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Foi - Page 8

  • 6 août : fête de la Transfiguration du Seigneur

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    Du site LiturgieCatholique.fr :

    La fête de la Transfiguration, le 6 août

    Le Christ apparaît dans toute sa gloire à Pierre, Jacques et Jean, ses apôtres, sur le mont Thabor, préfigurant sa résurrection.

    « Jésus prit avec lui Pierre, Jean et Jacques, et il alla sur la montagne pour prier. Pendant qu’il priait, son visage apparut tout autre, ses vêtements devinrent d’une blancheur éclatante » (Luc, 9, 29 b-30).

    Le 6 août, quarante jours avant l’Exaltation de la Croix, la Transfiguration du Seigneur rappelle comment le Christ voulut « préparer le cœur de ses disciples à surmonter le scandale de la croix », mais elle est aussi une annonce de la « merveilleuse adoption » qui fait de tous les croyants des fils de Dieu en son Fils Jésus, et de la clarté dont resplendira un jour le corps entier de l’Eglise.

    Le quarantième jour avant l’Exaltation de la sainte Croix, nous célébrons la Transfiguration du Seigneur. La fête est connue en Orient dès la fin du Vème siècle. Elle commémore vraisemblablement la dédicace des basiliques du Mont Thabor.

    La fête du Seigneur, la Transfiguration célèbre la vision de la Gloire du Christ qu’eurent Pierre, Jean et Jacques, huit jours après la confession de Pierre à Césarée et la première annonce de la Passion. Le Seigneur voulait fortifier leur cœur à la perspective des souffrances qui l’attendaient, et leur dire déjà, comme il le décla­rera aux disciples d’Emmaüs : « Ne fallait-il pas que le Christ endurât ces souffrances pour entrer dans sa Gloire ? » (Lc 24, 26).

    La Transfiguration est donc une fête de la Gloire, une percée jusqu’au terme de l’histoire du salut, qui est l’entrée plénière dans la vie divine trinitaire. Si Moïse et Elie sont « vus dans la Gloire » (Lc 9, 31), c’est en raison de l’expérience partielle qu’ils eurent de cette Gloire au Sinaï (cf. Ex 33, 18-23 ; 1 R 19, 9-14) ; la mention des tentes par Pierre — même s’il ne savait pas ce qu’il disait (Lc 9, 33) — est une allusion à la Tente de la Rencontre où Yahvéet Moïse conversaient face à face (Ex 33, 7-11).

    La nuée évoque aussi la présence de Dieu à son Peuple dans l’Exode (13, 21-22 ; 19, 9 ; 33, 9-10). La voix du Père, qui dit la parole même en laquelle il engendre le Fils, manifeste que l’entrée dans la Gloire — celle du Fils (cf. Jn 17, 22-24) — n’est possible pour nous que si nous écoutons Jésus pour le suivre. La Transfiguration est un appel à la Gloire et un rappel du chemin de souffrances qui y mène.

    *Missel romain, messe de la Transfiguration, prière d’ouverture

    Dom Robert Le Gall – Dictionnaire de Liturgie © Editions CLD, tous droits réservés

     

    Commentaire du Bienheureux Columba Marmion (1858-1923) (source EAQ)
    abbé

    Transfiguration (Le Christ idéal du prêtre, Éd. de Maredsous, 1951, p. 328-329 ; rev.)

    « Il fut transfiguré devant eux »

    Cette transfiguration de Jésus, inattendue des disciples et pleine de mystère, fut pour eux, sans contredit, la source d’une grâce singulière : celle de l’affermissement de la foi en la divinité de Jésus. Désormais, ils savaient, à n’en plus douter, que sous les dehors de l’homme avec lequel ils conversaient tous les jours (cf. Ph 2,7), le véritable Fils de Dieu voilait sa suprême dignité. Cette foi sera confirmée par la venue du Saint Esprit au jour de la Pentecôte.

    Mais la parole du Père entendue par les disciples n’était pas descendue de la nuée pour eux seuls. Toutes les générations chrétiennes la recueilleront à leur tour. (…) Pour chacun de nous, le Christ est toujours prêt à se transfigurer, et la voix du Père ne cesse point de proclamer, par le magistère de l’Église, la divine filiation de Jésus. Assurément, le Christ ne change plus, il demeure immuablement le même (cf. He 13,8). Il se présente toujours à nous comme « constitué pour nous, de par Dieu, sagesse, justice, sanctification, rédemption » (1 Co 1, 30). Mais nous, nous ne découvrons que peu à peu la divinité de sa personne, la valeur incomparable de sa rédemption, l’immensité de ses mérites, le don d’amour fait aux hommes par sa venue. Nous sommes ainsi initiés à cette science éminente du Christ (cf. Ph 3,8) dont parle l’Apôtre.

    Cependant, comprenez-le, cette connaissance n’est pas purement intellectuelle ; elle consiste bien plutôt en une illumination intérieure de la foi. Devant cette révélation toute intime et surnaturelle, le chrétien sent naître en lui le désir de rendre son âme et sa vie de plus en plus conformes à celles de Jésus-Christ.

  • L'hymne des vêpres de la Transfiguration (grégorien)

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    HYMNE DES VÊPRES DE LA TRANSFIGURATION

    (source)

    © Moines de l’Abbaye Notre-Dame, Fontgombault

    Transfiguration
    Graduel XVe s.
    Bibliothèque Mazarine, Paris


    Quicumque Christum quaeritis,
    Oculos in altum tollite :
    Illic licebit visere
    Signum perennis gloriae.

    Illustre quiddam cernimus
    Quod nesciat finem pati,
    Sublime, celsum, interminum,
    Antiquius caelo et chao.

