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Foi - Page 11

  • 5 raisons de célébrer en grand le 1700e anniversaire du Concile de Nicée

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    De Mgr Roger Landry sur le NCR :

    5 raisons de célébrer en grand le 1700e anniversaire du Concile de Nicée

    COMMENTAIRE : Chacun de nous est appelé à miser sa vie sur ce que nous professons, tout comme l’ont fait les premiers chrétiens.

    Le concile de Nicée en 325 tel que représenté sur une fresque du Salone Sixtino au Vatican.
    Le concile de Nicée de 325, représenté sur une fresque du Salon Sixtine au Vatican. (Photo : Giovanni Guerra (1544-1618), Cesare Nebbia (1534-1614) / Domaine public/Wikimedia Commons)

    L'Église catholique célèbre cette année le 1 700e anniversaire du premier concile de Nicée, le premier synode œcuménique de l'histoire de l'Église, convoqué par l'empereur Constantin dans ce qui est aujourd'hui la ville turque d'Iznik.  

    Le concile, qui commença le 20 mai 325, fut convoqué une douzaine d'années seulement après la légalisation du christianisme par Constantin. Durant les 250 ans de persécution antichrétienne, où la profession de foi chrétienne menait souvent au martyre, les disputes théologiques furent minimes. L'existence chrétienne était une question de vie ou de mort, et seuls les adultes prêts à professer leur foi dans le sang étaient baptisés.  

    Cependant, une fois le christianisme légalisé, le coût de la croyance et de la proclamation de l'Évangile s'est considérablement réduit. Des conceptions théologiques, souvent restées sous-jacentes, ont pu se propager.  

    À Alexandrie, en Égypte, l'une des capitales intellectuelles du monde antique, un prêtre nommé Arius commença à remettre en question la nature divine de Jésus, son origine et sa relation avec Dieu le Père. Il soutenait que Jésus-Christ n'était pas réellement divin – incréé, éternel et de même nature que Dieu le Père – mais plutôt créé par le Père avant les temps, remettant en cause non seulement la conception chrétienne du Fils de Dieu, mais aussi celle de la Trinité.  

    La confusion arienne commença à se propager rapidement. Le patriarche Alexandre d'Alexandrie tenta en vain de réprimer les erreurs d'Arius et le tort qu'elles causaient à la foi des multitudes. Constantin, cherchant à remédier à l'instabilité politique et aux divisions nées du conflit, écrivit des lettres et envoya un émissaire pour tenter de résoudre le conflit, mais Arius persévéra. Constantin convoqua alors le premier concile universel, réunissant 318 évêques pour résoudre la controverse et rétablir l'ordre.   

    Le principal résultat du Concile fut la condamnation des idées d’Arius et la formulation du Credo de Nicée.  

    Dans sa section sur le Christ, le « Symbole » (Credo) devint une réponse directe aux idées ariennes, confessant Jésus comme « Seigneur », « Lumière issue de la Lumière, vrai Dieu issu du vrai Dieu » et « consubstantiel ( homoousios ) au Père ». Le Credo de Nicée fut élargi lors du deuxième concile œcuménique, tenu à Constantinople en 381, pour inclure une section sur le Saint-Esprit, « l'Église une, sainte, catholique et apostolique », et d'autres enseignements chrétiens qui avaient été occasionnellement remis en question entre-temps – tels que la résurrection de la chair, la nature de la vie éternelle et l'importance du baptême pour le pardon des péchés.

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  • Comment le pape Léon XIV choisira-t-il de gérer les restrictions imposées par le pape François à la messe traditionnelle en latin ?

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    D'Edward Pentin sur le National Catholic Register :

    Le pape Léon XIV face à un défi précoce : comment gérer les restrictions imposées par le pape François à la messe en latin

    Plusieurs options s’offrent au Saint-Père, qui s’est engagé à apaiser les divisions et à construire des ponts au sein de l’Église.

    CITÉ DU VATICAN — Un défi important pour le pape Léon XIV sera de savoir comment il choisira de gérer les restrictions imposées par le pape François à la messe traditionnelle en latin (MLT). 

    Depuis que le pape François a publié sa lettre apostolique Traditionis Custodes (Gardiens de la Tradition) en juillet 2021, la liberté de célébrer la messe d’avant 1970 a été restreinte – sévèrement dans certains cas – avec l’objectif à long terme de n’autoriser que la nouvelle messe. 

    Les cardinaux, les évêques, les prêtres et de nombreux laïcs, y compris certains qui ne fréquentent pas la Messe traditionnelle, se sont vigoureusement opposés aux restrictions, considérant la répression comme cruelleinjuste et inutilement source de division plutôt que d'unification . 

    Depuis la lettre apostolique Summorum Pontificum (Des Souverains Pontifes) de 2007 du pape Benoît XVI , tout prêtre disposant d'un groupe stable de fidèles attachés à l'ancien rite romain était libre de le célébrer, sans avoir besoin d'une autorisation spéciale de son évêque. Mais le décret du pape François de 2021 a radicalement changé la donne, abrogeant Summorum Pontificum, obligeant les prêtres à obtenir l'autorisation de leur évêque et, depuis 2023, obligeant les évêques à obtenir l'approbation expresse du Vatican pour autoriser la messe traditionnelle dans leurs diocèses. 

    D'autres stipulations de Traditionis Custodes incluaient l'interdiction générale de célébrer l'ancienne messe dans les églises paroissiales, obligeant de nombreuses communautés de la MTL à célébrer leurs liturgies dans des gymnases et des salles sociales ou paroissiales. Le document interdisait également la création de nouveaux groupes traditionnels, interdisait aux prêtres nouvellement ordonnés de célébrer l'ancienne messe sans l'approbation du Vatican, et interdisait les confirmations et les ordinations selon l'ancien rite.

    Le pape François a déclaré que ces mesures étaient nécessaires pour favoriser et préserver l'unité de l'Église, affirmant que la prolifération du rite liturgique traditionnel contribuait à la division, certaines communautés utilisant l'ancien rite pour rejeter ou contester le Concile Vatican II et ses réformes liturgiques. Il a déclaré avoir pris cette décision après avoir pris connaissance des conclusions d'une consultation mondiale d'évêques, dont les résultats ont ensuite été contestés. 

    L'évêque Michael Martin, évêque de Charlotte, en Caroline du Nord, a donné un aperçu de l'opposition à la messe traditionnelle en latin. Dans une lettre pastorale récemment divulguée , il a écrit qu'il trouvait incompréhensible l'utilisation du latin, qui, selon lui, conduit « tant de nos fidèles à s'éloigner tout simplement lorsqu'ils ne comprennent pas la langue ».

