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Foi - Page 93

  • Cinq « caractéristiques essentielles » d’une éducation authentiquement catholique

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    De George Weigel sur le CWR :

    Maintenir (ou rendre) l’éducation catholique excellente

    Cinq « caractéristiques essentielles » d’une éducation authentiquement catholique, telles que proposées par l’évêque James Conley de Lincoln, Nebraska.

    Je ne fais pas partie des millions d’enfants qui ont reçu une éducation catholique dans ce grand pays. Je n’étais pas non plus catholique lorsque je suis arrivé en première année à l’Université du Kansas au début des années 1970. Mes principaux intérêts à l’époque étaient le basket-ball et les Grateful Dead, et KU les avait tous les deux !

    L'évêque Conley est un ami de longue date, même si je n'ai jamais pu apprécier son appréciation pour les Grateful Dead – pas plus que je ne pourrais apprécier l'affection des distingués Dominicains polonais que je connais pour Deep Purple. « 60s Gold » est l'une des stations que j'écoute le plus sur Sirius XM (ce qui peut confirmer l'opinion de certains selon laquelle je suis un moderniste caché). Mais je trace une ligne entre la musique électrifiée des années 60 et les Byrds, les Mamas and the Papas, Chicago, les Grass Roots et Creedence Clearwater Revival. Ou à peu près.

    Mais je m'égare.

    Dans sa lettre pastorale, qui devrait être lue par tous les enseignants catholiques à tous les niveaux de l’enseignement catholique, l’évêque Conley décrit sa conversion au catholicisme au milieu de son expérience de premier cycle d’apprentissage libéral classique et des Grands Livres à KU. Il emprunte ensuite à notre ami commun, l’archevêque J. Michael Miller, CSB de Vancouver, pour proposer cinq « marques essentielles » d’une éducation authentiquement catholique. Permettez-moi de les noter brièvement, en offrant mes propres réflexions sur chacune d’elles en complément de l’explication de l’évêque Conley de ce que nous pourrions appeler les « marques de Miller ».

    Une éducation catholique authentique  s’inspire d’une vision surnaturelle . Nous ne sommes pas de la poussière d’étoiles figée, le résultat fortuit de forces biochimiques cosmiques impersonnelles qui ont eu pour résultat… nous. Non, nous sommes des créations, formées par un créateur aimant pour une communion éternelle dans la lumière et l’amour de ce créateur. Nous apprenons notre véritable dignité d’êtres humains lorsque nous apprenons que nous sommes faits à l’image et à la ressemblance de Dieu. L’éducation catholique nous libère ainsi du cynisme et de son cousin, le désespoir, pour vivre dans l’émerveillement et l’admiration pour ce que nous sommes et pour la façon dont tout ce qui est est arrivé à l’existence.

    Une éducation catholique authentique est  fondée sur une anthropologie chrétienne . Nous ne sommes pas faits pour la seule satisfaction de soi. Nous ne sommes pas non plus des monades individuelles, des boules de billard sensibles qui roulent autour d’une table de billard terrestre et entrent parfois en collision. Il existe une nature humaine, et cette nature humaine est ordonnée à la sainteté. Nous sommes faits pour être des saints, et nous le devenons par des relations avec d’autres appelés à la sainteté par le Dieu trinitaire et sanctificateur. L’éducation catholique devrait donc inspirer un désir ardent d’  être  plus, plutôt que simplement d’avoir plus, même si elle nous aide à comprendre qu’« être plus » est une œuvre de grâce, et pas seulement le fruit de mes efforts. L’éducation catholique devrait nous amener à être comme le Christ, qui, comme l’a enseigné Vatican II, révèle la vérité sur nous ainsi que la vérité sur Dieu.

    Une éducation catholique authentique est  animée par la communion et la communauté . Les « acteurs » de l’éducation catholique – élèves, parents, enseignants, entraîneurs, administrateurs, religieux consacrés, prêtres, diacres, évêques, philanthropes – sont comme les cellules d’un corps vivant : chacune est distincte, mais chacune est intrinsèquement liée à toutes les autres. Cette communion se vit mieux dans la vie spirituelle et sacramentelle d’une école catholique (en particulier dans l’Eucharistie), mais aussi à travers une éducation catholique qui nous plonge dans la beauté à travers la musique et les arts visuels et dramatiques. L’éducation catholique est aussi une éducation à la citoyenneté responsable, pas un bunker dans lequel se cacher du chaos culturel environnant : les catholiques éduqués à l’école catholique travaillent à convertir la culture et, par là, à renouveler la vie publique.

    Une éducation catholique authentique est  imprégnée d’une vision du monde catholique tout au long du programme.  La chimie est la chimie, la physique est la physique et les mathématiques sont les mathématiques. Une éducation catholique, cependant, abordera ces disciplines comme des portes par lesquelles nous apprenons à connaître l’ordre divin de l’univers, et pas seulement le tableau périodique, la théorie de la relativité ou les équations quadratiques. Toutes les vérités tendent vers la Vérité, qui est Dieu. L’éducation catholique favorise cette sensibilité.

    L’éducation catholique authentique est  soutenue par le témoignage de l’Évangile.  Les écoles véritablement catholiques sont façonnées par des enseignants et un personnel véritablement catholiques, qui incarnent les vertus chrétiennes dans leur propre vie et encouragent leurs élèves à vivre ces vertus au service des autres.

    C’est dans ce type d’éducation que réside l’espoir de sauver notre culture, notre nation et, en fait, notre civilisation.

    (La chronique de George Weigel « La différence catholique » est syndiquée par le Denver Catholic , la publication officielle de l'archidiocèse de Denver.)

  • "Il n’y a objectivement jamais eu autant de preuves de l’existence de Dieu et de la vérité de la foi chrétienne" (Olivier Bonassies)

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    D'Olivier Bonnassies sur Le Journal du Dimanche :

    Le progrès fulgurant de la connaissance appuie la vérité chrétienne

    TRIBUNE. Le christianisme poursuit son déclin en Occident alors qu’il n’y a objectivement jamais eu autant de preuves de l’existence de Dieu et de la vérité de la foi chrétienne, estime Olivier Bonnassies, directeur du magazine « 1 000 raisons de croire » et coauteur du livre « Dieu, la science, les preuves ».

    C’est un phénomène massif et global : la connaissance progresse à une vitesse folle, dans tous les domaines, grâce au développement de la science et du savoir. Internet et les moyens modernes de communication permettent de diffuser toutes ces informations inédites, d’échanger à leur sujet et de valider, dans le temps, tous les acquis. Dès lors, bon nombre de questions sont de moins en moins indéterminées et des certitudes nouvelles apparaissent. Un peu comme quand la marée descend ou quand le brouillard se dissipe : un paysage inattendu se dévoile, de plus en plus clairement.

