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Quand l'intérieur de Notre-Dame de Paris se révèle
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Le Dieu assassiné et les églises vides, ou les signes d'une foi qui s'évapore. Et pourtant l'espoir
De kath.net/news (Armin Schwibach) :
Le Dieu assassiné et les églises vides, ou les signes d'une foi qui s'évapore. L'espoir
Una, Sancta, Catholica et Apostolica Ecclesia. Le message du pape Benoît XVI est clair : il n'y a aucune raison de se résigner. L'évaporation de la foi n'est pas une réalité inéluctable, mais un appel au renouveau.
29 novembre 2024
Rome (kath.net/as) Eh bien... L'archevêque émérite de Bamberg, Ludwig Schick, a appelé à plus de créativité dans la « réaffectation des églises », a rapporté l'agence de presse catholique « KNA » mercredi 27 novembre 2024. « Je ne refuserais pas non plus un restaurant, par exemple, bien qu'il y ait des différences entre un bar et un restaurant », a déclaré M. Schick au portail Internet « domradio.de » de Cologne. Selon lui, beaucoup de choses sont compatibles avec la raison d'être des bâtiments religieux. « La médecine, les cabinets psychothérapeutiques, les soins communautaires, la musique, le théâtre », a poursuivi Schick. Ce qui crée une communauté correspond au sens des églises. La « créativité » est avant tout de mise, mais la créativité « avec des limites » : « Il ne peut pas y avoir de sex-shop dans une église », a déclaré l'archevêque. Cela serait incompatible avec le sens du bâtiment. Après tout.
Mais la tragédie se dessine clairement. « Dieu est mort. Dieu reste mort. Et nous l'avons tué » - Avec cette phrase, Friedrich Nietzsche dressait déjà en 1882 dans sa “Science joyeuse” non seulement un diagnostic perspicace sur la modernité, mais révélait de manière prophétique une crise dont nous percevons aujourd'hui plus clairement que jamais la portée : L'aliénation de la société par rapport à Dieu et à la foi, une aliénation qui donne justement du fil à retordre au monde autrefois appelé occidental. Le fondement religieux, le fondement chrétien, qui portait autrefois la culture, la morale et la communauté de l'Europe, semble s'évaporer à vue d'œil - un processus lent, presque silencieux, qui se traduit par des églises vides, une diminution de la fréquentation des services religieux et un délabrement sacramentel.
Des lieux de culte aux temples de la consommation ?
Ce n'est un secret pour personne : le nombre de fidèles catholiques sous nos latitudes diminue rapidement. Année après année, des églises ferment leurs portes. Parfois, elles sont détruites, mais plus souvent, elles sont réaffectées. Là où l'autel s'élevait autrefois et où l'homme s'agenouillait devant ses marches avant de pouvoir s'en approcher, des rayons de supermarché invitent aujourd'hui à la consommation. Les tabernacles déjà jetés dans des pièces annexes font désormais définitivement place à des pistes de danse, et les clochers peuvent devenir des signatures d'hôtels modernes ou autres. Les espaces sacrés, qui étaient autrefois des lieux de prière et de transcendance sublime, de louange véritablement humble à Dieu et à sa présence mystique, se transforment en lieux de mondanité. S'agenouiller devant le Saint-Sacrement devient s'agenouiller devant les biens matériels dans tous les sens du terme. Autrefois, on entendait le « Te Deum laudamus », le « Symbolon », le « Credo in unum Deum, in “Unam, Sanctam, Catholicam et Apostolicam Ecclesiam”. Aujourd'hui, on ne joue que trop volontiers un Credo sur l'ordinateur enregistreur d'une caisse enregistreuse avec ses « Biep » et on présente une nouvelle « ecclésiologie » de l'espace ecclésial miséreux.
Ce changement est plus qu'une simple adaptation « économique » à la réalité d'un nombre de membres en baisse. Elle est le signe dramatique et tragique de la grande apostasie diagnostiquée par des papes tels que Pie X, Jean-Paul II et Benoît XVI, d'une apostasie et d'un déclin de la foi qui n'ont pas été soudains, mais insidieux. Les édifices religieux eux-mêmes deviennent les « monuments funéraires du Dieu mort », les témoins d'un désert spirituel qui s'étend parce que les piliers de la foi - l'Écriture, la Tradition, le magistère et donc Rome en tant qu'ancre universelle et « katéchon » - disparaissent de plus en plus de la conscience.
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Saint André : une foi fondée sur la confiance
Homélie pour la fête de saint André, apôtre, du Père Joseph-Marie Verlinde (homelies.fr) :
La liturgie de la fête de Saint André nous invite à faire une interruption dans notre lecture continue de Saint Luc, pour entendre l’appel des premiers disciples, dans l’Évangile de Matthieu.