    Il a ajouté que, pour lui, l'introduction du latin n'était « pas une démarche pastorale » et qu'elle conduisait à « deux tendances inacceptables », la première étant un « rejet du Novus Ordo Missae » et la seconde créant « un fossé entre les nantis et les démunis : ceux qui comprennent et ceux qui ne comprennent pas ». Cela favorise un cléricalisme « inacceptable », a-t-il déclaré, ajoutant qu'il estimait également que cela « diminuait le rôle des laïcs dans la messe ».

    Mais au lieu de préserver l'unité, beaucoup ont considéré que Traditionis Custodes avait l'effet inverse : il accentuait les divisions existantes et approfondissait les blessures préexistantes. Le maintien des restrictions, à Charlotte (le journal diocésain a rapporté mardi que les nouvelles restrictions étaient reportées) et ailleurs, a incité des appels à Léon XIV à révoquer, ou du moins à reconsidérer, l'édit de son prédécesseur.

    L'ancien chef doctrinal du Vatican, le cardinal Gerhard Müller, a été l'un des premiers à souligner l'urgence de s'attaquer au problème de Traditionis Custodes après l'élection de Léon XIV, affirmant que le décret était « préjudiciable » et inutile pour l'Église et appelant à ce que la levée des restrictions sur l'ancienne messe latine soit l'un des premiers actes du Saint-Père.

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  • «Pour que chacun d’entre nous trouve la consolation dans une relation personnelle avec Jésus, et apprenne de son Cœur la compassion à l’égard du monde» (intention du pape pour le mois de juin)

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    De Vatican News :

    Grandir dans la compassion, l’intention de prière du Pape en juin

    Pour le mois de juin, le Saint-Père propose à l’Église universelle de prier «pour que chacun d’entre nous trouve la consolation dans une relation personnelle avec Jésus, et apprenne de son Cœur la compassion à l’égard du monde».

    «Apprenons du cœur de Jésus la compassion à l’égard du monde». C’est le souhait formulé par Léon XIV, dans la vidéo présentant sa toute première intention de prière, rendue publique ce mardi 3 juin. En ce mois-ci, traditionnellement consacré à la dévotion au Cœur de Jésus, le Pape invite donc à prier «pour que chacun d’entre nous trouve la consolation dans une relation personnelle avec Jésus et apprenne de son Cœur la compassion à l’égard du monde». L’Église, par la voix du Pape, appelle ainsi les croyants à adopter le regard du Christ sur l’humanité et à agir avec les sentiments de son Cœur, afin de soulager les souffrances des plus fragiles.

    Une prière inédite au Sacré-Cœur de Jésus

    L’intention de prière du Saint-Père Léon XIV, met l’accent sur la croissance dans la compassion à l’égard du monde, à travers une relation personnelle avec Jésus. C’est pourquoi dans cette vidéo, le Souverain pontife adresse une prière au Sacré-Cœur de Jésus. Cette supplique «par laquelle nous nous adressons au Christ pour lui demander de nous aider à mieux le connaître, à demeurer avec lui, à apprendre de son amour; qu’il nous transforme et devienne notre but dans chaque circonstance de la vie quotidienne; et qu’il nous envoie en mission de compassion, pour porter sa consolation à travers le monde». Les images qui accompagnent cette prière ont été tournées dans l’Église du Gesù (Église du Saint Nom de Jésus), à Rome.

    Voici la prière complète au Sacré-Cœur de Jésus :

    Seigneur, je viens aujourd’hui à ton cœur tendre,

    à toi qui as des paroles qui embrasent mon cœur,
    à toi qui répands ta compassion sur les petits et les pauvres,
    sur ceux qui souffrent et sur toutes les misères humaines.

    Je désire vous connaître davantage, vous contempler dans l’Évangile,
    être avec vous et apprendre de vous
    et de la charité avec laquelle vous vous êtes laissé
    toucher par toutes les formes de pauvreté.

    Tu nous as montré l’amour du Père en nous aimant sans mesure
    avec ton cœur divin et humain.

    Accorde à tous tes enfants la grâce de te rencontrer.
    Change, façonne et transforme nos projets,
    afin que nous ne cherchions que toi en toute circonstance :
    dans la prière, au travail, dans les rencontres et dans notre quotidien.

    De cette rencontre, envoie-nous en mission,
    une mission de compassion pour le monde
    dans lequel tu es la source d’où jaillit toute consolation.

    Amen.

    Le mystère du cœur de Dieu

    Les paroles du Pape rappellent que le Cœur du Christ symbolise son centre personnel, d’où jaillit son amour à l’égard de l’humanité. Il s’agit du mystère du cœur de Dieu qui s’émeut et répand son amour sur les femmes et les hommes du monde, de tous les temps. Bien que la dévotion au Cœur du Christ ait toujours été présente dans la spiritualité chrétienne, elle a connu un nouvel essor au XVIIe siècle, grâce aux révélations faites à sainte Marguerite-Marie Alacoque, et à leur interprétation par saint Claude La Colombière, S.J. Le Pape Pie IX institua la fête du Sacré-Cœur en 1856. Plus tard, Léon XIII en renforça l’importance en l’élevant au rang de solennité en 1889.

    L’importance du Sacré-Cœur dans la vie de l’Église se manifeste à la fois dans la dévotion populaire, et dans le fait que quatre papes lui ont consacré une encyclique. Léon XIII, dont le Pape actuel a repris le nom, a écrit l’encyclique Annum sacrum, en 1899, dans laquelle il a consacré l’humanité tout entière au Cœur de Jésus. En 1928, Pie XI a publié Miserentissimus Redemptor, appelant à réparer les blessures infligées au Cœur du Christ par nos péchés à travers des gestes d’amour. En 1956, Pie XII a approfondi les fondements théologiques de la dévotion au Sacré-Cœur dans Haurietis aquas. Par ailleurs le Pape François, en 2024, a écrit Dilexit nos, proposant la dévotion au Cœur du Christ comme réponse à la culture du déchet et de l’indifférence.

    Grandir en compassion

    «En cultivant cette relation de véritable proximité, notre cœur devient plus conforme au sien, nous grandissons en amour et en miséricorde, et nous apprenons mieux ce qu’est la compassion. Jésus a manifesté un amour inconditionnel envers tous, en particulier envers les pauvres, les malades et les personnes qui souffrent. Le Pape nous invite à imiter cet amour compatissant en tendant la main à ceux qui sont dans le besoin», explique le directeur international du Réseau Mondial de Prière du Pape, le Père Cristóbal Fones, S.J. La compassion, poursuit-il «cherche à soulager la souffrance et à promouvoir la dignité humaine». C’est pourquoi «elle se traduit par des actions concrètes qui s’attaquent aux racines de la pauvreté, des inégalités et de l’exclusion, pour contribuer à bâtir un monde plus juste et solidaire», détaille-t-il.

