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Foi - Page 511

  • L’actualité sur les ordinations sacerdotales en France

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    Du site de l'Homme Nouveau :

    La France terre de mission pour les vocations !

    Rédigé par Antoine Bordier le 

    La France terre de mission pour les vocations !
    ©Antoine Bordier

    Souvenez-vous : le 1er juin 1981, le Pape Jean-Paul II, lors de sa venue au Bourget, nous posait cette question : « France, fille aînée de l’Église, es-tu fidèle aux promesses de ton baptême ? ». Trente-huit ans plus tard, cette question résonne de nouveau lors des ordinations sacerdotales.

    Les chiffres clés 

    Ils viennent d’être communiqués par la Conférence des Évêques de France : cette année, il y a une ordination de plus qu’en 2018, soit 126. En 2000, il y avait 142 ordinations et en 2010, 96. Certes, rien à voir avec les ordinations des années quarante (plus de 1 000 prêtres) et 60 (plus de 600). Depuis les années soixante-dix le nombre de prêtres ordonnés est passé sous la barre des 200. L’année noire serait l’année 2010. Les experts diront qu’il faut regarder d’autres chiffres, comme celui du nombre de séminaristes en formation pour mieux apprécier la situation des vocations. En 2000, justement, ils étaient 976 séminaristes et 732 en 2010. Aujourd’hui, ils sont 850, en croissance. Dans l’hexagone, les évêques ne regardent pas ces chiffres à la loupe, tant la disparité entre les diocèses est grande. Certains diocèses vivent réellement un renouveau, comme celui de Versailles (qui vient d’ordonner neuf prêtres), alors que près d’une cinquantaine de diocèses n’auront pas d’ordination ou seulement une, cette année. La crise des vocations perdure.

    Des séminaires en mal de séminaristes 

    C’est le vrai sujet : comment pallier le manque de vocations de ces diocèses qui ont de moins en moins de séminaristes en formation ? Forte population oblige, l’Ile-de-France concentre à elle seule ¼ des séminaristes de l’hexagone. Le diocèse de Bordeaux, de son côté, faute d’un nombre de séminaristes suffisant, a dû fermer son séminaire, comme celui de Lille. Dans le sud, à Montauban, Mgr Ginoux a ordonné en début d’année un prêtre pour le Burundi. Un seul séminariste est en formation pour son diocèse : « nous faisons ce que nous pouvons », dit-il, exprimant ainsi son désarroi. Dans le diocèse d’Angers, Mgr Delmas est mieux loti : « depuis 3 ans, il y a, en moyenne, deux ordinations par an. Quant à nos séminaristes, ils ne sont plus que deux à la suite des ordinations de cette année, où j’ai ordonné un prêtre et deux diacres. »

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  • Réhabiliter la piété populaire

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    De Guillaume Bonnet sur le site de France Catholique :

    Piété populaire

    «  Le peuple a l’intelligence de la foi  »

    propos du P. Maximilien de La Martinière recueillis par Guillaume Bonnet

    mercredi 10 juillet 2019

    Le Père Maximilien de La Martinière

    Prêtre dans les Yvelines, le Père Maximilien de La Martinière a été envoyé en mission au Brésil pendant quatre ans. La piété populaire – Une chance pour l’évangélisation(éd. Médiaspaul) est le fruit de son expérience. Transformante !

    Vous n’avez pas toujours été sensible à la dévotion populaire…

    P. Maximilien de La Martinière : Comme tout jeune prêtre, je suis un pur produit de la formation que j’ai reçue. J’ai grandi dans le scoutisme, suivi ma scolarité à Saint-Jean de Béthune à Versailles… Formation classique, s’il en est ! Au séminaire, notre formation s’est focalisée – à juste titre – sur les sacrements. J’en suis sorti avec la conviction, en forçant un peu le trait, que le contact avec Dieu passe exclusivement par le sacrement. À l’époque, ce qui était extérieur aux sacrements ne me semblait pas digne d’intérêt. J’avais tendance à juger l’impact de la pastorale sur le nombre de gens présents à la messe. J’ai commencé à évoluer lorsque j’étais à Sartrouville… en observant les fidèles qui venaient nombreux aux chemins de croix pendant le temps du carême.

    Comment avez-vous «  basculé  » ?

    Le déclic a eu lieu au Brésil. J’associais jusqu’alors la piété populaire à de la superstition. Mettre une bougie à la Sainte Vierge était à mes yeux du même ordre que consulter son horoscope. Au Brésil, j’ai pris conscience que ces gestes peuvent aussi manifester une foi ardente. J’en veux pour preuve un épisode révélateur. À l’issue d’une neuvaine vécue avec les fidèles d’un quartier de Recife, une femme me demanda si je pouvais bénir sa nièce qui n’arrivait pas à avoir d’enfant. Bien sûr, j’accepte et lui demande où se trouve sa nièce. «  Sao Paulo  » me répondit-elle… autrement dit à 2 500 km. Décontenancé, je lui demande comment faire. Et mon interlocutrice, sans se laisser démonter, sort son téléphone portable en me demandant de bénir sa nièce via la messagerie numérique Whatsapp ! Ce que je n’ai pas hésité un instant à faire… tant la foi de cette femme m’a semblé évidente. Un petit Mateus est né depuis ! Comment ne pas penser au passage de la femme hémorroïsse raconté par les évangiles ? Cette femme touche le vêtement de Jésus pour être guérie, geste de piété populaire, s’il en est… et Jésus de la guérir sans même le savoir. «  Ta foi t’a guérie.  » Le Christ voit dans ce geste, un geste de foi et non de superstition.

    La piété populaire est-elle la piété des «  petits  » ?

    Il ne faut pas entendre le mot «  populaire  » dans le sens que nous lui donnons lorsque nous parlons de «  classe populaire  ». La piété populaire, c’est la piété du peuple chrétien, la piété de tous. Malheureusement, elle n’a pas toujours été comprise ainsi. Les «  sacramentaux  » (bénédictions, processions…) ont souvent été considérés comme des sous-produits des sacrements. Je crois qu’il faut sortir du débat opposant liturgie et piété populaire : là n’est pas l’essentiel. Aujourd’hui, avec la globalisation, les rites passent facilement d’une communauté à l’autre. Les neuvaines, revenues en France grâce aux Africains et aux Antillais, en sont une illustration frappante… même si elles ont pris, de nos jours, chez nous, une dimension plus individualiste : on récite une prière à saint Joseph pour obtenir un logement, ou à sainte Faustine pour tomber enceinte d’une fille…

    Retrouvez l’intégralité de l’entretien dans le magazine.