Saint Grégoire le Grand était frappé par le fait que ces hommes, Simon-Pierre et André son frère, puis Jacques et Jean, abandonnent leurs filets pour suivre Jésus dès le premier mot, sans avoir vu aucun miracle, ni entendu aucune promesse de récompense. Telle est la foi vigoureuse que Jésus attend de ses disciples : une foi qui ne se fonde pas sur des signes, mais sur la confiance absolue dans celui que nous reconnaissons, à la lumière de l’Esprit, comme notre Seigneur et Maître.
La promptitude, la générosité, bref la liberté avec laquelle ces simples pêcheurs répondent à l’appel de Dieu devrait nous donner honte de notre tiédeur, remarque le prédicateur qui précise : « En suivant le Seigneur, ils ont abandonné tout ce qu’ils auraient pu désirer en ne le suivant pas. Il n’y a pas ici de prix fixé ; mais le Royaume de Dieu te coûte ni plus ni moins que ce que tu possèdes. Il coûta ainsi à Zachée la moitié de ses biens, puisqu’il se réserva l’autre moitié pour rembourser au quadruple ce qu’il avait pris injustement (cf. Lc 19,8). Il coûta à Pierre et à André l’abandon de leurs filets et de leur barque. Il coûta deux piécettes à la veuve (cf. Lc 21,2), et un verre d’eau fraîche à tel autre (cf. Mt 10,42). Oui, comme nous l’avons dit, le Royaume de Dieu te coûte ni plus ni moins que ce que tu possèdes ».
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Saint André, apôtre (30 novembre)
Nous publions ci-dessous le texte intégral de la catéchèse consacrée au premier apôtre appelé par le Christ prononcée par le pape Benoît XVI au cours de l’audience générale du mercredi 14 juin 2006 (source) :
Chers frères et sœurs,
Dans les deux dernières catéchèses, nous avons parlé de la figure de saint Pierre. A présent nous voulons, autant que les sources le permettent, connaître d'un peu plus près également les onze autres Apôtres. C'est pourquoi nous parlons aujourd'hui du frère de Simon Pierre, qui était lui aussi l'un des Douze. La première caractéristique qui frappe chez André est son nom: il n'est pas juif, comme on pouvait s'y attendre, mais grec, signe non négligeable d'une certaine ouverture culturelle de sa famille. Nous sommes en Galilée, où la langue et la culture grecques sont assez présentes. Dans les listes des Douze, André occupe la deuxième place, comme dans Matthieu (10, 1-4) et dans Luc (6, 13-16), ou bien la quatrième place comme dans Marc (3, 13-18) et dans les Actes (1, 13-14). Quoi qu'il en soit, il jouissait certainement d'un grand prestige au sein des premières communautés chrétiennes.Le lien de sang entre Pierre et André, ainsi que l'appel commun qui leur est adressé par Jésus, apparaissent explicitement dans les Evangiles. On y lit: « Comme il [Jésus] marchait au bord du lac de Galilée, il vit deux frères, Simon, appelé Pierre, et son frère André, qui jetaient leurs filets dans le lac: c'était des pêcheurs. Jésus leur dit: “Venez derrière moi, et je vous ferai pêcheurs d'hommes” » (Mt 4, 18-19; Mc 1, 16-17). Dans le quatrième Evangile, nous trouvons un autre détail important: dans un premier temps, André était le disciple de Jean-Baptiste; et cela nous montre que c'était un homme qui cherchait, qui partageait l'espérance d'Israël, qui voulait connaître de plus près la parole du Seigneur, la réalité du Seigneur présent. C'était vraiment un homme de foi et d'espérance; et il entendit Jean-Baptiste un jour proclamer que Jésus était l'« agneau de Dieu » (Jn 1, 36); il se mit alors en marche et, avec un autre disciple qui n'est pas nommé, il suivit Jésus, Celui qui était appelé par Jean « Agneau de Dieu ». L'évangéliste rapporte: ils « virent où il demeurait, et ils restèrent auprès de lui ce jour-là » (Jn 1, 37-39). André put donc profiter de précieux moments d'intimité avec Jésus. Le récit se poursuit par une annotation significative: « André, le frère de Simon Pierre, était l'un des deux disciples qui avaient entendu Jean Baptiste et qui avaient suivi Jésus. Il trouve d'abord son frère Simon et lui dit: “Nous avons trouvé le Messie (autrement dit: le Christ)”. André amena son frère à Jésus » (Jn 1, 40-43), démontrant immédiatement un esprit apostolique peu commun. André fut donc le premier des Apôtres à être appelé à suivre Jésus. C'est précisément sur cette base que la liturgie de l'Eglise byzantine l'honore par l'appellation de Protóklitos, qui signifie précisément « premier appelé ». Et il est certain que c'est également en raison du rapport fraternel entre Pierre et André que l'Eglise de Rome et l'Eglise de Constantinople se sentent de manière particulière Eglises-sœurs. Pour souligner cette relation, mon prédécesseur, le pape Paul VI, restitua en 1964 les nobles reliques de saint André, conservées jusqu'alors dans la Basilique vaticane, à l'évêque métropolite orthodoxe de la ville de Patras en Grèce, où selon la tradition, l'Apôtre fut crucifié.