    Le Chemin du Cœur

    La mission du Réseau Mondial de Prière du Pape s’inscrit précisément dans la mission de compassion à l’égard du monde qui jaillit du Cœur de Jésus: «Notre itinéraire de formation – Le Chemin du Cœur  – nous aide à entrer dans une mission de compassion à l’égard du monde à partir d’une relation d’amitié avec Jésus, et non par simple volontarisme personnel», précise le Père Cristóbal Fones, ajoutant qu’ «il s’agit d’un chemin spirituel pour nous accorder au Cœur de Jésus, afin d’avoir un cœur plus semblable au sien et d’aller à la rencontre de nos frères et sœurs en participant à sa mission». L’union avec le Christ «nous permet de percevoir les défis du monde avec son regard et de nous mobiliser pour y répondre par la prière et le service», note le directeur international du Réseau Mondial de Prière du Pape. Et cet itinéraire «nous transforme chaque jour davantage en apôtres de la prière, en disciples missionnaires engagés dans une mission de compassion à l’égard du monde, une mission à laquelle chacun est invité», conclut-il.

  • Cardinal Eijk : « Voici les trois vérités sur l'homme qui permettent de vaincre la culture de la mort ».

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    D'Andrea Gagliarducci sur ACIStampa :

    Cardinal Eijk : « Voici les trois vérités sur l'homme qui permettent de vaincre la culture de la mort ».

    L'archevêque d'Utrecht, médecin et expert en bioéthique, explique comment le catholicisme peut venir à bout de la culture de la mort.

    2 juin 2025

    Il existe trois lignes directrices pour que la métaphysique et la philosophie chrétiennes puissent vaincre la vision séculière du monde, en particulier en termes de bioéthique. La première est une forte opposition au scientisme actuel et établit que l'homme peut être capable de définir et de penser la métaphysique même si cela n'est pas empiriquement démontrable. C'est ce qu'a souligné le cardinal Wilhelm Jacobus Eijk, archevêque d'Utrecht, dans un discours dense prononcé lors de la conférence « The Splendour of Truth in Science and Bioethics » organisée par la Fondation Jérôme Lejeune. Il s'agit de la troisième conférence internationale de bioéthique organisée par la Chaire Lejeune.

    Lejeune est le brillant scientifique français qui a isolé la trisomie 21, ami de Jean-Paul II, qui lui a d'ailleurs rendu visite le jour de la tentative d'assassinat de 1981, et dont la fondation poursuit la recherche sur la trisomie 21. Mais la conférence a aussi voulu rappeler, dès le titre, Veritatis Splendor, l'encyclique de 1993 voulue par Jean-Paul II et qui a aussi des conséquences dans le domaine de la bioéthique, même si l'on célèbre aussi le 30e anniversaire d'Evangelium Vitae, une autre encyclique de Jean-Paul II consacrée à la bioéthique.

    Pour comprendre l'importance de la conférence, il suffit de dire que le Pape Léon XIV a envoyé un message par l'intermédiaire de la Secrétairerie d'Etat du Vatican pour exprimer sa proximité avec les participants.

    Le cardinal Eijk a pointé du doigt la culture séculière actuelle qui a émergé dans le monde occidental depuis les années 1950. Celle-ci, a-t-il dit, « non seulement ne facilite pas le travail de la science et de la bioéthique au service de la vérité », mais elle progresse rapidement dans le monde entier, et pas seulement dans l'hémisphère occidental, notamment par le biais d'Internet et des médias sociaux.

    Trente ans après la publication d'Evangelium Vitae, déclare le cardinal Eijk, la description par Jean-Paul II de la culture d'aujourd'hui comme une culture de la mort « est encore poignante ».

    Ejik déplore que « les individus, ainsi que la société entière et le monde politique, soient impliqués dans cette conspiration contre la vie des êtres humains qui sont malades, handicapés ou incapables de se défendre. Il s'agit d'une culture de la mort, car la valeur intrinsèque de la vie humaine n'est pas reconnue et respectée ».

    Selon le cardinal, « trois facteurs » ont conduit à l'émergence de cette culture de la mort : « l'idée que la connaissance vraie, fiable et utile ne peut être obtenue que par des moyens empiriques et selon une mesure technico-scientifique » ; le fait que la culture actuelle est imprégnée de ce que l'on appelle « l'individualisme expressif » ; et « la vision dualiste de l'homme ».

    Ces trois facteurs sont « étroitement liés » et s'interpénètrent dans un monde où « la valeur de la vie humaine est comparée à d'autres valeurs et peut être plus lourde en fonction des circonstances ».

    En particulier, Eijk note que « l'individu qui se referme sur lui-même est moins susceptible de faire preuve de solidarité avec d'autres êtres humains qui sont faibles ou souffrent de handicaps et d'autres conditions. L'individu met l'accent sur son autonomie et considère non seulement comme un droit, mais aussi comme un devoir, de désigner sa propre religion et sa propre philosophie de vie et de choisir ses propres valeurs éthiques afin de se distinguer des autres et de s'exprimer - c'est pourquoi on parle d'individualisme expressif ».

    Ensuite, le cardinal Eijk note que l'homme, dans la culture actuelle, est perçu de manière dualiste, mais qu'il « ne reconnaît pas l'existence d'une âme immatérielle, mais identifie l'homme à son esprit, à sa conscience humaine, c'est-à-dire à la capacité de penser, de prendre des décisions autonomes et d'établir des relations sociales ».

    En ce sens, « le corps n'a qu'une valeur instrumentale et l'homme a largement le droit d'en disposer. Cela signifie qu'elle peut adapter son corps à ses goûts par la chirurgie esthétique ou par des traitements transgenres, et faire adapter son sexe biologique à l'identité génétique qu'elle a choisie ».

    Comment y remédier ? Le cardinal Eijk propose trois antidotes : considérer qu'il est essentiel de reconnaître que la raison humaine peut connaître des vérités métaphysiques ; que les êtres humains n'ont qu'une domination participative sur la vie ; que la vie humaine est une valeur intrinsèque.

    Le cardinal Eijk explique que « le corps est une fin en soi, et jamais un simple moyen, c'est-à-dire une valeur purement instrumentale. C'est pourquoi l'homme n'a qu'un droit très limité de disposer de son propre corps : il ne peut intervenir sur le corps que dans le but nécessaire de maintenir la vie de la personne dans son intégralité, conformément au principe thérapeutique, qui est le principe fondamental de l'éthique médicale ». Par conséquent, ajoute le cardinal, « l'homme n'a certainement pas le droit radical de disposer de sa vie et de sa mort, et encore moins de celles d'autres êtres humains ».

    En bref, ces trois prémisses sont les antidotes nécessaires. Mais ce sont des antidotes qui doivent à leur tour être nourris par la raison, en dépassant l'empirisme et en allant au-delà de la pensée scientifique actuelle.