  • UNESCO : le Saint-Siège défend la dimension cultuelle de Notre-Dame de Paris

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    De Vatican News :

    À l’Unesco, le Saint-Siège défend la dimension cultuelle de Notre-Dame de Paris

    Mgr Francesco Follo, observateur permanent du Saint-Siège auprès de l’Unesco, s’est exprimé sur la reconstruction de la cathédrale Notre-Dame de Paris, ravagée par un incendie le 15 avril dernier. Le diplomate italien participait à une session du Comité du patrimoine culturel et naturel mondial tenue à Bakou en Azerbaïdjan, le 4 juillet.

    «Que la cathédrale Notre-Dame puisse redevenir, grâce aux travaux de reconstruction et à la mobilisation de tous, ce bel écrin au cœur de la cité, signe de la foi de ceux qui l’ont édifié, église-mère de votre diocèse, patrimoine architectural et spirituel de Paris, de la France et de l’humanité». Les mots du Pape François au lendemain de l’incendie ont été rappelés par Mgr Francesco  Follo.

    Le représentant du Saint-Siège près de l’Unesco qui a affirmé sans détour, avec une évidence bien naturelle, que l’état actuel de la cathédrale, ses travaux de restauration et de reconstruction prévus mettaient en évidence le caractère central de sa dimension cultuelle.

    La manifestation d'une transcendance

    Ainsi il appuie les propos de Mgr Michel Aupetit, archevêque de Paris, quelques jours après l'incendie: «L’autre chose qui unit la cathédrale et la personne humaine, c’est l’onction qu’elles peuvent recevoir pour manifester une transcendance, une présence divine qui leur confère un caractère sacré”.[1]

    La restauration et la reconstruction de la cathédrale - mais aussi de tous les Biens d'Intérêt Religieux protégés par l'UNESCO - implique «de reconstituer l'origine d'une œuvre», retrouvant «le fait générateur qui en a créé la signifiance», a ajouté Mgr Follo, citant  le théologien italien, Romano Guardini (1885-1968), un des protagonistes du Mouvement liturgique (courant réformateur de l’Église apparu courant XIXème siècle).

    Le culte et les structures

    «Il est crucial de sauvegarder cette signifiance», a-t-il insisté, soulignant l’interdépendance et la connexion de la vie religieuse avec le culte et les structures qui la garde.

    «Les éléments qui seront reconstruits doivent répondre à la finalité pour laquelle le bâtiment fut érigé. En effet, la forme conserve et transmet sa Beauté seulement si elle adhère à sa finalité, de manière à conserver la lisibilité de son identité», a-t-il argumenté inspiré par la philosophie de Jacques Maritain, selon laquelle «le Beau est une fulguration d’intelligence sur une matière intelligemment disposée, une entité matérielle disposée de telle sorte que la «beauté immatérielle» soit intelligible par sa forme».

    Pour la communauté des chrétiens qui veulent revenir vivre à la cathédrale, il est nécessaire de redonner non seulement un bien culturel, mais aussi un lieu où il soit possible de faire une expérience de sa signifiance et de la même foi que celle de ceux qui l’ont édifié, a abondé en ce sens l’observateur permanent du Saint-Siège.

    La dimension religieuse, condition de la valorisation

    Dans ce contexte, le souhait du Saint-Siège est que la cathédrale Notre-Dame de Paris soit rendue aux croyants, aux non-croyants et aux générations futures, conformément au principe selon lequel «la sauvegarde du patrimoine culturel, y compris sa fondamentale dimension religieuse, est une condition incontournable de sa valorisation.»

    Trois mois après l’incendie, les travaux se poursuivent au sein de la cathédrale. À ce jour, «la fondation Notre-Dame» et «le fonds Notre-Dame» ont recueilli des dons évalués à 38 millions d'euros, soit 10% de la totalité des sommes données, a indiqué Mgr Aupetit le 8 juillet sur l’antenne de la radio RTL.

  • Quelle est la situation des chrétiens dans l'Egypte de 2019 ?

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    De Breizh-Info :

    La situation des chrétiens d’Egypte en 2019 [Vidéo]

    Entretien du 4 juillet 2019 avec le Père Henri Boulad de la société des Jésuites, ayant officié toute sa vie dans son pays l’Egypte en tant que directeur de séminaire et d’école, président de Caritas Egypte et Provincial des Jésuites au Proche-Orient. Auteur de nombreux essais et préfacier de L’Eglise face à l’islam entre naiveté et lucidité (éditions de Paris, 2018).

    Le Père Boulad s’exprime sur la gouvernance du maréchal Sissi en butte à l’inflexibilité doctrinale des oulémas et professeurs de l’université islamique d’al-Azhar. Sont abordés les discriminations contre les chrétiens et leur situation de minoritaires sur le temps long.

    Crédit photo : DR

  • Le plus impopulaire des messages du christianisme

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    De Tom Hoopes sur aleteia.org :

    Fatima : comment le 13 juillet 1917 a changé l’Église

    notre dame de fatima

    Le message, délivré par Notre Dame de Fatima le 13 juillet 1917 a suscité de nombreuses conversions mais a aussi conduit certains à rejeter la foi.

    C’est un 13 juillet que la plus complexe des sept apparitions de Marie à Fatima est survenue. Nous sommes en 1917. Le message qu’elle a délivré ce jour-là a inspiré à certains un parcours de conversion mais a provoqué chez d’autres une forte répulsion face à la foi. Certains ont pu y perdre la raison, d’autres s’y sont ralliés contre leur même raison. Ce jour-là, en effet, la Sainte Vierge fit un récit effrayant aux trois pastoureaux de Fatima, en les ouvrant à cette occasion à une vision de l’enfer, et en les mettant sévèrement en garde contre le risque d’une nouvelle guerre mondiale et d’une nouvelle ère des martyrs. Mais surtout, le message du 13 juillet 1917, la Vierge Marie a changé le regard de l’Église sur le monde contemporain.

    L’enfer replacé au centre de la conscience catholique

    La petite Lucie Dos Santos n’était âgée que de 10 ans lorsque Notre Dame de Fatima lui est apparue pour la première fois, revenant chaque mois à partir du 13 mai 1917. La petite bergère était accompagnée de ses cousins François et Jacinthe, respectivement âgés de 8 et 7 ans, que le pape François a canonisés en mai 2017. Mais en juillet, au lieu de ne les inciter qu’à la récitation du Rosaire et à leur montrer le Ciel  — comme elle l’avait fait lors des deux premières apparitions  — elle leur a révélé un terrible signe.