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Pour en revenir à la question "tradi"
L'éditorial de Christophe Geffroy, numéro 375 de La Nef (décembre 2024) :
Retour sur la question « tradi »
ÉDITORIAL
Christophe Geffroy revient ici sur deux points très sensibles dans un certain monde « tradi » : la réception du concile Vatican II et la réforme liturgique qui en est issue. Dans les débats qui ont cours et les légitimes discours critiques, tout l’enjeu est d’envisager le magistère sans rupture fondamentale. Quels garde-fous et quel état d’esprit devons-nous faire nôtres dans ces débats ?
(...)
Deux points fondamentaux
La question « traditionaliste » tourne autour de deux points fondamentaux : celle du concile Vatican II et du magistère qui a suivi ; et celle de la réforme liturgique menée par Paul VI. Le concile marque-t-il une rupture dans l’enseignement traditionnel de l’Église, notamment sur la liberté religieuse ou l’œcuménisme ? Et la messe dite de Paul VI est-elle « déficiente » au point d’être un danger pour la foi ? Au point donc de ne pouvoir être célébrée par les prêtres et fréquentée sans dommages par les fidèles ? On sait que pour la Fraternité Saint-Pie X (FSPX), la réponse à ces deux questions est claire et nette : il y a une rupture doctrinale qui se produit avec le concile, lequel est ainsi rejeté ; et la messe réformée, qualifiée par Mgr Lefebvre de « messe de Luther », est jugée quasiment hérétique, « incélébrable », si bien que les fidèles sont appelés à rester chez eux le dimanche s’ils n’ont à disposition que cette liturgie réformée.
Historiquement, Mgr Lefebvre ne s’est pas contenté de maintenir l’ancienne messe, il est parti en guerre contre le concile Vatican II et la réforme liturgique, c’est cela qui a braqué le pape Paul VI contre lui. Mgr Lefebvre a souvent soufflé le chaud et le froid, le « froid » atteignant parfois une violence inouïe. À maintes reprises, Paul VI a demandé à Mgr Lefebvre de rétracter sa sulfureuse déclaration du 21 novembre 1974 où il disait notamment : « Nous refusons… et avons toujours refusé de suivre la Rome de tendance néo-moderniste et néo-protestante qui s’est manifestée clairement dans le concile Vatican II et après le concile dans toutes les réformes qui en sont issues. » Et à propos de la réforme liturgique : « Cette Réforme étant issue du libéralisme, du modernisme, est tout entière empoisonnée ; elle sort de l’hérésie et aboutit à l’hérésie, même si tous ses actes ne sont pas formellement hérétiques. Il est donc impossible à tout catholique conscient et fidèle d’adopter cette Réforme et de s’y soumettre de quelque manière que ce soit. » Mgr Lefebvre a toujours refusé de retirer ses propos et ses successeurs, encore aujourd’hui, se réclament de cette déclaration.
Le débat dans l’Église
En Église, cette position ne relève pas d’un débat : le refus global d’un concile œcuménique, du magistère ordinaire universel depuis plus d’un demi-siècle et d’une réforme liturgique qui serait un poison donné aux fidèles est ecclésialement injustifiable et intenable, une telle attitude ne peut que jeter un doute sur l’indéfectibilité de l’Église (cf. Mt 16, 18). Cela ne signifie pas, toutefois, qu’il est interdit d’exprimer sa perplexité ou des critiques, l’Église n’est pas une caserne et n’impose pas une obéissance aveugle. Concrètement, l’obéissance à l’Église n’exclut pas un discernement éclairé sur la cohérence du magistère avec ses enseignements constants antérieurs. Mais le questionnement adressé à l’autorité n’est pas de même nature que celui qui régit les débats dans la sphère profane ou politique (1). Son esprit est censé être animé de bienveillance à l’égard du magistère, d’obéissance a priori acquise à l’autorité légitime, et finalement de confiance surnaturelle en l’Église qui est notre Mère, par-delà les incompréhensions parfois suscitées par certain personnel ecclésiastique du moment.