    Hic ille Rex est Gentium,
    Populique Rex judaici,
    Promissus Abrahae patri,
    Ejusque in aevum semini.

    Hunc et Prophetis testibus
    Iisdemque signatoribus
    Testator et Pater jubet
    Audire nos et credere.

    Gloria tibi, Domine,
    Qui apparuisti hodie,
    Cum Patre, et Sancto Spiritu,
    In sempiterna saecula.
    Amen.

    ___

    Vous tous qui cherchez le Christ,
    portez en haut vos regards :
    là, vous pourrez contempler
    l’image de la gloire éternelle.

    Nous voyons quelque chose de radieux,
    qui ne saurait souffrir de fin,
    sublime, incomparable, infini,
    antérieur au ciel et au chaos.

    C’est Lui, le Roi des Nations,
    le Roi du peuple juif,
    promis au père Abraham
    et à sa postérité, pour toujours.

    Les Prophètes l’ont annoncé
    et en même temps dépeint,
    son Père lui rend aussi témoignage,
    et nous invite à écouter et à croire.

    Gloire à toi, Seigneur,
    qui t’es manifesté en ce jour,
    comme au Père et à l’Esprit-Saint,
    pour les siècles éternels.
    Amen.

  • Une homélie de saint Léon le Grand pour la Transfiguration du Seigneur (6 août)

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    1954c4882ee3bc44ad92b8303b5466d0.jpgde "jeunes-catho.fr" :

    Les chrétiens d’Orient et d’Occident célèbrent le même jour, le 6 août, la Transfiguration du Seigneur Jésus. Voici une homélie de saint Léon le Grand, pape au Ve siècle et docteur de l’Église.

    Le Seigneur découvre Sa gloire à des témoins choisis, et la forme corporelle qu’Il a pareille à celle des autres hommes, Il l’illumine d’une telle splendeur que Son visage devient éclatant comme le soleil et Son vêtement blanc comme la neige. En cette Transfiguration, Son but principal était sans doute de détruire dans le coeur de Ses disciples le scandale de la Croix et d’empêcher, en leur révélant l’excellence de Sa dignité cachée, que leur foi ne fût troublée par les abaissements de Sa Passion volontaire. Mais Sa Providence avait un autre et non moindre dessein, celui de donner un fondement à l’espérance de la sainte Église. Elle voulait lui faire connaître de quelle transformation tout le corps du Christ devait être gratifié, en sorte que ses membres pussent se promettre d’avoir part un jour à la gloire qui avait resplendi dans le chef.

    Mais pour affermir la foi des Apôtres et les conduire à une science parfaite, une autre instruction est donnée en ce miracle. En effet, Moïse et Élie, c’est-à-dire la Loi et les prophètes, apparurent, s’entretenant avec le Seigneur. La présence de ces 5 hommes (Moïse, Élie et les 3 Apôtres) remplit en toute vérité la condition posée par cette parole de l’Écriture : Le témoignage de 2 ou 3 hommes fait toujours foi (Deut. 19,15). Quoi de plus solidement établi qu’un fait proclamé à la fois par les trompettes de l’Ancien et du Nouveau Testament, où se réunissent dans un commun accord la doctrine évangélique et les instruments des antiques témoignages? Les pages des 2 Alliances se corroborent mutuellement, mais ce que l’ancienne nous avait promis en symboles et sous le voile des mystères, la splendeur de la gloire présente nous le montre à découvert.

    L’Apôtre Pierre, enflammé par la révélation de ces mystères sacrés, n’ayant plus que mépris pour le monde et dégoûté des choses de la terre, était comme ravi hors de lui par le désir des biens éternels. Tout plein de la joie de toute cette vision, il voulait habiter avec Jésus ce lieu même où la manifestation de Sa gloire le rendait heureux. C’est pour cela qu’il s’écrie « Seigneur, il nous est bon d’être ici. Si Tu le permets, faisons ici trois tentes, une pour Toi, une pour Moïse et une pour Élie. » Mais le Seigneur ne répondit pas à cette suggestion, signifiant par là, non pas que ce désir était coupable, mais qu’il était désordonné. Le monde, en effet, ne pouvait être sauvé que par la mort du Christ; et par l’exemple du Seigneur, la foi de ceux qui croient doit être telle assurément qu’ils n’aient aucun doute sur la réalité des promesses de bonheur qui leur ont été faites; mais il faut que nous comprenions aussi qu’au milieu des épreuves de la vie présente, nous devons solliciter la grâce de les supporter avec constance, avant de réclamer la gloire.

    https://www.youtube.com/watch?v=7wOALuW-h3k 

  • Homélie pour la fête de la Transfiguration

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    1954c4882ee3bc44ad92b8303b5466d0.jpgHomélie du Père Simon Noël osb pour le dimanche de la Transfiguration (source) :

    Transfiguration, homélie

    Jésus prend avec lui à l'écart sur une haute montagne trois de ses apôtres. Nous aussi Jésus nous invite parfois à nous mettre à l'écart, pour être seul en sa divine compagnie, pour un temps de prière et de méditation. Élisabeth Leseur, dans son cahier de résolutions, avait écrit ceci : « La méditation est nécessaire à mon âme ; c'est l'aliment quotidien, sans lequel ma vie spirituelle s'affaiblirait. La méditation prépare le labeur du jour ; être seule à seul avec Dieu nous aide ensuite à être au milieu des hommes et à leur distribuer un peu de notre provision matinale ».