    Par ailleurs, le cardinal Eijk, qui avait déjà demandé une encyclique sur le genre dans le passé, a souligné qu'il serait important que l'Académie pontificale pour la vie établisse aujourd'hui des études spécifiques précisément sur le thème du genre et du traitement des transsexuels, un sujet qui est devenu très populaire dans les médias.

  • Le pape Léon XIV rend hommage au cardinal Iuliu Hossu, martyr de la foi au cours de la persécution communiste en Roumanie

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    D'Angela Ambrogetti sur ACIStampa :

    Iuliu Hossu modèle d'homme libre, courageux et généreux jusqu'au sacrifice suprême
    L'acte commémoratif du bienheureux cardinal roumain et martyr qui a protégé les juifs

    Papa Leone XIV all'atto commemorativo del beato Iuliu Hossu |  | Vatican Media

    2 juin 2025

    « Nous sommes réunis aujourd'hui dans la Chapelle Sixtine pour commémorer, en cette année jubilaire consacrée à l'espérance, un apôtre de l'espérance : le bienheureux cardinal Iuliu Hossu, évêque gréco-catholique de Cluj-Gherla, pasteur et martyr de la foi au cours de la persécution communiste en Roumanie. Aujourd'hui, il entre en quelque sorte dans cette chapelle, après que saint Paul VI, le 28 avril 1969, l'a créé cardinal in pectore, alors qu'il était en prison pour être resté fidèle à l'Église de Rome ».

    C'est ainsi que le pape Léon XIV a salué les participants à l'acte commémoratif du bienheureux cardinal Iuliu Hossu, évêque gréco-catholique de Cluj-Gherla, pasteur et martyr de la foi pendant la persécution communiste en Roumanie. Le pape a rappelé que « l'année en cours est une année spéciale dédiée au cardinal Iuliu Hossu, symbole de fraternité au-delà de toutes les frontières ethniques ou religieuses. Son processus de reconnaissance comme 'Juste parmi les Nations', lancé en 2022, est basé sur son engagement courageux pour soutenir et sauver les juifs de Transylvanie du Nord lorsque, entre 1940 et 1944, les nazis ont mis en œuvre le plan tragique de les déporter dans des camps d'extermination ». Le Pape a retracé les moments forts de sa vie et a déclaré que « sa vie a été un témoignage de foi vécue pleinement, dans la prière et le dévouement au prochain. Avec l'esprit des martyrs : « une foi inébranlable en Dieu, sans haine mais avec la miséricorde qui transforme la souffrance en amour envers les persécuteurs. Ils demeurent aujourd'hui encore une invitation prophétique à surmonter la haine par le pardon et à vivre la foi avec dignité et courage ».

    Léon XIV a souligné que « proche de la souffrance du peuple juif, qui a culminé dans le drame de l'Holocauste, l'Église sait bien ce que signifient la douleur, la marginalisation et la persécution. C'est précisément pour cette raison qu'elle ressent l'engagement de construire une société centrée sur le respect de la dignité humaine comme une exigence de conscience ». Voici le message du cardinal Hossu : « Ce qu'il a fait pour les Juifs de Roumanie, les actions qu'il a entreprises pour protéger son prochain, malgré tous les risques et les dangers, le montrent comme un modèle d'homme libre, courageux et généreux, jusqu'au sacrifice suprême. C'est pourquoi sa devise « Notre foi est notre vie » devrait devenir la devise de chacun d'entre nous ».

    Et le Pape de conclure que son exemple « qui a anticipé les contenus exprimés plus tard dans la Déclaration Nostra Aetate du Concile Œcuménique Vatican II - dont le 60ème anniversaire approche -, ainsi que votre amitié, soient une lumière pour le monde d'aujourd'hui : disons “non” à la violence, à toute violence, encore plus si elle est perpétrée contre des personnes sans défense et désarmées, telles que les enfants et les familles »

    Dans le message envoyé à cette occasion, Sa Béatitude Lucian Cardinal Mureșan, Archevêque Majeur de l'Eglise Gréco-Catholique de Roumanie, rappelle que « dans la société d'aujourd'hui, si divisée et troublée, marquée aussi par un affaiblissement de l'espérance et une certaine méfiance dans les relations humaines, la vie du Cardinal Hossu interpelle nos consciences et nous dit que la soif de justice et de vérité sera satisfaite et qu'il est possible, avec l'aide du Seigneur, de rester dignes et libres, qu'il est possible d'aimer et de pardonner ».

    Le cardinal Mureșan se souvient de l'avoir rencontré pendant les années de détention forcée : « Iuliu Hossu était avant tout un homme de Dieu, qui nous a légué sa lutte incessante pour la Vérité et la Justice. Où Iuliu Hossu a-t-il trouvé la force et le courage dans ses épreuves ? Où Iuliu Hossu a-t-il trouvé la force de pardonner et d'aimer ceux qui le persécutaient ? Dans son amitié avec le Seigneur et dans le service sincère et généreux de ceux qu'il a rencontrés sur le chemin de la vie ». Et il conclut par une citation du cardinal Hossu, « prononcée dans les derniers moments de sa vie, alors qu'il exhortait les générations futures à préserver et à défendre le trésor de la foi avec tout leur dévouement : »Mon combat est terminé ! Le vôtre continue ! Portez-le jusqu'au bout ! »

    Hier après-midi, à l'autel de la Chaire de la basilique Saint-Pierre au Vatican, une Divine Liturgie solennelle a été célébrée en langue roumaine, organisée par l'archiéparchie de Făgăraș et Alba Iulia et l'éparchie de Cluj-Gherla en mémoire du bienheureux cardinal Iuliu Hossu.

    La célébration a été organisée à proximité de la date du 2 juin, car elle marque les six ans de la béatification des sept évêques catholiques grecs roumains martyrs - dont le cardinal Iuliu Hossu - béatifiés par le pape François le 2 juin 2019, sur le Champ de la liberté à Blaj, en Roumanie.

    Parmi les intervenants de cet après-midi, Silviu Vexler, président de la Fédération des communautés juives de Roumanie.

  • le Pape Léon XIV insiste sur la nécessité de témoigner de «l'expérience merveilleuse de la rencontre avec Jésus» auprès des familles éloignées de Dieu

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    De Jean-Benoît Harel sur Vatican News :

    Léon XIV exhorte l’Église à aller à la rencontre des familles éloignées de Dieu

    Au lendemain du Jubilé des familles ce lundi 2 juin, le Pape Léon XIV a adressé un message aux participants d’un colloque consacré à l’évangélisation auprès des familles d’aujourd’hui. Il s’est inquiété d’une forme de privatisation de la foi, empêchant les familles éloignées de la foi «de connaître la richesse et les dons de l'Église». Au contraire, le Saint-Père exhorte à «aller “à la pêche“ de cette humanité, à la sauver des eaux du mal et de la mort à travers la rencontre avec le Christ».