    « Nous avons vu comme une grande mer de feu, au sein de laquelle étaient plongés des démons et des êtres humains. (…) Les cris et les gémissements de douleur nous ont horrifiés et nous faisaient trembler de peur », raconta Lucie plus tard. Pour crédibiliser ce message de la Vierge, le terrain avait été préparé pendant un an, en particulier par les apparitions de l’ange et par la réaffirmation de la promesse du Salut. Néanmoins, la vision du 13 juillet a tellement secoué Jacinthe que sa personnalité en a été complètement changée.

    Le plus impopulaire des messages du christianisme

    Les messages de Jésus (Mc 1, 10), de Jean-Baptiste et de Pierre (Ac 2,38) sont identiques : »Repentez-vous ». Jésus a ainsi défini la mission de l’Église comme le prêche de la »pénitence pour le pardon des péchés » (Lc 24, 47). Du pape Pie XII au pape François, les pontifes qui se sont succédés ont répété que « le péché du siècle, c’est la perte du sens du péché ».

    Le refus de la pénitence, du repentir – la conviction que le péché n’existe pas vraiment – est au coeur des principaux désastres moraux de l’époque, de l’épidémie de pornographie à la hausse spectaculaire des violences urbaines. Ceux qui ne voient jamais le mal commettent des actes effrayants. La vision de l’enfer communiquée par Marie à Fatima offre un contrepoids indispensable à la pensée présomptueuse selon laquelle « on ira tous au Paradis » quoi qu’on aie fait. Il est vrai que Dieu veut pardonner à tous, mais une seule le chose peut le freiner : notre refus du repentir et donc de Sa miséricorde.

    La fin du romantisme guerrier

    « La guerre prendra fin » déclare la Vierge aux enfants lors d’apparition de juillet. « Mais si les hommes ne cessent pas d’offenser Dieu, une plus terrible encore surviendra ». Quelles qu’en soient les dimensions singulières, le caractère général de ce message n’échappent pas aux enfants : la guerre n’est pas pour Dieu l’occasion de récompenser des vainqueurs, mais de sanctionner le péché.

    Le paradigme de la « victoire » a longtemps existé dans l’histoire de la chrétienté. De Charlemagne à Jeanne d’Arc, de Notre Dame des Victoires aux Conquistadors. Chaque culture chrétienne vénère ses déclinaisons locales de Robin des Bois et du Roi Arthur, héros des vertus non-conventionnelle de la violence intelligente.

    Le martyre est glorieux dans l’Éternité, douloureux ici-bas

    Ce 13 juillet 1917, la Vierge a également a replacé à son juste niveau l’appréciation que font les chrétiens du martyre. A l’ère des « home cinema », nombreux sont ceux qui ont vu ou verront Silence, le dernier film de Martin Scorsese, qui suit la désillusion progressive d’un jésuite, parti chercher la gloire dans la martyre, et qui découvre à la place une horreur paralysant l’âme. Or cela fait un siècle que Marie avait enseigné cette leçon.

    Les enfants ont en effet eu la vision du Pape gravissant une montagne « à moitié tremblant, d’un pas vacillant, affligé de douleur et de peine, (priant) pour les âmes des cadavres qu’il trouvait sur son chemin » comme en témoignera Lucie plus tard.  »Parvenu au sommet de la montagne, prosterné à genoux au pied de la grande Croix, il fut tué par un groupe de soldats » précisera t-elle. La Vierge sait que le martyre est glorieux dans l’Éternité, mais qu’il est douloureux et tragique ici-bas.

    La signification de ce message dépasse de loin les seuls bergers qui en furent les récipiendaires. Ils nous apprennent, en effet, qu’il est d’une urgence absolue de consoler Jésus, de convertir les pécheurs et de se confier à Marie. Le 13 juillet est un épisode de leur histoire  — une histoire bien plus riche en consolation qu’en condamnation  — dont la signification touche chaque génération. L’actuelle en particulier.

  • Dieu veut-il la pluralité des religions ?

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    Lu sur le site web des missionnaires de la miséricorde divine :

    scan_Lexmark_2019-06-07-141907-1.jpg« Cette question aurait semblé incongrue il y a un siècle. Deux circonstances poussent maintenant à y répondre avec précision. La première est la prise en compte d’un pluralisme religieux durable. Notre monde est définitivement sorti de l’état de chrétienté où la religion chrétienne était majoritaire dans le monde connu. La seconde est un climat relativiste, répandu depuis une cinquantaine d’années, qui tend à penser qu’il n’y a pas de vérité absolue. Ces deux éléments ont poussé à se poser la question : le pluralisme des religions est-il voulu par Dieu ? La déclaration d’Abu-Dhabi, signée conjointement par le pape François et l’imam d’Al-Azhar, a redonné une actualité particulière à cette question.

    Liberté religieuse

    Afin de justifier le droit à la liberté religieuse, c’est-à-dire à ne pas être empêché d’adhérer à la religion de son choix, la déclaration d’Abu-Dhabi stipule : « Le pluralisme et les diversités de religion, de couleur, de sexe, de race et de langue sont une sage volonté divine, par laquelle Dieu a créé les êtres humains. Cette Sagesse divine est l’origine dont découle le droit à la liberté de croyance et à la liberté d’être différents ».

    Il faut d’abord souligner que ce texte n’est pas magistériel. Cependant, il doit transcrire la pensée de chaque signataire, donc de l’Église. Or la formulation présente une imprécision de taille, car elle met sur le même plan la différence de sexes ou de races et la différence de religions. Elle semble affirmer implicitement que ces différences sont voulues de la même manière par la Sagesse divine.

    Interrogé en privé par Mgr Schneider, évêque en visite ad limina, le pape lui a répondu que cette diversité de religions n’était que la volonté permissive de Dieu alors que la diversité des sexes était formellement souhaitée par Dieu.

    Conformité avec le plan de Dieu

    Il y a donc une distinction capitale qu’il faut rappeler. En Dieu se trouve une volonté antécédente par laquelle la Sagesse divine veut positivement telle ou telle chose. Ce qui est ainsi voulu est forcément bon et conforme au plan de Dieu. Ainsi, la Sagesse a voulu que l’être humain ait un corps sexué et différencié. Mais il y a aussi une volonté permissive de Dieu, qui intègre la réponse libre de l’homme, par laquelle Dieu permet que certaines choses arrivent sans échapper à sa Providence. Elles n’étaient pourtant pas voulues premièrement dans le plan divin. Ainsi Dieu permet le mal physique, l’erreur, le péché sans que cela soit positivement voulu par Lui. Mais sa Sagesse, sa Miséricorde sait utiliser ce qui est permis pour le faire concourir au bien.