    Jésus fut transfiguré devant ses trois disciples. Une lumière surnaturelle émana de toute sa personne. Dans les icônes orientales, une auréole de lumière entoure les visages des saints. C'est la lumière de leur sainteté. Mais dans le cas du Christ, il y a trois lettres écrites en grec dans l'auréole : O Ôn, ce qui veut dire « Celui qui est », le nom sous lequel Dieu s'est révélé à Moïse. Cela signifie que la lumière qui émane de Jésus n'est pas seulement la lumière de la sainteté, mais celle de la divinité éternelle. Il est Dieu, né de Dieu, lumière, née de la lumière, vrai Dieu, né du vrai Dieu, comme nous allons encore le proclamer dans le credo.

    Jésus a voulu aussi manifester à ses apôtres la gloire à venir de sa résurrection. Après la passion et la mort sur la Croix, il y aurait la gloire de la résurrection, qui est la plus grande preuve que Jésus est Dieu, victorieux de la mort, du péché et de l'enfer. 

    Moïse et Élie apparaissent aussi en compagnie de Jésus. Moïse et Élie sont deux personnages majeurs de l'ancien Testament qui ont pu voir Dieu, dans la mesure où c'est possible ici-bas : Moïse dans la solennité du Sinaï et Élie dans le doux murmure d'une brise. Nous sommes appelés nous aussi à fréquenter le Seigneur, dans notre vie spirituelle, et au ciel à le contempler éternellement, comme nous le demandons à Marie dans le Salve Regina : « après cet exil, montre-nous Jésus, le fruit béni de tes entrailles ».

    Pierre dit alors : Seigneur, il est bon pour nous d'être ici. Cette parole me rappelle un verset d'un psaume : « Goûtez et voyez comme est bon le Seigneur ». Ce serait un signe réel de notre progrès spirituel que nous disions la même chose, lorsque nous méditons la Parole de Dieu, que nous prions, et surtout lorsque nous venons de communier et que l'amour et la douceur de Jésus envahissent notre cœur. Le curé d'Ars disait : « La prière est un avant-goût du ciel. Elle ne nous laisse jamais sans douceur. C'est un miel qui descend dans l'âme et adoucit tout. Les peines se fondent devant une prière bien faite, comme la neige devant le soleil ».

    Et voici que de la nuée une voix disait : Celui-ci est mon Fils bien-aimé ; en qui je trouve ma joie : écoutez-le ! Cette nuée lumineuse est la gloire de la Sainte Trinité. La voix est celle du Père. Il nous demande d'écouter son Fils, sa Parole, qu'il a envoyé dans ce monde pour nous faire connaître le mystère de Dieu et nous donner la vie éternelle en abondance. Écouter le Fils, le Verbe de Dieu, c'est d'abord croire sa parole, tout ce qu'il nous a dit sur Dieu et sur notre destinée éternelle. La foi, première des vertus théologales, est une vertu qui nous fait croire fermement tout ce que Dieu nous a révélé et tout ce que l’Église nous propose à croire.

    Ensuite il faut écouter Jésus en faisant tout ce qu'il nous a dit de faire : vivre dans la prière, la pureté du cœur, l'humilité, la douceur et par-dessus tout l'amour de Dieu et du prochain. Dans la prière qu'il dit à Jésus avant de communier, le prêtre dit ceci : « Fais que je demeure fidèle à tes commandements et que jamais je ne sois séparé de toi ».

    La transfiguration de Jésus sur la montagne est un des épisodes majeurs de la vie sur terre du Seigneur, au cours duquel ses trois apôtres les plus intimes, les mêmes qui seront aussi témoins de son agonie à Gethsémani, ont reçu une révélation extraordinaire et bouleversante du mystère de Jésus. C'est aussi le quatrième des mystères lumineux du rosaire. Que la contemplation de ce mystère nous conduise nous aussi à la transfiguration de notre existence de tous les jours. Notre existence, en apparence si souvent banale, a une dimension surnaturelle, celle de notre vie d'enfant de Dieu, promise elle aussi dans l'éternité à une destinée glorieuse.

  • Voici l'intention de prière du pape Léon XIV pour le mois d'août

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    De CNA :

    Voici l'intention de prière du pape Léon XIV pour le mois d'août

    Dans une vidéo diffusée le 29 juillet, le Saint-Père a demandé aux fidèles de prier « pour que les sociétés où la coexistence semble plus difficile ne succombent pas à la tentation de la confrontation pour des raisons ethniques, politiques, religieuses ou idéologiques ».

    Selon un communiqué de presse , la vidéo de ce mois-ci a été réalisée en collaboration avec la Fondation Jésuite des Communications (JesCom).

    Dans la vidéo, le pape Léon récite une prière composée spécifiquement pour l'intention de prière de ce mois-ci.

    Voici la prière complète du pape Léon :

    Jésus, Seigneur de notre histoire,

    Compagnon fidèle et présence vivante,

    Vous qui ne vous lassez jamais de venir à notre rencontre,

    Nous voici, ayant besoin de votre paix.

    Nous vivons une époque de peur et de division.

    Parfois, nous agissons comme si nous étions seuls,

    Construire des murs qui nous séparent les uns des autres,

    Oublier que nous sommes frères et sœurs.

    Envoie-nous ton Esprit, Seigneur,

    Pour raviver en nous

    Le désir de se comprendre, de s’écouter,

    Donne-nous le courage de chercher des voies de dialogue,

    Répondre au conflit par des gestes de fraternité,

    Ouvrir nos cœurs aux autres sans peur des différences.

    Fais de nous des bâtisseurs de ponts,

    Capable de surmonter les frontières et les idéologies,

    Capable de voir les autres à travers les yeux du cœur,

    Reconnaissant à chaque personne une dignité inviolable.