    Ce climat intellectuel ouvre de nouvelles perspectives pour la démarche apologétique, c’est-à-dire littéralement la justification et la défense de la foi. Ancrée dans la plus ancienne tradition de l’Église, elle connaît ainsi aujourd’hui un regain d’intérêt. Trois domaines peuvent être signalés.

    « Les données s’accumulent à l’appui de la foi chrétienne »

    Premièrement, le domaine de la science. On sait maintenant de manière certaine que l’univers est constitué de temps, d’espace et de matière indissolublement liés ; qu’il a très certainement eu un début absolu ; qu’il est très finement réglé et extraordinairement ajusté dans tous ses aspects ; et que toutes les théories imaginées jusqu’ici dans le but d’éviter l’hypothèse d’un Dieu créateur qui en découle naturellement (Big Crunch, univers cycliques, théorie du Tout, multivers, etc.) ne tiennent pas et sont « mortes », ainsi que le constatait Stephen Hawking avant sa disparition en 2018.

    « Il est frappant, de voir à quel point les objections au christianisme sont de moins en moins tenables »

    Deuxièmement, les données s’accumulent à l’appui de la foi chrétienne proprement dite. On réalise de plus en plus qu’il y a 1 000 raisons d’y croire et que rien ne peut lui être comparé. Cela concerne Jésus, Marie, l’Église, la Bible, les apôtres, les prophètes, les martyrs, les moines, les saints, les docteurs, les mystiques, les visionnaires, les grands témoins de la foi, la civilisation chrétienne, les interventions et apparitions du Christ, de la Vierge Marie et des saints dans l’histoire, une vague de charité unique au monde, des miracles étonnants de toutes sortes (guérisons, corps conservés, bilocations, lacrymations, lévitations, inédies, stigmates, miracles eucharistiques), les reliques, les exorcismes, les conversions fortes et très réfléchies d’athées, de juifs, de musulmans et de bien d’autres, ainsi que toutes sortes de témoignages de rencontres avec le Christ et d’innombrables histoires providentielles.

    Enfin, troisièmement, le rapport de la foi chrétienne aux discours qui la contestent est modifié. Il est frappant, de voir à quel point les objections au christianisme sont de moins en moins tenables. Certains sont allés jusqu’à prétendre que Jésus n’avait tout bonnement jamais existé. Mais cette hypothèse est impossible puisque, pendant dix-sept siècles, personne, même ses pires adversaires, n’a osé envisager cela.

    Les objections séculaires de penseurs juifs sur le Christ trouvent des réponses très documentées dans des travaux de juifs messianiques, toujours plus nombreux ; la thèse curieuse de l’islam, selon laquelle le Christ a été remplacé sur la Croix par un sosie, ne résiste pas non plus à l’examen, car elle impliquerait un Dieu trompeur et un Jésus complice ; quant à l’objection islamique sur la Ville sainte, qui prétend remettre en cause le statut de Jérusalem au profit de La Mecque, la critique historique récente a mis au jour toute une série de découvertes surprenantes démontrant que La Mecque est une création des califes abbassides et qu’elle n’existait pas en tant que telle au temps de Mahomet.

    « L’aube d’une révolution »

    Au-delà de ce qu’on pourrait dire point par point, c’est la nouvelle approche permise qui interpelle, fondée sur la rationalité. Toutes ces révolutions conceptuelles suivent la logique établie par Thomas Kuhn dans son fameux essai La Structure des révolutions scientifiques, qui se retrouve en science dans tous les grands changements de paradigme, de Copernic à Einstein en passant par Newton, Lavoisier ou Planck : la mise au jour de certains faits et/ou anomalies conduit à remettre en cause les visions dominantes, faisant apparaître une thèse nouvelle et révolutionnaire. Celle-ci semble d’abord ridicule ou absurde, puis menaçante ou dangereuse, avant de se révéler finalement évidente et acceptée par tous, à mesure que les preuves s’accumulent et que son pouvoir explicatif supérieur s’impose.

    Nous vivons donc une époque vraiment formidable et tout à fait inédite : « L’aube d’une révolution » qui bouscule des convictions séculaires mais les résistances sont bien sûr fortes et multiformes. Il faut du temps, en général celui d’une génération, pour que l’innovation puisse être intégrée et digérée. Max Planck disait à ce sujet : « Une théorie nouvelle ne s’impose jamais, ce sont ses adversaires qui finissent par mourir. »

    Et l’inertie du système de pensée dominant est sans doute plus grande encore en matière spirituelle. Mais quand on connaît le fond de tous ces dossiers, la conclusion vers laquelle on avance inexorablement apparaît, claire et limpide. Les preuves s’accumulent peu à peu, toujours dans le même sens, avec des implications gigantesques. Et il est certain que rien ni personne ne pourra arrêter cette progression continue de la connaissance.

    Très paradoxalement, les courbes du christianisme continuent leur chute vertigineuse en Occident, alors qu’il n’y a objectivement jamais eu autant de preuves de l’existence de Dieu et de la vérité de la foi chrétienne. La raison en est que le grand public ignore encore largement cette « révolution », n’ayant pas forcément accès à toutes ces nouvelles données. Il ne tient qu’à nous d’y remédier.
  • La preuve de l’existence de Satan est chez les saints (pape François)

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    La preuve de l’existence de Satan est chez les saints

    Catéchèse de l’audience générale du mercredi 25 septembre 2024 (texte intégral sur zenit.org)

    25 septembre 2024

    L’audience générale de ce mercredi 25 septembre a eu lieu à 9 heures sur la place Saint-Pierre, où le Saint-Père a rencontré des groupes de pèlerins et de fidèles venus d’Italie et du monde entier.

    Dans son discours en italien, le pape, reprenant le cycle de catéchèse « L’Esprit et l’Épouse. L’Esprit Saint guide le peuple de Dieu vers Jésus, notre espérance », a centré sa méditation sur le thème : » Jésus a été conduit par l’Esprit dans le désert. L’Esprit Saint est notre allié dans la lutte contre l’esprit du mal » (Lecture : Lc 4,1-2.13-14).

    Chers frères et sœurs, bonjour !

    Immédiatement après son baptême dans le Jourdain, Jésus « fut conduit au désert par l’Esprit pour être tenté par le diable » (Mt4,1) – ainsi rapporte l’Évangile de Matthieu. L’initiative n’appartient pas à Satan, mais à Dieu. En allant dans le désert, Jésus obéit à une inspiration de l’Esprit-Saint, il ne tombe pas dans un piège de l’ennemi, non, non ! Une fois l’épreuve passée, Lui retourne en Galilée – est-il écrit – « avec la puissance de l’Esprit Saint » (Lc 4,14).

    Jésus, dans le désert, s’est débarrassé de Satan et peut maintenant délivrer de Satan. Lui s’est libéré, il libère de Satan. C’est ce que les Évangélistes mettent en évidence avec les nombreux récits de libération de possédés. Jésus dit à ses adversaires : « Si c’est par l’Esprit de Dieu que je chasse les démons, c’est que le royaume de Dieu est venu parmi vous » (Mt 12,27). Et Jésus chasse les démons dans la perspective du royaume de Dieu.