    «Il est particulièrement urgent d'accorder une attention particulière aux familles qui, pour diverses raisons, sont spirituellement plus éloignées». Dans un message envoyé ce lundi 2 juin aux participants d’un colloque réunis par le dicastère pour les Laïcs, la Famille et la Vie, le Pape Léon XIV a insisté sur la nécessité de témoigner de «l'expérience merveilleuse de la rencontre avec Jésus» auprès des familles éloignées de Dieu.

    «Une attention particulière»

    Au lendemain du jubilé des familles, qui s’est tenu du 30 mai au 1er juin à Rome, le Saint-Père a réaffirmé l’importance du rôle de la famille dans la société, comme «membres vivants du Corps mystique du Christ et premier noyau ecclésial auquel le Seigneur confie la transmission de la foi et de l'Évangile, en particulier aux nouvelles générations».

    Alors que «notre époque se caractérise par une recherche croissante de spiritualité», notamment chez les plus jeunes, Léon XIV demande à l’Église d’accompagner cette aspiration, en accordant une «attention particulière» aux familles les plus éloignées de Dieu, par méconnaissance ou manque d’intérêt. «Combien de personnes ignorent aujourd'hui l'invitation à la rencontre avec Dieu!», déplore-t-il.

    «Une “privatisation de la foi“»

    Face à cette demande, le Successeur de Pierre constate «une “privatisation de la foi“» qui empêche d’inviter à rencontrer Dieu, et de «connaître la richesse et les dons de l'Église, lieu de grâce, de fraternité et d'amour!»

    Ainsi, même «avec des désirs sains et saints (…) pour gravir les beaux sentiers de la vie et de la pleine joie», ces familles s'appuient sur «de faux points d'appui» qui les éloignent de Dieu. Parmi ces points d’appui trompeurs, le Pape cite d’abord les «modèles de vie illusoire, où il n'y a pas de place pour la foi», largement diffusé par les médias et les réseaux sociaux.

    Former des communautés pour rencontrer Jésus

    Ensuite, le Saint-Père évoque les jeunes qui préfèrent la cohabitation au mariage chrétien. Il estime que ces jeunes «ont en fait besoin que quelqu'un leur montre de manière concrète et compréhensible, surtout avec l'exemple de sa vie, ce qu'est le don de la grâce sacramentelle et quelle force il donne; qu'il les aide à comprendre “la beauté et la grandeur de la vocation à l'amour et au service de la vie“ que Dieu donne aux époux mariés».  

    Autre domaine où les faux points d’appui sont nombreux, c'est celui de l’éducation. «De nombreux parents, ont besoin de communautés qui les soutiennent en créant les conditions pour qu'ils rencontrent Jésus», a assuré le Saint-Père dans son message.

    “Ce qui anime l'Église dans ses efforts pastoraux et missionnaires, c'est précisément le désir d'aller «à la pêche» de cette humanité, de la sauver des eaux du mal et de la mort à travers la rencontre avec le Christ.”

     

    Pour inviter à la rencontre du Christ, le Souverain pontife met en garde contre «la plus grande erreur que nous puissions commettre en tant que chrétiens»: «prétendre que la grâce du Christ consiste dans son exemple et non dans le don de sa personne», reprenant ainsi les mots de saint Augustin.

    Alors que la vie chrétienne est parfois présentée comme «un ensemble de préceptes à observer» ou «une religion moralisatrice, lourde, peu attrayante et, d'une certaine manière, irréalisable dans le concret de la vie quotidienne», Léon XIV insiste sur «l'expérience merveilleuse de la rencontre avec Jésus, Dieu qui se donne à nous».

    Une mission pour toute l’Église

    Être «pêcheurs» de ces familles est l’une des missions des évêques, «successeurs des apôtres et pasteurs du troupeau du Christ», mais aussi un appel pour les laïcs.

    “Je vous demande donc de vous associer à l'effort avec lequel toute l'Église part à la recherche de ces familles qui, seules, ne s'approchent plus d'eux; de comprendre comment cheminer avec eux et comment les aider à rencontrer la foi, en devenant à leur tour des «pêcheurs» d'autres familles.”

    Le même Jésus-Christ

    Face au découragement, et aux nombreuses blessures que portent les familles aujourd’hui, Léon XIV propose de se tourner vers l’Évangile, et de se plonger toujours dans «la tendresse de Dieu, qui valorise et aime l'histoire de chaque personne». «Il ne s'agit pas de donner des réponses hâtives à des questions difficiles, mais plutôt d'être proche des personnes, de les écouter, d'essayer de comprendre avec elles comment affronter les difficultés», conclut-il, conscient des adaptations à faire à chaque génération.

    Enfin, invitant chacun à «cultiver et renouveler son identité de croyants», le Saint-Père met en évidence un véritable point d’appui: «au milieu de tant de changements, Jésus-Christ reste “le même hier, aujourd'hui et à jamais“». 

    En relation : Le pape exhorte les catholiques à lutter contre la cohabitation en témoignant fidèlement du mariage

  • Les saints martyrs de l'Ouganda (Charles Lwanga et ses 21 compagnons) (3 juin)

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    De Nominis (cef.fr) :

    Saints Martyrs de l'Ouganda

    Charles Lwanga et ses 21 compagnons (+ 1886)

    Charles Lwanga, mort le 3 Juin 1886, laïc - Converti par les Pères Blancs, Charles Lwanga, serviteur du roi Mwanga d'Ouganda, fut baptisé en novembre 1885 et brûlé vif au mois de juin de l'année suivante, à Namuyongo, voir aussi saint Charles Lwanda

    martyrs de l'Ouganda

    Martyr du Groupe des 22 martyrs de l'Ouganda. 
    - le 2 février 2023, Anuarite et Bakanja, modèles de foi, courage et pardon (VaticanNews.), le Pape François a mentionné Anuarite et Bakanja, ainsi que saint Kizito et ses compagnons martyrs de l’Ouganda, les présentant comme modèles de foi, de courage, de persévérance et de pardon.
    Les martyrs (+1885, +1886, +1887) - les 22 martyrs de l'Ouganda. Martyrs de la persécution du roi Mwanga de 1885 à 1887 durant laquelle périrent une centaine de jeunes chrétiens, catholiques et anglicans. A cause de la prière et de la chasteté, ils périrent dans d'atroces supplices, dont celui du feu.
    Marchant à la mort Kizito (13 ans) demandait à son aîné, Charles Lwanga: «Donne-moi la main: j'aurai moins peur». Tous les deux ont été proclamés patrons de la jeunesse africaine.
    Un autre, arrivant au lieu du supplice, déclara : «C'est ici que nous verrons Jésus!».
    - Béatifiés par la brève de Benoît XV le 6 juin 1920 (en italien), canonisés par Paul VI, le 18 octobre 1964 à Rome.
    - Album de la canonisation des 22 martyrs de l'Ouganda le 18 octobre 1964 - site des Pères Blancs.
    - Lors de son voyage apostolique en Afrique, devant une foule immense, le Pape François a honoré les martyrs de l'Ouganda, 28 novembre 2015.