    Dieu veut la différence des sexes dans le premier sens, mais il ne veut la diversité des religions que dans le second sens de « permettre ». Sans cette distinction, on met sur le même plan la religion chrétienne et les autres religions, ce qui nierait l’affirmation du Christ : « Je suis la Voie, la Vérité et la Vie » (Jn 14, 6).

    Cette façon de comprendre la volonté divine permet de rendre compte de l’affirmation du concile sur les croyants non chrétiens : « Tout ce qui, chez eux, peut se trouver de bon et de vrai, l’Église le considère comme une préparation évangélique et comme un don de Celui qui illumine tout homme pour que, finalement, il ait la vie. Bien souvent, malheureusement, les hommes, trompés par le Malin, se sont égarés dans leurs raisonnements, ils ont échangé la vérité de Dieu contre le mensonge, en servant la créature de préférence au Créateur (cf. Rm 1,25) » (Lumen Gentium, n° 16). Il y a dans les religions non chrétiennes des éléments de vérité, par exemple pour l’islam l’existence de Dieu créateur, la nécessité de la prière… Mais il y a aussi des éléments faux, par exemple la possibilité de la polygamie, la négation de la Trinité… C’est parce que Dieu ne peut pas vouloir une religion dans laquelle vérité et erreur se mêlent qu’il ne veut pas positivement les religions non chrétiennes. Mais il les permet en tant que leurs éléments de vérité peuvent conduire à l’accueil de la révélation évangélique, seule révélation intégralement vraie voulue par Dieu.

    L’annonce missionnaire

    Derrière cette question se trouve l’enjeu de l’annonce missionnaire, comme le souligne la déclaration Dominus Iesus : « La pérennité de l’annonce missionnaire de l’Église est aujourd’hui mise en péril par des théories relativistes, qui entendent justifier le pluralisme religieux, non seulement de facto (de fait), mais aussi de iure (ou en tant que principe). » (n° 4) En effet, si les autres religions sont voulues directement par Dieu, alors l’annonce missionnaire devient presque contraire au plan de Dieu. Mais si elles ne sont que permises, avec une part de bonté qu’il faut déceler en vue d’annoncer la plénitude du salut qui vient du Christ Sauveur, alors le dialogue interreligieux lié à l’annonce missionnaire prend tout son sens.

    Abbé Jean-Raphaël Dubrule »

    Ref. Dieu veut-il la pluralité des religions ?

    JPSC

  • À propos du pluralisme religieux

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    amazonie.jpg

    La foi chrétienne ne s’identifie à aucune culture déterminée. Un certain pluralisme y est donc intimement lié. C’est une évidence aussi vieille que l’histoire de l’Eglise.  

     

    On n’a pas attendu  l’Exhortation apostolique Evangelii Nuntiandi du pape Paul VI pour être confronté à la question du rapport entre l’Evangile et les cultures. En parlant d’un processus d’ « inculturation », Jean-Paul II souligne le fait que l’Evangile transcende les cultures tout en étant vécu par des hommes et des femmes toujours liés à des cultures spécifiques. Et Benoît XVI précise que le dialogue des cultures inclut l’effort de l’Eglise pour faire pénétrer l’Evangile dans chaque milieu socioculturel mais aussi son influence sur les cultures elles-mêmes, à laquelle est rattachée l’idée de croissance et d’enrichissement mutuel des personnes et des groupes.

    Le reproche fait aux « lineamenta » du prochain synode dédié à l’Amazonie est d’inverser le processus au détriment de la foi. La note ci-dessous d’Edouardo J. Echeverria, publiée sur le site web "France Catholique", résume l’hétérodoxie affectant, selon lui, l’Instrumentum laboris de ce synode convoqué par le pape François:

    « L’Instrumentum Laboris qui vient juste de sortir pour le prochain Synode, « l’Amazonie, de nouveaux chemins pour l’Eglise et l’Ecologie Intégrale », accepte implicitement la présupposition que Dieu a voulu la diversité des religions - le pluralisme religieux. Et cette présupposition se trouve derrière le concept défectueux de l’inculturation. L’acceptation du pluralisme religieux prédispose les auteurs de ce document à comprendre l’inculturation comme étant principalement l’appel à adapter ou accommoder la totalité de la foi catholique aux cultures amazoniennes (no. 94) ; sur les plans ecclésiastiques (nos. 107, 110) ; liturgiques (nos. 124-124, 127) et doctrinaux (26, 29, 33, 56, 98.b.1, 103, 110, 121).

    En conséquence, la foi catholique perd son point de vue « transcendent », sa distance critique et donc normative au-dessus de la culture. Elle fait de la culture le standard de l’Evangile, plutôt que les sources catholiques faisant autorité : la foi, les Ecritures et la Tradition

    En fait, dans ce document de 65 pages (149 paragraphes), une seule position critique est suggérée à propos des pratiques culturelles qui sont opposées à l’Evangile (n° 144). En outre, la foi est conçue principalement comme une expérience religieuse avec Dieu, avec peu de contenu déterminé, comme si les croyances étaient générées principalement par un dialogue inter religieux continuel avec la culture.

    Par conséquent, la priorité est donnée à l’insertion du Catholicisme dans les cultures amazoniennes. Cette vision au mieux sous-estime, ou au pire néglige, la dynamique de l’inculturation transformiste et critique. (Voir Lumen Gentium 17 ; Ad Gentens 9). Le document ne voit pas que l’inculturation inclut à la fois l’insertion mais aussi la transformation et par conséquent la réception critique de ce qui est bon et vrai dans ces cultures en les intégrant dans le Catholicisme de manière que toute pensée soit dépendante du Christ.

    Le document a une fascination étrange et boiteuse à recevoir tout ce qui est bon et valable de ces cultures amazoniennes. Ainsi il échoue sérieusement à considérer que l’interprétation de ces vérités et de ces biens dans d’autres cultures est souvent telle qu’ils sont déformés, mal interprétés et en fait rejetés. Par exemple, une juste considération de l’ordre de la création de Dieu dans ce document semble impossible à distinguer du panthéisme.(« Amazon cosmovision »). C’est ainsi parce que les auteurs du document ont négligé l’influence décisive du péché sur nous, et particulièrement sur nos esprits, c’est à dire à la racine de la résistance de l’homme à la Révélation générale Dieu, dans et par les oeuvres de la Création, ainsi que l’ordre moral objectif qui pèse sur nos consciences.