    Aujourd’hui, nous assistons à un phénomène étrange concernant le démon. À un certain niveau culturel, on pense qu’il n’existe tout simplement pas. Il serait un symbole de l’inconscient collectif, de l’aliénation, bref une métaphore. Mais « la plus grande ruse du diable est de faire croire qu’il n’existe pas », comme l’a écrit quelqu’un (Charles Baudelaire). Il est astucieux : il nous fait croire qu’il n’existe pas et ainsi il domine tout. Il est fourbe. Et pourtant notre monde technologique et sécularisé regorge de magiciens, d’occultisme, de spiritisme, d’astrologues, de vendeurs de sorts et d’amulettes, et malheureusement de véritables sectes sataniques. Chassé par la porte, le diable est rentré par la fenêtre, pourrait-on dire. Chassé par la foi, il revient par la superstition. Et si tu es superstitieux, inconsciemment tu es en train de dialoguer avec le diable. Avec le diable, on ne dialogue pas.

    La preuve la plus forte de l’existence de Satan n’est pas dans les pécheurs ou les possédés, mais chez les saints ! “Et pourquoi cela, mon père ?”. Si, c’est vrai que le démon est présent et actif dans certaines formes extrêmes et “inhumaines” de mal et de méchanceté que nous voyons autour de nous. Cependant, par cette voie, il est pratiquement impossible d’arriver à la certitude, dans des cas individuels, qu’il s’agit bien de lui, puisque nous ne pouvons pas savoir précisément où s’arrête son action et où commence notre propre mal. C’est pourquoi l’Église est très prudente et très stricte dans l’exercice de l’exorcisme, contrairement à ce qui se passe malheureusement dans certains films !

    C’est dans la vie des saints, là précisément, que le démon est contraint d’apparaître au grand jour, de se dresser “à contre-jour”. Plus ou moins, tous les saints, tous les grands croyants, témoignent de leur lutte contre cette réalité obscure, et l’on ne peut honnêtement supposer qu’ils étaient tous dans l’illusion ou simplement victimes des préjugés de leur temps.

    La bataille contre l’esprit mauvais se gagne comme Jésus l’a gagnée dans le désert : par la parole de Dieu. Vous voyez que Jésus ne dialogue pas avec le diable, il ne l’a jamais fait. Il le chasse ou le condamne, mais ne dialogue jamais. Et dans le désert, il répond non pas par sa parole, mais par la Parole de Dieu. Frères, sœurs, ne dialoguez jamais avec le diable ; quand il vient avec des tentations “mais, ce serait bien ceci, ce serait bien cela” : stop. Élève ton cœur vers le Seigneur, prie la Vierge Marie et chasse-le, comme Jésus nous a appris à le faire. Saint Pierre suggère également un autre moyen, dont Jésus n’avait pas besoin mais nous si, la vigilance : « Soyez sobres, veillez : votre adversaire, le diable, comme un lion rugissant, rôde, cherchant qui dévorer. » (1 P 5,8). Et saint Paul nous dit : « Ne donnez pas d’occasion au diable » (Ep 4,27).

    Après que le Christ, sur la croix, a vaincu pour toujours le pouvoir du « prince de ce monde » (Jn 12,31), disait un Père de l’Église le diable « est lié, comme un chien à une chaîne ; il ne peut mordre personne, sauf celui qui, bravant le danger, s’approche de lui…. Il peut aboyer, il peut pousser, mais il ne peut pas mordre, sauf celui qui le veut »1. Si tu es un niais et que tu ailles voir le diable et que tu lui dises : “Ah, comment ça va ? …” et tout, il te démolit. Le diable – A distance. Avec le diable, on ne dialogue pas. On le chasse. La distance. Et nous tous, tous ! Nous avons fait l’expérience de la façon dont le diable s’approche avec certaines tentations. La tentation des dix commandements : quand nous nous en apercevons, arrêtons-nous, prenons de la distance, il ne faut pas s’approcher du chien attaché à une chaîne.

    La technologie moderne, par exemple, à côté de nombreuses ressources positives qu’il convient d’apprécier, offre également d’innombrables moyens de “donner l’occasion au diable”, et beaucoup y succombent. Pensons à la pornographie en ligne sur Internet, derrière laquelle se cache un marché florissant : nous le savons tous. C’est le diable qui y travaille. C’est un phénomène assez diffus, dont les chrétiens doivent cependant se méfier et qu’ils doivent rejeter fermement. Parce que n’importe quel téléphone portable a accès à cette brutalité, à ce langage du démon : la pornographie en ligne.

    La conscience de l’action du diable dans l’histoire ne doit pas nous décourager. La considération finale doit être également celle de la confiance et de la sécurité : “Je suis avec le Seigneur, va-t’en. Le Christ a vaincu le diable et nous a donné l’Esprit Saint pour que nous fassions nôtre sa victoire. L’action même de l’ennemi peut tourner à notre avantage si, avec l’aide de Dieu, nous la mettons au service de notre purification. Demandons donc à l’Esprit Saint, avec les paroles de l’hymne Veni Creator :

    « Repousse l’ennemi loin de nous, donne-nous ta paix sans retard, pour que, sous ta conduite, nous évitions tout mal ».

    Soyez prudents, car le diable est plein de ruse, mais nous, les chrétiens, avec la grâce de Dieu, sommes plus rusés qu’il ne l’est.

    Je vous remercie.

     

    1 S. Césaire d’Arles, Discours 121, 6 : CC 103, p. 507.

    La preuve de l’existence de Satan est chez les saints | ZENIT - Français

  • Les saints Côme et Damien (26 septembre)

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    Du site du Centre catholique des médecins français :

    La decapitazione dei Santi Cosma e Damiano" di Beato Angelico

    St-Côme et St-Damien

    Histoire (IIIe siècle)

    SAINT COME ET SAINT DAMIEN

    Frères jumeaux, Côme et Damien étaient d'origine arabe. Ils étaient nés à Egée, en Cilicie (Asie Mineure), au IIIe siècle, et appartenaient à une famille noble et chrétienne. L'hagiographie conte qu'ils étaient "fort habiles dans l'art médical" et qu'ils parcouraient "villes et bourgades, guérissant les malades et délivrant, au nom de celui qu'on appelle le Christ, ceux qui sont possédés des esprits immondes". Or ils exerçaient leur art gratuitement: ils étaient ainsi devenus les Anargyres, "ceux qui repoussent l'argent". Battant en brèche l'autorité du proconsul Lysias, juge en la ville d'Egée, ils lui furent amenés. Après mille tortures qui ne parvinrent pas à les éprouver, ils subirent le martyre vers l'an 287. L'Église honore ces deux saints guérisseurs le 27 septembre; leurs noms sont inscrits parmi beaucoup d'autres dans les litanies des saints et, distinction plus rare et plus insigne, ils le sont aussi au canon de la messe.