    Mémoire des saints Charles Lwanga et ses douze compagnons: les saints Mbaga Tuzindé, Bruno Serunkerma, Jacques Buzabaliawo, Kizito, Ambroise Kibuka, Mgagga, Gyavira, Achille Kiwanuka, Adolphe Ludigo Mkasa, Mukasa Kiriwawanvu, Anatole Kiriggwajjo; Luc Banabakintu, martyrs en Ouganda l'an 1886. Âgés entre quatorze et trente ans, ils faisaient partie du groupe des pages ou de la garde du roi Mwanga. Néophytes et fermement attachés à la foi catholique, ils refusèrent de se soumettre aux désirs impurs du roi et furent soit égorgés par l'épée, soit jetés au feu sur la colline Nemugongo. Avec eux sont commémorés neuf autres: les saints Joseph Mukasa Balikuddembe, Denis Sebuggwawo, André Kaggwa, Pontien Ngondwe, Athanase Bazzekuketta, Gonzague Gonza, Matthias Kalemba, Noé Mawaggali, Jean-Marie Muzei. qui subirent le martyre dans la même persécution, à des jours différents, entre 1885 et 1889.

    Martyrologe romain

  • Un nouvel observatoire ausculte l’évolution du catholicisme en France

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    De Tribune Chrétienne :

    Naissance d’un observatoire pour ausculter l’évolution du catholicisme en France

    Lancé le lundi 2 juin à Paris avec le soutien du Fonds du bien commun de Pierre-Édouard Stérin, le tout nouvel Observatoire français du catholicisme entend mesurer les évolutions spirituelles des Français. Son premier sondage révèle que 37 % se déclarent en « quête spirituelle »

    Dans une France de plus en plus sécularisée, une initiative originale voit le jour : un observatoire entièrement dédié au catholicisme. Le 2 juin, à Paris, a été officiellement lancé l’Observatoire français du catholicisme (OFC), fruit du travail de laïcs engagés, soutenus par des mécènes privés, notamment le Fonds du bien commun fondé par Pierre-Édouard Stérin. Ce projet répond à un besoin largement exprimé par les acteurs pastoraux : mieux connaître les évolutions des croyances et des pratiques religieuses pour y répondre avec justesse. Aurélie Pirillo, directrice de l’OFC, résume l’intention : il s’agit de produire des analyses régulières et accessibles sur la vie catholique dans notre pays.

    La Croix précise que 46 % des Français se déclarent encore catholiques, avec une forte disparité selon les âges. Et pourtant, les aspirations spirituelles persistent. D’après l’étude Ifop commandée pour ce lancement, 37 % des Français se disent en « quête spirituelle », et 52 % prient ou méditent au moins de temps en temps.

    Mais cette prière prend des formes variées. Les chiffres cités par le quotidien indiquent que 46 % s’adressent à Dieu, 19 % à la Vierge Marie, 18 % à Jésus-Christ, 5 % à des saints, et 8 % au cosmos. 18 % affirment ne prier « personne en particulier ». Parmi les attentes exprimées, le besoin de silence et de ressourcement est central. 64 % des Français – et jusqu’aux deux tiers des 18-24 ans – aspirent à plus de silence, de contemplation et de méditation. Un quart aimerait vivre une retraite en silence, un autre être accompagné dans un chemin spirituel, et un troisième avoir un accès facilité à des lieux de prière.

    Pour Arnaud Bouthéon, cofondateur de l’OFC et engagé de longue date dans l’évangélisation, ces données sont essentielles : « Qui savait, par exemple, que pendant la pandémie, 55 % des paniers repas distribués aux migrants provenaient des paroisses ? » L’observatoire veut aussi documenter cette présence chrétienne discrète mais active dans la société française.

    Autour de ce projet, plusieurs visages connus dans le paysage catholique : Samuel Pruvot (Famille Chrétienne), Élisabeth Geffroy (La Nef), Damien Thomas (Fonds du bien commun). L’OFC se veut indépendant, mais la Conférence des évêques de France y voit un outil précieux. Monseigneur Bruno Valentin, évêque de Carcassonne, déclare : « Ce projet nous intéresse pour comprendre comment la société évolue dans son rapport à la spiritualité et au catholicisme. »

    Notons que l’étude s’est également penchée sur les intentions de prière : 53 % des Français prient pour la santé d’un proche, 35 % pour leur propre santé, 26 % pour la paix intérieure, et 25 % pour la paix dans le monde. En revanche, seuls 8 % prient pour le salut éternel, et 16 % pour la réussite matérielle.

    Deux nouvelles études sont prévues avant la fin de l’année : l’une sur les parcours de conversion ou de retour à la foi, l’autre sur les dynamiques internes des communautés pratiquantes. L’objectif est de bâtir, au fil des années, un véritable socle de données pour nourrir la mission de l’Église. À travers ce nouvel observatoire, c’est un peu du cœur religieux de la France que l’on tente d’écouter à nouveau les battements.

    En relation : Ces lueurs d’espoir dans le tableau très sombre de l’état du catholicisme en France

  • Pour ou contre le Pape François ? Léon XIV sait comment agir, il a été à l’école des Pères de l’Église

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    De Settimo Cielo (en français sur diakonos.be) :

    Pour ou contre le Pape François ? Léon XIV sait comment agir, il a été à l’école des Pères de l’Église

    Le professeur Lugaresi, qui est l’auteur de l’article publié sur cette page, est un grand spécialiste des Pères de l’Église.

    Tout comme le Pape Léon XIV, qui par ses citations fréquentes des Pères de l’Église, à commencer par « son » Augustin, montre qu’il en comprend la pensée avec une rare profondeur.

    C’est justement cette familiarité du nouveau pape avec la grande « tradition » chrétienne qui est une clé décisive – selon le professeur Lugaresi – pour comprendre comment il entend remplir son rôle de successeur de Pierre, dans le sillage non seulement de ses derniers prédécesseurs mais de toute l’histoire de l’Église, reconduisant ainsi « toute chose à la vérité originelle ».

    L’article qui va suivre est extrait d’un texte plus long, que l’on pourra lire dans son intégralité sur le blog « Vanitas ludus omnis » du professeur Lugaresi.

    L’illustration représente la chaire de Saint Pierre flanquée des Pères de l’Église Ambroise, Augustin, Athanase et Jean Chrysostome, dans l’abside de la basilique Saint-Pierre, réalisée par le Bernin.

    *

    Du bon usage de la tradition. Une note sur le « style » de Léon XIV

    de Leonardo Lugaresi

    Dans la plupart des analyses de nombreux observateurs sur les premiers pas du pontificat de Léon XIV, l’usage des catégories de continuité et de discontinuité me semble prévaloir jusqu’ici, appliqué en comparaison avec le pontificat précédent.