    Mais le problème principal est que, derrière ce concept imparfait d’inculturation, repose la un pluralisme religieux pré-supposé. Ceci est le point de vue que Dieu a été légitimement révélé de différentes manières dans la diversité des religions, et qu’elles sont également vraies et par conséquent sont des véhicules de rédemption de façon égale. Ce point de vue ne peut pas être distingué du relativisme religieux.

    Le pape François a semblé accepter que Dieu veut la diversité des religions dans un document qu’il a co-signé avec Ahmed el-Tayeb, Grand Iman de al-Azhar, durant le grand meeting inter-religieux d’Abu Dhabi. Après beaucoup de critiques, cependant, il a semble-t-il clarifié sa position de façon informelle durant la visite ad limina à Rome des évêques du Kazakhstan et de l’Asie centrale. Selon un rapport officiel du Vatican : « Le pape a explicitement déclaré que le Cardinal Schneider pouvait partager le contenu de leurs échanges sur ce point. ‘ Vous pouvez dire que la phrase en question sur la diversité des religions signifie la volonté permissive de Dieu,’ a-il-dit à l’assemblée des évêques, qui venaient de régions à prédominance musulmane. »

    Néanmoins, le pape François n’a pas formellement corrigé le document lui-même, et donc la confusion persiste, comme c’est évident dans le document synodal.

    Le document du Synode met en garde contre l’absolutisme de toute croyance qui, selon les auteurs de ce document, est le fruit de l’échec de la reconnaissance d’autres moyens par lesquels Dieu se fait connaître, ce qui, par conséquence, ferme la porte du Salut aux autres qui professent d’autres croyances. (n° 39). Ce document proclame que l’on découvre sa propre identité par la rencontre avec les autres, par les différences et les coïncidences qui nous montrent l’impossibilité de scruter la. réalité et le mystère de la présence de Dieu » (n°40). Il nous avertit que « écouter respectueusement » l’autre n’impose pas des formules de foi exprimées avec d’autres références culturelles qui ne correspondent pas à la réalité de leur vécu. (n° 120). En conséquence, le document du Synode affirme, « L’amour vécu dans toute religion plaît à Dieu ».

    Les auteurs de ce document proclament que ce point de vue ne relativise pas les convictions chrétiennes. Pourtant, relativiser les vérités-proclamées des Chrétiens, c’est justement ce que ce document fait. Ils n’arrivent pas à poser la question non seulement de la vérité en général, mais également du désaccord religieux et en particulier des revendications conflictuelles de croyance entre les différentes religions.

    La vérité est une propriété des propositions selon laquelle une proposition est vraie si ce qu’elle affirme est, en fait, le cas d’une réalité objective. Pour faire court, la vérité signifie une correspondance objective avec la réalité ; autrement cette proposition est fausse. Dans cette optique, L’Eglise ne considère pas que les religions non chrétiennes sont complètement fausses en toutes leurs affirmations (voir Nostra Aetate 2) mais seulement en celles qui sont logiquement incompatibles avec les affirmations de la vérité chrétienne.

    En outre, mon identité est enracinée en union avec le Christ, en qui et avec qui, j’ai été fait une nouvelle création par le baptême. (2 Cor 5 : 17). Ainsi que Gaudium et Spes 22 le formule, « La vérité est que c’est seulement dans le mystère du Verbe fait chair que le mystère de l’homme est éclairé ». Les auteurs du document reconnaissent cette vérité absolue (n° 20) mais minimisent la capacité de l’Eglise à la proclamer. Pourquoi ?

    Ils ne comprennent pas que ce que les Chrétiens croient, affirment et tiennent pour vrai doit avoir une correspondance correcte avec la réalité. Plutôt, ils cherchent à tort à légitimer les revendications des autres religions, en suggérant que les formulations de la vérité divine par la foi chrétienne sont non seulement inadéquates mais encore inexprimables. (no 40). Pour eux, nous ne pouvons pas soutenir que les affirmations du catholicisme sont résolument vraies, et donc absolument vraies. En outre, ils épousent le subjectivisme, en faisant de la soi-disant « réalité vécue » la pierre de touche de ce qui est vrai.

    Les auteurs du document du Synode doivent retourner à l’école avec les documents de Vatican II, le Catéchisme de l’Eglise Catholique, et Dominus Jesus. Ils trouveront là une norme sûre de foi. »

    Ref. À propos du pluralisme religieux

    Source : https://www.thecatholicthing.org/2019/06/25/more-roman-confusion-about-religious-pluralism/

    Eduardo J. Echeverria est professeur de philosophie et de théologie systématique au Sacred Heart Major Seminary Detroit. Ses publications comprennent Pope Francis, The Legacy of VaticanII,(2015) et Revelation, History and Truth. A Hermeneutics of Dogma (2018) ;

    JPSC

  • La soutane de retour ?

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    Du site de "Valeurs Actuelles" :

    “Il faut être visible” : la soutane de retour chez les prêtres

    7 juillet 2019

    Pourtant non obligatoire depuis 1962, l’habit traditionnel est de plus en plus revêtu par de jeunes prêtres, désireux d’“assumer pleinement” leur identité.

    À l’heure où de nombreuses jeunes femmes choisissent de porter le voile pour exprimer leur appartenance à la oumma, la communauté musulmane, les prêtres catholiques connaissent eux aussi un renforcement de leur sentiment d’appartenance ecclésiastique. Aussi, les jeunes curés optent davantage pour le port de la soutane, à l’église comme en ville, qu’il y a quelques dizaines d’années, rapporte Le Parisien.

    Renoncement à la sécularisation

    Les prêtres, dont le nombre a diminué de moitié depuis 1995, ont trouvé une solution afin de demeurer visibles dans le paysage séculier français : le port de la soutane en dehors de l'église. Ce dimanche 7 juillet, quelques centaines de curés français, sur les 11 000 présents dans l’Hexagone, ont choisi de revêtir l’habit religieux catholique jugé le plus traditionaliste, voire ostentatoire. Un choix vestimentaire qui ne traduit pourtant pas de convictions religieuses rigoristes, assure au Parisien le père Simon Chouanard, 44 ans, de la paroisse du Cœur-Eucharistique-de-Jésus à Paris, qui se décrit comme « un prêtre parfaitement ordinaire » et « pas tradi ».