    Au VIIIe siècle, un diplôme de Charlemagne donnant l'église de Luzarches à l'Abbaye de Saint-Denis nous apprend qu'elle était déjà placée sous le vocable de Saint-Côme et Saint-Damien. Au XIIe siècle, Jean de Beaumont, seigneur de Luzarches qui avait été parmi les premiers à se croiser, reçut, lors de son retour par Rome, des reliques des saints Côme et Damien pour prix de ses hauts faits en faveur de la chrétienté. Il en fit deux parts, une pour Luzarches et une pour Paris. A Luzarches, ces reliques furent d'abord déposées dans une collégiale dont la construction commença en 1180 et dont seuls subsistent à l'heure actuelle quelques vestiges. Puis en 1320 elles furent transférées en l'église paroissiale au cours d'une procession solennelle dont la chronique a gardé le souvenir: "Jeanne de Bourgogne, épouse de Philippe V le Long, vient à Luzarches le jeudi 23 octobre 1320 honorer les reliques des deux martyrs. La translation de ces reliques dans des châsses d'argent donne lieu à l'évêque de Paris et au chapitre de Luzarches de mander de la capitale des chirurgiens pour faire leur rapport de ces saintes reliques ".

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  • De multiples nuances pour la visite du pape en Belgique

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    De Elise Ann Allen sur Crux Now :

    Le pape au Luxembourg et en Belgique : un voyage aux nuances multiples

    25 septembre 2024

    ROME – Alors que le pape François se prépare à se rendre au Luxembourg et en Belgique cette semaine malgré un léger rhume, son voyage comportera plusieurs thèmes sous-jacents importants alors qu'il mettra le pied dans l'une des nations les plus laïques d'Europe et se prépare à délivrer des messages à un continent ravagé par la guerre.

    La visite du pape François au Luxembourg et en Belgique, du 26 au 29 septembre, marquera son 46e voyage international en tant que pape, avec un total de 77 pays visités depuis son élection au pontificat en 2013.

    Bien qu'il fasse ce voyage principalement à l'occasion du 600e anniversaire de la fondation des universités de Louvain et de Louvain, étant donné la présence d'importantes institutions européennes dans les deux villes et les récents scandales d'abus qui ont mis à l'épreuve l'Église dans un paysage déjà précaire en raison de la croissance rapide de la laïcité, tous ces thèmes devraient être présents à un certain niveau dans ce que dit et fait le pape.

    « La sécularisation est un problème, mais peut-être plus encore est-ce le défi du témoignage chrétien dans une Europe où le christianisme est moins connu que par le passé, plein de questions, souvent non exprimées, avec une perception de déclin », a déclaré le porte-parole du Vatican, Matteo Bruni, lors d'une conférence de presse le 23 septembre.

    « Il y a déjà des tentatives de réponse à ces questions au sein de ces communautés qui seront encouragées par le pape », a-t-il déclaré.

    Alors que 57 pour cent de la population belge est catholique, le taux de participation active à la messe dominicale n'est que de 6 à 10 pour cent. (?)

    L’Église en Belgique est également confrontée à d’importants défis sociaux, puisque le pays a été le deuxième au monde à légaliser le mariage homosexuel en 2003, et il est devenu une destination mondiale pour ceux qui recherchent l’euthanasie – qui a été légalisée en Belgique en 2002 et permet aux étrangers de soumettre une demande pour mettre fin à leurs jours dans le pays.

    La Belgique est également l’un des rares pays où l’euthanasie est autorisée pour les personnes souffrant de « souffrances insupportables » causées par un trouble psychiatrique ou une démence. La Belgique est devenue le premier pays à légaliser l’euthanasie pour les enfants en 2014, sans condition d’âge minimum, mais avec des conditions de consentement écrit des parents.

    Selon Bruni, en plus du message que le pape François offrira à un monde sécularisé, il portera également un message aux pays qui accueillent « le siège de diverses institutions européennes, notamment de nature financière », une référence à l'industrie mondiale des fonds au Luxembourg, et « le siège d'une grande partie de l'administration de l'UE », puisque la Belgique abrite le siège de la Commission européenne.

    Ces pays sont « une partie du monde vers laquelle les autres se tournent », ce qui signifie que les paroles du pape seront « adressées au cœur de l'Europe » à la lumière du « rôle qu'elle veut jouer dans le monde dans un avenir proche », a déclaré Bruni.

    À cette fin, il a souligné les discours précédents du pape devant l'UE lors de sa visite à Strasbourg en 2014, lorsque François avait qualifié l'Europe de « grand-mère » qui a perdu son dynamisme et sa créativité, ainsi que son discours d'acceptation du prix Charlemagne en 2016, où il avait réitéré cette comparaison, affirmant que l'Europe était devenue « fatiguée » et « enracinée » et avait perdu le contact avec ses racines chrétiennes et ses principes fondateurs.

    Bruni a déclaré que le message du pape se concentrerait probablement sur le rôle que l'Europe peut jouer à l'avenir pour devenir un lieu d'accueil et de solidarité entre toutes les nations et a noté que certaines nations sont devenues des « victimes » de l'occupation et de la destruction.

    À cette fin, a déclaré Bruni, le thème de la paix sera probablement aussi un thème sous-jacent clé, car François visitera des lieux qui ont travaillé dur pour parvenir à la paix après la Seconde Guerre mondiale, à un moment où le continent européen est à nouveau marqué par le conflit violent en Ukraine.

    Le pape François devrait également aborder les questions environnementales et migratoires, ainsi que le rôle de l’éducation catholique à une époque de croissance technologique rapide.

    Lors d'une rencontre avec des professeurs de l'Université catholique de Louvain, il montrera une vidéo sur l'aide humanitaire aux réfugiés, ce qui, selon Bruni, est un message opportun pour la Belgique compte tenu du défi de la migration ces dernières années et de la présence de réfugiés dans les institutions universitaires.

    Les rencontres du pape avec le monde universitaire, a déclaré Bruni, lui donneront l'occasion de délivrer un message sur « ce que le christianisme a encore à dire à la culture européenne ».

    Il existe également un lien fort entre l'Université catholique de Louvain et le Concile Vatican II, car l'université était déjà considérée, avant le début du concile, comme un précurseur de l'autonomisation des laïcs en vertu de leur baptême et de leur formation de théologiens.

    En 1970, l'université a créé le Centre d'études du Concile Vatican II, qui fonctionne encore aujourd'hui dans le but de collecter des documents documentant l'histoire du Concile et de faire progresser et de soutenir les recherches en cours sur celui-ci.

    De même, l’Université catholique de Louvain entretient depuis longtemps des liens étroits avec le mouvement de théologie de la libération qui est devenu populaire dans une grande partie de l’Amérique latine, et elle dispose toujours d’un Centre de théologie de la libération qui sert de « plate-forme de recherche théologique sur les théologies libératrices, contextuelles et critiques » à travers l’organisation de tables rondes, de groupes de discussion, de conférences, d’ateliers et de séminaires.