    Cependant, ce critère me semble largement inadéquat pour comprendre le sens de ce qui est en train de se passer dans l’Église, et il n’aide pas particulièrement à comprendre l’un des aspects du style de pensée et de gouvernement du Pape Léon XIV, qui semble pourtant déjà se dessiner avec netteté, surtout sur le plan de la méthode.

    Dans toutes les premières interventions du nouveau pape, on est frappé par le naturel avec lequel il se fait constamment référence à la tradition de l’Église à travers de grands auteurs qui en sont témoins : d’Ignace d’Antioche à Éphrem le Syrien, Isaac de Ninive, Syméon le Nouveau Théologien, Benoît de Nursie, Léon le Grand, en passant à plusieurs reprises par « son » Augustin. Des références brèves, mais qui ne sont pas de pure forme, au contraire, elles sont toutes pertinentes pour les thèmes abordés par le pape. Ces références patristiques s’accompagnent constamment de renvois au magistère des papes modernes, en particulier de Léon XIII et de François.

    Et c’est justement sur ce dernier élément que je voudrais attirer l’attention. On pourrait facilement l’interpréter soit comme une preuve de continuité substantielle du nouveau pape avec son prédécesseur, duquel il ne se distinguerait qu’en surface par des différences de tempérament évidentes et manifestes ; soit, au contraire, comme une posture purement tactique et instrumentale visant à prévenir ou à désamorcer des réactions potentiellement hostiles envers une papauté qui ferait mine d’amorcer une rupture substantielle avec cette soi-disant « Église de François ».

    Je crois que ces deux approches sont erronées l’une comme l’autre. Ce que le Pape Léon a exprimé, dans chacun de ses actes et dans chacune de ses déclarations pendant ses premières semaines de pontificat n’est rien d’autre que la conception authentiquement catholique de tradition.

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  • Le Pape encourage discrètement les Français amoureux de la Tradition

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    De Nico Spuntoni sur la NBQ :

    Le Pape « caresse » les Français amoureux de la Tradition

    Avec sa lettre aux évêques français pour le centenaire des canonisations, Léon XIV place saint Jean Eudes, saint Jean-Marie Vianney et sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus comme le fondement de l'éveil missionnaire et de la renaissance des vocations, thèmes tabous dans le pontificat précédent.

    2 juin 2025

    Le catholicisme français connaît actuellement une vitalité inattendue, parfaitement captée par les données sur les baptêmes d'adultes à Pâques : en 2023, on en comptait 5 463, un an plus tard pas moins de 7 135 avec une augmentation de 30 %. Récemment, le cardinal néerlandais Willem Jacobus Eijk n'a pas hésité non plus à parler d'une « renaissance » de la foi en cours. Elle est principalement portée par les fidèles et les communautés de sensibilité traditionnelle, ceux que l’on qualifie de manière simpliste de « traditionalistes ».

    Durant les années de François, cette situation fut vue avec suspicion et conduisit à placer des institutions religieuses sous administration spéciale ou à mettre à la retraite des évêques jugés trop favorables à ces réalités. Léon XIV, en revanche, semble vouloir adopter une approche différente à l’égard du noyau dur du catholicisme transalpin.

    C'est ce que l'on peut comprendre à la lecture du ton et du contenu de la lettre envoyée hier aux évêques français à l'occasion du 100e anniversaire des canonisations de saint Jean Eudes, de saint Jean-Marie Vianney et de sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus. Cette dernière, d'ailleurs, est une sainte très chère aux fidèles d'orientation traditionnelle qui n'oublient pas comment c'est le pape du serment antimoderniste saint Pie X qui l'a définie comme « la plus grande sainte des temps modernes ».

    Léon XIV écrivit aux évêques pour exprimer son souhait  que « ces célébrations ne se limitent pas à évoquer avec nostalgie un passé qui pourrait sembler révolu, mais qu'elles ravivent l'espérance et inspirent un nouvel élan missionnaire. Dieu peut, avec l'aide des saints qu'il vous a donnés et que vous célébrez, renouveler les merveilles qu'il a accomplies dans le passé. »
    Des mots qui dénotent l'équilibre de pensée et d'action du nouveau pape, non idéologiquement hostile à ceux que son prédécesseur qualifiait de « penseurs rétrogrades ».

    Prévost écrit également que les trois saints pourront « parler à la conscience de nombreux jeunes de la beauté, de la grandeur et de la fécondité du sacerdoce, susciter un désir enthousiaste pour celui-ci et leur donner le courage de répondre généreusement à l'appel, alors que le manque de vocations se fait cruellement sentir dans vos diocèses et que les prêtres sont de plus en plus mis à l'épreuve ».

    Des paroles qui ont été accueillies avec beaucoup d’enthousiasme par les communautés traditionnelles qui se remettaient des durs traitements du dernier pontificat. Ces dernières années, les instituts et les diocèses qui accueillent un nombre de vocations allant à contre-courant de la tendance du reste du pays ont souvent connu des visites apostoliques qui recommandaient même « un meilleur discernement et une certaine prudence dans l'entrée en formation ».
    Traduit : portes fermées aux séminaristes qui montraient une sensibilité liturgique et ecclésiale liée à la Tradition et qui étaient souvent les seuls dans plusieurs diocèses.

    En vantant les mérites et non les défauts du sacerdoce, Léon XIV a caressé les soi-disant « traditionalistes » qui sont de plus en plus nombreux en France. Et c'est la deuxième fois, après la nomination de "leur" cardinal de référence, le Guinéen francophone Robert Sarah, comme son envoyé spécial pour les célébrations liturgiques au sanctuaire de Sainte-Anne-d'Auray à l'occasion du 400e anniversaire des apparitions de sainte Anne au paysan breton Yvon Nicolazic.

  • Le monde d’aujourd’hui a besoin de l’alliance conjugale pour surmonter les forces qui désagrègent les relations et les sociétés (Léon XIV)

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    JUBILÉ DES FAMILLES, DES ENFANTS, DES GRANDS-PARENTS ET DES PERSONNES ÂGÉES

    HOMÉLIE DU PAPE LÉON XIV

    Place Saint-Pierre
    VIIe dimanche de Pâques - Dimanche 1er juin 2025

    L’Évangile qui vient d’être proclamé nous montre Jésus qui, lors de la dernière Cène, prie pour nous (cf. Jn 17, 20) : le Verbe de Dieu fait homme, désormais proche de la fin de sa vie terrestre, pense à nous, ses frères, se faisant bénédiction, supplication et louange au Père, avec la force de l’Esprit Saint. Et nous aussi, alors que nous entrons, remplis d’émerveillement et de confiance, dans la prière de Jésus, nous sommes impliqués par son amour dans un grand projet qui concerne toute l’humanité.