Revenons au concile et à la messe. Les communautés traditionalistes en pleine communion avec Rome forment un monde qui est loin d’être uniforme ; néanmoins leur conception sur ces sujets n’est pas celle, extrême, de la FSPX. Elles reçoivent Vatican II avec plus ou moins d’enthousiasme et acceptent, soit de célébrer la messe actuelle, soit d’y communier lors de la messe chrismale. Sur la liberté religieuse, par exemple, le Barroux et la Fraternité Saint-Vincent-Ferrier ont mené des études poussées montrant la continuité du magistère. Seule, me semble-t-il, une minorité dans ce monde « tradi » tient encore une ligne proche de la FSPX en refusant le concile et la messe.
Assurément, l’une des difficultés aujourd’hui est l’absence de culture du débat sur les questions doctrinales ouvertes : prétendre imposer de force l’acceptation du concile et de la messe réformée sans entendre les objections n’est pas la bonne méthode. Mais force est de constater que des réponses argumentées ont été apportées aux critiques des traditionalistes, aussi bien par des théologiens privés, comme on l’a vu à propos de la liberté religieuse, que par le magistère (sur le subsistit in de Lumen gentium, par exemple, ou l’œcuménisme et le dialogue interreligieux avec Dominus Jesus, sans parler du Catéchisme de l’Église catholique). Et des colloques théologiques ont été organisés par Rome entre des théologiens mandatés par l’Église et ceux de la FSPX. Le débat doctrinal existe donc bel et bien, mais il n’a rien résolu à ce jour, car l’enjeu est davantage une nécessaire conversion des cœurs, de part et d’autre, que l’acceptation d’une démonstration théologique.
Continuité ou rupture ?
La question n’est pas de faire ou non des « concessions doctrinales » à propos des réformes de Vatican II. La question est de savoir si l’Église est crédible et propose ainsi un magistère cohérent et sans rupture dans la durée sur ce qui relève de la foi et des mœurs, les autres aspects pouvant dépendre d’une contingence historique qui admet des discontinuités. La question posée par Benoît XVI de « l’herméneutique de la réforme dans la continuité » n’est pas anecdotique, elle est au cœur de toute la problématique actuelle. Car si l’on juge qu’il y a une rupture – pour le déplorer comme certains traditionalistes (qui estiment le magistère infidèle à la Tradition), ou pour s’en réjouir comme certains progressistes (qui abhorrent le passé forcément obscurantiste) –, il faut alors admettre que l’Église s’est trompée sur des points essentiels, soit hier, soit aujourd’hui. La seule ligne ecclésiale conforme à l’essence de l’Église est de ne voir aucune rupture magistérielle, tout en reconnaissant de réelles nouveautés s’inscrivant dans un développement doctrinal homogène, ainsi que saint John Henry Newman l’a explicité, les ruptures ne concernant alors que des points contingents de la doctrine. Cela laisse la porte ouverte à un questionnement sur tel ou tel aspect du concile, non à son rejet.
Il en va de même pour la réforme liturgique, comme Benoît XVI l’avait affirmé dans sa magnifique lettre accompagnant le motu proprio Summorum Pontificum. Pour suivre ce pape, la défense – légitime – de la messe de saint Pie V doit être décorrélée du refus – illégitime – de la messe de Paul VI (et bien sûr du concile). Autrement dit, la défense de l’ancien Ordo ne doit pas signifier le rejet du nouvel Ordo et donc le refus de principe de le célébrer. Ces deux messes nous sont données par l’Église : il est compréhensible d’en préférer une, non d’écarter l’autre comme étant mauvaise.
La nécessaire réconciliation liturgique est à ce prix.Christophe Geffroy
(1) Cf. Congrégation pour la Doctrine de la foi, Donum Veritatis « Sur la vocation ecclésiale du théologien », le 25 mai 1990.