    Un autre sujet qui sera au cœur de la visite du pape en Belgique sera celui des abus commis par le clergé et des récents scandales qui ont frappé le pays, notamment le cas notoire de l'évêque Roger Vangheluwe, laïcisé par le Vatican en mars. Après que des accusations ont été portées contre lui en 2010, Vangheluwe a fini par admettre plusieurs abus sexuels, dont certains sur ses propres neveux.

    François devrait rencontrer lors de son séjour en Belgique 15 survivants d'abus sexuels, six hommes et neuf femmes, pour une rencontre qui n'a pas encore été annoncée afin de garantir la confidentialité des participants.

    Bruni a déclaré aux journalistes lundi que, comme d'habitude, la réunion serait annoncée ultérieurement et que, « en accord avec les victimes, nous fournirions des informations à ce sujet ultérieurement ».

    Au sujet des accusations portées contre Vangheluwe et de l'impact que le scandale qui l'entoure a eu sur la société belge, Bruni a déclaré que le pape François « est conscient de la douleur, du drame et de la souffrance en Belgique, et nous pouvons certainement nous attendre à des références à cela ».

    Le pape François sera accompagné lors de sa visite par le cardinal Robert Francis Prevost, préfet du Dicastère pour les évêques, et par le cardinal Marcello Semeraro, préfet du Dicastère pour les causes des saints.

    Le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d'Etat du Vatican, ne l'accompagnera pas lors de ce voyage, car il sera à New York pour représenter le Saint-Siège à la 79e Assemblée générale de l'ONU.

    Suivez Elise Ann Allen sur X : @eliseannallen

  • Toutes les religions se valent, c’est le Pape qui l’a dit

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    De Sandro Magister sur Settimo Cielo (Diakonos.be) :

    Toutes les religions se valent, c’est le Pape qui l’a dit

    « Understood ? », « Capito ? », a fini par demander en anglais le Pape François aux jeunes de différentes religions qui l’entouraient, le 13 septembre à Singapour, à la dernière étape de son récent voyage en Asie et en Océanie (voir photo).

    La réponse (à la minute 44’42’’ de l’enregistrement vidéo du Vatican) a été accueillie par des éclats de rire et des applaudissements, comme s’ils avaient apprécié ce qu’il venait de dire, mais sans trop le prendre au sérieux.

    Et qu’est-ce que le Pape avait donc bien pu dire juste avant, en italien traduit en anglais phrase par phrase ? Voici la transcription de ses déclarations, enregistrées dans les actes officiels de son pontificat :

    « L’une des choses qui m’a le plus frappé chez vous, les jeunes, ici, c’est votre capacité de dialogue interreligieux. Et c’est très important, parce que si vous commencez à vous disputer : ‘Ma religion est plus importante que la tienne… ‘, ‘La mienne est la vraie, la tienne n’est pas vraie… ‘. Où cela mène-t-il ? Où ? Quelqu’un répond : où ? [quelqu’un répond : ‘La destruction’]. C’est ainsi. Toutes les religions sont un chemin vers Dieu. Elles sont – je fais une comparaison – comme des langues différentes, des idiomes différents, pour y parvenir. Mais Dieu est Dieu pour tous. Et parce que Dieu est Dieu pour tous, nous sommes tous fils de Dieu. ‘Mais mon Dieu est plus important que le vôtre !’ Est-ce vrai ? Il n’y a qu’un seul Dieu, et nous, nos religions sont des langues, des chemins vers Dieu. Certains sont sikhs, d’autres musulmans, d’autres hindous, d’autres chrétiens, mais ce sont des chemins différents. Understood ? ».

    Dix jours se sont déjà écoulés depuis que François a fait cette déclaration, et pourtant rien ne s’est passé, comme si même à l’intérieur de l’Église, personne ne prend plus ses déclarations au sérieux, peut-être dans l’espérance que « ce qu’il a dit ne soit pas exactement ce qu’il voulait dire », comme l’a écrit Charles Chaput, l’archevêque émérite de Philadelphie dans « First Things ».

    Alors qu’en fait, il y a quelques décennies à peine, les thèses formulées à Singapour par le Pape François avait déclenché dans l’Église l’une des crises les plus radicales sur l’identité même de la foi chrétienne, une crise tranchée – mais visiblement pas résolue – par la déclaration « Dominus Iesus » promulguée en août 2000 par la Congrégation pour la Doctrine de la Foi présidée à l’époque par Joseph Ratzinger, en accord total et public avec le pape de l’époque, Jean-Paul II.

    Pour bien comprendre la gravité des enjeux, il est bon de relire ce que disait Giacomo Biffi, un cardinal et théologien de grande valeur, à ses collèges cardinaux à la veille du conclave de 2005 qui allait élire Ratzinger pape :

    « Je voudrais signaler au nouveau pape l’affaire incroyable de la déclaration ‘Dominus Iesus’. Jamais, en 2 000 ans – depuis le discours de Pierre après la Pentecôte – on n’avait ressenti la nécessité de rappeler cette vérité : Jésus est l’unique et indispensable Sauveur de tous. Cette vérité est, pour ainsi dire, le degré minimum de la foi. C’est la certitude primordiale, c’est pour les croyants la donnée la plus simple et la plus essentielle. Jamais, en 2 000 ans, elle n’a été remise en doute, pas même pendant la crise de l’arianisne ni à l’occasion du déraillement de la Réforme protestante. Qu’il ait fallu rappeler cette vérité à notre époque montre à quel point la situation est grave aujourd’hui ».

    Mais lisons ce que déclare « Dominus Iesus ». Le danger auquel cette déclaration entendait réagir était le « relativisme », c’est-à-dire le fait de considérer que toutes les religions se valent, ce qui revient par conséquence à vider de son sens la mission évangélique :

    « La pérennité de l’annonce missionnaire de l’Église est aujourd’hui mise en péril par des théories relativistes, qui entendent justifier le pluralisme religieux, non seulement de facto mais aussi de iure (ou en tant que principe). »

    Un relativisme qui considère comme dépassées « des vérités comme l’unicité et l’universalité salvifique du mystère de Jésus-Christ », professées très fermement depuis la période apostolique.

    Par Pierre :

    « Dans son discours devant le sanhédrin, pour justifier la guérison de l’impotent de naissance réalisée au nom de Jésus (cf. Ac 3,1-8), Pierre proclame : ‘Il n’y a pas sous le ciel d’autre nom donné aux hommes, par lequel nous devions être sauvés’ (Ac 4,12) »

    Et par Paul :

    « S’adressant à la communauté de Corinthe, Paul écrit : ‘Bien qu’il y ait, soit au ciel, soit sur la terre, de prétendus dieux – et de fait il y a quantité de dieux et quantité de seigneurs –, pour nous en tous cas, il n’y a qu’un seul Dieu, le Père, de qui viennent toutes choses et vers qui nous allons, et un seul Seigneur, Jésus-Christ, par qui viennent toutes choses et par qui nous allons’ (1 Co 8,5-6) ».