    Après avoir failli disparaître des presbytères, la robe noire, dont le port n’était plus obligatoire depuis 1962, est devenue peu à peu le signe distinctif des prêtres les plus intégristes. Ceux-ci sont maintenant rejoints par de jeunes curés désireux d’« assumer pleinement » leur « identité », estime Brigitte Hamon, fabricante de vêtements liturgiques interrogée par le quotidien. Elle a vendu 160 soutanes en 2018, contre 110 il y a dix ans. L’historien des religions Jean-François Colosimo y voit quant à lui « une restauration de la verticalité de la prêtrise », un renoncement à leur sécularisation ou encore « la marque d’une frontière entre l’Église et le monde ».

    « Outil d’évangélisation »

    Stéphane Duteurtre, supérieur du Séminaire de Paris, confirme la tendance. Il évoque « une vingtaine de prêtres généralement de moins de 40 ans sur un total de 450 » à revêtir la soutane, soit « plus qu’il y a 20 ans ». « Dans une société sécularisée, on a davantage besoin de signes, d'afficher clairement qui on est. L'habit ecclésiastique aide à dire qui je suis, aide à être celui que je suis appelé à être », justifie-t-il auprès du Parisien. Toutefois, la soutane peut s’avérer « très clivante » chez les clercs les plus âgés, qui se sont battus pour s’en débarrasser. 

    « C'est une question de génération », abonde l’abbé Stanislas Briard, 28 ans, ordonné en 2016. « Si on veut vivre, il faut être visible ». L’habit religieux serait également selon lui un formidable « outil d’évangélisation ». « C'est une manière très simple d'entrer en relation avec les gens. On est interpellé dans la rue. On peut avoir un échange très profond, une demande de confession au beau milieu d'un supermarché… », se réjouit-il. D’ailleurs, « les insultes anticléricales » sont rares, affirme Simon Chouanard. La soutane semble avoir de beaux jours devant elle.

  • Vincent Lambert : le chagrin et la colère...

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    Du Père Michel Viot sur son blog :

    Le chagrin et la colère !

     

    Oui, j’ai exclu le mot pitié qui figurait dans un titre de film célèbre, qui traitait de la vie des français pendant l’occupation allemande ! Pourquoi alors cette demie référence à cette époque ? Parce que, pendant cette période, on estime à 45 000 le nombre de handicapés mentaux mis à mort dans les hôpitaux psychiatriques de France par privation de nourriture et autres manques de soins, suivant les directives de l’occupant qui avait commencé ce sinistre plan chez lui dès 1939 (commémoration de ce crime odieux et précision de ce chiffre, par le président François Hollande le 10 décembre 2016). Et voici quels étaient les ordres allemands d’avant guerre « Ceux-ci (le Reichsleiter Bouhler et le médecin Brandt) pourront accorder une mort miséricordieuse (Gnadentod) aux malades qui auront été jugés incurables selon une appréciation aussi rigoureuse que possible. » signé Adolf Hitler. Ce beau mot de Gnade qui en allemand signifie effectivement miséricorde est aussi employé pour désigner la grâce, et quelle grâce ! Celle que nous obtient Jésus Christ par sa mort sur la croix. Qui peut oser se moquer autant de Dieu que Satan lui-même ? Hitler n’était-il pas un de ses plus zélés serviteurs ?

    Les responsables de la mort programmée de Vincent Lambert et tous leurs complices (j’y inclus aussi ceux qui protestent mollement, de façon incompréhensible ou pire que tout, se taisent !) poursuivent l’Aktion T4, et les médecins français complices ne font que succéder à leurs confrères des années 1940-1944, en toute bonne conscience. Car Il est vrai qu’il y eu bien peu de pendus à la chute du IlIème Reich parmi ces médecins, criminels contre l’humanité. Deux ou trois je crois pour plus d’une centaine au moins de personnes incriminées.

    Certains purent même continuer leur activité médicale. Que voulez-vous, l’on vivait, malgré les apparences, dans la civilisation des droits de l’homme de 1789. Ses articles 1 et 3, pour faire bref, résument à eux seuls les fondements du pouvoir totalitaire. Article 1 « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droit. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune. ». Un mensonge dans la première phrase et l’énonciation d’un crime contre l’humanité dans la seconde (quand on se donne la peine de lire attentivement le Bref Quod aliquantum du Pape Pie VI qui condamne ce texte en 1791, on verra que ce que je dis n’a pas échappé au Magistère). En effet les hommes ne demeurent pas libres et égaux en droit. S’ils ne restent pas participants de l’utilité commune, c’en est fait de leur égalité et de leur liberté. Cela peut se comprendre de criminels. Mais l’énoncé est à dessein beaucoup trop vague et va permettre ainsi de « sortir » de l’humanité quiconque ne sera pas utile à la communauté. Qui en sera juge ? Selon l’article 3, la Nation de qui émane le principe de toute souveraineté. Et selon la pensée de Siéyès, dont l’influence continue à s’exercer aujourd’hui, il faut entendre par Nation, ses représentants, uniquement ! Ainsi la Révolution française exclura progressivement de l’humanité tout ce qui s’opposera à ses progrès, à l’utilité commune, et ce, au gré du groupe dominant du moment,  capable, par la terreur, de rallier une majorité de représentants de la Nation, donc la Nation elle-même. On commencera par les opposants politiques et religieux ou jugés tels, pour en arriver au génocide vendéen. Et l’on y tuait plus des hommes, des femmes et des enfants, mais des brigands. Ils étaient ainsi tous qualifiés par les textes officiels de la République.

    En fait, c’est parce que Vincent Lambert est jugé par notre société de consommation comme inutile à ses semblables, et ce, au nom de la Nation et de la philosophie des Lumières qui l’a enfantée au XVIIIème siècle (voir le réquisitoire du procureur général près la cour de cassation, saisie par madame le ministre de la santé) qu’on va le laisser mourir de soif et de faim, ainsi qu’au au nom des droits de l’homme définis en 1789 et pourtant condamnés par l’Eglise catholique. Et il aura droit à une « mort miséricordieuse » pour finir, grâce à une savante préparation du Docteur Sanchez. La devise « la liberté ou la mort » prétexte à tous les crimes de la première république, a marqué toutes ses sœurs, jusqu’à la Vème y compris, de la tâche de sang qui rendit folle la meurtrière Lady Macbeth, qui elle, au moins, n’eut jamais d’illusion sur le pouvoir curatif «  des parfums d’Arabie »….