    Aidez-nous à créer des espaces où l’espoir peut s’épanouir,

    Là où la diversité n’est pas une menace

    Mais une richesse qui nous rend plus humains.

    Amen.

    L'intention de prière vidéo est promue par le Réseau Mondial de Prière du Pape , qui sensibilise aux intentions de prière papales mensuelles.

  • Ce que Saint John Henry Newman apporte à la théologie

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    En 2025, le pape Léon XIV a décidé de nommer saint John Henry Newman "Docteur de l'Église".

    C'est un titre assez rare qui ne concerne pour le moment que 48 saints canonisés. L'apport de ce théologien protestant converti au catholicisme et devenu cardinal est essentiel car il porte sur ce qu'on appelle "la théologie fondamentale", c'est-à-dire cette théologie qui aborde la manière dont nous pouvons être certains que nous comprenons la Révélation donnée par Jésus-Christ.

     

    Thèmes abordés : Jean 16, 13 « Mais quand il viendra, lui, l'Esprit de vérité, il vous introduira dans la vérité tout entière » ; Les anciens critères de saint Vincent de Lérins. Application à la Vierge Marie Co-rédemptrice et à la Venue du Christ à l’heure de la mort.

    Le cardinal John Henry Newman a été proclamé Docteur de l’Église en 2025 par le pape Léon XIV. C’est à lui qu’on doit la meilleure explication du développement du dogme et la réponse à cette question : Comment fait l’Esprit Saint pour conduire l’Église à la vérité tout entière (Jn 16, 13) ? Il pose pour cela sept critères de la Tradition sainte c’est-à-dire de l’Alliance entre l’Esprit Saint et le cœur des saints qui prépare et aboutit à la confirmation finale du magistère Pontifical :

    1° Un développement harmonieux : un poussin ne donne pas un poisson.

    2° À partir des principes de base de la révélation qui ne peuvent être que contemplés : La Révélation de l’amour de Dieu à la croix.

    3° La conclusion de la recherche s’impose et se substitue facilement aux précédentes conclusions

    4° L’anticipation de l’avenir : on peut prévoir les développements futurs.

    5° La cohérence logique, et pas seulement d’une logique mathématique : Une logique qui intègre aussi le cœur.

    6° La préservation du passé : Un vrai développement est une addition qui illustre sans obscurcir

    7° La solidité de ce développement harmonieux dans le temps

    A la fin : LE MAGISTERE QUI CONFIRME OU INFIRME LA RECHERCHE

  • Léon XIV, un pontificat d’étape ?

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    De l'abbé Claude Barthe sur Res Novae :

    Léon XIV, un pontificat d’étape ?

    « Simon, Simon, voici que Satan vous a réclamés pour vous cribler comme le froment, mais moi j’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas. Toi donc, quand tu seras revenu, confirme tes frères » (Lc 22, 31-32).

    Nous avons eu l’occasion de dire que le pontificat bergoglien, avec ses boursouflures, pouvait bien constituer, sinon la phase terminale de l’après-Vatican II, en tout cas l’approche de son terme. À condition, bien entendu, qu’il se trouve des hommes d’Église qui aient la détermination nécessaire pour tourner la page. À défaut, et en attendant, on peut espérer l’adoption d’une sorte de réalisme d’étape, en vertu duquel on laisserait vivre et se développer les forces catholiques qui existent encore. Mais en définitive c’est au grand retour de l’ordre magistériel qu’aspire l’Église du Christ et que ses pasteurs ont à préparer.

    Un pape pour « apaiser les tensions »

    Les papes successifs de l’après-Concile ont mis toute leur énergie à surmonter les fractures qu’avaient inévitablement provoquées l’affaissement libéral de la doctrine ecclésiologique, et depuis François celui de la doctrine du mariage. Fractures doctrinales illustrées par celle causée par la réforme liturgique, elle aussi libérale, édulcorante. Aucune « herméneutique » n’a fonctionné pour recoller les morceaux du vase brisé. Le message missionnaire de l’Église n’a cessé de s’évaporer, en même temps que s’amenuisait le nombre de ses prêtres, de ses fidèles. En outre, le style d’action du pontificat de François a provoqué un chaos généralisé.

  • Léon XIV et la nouvelle géographie de l'Église

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    D'Andrea Gagliarducci sur Monday Vatican :

    Léon XIV et la nouvelle géographie de l'Église

    Plus d'un million de personnes ont assisté au Jubilé de la Jeunesse à Tor Vergata, à Rome, le premier grand rassemblement de ce genre depuis l'élection de Léon XIV. Léon XIV n'a pas manqué son rendez-vous avec les jeunes : il est allé les saluer au début du Jubilé, leur demandant de prier pour la paix ; il s'est rendu à Tor Vergata, désireux d'être avec eux et de leur transmettre un message.

    Léon XIV n'a ni le charisme captivant de Jean-Paul II ni l'attrait populaire du pape François. Mais il n'est pas non plus un Benoît XVI, dont il a hérité une partie de sa présence calme, mais pas de sa timidité. La rencontre avec les jeunes a été un test intéressant pour comprendre le nouveau pontificat et les messages qu'il entend transmettre.

    Le pape a voulu porter personnellement la croix le soir de la veillée, parmi les jeunes.