    Sans pour autant que cela ne porte préjudice à un dialogue respectueux entre les religions :

    « Cette vérité de foi n’enlève rien à la considération respectueuse et sincère de l’Église pour les religions du monde, mais en même temps, elle exclut radicalement la mentalité indifférentiste imprégnée d’un relativisme religieux qui porte à considérer que ‘toutes les religions se valent’. […] La parité, condition du dialogue, signifie égale dignité personnelle des parties, non pas égalité des doctrines et encore moins égalité entre Jésus-Christ – Dieu lui-même fait homme – et les fondateurs des autres religions ».

    La déclaration « Dominus Iesus » a connu une réception tourmentée. Ses détracteurs répandirent pendant des années la fake news prétendant qu’elle aurait été écrite par des prélats de seconde zone de la Congrégation pour la Doctrine de la foi, et que le cardinal Ratzinger et le Pape Jean-Paul II les auraient laissé faire par embarras et par indolence, sans se soucier de nuire aux ouvertures du Concile Vatican II et à l’« esprit d’Assise » prophétique des rencontres interreligieuses.

    Ces fausses rumeurs circulaient encore au début du pontificat de François. À tel point qu’en mars 2014, un mois après sa démission du pontificat, Ratzinger/Benoit XVI avait publié une note de clarification sur la manière dont les choses s’étaient vraiment passées.

    Il commence tout d’abord par reconnaître le « courage de la vérité » du Pape Karol Wojtyla :

    « Jean-Paul II ne recherchait pas les applaudissements et il n’a jamais regardé autour de lui avec inquiétude en se demandant comment ses décisions allaient être accueillies. Il a agi en fonction de sa foi et de ses convictions et il était même prêt à recevoir des coups. Le courage de la vérité est, à mes yeux, un critère de premier ordre de la sainteté ».

    Et il poursuit par cette reconstruction inédite expliquant à quel point Jean-Paul II partageait pleinement la déclaration « Dominus Iesus » :

    « Face au tourbillon qui s’était développé autour de ‘Dominus Iesus’, Jean-Paul II m’annonça qu’il avait l’intention de défendre ce document de manière tout à fait claire lors de l’Angélus. Il m’invita à rédiger pour l’Angélus un texte qui soit, pour ainsi dire, étanche et qui ne permette aucune interprétation différente. Il fallait montrer de manière tout à fait indiscutable qu’il approuvait inconditionnellement le document.

    Je préparai donc un bref discours. Toutefois je n’avais pas l’intention d’être trop brusque ; je cherchai donc à m’exprimer avec clarté mais sans dureté. Après l’avoir lu, le pape me demanda encore une fois : ‘Est-ce que c’est vraiment assez clair ?’. Je lui répondis que oui. Mais ceux qui connaissent les théologiens ne seront pas étonnés d’apprendre que, malgré cela, il y a eu par la suite des gens qui ont soutenu que le pape avait pris prudemment ses distances par rapport à ce texte ».

    L’Angélus au cours duquel le Pape Jean-Paul II a lu les phrases écrites pour lui par Ratzinger était celui du 1er octobre 2000, deux mois après la publication de « Dominus Iesus ».

    Il est bon de la relire :

    « Avec la Déclaration ‘Dominus Iesus’ – ‘Jésus est le Seigneur’ – que j’ai approuvée sous une forme particulière, j’ai voulu inviter tous les chrétiens à renouveler leur adhésion à Lui dans la joie de la foi, en témoignant de façon unanime qu’il est, également aujourd’hui et demain, ‘le chemin, la vérité et la vie’ (Jn 14, 6). Notre confession du Christ comme unique Fils, à travers lequel nous voyons nous-mêmes le visage du Père (cf. Jn 14, 8), n’est pas l’arrogance de celui qui méprise les autres religions, mais une reconnaissance joyeuse car le Christ s’est montré à nous sans que nous n’en ayons aucun mérite. Et, dans le même temps, Il nous a engagés à continuer à donner ce que nous avons reçu, et également à communiquer aux autres ce qui nous a été donné, car la Vérité donnée et l’Amour qui est Dieu appartiennent à tous les hommes.

    Avec l’Apôtre Pierre, nous confessons qu’ ’il n’y a pas d’autre nom donné aux hommes par lequel nous devions être sauvés’ (Ac 4, 12). La Déclaration ‘Dominus Iesus’, dans le sillage de Vatican II, explique que cela ne signifie pas que le salut est nié aux non-chrétiens, mais qu’on en indique la source ultime dans le Christ, en qui Dieu et l’homme sont unis. Dieu donne la lumière à tous de façon adaptée à leur situation intérieure et à leur environnement, en leur accordant la grâce salvifique à travers des voies qu’il connaît (cf. ‘Dominus Iesus’ VI, 20-21). Le document apporte un éclaircissement sur les éléments chrétiens essentiels, qui ne font pas obstacle au dialogue, mais montrent ses bases, car un dialogue sans fondement serait destiné à dégénérer en paroles vides de sens.

    Cela vaut également pour la question œcuménique. Si le document, avec le Concile Vatican II, déclare que ‘l’unique Église du Christ subsiste dans l’Église catholique’, il n’entend pas exprimer par cela une considération moindre à l’égard des autres Églises et communautés ecclésiales. Cette conviction s’accompagne de la conscience que cela n’est pas dû au mérite humain, mais est un signe de la fidélité de Dieu qui est plus forte que les faiblesses humaines et les péchés, que nous avons confessés de façon solennelle devant Dieu et les hommes au début du Carême. L’Église catholique souffre – comme le dit le document – du fait que de véritables Églises particulières et communautés ecclésiales possédant de précieux éléments de salut soient séparées d’elle.

    Le document exprime ainsi encore une fois la même passion œcuménique qui se trouve à la base de mon encyclique ‘Ut unum sint’. J’ai espoir que cette Déclaration qui me tient à cœur, après tant d’interprétations erronées, puisse finalement jouer son rôle de clarification et, dans le même temps, d’ouverture. »

    *

    Pour en revenir à ce que le Pape François a dit aux jeunes de Singapour, de toute évidence le fossé abyssal avec l’enseignement de « Dominus Iesus » et celui des deux papes qui l’ont précédé sur la chaire de Pierre.