    Mais qu’importe la condamnation des prétendus droits de l’homme par l’Eglise catholique, notre État français, qui a présentement la forme d’une république,  est laïc. Ses cours de justice ont depuis longtemps ôté l’image du crucifié de leur honorable compagnie. Il avait beau avoir les pieds cloués, cela aurait pu être dangereux pour de nobles séants !

    De plus les parents de Vincent Lambert sont qualifiés ici ou là d’intégristes. C’est habile de la part de leurs opposants, mais personnellement, peu m’importe ! Ils sont parents et plaident pour garder leur fils vivant, et je suis prêtre catholique, donc forcément conciliaire et obéissant au Pape. Exerçant le ministère pastoral depuis 1968, j’ai vu de près de nombreux regards d’être humains qui étaient presque morts, ou censés le devenir rapidement. Ils n’étaient pas toujours inexpressifs, si du moins on prenait le temps de les regarder dans les yeux et de leurs parler. Et si expression il y avait, c’était toujours un appel de fraternité. Quand nous nous sentons en équilibre sur le filin de la vie nous avons besoin de soutien pour demeurer ou pour partir. Une présence miséricordieuse est toujours nécessaire.

    D’abord comme pasteur protestant puis ensuite comme prêtre, on m’appelait pour assurer une présence religieuse au moment où selon la science des hommes tout devait être fini. Et même si c’est après de longues années, on se souvient toujours de la première personne qu’on a administrée. Surtout quand cette dernière n’est pas morte, comme prévue et que c’est une autre personne, présente à cette triste veillée qui est partie avant elle, deux ans plus tard ! Je n’ai jamais cru que cela était lié à ma personne, bien que ce phénomène se soit reproduit quelques rares fois. Je sais en revanche que ces sursis ont toujours eu une signification, tant pour la personne qui aurait dû quitter ce monde de suite, que pour sa famille. Parmi ces cas, se trouvaient des gens plongés dans différentes formes de comas. La question d’arrêt de soins ne se posait, à l’époque, que pour des personnes âgées, n’étant maintenues en vie que par l’assistance de machines, et avec plus d’insistances si ces mêmes personnes étaient atteintes de maladies qui devaient immanquablement les tuer dans d’atroces souffrances. L’Eglise est contre l’acharnement thérapeutique et recommande la lutte contre la souffrance.

    Mais tout ce que je viens de décrire à propos des comas ne concerne pas Vincent Lambert. Tout le monde le sait, tout comme le fait qu’il ne se trouve pas dans un lieu médical approprié à son cas, ce qui ne comporte de ma part aucun jugement de valeur sur la compétence médicale des médecins qui l’entourent. Mais je m’interroge sur leur référents moraux et civilisationnels. Et à ce sujet je ne puis que rappeler l’avertissement de notre Archevêque Mgr Aupetit : choisir entre la civilisation du déchet ou de l’amour (réécouter son intervention du 21 mai 2019 radio Notre Dame).

    Personnellement, et très tôt dans ma vie, je me suis toujours souvenu de ce beau passage du prophète Isaïe : « Il ne brisera pas le roseau ployé, il n’éteindra pas la mèche qui s’étiole » (Isaïe 42 v3). Le prophète pense au Serviteur de Dieu qui s’occupera des plus faibles parmi les rescapés de la déportation à Babylone. Jésus en s’attribuant cette mission comme Messie (Matthieu 12 vv 15-21), la lègue à ses apôtres, à leurs successeurs et finalement à tous les chrétiens.

    C’est l’honneur du Christianisme que d’avoir réintégré la faiblesse dans l’humanité. Saint Jean Paul Il, à la fin de sa vie, l’avait hissée jusqu’au trône de Saint Pierre. Car Jésus en avait donné l’exemple suprême comme crucifié mourant, en restant roi jusqu’au dernier instant de sa lente agonie puisque qu’il a ainsi pu donner au bon larron sa promesse d’entrée dans son royaume. Et pourtant, Jésus avait plusieurs fois failli être tué avant ce moment là, il avait échappé à ceux qui lui voulaient du mal, ce n’était pas son heure ! Il devait encore sauver le bon larron. Et cela, Dieu Seul le savait, tout comme il sait quand doit se terminer la vie de Vincent Lambert. Par son handicap, il est ce roseau ployé, ce lumignon qui fume. Qui sont ils ceux qui prétendent le détruire ? Que savent-ils de « l’utilité » de sa vie pour lui-même, pour sa famille, pour la dignité morale de notre société, et de ses conséquences sur le sort des handicapés de toutes sortes, en particulier des personnes âgées subissant de plus en plus la maltraitance ?

    Je n’ai pas cité à dessein le v3 d’Isaïe. Je l’ai gardé pour ma conclusion : « A coup sûr, il fera paraître le jugement. ». Oui le Serviteur de l’Eternel, comme Messie est aussi un juge. Il sera sévère pour ceux qui ont usurpé sa place et enveloppé Vincent Lambert d’un linceul, même si celui-ci est recouvert de la toge rouge d’un magistrat !


    Illustration : Rogier van der Weyden, Polyptyque du Jugement Dernier (1445-1450), Hospices de Beaune, photographie lavieb-aile

  • On lit Simone Weil comme on tombe amoureux...

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    De RCF :

    Simone Weil, l'attente comme art d'aimer

    Présentée par Diocèse de Metz

    DURÉE ÉMISSION : 55 MIN

    Simone Weil, l'attente comme art d'aimer

    Par Martin Steffens, professeur de philosophie au lycée Georges de la Tour de Metz, et spécialiste de la figure de Simone Weil.

    On lit Simone Weil comme on tombe amoureux: après cela, rien n'est plus jamais facile. L'amour, pour Simone Weil, relève, d'un non "faire", mais d'une attente. Nous sommes, dit-elle, comme des amoureux en avance sur l'heure du rendez-vous.

  • Le pape François a inscrit Barthélemy des Martyrs au catalogue des saints de l'Eglise universelle

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    Le Pape François a approuvé l’extension, à toute l’Église universelle, du culte liturgique de Barthélémy des Martyrs (Bartolomeu Fernandes, 1514-1590), dominicain portugais, archevêque de Braga, l’inscrivant au catalogue des saints (canonisation équipollente). (source)

    Barthélemy des Martyrs, père des pauvres et des malades (source)

    Barthélemy des Martyrs, le père des pauvres et des malades

    Barthélemy des Martyrs, ancien archevêque de Braga et figure de référence du Concile de Trente (1545-1563).