    Le Christ demande en effet que nous soyons tous « un » (v. 21). Il s’agit là du plus grand bien que l’on puisse désirer, car cette union universelle réalise entre les créatures la communion éternelle d’amour dans laquelle s’identifie Dieu lui-même, comme le Père qui donne la vie, le Fils qui la reçoit et l’Esprit qui la partage.

    Le Seigneur ne veut pas que nous nous unissions pour former une masse indistincte, comme un bloc anonyme, mais il souhaite que nous soyons un : « Comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. Qu’ils soient un en nous, eux aussi » (v. 21). L’unité pour laquelle Jésus prie est donc une communion fondée sur l’amour même dont Dieu aime, d’où viennent la vie et le salut. En tant que telle, elle est avant tout un don que Jésus vient apporter. C’est en effet, du fond de son cœur d’homme que le Fils de Dieu s’adresse au Père en disant : « moi en eux, et toi en moi. Qu’ils deviennent ainsi parfaitement un, afin que le monde sache que tu m’as envoyé, et que tu les as aimés comme tu m’as aimé » (v. 23).

    Écoutons avec admiration ces paroles : Jésus nous révèle que Dieu nous aime comme Il s’aime Lui-même. Le Père ne nous aime pas moins qu’Il n’aime son Fils unique, c’est-à-dire infiniment. Dieu n’aime pas moins, parce qu’Il aime d’abord, Il aime le premier ! Le Christ Lui-même en témoigne lorsqu’Il dit au Père : « Tu m’as aimé avant la fondation du monde » (v. 24). Et il en est ainsi : dans sa miséricorde, Dieu veut depuis toujours rassembler tous les hommes auprès de lui, et c’est sa vie, donnée pour nous dans le Christ, qui nous rend un, qui nous unit entre nous.

    Écouter aujourd’hui cet Évangile, pendant le Jubilé des familles et des enfants, des grands-parents et des personnes âgées, nous comble de joie.

    Très chers amis, nous avons reçu la vie avant même de la vouloir. Comme l’enseignait le pape François, « tous les hommes sont des enfants, mais aucun de nous n’a choisi de naître » (Angelus, 1er janvier 2025). Mais ce n’est pas tout. Dès notre naissance, nous avons eu besoin des autres pour vivre, seuls nous n’y serions pas y arriver : c’est quelqu’un d’autre qui nous a sauvés, en prenant soin de nous, de notre corps comme de notre esprit. Nous vivons donc tous grâce à une relation, c’est-à-dire à un lien libre et libérateur d’humanité et de soin mutuel.

    Il est vrai que parfois cette humanité est trahie. Par exemple, chaque fois que l’on invoque la liberté non pour donner la vie, mais pour la retirer, non pour secourir, mais pour offenser. Cependant, même face au mal qui s’oppose et tue, Jésus continue de prier le Père pour nous, et sa prière agit comme un baume sur nos blessures, devenant pour tous une annonce de pardon et de réconciliation. Cette prière du Seigneur donne pleinement un sens aux moments lumineux de notre amour les uns pour les autres, en tant que parents, grands-parents, fils et filles. Et c’est cela que nous voulons annoncer au monde : nous sommes ici pour être “un” comme le Seigneur veut que nous soyons “un”, dans nos familles et là où nous vivons, travaillons et étudions : différents, mais un, nombreux, mais un, toujours, en toutes circonstances et à tous les âges de la vie.

    Mes très chers amis, si nous nous aimons ainsi, sur le fondement du Christ, qui est « l’alpha et l’oméga », « le commencement et la fin » (cf. Ap 22, 13), nous serons un signe de paix pour tous, dans la société et dans le monde. Et n’oublions pas : c’est dans les familles que se construit l’avenir des peuples.

    Au cours des dernières décennies, nous avons reçu un signe qui nous remplit de joie et qui nous fait réfléchir : je veux parler du fait que des couples mariés ont été proclamés bienheureux et saints, non pas séparément, mais ensemble, en tant que couples mariés. Je pense à Louis et Zélie Martin, les parents de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus ; et j’aime rappeler les bienheureux Luigi et Maria Beltrame Quattrocchi, dont la vie familiale s’est déroulée à Rome au siècle dernier. Et n’oublions pas la famille polonaise Ulma : parents et enfants unis dans l’amour et dans le martyre. Je disais que c’est un signe qui fait réfléchir. Oui : en désignant comme témoins exemplaires des époux, l’Église nous dit que le monde d’aujourd’hui a besoin de l’alliance conjugale pour connaître et accueillir l’amour de Dieu et surmonter, par sa force qui unifie et réconcilie, les forces qui désagrègent les relations et les sociétés.

    C’est pourquoi, le cœur plein de reconnaissance et d’espérance, je vous dis, à vous les époux : le mariage n’est pas un idéal, mais la norme du véritable amour entre l’homme et la femme : un amour total, fidèle, fécond (cf. Saint Paul VI, Lettre encyclique Humanae vitae, 9). Tout en vous transformant en une seule chair, cet amour vous rend capables, à l’image de Dieu, de donner la vie.

    C’est pourquoi je vous encourage à être, pour vos enfants, des exemples de cohérence, en vous comportant comme vous voulez qu’ils se comportent, en les éduquant à la liberté par l’obéissance, en recherchant toujours en eux le bien et les moyens de le faire grandir. Et vous, enfants, soyez reconnaissants envers vos parents : dire “merci” pour le don de la vie et pour tout ce qui nous est donné chaque jour avec elle, c’est la première manière d’honorer son père et sa mère (cf. Ex 20, 12). Enfin, à vous, chers grands-parents et personnes âgées, je recommande de veiller sur ceux que vous aimez, avec sagesse et compassion, avec l’humilité et la patience que les années enseignent.

    Dans la famille, la foi se transmet avec la vie, de génération en génération : elle est partagée comme la nourriture sur la table et les affections du cœur. Cela en fait un lieu privilégié pour rencontrer Jésus, qui nous aime et veut notre bien, toujours.

    Et j’aimerais ajouter une dernière chose. La prière du Fils de Dieu, qui nous donne l’espérance tout au long du chemin, nous rappelle aussi qu’un jour nous serons tous unum (cf. saint Augustin, Sermo super Ps. 127) : une seule chose dans l’unique Sauveur, étreints par l’amour éternel de Dieu. Non seulement nous, mais aussi nos pères et nos mères, nos grands-mères et nos grands-pères, nos frères, nos sœurs et nos enfants qui nous ont déjà précédés dans la lumière de sa Pâque éternelle, et que nous sentons présents ici, avec nous, en ce moment de fête.

  • Les pièces grégoriennes du dimanche après l'Ascension

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    Du site d'Una Voce :

    Dimanche après l’Ascension – Argentan (1975)