    Dans l'homélie de la messe du Jubilé de la Jeunesse, Léon XIV a envoyé un message d'espérance chrétienne. « Nous ne sommes pas faits – a-t-il dit – pour une vie où tout est acquis et statique, mais pour une existence constamment renouvelée par le don de soi dans l'amour . C'est pourquoi nous aspirons continuellement à quelque chose de « plus » qu'aucune réalité créée ne peut nous offrir ; nous ressentons une soif profonde et brûlante qu'aucune boisson en ce monde ne peut étancher. Sachant cela, ne trompons pas notre cœur en essayant de le satisfaire par des imitations bon marché ! Écoutons-le plutôt ! Transformons cette soif en un marchepied, comme des enfants qui se dressent sur la pointe des pieds pour regarder par la fenêtre de la rencontre avec Dieu. »

    Le Jubilé de la Jeunesse a cependant aussi marqué un tournant dans le pontificat de Léon XIV, puisqu'il a marqué la fin des cent premiers jours de son règne . Aucune décision gouvernementale ne permet encore de comprendre l'orientation que prendra l'œuvre du nouveau pape. Cependant, des indications assez concrètes existent quant à l'orientation envisagée de son pontificat et au contexte dans lequel il évolue.

    Le premier signe est qu'il s'agira d'un pontificat moderne. Moderne non pas au sens de moderniste, mais moderne au sens où il résulte d'un changement générationnel et aussi d'un changement géographique .

    Léon XIV n'est pas seulement le premier pape d'une nouvelle génération, qui n'a pas vécu directement les années du Concile Vatican II. Il est aussi le premier pape à émerger d'un conclave mondialisé, où la langue véhiculaire n'était plus le latin et l'italien, mais l'anglais .

    Ce fut l'une des conséquences inattendues des décisions du pape François. Il avait décidé d'internationaliser le Collège des cardinaux et de modifier ses critères de sélection. Avec lui, il n'y avait plus de sièges cardinaux, mais des profils personnels . Dans de nombreux cas, le pape François a pêché aux quatre coins du monde, uniquement par souci de représentation.

    C'est ainsi que s'est opéré le changement générationnel. Nombre des nouveaux cardinaux non seulement n'avaient aucune expérience de la Curie romaine, mais n'avaient même pas étudié à Rome. Généralement, beaucoup d'entre eux venaient du monde anglophone, ou du moins maîtrisaient mieux l'anglais comme seconde langue que l'italien, lorsqu'ils parlaient italien.

    Les cardinaux Charles Bo de Birmanie, Goh de Singapour et Maafi de Tonga en sont des exemples . Mais même lorsqu'ils maîtrisent bien l'italien, de nombreux cardinaux préfèrent s'exprimer en anglais lorsqu'ils doivent prendre la parole officiellement, comme c'est le cas du cardinal Jean-Claude Hollerich de Luxembourg.

    L'anglais comme langue véhiculaire a également transformé notre façon de penser. C'est ainsi qu'est apparu un candidat comme Robert Francis Prevost, connu de 90 % des cardinaux pour sa présence dans onze congrégations et sa maîtrise de ce qui allait devenir la langue véhiculaire du conclave.

    Le deuxième point est que, bien que né dans un environnement anglophone, la modernité du pontificat réside dans le fait qu'il n'est ni nord-américain ni anglo-saxon, mais américain au sens large . Être anglophone atténue le latino-américanisme que Prévost a imprégné de son œuvre missionnaire, puis de son activité épiscopale au Pérou. Être augustinien confère institutionnalité et universalité à un profil qui est celui d'un pape américain, mais surtout occidental.

    Le troisième indice est que, compte tenu de son profil et de son histoire personnelle, ce pape ne cherche ni ne provoque de divisions, du moins jusqu'à ce qu'il décide d'entrer dans un débat qui n'est pas le sien.

    Benoît XVI était un pape en quête d'unité, et chaque démarche qu'il a entreprise visait à réaliser l'unité au sein de l'Église. Cela n'a pas entièrement fonctionné, non seulement parce qu'il n'était pas compris, mais aussi parce qu'il était accablé par les préjugés du Concile Vatican II et les débats qui ont suivi. Benoît XVI était un pape qui cherchait à transcender les préjugés, ayant lui-même été victime de discrimination.

    Le pape François, en revanche, était un pape qui recherchait la division et la provocation. Il n'avait pas participé au concile Vatican II, mais avait grandi dans la controverse postconciliaire. Il avait décidé de prendre position, divisant le monde entre le bien et le mal, déplorant son retard et, paradoxalement, faisant reculer le débat intra-ecclésial.

    Léon XIV n'est pas victime des préjugés visant Benoît XVI, et il n'est pas un provocateur comme le pape François. Il a son propre profil, celui qui transcende les clivages .

    C'est pourquoi il sait s'adresser aux jeunes. Lorsqu'il est avec eux, il change fréquemment de langue – principalement entre l'espagnol, l'italien et l'anglais – et transmet son message clairement dans chacune d'elles. C'est une expérience qui lui vient de ses années de missionnaire, et c'est bien plus que cela. C'est aussi quelque chose d'inné en lui.

    Il reste à voir si ce changement cardinalice qui a conduit à l'élection de Léon XIV représente également un changement générationnel pour l'Église. En bref, si Léon XIV s'adresse à une Église de plus en plus anglophone, et donc de plus en plus dotée d'un raisonnement pragmatique, d'un langage explicite et de messages simples et percutants.

    L' encyclique que le pape rédige actuellement apportera plusieurs réponses à ce sujet . Prévost est anglophone, mais, au cours de ses trois mois de pontificat, il a démontré une compréhension approfondie d'une autre forme d'expression : celle du monde occidental et de la tradition de l'Église. La prochaine encyclique sera-t-elle le premier document de l'histoire de l'Église dont l'editio typica sera en anglais ?

    Et comment le langage va-t-il changer le style du Pape ?

    Voici les nouveaux éléments à surveiller dans les prochaines étapes du pape. Un pape américain, moderne et occidental. Un Américain serein, en définitive.