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La souffrance des « nouveaux prêtres »
Del'abbé Claude Barthe sur Res Novae :
Le mal-être des « nouveaux prêtres »
Un fort intéressant – et significatif – ouvrage collectif, Les sacrements en question. Qui peut les recevoir ? Pour quels fruits ?, sous la direction de Thibaud Guespereau, Henri Vallançon, prêtres, et Thibaud Collin, philosophe[1], fait état de la souffrance de prêtres « voyant comment les sacrements qu’ils donnent sont reçus. » Ainsi constatent-ils que des baptisés adultes en nombre ne retournent pas à la messe dès le dimanche qui suit leur baptême, que des mariés qu’ils ont préparés au sacrement se séparent un an plus tard. Ajoutons qu’ils voient l’ensemble des assistants de toutes les messes communier toujours, cependant qu’un nombre infime se rendent parfois au confessionnal. D’où l’éternelle question pastorale, mais qui se pose de manière brûlante au sein d’un monde catholique malade aux frontières très poreuses avec la société indifférente qui l’enserre : « [Un pasteur] doit-il discerner et refuser aux demandeurs qui n’ont pas la foi et/ou vivent de façon désordonnée ? Ne risque-t-il pas alors de créer une Église de purs ? Ou en sens inverse, s’il accepte trop largement ne risque-t-il pas d’offenser Dieu, et de porter préjudice à l’Église et aux demandeurs eux-mêmes ? »
On trouve dans ce livre des considérations tout à fait opportunes sur la crise de la prédication des fins dernières, l’altération de la notion de péché mortel dans la théologie contemporaine, et aussi l’exemple d’une paroisse du Midi où un sérieux discernement est appliqué aux demandes de sacrements. Appliqué aux demandes de mariage et de baptêmes pour soi-même ou pour un enfant : du moins, c’est ce que l’on suppose, car l’ouvrage reste souvent allusif. On comprend cependant la prudence nécessaire d’un ouvrage destiné au grand public. Tel quel, dans le monde catholique présent, il est une sorte de bombe, parce qu’il secoue le laisser faire, laisser passer pastoral. Mais il l’est surtout par ce que révèle ce fait massif : aucun évêque ne se trouve parmi les auteurs ou préfaciers de ce livre où l’on explique tout bonnement ce qu’est l’état de grâce et le péché mortel qui l’enlève.
Là est le point qui fait mal : entre les évêques et une bonne partie de ceux qui forment les jeunes générations de prêtres il y a un fossé d’incompréhension. Il est bien connu que les fidèles appartenant à ce qu’il est convenu d’appeler les « forces vives » qui subsistent encore ont le sentiment d’être des brebis sans pasteurs. Mais il faut savoir qu’un nombre non négligeable de prêtres diocésains sont dans une situation semblable. D’où le mal-être profond de ces clercs que l’on qualifie de « classiques » ou de « nouveaux prêtres » abandonnés ou même suspectés par leurs supérieurs.
Abbé Claude Barthe
[1] Auquel ont participé entre autres, le P. Pascal Ide, Mgr Christophe J. Kruijen, l’abbé Guillaume de Menthière, Gabrielle Vialla (Artège, 2024).
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La thèse du pape illégitime, une fausse solution à la crise
De Mgr Athanase Schneider sur la NBQ :
La thèse du pape illégitime, une fausse solution à la crise
Concernant la récente controverse sur la prétendue invalidité de la démission de Benoît XVI et de l'élection de François, nous publions une intervention, écrite pour La Bussola par Mgr. Athanasius Schneider, évêque auxiliaire de la Très Sainte Marie à Astana (Kazakhstan).
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Le principe directeur le plus sûr dans cette question cruciale pour la vie de l'Église devrait être la pratique dominante avec laquelle les cas de renonciation ou respectivement d'élection pontificale présumée invalide ont été résolus. En cela, le sensus perennis ecclesiae s'est manifesté.
Le principe de légalité appliqué ad litteram ou de positivisme juridique n'était pas considéré comme un principe absolu dans la grande pratique de l'Église, puisque dans le cas de la législation sur l'élection papale, il s'agissait d'une question de droit humain et non divin.
La loi humaine qui régularise l'accession à la charge papale ou la démission de la charge papale doit être subordonnée au plus grand bien de toute l'Église, qui dans ce cas est l'existence réelle du chef visible de l'Église et la certitude de cette existence pour le corps tout entier de l'Église, clergé et fidèles, puisque cette existence visible du chef et sa certitude sont exigées par la nature même de l'Église. L'Église universelle ne peut exister longtemps sans chef visible, sans successeur de Pierre, puisque de lui dépend l'activité vitale de l'Église universelle, comme par exemple la nomination des évêques et des cardinaux diocésains, nominations qui nécessitent l'existence d'un pape valide. Le bien spirituel des fidèles dépend à son tour d'une nomination valide d'un évêque, car dans le cas d'une nomination épiscopale invalide (dûe à un pape prétendument invalide), les prêtres manqueraient de juridiction pastorale (confession, mariage). De là dépendent aussi les dispenses que seul le Pontife Romain peut accorder, ainsi que les indulgences : tout cela pour le bien spirituel et le salut éternel des âmes.