    Barthélemy des Martyrs est né à Lisbonne en mai 1514 sous le nom Vale, baptisé à Sainte-Marie des Martyrs, à laquelle il doit son nom, et il est entré dans l'Ordre dominicain le 11 novembre 1528, en faisant son noviciat dans le monastère de Lisbonne, où il conclue ses études philosophiques et théologiques en 1538, puis il enseigna dans les couvents de Lisbonne, "Batalha" et Évora (1538-1557), en passant par le prieuré de Benfica, à Lisbonne (1557-1558).

    Il est ensuite élu archevêque de Braga en 1559 et il confirmé par le pape Paul IV avec la bulle «Gratiae divinae Praemium», en date du 27 janvier 1559. Il est alors ordonné évêque le 3 septembre à Saint Dominique de Lisbonne. Commence ensuite son activité dans le vaste archidiocèse puis de Braga (qui comprenait les territoires des diocèses actuels de Viana do Castelo, Vila Real, et la moitié du diocèse de Bragança-Miranda) le 4 Octobre 1559. Il se distingue en effectuant des visites d'églises.

    Il participe exceptionnellement au concile de Trentelors des réunions de 1562-1563, où il présente 268 pétitions. Il a défendu la primauté de Braga par opposition à l'archevêque de Tolède (qui revendiquent tous les deux la primauté des Espagnes, au point qu'il fallait ouvrir une porte supplémentaire afin qu'ils puissent entrer en même temps). Il applique appliqué immédiatement les décisions du Concile, et fut le premier de tous les prélats à les exécuter dès que le concile s'est tenu à Braga en 1564.

    À Viana do Castelo, il était connu pour avoir avait construit le couvent de Santa Cruz, alors appelé saint Dominique comme l'église contiguë, et fonde un séminaire pour former les prêtres à des questions sociales et diverses, mais il est surtout pour son dévouement envers les pauvres. Au cours de la peste de 1570 et la crise économique de 1574, ses organismes de bienfaisance ont été exemplaires. Il a démissionné de son archevêché le 23 février 1582 et s'est retiré au couvent qu'il a construit à Viana do Castelo, où il est mort en odeur de sainteté le 16 juillet 1590.

    Il a toujours été surnommé par le peuple comme le «saint archevêque, père des pauvres et des malades» et a insisté, durant sa vie, au dépôt de ses restes au couvent, à un moment où le diocèse de Braga n'existait pas encore. Barthélemy des Martyrs a été déclaré vénérable le 23 mars 1845 par le pape Grégoire XVI et bienheureux le 4 novembre 2001 par le pape Jean-Paul II. Le pape Françoisa accordé le 20 janvier 2016 à Barthélemy des Martyrs, dans une audience de la Congrégation pour les Causes des Saints, la dispense d'autorisation nécessaire au miracle formellement montré pour être déclaré saint.

  • L'incroyable fécondité de Fulton Sheen qui sera bientôt béatifié

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    De Vatican News :

    Un nouveau bienheureux et plusieurs vénérables pour l'Église

    Après avoir reçu en audience, vendredi 5 juillet, le cardinal Angelo Becciu, préfet de la Congrégation pour les causes des saints, le Pape a autorisé la promulgation de plusieurs décrets établissant, notamment, de futurs vénérables. Un autre ouvre la voie à la béatification de Mgr Fulton Sheen, évêque américain, connu pour ses émissions télévisées et radiophoniques d'évangélisation.

    Un décret reconnait le miracle attribué à l’intercession du vénérable Fulton Sheen (1895-1979), ancien évêque de Rochester et ancien évêque auxiliaire de New-York. Le prélat américain, écrivain prolifique et brillant orateur, anima plusieurs émissions télévisées et radiophoniques très populaires aux États-Unis.

    Notice biographique (source)

    Né à El Paso (Illinois) le 8 mai 1895, aîné des quatre garçons d’une famille d’agriculteurs, il fut baptisé John, mais fit plus tard précéder son prénom de baptême de Fulton, en hommage à sa mère dont c’était là le nom de jeune fille. Ordonné prêtre pour le diocèse de Peoria (Illinois) le 20 septembre 1919, puis nommé évêque auxiliaire de New York (New York) en 1951 par Pie XII, évêque titulaire de Rochester (New York) en 1966 par Paul VI, il prit sa retraite le 6 octobre 1969 et fut élevé le même jour à la dignité archiépiscopale (titulaire de Neoportus). Deux mois avant sa mort, en octobre 1979, Jean-Paul II, en voyage apostolique aux États-Unis, tint à le rencontrer pour le féliciter de l’œuvre immense qu’il avait accomplie pour l’Église.

    Théologien exceptionnel, son apostolat à la radio – le premier aux États-Unis : il recevait entre 3 et 6 000 lettres d’auditeurs par semaine ! –, de 1930 à 1950, puis à la télévision – on a pu dire à raison qu’il fut le premier « télé-évangéliste » des États-Unis : ses émissions étaient regardées par plus de 30 millions de téléspectateurs… –, de 1951 à 1957 puis de 1961 à 1968, le rendit immensément célèbre. On lui doit 73 livres (!), un nombre incalculable d’articles et de nombreuses conversions de personnes inconnues et de célébrités américaines, mais pas seulement américaine : je vais y venir incessamment…

    Sa cause en canonisation a été officiellement lancée par Mgr Daniel R. Jenky, évêque de Peoria, le diocèse de naissance de Fulton J. Sheen, puis officiellement ouverte le 15 avril de l’an dernier à Rome à la Congrégation pour la cause des saints. Il est donc désormais le vénérable Fulton Sheen. Je vais, bien sûr, suivre tout cela sur americatho, mais je vous invite, d’ores et déjà, à aller visiter le site officiel de sa cause : c’est ici.

    Lors de son séjour en Europe, de 1923 à 1926, il séjourna notamment à Louvain (en Belgique) où il obtint de la célèbre université catholique son doctorat en philosophie, et fut le premier Américain à y recevoir le Prix Cardinal Mercier récompensant le meilleur essai philosophique. Il passa ensuite en Angleterre pour enseigner la théologie au St. Edmund’s College de Ware dans le Hertfordshire, le plus vieil établissement d’enseignement catholique du royaume – parmi ses anciens élèves : 20 saints et 133 martyrs ! Outre ses fonctions d’enseignant, Fulton Sheen donnait régulièrement un “coup de main” au curé de la paroisse St. Patrick qui se trouve à Londres dans le quartier de Soho.