    Mais le fossé est encore plus dramatique si ces déclarations sont mises en rapport avec les raisons d’être de l’Église depuis toujours et avec la « priorité suprême et fondamentale de l’Église et du successeur de Pierre aujourd’hui », mises en lumière par Benoît XVI dans ce mémorable passage de sa lettre aux évêques du monde entier du 10 mars 2009 :

    « À notre époque où dans de vastes régions de la terre la foi risque de s’éteindre comme une flamme qui ne trouve plus à s’alimenter, la priorité qui prédomine est de rendre Dieu présent dans ce monde et d’ouvrir aux hommes l’accès à Dieu. Non pas à un dieu quelconque, mais à ce Dieu qui a parlé sur le Sinaï ; à ce Dieu dont nous reconnaissons le visage dans l’amour poussé jusqu’au bout (cf. Jn 13, 1) – en Jésus Christ crucifié et ressuscité.

    En ce moment de notre histoire, le vrai problème est que Dieu disparaît de l’horizon des hommes et que tandis que s’éteint la lumière provenant de Dieu, l’humanité manque d’orientation, et les effets destructeurs s’en manifestent toujours plus en son sein. Conduire les hommes vers Dieu, vers le Dieu qui parle dans la Bible: c’est la priorité suprême et fondamentale de l’Église et du successeur de Pierre aujourd’hui. »

    On ne manquera pas de constater que le Pape François a prononcé ces paroles dans l’une des rares régions du monde où l’élan missionnaire de l’Église catholique est le plus vivace, sans réaliser qu’en mettant toutes les religions sur un même pied d’égalité, il vidait de son sens le mandat de Jésus ressuscité de faire « de toutes les nations des disciples » (Matthieu 28,18-20).

    ———

    Sandro Magister est le vaticaniste émérite de l’hebdomadaire L’Espresso.
    Tous les articles de son blog Settimo Cielo sont disponibles en langue française sur diakonos.be.

    Ainsi que l’index complet de tous les articles français de www.chiesa, son blog précédent.

  • Le cardinal Van Thuan : un évêque face au communisme

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    "Les Vietnamiens sont des descendants des martyrs. C'est la seule noblesse qui compte pour eux" raconte Anne Bernet invitée dans Belles Figures d'Histoire sur @CNEWS.2024_09_23_09_30_30_Greenshot.png

  • La mission du Padre Pio évoquée par S. Exc. Mgr Schneider

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    La mission du Padre Pio évoquée par S. Exc. Mgr Schneider

     
  • Saint Padre Pio (23 septembre)

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    Du site de KTO Télévision :

    Le 23 septembre, l'Église célèbre saint Padre Pio, au jour anniversaire de sa mort. Il est l'un des saints les plus connus du XXe siècle.

    Une sainte vie marquée par le mysticisme

    Sa vie, les innombrables miracles qu'il accomplit, les apparitions qu'il reçut et plus globalement l'aura qui émanait du saint Padre Pio ont contribué de son vivant à la popularité de celui qui fut canonisé en l'an 2002 par le pape saint Jean-Paul II. Comme le curé d'Ars, il avait un charisme de confesseur et passait des heures dans son confessional. Sa vie fut marquée par de nombreuses prières et souffrances endurées pour le salut des autres : pour un simple passant jusqu'au Pape, pour l'Église ou l'Italie, le Padre Pio obtint d'immenses grâces du Ciel. Ses célèbres stigmates, ces plaies aux mains, aux pieds et sur le côté semblables aux blessures du Christ, l'ont fait souffrir toute sa vie dès leurs apparitions en 1918 après qu'il eut une vision de Jésus.

    Un religieux célèbre en son temps

    Il acquit, bien malgré lui, une renommée mondiale lorsque se répandit la rumeur de ses stigmates, ces plaies rappelant les blessures du Christ durant sa passion que plusieurs saints et saintes reçurent durant leur vieUn temps largement dépassé par l'ampleur de l'engouement autour de lui, lui qui voulait simplement être « un pauvre frère qui prie », il passa sa vie jusqu'à sa mort en 1968 à oeuvrer jusqu'à 19 heures par jour dans son église à San Giovanni Rotondo, en Italie. Il célèbra la messe devant des millions de fidèles, et l'on estime à 5 millions le nombre de personnes qui se sont confessées au saint italien. Le pape émérite Benoît XVI et le pape François se sont tous les 2 rendus en pèlerinage à San Giovanni Rotondo.

    « La vie et la mission de Padre Pio témoignent que les difficultés et les douleurs, si elles sont acceptées par amour, se transforment en un chemin privilégié de sainteté, qui ouvre vers la perspective d’un bien plus grand, remarqué seulement par le Seigneur », saint Jean-Paul II, 16 juin 2002.

    Les papes Benoît XVI et François sur les pas du Padre Pio

  • Le saint Padre Pio (23 septembre)

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    p-pio.jpgSaint Pio de Petrelcina, prêtre de l'ordre des frères mineurs capucins (Evangile au Quotidien)

    Pio, au siècle Francesco Forgione, naît le 25 mai 1887 à Pietrelcina, en Italie du Sud, entre Naples et Foggia (Campanie). Quatrième des sept enfants d’un couple de paysans, il entre à 16 ans chez les capucins et prend le nom de frère Pio. De santé fragile, il retourne pour de longs séjours dans son village. Ses frères capucins témoigneront que le démon venait lui rendre visite dans sa chambre. Fra Pio a alors vécu dans une « nuit obscure » qui rappelle celle des mystiques comme Jean de la Croix ou de sa contemporaine, Thérèse de Lisieux. Il confie : « Le doute qui m’assaille toujours et me persécute partout est d’ignorer si ce que je fais reçoit ou non l’approbation de Dieu. »

    Ordonné prêtre le 10 août 1910, il est affecté, six ans après, au couvent de San Giovanni Rotondo, dans les Pouilles. Il y demeurera jusqu’à sa mort, le 23 septembre 1968, à 81 ans. Le rayonnement spirituel du Padre Pio a donné naissance à deux œuvres importantes : l’hôpital Casa Sollievo della Sofferenza (maison pour le soulagement de la souffrance) et les groupes de prière. Par deux fois, le Padre Pio a dû subir des mesures disciplinaires et des restrictions dans l’exercice de son ministère.

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  • La visite du pape au pays de l'euthanasie banalisée

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    De sur le NCR

    La prochaine visite du pape dans les « périphéries » aura lieu au cœur de l’Europe

    ANALYSE : La foi s’affaiblit et l’euthanasie se développe en Belgique, autrefois bastion de la culture catholique.

    L'infatigable pape François sera de nouveau sur la route du 26 au 28 septembre, moins de deux semaines après avoir terminé un voyage marathon en Asie et en Océanie. Cette fois, sa destination est plus proche de chez lui : les pays d'Europe du Nord, le Luxembourg et la Belgique.  

    L’Europe occidentale n’a pas été le centre d’attention du pape François, premier pape issu du Sud, qui a préféré se tourner vers les pays en développement et le monde non catholique. Pourtant, ce voyage sera considéré, dans un autre sens, comme une visite aux « périphéries » qu’il a toujours identifiées comme son champ de mission.  