L'acceptation de la possibilité d'une période prolongée de sedisvacantia papalis conduit facilement à l'esprit de sédévacantisme, un phénomène sectaire et quasi-hérétique apparu au cours des soixante dernières années en raison des problèmes liés au Concile Vatican II et aux papes conciliaires et post-conciliaires.Le bien spirituel et le salut éternel des fidèles constituent la loi suprême du système régulateur de l’Église. C'est pour cette raison qu'il existe le principe de « supplet ecclesia » ou « sanatio in radice » : c'est-à-dire que l'Église complète ce qui était contraire à la loi, dans le cas des sacrements, par exemple la confession, le mariage, la confirmation ou la charge des intentions des messes.
Guidé par ce principe véritablement pastoral, l'instinct de l'Église a appliqué le « supplet ecclesia » ou la « sanatio in radice » même en cas de doutes sur une renonciation ou une élection pontificale. Concrètement, la « sanatio in radice » d'une élection papale invalide s'est exprimée dans l'acceptation pacifique et moralement universelle du nouveau Pontife par l'épiscopat et le peuple catholique, du même fait que ce Pontife élu (prétendument invalide) a été nommé dans le Canon de la Messe par pratiquement le tout le clergé catholique.
L'histoire de l'Église est un enseignement sûr sur cette question. La plus longue sedisvacantia papalis a duré deux ans et neuf mois (du 29 novembre 1268 au 1er septembre 1271). Il y eut évidemment des élections papales non valables, c'est-à-dire des prises de possession non valables de la fonction papale : par exemple, Grégoire VI devint pape parce qu'il avait acheté la papauté avec une grosse somme d'argent à son prédécesseur Benoît IX en l'an 1045. L'Église romaine l'a toujours considéré comme un pape valide et même Hildebrand de Soana, qui devint plus tard le pape saint Grégoire VII, considérait Grégoire VI comme un pape légitime. Le pape Urbain VI avait été élu sous d'énormes pressions et menaces de la part du peuple romain. Certains cardinaux électeurs craignaient pour leur vie. Telle était l'atmosphère de l'élection d'Urbain VI en 1378. Lors du couronnement du nouveau pape, tous les cardinaux électeurs lui ont rendu hommage et l'ont reconnu comme pape au cours des premiers mois. Cependant, après quelques mois, certains cardinaux, en particulier les Français, commencèrent à douter de la validité de l'élection en raison des circonstances menaçantes et de la pression morale qu'ils devaient subir. C'est pourquoi ces cardinaux élurent un nouveau pape qui prit le nom de Clément VII, un Français qui choisit Avignon comme résidence. C'est ainsi que commença l'une des crises les plus désastreuses de toute l'histoire de l'Église, le Grand Schisme d'Occident, qui dura près de quarante ans, déchirant l'unité de l'Église et portant un grave préjudice au bien spirituel des âmes. L'Église romaine a toujours reconnu Urbain VI comme un pape valide, malgré les facteurs invalidants avérés de son élection.Lien permanent Catégories : Actualité, Débats, Doctrine, Eglise, Foi, Histoire, Structures ecclésiastiques 3 commentaires -
Le miracle de Notre-Dame de Guadalupe (TVL / Terres de Mission)
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Sainte Catherine Labouré et la médaille miraculeuse (28 novembre)
Du site de la Rue du Bac (Chapelle de Notre-Dame de la médaille miraculeuse) :
"Catherine Labouré est née le 2 mai 1806 dans un village de Bourgogne, Fain-les-Moutiers. Elle est la huitième de dix enfants de Pierre et Madeleine Labouré, propriétaires fermiers. La mort de Madeleine, à 46 ans, plonge la famille dans le deuil. Catherine, en larmes, monte sur une chaise pour embrasser la statue de la Sainte Vierge et dit: « Maintenant, tu seras ma maman ».
A vingt-quatre ans, Catherine, après avoir vaincu beaucoup d'obstacles, entre comme novice à la Maison-Mère des Filles de la Charité, rue du Bac à Paris. C'est là, dans la chapelle, que la Sainte Vierge lui apparaît quelques mois plus tard, la première fois, le 19 juillet 1830, pour lui annoncer une mission, la deuxième fois, le 27 novembre qui suit, pour lui revéler la médaille que Catherine est chargée de faire frapper.
L'année suivante, son séminaire achevé, soeur Catherine est affectée à Reuilly, alors faubourg déshérité du sud-est de Paris. Elle assurera jusqu'à la fin de sa vie le service des vieillards, dans l'incognito le plus total tandis que la médaille se répand miraculeusement dans le monde entier.
Catherine Labouré meurt le 31 décembre 1876 dans la paix: "Je m'en vais au ciel… voir Notre-Seigneur, sa Mère et saint Vincent."En 1933, à l'occasion de sa béatification, on ouvre le caveau de la chapelle de Reuilly. Le corps de Catherine est retrouvé intact et transféré dans la chapelle de la rue du Bac et installé sous l'autel de la Vierge au Globe."