  • Le pape Léon XIV fait ses débuts auprès des jeunes : choix radicaux et Eucharistie

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    De Nico Spuntoni sur la NBQ :

    Le pape Léon XIV fait ses débuts auprès des jeunes : choix radicaux et Eucharistie

    Le Pape, discret et doux, met les jeunes à l'épreuve lors de leur Jubilé : une invitation à des choix radicaux comme le mariage et la consécration religieuse, avec Jésus au centre : « Adorez l'Eucharistie, source de vie éternelle. Étudiez, travaillez, aimez à la manière de Jésus. » 
    - Sentinelle, la nuit est finie, par Andrea Zambrano

    04_08_2025

    Malgré ceux qui ont fait la grimace face au « bruit » des pèlerins dans les rues et les gares de Rome, le Jubilé de la Jeunesse a été un succès. Les images aériennes de l'esplanade bondée de Tor Vergata transmettent au monde le message d'une Église dynamique et toujours aussi attrayante. Les journées du samedi et du dimanche, avec la veillée de prière et la messe, ont marqué la consécration de la popularité de Léon XIV.

    Discret et gracieux, le pape a atterri en hélicoptère samedi en fin d'après-midi et a pu constater d'en haut le succès de l'organisation de l'Église, malgré la chaleur du mois d'août, la propagation du conflit et l'hostilité de la plupart des médias. Alors que les inscriptions avaient atteint un demi-million, les deux événements phares du Jubilé de la Jeunesse ont vu la participation grimper à un million.

    Ces chiffres sont significatifs, incomparables avec les deux millions de 2000, un quart de siècle après la crise démographique européenne et l'avancée inexorable de la sécularisation. Prevost a salué les fidèles dans la papamobile, puis s'est dirigé vers la scène, portant la Croix du Jubilé, suivi de 200 jeunes. Répondant – en espagnol, italien et anglais – aux trois questions posées sur scène, le pape a abordé le thème des réseaux sociaux (« ces outils sont ambigus lorsqu'ils sont dominés par des logiques commerciales et des intérêts qui perturbent nos relations ») et a déclaré que l'amitié avec le Christ doit être notre étoile directrice. Si les amitiés « reflètent ce lien intense avec Jésus, elles deviennent assurément sincères, généreuses et vraies », a expliqué le pape.

    Dans sa deuxième réponse sur le thème du courage de choisir, Léon XIV a affirmé que « cela vient de l'amour que Dieu nous montre en Christ ». « Pour être libres », a déclaré Prévost, « nous devons partir d'un fondement stable, du rocher qui soutient nos pas. Ce rocher est un amour qui nous précède, nous surprend et nous dépasse infiniment : c'est l'amour de Dieu. » Évoquant le sens de la vie, le pape a demandé des prières pour les deux pèlerines, Maria et Pascale, récemment décédées à Rome, et pour un jeune Espagnol hospitalisé après une morsure de chien.

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  • Fête de saint Jean-Marie Vianney, Curé d'Ars

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    Deux très belles notices consacrées au saint Curé d'Ars figurent sur missel.free :

    ainsi que cette prière de saint Jean-Marie Vianney : 

    Je vous aime, ô mon Dieu,
    et mon seul désir est de vous aimer jusqu'au dernier soupir de ma vie.

    Je vous aime, ô mon Dieu infiniment aimable,
    et j'aime mieux mourir en vous aimant que de vivre un seul instant sans vous aimer.

    Je vous aime, ô mon Dieu,
    et je ne désire le ciel que pour avoir le bonheur de vous aimer parfaitement.

    Je vous aime, ô mon Dieu,
    et je n'appréhende l'enfer que parce qu'on y aura jamais la douce consolation de vous aimer.

    O mon Dieu, si ma langue ne peut dire à tout moment que je vous aime,
    du moins je veux que mon coeur vous le répète autant de fois que je respire.

    Ah ! Faites-moi la grâce de souffrir en vous aimant,
    de vous aimer en souffrant
    et d'expirer un jour en vous aimant
    et en sentant que je vous aime.

    Et plus j'approche de ma fin,
    plus je vous conjure d'accroître mon amour et de le perfectionner.

    Amen.

  • Le saint curé d'Ars (4 août)

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    Vianney-St-Jean-Marie.jpgLors de l'audience générale du mercredi 5 août 2009, Benoît XVI a consacré sa catéchèse au saint curé d'Ars :

    Chers frères et sœurs,

    Dans la catéchèse d'aujourd'hui, je voudrais reparcourir brièvement l'existence du saint curé d'Ars en soulignant certains traits de celle-ci, qui peuvent servir d'exemple aux prêtres de notre époque, assurément différente de celle où il vécut, mais marquée, sous de nombreux aspects, par les mêmes défis humains et spirituels fondamentaux. C'est précisément hier que l'on fêtait les cent cinquante ans de sa naissance au ciel: il était en effet deux heures du matin le 4 août 1859, lorsque saint Jean Baptiste Marie Vianney, au terme de son existence terrestre, alla à la rencontre du Père céleste pour recevoir en héritage le royaume préparé depuis la création du monde pour ceux qui suivent fidèlement ses enseignements (cf. Mt 25, 34). Quelle grande fête il dut y avoir au Paradis pour l'arrivée d'un pasteur si zélé! Quel accueil doit lui avoir réservé la multitude des fils réconciliés avec le Père, grâce à son œuvre de curé et de confesseur! J'ai voulu saisir l'occasion de cet anniversaire pour proclamer l'Année sacerdotale qui, comme on le sait, a pour thème: Fidélité du Christ, fidélité du prêtre. C'est de la sainteté que dépend la crédibilité du témoignage et, en définitive, l'efficacité même de la mission de chaque prêtre.

