe du XXIe siècle. Ce sont des circonstances dans lesquelles, face à des scènes de violence perpétrée, de cruauté féroce, de haine injustifiée, nous ressentons le besoin de nourrir le désir de paix et la construction de la concorde par des gestes de charité, d'ouverture, d'accueil et d'hospitalité». On ne peut que penser à l'Ukraine et au besoin de paix du monde, une paix qui «se construit par des gestes concrets de charité désintéressée, qui se sert du dévouement et de la fidélité quand on nous demande de prendre soin des autres. C'est la réponse concrète que, à côté de la prière, chacun de nous peut offrir face à tant de cruauté, de barbarie et d'injustice dont nous sommes témoins», a conclu le préfet, citant les paroles de remerciement du Pape François au peuple polonais qui, le premier, a pris soin des réfugiés ukrainiens, imitant l'exemple des dix nouvelles bienheureuses qui, à partir d'aujourd'hui, rendent l'Église de Pologne encore plus fière.

  • L’ONG SOS Chrétiens d’Orient rend hommage aux chrétiens d'Egypte "qui n’ont plus de larmes pour pleurer mais continuent d’espérer !"

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    De Breizh Info :

    Egypte. SOS Chrétiens d’Orient rend hommage « A eux qui n’ont plus de larmes pour pleurer mais continuent d’espérer ! »

    Dans un nouveau clip vidéo diffusé sur Youtube, l’ONG SOS Chrétiens d’Orient rend hommage « A eux qui n’ont plus de larmes pour pleurer mais continuent d’espérer ! ». Et à ces chrétiens d’Egypte qui vivent parfois dans des conditions ultra précaires.

    « Nous sommes le 26 janvier, il est 18h08. Je suis à Deir Rifa, un village 100% chrétien de Haute-Egypte où 8000 chrétiens vivent dans une très grande pauvreté. Je suis dans la voiture qui me ramène à Deir Dronka, un village voisin. Je suis choquée. Cela doit faire 3h que je filme la vie du village et je peux enfin souffler. Je sors mon téléphone, j’écris à ma famille. J’ai besoin de partager ce que j’ai vu et entendu pour le rendre moins envahissant. Je pense aux chiffonniers du bidonville d’Ezbet El Nakhl au Caire, mes pensées reviennent à Deir Rifa, dans l’hébergement de ce monsieur alité après un accident de tuk tuk qui vit dans deux pièces obscures, sans toilettes et avec des vaches, à cette mère de 6 enfants qui n’a rien et qui me tend une bouteille de coca et une barre de chocolat, à ce petit garçon en survêtement qui joue avec son chiot dans la rue. Je n’arrive pas à faire des phrases, mon cerveau est en mode off. Je sais que ce que j’ai vu aujourd’hui va m’empêcher de dormir ou me réveiller pendant longtemps alors je me raccroche à ma réalité, celle où tout va bien. Je me dis que demain je ne serai plus là et que tout ira bien… Pour moi oui ! Mais pour eux ? Je ne les connais pas, je les ai croisés quelques minutes…Et pourtant je me sens proche d’eux et j’aimerai leur venir en aide et que demain, comme pour moi, toute cette réalité ne soit qu’un mauvais souvenir. Et pour 23 familles de Deir Rifa, hier ne sera plus qu’un souvenir car devant l’extrême urgence de la situation, SOS Chrétiens d’Orient s’est engagé à financer la construction de 23 maisons. Un chantier titanesque qui permettra de loger décemment ces familles chrétiennes, aujourd’hui exposées à la maladie »

    Découvrir le reportage ci-dessous.