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Sainte Catherine Labouré (28 novembre)
Discours de Sa Sainteté le Pape Pie XII
prononcé le lundi 28 juillet 1947 dans la Cour Saint-Damase
à l’adresse des pèlerins Français
et de la famille vincentienne
présents à Rome à l’occasion de la canonisation
de
Sainte Catherine Labouré« Dès les premières pages de son incomparable chef-d’œuvre l’auteur de «L’imitation de Jésus-Christ » laisse tomber de sa plume cette leçon de sa propre expérience, ce secret de sa paix sereine et communicative : « Veux-tu apprendre et savoir quelque chose d’utile ? Aime à être ignoré ! » (Livre 1 chap. 2).
Ama nesciri ! Deux mots prodigieux, stupéfiants pour le monde qui ne comprend point, béatifiants pour le chrétien qui sait en contempler la lumière, en savourer les délices. Ama nesciri ! Toute la vie, toute l’âme de Catherine Labouré est exprimée dans ces deux petits mots.
Rien pourtant, même de la part de la Providence, ne semblait lui dicter ce programme : ni son adolescence, durant laquelle la mort de sa mère, la dispersion des aînés avaient fait reposer sur ses épaules d’enfant toute la charge du foyer domestique ; ni les étranges voies, par lesquelles elle doit passer pour répondre à sa vocation et triompher des oppositions paternelles ; ni cette vocation même à la grande et vaillante phalange des Filles de la Charité qui de par la volonté et suivant l’expression pittoresque de saint Vincent de Paul, ont « pour cloître, les rues de la ville ; pour clôture, l’obéissance ; pour grille, la crainte de Dieu ; pour voile, la sainte modestie ».
Du moins, semblerait-il, sa retraite et sa formation dans le Séminaire de la rue du Bac favoriseront son recueillement et son obscurité ? Mais voici qu’elle y est l’objet des faveurs extraordinaires de Marie, qui fait d’elle sa confidente et sa messagère. Si encore il s’était agi seulement de ces hautes communications et visions intellectuelles, qui élevaient vers les sommets de la vie mystique une Angèle de Foligno, une Madeleine de Pazzi, de ces paroles intimes, dont le cœur garde jalousement le secret ! Mais non ! Une mission lui est confiée, qui doit être non seulement transmise, mais remplie au grand jour : réveiller la ferveur attiédie dans la double Compagnie du Saint de la charité ; submerger le monde tout entier sous un déluge de petites médailles, porteuses de toutes les miséricordes spirituelles et corporelles de l’Immaculée ; susciter une Association pieuse d’Enfants de Marie pour la sauvegarde et la sanctification des jeunes filles.
Sans aucun retard, Catherine s’est adonnée à l’accomplissement de sa triple mission. Les doléances de la Mère de Dieu ont été entendues et l’esprit du saint Fondateur a refleuri alors dans les deux communautés. Mais, non moins que par sa fidélité à transmettre le message, c’est par sa constance à y répondre elle-même que Catherine en a procuré l’efficacité, mettant sous les yeux de ses Sœurs, pendant près d’un demi siècle, le spectacle saintement contagieux d’une vraie fille de saint Vincent, d’une vraie Fille de la Charité, joignant à toutes les qualités humaines de savoir-faire, de tact, de bonté, les vertus surnaturelles qui font vivre en Dieu, « cette pureté d’esprit, de cœur, de volonté, qui est le pur amour ».
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27 novembre : le signe de la Vierge enceinte
Du site "Nominis" :
Miracle commémoré chaque année
Novgorod en Russie possédait une icône de la Mère de Dieu sur le modèle byzantin de la Vierge du Signe*. Ce modèle représente Marie portant en médaillon, sur le devant, le Christ enfant et bénissant. Son nom évoque le 'signe de la Vierge enceinte' annoncé par le prophète Isaïe. Le 27 novembre 1150, la ville est assiégée. Son archevêque place l'icône au-dessus des remparts ; la Vierge est frappée d'une flèche, les ténèbres couvrent la ville et les ennemis doivent lever le siège. Ce miracle est commémoré chaque année. Six cent quatre vingt ans plus tard, la Mère de Dieu apparaît à une humble religieuse, sœur Catherine Labouré que nous fêterons demain, 28 novembre et lui fait réaliser une médaille, la Médaille Miraculeuse, en raison des innombrables miracles qui lui sont attribués.