    Jean-Marie Vianney naquit dans le petit village de Dardilly le 8 mai 1786, dans une famille de paysans, pauvre en biens matériels, mais riche d'humanité et de foi. Baptisé, comme le voulait le bon usage à l'époque, le jour même de sa naissance, il consacra les années de l'enfance et de l'adolescence aux travaux dans les champs et à paître les animaux, si bien qu'à l'âge de dix-sept ans, il était encore analphabète. Mais il connaissait par cœur les prières que lui avait enseignées sa pieuse mère et il se nourrissait du sentiment religieux que l'on respirait chez lui. Les biographes racontent que, dès sa prime jeunesse, il essaya de se conformer à la divine volonté même dans les tâches les plus humbles. Il nourrissait dans son âme le désir de devenir prêtre, mais il ne lui fut pas facile de le satisfaire. Il parvint en effet à l'ordination sacerdotale après de nombreuses adversités et incompréhensions, grâce à l'aide de sages prêtres, qui ne s'arrêtèrent pas à considérer ses limites humaines, mais surent regarder au-delà, devinant l'horizon de sainteté qui se profilait chez ce jeune homme véritablement singulier. Ainsi, le 23 juin 1815, il fut ordonné diacre et le 13 août suivant, prêtre. Enfin, à l'âge de 29 ans, après de nombreuses incertitudes, un certain nombre d'échecs et beaucoup de larmes, il put monter sur l'autel du Seigneur et réaliser le rêve de sa vie.

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  • Qu’est-ce qui nous libère des marécages de l’absurdité, de l’ennui, de la médiocrité ? L'homélie du pape pour la clôture du Jubilé des Jeunes à Tor Vergata

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    JUBILÉ DES JEUNES

    MESSE

    HOMÉLIE DU PAPE LÉON XIV

    Tor Vergata
    XVIIIe dimanche du Temps ordinaire, 3 août 2025

    ________________________________________

    Paroles du Saint-Père avant le début de la Messe du Jubilé des Jeunes

    Bonjour à tous! Bon dimanche!
    Good morning! Buenos dias! Bonjour, Guten Morgen!

    J'espère que vous vous êtes tous un peu reposés. Nous allons bientôt commencer la plus grande célébration que le Christ nous ait laissée, Sa présence même dans l'Eucharistie. Que Dieu vous bénisse tous. Et que ce soit un moment vraiment mémorable pour chacun d'entre nous, lorsque, ensemble, en tant qu'Église du Christ, nous suivons, marchons ensemble et vivons avec Jésus-Christ.

    Bonne célébration à tous!

    _________________

    Très chers jeunes,

    après la Veillée vécue ensemble hier soir, nous nous retrouvons aujourd’hui pour célébrer l’Eucharistie, sacrement du don total de Soi que le Seigneur a fait pour nous. Nous pouvons imaginer revivre, dans cette expérience, le chemin parcouru le soir de Pâques par les disciples d’Emmaüs (cf. Lc 24, 13-35) : d’abord, ils s’éloignaient de Jérusalem, effrayés et déçus ; ils partaient convaincus qu’après la mort de Jésus, il n’y avait plus rien à attendre, plus rien à espérer. Et pourtant, ils l’ont précisément rencontré, ils l’ont accueilli comme compagnon de voyage, ils l’ont écouté pendant qu’il leur expliquait les Écritures, et enfin ils l’ont reconnu à la fraction du pain. Alors leurs yeux se sont ouverts et l’annonce joyeuse de Pâques a trouvé place dans leur cœur.

    La liturgie d’aujourd’hui ne nous parle pas directement de cet épisode, mais elle nous aide à réfléchir sur ce qu’il raconte : la rencontre avec le Ressuscité qui change notre existence, qui éclaire nos affections, nos désirs, nos pensées.

    La première lecture, tirée du Livre de Qohelet, nous invite à faire, comme les deux disciples dont nous avons parlé, l’expérience de notre limite, de la finitude des choses qui passent (cf. Qo 1, 2 ; 2, 21-23) ; et le psaume responsorial, qui lui fait écho, nous propose l’image d’une     « herbe changeante : elle fleurit le matin, elle change ; le soir, elle est fanée, desséchée » (Ps 90, 5-6). Ce sont deux rappels forts, peut-être un peu choquants, mais qui ne doivent pas nous effrayer, comme s’il s’agissait de sujets “tabous” à éviter. La fragilité dont ils nous parlent fait en effet partie de la merveille que nous sommes. Pensons au symbole de l’herbe : n’est-ce pas magnifique, un pré en fleurs ? Certes, elles sont délicates, faites de tiges fines, vulnérables, susceptibles de se dessécher, de se plier, de se briser, mais en même temps, elles sont immédiatement remplacées par d’autres qui poussent après elles, et dont les premières deviennent généreusement nutriments et servent d’engrais, en se consumant sur le sol. C’est ainsi que vit le champ, se renouvelant continuellement, et même pendant les mois froids d’hiver, quand tout semble silencieux, son énergie frémit sous terre et se prépare à exploser, au printemps, en mille couleurs.