    Autrefois bastion de la culture catholique, la Belgique, où le pape passera la majeure partie de son temps, incarne de plus en plus l'Occident post-chrétien et laïc. Selon la conférence des évêques du pays, 50 % des Belges se sont déclarés catholiques en 2022, soit une baisse de 16 % par rapport à la décennie précédente. Seuls 8,9 % d'entre eux assistent à la messe une fois par mois. 

    Aucun aspect de la société belge ne reflète plus clairement ce changement que l’adoption de l’euthanasie. La Belgique a été le deuxième pays au monde à légaliser cette pratique, après les Pays-Bas voisins, en 2002. Douze ans plus tard, elle a légalisé l’euthanasie pour les mineurs, sans préciser d’âge minimum. 

    La pratique a connu une forte croissance en deux décennies, passant de 235 cas en 2003 à 3 423 en 2023, selon les statistiques officielles . Le chiffre de l'année dernière, un record, représente une augmentation de 15 % par rapport à l' année précédente . La raison la plus souvent invoquée était le cancer, mais 89 personnes ont été euthanasiées en 2023 en raison de troubles psychiatriques ou cognitifs tels que la maladie d'Alzheimer. 

    La visite du pape en Belgique lui offre ainsi l'occasion d'aborder une pratique qu'il dénonce comme le reflet d'une « culture du jetable », de plus en plus courante dans diverses parties du monde. 

    L’euthanasie, qui consiste à mettre fin à la vie d’un patient souffrant d’une maladie physique ou mentale grave, est légale au Canada, en Colombie, en Équateur, au Luxembourg, en Nouvelle-Zélande, au Portugal, en Espagne et dans la majeure partie de l’Australie. Le suicide assisté, qui consiste à prendre lui-même des médicaments mettant fin à la vie du patient, sous la supervision d’un médecin, est légal en Autriche, en Suisse et dans plusieurs États américains, dont la Californie, le New Jersey, Washington et le Colorado. 

    « L’euthanasie est un acte homicide qu’aucune fin ne peut justifier et qui ne tolère aucune forme de complicité ou de collaboration active ou passive », a déclaré le bureau doctrinal du Vatican dans une lettre publiée en 2020. « Aider la personne suicidaire à se donner la mort est une offense objective à la dignité de la personne qui la demande, même si cela correspond à la volonté de la personne », a déclaré le même bureau dans une déclaration au début de cette année. Les deux documents ont été personnellement approuvés par le pape François. 

    Lorsque la Belgique a légalisé l'euthanasie, la conférence des évêques du pays a dénoncé cette décision comme « une atteinte au respect fondamental de la vie humaine ». Mais d'autres institutions catholiques se sont montrées plus conciliantes.  

    Une étude réalisée en 2006 par l'Université catholique de Louvain a révélé que plus de la moitié des hôpitaux catholiques de la région flamande de Belgique autorisaient l'euthanasie, et plus d'un quart l'autorisaient pour les patients qui n'étaient pas en phase terminale. 

    En 2017, une chaîne d'hôpitaux belge affiliée aux Frères de la Charité, une congrégation religieuse catholique, a décidé d'autoriser l'euthanasie de patients psychiatriques ne souffrant pas de maladies en phase terminale. Le bureau doctrinal du Vatican a jugé que la chaîne ne pouvait plus s'identifier comme catholique et la congrégation a coupé ses liens avec les hôpitaux. 

    Plus tôt cette année, le président de la Société mutuelle chrétienne, l'une des principales compagnies d'assurance belges et une institution d'origine catholique, a plaidé pour un assouplissement des règles actuelles autorisant l'euthanasie pour les personnes atteintes d'une maladie incurable ou souffrant de douleurs insupportables, afin d'inclure celles qui ont simplement le sentiment que leur vie est terminée. Il a invoqué les coûts liés aux soins prodigués à une population belge vieillissante pour justifier un tel changement. 

    Les évêques belges ont dénoncé cette proposition, mais alors que l’euthanasie est devenue de plus en plus populaire dans le pays, ils ont dû relever le défi de venir en aide aux catholiques qui choisissent une pratique contraire aux enseignements de l’Église. Dans un document de 2019 , les évêques ont souligné que les aumôniers des hôpitaux devraient continuer à accompagner les patients qui choisissent l’euthanasie, en priant pour et avec eux, même si « cet accompagnement ne constitue en aucun cas une approbation » de leur décision. 

    Le bureau doctrinal du Vatican a déclaré en 2020 qu’un prêtre ne peut pas administrer les sacrements aux patients qui insistent pour être euthanasiés, et que « ceux qui assistent spirituellement ces personnes doivent éviter tout geste, comme celui de rester jusqu’à ce que l’euthanasie soit pratiquée, qui pourrait être interprété comme une approbation de cet acte. Une telle présence pourrait impliquer une complicité dans cet acte ». 

    Pourtant, certains membres du clergé en Belgique, comme ailleurs, se sont montrés plus indulgents.

    Le père Gabriel Ringlet, auteur d’un livre très lu sur « l’accompagnement spirituel jusqu’à l’euthanasie », a proposé que les gens élaborent des rituels personnels pour ce processus. 

    L’évêque d’Anvers, Johan Bonny, un éminent progressiste, a déclaré l’année dernière à un journaliste qu’il n’était pas d’accord avec le document de 2020 du bureau doctrinal du Vatican selon lequel « l’euthanasie est toujours un mal intrinsèque, quelles que soient les circonstances. C’est une réponse trop simpliste qui ne laisse aucune place à la distinction ». 

    « La demande d’euthanasie d’un homme de 40 ans n’est pas équivalente à celle d’une personne de 90 ans confrontée à une maladie incurable. Il faut apprendre à mieux définir ces concepts et à distinguer les situations », a déclaré Mgr Bonny. 

    Le pape François, qui doit prononcer quatre discours en Belgique en plus d'une homélie à la messe, pourrait choisir d'aborder l'euthanasie de manière plus ou moins explicite à l'une ou plusieurs de ces occasions. Quoi qu'il dise, la vue du pape de 87 ans en fauteuil roulant, défiant ses maladies pour exercer son ministère dans un pays étranger, sera un témoignage tacite de sa conviction que la vie au milieu de la souffrance vaut toujours la peine d'être vécue. 

  • Salus populi ego sum (introit du 25e dimanche du temps ordinaire)

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    Introitus Introït
    Ps 30,7-8  
    SALUS pópuli ego sum, dicit Dóminus: de quacúmque tribulatióne clamáverint ad me, exáudiam eos: et ero illórum Dóminus in perpétuum. Ps. 77, 1 Atténdite, pópule meus, legem meam: inclináte aurem vestram in verba oris mei. V/. Glória Patri. Moi Je suis le salut du peuple, dit le Seigneur ; en quelque tribulation qu’ils crient vers Moi, Je les exaucerai, et Je serai leur Seigneur pour toujours. Ps.Mon peuple, soyez attentif à ma loi, prêtez l’oreille aux paroles de ma bouche. V/. Gloire au Père.