* Illustration: icône de Marie enceinte, appelée Vierge du Signe, car elle illustre la prophétie d'Isaïe: Ecoutez donc, Maison de David!... Le Seigneur lui-même vous donnera un signe. Voici que la Vierge est enceinte et va enfanter un fils, et elle l'appellera Emmanuel (Dieu avec nous). (Isaïe 7, 13-14) source: Mission d'Orient des Augustins et des Oblates de l'Assomption.
Voir aussi:
- Le site officiel de la chapelle Notre Dame de la Médaille Miraculeuse - Les apparitions un 27 novembre...
- Pourquoi y a-t-il des apparitions? question de la place des apparitions dans notre foi...
- Notre-Dame de la Médaille Miraculeuse... (diocèse de Paris).Réjouis-toi, Mère de Dieu, joie des anges et des hommes ; réjouis-toi, ferme espoir et protection de la ville ; réjouis-toi, car par ta puissance, nous terrassons nos ennemis ; réjouis-toi, Mère du soleil spirituel qui éclaire les fidèles et plonge les infidèles dans l'obscurité ; réjouis-toi, ô Vierge, louange des chrétiens.
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Notre-Dame de la Médaille Miraculeuse (27 novembre)
Notre-Dame de la Médaille Miraculeuse (27 novembre)
source : evangileauquotidien
Entrée au noviciat depuis quelques jours seulement, Ste Catherine Labouré fut gratifiée de plusieurs faveurs célestes. La Très Sainte Vierge Marie daigna lui apparaître à six reprises. La seconde apparition eut pour objet la manifestation de la Médaille Miraculeuse. Voici en substance le rapport que la voyante en a fait à son confesseur, le Père Jean-Marie Aladel :
« Le 27 novembre 1830, un samedi avant le Premier Dimanche de l'Avent, à cinq heures et demie du soir, j'étais à la chapelle quand il m'a semblé entendre du bruit du côté de l'épître, comme le froufrou d'une robe de soie.
Ayant regardé de ce côté-là, j'aperçus la Sainte Vierge. Elle était debout, habillée de blanc, une robe en soie blanche aurore à manches plates, un voile blanc qui descendait jusqu'en bas. En-dessous du voile, j'ai aperçu Ses cheveux en bandeaux ; la figure était assez découverte et Ses pieds appuyés reposaient sur une boule.
Elle tenait aussi une boule dans Ses mains représentant le globe terrestre. Ses mains étaient élevées à la hauteur de l'estomac, d'une manière très aisée et les yeux élevés vers le ciel. Sa figure était de toute beauté ; je ne pourrais la dépeindre. Et puis, tout à coup, j'ai aperçu des anneaux à Ses doigts revêtus de pierreries plus belles les unes que les autres ; leur éclat couvrait tout le bas et je ne voyais plus Ses pieds.
A ce moment, il s'est formé un tableau un peu ovale autour de la Vierge Sainte, avec au haut, ces mots écrits en lettres d'or : "O Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à Vous".
Une voix se fit alors entendre qui me dit : “Faite frapper une médaille sur ce modèle ; toutes les personnes qui la porteront au cou recevront de grandes grâces. Les grâces seront abondantes pour tous ceux qui la porteront avec confiance.”
Le tableau se retourna soudain et je pus contempler le revers de la Médaille sur lequel était gravé le monogramme de la Sainte Vierge, composé de la lettre M, surmonté d'une croix, avec une barre à la base. Au-dessous de cette lettre M, côte à côte, les deux Saints Cœurs de Jésus et de Marie.
L'approbation officielle de l'Église, les merveilles opérées en si grand nombre, et enfin la prodigieuse humilité de la voyante garantissent l'authenticité de l'origine céleste de la Médaille Miraculeuse.
Dans le courant de décembre, Ste Catherine Labouré a une nouvelle apparition très semblable à celle du 27 novembre, et au même moment, pendant l’oraison du soir : la messagère choisie par l’Immaculée reçoit de nouveau l’ordre de faire frapper la Médaille par l’entremise de son confesseur, le prudent Père Aladel. Ce sera quand même fait en 1832 avec la permission de l’archevêque de Paris, Monseigneur de Quélen.
Symbole suffisamment clair, cette Médaille nous rappelle que nous sommes des chrétiens rachetés par un Dieu crucifié en face de sa mère douloureuse ; que nous sommes les enfants d’un Dieu qui nous aime, qui nous donne son cœur et qui demande en retour le nôtre pour étendre son royaume d’amour et de paix parmi les hommes, et en priorité parmi les plus souffrants, comme va le faire Sœur Catherine. Méditons ce langage convaincant de la Médaille ! Elle est un saisissant raccourci de notre foi chrétienne.
Pour un approfondissement voir et lire : Chapelle rue du Bac - Paris
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