    Nous aussi, chers amis, nous sommes ainsi faits : nous sommes faits pour cela. Non pour une vie où tout est acquis et immobile, mais pour une existence qui se régénère constamment dans le don, dans l’amour. Et ainsi, nous aspirons continuellement à un “plus” qu’aucune réalité créée ne peut nous donner ; nous ressentons une soif si grande et si brûlante qu’aucune boisson de ce monde ne peut l’étancher. Face à cette soif, ne trompons pas notre cœur en essayant de l’apaiser avec des substituts inefficaces ! Écoutons-la plutôt ! Faisons-en un tabouret sur lequel nous pouvons monter pour nous pencher, comme des enfants, sur la pointe des pieds, à la fenêtre de la rencontre avec Dieu. Nous nous trouverons face à Lui, qui nous attend, qui frappe même gentiment à la vitre de notre âme (cf. Ap 3, 20). Et il est beau, même à vingt ans, de Lui ouvrir grandement notre cœur, de le laisser y entrer, pour ensuite nous aventurer avec Lui vers les espaces éternels de l’infini.

    Saint Augustin, parlant de sa recherche intense de Dieu, se demandait : « Quel est donc l’objet de notre espérance […] ? Est-ce la terre ? Non. Est-ce quelque chose qui vient de la terre, comme l’or, l’argent, l’arbre, la moisson, l’eau […] ? Ces choses plaisent, elles sont belles, elles sont bonnes » (Sermon 313/F, 3). Et il concluait : « Cherche celui qui les a faites, c’est Lui ton espérance » (ibid.). Puis, repensant au chemin qu’il avait parcouru, il priait en disant : « Tu [Seigneur] étais au-dedans, et moi au-dehors et c’est là que je te cherchais [...]. Tu as appelé, tu as crié et tu as brisé ma surdité tu as brillé, tu as resplendi et tu as dissipé ma cécité tu as embaumé, j’ai respiré et haletant j’aspire à toi j’ai goûté [cf. Ps 33, 9 ; 1 P 2, 3] et j’ai faim et j’ai soif [cf. Mt 5, 6 ; 1 Co 4, 11] ; tu m’as touché et je me suis enflammé pour ta paix » (Confessions, 10, 27).

    Frères et sœurs, ce sont de très belles paroles, qui rappellent ce que le Pape François disait à Lisbonne, lors de la Journée Mondiale de la Jeunesse, à d’autres jeunes comme vous : « Chacun est appelé à se confronter à de grandes questions qui n’ont pas […] une réponse simpliste ou immédiate, mais qui invitent à accomplir un voyage, à se dépasser, à aller plus loin […], à un décollage sans lequel il n’y a pas de vol. Ne nous alarmons pas alors si nous nous trouvons assoiffés de l’intérieur, inquiets, inachevés, avides de sens et d’avenir […]. Ne soyons pas malades, soyons vivants ! » (Discours pour la rencontre avec les jeunes universitaires, 3 août 2023).

    Il y a une question importante dans notre cœur, un besoin de vérité que nous ne pouvons ignorer, qui nous amène à nous      demander : qu’est-ce vraiment que le bonheur ? Quel est le véritable goût de la vie ? Qu’est-ce qui nous libère des marécages de l’absurdité, de l’ennui, de la médiocrité ?

    Ces derniers jours, vous avez vécu de nombreuses expériences enrichissantes. Vous avez rencontré des jeunes de votre âge, venus de différentes parties du monde et appartenant à différentes cultures. Vous avez échangé vos connaissances, partagé vos attentes, dialogué avec la ville à travers l’art, la musique, l’informatique, le sport. Au Circo Massimo, vous vous êtes approchés du sacrement de la pénitence, vous avez reçu le pardon de Dieu et vous avez demandé son aide pour mener une vie bonne.

    Dans tout cela, vous pouvez trouver une réponse importante : la plénitude de notre existence ne dépend pas de ce que nous accumulons ni, comme nous l’avons entendu dans l’Évangile, de ce que nous possédons (cf. Lc 12, 13-21). Elle est plutôt liée à ce que nous savons accueillir et partager avec joie (cf. Mt 10, 8-10 ; Jn 6, 1-13). Acheter, accumuler, consommer ne suffit pas. Nous avons besoin de lever les yeux, de regarder vers le haut, vers « les réalités d’en haut » (Col 3, 2), pour nous rendre compte que tout a un sens, parmi les réalités du monde, dans la mesure où cela sert à nous unir à Dieu et à nos frères dans la charité, en faisant grandir en nous « des sentiments de tendresse et de compassion, de bonté, d’humilité, de douceur » (Col 3, 12), de pardon (cf. ibid., v. 13), de paix (cf. Jn 14, 27), comme ceux du Christ (cf. Ph 2, 5). Et dans cette perspective, nous comprendrons toujours mieux ce que signifie « l’espérance ne déçoit pas, puisque l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné » (Rm 5, 5).

    Très chers jeunes, notre espérance, c’est Jésus. C’est Lui, comme le disait saint Jean-Paul II, « qui suscite en vous le désir de faire de votre vie quelque chose de grand, […] pour vous rendre meilleurs, pour améliorer la société, en la rendant plus humaine et plus fraternelle » (XVe Journée mondiale de la Jeunesse, Veillée de prière, 19 août 2000). Restons unis à Lui, restons dans son amitié, toujours, en la cultivant par la prière, l’adoration, la communion eucharistique, la confession fréquente, la charité généreuse, comme nous l’ont enseigné les bienheureux Piergiorgio Frassati et Carlo Acutis, qui seront bientôt proclamés saints. Aspirez à de grandes choses, à la sainteté, où que vous soyez. Ne vous contentez pas de moins. Vous verrez alors grandir chaque jour, en vous et autour de vous, la lumière de l’Évangile.

    Je vous confie à Marie, la Vierge de l’espérance. Avec son aide, en retournant dans les prochains jours dans vos pays, dans toutes les parties du monde, continuez à marcher avec joie sur les traces du Sauveur, et contaminez tous ceux que vous rencontrez avec votre enthousiasme et le témoignage de votre foi ! Bonne route !